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[RP] Mère tu seras, que tu le veuilles ou non...

Kateline
      15 ans plus tôt…

      Le Berry, petit duché au centre du Royaume de France, s’apprêtait à accueillir une toute jeune femme d’à peine seize ans venue de Lorraine. Kateline était encore si loin d’être celle que certains survivants connaissent encore aujourd’hui. Une enfançonne tout juste prête à découvrir cette nouvelle vie qui s’offrait à elle, désireuse de marcher dans les pas d’une mère absentéiste et depuis peu décédée. Voilà quelques mois qu’elle parcourait les routes du royaume en compagnie de son fidèle et loyal Sebastian, elle venait de se décider à rejoindre son oncle, le jumeau maternel, qui était prêt à l’accueillir sur ses terres le temps qu’elle se fasse une place bien à elle. Les rencontres les plus improbables allaient s’enchaîner dans les mois à venir, mais celle qui nous intéresse dans cette partie de son histoire, c’est la rencontre d’avec Zelgius.

      Pour comprendre où cela l’a menée, il fallait revenir à ce jour où elle avait été prise à partie dans le petit village de Saint-Aignan où sa mère avait vécu quelques années. L’Ébène était à la recherche de traces sur ce qu’avait été la vie de sa mère et de ceux qui étaient capables de lui raconter ce qui n’avait pas été évoqué dans les missives maternelles. Un soir alors qu’elle se rendait en taverne pour continuer ses investigations, un petit groupe de voleurs à la sauvette s’en prit à elle. Elle savait se défendre, élevée par un père chevalier qui lui avait transmis l’art du combat et de la guerre, mais seule face à trois ou quatre bonshommes… cela s’annonçait rude pour elle. C’est là qu’apparut Zelgius, il l’aida à se débarrasser des malotrus et ils finirent la soirée ensemble en taverne à boire plus que de raisons. Une chose en entraînant une autre, ils terminèrent la nuit dans le même lit.

      L’histoire aurait pu se terminer là, ou encore commencer là… ou pas. Cette nuit fut cependant oubliée pour laisser place à une amitié indéfectible, un lien solide qui ne souffrirait de rien durant plusieurs années. Mais il y a un mais… Cette fameuse nuit, un enfant avait été conçu. Elle ignorait complètement ce qui venait de lui tomber sur le coin de la trombine. Bien qu’on ne savait pas nommer ce problème à cette époque, Kateline allait faire ce qu’on appelle un déni de grossesse. L’idée d’enfanter ne lui avait jamais traversé l’esprit et encore moins hors mariage. Comment aurait-elle pu s’imaginer faire ce genre d’erreur grotesque à l’aube de sa vie ? C’est donc sans se rendre compte de son état que les mois de sa grossesse s’égrainèrent. Kateline était fort occupée dans sa nouvelle vie berrichonne, elle s’occupait du cadastre et prenait tranquillement part à la vie politique tout en attendant son anoblissement prochain. Elle avait même commencé à fréquenter un jeune berruyer dont elle s’était follement éprise.

      Un soir, après une journée bien remplie, elle revint à sa petite maison dans le centre-ville où Sebastian était en train de préparer le repas du soir. A peine eut elle franchit le pas de la porte qu’un intense cri de douleur s’échappa de sa bouche. Des crampes intenses au ventre la firent tomber à genoux, l’Angloys se précipita vers Kateline en un instant. Dépassé par les évènements il n’en laissa pourtant rien paraître, il souleva la jeune femme et la porta jusqu’à sa couche puis partit à la recherche d’un médecin. En vain. Il ne trouva qu’une rebouteuse, une presque sorcière qui apeurait pas mal les alentours, mais en désespoir de cause il s’en contenta. Il retourna au chevet de Kateline en compagnie de la vieille femme qui, après une nouvelle crise de douleur de la jeune femme, se pencha sur elle afin de l’ausculter… à sa manière. Elle toucha le ventre de l’Ebène puis sans crier garde lui écarta les jambes tout en troussant ses jupons. Sebastian s’interposa vivement, ne comprenant pas pourquoi elle voulait voir ce qui se passait là.


      Laisse-moi faire bazin*, j’vais pas la violer la p’tite, j’pense qu’elle va mett’bas… J’veux être sûre d’moi.

      L’Angloys hésita, les yeux plissés il scrutait la vieille d’un air mauvais.

      Very well, go on**… hum, je veux dire, allez-y, mais j’vous garde à l’œil.

      Le ton était hargneux et l’homme, le frère qui n’en était pas encore un aux yeux de Kateline était sur le point de défaillir. Si la vieille disait vrai, elle irait au-devant de grands ennuis la petite sœur.
      Sans plus attendre, la vieille plongea sous les jupons de Kate pour vérifier ses dires. Elle releva la tête et le regard qu’elle posa sur chacun d’entre eux était sans équivoque. Kateline était en train d’accoucher, pour de bon.


      Va m’chercher des linges propres et d’l’eau, la tête est d’jà là, ça va pu durer avant qu’elle ne l’ait sur les bras le chiard.

      Sebastian fusa jusqu’aux cuisines sans demander son reste, il fut aussitôt revenu aux côtés de la sage-femme d’un soir à qui il prodigua toute l’aide nécessaire à la venue au monde de ce bébé surprise. Il fallut moins d’une demi-heure à Kateline pour venir à bout de cet accouchement. Une petite fille vint chambouler sa vie, en tout cas pour très peu de temps. Elle s’appellerait Viika et serait envoyée quelques semaines plus tard en Savoie, où l’argent des « parents » lui permettrait de vivre et de grandir.
      Comment aimer un enfant qu'on a pas vu venir? Comment être une mère quand on ne s'y attend pas? L’Ébène, quinze ans plus tôt, avait choisi de ne faire ni l'un, ni l'autre.


*Idiot en berrichon
**Très bien, continuez

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Kateline
      De nos jours…

      Bien des années se sont écoulées au rythme d’aventures et de mésaventures qui ont conduit Kateline à reprendre contact avec cette fille abandonnée. Elle n’avait pas voulu d’elle ni de ce qu’elle représentait à l’époque de sa naissance, elle n’était absolument pas prête à sacrifier toutes ses envies et tous ses espoirs sur l’autel de la maternité. Mais les choses ont changé, tout comme les sentiments de l’Ebène à l’égard de l’enfant comme à l’égard de ce monde qu’elle avait abandonné au profit d’une vie de recluse.

      Si les retrouvailles furent riches en émotion et les jours qui suivirent débordants de promesses et de projets… il n’en restait pas moins un vide sidéral. Son ex-orpheline l’avait abandonné à son tour. L’Ebène ignorait à ce jour si sa première née était toujours en vie ou si son esprit égaré l’avait menée dans d’autres contrées sous une autre identité, ce qui semblait être une habitude chez la jeune Champlecy. Inquiète comme elle n’avait jamais été capable de l’être pour quelqu’un de sa famille, Kateline avait pris la plume pour contacter la rousse cousine de feu Zelgius pour lui demander des éclaircissements, et au mieux la nouvelle d’un retour de Viika auprès d’elle. Kateline reçut les éclaircissements mais sans la conviction que Vii pouvait être en sécurité, et encore moins vivante.

      Elle commençait à peine à effleurer la complexité de sa fille, elle commençait à peine à aimer le rôle qui était le sien et d’en appréhender les rouages…

      Maintenant que sa fille était portée disparue, et que ses désirs de maternité avaient été étouffé dans l’œuf, l’Ebène avait reporté son affection sur la fille de son époux. Affection est en réalité un bien grand mot était donné qu’elle n’était pas friande d’effusions. Cependant la petite lui offrait des sourires auxquels elle n’était pas préparée, ignorant qu’un si petit enfant pouvait atteindre votre cœur aussi facilement. Et si parfois elle prenait le temps de confectionner un vêtement pour une poupée ou qu’elle acceptait de bercer la petite quand son mari la lui confiait un instant, cela prouvait bien que l’attitude de Kateline et son intérêt évoluaient positivement dans ce rôle qui lui manquait. Bien plus qu’elle n'était capable de le reconnaître.

      Aiden, l’homme fraichement épousé… L’homme muni de la plus grande patience qui soit, en tout cas à l’égard de l’Ebène, venait de lui offrir une vie de famille qu’elle avait toujours fuit comme la peste. Sept ou huit ans après leur première rencontre, leur première histoire, et d’une multitude de ruptures et de recommencements, elle avait accepté d’unir sa vie à celle de l’Angloys. Ce faisant, elle avait trouvé le courage de lui expliquer pourquoi elle s’était toujours refusée à lui, pourquoi elle s’était également refusé à devenir mère.

      Aiden était l’homme de sa vie - ceci n’étant pas une expression niaisement lâchée par une jouvencelle qui croit avoir trouvé l’élu à chaque fois qu’elle écarte les cuisses - et ce même après tant d’années à s’éprendre et se déchirer pour finalement se perdre complètement de vue… L’homme faisait toujours naître en elle des élans passionnés, amoureux et tendres, il faisait germer en elle un désir profond de stabilité qu’elle s’étonnait parfois de ressentir. A un tel point que leurs discussions au sujet des enfants amenaient l’Ébène vers un inconscient besoin de consolider leur lien avec une descendance.

      L’inconscience était sans doute la plus grande ennemie de Kateline, qui avait souffert de cet état à la naissance de Viika. Et comme ce point n’avait en rien changé, elle ignorait de la même façon qu’à l’aube des retrouvailles avec celui qui était devenu l’époux… un petit avait été conçu et était en train de grandir en son sein. Si l’enveloppe charnelle de Kateline s’était arrondie, cette dernière mettait cela sur le compte d’un retour à la vie et à l’opulence, de belles tablées et de mets gras ou en sauce et du pain à volonté, de pichets de vin ou de bière qu’elle vidait sans retenue en compagnie de ses compagnons de voyage. D’ailleurs personne n’avait noté de changement puisque rien n’avait été dit à ce sujet.

      La vie suivait son cours, et déjà quatre mois que Kateline profitait du retour d’Aiden dans sa vie et dans ses draps, imperméable aux changements de son anatomie…
      Sur la route d'un plan foireux, L'Ebène se contentait donc de plaisirs épicuriens et de ses petites tragédies, toujours accompagnée d'une troupe plus que dissipée. Aux portes de la Gascogne, le chemin continuait...

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Aowen
La Paternité

Aiden Owen Armstrong s'était toujours juré qu'il n'aurait jamais d'enfants. Sa relation avec ses parents avait été très difficile. Entre un père absent et une marâtre, le jeune Armstrong avait vécu plusieurs traumatismes. Aiden avait grandi dans un bordel dont ses parents étaient propriétaires. Chaque soir, il s'occupait de nombreuses tâches écœurantes et tout à fait inappropriées pour un garçon de cet âge. Il fallait être productifs aussi, parce que sinon, il pouvait compter sur sa mère qui lui enverrait un coup de fer rouge bien placé. Ça forge un homme, comme elle s'entêtait à penser.

Petit bonhomme devint un homme et vers 18 ans, Aiden fit la connaissance d'une bourgeoise anglaise au marché de la ville. Une chose entraînant une autre, les deux amants se trouvèrent plusieurs fois dans les semaines qui suivirent. De cette aventure naquit un petit garçon que sa mère avait tendrement nommé Joseph. L'accouchement avait été difficile et la jeune femme se laissa emporter par une fièvre, laissant à Aiden la responsabilité d'un garçonnet.

Peu de gens savent ce qui suit. Aiden est arrivé en Angleterre 1 an après la naissance de Joseph. Toujours tourmenté par son passé, il s'installa dans la ville de Bourges dans le Duché du Berry. C'est à ce moment qu'il fit la connaissance de Kateline de Sierck. Une jolie brune pour laquelle il s'est totalement épris. Leur relation naissance fut bien tumultueuse jusqu'à ce que Aiden quitte le Berry pour retourner régler des choses en Angleterre. À son retour en France il accusait le choc de la mort de Joseph, emporté lui aussi par une fièvre.

Plusieurs choses se sont produites depuis son retour en France. Il a fait le deuil de son fils, il a retrouvé son frère Pearl, il a eu une magnifique petite fille, il a combattu pour l’Anjou et il a retrouvé l'amour de sa vie: Kate.

Maintenant, il se balade dans le Royaume de France avec sa nouvellement épouse Kateline et de la belle-famille, des amis. Kateline est pour lui tout ce qu'il désire chez une femme. Il est tombé sous le charme de la Berrichonne. Une femme à l'air sévère et à l'apparence froide, cache sous sa carapace une âme qui réchauffe et qui réconforte. Il est amoureux de chaque geste qu'elle pose à son égard, à celui de sa fille Amelyn. Ce n'est pas la plus démonstrative certes, mais Owen sait qu'elle se laisse attendrir par sa fillette. Il remarque le moindre changement chez sa femme que ce soit les vêtements, ou un changement d'humeur. Cela dit, il a bien remarqué que son épouse c'était un brin engraissée. Ce n'était pas assez pour que les autres le remarquent, mais pour celui qui partage ses draps, c'est évident. Est-ce que cela le dérangeait? Pas le moins du monde. Il est vrai qu'ils mangent et fêtent souvent. C'est comme ça quand on trouve le bonheur. Il n'en fera jamais la remarque à sa femme.

Aiden Owen Armstrong qui ne voulait pas d'enfant et qui en avait eu deux par accident en aurait un autre sans le savoir. Mais entre vous et moi, rien ne le comblerait plus au monde que de faire des enfants à celle qu'il avait toujours aimée. Parce que malgré son lourd passé, s'il y a quelque chose dans lequel il excel, c'est la paternité.
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Kateline
      Un mois plus tard

      Au soir d'un énième départ de ce voyage qui regroupait Kateline, son époux et ses amis...
      L’Ébène se sentit mal, des maux de ventres la clouèrent au lit. Elle était complètement incapable de mener la troupe pour la suite du chemin qui les attendait. Cela aurait pu passer inaperçu si cela n'avait pas remémoré à Kat d'anciens et mauvais souvenirs.
      Cependant rien de grave n'arriva à la suite de ces maux, mais elle prit tout de même la décision de consulter un confrère ou une consœur dès qu'elle en aurait l'occasion.
      Aiden, sans doute plus inquiet qu'elle à ce sujet, s'était alors chargé de trouver le médecin qui se chargerait d'ausculter Kateline. Ce serait à Montpellier qu'elle rendrait visite à une certaine Steredenn.

      Le rendez-vous avait été pris pour le début de soirée, un vendredi, il faisait chaud et l’Ébène était encore un peu barbouillée lorsqu'elle frappa à la porte du cabinet médical.
      Elle patienta un instant, un instant suffisamment long en tout cas pour qu'elle puisse se poser certaines questions... Du genre : "Serait-ce encore possible?" "NAAAAAN????!!"
      Et le verdict tomba. A la sortie du cabinet médical, Kateline savait qu'elle allait être mère à nouveau. Mère, c'est un bien grand mot. Elle n'avait été qu'un ersatz maternel envers sa fille aînée. Comment allait-elle pouvoir s'en sortir avec ce nouveau bébé? Etait-elle seulement capable de s'en occuper?
      Tellement de questions qui tinrent l’Ébène à distance de son époux, de ses amis et de toute vie humaine pendant quelques jours, réfléchissant à son avenir. Hésitant entre rechercher une faiseuse d'ange ou de la layette... Un choix cornélien en somme.
      Elle finit par choisir d'annoncer la nouvelle à son époux. Et cela était déjà bien, puisque cela signifiait qu'elle choisissait la vie.

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