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[RP]Quand le soleil donne rendez vous à la lune.

Guylhem.
    Ils avaient échoué à Sémur. Un peu par hasard, un peu par obligation aussi. Parti dans un voyage sans véritable but, comme deux gosses en cavale désireux de découvrir le monde qui s’offrait à eux.
    Enfin… ça c’est la version qu’il voulait bien offrir à quiconque leur posait des questions, parce qu’en vrai…
    En vrai, ce voyage c’était une idée de Merance. Pour quoi ? Pour qui ? Ça il n’en savait rien, mais il n’avait pas hésité à la suivre, juste pour pouvoir garder un œil sur elle.
      Et il avait bien fait.


    Coincé à Sémur depuis quelques jours, ils avaient fini par louer une petite bicoque dans un coin de la ville. Le temps de se reposer, de reprendre des forces, le temps…
    Le temps…
      Que l’orage ne s’éloigne.

    En général, un orage ne dure jamais bien longtemps. Mais un orage à la sauce Flamboyante, on sait quand ça commence, mais jamais quand ça s’termine. Mieux vaut alors avoir un abri pour s’y refugier et être solidement armée pour affronter les éléments.

    La Maudite pouvait paraitre forte, inébranlable, peut être même dangereuse, mais le blondinet savait aussi à quel point elle pouvait être vulnérable dans ces moments-là.
    Alors secrètement, comme si de rien était, râlant pour faire semblant, Guyhlem veillait farouchement sur elle.

    Et comme tous les jours ou presque, le grand gamin quittait la bicoque avant l’aube, la, pour revenir quelques heures plus tard, les bras chargés de victuaille.
    Tantôt un poulet, tantôt une miche de pain fumante, tantôt un peu de lait, mais toujours avec un petit quelques choses.
    Et ce jour-là !


    -B’jour Mo Aingel ! R’garde un peu c’que j’ai rapporté !

    Et brandissant bien haut deux lièvres qu’ils tenaient par les pattes arrière, le gamin rajouta :

    -Chassé tout frais de c’matin.

    Il lança un regard vers la sorcière et afficha une petite grimace avant de balancer les bestioles sur la table et de rajouter.

    -Moui bon… M’regarde pas comme ça ! J’ai essayé, j’te jure ! j’en ai presque touché un. Si y’avait pas eu cet arbre, je l’avais !
    Alors forcément… quand j’ai vu c’type au marché, ben j’lui ai ach’té hein !


    Pour sûr… il était meilleur mangeur que chasseur, mais avec le temps, qui sait, peut-être arriverait-il un jour à rapporter lui-même la pitance à la bicoque.

    S’approchant de l’âtre, Guyhlem plongea une louche dans la marmite qui chauffait tout prêt et en versa le contenu dans un bol qu’il porta aussitôt à la Sorcière.


    -Tiens… Faut que tu manges un peu.
    Ce soir je te préparerais un ragout avec ces bestioles.


    Enfin… S’il ne faisait pas cramer la pitance !
Merance
    “L'avenir nous tourmente,
    le passé nous retient,
    c'est pour ça que le présent nous échappe.”


    Gustave Flaubert - Lettre à Louise Colet -







    Orage O Désespoir ! Voilà à quoi ressemblait la vie de Merance depuis quelques semaines. Et aujourd’hui plus particulièrement.
    Pourquoi, comment ? Allez savoir. La maudite n’aurait pas su quoi vous répondre si vous lui aviez posé la question mais dans son fond intérieur, elle se doutait que c’était à cause de ces quelques mots griffonnés sur des vélins et qui venaient de loin.
    Elle aurait pu les ignorer, elle aurait dû les ignorer mais non, il avait fallu qu’elle lui réponde. Heureuse de retrouver ce frère qui lui avait tant manqué mais la déception se lisait sur ses traits depuis lors.

    Loghan lui avait dit qu’il viendrait, qu’il saurait la retrouver. Elle lui avait confié alors qu’elle serait à la cour des miracles. C’était bien là qu’elle logeait et qu’elle avait son « fief » à elle toute seule. Mais rien… rien n’avait changé. Loghan n’avait jamais montré le bout de son nez tout comme leur jeune sœur lorsqu’elle avait espéré qu’elle viendrait la trouver…

    Dès lors, plus rien n’avait été et ce fut à cet instant qu’elle décida qu’il fallait bouger. Coute que coute elle le retrouverait ce frère et elle allait lui dire sa façon de penser… ou bien le tuer. Elle n’avait pas encore décidé. Après tout, l’art de faire avaler le bien comme le mal à la populace était son quotidien alors un de plus ou de moins…

    Cela tournait dans la tête de la sorcière si vite qu’elle commençait à avoir des nausées. Son cœur était au bord des lèvres et si elle n’y prenait pas garde, elle gerberait sur ses chausses aussi vite qu’elle respirait... L’espoir était un poison qui parcourait ses veines et ce que Loghan lui avait fait n’était pas, à son gout, pas du tout pardonnable.

    Il avait été son sauveur, il avait expédié ad patres ce tyran qu’ils nommaient « Père » et depuis bien longtemps, elle n’y avait pas pensé. Et elle aurait pu vivre des jours heureux mais c’était sans compter sur son don de côtoyer les disparus de son vivant. Et depuis ces maudits courriers échangés, cette ordure revenait d’entre les morts pour la torturer. Et chaque nuit, elle était obligée de se battre contre son géniteur qui tentait de l’attirer de l’autre côté. Et ce n’était qu’au petit matin que la sorcière pouvait fermer les yeux pour quelques heures, jusqu’à ce que le soleil pointe dans le ciel.

    Son teint laiteux qui d’ordinaire attirait le regard des hommes et des femmes était devenu terne et gris, les cernes bleutés s’incrustaient de plus en plus profondément sous ses yeux et son humeur… Il ne fallait pas la chercher. Même Guylhem en faisait les frais parce que bien évidemment, même si elle l’avait voulu, elle ne pouvait pas lui interdire de venir avec elle. Et le bougre l’avait suivi à grands renforts de blabla tout le long de la route ce qui fatiguait un peu plus Merance.

    Arrivés en Bourgogne, la sorcière avait décidé de poser ses quelques bagages et de ne plus bouger. Elle avait du mal à savoir dans quelle direction aller, elle se demandait bien où son frère pouvait crécher et cela la rendait encore plus hargneuse à la longue. Et lorsque le petit farfadet était revenu de la chasse, elle lui avait lancé des regards plus noirs qu’une nuit sans étoile.


    - T’es pas ma mère Guylhem et je n’ai pas faim ! Ne te donne donc pas la peine d’essayer de préparer des plats qui ont le gout de tes bas par temps de pluie… Par contre toi tu manges pour deux vu comment ta chemise te serre… Tu penses plaire aux filles comme ça ?

    La Maudite piquait autant qu’elle souffrait et ces jours derniers sa souffrance allait jusqu’à l’infinie.

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En constante recherche de RP... n'hésitez pas à me MP
Guylhem.
    Il se serait pris une claque en pleine tête que l’effet aurait été le même. Piqué au vif, Guylhem reposa le bol sur la table de nuit, manquant d’en reverser la moitié par la même occasion. Il regarda un instant sa chemise, tâtonna ses pectoraux et glissa un doigt dans son col, puis, rassuré de savoir qu’il avait encore un peu de marge avant de ressembler à une saucisse, il lança un regard vers la Sorcière, aussi noir que celui qu’elle lui avait lancé.

    -Encore heureux qu’j’suis pas ta mère Merance ! Sinon j’te collerais une paire de taloche et j’te f’rais avaler c’te soupe de grès ou de force !

    Des paroles en l’air, comme toujours. Jamais, Ô grand jamais il ne pourrait lever la main sur elle, même s’il y était contraint et forcé. Et ça… Elle le savait pertinemment. Mais tant pis, ça faisait toujours du bien de le dire.

    -T’y crachais pas sur mes plats avant qu’on parte hein !
    Mais t’as raison, la prochaine fois, j’y foutrais mes bas ! Ça donn’ra plus d’gout !


    Peut-être même qu’il y rajouterait un chat ou deux, à y être !

    - Et j’te signale que si tu mangeais un peu plus j’s’rais pas obligé d’me sacrifier pour finir tes plats ! Non mais r’garde toi ! Même tes chats sont plus en chair que toi.
    Tu vas finir par ressembler à un sac d’os si ça continue.


    Et paf ! Il l’avait dit ! Et tant pis si ça piquait.
    Au risque de se voir transformer en crapaud boutonneux à la prochaine pleine lune, il n’allait pas se laisser traiter de gros sans rien dire.
    D’abord il n’était pas gros, il n’était même pas enveloppé. Il avait juste pris du muscle, tout simplement, à force de trimballer ses caisses de potion en tout genre, de tirer mule et chariot, de porter du bois, des chaudrons pleins, bref, de trimer comme un esclave.
      Ouais ! parfaitement !
        Un esclave !
    Mais emmurée dans ses démons elle n’avait absolument rien remarqué de ce qui l’entourait.

    Tournant le dos à la sorcière, le gamin balança une buche dans l’âtre, vérifia que l’eau était suffisamment chaude et s’enfourna un gros morceau de fromage dans le gosier.

    Le pire ? C’est qu’il ne lui en voulait même pas. Au contraire, plus elle le piquait, plus elle s’en prenait à lui, et plus Guylhem cherchait à recevoir plus encore. C’était idiot, mais il avait ainsi… L’impression de prendre un peu de sa souffrance.
    Petit, il s’était toujours senti comme son bouclier, comme un rempart contre la douleur et l’angoisse qui oppressait son « ange » comme il aimait l’appeler. Aujourd’hui, il ressemblait plutôt à un sac de frappe sur lequel elle pouvait librement exprimer ce qu’elle gardait silencieusement enfoui dans son âme et qui la rongeait… et rongeait encore.
    Il ne pouvait pas lui en vouloir.
      Pas après tout ce qu’elle avait vécu.
        Pas après tout ce qu’ils avaient vécu.
          Et s’il devait tuer pour elle… Il tuerait.

    Enfin… Quand il parviendra a manier cet arc plus facilement. Parce que pour le moment… il n’était même pas capable de viser un lapin à 1 mètre de lui.
    Machinalement, il lança un petit regard vers l’arc qu’il avait réussi à s’offrir, à force de magouille, et qu’il maniait encore avec difficulté.

    Silencieux, il s’affaira à préparer une infusion à base de valériane et un petit zeste de gnôle pour faire passer le tout. Il était peut être pas très doué en cuisine et en chasse, mais niveau plante, il avait eu les meilleurs professeurs !
    Elle ne pourrait rien dire là-dessus.

    Un léger sourire sur les lèvres le blondinet à la barbe naissante se rapprocha de la Sorcière et posa la tasse à coté du bol de soupe.


    -J’sais pas c’que tu cherche à faire Merance, mais avec la tête que t’as, t’iras pas loin si tu continues comme ça.
    Et pas question que j’te porte, j’ai bien assez avec la mule et tes chats !


    Et le farfadet s’empressa d’aller se cacher derrière la table pour éviter un retour de bâton à la mode Flamboyante.
Merance
    Merance avait levé la tête en direction du mioche plus si gamin que ça et qui la dépassait d’une ou deux bonnes têtes. Il prenait de l’assurance le bougre à mesure qu’il prenait de l’âge et la Maudite sembla s’en rendre soudainement compte. Elle qui l’avait toujours houspillé depuis qu’il se connaissait, de ça il y a une bonne dizaine d’années, et aujourd’hui il semblait bien différent…

    La sorcière souleva légèrement les épaules dans un mouvement de j’en-foutisme le plus complet pour cacher que l’attitude du farfadet l’avait marqué puis elle déplia son corps amaigri avec difficulté avant de sentir un léger étourdissement lui prendre la tête et l’enserrer entre ses mains devenues étaux. Ses propres doigts agrippèrent le haut de la chaise à en devenir blanc tandis que ses paupières s’abaissaient afin de contrôler le rire sardonique qui faisait écho dans son esprit.


    - Ahahahahaha en voilà un p’tit gars qui a d’la suite dans les idées… Combien j’aurais aimé le rencontrer celui-là, il aurait peut être pu faire le sale boulot à la place de ton mari… non mais regarde-toi, tu n’es qu’une ratée, une raclure…

    La Maudite inspira profondément afin de faire passer ce malaise. Jusqu’à maintenant, les esprits qui venaient à elle restaient bien sagement nocturnes, lui laissant un moment de répit dans la journée mais celui-ci ne la lâchait pas.

    - Garce, ne joue pas la comédie à c’pauv’garçon, ce n’est pas digne de toi ma fille !

    Et tandis que cette bile était déversée au creux de son oreille, la sienne, bien réelle, remontait de ses entrailles pour venir au bord de ses lèvres devenues bien pâles, prête à lui faire rendre le peu qu’elle avait avalé la veille.

    - Tu me fais pitié, crevure que tu es. Je ne t’ai pas assez rossée lorsque tu étais enfant et ton mari n’a pas su te faire passer de vie à trépas… quel ratage monumental, moi qui pensait être enfin débarrassé de toi… mais non, il a fallu que tu vives, que tu t’en sortes grâce à ce prêtre et à cette sorcière… heureusement ils rôtissent en enfer désormais…. Mais regarde ce que tu as fais…

    Merance manqua d’air, sentant les doigts adipeux de son père lui enserrer le cou pour la priver de ce souffle vital. La pâleur dont faisait preuve la sorcière devenait inquiétante mais la fougue qui animait la jeune femme la maintenait encore en vie.

    - Tu as monté la tête à ce pauv’Loghan pour qu’il fasse le sale boulot à ta place…. Et regarde où ça t’a mené… regarde-toi crevarde, bonne à rien… tu n’es qu’un ramassis de merdasse que j’aurais dû supprimer à la naissance… toi l’aînée, mon héritière… jamais tu m’entends, jamais tu n’as été de moi espèce de chienne…

    N’en pouvant plus, Merance ne put retenir un haut de cœur et rendit son maigre repas sur les chausses du pauvre Guylhem tout en laissant sortir un cri désespéré. S’essuyant la bouche du revers de la main, tremblante comme une feuille, la maudite hurla à un être qu’elle semblait voir à ses côtés.

    - Mais arrête… arrête… arrête… tais-toi donc un peu… tu ne sais rien de ce qu’il s’est passé… je n’ai rien dit à Loghan… si tu avais été un père comme il se doit, tu ne m’aurais jamais mise de côté et je serais devenue une bonne personne mais au lieu de cela… il faut que tu viennes m’emmerder parce que tu te fais bouffer par les vers… Aujourd’hui il faut que tu t’en prennes à quelqu’un et comme d’habitude, il faut que cela soit moi… tu n’as jamais su être juste père… Mais il fallait finir le sale boulot de ton vivant au lieu de compter sur les autres… Mais je te préviens, je ne vais pas te laisser faire, tu vas repartir d’où tu viens avec perte et fracas quitte à en crever moi aussi…

    Une suée vint prendre le corps de la sorcière lui faisant claquer des dents. Son corps fragile à l’extrême commençait à ne plus supporter les intermèdes d’avec son père ce qui la menait droit sur le chemin sans retour. Et tout ça à cause de qui finalement ? Son frère aîné qui était lui aussi revenu d’entre les morts pour la tourmenter mais lui, il était bien en vie et ne se doutait absolument pas de ce que vivait sa sœur. Malheureusement pour lui, Merance pensait qu’il était le seul responsable de ce gâchis et pour ça, il fallait qu’elle fasse quelque chose, quitte à tuer son propre frère. Après tout, les chats ne font pas des chiens et dans cette famille, ils avaient tous été élevé pour offrir le repos éternel à qui le mériterait !



    *Je vais trouver le moyen de te renvoyer de l'autre côté du miroir père et avec toi Loghan comme ça vous passerez l'éternité à vous foutre sur la gueule et à vous entre tuer sans plus jamais venir me pourrir la vie... Ainsi j'aurais la paix... une paix royale ! *





en rouge : la voix de Guillaume de Sabran, son défunt père

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En constante recherche de RP... n'hésitez pas à me MP
Guylhem.
    Celle-là, il ne l’avait pas vu venir.
    Lui qui s’imaginait recevoir un bol, une tasse, un oreiller ou pire, il n’aurait jamais imaginé… Ça !
    Elle venait de lui gerber dessus !
    Non seulement elle se permettait de critiquer sa cuisine, mais en plus, elle rendait tout ! C’était bien la peine qu’il se casse la tête à trouver de quoi manger ! Finalement, il aurait p’tet préféré recevoir le bol à la figure… A moins que ce ne soit une excuse pour qu’il daigne enfin laver ses frusques ?
    Quoiqu’il en soit, après avoir tenter un petit sursaut pour limiter la catastrophe sur ses guiboles déjà bien entamé, le gamin resta bouche bée, bras en avant, en entendant le cri de désespoirs de La Maudite.

    Un rapide regard dans la pièce pour s’assurer qu’ils n’étaient bien rien que tout les deux, et le regard du farfadet changea immédiatement. Le regard pétillant de malice disparut aussitôt pour laisser place à un pli soucieux entre les yeux. Le sourire mutin qu’il offrait à la Sorcière quelques instant auparavant s’effaça aussitôt et d’une voix calme, il appela doucement.


    -Merance

    La dernière fois qu’il l’avait vu dans cet état, il n’était qu’un petit garçon naïf, s’imaginant avoir vu une fée s’écraser devant la porte de son maitre. Elle, elle venait tout droit de l’enfer. Il ne savait pas très bien ce qu’il s’était passé. Ne comprenait pas tout aux paroles du vieux prêtre et de la Morrighan mais quand il la voyait s’agiter dans son sommeil, au point d’en faire trembler les murs de la bicoque, il essayait tant bien que mal de la réconforter et de l’apaiser.
      Il n’était qu’un gamin.
        Ils n’étaient que des gamins.
          Mais les démons s’en contrefichent.


    -Merance, c’est moi, c’est Guyhlem.


    Continuant de l’appeler d’une voix douce, le jeune garçon s’approcha prudemment de la Maudite en tendant les mains. Il craignant autant de se prendre un mauvais coup que de la voir s’écrouler à terre d’un instant à l’autre.
    Une partie de son esprit lui disait de fuir à toute jambes avant de se prendre un coup de chaise sur le crâne, mais l’autre partie lui murmurait de la prendre dans ses bras pour la rassurer. Et entre les deux Guylhem ne quittait pas des yeux la Sorcière, murmurant des paroles douces, tantôt en français, tantôt en gaélique.


    -Mo Aingel. Tá mé anseo*


    S’arrêtant à quelques centimètres de la Sorcière, le gamin tendit le bras.
    Et maintenant ?
    Lui foutre une taloche pour l’assommer et la forcer à dormir ? C’était une solution. Peut-être la moins dangereuse d’ailleurs, mais comme s’il s’était matérialisé à ses côtés, il entendit les paroles du Père Eusèbe lui faire la morale :
      -Ce n’est pas une jument bougre d’âne, il faut y aller doucement !


    *Doucement, doucement ! Facile à dire quand on joue les fantôme hein !* maugréa-t-il intérieurement avant de secouer la tête pour chasser le vieux Prêtre.
    Et puis finalement, bravant le danger à ses risques et périls, Guylhem attrapa une couverture qu’il glissa sur les épaules de la jeune femme, espérant calmer ses tremblements.


    -Merance.
    Viens…
    Viens t’asseoir.
    Lui murmura-t-il faiblement.

    Et joignant le geste à la parole, il l’attira lentement vers lui pour la conduire jusqu’au lit.
    Manquerait plus qu’elle s’écroule et ce serait le pompom ! Entre le vomi et une sorcière mal en point, il aurait gagné sa journée le farfadet !


*Mon ange, je suis là.
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