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[RP] Les confessions d'une Putain.

Lylie_blanche
Les parvis de l'Eglise, interdits aux Putains, aux femmes de joie, à toutes ces âmes pour qui le Pardon serait hors de prix. Poubelle des basses terres, la courtisane n'en reste pas moins un rebut de la société. Une femme qui encaisse tout, les maux, les rumeurs, le vice, la perversité, l'infidélité. Une femme qui a les épaules larges malgré un corps frêle. Pourtant, il arrive que l'esprit ait besoin de cette part de compréhension, de rédemption. Dès sa sortie du bordel, ce fût le premier lieu ou elle se dirigea. Le dernier également. Rejetée , l'élan de la putain avait été freiné et les espoirs d'écoute avortés prématurément.

Pourtant, cette fois-ci, elle était revenue à la charge, persuadée que son indépendance lui avait apporté plus d'attrait, d'estime aux yeux du Très Haut. Néanmoins, les marches furent de nouveau refusée. Un échec. Une fois de plus ? Non. Car cette fois-ci, un homme s'approcha de la putain pour lui adresser le nom d'un homme de Foy, Navigius Di Carrenza. Evèque suffrageant d'Orléans. Homme à l'écoute. Homme qui se moque éperdument de l'apparence ou du métier de celle qu'il confesse.

De retour à l'appartement qu'elle partage avec Audrey, un tissus de son amie entre ses doigts libres en guise d'évitement, elle s'apaise et rédige pour la première fois ce qui revêt l'attrait d'une confession. Par intermittence, les fragrances du tissus sont portés à ses naseaux pour lui rappeler cette innocence qu'incarne Audrey à ses yeux. Elle s'apaise..et poursuit. S'encourage et ose.

Citation:

A vous, Evèque Navigius Di Carrenza,

Je me présente Lylie. C'est la première fois que je m'adresse à un homme de Foy. L'accès à l’Église m'est refusé. Je suis putain depuis que la nature m'a fait Femme et que mon père m'a promis de partir chercher un présent à notre mère.

Je n'ai toujours connu que le stupre, les vices et ces maux que les Hommes et Femmes abandonnent sous l'oreiller et après ces petites morts.

Je me protège sous le nom de Blanche, celle qui travaille, celle qui encaisse et supporte.

Mais, déjà enfant j'avais pour habitude de prier et voir les parvis de l'Eglise m'être refusé est une sanction en tout point difficile à encaisser. Je ne souillerai pas ces lieux mais permettez-moi au moins de souillez ce vélin de ces pensées impures, de ces actes qui font mon quotidien et qui me sont trop lourds.

Je ne vois que le vice, la duperie, le mensonge...Blanche s'y fait. Moi, moins.

Je ne sais si ces mots trouveront une écoute, s'ils seront lus ou simplement brûlés, mais cela m'aura fait du bien, d'avoir posé cela sur un vélin..D'avoir eu, l'espoir d'être entendue, écoutée..

Une pécheresse,
Lylie.

_________________
Navigius
L’Évêque d’Orléans était un vieil homme qui voyait les années de la cinquantaine s’amoindrir devant lui et la réalisation qu’il avait moins de temps devant lui que derrière lui s’inscrire de façon indélébile dans sa mémoire. D’une composition gaillarde et solide, il se mouvait néanmoins à l’aide d’une canne, boitillant ainsi à travers ses journées depuis que sa jambe gauche avait été tailladée, un cadeau provenant d’un brigand sur les routes du Poitou presqu’une décennie auparavant. Toujours est-il qu’en cette journée, il était affairé dans le jardin de l’évêché, un véritable désastre horticole qui avait été négligé depuis longtemps. Envahis par les mauvaises herbes, l’endroit faisait pauvre mine.

« Personne ne vient plus ici Monseigneur, l’endroit est laissé à l’abandon. Il n’y a rien à y faire. » dit Sœur Dominique, la secrétaire du prêtre.

« Ah, mais c’est que vous devez avoir un peu de foy et de vision. N’est-ce pas ici un lopin de terre en tout point identique au suivant? Créé par le Très-Haut? » répondit le vieillard.

« Certes, Monseigneur, mais ce jardin prendrait les soins d’une armée de jardiniers. » répondit la sœur.

« C’est là que vous faites erreur, ma sœur. Tout ce qu’il faut, c’est un peu d’amour, du soin, et la main bienveillante qui permet de distinguer le bon grain de l’ivraie» conclut-il.


Il s’affaira ainsi pendant de longues minutes, plongeant ses mains dans la terre et triant avec patience ce qui y grandissait. Il jeta un profond regard vers une fleur bleutée, qui grandissait prisonnière de ronces et d’une fougère envahissante. « Une perle au fond d’un océan malfaisant » murmura t’il pour lui-même.

La bonne sœur revint l’interrompre, portant une corbeille dans laquelle se trouvaient les missives du jour. Le travail n’attendant jamais face au plaisir, le vieil homme essuya ses mains sur son tablier, avant de saisir sa canne et de se relever. Il fit disparaître la sueur de son front à l’aide de sa manche, avant d’ajuster son large chapeau de paille. Il prit la première lettre et s’assied sur un banc en pierre. À la lecture de la missive, une vague de tristesse vint serrer son cœur et un sentiment de mélancolie envahis son âme. Il rangea le papier dans sa besace, vérifiant du même coup que son nécessaire d’écriture s’y trouvait, avant de se diriger vers la Loire. Il s’y trouva quelques minutes plus tard, contemplant le soleil qui miroitait sur les eaux du fleuve, un décor enchanteur et inspirant. Sortant une petite tablette de bois et un vélin, il se mit à écrire. Fort heureusement, l’adresse de retour était écrite sur l’endos de sa missive.


Citation:
À vous, Lylie,

La lecture de votre missive m’a fait grand effet. Elle m’a certes choqué, non pas envers vous, bien entendu, mais plutôt à l’endroit de cette succession de malheurs et de mésaventures qui vous ont plongé dans une existence difficile, fragile et sombre.

Je dénote dans votre écrit cette fragilité trop commune à ceux qui sont soumis à l’infortune. Que l’accès à l’Église vous soit interdit me révolte. Nous sommes tous pécheurs en ce bas monde, et seul le Très-Haut peut lire les cœurs et soupeser l’entièreté d’une vie pour y porter jugement.

Chaque homme et chaque femme sont placés sur le chemin de la vertu. Nos actions nous y font cheminer par en avant ou nous en détourne. Il en est de même pour les actions des autres, puisque nous ne saurions nous passer de la communauté, qu’elle soit peu nombreuse ou très large.

Ainsi donc, je ne puis comprendre que l’on vous refuse l’accès à votre Église. Dans cette tourmente, il m’apparait que la maison du Très-Haut devrait normalement vous être un refuge accueillant. Si vous pouviez me donner quelques informations de plus, il me serait possible d’écrire au chapelain de votre Église et d’intercéder en votre faveur pour corriger ce funeste refus.

Je vous encourage de même à poursuivre notre correspondance. Il me tarde de mieux vous connaître et de vous apporter le support qu’il m’est possible de vous rendre via cet échange épistolaire.

Avec vous dans la foy,

Père Navigius di Carrenza
Évêque suffragant d’Orléans
Lylie_blanche
Il avait fallu quelques jours pour que la réponse lui soit rapportée. Après tout Orléans n'est pas à côté. Mais qu'importe le délai, Lylie était rassurée de voir le seau de cet homme sur le pli. Sans même avoir à ouvrir la missive, elle savait que réponse avait été apportée et que du temps avait été accordé à son courrier. Pourtant, elle n'ose pas le déplier ni même le lire. Durant quelques jours de plus, la missive resta scellée sous une étoffe de sa couche. Elle n'ose découvrir les mots qui y sont inscrit, y lire peut être le mépris, l'indifférence ou au contraire la pitié.

Pourtant, de retour d'une passe, Lylie s'arrête sur ce bout de vélin qui dépasse de l'étoffe. Si sa peau n'était pas marquée par les crocs de son client, que son corps n'était pas à ce point éprouvé, elle aurait continué sa route, ignoré ce plis et fait preuve, une nouvelle fois de couardise. Pourtant, elle s'arrête et massant une dernière fois sa nuque endolorie prend le temps découvrir le pli.

Installée sur le bord de la couche, Lylie découvre les mots de l’Évêque. Cette compréhension, cette indignation face au refus dont elle fait l'objet. Soulagée, elle l'est. Pourtant, elle ne souhaite pas refaire le monde, moins encore refaire cette loi qui interdit les parvis d'Eglise aux femmes de petites vertus.

Elle prend quelques minutes pour s'installer à son bureau et prend son nécessaire d'écriture.


Citation:


A vous, Père Navigius di Carrenza 
Évêque suffragant d’Orléans

Je vous remercie pour la réponse apportée à mon pli. Je ne m'y attendais pas et la surprise fût agréable. Je suis également soulagée de voir à travers vos écrits, l'absence de pitié, de mépris et d'indifférence.

L'Eglise a toujours été refusée aux putains. Nous n'avons sur cela, aucune emprise et même si je ne doute pas de votre bonne volonté et de l'efficacité de vos mots, j'accepte cette situation.

Je n'ai pas besoin de me recueillir dans ces lieux pour me sentir écoutée. J'ai besoin de ces plis, de nos échanges pour avoir l'impression d'être enfin, comprise.

Je n'ai jamais été baptisée et ne connais pas tous les préceptes de notre religion. Mais, de ce que l'on me racontait, il n'en reste pas moins que le Très Haut était à même de pardonner les péchés de ses semblables, de ses créations. Alors, peut être, que malgré mon corps et mon esprit souillé, j'aurai droit à ce même intérêt..

Qu'en pensez-vous?

Lylie.

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