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[RP] Naissance à Uxelle

Elenwe
Le Très-Haut, omnipotent, faisait parfois bien les choses : alors qu'Angel venait de rendre son dernier souffle et que son âme s'élevait vers le Paradis Solaire, une nouvelle vie n'allait pas tarder à sortir des entrailles maternelles et pousser son premier cri.

Lorsque la future mère avait ressenti les premières contractions, elle n'y avait guère prêté attention. Elles étaient certes très douloureuses, mais tellement éloignées qu'elle ne les avait nullement prises pour les prémisses de l'accouchement. Elle n'avait donc pas pipé mot à Traps et à Sichilde. Mais lorsque cette souffrance qui lui vrillait le ventre et les reins avait commencé à être régulière, là elle s'était dit que, enfin, le moment était venu de mettre au monde son troisième enfant. Une fille, bien entendu ! Il ne pouvait pas en être autrement de toute façon.
D'ailleurs, tellement convaincue que l'enfant à venir allait être de sexe féminin, elle n'avait cherché que des prénoms de ce genre-là. Après avoir décliné les idées de Thorain et Maywenn, elle avait choisi, avec l'accord de son époux, Guilberte comme la Sainte familiale. Espérant qu'elle aurait sa vertu mais surtout pas sa beauté juste intérieure...


Sichilde ?

Mmh ?

La camériste était en train de coiffer la chevelure brune de sa maitresse, comme tous les matins.

Je crois qu'aujourd'hui je ne vais pas avoir besoin de m'habiller...

Sa phrase à peine finie, la jeune femme baissa la tête, les dents serrés et attrapa la petite table devant elle. Sa respiration se bloqua instantanément et sans bouger, elle attendit que le calme revint en son sein. La vieille servante posa doucement la main sur l'épaule d'Elen, ayant compris de quoi allait être fait le reste de la journée.


Bien, je vais faire préparer votre lit et prévenir votre nièce. Une tragédie l'a fait venir ici et finalement...

Elle se tût, trouvant l'instant peut-être mal choisi pour continuer. Et puis il fallait se dépêcher, les deux premiers enfants avaient déjà ouvert la voie vers la lumière, alors le troisième allait sortir beaucoup plus rapidement.


Sichilde fit donc mander Maywenn puis couru prévenir Traps, laissant la Brune marcher dans sa chambre.
_________________
Auparadissolaire
Et pendant ce temps là, au Paradis Solaire... Dans un continuum espace-temps absolument indéfini, probablement faux d'ailleurs. Maaais bon, pour le kiff, on va dire que ça passe :

Haaaa ! Réveillez vous les Walburghe ! Elen accouche !

Sainte Guilberte, déléguée Saint-dicale du Paradis Solaire, activiste engagée de la lutte contre l'oppression du Patronat Divin, fit signe à deux angelots qui soufflèrent jusqu'à en devenir rouges dans une trompe. Le long bruit sourd qui en sortit fit son effet. L'instant d'après, dans des "plop" réguliers, tous les ancêtres de la famille Walburghe apparurent à ses côtés. L'avantage d'être sainte, c'était de pouvoir faire régulièrement des réunions de famille. Avec tous les désavantages qui en découlent.

J'ai froid ! Qu'on m'allume un feu !


Déclara immédiatement Tata Ardegonde, l'arrière grand mère de Guilberte. Petite vieille toute menue, au regard désagréable, toujours entourrée d'un châle.

J'espère qu'il y aura pas de sarrasins ici !

Gueula l'Oncle Maturin, héros de la Première Croisade qui avait combattu Saladin avant de se faire tuer, d'un violent coup de hache, à la bataille de St Jean d'Acre. Il fut d'ailleurs vivement approuvé par Arnoldus et Emerlonde de Walburghe, deux jumeaux morts durant la guerre de Cent ans :

Ni d'Anglois, enchérirent ils d'une même voix.

Ou d'Angevins !

Rajouta Scholastique de Walburghe, royaliste convaincue et anti-angevine fanatisée.


Petit à petit, les petits nuages servant de fauteuils se remplissaient des membres décédés de cette illustre mesnie. On vit ainsi passer le frère Théobalde, avec ses fioles pleins les poches, lui même mort dans une explosion suite à une expérience un peu trop hasardeuse, Gerselinde, femme trompée qui avai décidée de foutre le feu à son chateau pour tuer son mari et sa maîtresse et qui, finalement, avait brûlée avec, ou encore Ulriiiick, dit la Torgnole, du haut de ses deux mètres et de ses cent dix sept kilos qui poussa un grognement en s'installant au rang des enfants, entre deux petits Walburghe (hélas partis trop tôts) qui mangeaient une glace. Non loin d'eux, s'installant sur un nuage dédié, le bras encore fumant et à moitié calciné d'Angel, qui venait de rejoindre lui aussi le Paradis, et qui tenait absolument à voir ça !

L'arrivée d'un nouveau Walburghe était un événement digne d'une finale d'une coupe du monde et tous les membres faisaient l'effort de venir y assister en direct du Paradis Solaire. Sauf ceux qui étaient partis en Enfer Lunaire, mais avouons le, ils n'étaient pas nombreux.


Guilberte s'installa alors qu'un écran géant apparaissait devant eux. Posant son doigt sur la bouche elle dit :

Chuttttt ! Un peu de silence ! EH HO COMMENCEZ PAS A FOUTRE LE BORDEL AU FOND ! C'est MON moment ! Bientôt il va y avoir une nouvelle Guilberte ! Elle sera aussi belle que son ancêtre !

Éclat de rire général dans la salle Paradisiaque.


Bah ouais ! Rigolez ! Mais moi je sais que ça va être une fille ! Le Très Haut a pas voulu me le dire mais je le sais que ca va être une fille ! Il a plutôt intérêt à faire naître une petite Walburghe, hein, sinon je lui colle une grève Sacrée dans les dents en pleine période de départ en vacances !

Qui sait ce que le Très Haut, en guerre perpétuelle avec Guilberte, avait pu reserver à la famille...

L'écran s'alluma. Le visage brun et pur d'Elen apparut. Il y eut un "hoooooooowwww" dans la salle.


Pourvu que Maywenn fasse enterrer le "gateau" à Théodoric ! Bah quoi ?! Dans un accouchement, il faut toujours un instant comique hein !


LA FEEERME ! Ca va commencer...

Et tous les visages ancestraux se tournèrent vers l'écran géant...
Maywenn
    Il y a des matins difficiles, comme celui-ci.
    Elle avait perdu son mari, ce qui était moche.
    En plus, il ne lui restait plus qu'un bras ce qui est moche-moche.
    Et en plus plus, voilà plus d'une semaine que le bras est dans un cercueil 20 fois trop grand dans une pièce fraîche en attendant d'être sous terre, je vous dis pas la gueule du bras... 'fin si un bras pouvait avoir une gueule bien sûr.
    Mais ça, elle ne l'avait dit à personne. Vous imaginez les enfants ? D'imaginer que de leur papa, il ne restait qu'un bras ? Que Nenni !
    Alors elle porta ce poids ....

    Heureusement. Il y a la famille et les amis... ah ça, les amis, la Fée en avait et des merveilleux, de ce côté là, elle était chanceuse, très.
    Et c'était d'ailleurs autour d'un Dieu aux grosses fesses, d'une Mimi n'oeils de lynx, d'une tantine pleine et d'un tonton tricheur...(vi vi ! Na mais le type il boit, il boit comme une vache normande et il ne hips pas ! Si c'est pas tricher ça hein ? Namého ! ) qu'ils partagèrent quelques verres... avec aucune modération....
    La veuve avait bien noyé sa peine dans l'alcool pour la peine, ce qu'on appelle la double peine.

    Au point, qu'elle n'avait aucune idée de comment elle a réussi à rentrer.
    Au point, qu'elle n'était même pas dans sa chambre.
    Non, elle était étalée sur un banc, dans un couloir... pour la dignité.... faudra repasser...

    Totalement ivre morte... On trouve quand même le moyen de l'emmerder " mais qui me touche l'épaule bordel ?!! Nan je veux pas me réveiller ! Nan nan nan... mais euh arrêtez mais ...


    P'tain il n'a plus qu'un bras !!!!

    Cria t'elle avant de tomber de son banc, la tête dans le cul, le cul dans le brouillard comme dirait l'autre....

    Dame Maywenn... je vous en prie.... levez-vous enfin.... mais... vous êtes ivre ?

    Par terre, le visage contre le sol, recouvert par sa longue longue chevelure sombre....

    Si peu.... si peu... sortez de ma chambre... je suis en deuil ... j'ai perdu mon mari vous savez....

    Oui oui je sais... et j'en suis désolée mais....

    Il était adorable... il était gentil...il me faisait rire.... je me sentais toute petite dans ses bras musclés....je me sentais forte quand il était près de moi ...je me sentais belle dans son regard azur...


    Mais vous êtes magnifique ma dame, mais....

    Oui je sais... mais dans ses yeux, je l'étais encore plus.
    Il a été écrabouillé... et brûlé.... p'tain... il n'est plus qu'un bras...


    Pardon ? Oh mais c'est terrible..... mais... mais... Dame Maywenn je compatis, vraiment, je vous assure, mais là ... on a besoin de vous, votre tante va donner naissance....

    Naissance à qwa ? Z'avez écouté ce que... quoi ? Oh elle va accoucher ??? Vrai de vrai ?? Ohhh LA petite, LA petite Walburghe arrive !


    Oui oui... levez-vous... mais vous êtes sûr de ....

    Maiiiiiis ouiiiiiii.......

    Elle poussa sur ses bras pour tenter de se relever à l'aide de la domestique qui était bien gentille.

    J'me suis occupée de la délivrance de ma nièce.... en étant bourrée.... de la femme du Dieu au gros derche après avoir fumé du chanvre... pi... y'a eu d'aut'e fois aussi.... alors voyez, j'contrôle la situation !
    Elle est où ?


    La domestique afficha une mine très perplexe, rien de ce que venait de dire la veuve la rassura, bien au contraire, mais sachant que la Baronne avait toute confiance alors...


    Par ici suivez-moi...

    Debout, 'fin sur ses pieds quoi, tenant le bras de la domestique...

    Mes enfants ?
    Ils dorment toujours.
    Je dois.... j'ai apporté mon nécessaire pour la délivrance... je dois retourner dans ma chambre et aussi j'ai besoin ... j'ai besoin... d'un endroit pour gerber...

    La Classe !

    Quelques instants plus tard... Avec l'aide précieuse de la domestique, elle débarqua presque présentable, ses cheveux sont pris dans un chignon haut avec quelques petites mèches rebelles, un brin lavé et toute équipée !


    Tantine touuuut va bien je suis là ! Rassure toi touuuut va bien se pass......

    A ce moment son pied buta le sol et manqua de se viander.

    Oh bon sang... Est-ce que tout le monde va bien ?

    Demanda t'elle inquiète, bah oui elle se fait du soucis pour les autres alors que c'est un peu elle qui a failli se casser la gueule hein...


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Elenwe
Lorsque la porte s'ouvrit et que le minois de sa nièce apparut, la Duchesse se crut sauvée. Elle s'imaginait déjà en train de boire une des décoctions magiques de Maywenn. Car Sainte-Guilberte avait doté la jeune fille d'une connaissance hors-norme de tout ce qui était herbe et autre brindille et ses potions et onguents étaient salvateurs aussi bien aux corps qu'aux âmes.

Sauf que la future mère déchanta vite en voyant la mine fracassée de la veuve...Oui parce que sa nièce, elle la connaissait par cœur ou presque et elle avait vu de suite que là, elle n'était pas dans son état normal...Visiblement May n'avait pas encore cuvé tout l'alcool bu la veille. En même temps, plusieurs dizaine de godets...il fallait du temps pour que le corps évacue toute cette quantité...Et puis avec ce qu'il venait de lui arriver...
Soupçons confirmés lorsqu'elle manqua se ficher en l'air, toute seule comme une grande...

La mâchoire d'Elen se ferma et sans s'en rendre compte, ses dents se mirent à grincer...Ça partait mal...très mal ! Heureusement, cette fois rien ne présageait l'arriver du Cousin dans les parages. Tant mieux, au moins elle n'aurait pas à supporter sa chanson ! Quoi que finalement les paroles étaient sympathiques...enfin...mais la voix de crécelle de Théo nettement moins !

Une nouvelle contraction débarqua à ce moment-là, rendant son ventre presque aussi dur que de la pierre. La Brune se courba, s'appuyant sur le lit et répondit dans un souffle :


Tout le monde va bien oui...presque...

Puis un peu plus vigoureusement, lorsque la douleur lui sembla insupportable :

AHHHH ! Je vais mourir !!!

Maintenant elle se souvenait pourquoi elle ne voulait pas d'autres enfants ! M'enfin, au moins elle était sûre que c'était une fille. Ce grand bonheur méritait bien une petite torture.

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Elendil_walburghe
[Dans la chambre des mioches]

Je dormais. Enfin pas vraiment, il est difficile à trouver le sommeil depuis la mort de papa, j'étais triste, inquiet, pensif tout ça à la fois, j'étais comme à moitié endormi. Un rien me faisait ouvrir les yeux. Et la nuit, quand on ne dort pas, c'est long. Très très long.
En plus, maman n'est pas là. Elle ne rentrera pas de la nuit. Nom d'un Dracus-alcoolocus, elle est où ?
Dans la chambre, il y a ma petite soeur, Tino, ma cousine, on dort ensemble, et normalement avec maman ! Un lit pour les filles et un lit pour les garçons. On a trouvé cet arrangement parce que on pouvait pas tous tenir dans le même lit !

Il fait jour. Mais encore très tôt. Je soupire...
Il y a du bruit dans le couloir, c'est maman ! Elle entre dans la chambre sur la pointe des pieds avec une dame qui travaille pour tatie Wewe, je remonte doucement mon draps et je fais semblant de dormir. Maman prend son sac de médecin, elle marche un peu de traviole et elles sortent. Son sac de médecin ? Pwa quelque chose craint !

Je me tourne et je tapote doucement l'épaule de Tino.


Tinooo... Tinoooo ? Tu dors ?
Je crois qu'il se passe quelque chose !


Je le secoue un peu avant de glisser hors du lit et d'ouvrir un peu la porte...je devais pas perdre la trace de maman, surtout que je dois veiller sur elle, les grands n'arrêtent pas de me le demander !

Tino ? Je vais aller voir !

J'ouvre un peu plus la porte tout en veillant à ne pas réveiller les filles et je sors, je fais quelques pas et je m’accroupie dans un coin, je me retourne voir si il me suit ou si je devais élucider seul ce mystère !
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Constantiin
Tino dormait tranquillement dans son lit, le sommeil lourd. Tous le monde dormait dans la même chambre! enfin c'est ce que Tino croyait mais Endy avait fais une nuit blanche et May était torché comme un coin, mais sa il ne le savait pas!

N'entendant pas May rentrer dans la chambre et prendre son sac de médecin, Tino continuait sa vie au pays de rêve.. oh oui un château de crêpe construit juste avec les crêpe de May, trop chouette!

Une rivière de confiture à l'entrée du chateau.. le rêve était beau. S'imaginant croqué dans une crêpe trois plus longue que lui, il se sentit réveiller et dit en se redressant :

Ma crêpe! Ma crêpe!

Le jeune homme regarda autour de lui et vit endy, heureusement il n'avait pas réveiller les filles qui dormait à coté

Tino ? Je vais aller voir !


Endy! Endy attend moi!


Le garçonnet sortie du lit, et sur la pointe des pieds, il vit Endy accroupi au coin du couloir et le regarda :

Y s'passe quoi Endy ?

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Theodoric..de..walburghe



Il le savait !

Il le sentait...

Elen allait bientôt expulser un nouvel enfant !

Par monts, par veaux. Enfin, par vaux, les ondes de l'accouchement douloureux de sa cousine lui était arrivées aux narines. Ni une, ni deux, les roulettes en mode "turbo 3000", l'handicapé était arrivé à Uxelle !

Mais finalement devant le Castel se posa l’éternel problème, un problème que vous lecteurs, connaissez : pas de rampe d'accès pour les personnes à mobilité réduite !

C'était mal connaître le Walburghe que de croire que des remparts, la plus imprenable des forteresse, même avec le dernier modèle de Pont Levis, l'empêcheraient de pousser sa traditionnelle chansonnette d'accouchement pour son adorée cousine.

Très mal le connaître !!

[Quelques instants plus tard ]


Accroché à des cordages, Théodoric accompagné de musiciens (eux mêmes suspendus par des cordes) arriva au niveau de la fenêtre de la chambrée de la brune. La fenêtre s'ouvrit dans un grincement digne d'un film d'horreur. Il se racla la gorge, tandis que les ménestrels commencèrent à jouer un air entraînant et pas du tout, mais alors pas du tout, apaisant :


You will eject,
This little geurle from you-houuuu*
Iyé iyé oh yééé !

You will eject,
This baillebiiiiie !


Vas-y Elen, c'est le moment,
Il te faut serrer les dents !
Pousse encore, un peu plus,
Il est temps que tu l'expulse,
Et faire naître une futureuuh Guilberte !

Elle sortira, cette enfant,
Accrochée à tes entrailles,
C'est l'instant, difficile,
Faut le passer en famiiiille
Elle sortiraaa, elle sortraaaaa !

Dernière ligne droite,
Tu transpire, c'est pas le moment de faiblir,
Une dernière contraction, et elle va bientôt sortiiiir
Elle sortiraaa, elle sortira !

You will eject,
This little geurle from you-houuuu
Iyé iyé oh yééé !

You will eject,
This baillebiiiiie !


Comment ça ? Faut attendre,
Ca peut prendre jusqu'à 4 heures ?!
Mais enfin t'es tarée ?
Ou accro à la douleuuuur ?
Faut être folle pour enfanter !
Elle sortiraaaa, elle sortiraaa !

Oh bordel, les cordes lâchent,
Je sens que j'vais me péter la gueuuule !
Faut y aller, faut finir,
Maywenn fais la sortiiiir !
J'veux enterrer, le placentaaaaa !


Il y eut un "craaac" sonore, et les cordes lâchèrent. Théodoric réussit, on ne sait comment, à se jeter par la fenêtre, tandis que les ménestrels, tels les musiciens du Titanic, continuèrent à jouer en se noyant dans les douves.

Atterrissant dans la chambre, telle une gymnaste russe dopée aux hormones aux Jeux Olympiques, Théodoric eut un sourire et claqua des doigts en rythme face à sa cousine hurlant de douleur :



I know you will ! I know you will !
You will ejeeeect ! **


Il jeta un regard à Maywenn, qui semblait bourrée. Et même si l'accouchement n'était pas encore fait, il était là pour accomplir sa mission. Aussi lui dit il :

Mais, vous avez bu Didier ?!
M'enfin, c'est pas grave !

Azy cousine, envoie le gâteau !



*Tu éjectera cette petite fille de toi.
** Je sais que tu l’éjectera / Je sais que tu l’éjectera / Tu l’éjectera"
Maywenn
    Perdre la vie, ça fait mal, n'est ce pas Angel ?
    Donner la vie, ça fait mal aussi ...


    AHHHH ! Je vais mourir !!!

    Na na na... c'est bon là ... avec l'envol de mon époux, on a rempli le quota des disparitions pour cette année !
    Arf....mon pauvre petit.... tout petit .... minuscule... Angel....


    Elle posa sa main sur sa poitrine encore émue par sa mort... et du fait qu'il n'est plus qu'un bras.

    Tout va bien se passer tantine ! Jamais deux sans trois, ça va aller. Rassure toi.
    Annabelle ?
    Le prénom de la domestique, qui en ce jour avait la place de PPV, Pote Pour la Vie !
    Oui ?
    Mais... où sont mes braies ?
    Dame Maywenn... c'est ce que j'ai essayé de vous dire depuis tout à l'heure... quand vous étiez entrain de vous... de....

    Se vider quoi...

    Ah Oui.... j'en ai un vague souvenir.... tant pis j'ai des belles jambes de toute façon !

    Rassurez-vous, elle n'était pas non plus à poil ! Elle portait une chainse lui arrivant au dessus de ses jolies genoux.
    Elles déplacèrent une table d'apoint pour qu'elle puisse étaler tout ses instruments ainsi qu'une fiole d'huile de laurier et de violette dont elle se badigeonna les mains pour les désinfecter.

    Quand tout à coup....
    La fenêtre s'ouvrit telle une explosion qui l'a fit sursauter et là ...
    Qqqqwaaaaa ???
    Elle devait délirer c'est ça... non, c'est pas possible de voir son cousin accompagné un petit orchestre entrain de chantonner au dessus du vide... naaaaaaaa, gné pâ pôtible !!!
    Elle se tourna vers Annabelle et à voix basse...


    Sans vouloir vous affoler... mais est-ce que ... c'est bien réel ce qui se déroule là ? Nous sommes bien d'accord que des types sont entrain de "chanter" au dessus du vide hein ?
    Non mais parce que il y a encore quelques mois ... j'entendais des voix et je voyais des choses....alors...


    La Walburghe était grave inquiète ! Elle n'avait aucune envie d'une autre crise de délire surtout à ce moment là ...

    Euh... oui oui ... tout ceci est bien .... réel....

    La jeune Annabelle était sidérée se demandant bien où elle était tombée...
    De son côté notre adorable veuve était soulagée, elle n'était pas folle !!
    En plus, si il est pas trop balaise le cousin quand même pour être là toujours au bon moment ?! Hein c'est y pas vrai ?


    Ahhhh tant mieux !!!
    Ouuuuufff !!!!


    Oh oui ouf ! Elle se sentit comme libérée, délivrée !

    HIIIIIII Cousin !!! Tu es làààààà !!!!
    Ouiii.... Elle sotiraaaaa ! Elle sortiraaa !!!
    Que quelqu'un ramasse not'e cousin ! Et C'est qui ce Didier ?
    Ma tante va avoir du soutien aussi.
    Pis... faut aussi chercher le Baron, il doit faire sa part aussi.
    Allez hop hop hop !



    Elle roula doucement des épaules dans un p'tit clic. Elle secoua la tête pour bien se réveiller et tenter d'évaporer les quelques grammes de sang qu'elle a dans l'alcool... ou l'inverse plutôt non ?
    Elle sautilla sur place.
    Bref !
    Prête !


    Allez Elen... on respire.... on se détend.... ça va aller.... elle va sortir comme une grande, je le sens...

    Une main sur le ventre de sa tante pour veiller sur les contractions et l'autre ... bah disons que l'anatomie de sa tante n'avait plus trop de secret pour elle hein.


_________________
Auparadissolaire
Et pendant ce temps au Paradis Solaire, devant l'écran géant, les ancêtres Wamburghe avaient la bouche pleine de popeuh. L'acte 1, la souffrance d'Elen, ça c'était prévisible. Ca posait le décor, le suspens, le côté dramatique. La base de toute bonne histoire.
Puis, l'acte 2. L'entrée de Maywenn. Et là... il y eut un un hoquet choqué.

Tante Herbertine de Walburghe, se pencha en avant pour mieux voir.


Mais... mais c'est moi ou elle est complètement bourrée cette petite !?


Étonnement, approbation, voir désapprobation chez les spectateurs.

Elle va nous foirer l'accouchement cette alcoolique !

Mais enfin Guilberte interviens ! Fais quelque chose ! Elle peut pas faire sortir un enfant en étant totalement cuiiiite !
AU SECOUUURS !
Mais elle est fooolle !!!


Le bras d'Angel s'était levé et avait remonté le reste de sa manche prêt à se battre pour défendre l'honneur de son épouse encore vivante. Mais déjà un autre ancêtre s'était levé, vêtu d'une armure du 11e siècle, et s'approcha du bras qui bougeait tout seul...

Angel tu reste à ta place ! C'est ta faute si ta femme est complétement bourrée alors qu'elle doit faire accoucher Elen.

Le coup de poing partit tout seul. Et l'instant d'après le Chevalier de Walburghe se retrouva au sol en se tenant le nez. Seul dans les airs, le bras d'Angel faisait la danse de la victoire.

Sainte Guilberte se leva les bras en l'air et beugla :

AH NAN ! Vous battez pas ! On est au Paradis Solaire là ! Pas sur un terrain de soule ! Non mais oh les Walburghe, vous vous croyez où ?! Reprenez vous !!!


Elle pointa l'écran et continua avec une grosse voix :


Maywenn est une Walburghe oui ou non ?! Est-ce qu'un Walburghe a déjà baissé les bras face à une épreuve ?! Nan j'crois pas ! Elle va y arriver ! Alors tout le monde s'assied et se tait ! J'veux pouvoir assister à la naissance de ma descendante en paix !


Le silence revint, alors que le bras d'Angel, tout satisfait d'avoir eut gain de cause, paradait en faisant des doigts d'honneur au Chevalier. Sur l'écran, May s'organisait pour faire sortir la petite fille du ventre d'Elen quand soudain...

Oh bordel, murmura Sainte Guilberte.

La fenêtre s'ouvrit sur un Théodoric accroché à des cordages poussant la chansonnette.

Tante Ursuline, stricte et austère mère abbesse en son temps, se leva et gueula :


Nan mais c'est quand même pas possible d'être aussi con ! Mais de qui il tient le Théodoric ?!
Ha bah ça ca vient de Théobalde ça ! Il a ses gênes !
Meuuuh pas du tout ! J'y suis pour rien moi !

Ca c'est sûr qu'il tient pas de moi, gronda Ulriiik de ses deux mètres en agitant sa masse d'arme. Et que je sache Théobalde t'as quand même réussi à mourir en faisant péter ton château ! C'est sûr qu'il tient de toi ! Si Elen meurt en couche ça sera indirectement de TA FAUTE !

De son côté, Guilberte avait cachée son visage dans ses mains délicates et poilues. La famille, j'vous jure... Faisant apparaître un fusil à pompe, elle se retourna et l'armant, elle tira un coup dans le plafond de nuage au dessus d'elle. Quelques mètres au dessus un angelot hurla de douleur.

Tout le monde la regardait, stupéfait.


ASSIS ET SILENCE !


Personne n'y trouva rien à redire. Sauf Gerselinde, qui se penchant vers sa voisine, marmona :

Elle est à cran en ce moment, la Guilberte. J'te parie qu'ils sont en pleine négociation sur les congés payés avec le Très Haut...
Traps
Traps avait laissé sa petite femme adorée aux mains de Sichilde pour qu'elle se coiffe et se vêtisse avant de passer la journée ensemble. Enceinte comme elle était, il ne voulait pas la laisser seule ces derniers jours pour éviter qu'elle s'ennuie, et surtout éviter de rater la naissance de leur nouvel enfant qu'il espérait bien être une fille. Ils allaient l'appeler Guilberte, comme la sainte familiale, c'est le cousin Théo qui aurait été content d'apprendre cela, mais il n'était pas là.

Trapsounet vaquait donc à ses occupations dans le Castel, finissant par faire un tour dans la cour principale car un des gardes semblait fort inquiet d'une activité suspecte qui avait lieu en dehors du château. Le baron le regarda débité son histoire d'un air dubitatif, avant de le réprimandé.


Vous avez picolé ?! Qu'est-ce-que c'est que ces bêtises ?! Vous me dites que vous avez vu une troupe entière de musicien se promener à l'extérieur du Castel avec tout un attirail de cordes ? Mais ça n'a aucun sens !

Quelques instants après, arrivait un autre garde pour le prévenir que Sichilde était à sa recherche et que l'accouchement d'Elen avait commencé. Traps s'adressa de nouveau au garde qu'il avait réprimandé.

Si vous voyez des types louches grimper avec des cordes aux remparts, vous m'coupez tout ça !

Traps ne savait pas à ce moment là qu'il venait de condamner la troupe de musicien à finir dans les douves, et qu'il faudrait très certainement les repêcher avant qu'ils se noient... Mais il avait bien d'autres chats à fouetter maintenant, il pris rapidement la direction de la chambre et lorsqu'il en poussa la porte, c'était déjà un beau bordel dans la pièce... Le cousin était bien là pour l'accouchement, à la fenêtre, en train pousser la chansonnette comme la dernière fois. Le baron était tant sidéré par cette surprise de taille qu'il se frotta les yeux pour être sûr qu'il voyait bien ce qu'il était en train de voir. Sa bouche s'ouvrit, mais aucun son n'en sorti. Son index pointa le plafond alors qu'il se rappelait très précisément des mots qu'il venait d'échanger avec le garde, et c'est là que les cordes "lâchèrent", et que le cousin se propulsa on ne sait comment à l'intérieur de la salle.

Mais c'est pas possible !

Il avait retrouvé l'usage de la parole, et aussitôt repris ses esprits face à cette scène complètement tirée par les cheveux. Il enjamba le cousin pour vite venir près de sa femme, laissant Théo au sol, se retenant de le baffer au passage malgré le stress de l'instant.

J'suis là belle brune !

Il lui tendit la main, prêt à se la faire broyer comme à chaque accouchement.
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