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[RP] Embauche-moi si tu peux.

Gabriel_
Le jeune homme était arrivé à Auch. Depuis les années qu'il n'avait vu la ville, il a retrouva pareille à ce qu'il connaissait, même l'atmosphère était tendue. Après un long débat intérieur, il avait résolu de s'arrêter dans une auberge. Les alternatives étaient nombreuses, jusqu'à simplement dormir dans la rue. Cette solution lui avait parue sage, surtout qu'il ne voulait pas saloper sa nouvelle chemise achetée à Eauze avant son départ. Il entra dans l'établissement et à son habitude héla l'aubergiste pour lui commander sa chambre et un repas pour plus tard.

L'avantage de la situation actuelle de Gabriel était de n'avoir pour bien, hormis son cheval, que ce qu'il portait sur lui. C'était une affaire de jour. Il allait bientôt retrouver sa mère et toucherait l'héritage de son père, du moins l'imaginait-il. Il s'en fichait par ailleurs. Il n'était pas à l'âge de l'accumulation des biens. Cela lui allait bien de n'avoir pas grand chose pour pouvoir être libre de se déplacer.

Lorsqu'il revint pour déjeuner, il rencontra deux personnes, dont le comte régnant qu'Arseline devait lui présenter. Suite à une petite discussion plutôt amusante, durant laquelle le jeune homme jaugea que l'autre était plus malin que lui, et donc qu'il pouvait être un bon maître, il lui proposa ses services. Lui fut proposée une place de garde du corps, et peut-être plus si affinité... Quelques heures plus tard donc, alors que le comte était reparti travailler, Gabriel se présenta au château.

A la garde, il se fit connaître. Gabriel de Bazaumont, le comte m'a invité à le rencontrer. Après un moment de flottement, qui correspondait à l'inscription de son identité,il fut autorisé et après un moment d'attente, introduit auprès du comte.


Vôtre Grandeur. Je suis venu. A croire que je suis vraiment intéressé par votre offre.

Sourire en coin que le Bazaumont aimait afficher. Il aimait ce ton légèrement désinvolte qui ne blessait que les idiots ou les vaniteux. C'était une forme de stratégie mise en place pour s'éviter certaines déconvenues.

Je commence quand ?
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Octave.
Il n'avait pas vu le temps passer. D'une sortie en taverne qui devait être une façon moins solitaire de prendre son petit déjeuner, laissant profiter Isaure d'une grasse matinée et Caia de sa découverte du chateau, cela s'était transformé en plusieurs discussions à batons rompus.

La première avec sa nièce. Pas celle dont il était le plus proche. Il ne parvenait pas à percer ce mur de méfiance qu'il avait dressé entre Christabella et lui. Quoiqu'elle dise, quel que soit le niveau de sincérité qu'elle affichait... Elle avait menti, sur lui. Sans chercher à savoir si c'était vrai ou pas. Sans poser de questions, elle avait relayé des rumeurs. Et le Beaupierre ne parvenait pas à dépasser cette impression de duplicité. Non pas qu'il ne le veuille pas. Mais ce qu'on lui rapportait n'aidait pas.

Puis Souvenir... Il avait souri. Qu'est-ce qu'il en avait chié pour la défendre, quand bien même il avait lui-même un peu de mal avec la parfois brutale licéroise. N'empêche. Il n'avait rien à lui reprocher à part une légère agressivité, et surement pas son passé. Les gens qui avaient payé leur dû et qui choisissaient de changer, il avait toujours pris leur parti. Comme aujourd'hui avec Ophélie, avec Mortymer, ou d'autres. La rédemption, toujours.

Enfin, un jeune blond. Le fils de Lanceline, avait-il fini par arracher. Après 6 mois de politique, le jeune homme n'avait aucune chance de lui faire oublier une question posée, aucun moyen de louvoyer. Qu'importe au final, par ailleurs. Qu'il soit le fils de Lanceline ou pas, la conversation était intéressante. Elle s'était prolongée. Tant et si bien que le Comte avait fini par aviser un soleil bien haut que ce qu'il pensait, et avait du l'écourter, du travail l'attendant au Conseil. Encore. Toujours.

Dans son bureau, avec une vue sur Auch la Belle, il se penchait sur des parchemins quand le garde avait frappé. Quel que soit l'idée, le sujet, le rapport sur lequel il travaillait, l'interruption n'était jamais loin quand il parvenait enfin à se concentrer. Soit, il interrompt son travail, il n'allait à Paris que dans deux jours pour siéger chez les Feuds, ça pourrait attendre une heure ou deux.


Ça va, j'arrive.
Vous dites ça à chaque fois !
Parce que j'arrive !

Devant l'air dubitatif du garde, il ajoute :
Mais si ! Et se levant.. Vous voyez ? J'y suis presque.

L'escalier est descendu avec célérité, et le salon rejoint avant même que son invité ? importuneur ? visiteur ? ne soit arrivé. Cool, il va pouvoir prendre la pose qu'il n'a pas réussi à adopter depuis le début de ses mandats. A savoir, celle du Comte décontracté, chez lui, un verre à la main, thug life, bro.

Lorsqu'il entre dans le salon, le blondinet adopte un ton assez désinvolte, qui étire un sourire en coin sur la trogne du Beaupierre. Pas lui qui en fera la remarque, alors qu'il n'a pas prononcé un prédicat ou presque en un an. Il ne juge pas les gens à leur façon de parler de toute façon... mais plutot à leurs valeurs et à leurs actes.


Rebonjour, Gabriel. Demain matin, au lever du soleil.

Pourquoi si tôt ? Aucune idée, même Octave essayait de lutter contre ses obligations pour ne sortir du lit que plus tard. Mais soit, c'est ce qui lui était venu en tête, maintenant il devrait assumer.

Vous me montrerez ce que vous savez. Nous verrons ainsi ce qu'il vous reste à apprendre. Pour le reste... si dans trois mois, vous avez donné tout gage de votre engagement, et que votre motivation est intacte, nous verrons à faire évoluer le poste.

Cela vous convient-il ?


Et Octave d'observer la réaction du jeune homme. Il ne s'était pas levé, il n'avait pas souri. D'un geste, il porte son verre à ses lèvres, tandis que de sa main libre, il désigne le siège qui lui fait face.

Pour ce jour, vous êtes encore libre. Servez vous donc un verre.
_________________
Gabriel_
Gabriel est un jeune homme qui n'a jamais connu son père. Arnaut de Bazaumont n'est donc pour lui qu'une représentation mentale idéalisée. Ce duc de Guyenne reste une sorte de sommet à atteindre et toute rencontre avec un homme qui serait en âge d'être ce dernier se solde par ce jugement. Aurait-il été à la hauteur de feu mon père ? La question est absurde, j'en conviens, parce que l'exemple est complètement virtuel, sa mère lui ayant peu parlé du géniteur. Mais c'est là qu'est la difficulté du jeune homme avec ces jugements. Il a été marqué par plusieurs hommes qui ont approché Lanceline et qui ne l'ont pas respectée. La défiance est donc un des sentiments le plus présent au coeur de Gabriel alors qu'il observe le comte. Serait-il de ces hommes non respectables ? Tout indiquait l'inverse. Il devait bien de toute façon avancer. Et au fond de lui, le désir d'avoir un mentor était grand. Il n'osait vraiment se l'avouer.

Bien j'y serai, à la première heure.

A cet âge, aurait-on peu de se lever tôt ? Certainement pas, hinhin.

Je... ne m'attendais pas à autant de confiance de votre part et ... vous en suis gré. J'espère vous prouver que j'en suis digne.

Gabriel, à l'invitation eut un instant d'hésitation. A dire vrai, il ne savait s'il devait accepter le verre. Il finit par le prendre, puis à s'asseoir, en se demandant encore si c'était convenant. Il n'avait pas grand chose à dire, finalement impressionné d'être face à lui.

Je ne suis pas forcément très... à l'aise dans les salons, j'ai peu l'habitude de cela.

Il termina son verre d'un coup sec et se remit debout.

A demain, messire. Je me retire, je pense que vous avez autre chose à faire que de vous occuper de moi !

La nuit fut longue pour le jeune homme. Il se retourna dans tous les sens dans cette chambre d'auberge, paniqué à l'idée de ne pas se réveiller. Il finit vers une heure qu'il estima proche de celle du rendez-vous, par s'habiller et prendre la direction, à cheval, du château. Après deux heures et demi d'attente, il comprit qu'il était parti probablement beaucoup plus tôt qu'il ne l'aurait du. Il alla s'hydrater auprès d'un puits et attendit la venue du comte.
_________________
Octave.
Après le départ, précipité, de son vis à vis, le Comte avait réfléchi. Voilà quelques temps désormais qu'il attirait à lui des jeunes hommes en manque de formation et de reconnaissance. Abasael avait été le premier, Iban le second, et voilà que désormais Gabriel envisageait de rejoindre le clan Beaupierre. Sans compter Archibald et l'écuyer de Nicolas qui arrivaient pour apprendre les armes.

Octave ne s'était jamais vu comme un meneur. Il avait suivi, pour la moitié de sa vie, l'enseignement puis les ordres des officiers des armées dans lesquelles il avait servi. C'est presque par surprise qu'il s'était proposé à la tête d'une liste aux élections comtales, après avoir pris gout au conseil et à l'organisation de la défense du Comté lors de son mandat de juge. Il avait eu du mal à adopter une posture autoritaire ou sévère vis à vis de ses conseillers. Naturellement, il penchait vers l'encouragement, l'aide et le soutien. Même de ceux qui auraient mérité des claques.

Seulement, presque quatre mois plus tard, il lui fallait bien avouer qu'il s'était découvert une capacité d'entrainement des jeunes enthousiastes. Et qu'il aimait ça. Former, élever et ensuite lâcher dans le grand bain des âmes motivées, il adorait. Au début gêné par l'empressement d'un Abasael, il avait fini par réellement apprécier la confiance et le respect qu'il inspirait manifestement au jeune blond. Et cette lueur dans le regard d'Iban ? Les mots d'encouragement et de soutien qu'il avait reçus au cours de ses mandats lui avaient également réchauffé l'âme en des temps parfois troublés. Son mariage avec Isaure et l'arrivée de Caia dans sa vie avaient achevé de transformer le jeune homme qu'il se croyait être en homme d'une trentaine d'années responsable d'autres vies que la sienne.

Soit. Il prendrait cette place que d'aucuns le voyaient déjà occuper. Sa plume court sur le velin.


Citation:
Iban,

    Demain matin, lever du soleil, dans la cour du Chateau.

    Je vous y attendrai.


Octave


Puis :

Citation:
Capitaine,

    Pour tromper l'attente, que diriez-vous de venir avec moi évaluer mes deux prochains hommes d'armes ? J'ai besoin de savoir ce qu'il leur reste à apprendre et de quoi ils sont capables.

    Demain matin, lever du soleil, cour du chateau.


Octave


[Le Lendemain matin, à l'aube, dans la cour du Chateau]



Comme prévu, il avait peiné à ouvrir les yeux. Pourtant, quand il y était finalement parvenu, les gestes machinaux acquis après de longues années de campagnes militaires, et ravivés au printemps lors de la mobilisation du Sud, s'enchainent dans les faiblards rayons d'un soleil qui se fait moins brillant chaque jour.

De l'eau sur le visage, un coup de peigne dans la tignasse et la barbe, chemise, braies, bottes, pourpoint... Quand il rejoint la cour, on le croirait prêt à l'attaque et réveillé depuis des heures. Seul un oeil attentif pourrait repérer sur le côté de sa joue la trace oubliée d'un drap. Il s'étire légèrement dans la lumière rasante du matin de fin d'été, saluant l'arrivée de la fraicheur matinale, lui qui a eu tant de mal avec les grosses chaleurs estivales. Puis il avise le jeune Bazaumont, et lui fait un signe.


Le bon jour. Ravi de vous voir là en avance. Les deux autres ne devraient pas tarder.

Et il attend donc, dans une posture toute militaire, l'arrivée de son Capitaine et d'Iban. Lorsqu'ils seront arrivés, il sera bien temps de faire les présentations.
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Argawaen
[La veille, dans sa tente de commandement]

Le Dehuit de Malemort était en train de somnoler sur son bureau de fortune, ce dernier se composait de deux fûts vides et d'une planche de bois. Une bougie se trouvait sur le coin en haut à droite de la planche, l'encrier et la plume au milieu, et sur sa gauche un morceau de pain avec du fromage et un verre de vin rouge. Bah quoi ? Il fallait bien se faire plaisir un peu.

Fixant un point droit devant lui, il essayait de compter les effectifs qu'il pourrait avoir rapidement, le sud était toujours sur leurs gardes concernant un certain Carmin. Et il devait l'avouer, il en avait sa claque. Mais c'était son boulot, et il le ferait jusqu'au bout.
Écrivant des noms, en barrant certains, il était en train de se passer la main dans la barbe lorsqu'un page lui apporta un message. Ce dernier venait tout droit du Coms, il le lu et prit de quoi écrire avant de lui répondre.


Citation:
Votre Grandeur,

Et bien voilà une excellente idée ! J'y serais.

Argawaen


[Le lendemain matin, à l'aube, dans la cour du château]

Le Dehuit de Malemort - contrairement à certains - était matinal. Il était en uniforme - en armure quoi -, parfaitement bien nettoyée, les armes également, le casque était sous son bras, main gauche sur le pommeau de son épée, et voilà qu'il arpentait la cour du château jusqu'au Coms qui se trouvait en compagnie d'un autre homme.
Une fois à leur hauteur il prit la parole.


Lo bonjorn à vos Votre Grandeur, messer. Argawaen, ravi.

Puis vers Octave.

En quoi puis-je vous aider ?
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Iban_etxegorri
Allongé de tout son long sur sa couche, Iban ne parvenait pas à trouver le sommeil, ruminant les déconvenues du jour, en particulier sa risible rencontre avec le Comte. Furieux contre lui-même en remontant dans sa chambre, comme pouvaient en témoigner les entailles qu'il avait imprimées à coups de dague rageurs sur l'une des poutres de la vieille mansarde, il s'était apaisé et regardait à présent fixement la charpente, l'esprit ailleurs.

Peut-être le sourire moqueur du Comte ne présageait-il pas qu'il dût rester pour longtemps encore l'objet de railleries. Après tout, son nouveau maître s'était montré avenant et ne l'avait pas chassé. Le rendez-vous qu'il lui avait donné le lendemain était l'occasion de lui montrer un meilleur visage et de prouver sa valeur.

En avait-il? De nouveau, l'agitation lui montait au coeur, mélange effervescent de frustration et de fierté. Tantôt ses pensées lui prédisaient un échec patent dans ce monde dont les portes lui semblaient bien trop hautes pour ses piteux moyens, puis dans un sursaut d'orgueil, son esprit le portait au mépris des sourires de pitié et des moues sarcastiques et hurlait en silence "ils ne savent rien de moi, et je leur prouverai." Tempête sous un crâne de quinze ans.

Un grattement fugitif le tira de ses ratiocinations. Le jeune homme se redressa et repéra l'indésirable. Elle fouillait dans sa gibecière à la recherche de quelques restes. Discrètement, il tira sa navaja et s'approcha du lieu du crime. En un éclair de lame et un coup sec, la souris se retrouva clouée sur le plancher.

Le jeune homme alla se recoucher. La nuit risquait d'être blanche. Ses ruminations reprirent. L'idiot qu'il était. Le sot. Le bouffon. Il prendrait sa revanche. Il allait réussir. Il pouvait. Il devait. Aurait-il dû? Pourrait-il? ...

Demain. Soleil. Cour. Il sauta de son lit et s'élança vers la fenêtre. Dehors, le soleil commençait déjà à faire pâlir les champs mais n'était pas encore paru. Il était peut-être encore temps. Il se vêtit en toute hâte, attrapa sa dague et son arc et dévala les escaliers. Dans la cour, le Comte était déjà là qui attendait en compagnie de deux autres hommes. Le premier, au visage buriné et fendu d'une longue balafre, couvert de fer de la tête aux pieds, était manifestement un guerrier endurci. Le second ne devait être l'aîné d'Iban que de quelques années. Il était blond et ses traits étaient fins. Du genre à avoir du succès auprès de la gente féminine. Iban n'eut pas le temps de les observer plus avant, conscient qu'il était d'arriver en retard et d'avoir gâté pour une seconde fois la chance qui lui était offerte.


"Mes...mes excuses, votre grandeur." dit-il entre deux respirations en arrivant au pas de course.

Une fois encore, l'entrée était réussie...
Octave.

La veille, il avait demandé à ce qu'on prépare dans un coin de la cour de quoi s'entrainer. Des épées émoussées, des plastrons de cuir usé, quelques cibles, des arcs, des carquois avec des flèches... Et manifestement, dans ce chateau, personne n'était du matin, pas plus le personnel que le Comte.


GARDES !
Euh oui ?
N'avais-je pas demandé tout un tas de trucs pour ce matin ?
Hum...
ALLEZ LES CHERCHER FOUTREDIEU !
Oui bien sur ! Pourquoi ça tombe toujours sur moi....?
Vous disiez ?
Que j'y allais de ce pas, Votre Grandeur.


Satisfait, le Comte regarde le garde partir. Vrai que quand il a besoin de gueuler, c'est toujours sur celui là que ça tombe. Mais si, on le reconnait bien, la joue creuse, l'oeil morne, il a la tronche de quelqu'un qui n'a pas de bol. Et vraisemblablement ça se confirme.

L'éclat de voix qui s'est répercuté sur les murs de l'enceinte ont du parvenir aux cuisines, qui elles aussi avaient oublié la commande de la veille, et deux jeunes femmes arrivent, la mine rouge et le souffle court, suivies par deux gars chargés d'une table, pour installer un petit coin petit-déjeuner. Rassuré sur le fait que son estomac ne restera pas vide, Octave accorde désormais toute son attention au Capitaine qui vient de se poser près de lui. Gabriel et lui n'auront pas eu à attendre longtemps. Rompant le silence qu'il avait intentionnellement laissé s'installer, Octave décoche un sourire à Argawaen, lui serrant la pogne pour le saluer.


Le bon jour mon Capitaine préféré. Voici Gabriel de Bazaumont, que je viens d'embaucher comme homme d'armes. Et là, qui arrive en courant... C'est Iban Etxegorry.

Il laisse flotter sur son visage un air tout à fait comtal, que ceux qui le connaissent bien ne lui voient pas souvent, mais qui fait toujours son petit effet. Sévère mais juste, en une expression savamment travaillée. Iban s'excuse sous un regard froid, dans lequel seul le Capitaine, qui a l'habitude, pourra déceler une lueur amusée.

Gabriel, Iban, voici le Capitaine du Comté, aussi appelé l'Ours. Il va m'aider à vous évaluer. Savoir ce que vous savez faire, et ce qu'il vous reste à apprendre. Si vous devez nous servir et nous protéger, autant que vous le fassiez bien.

D'un oeil, il voit qu'enfin ça s'active côté armurerie, et qu'une sorte d'étagère mobile portant les armes demandées est apportée près d'eux.

Capitaine... A vous l'honneur !

Parce que les armes, c'est bien. La brioche, à l'aube, c'est mieux. L'estomac du Comte réclame sa dose avant de pouvoir ensuite inventer sa propre épreuve.
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Argawaen
Le Coms terminait de donner quelques instructions, le Capitaine attendit patiemment que Sa Grandeur termine avec sa table et ses chaises. C'était presque beau à voir !

Lorsque ce dernier était enfin disposé à parler, il inclina légèrement du chef en guise de salut et serra la pogne à son tour.


Lo bonjorn à vos Votre Grandeur. Puis se tournant vers Gabriel. Encantat Gabriel. Puis regardant l'autre messer arriver en courant, totalement à la bourre - histoire de dramatiser un peu - et essoufflé. Il souriait discrètement en l'entendant s'excuser. Encantat.

Le grincheux pouvait également apercevoir le petit manège du Coms avec son air " Comtal ", les deux jeunes hommes auraient le loisir de se poser plein de questions. Avec le temps ce n'était qu'une façade. Mais le Coms aimait bien se donner un air sérieux. Bien qu'il l'était attention ! Il savait qu'il avait encore une part enfantine. Mais ça il ne le dévoilerait à personne.

Pour l'heure il allait devoir se mettre au travail, comment le savait-il ? Et bien le Coms avait parlé et une jolie étagère mobile faisait son apparition.
De son pas lourd il s'approcha de cette magnifique étagère, l'on pouvait y voir que l'artisan qui l'avait fabriqué n'avait pas un seul coup dans l'aile.


Bien, je vais voir ce qu'il y a là-dedans.

Le Capitaine prit son temps, ouvrit l'étagère et fut un poil déçu devant le peu d'armes à utiliser... Tant pis, la prochaine fois... Il faudrait qu'il demande à l'occasion s'il pourrait avoir une catapulte d'entrainement. Il adorerait mettre des soldats dedans et les catapulter par-dessus les remparts afin de leur offrir une jolie vue.. Pour l'atterrissage ne serait pas des plus tendres cependant et les effectifs diminueraient rapidement. Un soupir s'échappa discrètement et il se tourna vers les deux jeunes hommes.

QU'EST-CE QUE VOUS FICHEZ PLANTEZ LA COMME DES CHOUX ?! ON S'ACTIVE ! VOUS CROYEZ QUE C'EST MOI QUI VAIS VOUS METTRE EN TENUE OU BIEN ?!

Un petit échauffement de la voix ne faisait jamais de mal, il attendait que Gabriel et Iban approchent afin de leur coller dans les bras un plastron de cuir et une épée émoussée.

Vous avez cinq minutes pour vous préparer, ensuite j'veux vous voir courir trois fois le tour de la cour. ET ON SE MAGNE !

Le mental, première étape, il verrait si les deux jeunes hommes étaient réellement motivés. Puis regardant le Coms, de là où il était il pouvait entendre le grognement incessant de son estomac.

On mange un morceau ? Une fois qu'ils seront échauffés et un peu crevé à courir avec l'attirail je commencerai à les titiller un peu avec une épée.
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Gabriel_
Les événements s'étaient enchaînés plus rapidement qu'il ne l'avait escompté. En attendant l'arrivée des autres, il essayait de se représenter mentalement ce qui allait l'attendre mais n'y arrivait pas. Et ce n'était pas uniquement la fatigue qui l'en empêchait. Lorsqu'il commença à renoncer et à penser aux filles, le comte d'Armagnac et de Comminges se pointa. Gabriel l'observa un bref instant puis le salua. Il n'ajouta rien de plus. Le petit matin n'était pas propice aux discussions, et il se tint debout à côté d'Octave, en position d'attente. Gabriel était un garçon bien bâti, grand en taille et au torse développé. Il avait fait de nombreux exercices militaires, ayant été pendant près de deux ans écuyer d'un chevalier. Bon, ce dernier n'était pas une flèche, mais il avait au moins la force des hommes d'armes, la force brute et parfois stupide, et il l'avait inculquée à son apprenti. C'est pour cela qu'en voyant le Capitaine arriver, il ne fut pas dépaysé. Il répondit à la salutation en courbant un peu l'échine. Il se tourna vers l'autre jeune qui arrivait, l'air pressé. Il le détailla. Un peu plus jeune que lui, ils deviendraient peut-être amis. Qui sait.

Le capitaine se mit à gueuler d'un coup, se qui sortit Gabriel de ses réflexions. Puis il reçut un plastron et une épée. Il regarda l'autre jeune homme avec un sourire.


Bon, bah c'est parti.

Il revêtit le plastron en lui trouvant une odeur de cuir un peu trop marquée, puis regarda la cour. Il fallait faire trois tours. Après une petite moue, il se lança et se mit à courir. Il se demanda quand même quelle était cette idée, mais s'exécuta. Trois tours. Ce ne fut pas très difficile. A cet âge, c'était un jeu d'enfant. Arrivé au bout de ce qui lui était demandé, il revint à l'endroit de départ et attendit, les deux pieds bien posés au sol.

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Iban_etxegorri
En apercevant l'étagère, Iban se dit que la journée risquait de ne pas être de tout repos. Tant mieux. Le turbulent jeune homme ne savait de toute façon pas rester sur place et même s'il n'appréciait guère les règles, il aimait le défi. Sûrement le colosse qui ouvrait à présent l'armurerie pour en révéler le contenu saurait lui en fournir. Son compère du jour était quant à lui très calme. Il était sans nul doute plus expérimenté que le jeune vaurien aux arts de la guerre et de carrure plus imposante. Qu'importait ! Iban se promit de montrer à celui qu'il voyait pour le moment comme le rival du jour que du haut de ses quinze ans, il parviendrait à lui tenir la dragée haute si l'occasion s'en présentait. Il fallait à présent se concentrer et agir.

Leur tuteur vociféra ses ordres et le jeune coq s'approcha à vive allure pour récupérer ses affaires. Son compère d'infortune le gratifia de quelques mots et d'un sourire amical. Iban, à qui sa fierté d'adolescent lui interdisait d'y répondre, demeura impassible, mais il ne manqua cependant pas d'en ressentir l'honneur d'être considéré par un aîné et la première marque de ce qui pourrait devenir à l'avenir une franche amitié si la providence le voulait. En attendant, il passa sans traîner son plastron, empoigna son épée et commença sa course.

Le garçon était ce qu'on appelle dans le jargon militaire un chat maigre. S'il n'était pas bien gros, sa silhouette élancée avait été sèchement musclée par les rigueurs de la rue. Cela le rendait particulièrement agile et rapide. A cela s'ajoutait sa jeunesse et la fougue de son tempérament. Faire trois fois le tour de la cour au côté de son comparse ne présenta pour ce jeune nerveux aucune difficulté d'aucune sorte. Il revint au point de départ confiant, quoiqu'un peu inquiet quant à sa capacité de se montrer à la hauteur dés lors qu'il faudrait manier des armes trop lourdes. Sans broncher, il attendit avec impatience l'exercice suivant.
Octave.
Argawaen avait pris les choses en main, et le Beaupierre observait le tout avec un léger sourire en coin. Il avait bien fait de demander un oeil extérieur. Lui ne savait pas se montrer objectif... On le lui reprochait assez souvent. Octave aimait à accorder le bénéfice du doute, et suivant, sa confiance. Il était de ceux qui donnaient d'abord, et avisaient ensuite.

Bien sur qu'on mange ! Vous avez vu leur age ? Si on veut garder un peu de notre superbe à la fin de la journée, va falloir qu'on prenne des forces...

Lâche-t-il dans un sourire amusé. Parce qu'il sent l'enthousiasme et l'énergie qui se dégagent de cette jeunesse qui déjà s'élance dans la cour et entame les tours de piste. Octave n'a pas encore atteint la trentaine, et les années d'exercice l'ont façonné de telle manière qu'il pourrait encore aisément suivre le rythme. Mais les derniers mois, les salons, les réunions, la défense vue du Castel et les bons plats des cuisines comtales ont sapé un peu de son énergie et légèrement arrondi sa taille.

Ils sont frais. Qu'en pensez-vous ? Gabriel est déjà en partie formé, si j'ai bien compris. Iban a tout à apprendre. Mais la hargne du second est palpable, non ? Il progresserait vite, avec un bon maître. Mais j'ai besoin de savoir à quelle arme et quel combat.

Et de tendre au Capitaine un godet de vin coupé à l'eau, afin de leur fouetter un peu le sang. Déjà, voilà les jeunots qui reviennent et se placent devant eux. L'oeil du Comte ne les lâche pas, mais il se tait, laissant le Capitaine poursuivre. Lui, il observe.
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Argawaen
Voici donc que les deux jeunes hommes se mettaient enfin au pas de course. Ils allaient entamer trois tours de cour histoire de s'échauffer, pendant ce temps, le Coms et lui allaient pouvoir manger un morceau histoire de se mettre dans le bain.

Votre Grandeur, nous sommes beaux et forts ! Même si physiquement cela ne peut se voir, c'est la force mentale d'un homme qui fait ce que l'on est. Si l'on est persuadé d'être une loque, alors on le sera...

Alors qu'il attaquait un gros morceau de brioche - qui sortait d'où d'ailleurs ? -, il tourna la tête aux questions d'Octave. Mais il en profita pour prendre ce verre de vin coupé à l'eau -sacrilège !!! - et il se l'enquilla d'une traite. C'est qu'il faisait encore bon en ce mois de septembre et il avait besoin de se rincer le gosier. Une fois fait, il répondait enfin à son Coms.

Je pense que nous pourrons en faire quelque chose. Mais il ne faudra pas négliger le travail et l'entrainement. L'un des deux semble certes mieux formé que le second, mais la marge de manœuvre sera plus importante avec le plus faible, si je puis dire ainsi.

Marquant une pause.

L'homme a tendance à croire, et bien trop souvent d'ailleurs, à prendre ce qu'il a pour acquis, alors qu'un homme qui n'a rien, fera tout, s'il s'en donne les moyens, pour rattraper son retard et se surpasser. Pour ma part je demande donc à voir.

Le Dehuit de Malemort voyant que les trois tours se terminaient, s'avança vers les deux jeunes hommes et tira son épée du fourreau.

Bon, maintenant que vous êtes échauffés, enfin presque, vous allez me faire quelques pompes le temps que je vous explique ce qu'est une épée. Il vous faudra donc transpirer et m'écouter ! Vous en êtes capable ? Pour ma part je pense que non, alors prouvez moi le contraire !

Psychologie inversée ? Possible, il allait voir si la théorie du " un homme ne peut pas faire deux choses à la fois " était réellement fondée.
Il attendait que les deux jeunes se mettent en position " pompe " et entama donc son explication.


Ah et bien entendu on me regarde ! Je ne vais pas faire une démonstration dans le vide.... ALLEZ AU BOULOT !

Marquant une légère pause.

Une épée est composée de plusieurs éléments, ce n'est pas qu'une simple lame forgée, chaque éléments a son importance. Je vous montre donc en détail.

Puis les regardant et leur faisant signe de se relever. Il en profita pour remettre son arme au fourreau et attrapa une épée d'entrainement.
Le Dehuit de Malemort tourna autour d'eux, observant.


Bien... Bien... Vous allez me faire quelques passes, je veux voir comment vous gérez avec une arme.
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Gabriel_
Gabriel était d'une nature réfléchie. Dans l'ensemble, avoir un type qui lui gueulait dessus façon commando n'était pas forcément son rêve. Mais il avait suffisamment de contenance et de persévérance pour comprendre qu'il devrait se soumettre sans trop réfléchir afin de montrer sa valeur. Au moins physique, à défaut de ce qu'il avait dans le citron. En même temps, il n'était pas là non plus pour autre chose que manier une épée.

Il se mit donc en position de pompes à l'injonction du capitaine, qui l'impressionnait tout de même. La tête bien relevée, ce qui rendait l'exercice plus dur, mais pas pour un jeune homme de cet âge bien entraîné. Il jeta un coup d'oeil à son comparse, pour voir s'il s'en sortait. L'autre n'aurait pas de problème, il était sec, ce qui aidait à ne pas avoir à porter trop de son propre poids. L'explication sur l'épée fit sourire intérieurement le jeune homme. Ayant longtemps été écuyer, il connaissait aussi bien qu'un forgeron la confection d'une épée.

Gabriel en tant qu'aîné, se dit qu'il devait commencer les passes avec le capitaine. Aussi quand il se releva, il se mit en garde afin de laisser le moins de partie molles atteignables par l'adversaire. Puis après un bref salut de tête, il lança deux trois attaques et parades, avec force et précision, mais sans trop de cérémonie. Gabriel ne voulait pas complètement dévoiler son jeu. Sa technique était bonne, et il l'avait déjà expérimentée sur les champs de bataille ou dans les tournois à l'épée, dans l'équipe de feu son seigneur. Au dernier tournoi de Lagny, ce dernier avait résisté à l'épée, mais avait reçu une lance en plein casque, ce qui lui avait pénétré la visière puis l'oeil. Il en était mort, ce qui avait eu pour conséquence de libérer Gabriel de son service.

Quand le capitaine fut satisfait, il s'écarta et se mit à côté du comte pour regarder son confrère. Il allait faire un commentaire, puis se dit qu'il ne fallait mieux pas afin de ne pas se placer en juge, cela pouvait être mal pris. Aussi, il resta silencieux, se demandant s'ils pourraient monter à cheval, exercice dans lequel le Bazaumont était particulièrement doué.

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Iban_etxegorri
Iban était fougueux et impatient. Elevé dans une fange où la survie servait de loi à tous, et où la liberté individuelle n'était limitée que par les coups de poings dans la gueule d'un plus fort que soit, l'adolescent s'était forgé un tempérament rétif et provocateur. Il ne se soumettait à une autorité que lorsque cette dernière lui prouvait qu'elle était digne d'intérêt, d'admiration ou de crainte. Les règles ne méritaient d'être suivies que lorsque celui qui les édictait méritait qu'on l'écoute, selon les critères du jeune homme. La raison, la coutume ou l'usage ne pouvaient rien, l'affect dictait tout.

Ebahi par les ors et la pompe de ce milieu si étranger au sien dans lequel il était tombé sans trop savoir par quel miracle, il vouait une admiration grandissante au comte et à son entourage dont l'imposant capitaine faisait partie. Aussi se montra-t-il, comme depuis son arrivée au château, fort docile aux injonctions bourrues du colosse. Après tout, il avait connu une brutalité bien plus perverse de la part des divers chefs de bande, coupe-jarrets, truands et tyranneaux qui peuplaient son enfance.

Avide de montrer son talent, il se mit sans broncher à faire ses pompes. Rien de bien difficile jusque là.

La partie théorique était d'un autre froment. C'était bien la première fois qu'on lui donnait la leçon. Gouttière... comme les chats, pensa-t-il en souriant. Concentre-toi, bougre d'animal. Etait-ce bouterolle ou bouderolle? Il hésita. Bourderolle ? Il avait déjà oublié.

Vint ensuite le temps d'observer son camarade s'exercer à l'épée. Le gaillard était bigrement doué. Iban resta fasciné par les mouvements amples et précis du combattant. L'appréhension de son passage imminent lui monta au visage aussi vite qu'elle descendait à son estomac. Que pouvait-il bien montrer après un tel bretteur, lui qui ne connaissait rien de l'art d'escrimer. Il aurait l'air d'une poule avec un couteau.

Le moment fatidique arriva plus tôt qu'il ne l'aurait souhaité. Redressant les épaules pour se donner un peu de contenance, il tâcha de rassembler tous ses esprits pour faire au mieux. Quitte à échouer lamentablement, mieux valait le faire avec un tant soit peu de panache. Embarrassé par cette arme bien trop longue et encombrante à son goût, lui qui n'était rompu qu'aux escarmouches faites de bonds rapides et de coup de dagues, il fit bientôt l'étalage de sa nullité crasse en matière d'épée. Dix fois, il s'élança pour tenter quelque chose contre son adversaire de tuteur, dix fois il fut touché au poitrail en deux temps trois mouvements. La onzième fois, son épée fusa dans l'herbe. La douzième, un puissant coup de coude l'envoya valser sur le sol boueux. Le garçon avait fait preuve de plus de patience en dix minutes d'humiliations répétées qu'il n'aurait été capable d'en montrer en deux si on l'avait bousculé dans la rue.

Lorsqu'il se releva, sa face rougie tremblait de rage. Il était sur le point de jeter violemment son arme parterre et de s'en aller en jurant à en faire défaillir tout un couvent, lorsqu'un étrange et impérieux mouvement intérieur lui intima de se ressaisir. Il se contenta de serrer les dents et de lancer sèchement à son instructeur en un haussement de menton:


"C'est bon ? t'es heureux ?!"
Argawaen
Le Capitaine observait les deux jeunes hommes faire leurs pompes et ensuite effectuer quelques passes.
L'un des deux était bien plus à l'aise, c'était indéniable, mais il comptait bien faire du plus faible une personne bien plus habile.
A la question du jeune Iban, le grincheux s'approcha et l'attrapa par le col sèchement et le poussa en arrière.


Heureux ? Non, je m'attendais à voir quelqu'un de plus combatif que cela et non à un jeune coq préférant sa fierté !

Le grincheux allait le pousser à bout, Iban semblait plus en colère que concentré, et cela pouvait se comprendre après avoir prit une légère dérouillée.

Debout maintenant ! Et observe mes appuis, et mes mouvements !

Se tournant vers Gabriel.

En garde ! Et ne retiens pas tes coups gamin !

Le vieux vétéran avait sa jambe gauche en appuie, le bras gauche le long du corps mais légèrement replié, son bras armé était en arrière, la pointe de la lame visant le sol.
Un regard en direction de Iban et quelques mots.


Il te faut être souple, pouvoir te mouvoir dans n'importe qu'elle direction, tes gestes ne doivent pas être " brutes ", ils doivent être souples. Il est impératif d'être une anguille et non de faire face à un adversaire plus fort que toi. Il faut l'user, l'agacer, jouer avec lui. Tout combat peut être gagner si tu es intelligent.

Les derniers mots étaient faits pour "piquer" le jeune coq, mais en attendant il devait mettre une petite dérouillée à Gabriel histoire qu'il comprenne de ne point rester sur ses acquis.

Quand tu veux !
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