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Arrivée à Dunkerque

Le Mendiant
Un vieil homme, courbé par le vent et les ans, regardait l'horizon, là où mer et eau se rejoignent pour ne plus faire qu'un. Il s'appuyait sur une canne, ou, pour être plus exact, sur un bâton. Fier et déguenillé, il semblait sorti tout droit d'un asile de vieillards.

Et pourtant... Il n'était pas si vieux, Le Mendiant. Il n'avait connu de Roy que Levan le Troisième. Il avait vécu de loin les batailles de Bretagne et d'Anjou. Il pleurait la Reyne, pas la seconde, la première. Il riait du Poilu Berrichon, mais craignait de mettre les pieds dans son duché. Un peu fou, le Mendiant ?

Vagabond dans l'âme, il ne connaissait que la faim et la peur. Il avait attrapé la dysenterie, il avait eu la petite vérole. Il avait vu ses filles mourir du mal vénitien, sa femme assassinée par un vagabond. Il revoyait leurs corps sans vie, il revoyait le sang de son épouse sur les mains, quand il la prit dans ses bras pour la déposer sur la couche...

Le vieillard, courbé par les ans et le chagrin, regardait la mer mourir sur le sable. Perché sur la dune, le bâton à la main, il scrutait l'horizon, il guettait la moindre voile. Il semblait attendre. Oui, mais attendre quoi ?
Fanzia
La petite embarcation était balloté par la mer. Tandis que les trois hommes qui composaient l'équipage faisaient avancer le bateau, Fanzia, droite comme un i, scrutait l'horizon. Soudain, une bande sombre apparut au loin. Elle cria :

Terre ! Terre !

Etaients-ils arrivés au bon endroit ? Fanzia scruta la bande de terre qui s'approchait d'eux. Si leur complice avait suivi les instructions données par le chef, il devait avoir allumé un feu de bois vert sur la plage. Le genre de feu qui vous fait de la fumée et qu'on repère... Mais Fanzia ne vit rien. Rien de rien de rien. Que faire ? Une plage s'étendait déjà sous ses yeux, et il fallait prendre une décision. La mercenaire se tourna vers ses comparses.

Nous allons débarquer ici. Nous aviserons ensuite. Toi, petit !

Elle désigna du doigt leur jeune recrue. La rouquine avait rencontré le garçon dans une taverne, avec le chef, qui lui avait confié sa vie. Un boulet aux pieds de la femme, naturellement.

Au lieu de rester les bras ballants, aide-donc Gaspacho et Filochard à amener la barque sur la plage !

Il était temps ! La barque s'échoua sur la plage, ce qui fit tomber les trois hommes et trébucher la mercenaire. Tous les cinq descendirent, et, tandis que les hommes tiraient l'embarcation au sec, Fanzia, qui avait vu quelque chose, s'approcha d'une loque, lui donna un coup de pied. Cette loque, c'était un vieillard tout déguenillé qui dormait. Elle dégaina une de ses dagues, et la glissa sous le cou du vieil homme. Elle l'attrapa par les cheveux et lui susurra au creux de l'oreille :

Alors vieux bouc, on dort ?

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Le Mendiant
Le Mendiant s'était endormi sur la plage. C'est qu'il était fatigué, le pauvre bougre, à attendre la barque qui ne venait pas.

Il dormait donc du sommeil du juste, quand il sentit des coups de pieds, puis quelque chose de dur et froid sur le cou. Il se demandait si c'était une patrouille venue l'arrêter. Il se remémora alors les paroles du chef, qui lui avait ordonné de ne rien dire, jamais, car alors, il mourrait.

Le vieillard se passa la langue sur ses lèvres, asséchées par le vent. Il entendit alors une voix féminine lui murmurer à l'oreille :

Alors vieux bouc, on dort ?

Il vit alors la dague,un bras féminin qui le tenait par les aisselles. Un peu plus loin, il vit trois hommes débarquer et s'approcher d'eux. Il comprit alors : il avait oublié d'allumer un feu pour les guider !


Dé... désolée Vot'Grandiosité ! J'avions oublié le feu. Mais j'avions sommeil, vous comprendez... Bienv'nue à bon port !, crut-il bon d'ajouter à la femme qui l'étreignait.

Il lui vint alors une drôle d'idée. Maintenant que les mercenaires étaient arrivés, ils n'avaient plus besoin de lui. Et alors... Et alors... Le vieillard se rappela la mort de sa femme, tuée par le vagabond qui n'en était pas vraiment un. Ce même "vagabond" qui lui avait offert une vie d'errance et de servitude, qui lui avait demandé de chercher la trace de ses ennemis. Et si la femme avait ordre de mettre un terme à cet accord ? Pourtant, il avait réussi son office. Après tout, il avait retrouvé les noms des ennemis. Il avait retrouvé leur ville d'enfance. Il savait que son maître touchait au but de sa vengeance. Alors, pourquoi vouloir le tuer après avoir rendu tant de services ?

Pris d'une peur panique, le Mendiant se mit à trembler.
Fanzia
Fanzia sentit le vieux bouger et se réveiller. Elle resserra imperceptiblement son étreinte et caressa le cou du Mendiant avec la pointe de sa dague.

Dé... désolée Vot'Grandiosité ! J'avions oublié le feu. Mais j'avions sommeil, vous comprendez... Bienv'nue à bon port !

Elle le sentait trembler, suer même. La mercenaire partit d'un grand éclat de rire, écarta la lame et desserra son étreinte. Elle se releva vivement, puis rengaina.


Allons, vieux bouc, ne tremble pas comme ça, on dirait une vieille poule !

Elle fit signe à ses comparses d'approcher d'eux, puis, quand ceux-ci furent à portée de voix, elle croisa les bras et dit au vieillard :

Alors, j'espère que tu sais où les trouver ? Si tel n'est pas le cas, tu ferais mieux d'aller fouiner, pendant que nous montons notre camp...

Elle dévisagea le vieillard, espérant trouver la réponse à sa question. Visiblement, ce dernier n'avait pas encore trouvé les ennemis du chef. Elle jura, puis se retourna vers ses hommes.

Bon, les gars, vous avez compris... On s'installe ! J'espère que ce vieux bouc ne nous mène pas en bateau...

Elle jeta un dernier coup d'oeil au vieillard, qui n'en menait pas large. Ou il n'avait pas l'habitude des sicaires, ou il craignait autre chose. Bah, aucune importance. Fanzia et ses sbires avaient une mission. Pour couronner le tout, ils devaient apprendre le métier à ce gamin pas très futé. Alors, ils n'allaient quand même pas se taper la surveillance du vieux par dessus le marché ?

La mercenaire serra le poing. Si, il faudrait le surveiller, ce froussard. Les froussards, ça parle. Et ni Fanzia, ni les autres n'avaient besoin de bavards comme complice...

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Le Mendiant
La femme lâcha son étreinte. Le Mendiant attrapa son bâton, et se releva péniblement. Il vit alors la femme : une rousse armée jusqu'aux dents, le genre de gouape pas discrète dans une ville honnête comme Dunkerque.

Alors, j'espère que tu sais où les trouver ? Si tel n'est pas le cas, tu ferais mieux d'aller fouiner, pendant que nous montons notre camp...

Le vieux dut tirer une tête étrange, car elle comprit aussitôt que le Mendiant n'avait pas encore retrouvé les deux hommes. Il savait que la ville était la bonne, car il avait interrogé tous les gens des environs, mais il ne savait pas s'ils y vivaient. Aurait-il embarqué le chef et ses sicaires sur une mauvaise piste. Si tel était le cas, il lui en cuirait.

J'espère que ce vieux bouc ne nous mène pas en bateau...

Le vieillard ravala sa salive. La rouquine lui fichait une peur bleue, mais pas autant que le chef. S'il s'était trompé, il le paierait probablement cher.

Tandis que les mercenaires cherchaient un endroit où s'installer, le vieil homme prit la direction de la ville, pour trouver des renseignements sur les hommes qu'il cherchait depuis tant d'années. Ou, mieux, pour retrouver ses hommes et leur envoyer les bons voeux de la mercenaire...
Le Mendiant
[Devant l'église de Dunkerque]

Le Mendiant ne savait trop par où commencer. Une taverne ? Une échoppe ? Il n'avait de quoi payer ni à boire, ni à manger. Il lui fallait donc commencer par mendier. Mendier ! Voilà ce qu'il savait faire le mieux. Mendier permettait de récolter non seulement quelques pistoles, mais encore quelques informations utiles. N'était-ce pas en mendiant qu'il avait appris où étaient nés les deux hommes qu'il recherchait ?

Il claudiqua donc jusqu'au parvis de l'église, s'aidant de son bâton pour marcher. Il s'assit sur une marche, posa son bâton à ses côtés, ôta son chapeau et prit sa plus pitoyable mine pour appâter le client.


Charité, charité pour un pauvre vieillard !
Krystel
[Église de Dunkerque]

Nounou et Krystel s'étaient enfin décidé à dépoussiérer le banc familial des Van Hoedezee. Il avait bien besoin de cela, le pauvre, à force d'avoir servi de sièges à des générations de postérieurs marins et, parfois, un peu avinés.

Habillées de pied en cap pour le grand nettoyage de printemps (dépoussièrage, ponçage, cirage, lustrage), elles s'armèrent de tout l'attirail nécessaire et d'un balai pour nettoyer la poussière qu'elles feraient en ponçant.

Chargées comme des mules, elles se hâtèrent vers le lieu de culte, un peu déserté par les dunkerquois depuis le départ de la diaconesse.

Charité, charité pour un pauvre vieillard !

Etonnée, surprise même d'entendre quelqu'un mendier devant le parvis, Krystel se retourna et considéra le vieillard qui appelait à la charité.


Aristote, pauvre chose...

Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait vu homme aussi déguenillé, ni aussi misérable. Il avait l'air affamé, assoiffé, et si vieux et si malheureux ! Apitoyée par cette terrible vision qu'on n'avait peu dans cette bonne ville de Dunkerque, où tout le monde semblait manger à sa faim, Krystel posa un instant ses affaires, et sortit la petite bourse ayant appartenu à sa mère et brodée d'épis de maïs et de coquillages. Il n'y avait pas grand-chose dans cette bourse, à peine de quoi payer un pain et une bouteille de vin. Mais, prise d'une soudaine impulsion, et bien qu'elle tint à cette bourse, elle la donna au mendiant.

Tenez mon ami, prenez cette bourse, et qu'elle vous protège de la faim, si c'est possible.

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