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[RP] Binage et ratissage : leçon de jardinage comtal ?

Satyne
"Quand vous aurez un instant, retrouvez moi dans le jardin du château."

C'est à peu prés tout ce qu'Octave lui avait glissé, et maintenant elle faisait le planton en se demandant de la binette ou de la pelle, ce qu'il allait bien pouvoir lui expliquer. Car "jardin" signifiait bien pour Ophélie une leçon de terre, et elle pensait qu'il allait peut-être s'appliquer à lui dispenser un cours sur la culture du navet. Etant donné qu'elle allait bientôt prendre demeure en Armagnac, elle se disait que cela faisait peut-être parti du kit de bienvenue. "Pour un Armagnac plus prospère". Ou une connerie dans le genre.

La main sur la garde de son épée battant la mesure contre sa cuisse à chacun de ses pas, la brune faisait l'aller retour dans une allée, passant d'un buisson à l'autre, arrachant parfois une brindille pour la jeter plus loin.

Elle réfléchissait déjà à ce qu'elle pourrait dire "Non mais vous savez je trouve la culture du chou rave tellement plus riche que celle de la carotte !" Mais en vérité, elle n'en savait rien. Ce n'était pas une femme de terre, et elle avait désormais suffisamment d'argent pour fourguer son champ au premier pécore venu.

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Octave.
Le Beaupierre était passé en taverne. Après tout, ne venait-il pas de déclencher une guerre ? Il avait mérité une pause, et n'aurait pas pensé qu'elle s'éterniserait de la sorte. Il aurait pourtant du s'en douter : il ne savait pas ne "faire qu'un passage"... Fallait qu'il discute, qu'il écoute, qu'il argumente... Un verre à la main, ceci dit, et ça ne gachait rien.

La discussion avait suivi son cours, sautant des combats aux valeurs, des détails aux visions d'ensemble, des susceptibilités aux personnalités. Ce n'était pas la première fois qu'il croisait Ophélie. A chacune de leurs rencontres, elle avait semblé lui accorder un peu plus de crédit. Lui n'avait pourtant pas cherché à la convaincre. Egal à lui-même, le Beaupierre vivait sa vie, et n'adaptait pas son discours à l'intervenant. Enfin pas plus que ne le lui commandait la politesse, ou son sens inné de la politique.

Puis, l'idée s'était faite. Et comme toujours, Octave n'avait pas su attendre. Il avait glissé l'idée à Isaure, qui avait formellement manifesté sa désapprobation, puis avait invité Ophélie à passer le voir au chateau.

Quand on le prévient que Métivier l'attend, il délaisse parchemins, boulier, et annonces, non sans déplaisir, et descend les marches jusqu'au jardin. Repérant un coin encore à l'ombre, il fait signe à Ophélie de l'y rejoindre.


Je ne vous attendais pas si tôt. Cependant vous m'en voyez ravi.

Il l'invite à s'asseoir sur un banc, sous un arbre probablement du triple de leur age, voire du centuple.

Arrêtez donc de regarder ce potager, il ne vous a rien fait !

Il se tait un instant. Et l'observe. Il n'y a pas si longtemps, il était également sur un banc, comme celui-ci. Dans le jardin d'un chateau, également. Bon, le chateau avait une autre gueule, faut dire que c'était le Louvre. Et il se tenait plutot à la place d'Ophélie, quand le Capitaine royal se tenait à la sienne. Mais baste des détails ! Il faisait chaud tout pareil.

Redites moi, Ophélie. Vous étiez à Nemours m'avez vous rappelé. Qu'y cherchiez vous ?
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Satyne
Elle ouvre la bouche, la ferme, hoche la tête pour le saluer, avance dans l'ombre, recule, se perd, et à la regarder on dirait presque un pantin désarticulé tant ici elle n'est pas sur son terrain. Alors elle glisse ses mains l'une contre l'autre dans son dos, penchant la tête de côté à l'étonnante question, se disant que là c'était sûr : le comte n'allait pas lui causer des semis et des lunes.

Oui j'étais sur Nemours. J'avais envie de... Je recherchais...

Elle avise le brun, change de visage, et soupèse l'homme. Elle a du mal à parler de ce genre de choses. C'est tout personnel et cela reflète une volonté profonde. C'est un peu d'elle, voire beaucoup, qu'elle y distille. Un désir ancré, comme celui d'avoir des enfants, de fonder une famille et de se poser. Aujourd'hui elle avait besoin d'objectifs, de gens à suivre, de buts communs.

Elle soupire. Puisqu'il a posé la question autant être honnête. Elle abaisse son bouclier, et perd de son air désinvolte.

J'ai quitté la France pour une course à l'Orient. Je cherchais toujours autre chose, un point de fuite, un désir de partir vers l'horizon. Des jours et des jours sans cesser d'avancer, m'anesthésiant par la marche, sans but aucun si ce n'est rejoindre une armée et me battre. J'ai perdu beaucoup sur cette route.

La brune hoche la tête lentement, visualisant encore les semaines sur la route, en rang serré, avec ses compagnons de toujours, amis et époux.

Je savais que ce serait le dernier voyage. La dernière incartade avant un retour vers quelque chose de plus ambitieux et en même temps de plus paisible.

Elle fait quelques pas, et lève vers lui son regard, scrutant son visage.

J'ai été pendue l'été dernier. D'un doigt elle révèle la marque qu'elle a à son cou. Et de là est né un désir de changement. De la fatigue et du désespoir, a fleuri une volonté de faire autre chose de ma vie. Je me suis autorisée à devenir rêveuse, et tous ceux qui ne l'étaient pas pour moi ont quitté ma route. La quête au Grand Khan a été un prémisse. Et c'est le retour qui m'a éclairé.

Elle avait taillé dans le vif tous ses liens. Repoussant l'ombre pour épouser la lumière.

Quand je suis allée sur Nemours c'était pour que l'on me guide sur ma route. Pour être accompagnée, et à mon tour soutenir. C'était pour prêter mes mains à quelques desseins utiles. Et qu'on me pousse dans le bon sens. Sur un chemin de droiture.

Autrefois j'ai prêté serment. Non point pour des terres, mais pour une personne. Et elle a eu mon cœur jusqu'à la fin.

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Octave.
Le Beaupierre l'écoute et l'entend, surpris de parfois trouver un écho en ce qu'elle lui confie, ou de comprendre ce qu'il ne partage pas. Si les sourcils se froncent à la vue de la cicatrice qu'elle porte comme un collier, ce n'est pas de la désapprobation. Il est Comte et a été juge : si elle a été condamnée à la pendaison, sans doute l'avait elle cherché.

Mais il ne la désapprouve pas non plus : rares sont ceux qui savent apprendre de leurs erreurs, regarder devant et non derrière, qui savent reconnaitre que leurs besoins et envies ont évolué.

Et si Ophélie garde des attitudes de Satyne, ce qu'Isaure ne manque pas de relever au cours de discussions animées, il a su voir en elle la volonté de bien faire, et ça aussi, c'est rare. Les gens comme ça, égoistement, Octave a tendance à vouloir se les attacher. Pas pour les faire siens, mais pour les aider, les encourager ou les emporter dans le tourbillon qu'est sa propre vie, leur offrir ce qu'il peut de conseils, d'opportunités.

C'est ainsi que l'idée avait germé.


Ne me demandez pas pourquoi, mais je vous fais confiance. Je vous ai déjà confié ce qui est le plus important à mes yeux.

Oui, il parle bien d'Isaure. Sa femme, qui, s'il l'adore, ne manquera pas de s'attirer les pires ennuis si elle continue à parler ainsi sans se rendre compte qu'une épouse de Comte prend plus de risque qu'une jeune Dame qui ne s'occupe pas de politique.

Que diriez-vous si, dans quelques semaines, voire quelques mois selon les délais de l'administration, je vous confiais également des terres ? Des gens ? Des responsabilités ?

Pour les délais en effet, il devra d'abord recevoir les siennes et faire sa prime allégeance au prochain Régnant, avant de pouvoir à son tour demander à prendre vassal. Et puis, parce qu'Octave reste Octave, et qu'il aurait du mal à rester dans l'ambiance chargée en émotions qui s'est installée, il ajoute :

Je préviens, Isaure est comprise dans la proposition... Même si c'est moi qui serais votre suzerain.

Puis il la regarde, tranquillement. Elle pourrait refuser. Elle ne le connait presque pas, à vrai dire, et pour en avoir parlé avec elle, s'il sait qu'ils partagent la même vision du serment, elle pourrait ne pas avoir envie de le prononcer à son encontre.
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Satyne
A mesure que paroles se déroulent et tombent dans l'esgourde de la brunette, elle se tend et se détend, se raidissant de même, avant de finir crispée sur ses deux guibolles. Elle passe d'un pied à l'autre, se retenant de faire les cent pas, et son visage est désormais rivé sur le sol. Dans sa tête c'est une petit apocalypse et elle ne sait pas quelle mine arborer. C'est qu'elle ne s'attendait pas à la demande. Ni même qu'un jour on accepte, de plein gré, lui confier gens, terres et autres responsabilités.

Elle avait été poursuivie, chassée, montrée du doigt. Et à juste escient. Elle n'avait pas été tendre et on le lui rendait bien. Elle était d'ailleurs à la solde de la connétablie royale pour quelques missions un peu sales. Et elle n'était nullement gênée de devoir briser des os quand il le fallait. Il suffisait de garder un air stoïque, et que son entourage ne se doute point que derrière certaine promenade bucolique se cachait un but moins sympathique.

Le sang partait sur les mains. Il accrochait juste, parfois, un peu ses chemises. Voilà pourquoi elle aimait se vêtir de noir.

Quand le chapitre d'Isaure, bien que court, fut abordé, la réponse se dessina dans son esprit toute seule. Le museau se lève et la voilà qui soupire.


Le problème est là.

J'ai du respect pour vous votre grandeur, et je suis honorée, comme touchée, que vous pensiez à moi pour vous appuyer dans vos projets futurs. Mais Isaure est le point noir de cette proposition. Je ne suis acceptée de vous servir, si votre femme me méprise. Etant marié vous formez désormais un tout que je ne puis nier. Et je me refuse à la reconnaître. Tout comme elle se borne à ne voir en moi qu'un relent de fosse.

Je ne veux pas être au milieu de vos disputes. Et ce n'est pas ainsi que j'envisage un lien de maître à vassal.


Il était peut-être trop tôt pour se prononcer pleinement, mais elle doutait que la jeune femme est elle tissent des liens indéfectibles comme elle souhaitait en avoir avec son maître.

Si Isaure persistait à se faire l'apanage d'une critique facile, cela lui coûterait trop de se taire. Elle le savait.


Je ne suis pas suffisamment conciliante pour m'accommoder d'elle...

Ses yeux accrochent ceux du Comte, dans l'espérance qu'il comprenne.
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Octave.
Le soupir n'augure rien de bon, et la suite ne déçoit pas. Il pose son regard bienveillant sur l'ancienne brigande, et sourit doucement. Il n'était pas sur qu'elle accepte, et il aurait compris tout refus. Après tout, s'il accordait rapidement sa confiance, il savait qu'il n'en allait pas de même pour tout le monde. Et Ophélie donnait même l'impression de faire partie de la catégorie exactement inverse.

Il avait cependant pensé que si le respect était là, la confiance n'était généralement pas bien loin, et qu'elle ne demandait souvent qu'à être encouragée. Mais voilà qu'il ne pouvait rien contre la raison invoquée par Métivier. Rien du tout.


Isaure...

Isaure. Sa femme. La lumière de sa vie, le sel de son existence. Celle sans laquelle il n'était pas vraiment lui-même. Depuis ce jour d'hiver où il avait fait sa connaissance et jusqu'à aujourd'hui, il n'avait pas passé une journée sans penser à elle ou lui écrire, sans jurer en recevant un courrier de sa main, sans s'énerver ou sourire à un souvenir. Isaure était la femme de sa vie.

Il la savait pénible. Qui ne le savait pas ? Quiconque avait rencontré la brune une fois dans sa vie, offrait au Beaupierre un regard compatissant quand il annonçait ses noces. Lui-même l'avait fuie, en Languedoc, rejoignant l'Armagnac et le Comminges après avoir claqué la porte. Mais lui la trouvait... pénible quoi. De manière charmante. Sa moue boudeuse. Sa façon de ne jamais saisir le second degré, et encore moins l'ironie. Ses principes qu'elle appliquait surtout aux autres. Son petit ton, docte et hautain, qui lui fronçait le nez. Ses saillies virulentes qui faisaient grimper sa voix dans les aigus...

Mais jusqu'à ce qu'elle ne le rejoigne en A&C pour préparer leur mariage, jusqu'à ce qu'Ophélie la mette dans la balance et décide de ne pas répondre favorablement à son offre, il n'avait pas réalisé que pour certains, Isaure n'avait rien de charmant. Que ses piques pouvaient être prises au sérieux, et s'avérer blessantes. A son tour, il soupire.


Je comprends, Ophélie.

Il comprend, parce qu'il n'aurait pas accepté non plus de terres d'un suzerain dont il n'aurait pas respecté, estimé et apprécié l'épouse. Elle n'a pas tort, Ophélie, quand elle dit qu'ils forment désormais un couple. Le Beaupierre est sincèrement déçu, et prend aussi conscience des portes qui risquent de se fermer désormais à lui. Parce qu'il est marié à Isaure.

Je ne vous cacherai pas que je trouve cela dommage, car je ne doute pas que vous feriez une formidable vassale. Peut être qu'avec le temps... Et le fait que vous ne soyez plus sa garde du corps... vous parviendriez à vous entendre avec elle. Si elle ne se sent plus... menacée.

Une manière de lui dire que la porte n'est pas fermée. Contrairement à sa - presque - parfaite femme, il n'est pas du genre rancunier, ni même du genre susceptible. Sauf quand c'est Isaure qui parle.

Et puis, zut, nous ne nous disputons pas tant que ça !

Mauvaise foi, quand tu nous tiens.
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