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[RP] Un passé encore bien présent ... et quel présent !

Maryha
    L'amour est-il si pressé de toujours vouloir s'en aller ?
    Dites-moi si vous savez, où s'en vont les cœurs brisés, quand ils ont fini d’aimer ?

    Même si le temps passe, rien ne te remplace
    Mais saurons-nous un jour, où donc la vie les emporte
    Toutes ces amours mortes ?



Où vont les cœurs brisés quand ils ont fini d'aimer ? A l'Aphrodite bien sûr.
Qu'on leur donne l'envie, l'envie d'avoir envie ! Où l'ont ils fait prisonnier ? Pour repriser les cœurs cassés, appeler un coeurdonnier, boire, fumer, oublier, sentir sa peau vibrer, son coeur palpiter sous le joug du fantasme réalisé !

Chagrin d'amour ? Amant envolé ? Coeur déchiré ? Corps en manque ? Désir caché ? Un bon endroit pour se soigner, l'Aphrodite. Juste un peu d'or ou de bijoux, quelques centaines d'écus, et toutes les demandes, spéciales ou non, sont à votre portée.
Alors l'ancienne Epicée n'a pas longtemps hésité ; il lui faut juste préparer un peu le tout. Préparer ce jour la soirée d'après demain. Pour que tout soit calculé, pour que tout soit prêt, pour qu'elles n'aient plus qu'à se laisser porter. De noir vêtue, tel un pirate, bas en cuir, corset serré, le tout couvert d'une cape sombre, elle a gardé disséminé sur son corps, dagues et épée. Et dans la bourse cachée, les profils des galants pour Marion & Adrianah.
Pour l'envie, elle a Adrianah ; pour les écus, elle a Marion. Que le spectacle commence !

ça avait commencé plutôt innocemment, une sortie entre filles, l'exploitation des ressources et des richesses de Marion pour côtoyer la "haute" ; confort, luxe et interdit pour rattraper les derniers mois d'aventures, et parfois de celles dont on se passerait volontiers. Quel est le con qui a dit qu'il n'y avait pas de mauvaises expériences ? Que des leçons ! Son poing dans leur trogne, ça aussi c'est la leçon !
C'est donc comme ça, dans l'émulsion de la conversation, dans le feu de la discussion, emportée par son prétexte parisien tout trouvé, en vue de son prochain coup fourré,qu' elle a lancé aux filles : " et l'soir, on s'fait une soirée à l'Aphrodite ! De quoi tout oublier ! ".
Maryah et ses idées tordues. Une de plus.
Et bien sûr, aucune des deux femmes pour l'en dissuader. Avec ce qu'elles viennent chacune de vivre, comment encore parler de Raison ? Ce mot est à mille lieues de leurs pensées, et leur condition de vie actuelle.
Parce que quitte à mourir à la guerre, après avoir perdu beaucoup, autant rire et jouir au préalable. Autant partir comme de beaux diables. Ou d'horribles diablesses. Une soirée sans limite. C'est ça le plan ! C'est ça l'Aphrodite !

Maryah .... Maryah ... l'Aphrodite ! Cet endroit, qu'enfant tu livrais, et pas en caramels ... cet endroit aussi, où tu t'es fait attraper quelques mois plus tôt, pour te faire emprisonner aux yeux d'Hadès, et passer à la question par la gitane à la solde des Royalos !
Maryah ... Maryah ... mon enfant ! Une fois ne te suffit pas ? Entrer dans la cour de tes ennemis ne te posent pas de soucis ? Risquer bêtement ta vie ? Les souvenirs de torture ne sont ils pas assez présent ? la provocation en vaut elle la chandelle ? Seras tu seulement capable de la tenir ... la chandelle ? Si elle ne te brûle pas la pointe des pieds ? S'il reste encore quelque chose à brûler.
Danger, danger !


Idiote.
Elle n'apprend pas des leçons du passé.
Elle avance vers la porte, la fin de journée est avancée.
Elle veut mettre carte sur table, elle paie, et le client est Roy ! Elle dit quand, elle dit où, elle dit qui, elle dit comment !
Elle rit déjà de les voir, les deux amies, dans ce genre d'endroits où luxe et luxure s'allient à merveille. Elle veut voir des gens rire, boire, s'amuser, se parer d'artifices, de séduction, de masques, de faussetés en tout genre. Alors que les habits tombent, glissent au sol dans un bruit de soie. Qu'ils se mettent à nu, tel qu'on l'est à la naissance, tel qu'on l'est, fragilisé à souhait. Ouvert à l'Autre.
L'Autre, qui un beau jour disparait sans un mot, et vous laisse vide de tout !

La Fête ! Pour cacher. Simuler. Oublier. Exorciser. Que l'alcool coule à flot ! Qu'il nettoie les plaies béantes ! Qu'il cicatrise les fermées ! 3 drôles de dames, 3 courtisans ... ou plus !
Qu'ils soient les meilleurs, qu'elle soit la pire !
Qu'elle exulte ce passé qui lui crache à la figure, se moque d'elle, en lui tournant autour, encore et encore. Ce karma démon qui revient la frapper là où le bas blesse. Qu'elle soit témoin des pires bassesses, qu'elle les regarde tous s'abandonner à l'animal instinct, à l'excitation, à l'égo, et aux pires dérives. Faute de sang, que le champagne coule à flot, ou bien le whiskey, ou encore le Rhum ! Comme au bon vieux temps des galères ! Qu'importe le flacon pourvu qu'elle ait l'ivresse.

Alors quand elle vient frapper à la majestueuse porte, mille fois rencontrées, elle est déterminée, hautaine, audacieuse, puante d'exigences qui tomberont tel un couperet sur le cou d'une jeune pucelle.
Sous le poing percutant, la porte vibre, tremblant sur les gonds ; et dans la précipitation, afin d'éviter que détermination ne se fiche la malle, c'est sans attendre que celle-ci s'ouvre à elle, qu'elle s'exclame :



    " J'ai une REserVAtion SPECIALE à faiRE ! Je VEUX voir le RESPONsable, la DIRECtrice, la GERante " ...

Non, elle ne va pas se laisser impressionner par la Gitane ! Hors de question ! Elle est plus forte que ça, et puis surtout, même si elle ne l'était pas, elle n'a rien à perdre. Du coup, même pas peur ! Qu'elle y vienne l'Axelle de malheur, la royaliste pervertie ! Dans son état de rage, la bridée serait bien capable de lui rouler une pelle. On verra bien laquelle des deux sera la plus perverse !
Et pour bien enfoncer le clou, elle ponctue, orgueilleuse et fougueuse :

    VOTRE prix sera le MIEN ...


Enfin, surtout celui de Marion. C'est elle la Bourse sur pattes.
Et ne dit on pas, la Bourse ou la Vie ?

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Bakhtan
Aphrodite, 15 jours après la lettre annonçant le décès d’Axelle, bureau de la direction, puis devant la porte d'entrée .

Justin est dans ce que quelques siècles plus tard, on appellera le déni, il est là sans être là, ne parle de son épouse à personne, se concentre sur certaines tâches en délaissant d’autres,

C’est qu’il est habitué à ce que quelqu’un passe derrière lui et à force de se reposer sur ses gens, il n’est plus réellement celui qui gère toutes ses affaires de main de maître comme par le passé. Il se laisse vivre, et tant que l’argent ne lui fait pas défaut, il compte bien se la couler douce.

Il est en train de siffler son troisième ou quatrième Elyxir en moins d’une heure quand une jeune soubrette vient le déranger dans sa dégustation. Chemise débraillée et ouverte outrageusement sur le poitrail, cheveux hirsutes, sont les seuls symptômes apparents des gueules de bois à répétition de Justin.

Votre Grace, votre Grace ! Il y a une dame un peu étrange qui demande à voir le gérant.

Maudit gérant ! Tu ne savais pas lui dire qu’il est plus que probablement au fond de la Seine et que nous n’en avons plus ?

Un instant, à l’évocation du canal parisien, il pense à son épouse, il n’a pas une vision d’elle funeste, il la revoit pieds nus, montant l’allée principale de Notre Dame, le jour de leur mariage.

Mais votre Grace, je ne sais pas qui aller quérir, et… la dame se bat avec la porte.

Cesse donc de geindre de la sorte, et dis moi en quoi cette dame est étrange ? Elle braille tel une chatte après le galant ?

Oh non, du tout, elle a d’étrange petits yeux et une couleur de peau qu’on croirait qu’elle fait une jaunisse.

Il fallait dans ce cas, l’envoyer dans un hospice. Si nous faisions la charité, ça se saurait !

Mais, qu’est ce que je lui dis ?

Il faut vraiment que je fasse le travail de tout le monde dans cette chaumière de malheur, pas un pour attraper l’autre.

Justin de pousser la jeune servante en sortant de son bureau, pour se rendre au rez de chaussée. Devoir dire à des indigents de débarrasser le plancher, on aura tout vu! Il regarde au travers de l'œil de bœuf et ne reconnaît pas la bridée, il est à milles lieues de penser à elle. Leurs routes se sont croisées, entrelacées, brièvement été parallèle pour toujours mieux se séparer.

D'un geste vif, il ouvre la porte, il fallait bien Maryah pour venir troubler sa quiétude et surtout son envie de siffler une bouteille. D’un ton bourru, il lui tend la main et utilise le nom d’emprunt du dit propriétaire des lieux, derrière lequel, le duc se cache.


Jacques de Maubeu...ge.

La ville nordique éponyme reste en suspends, car face à elle, il est quelque peu ébranlé, que peut elle bien faire ici, Paris serait envahi par une cohorte d’angevins et on a oublié de l’en aviser ? Il rit intérieurement avant de reprendre.

Jacques de Maubeuge, que puis-je faire pour vous ?

Le temps ne semble pas avoir d’emprise sur elle, elle est toujours aux yeux de Justin aussi désirable, svelte et menue, et si l’homme aura envie de la protéger, il sait que sous la carapace de la bridée se cache une force et un tempérament qu’il n’a jamais réussi à ébranler.

Ses yeux se fixant aux siens, sans savoir si elle le reconnaîtra, il attend qu’elle prenne la parole.

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Maryha
    Qui de nous deux
    Speed l'autre ?
    Speed l'autre ?

    Encaisse parfois,
    Pleine de doutes,
    Je te griffe,
    Te lacère,
    Des amplis chavirent
    Souvent j'ai voulu
    Te pendre à tes cordes
    T'oublier
    Aux objets trouvés ..


La porte s'ouvre.
Surprise,
Choc,
Le coeur s'arrête de battre,
Les yeux s'écarquillent,
La rage redescend d'un coup,
La détermination fait place à l'incompréhension.

Puis les yeux se plissent,
La réflexion s'intensifie.
L'observation s'accentue.
Les joues rosissent.
La canine mord la lèvre inférieure.
Les yeux se perdent sur le torse viril apparent,
Et l'allure sauvage du brun.
Les souvenirs s'éveillent, se bousculent, se mêlent, s'embrasent, s'emballent.

Et elle reste là un long moment silencieuse, sous la tornade du passé.
Avant Paris, elle revenait d'Helvétie, elle avait remis les pieds en Franche Comté, là où elle l'avait justement connu, là où il avait été un allié sans faille. C'est chez lui, dans sa demeure, auprès de Germaine, qu'elle avait trouvé refuge, asile et réconfort dans les moments difficiles.
Après la disparition de Dolgar, elle avait carrément glissé, ils l'avaient fait. Une fois rétablie, elle était repartie faire d'autres conneries. Pis après c'est lui qui avait fait des conneries, et fréquenté l'infréquentable. Ecorcheur des deux … qu'elle n'avait pas d'ailleurs ! Des étincelles, il y en avait eues.
Alors il s'était posé, casé, assagi, tout ça pour finir par devenir Royaliste … son pire ennemi. Et quand avec Rose et les Buses, ils avaient envahi l'Alençon, elle n'avait pas réussi à l'abandonner à son sort.
Elle avait tenté de le soustraire, lui et quelques autres vieilles connaissances ; certains n'avaient pas été dupes sur ses manigances, mais elle restait fidèle aux vieux Alliés. On disait d'elle du coup qu'elle était sentimentale ; pour elle, elle avait juste un code d'honneur. Jamais elle n'oubliait, bien qu'elle puisse facilement feindre le déni.
Elle ? c'était pas sa faute à Elle. Jamais. Présumée innocente par principe.
Elle ne s'était pas assagie, mais il y avait eu le juste retour des choses. L'effet boomerang. Les Royalos en Anjou. Et cette dernière taverne où il lui avait roulé ... une pelle ? un patin ? Le fou. Le fourbe. On en avait pendu pour moins que ça dans son camp à elle !
Mais elle était encore là pour en parler.

Alors qui de eux deux speedait l'Autre ?
Toujours un échelon de plus à la connerie, à la plaisanterie ou à la provocation. La roulette russe, la vie ou la mort, mais au début l'Etincelle ... la même blessure. Pas la même façon de l'exprimer par la suite.
Qui de l'un ou de l'autre speedait l'autre ?
Tantôt soutien, réconfort, protection, complot, tantôt griffure, morsure, crachat, corps à corps acharnés, colère et débordements en tout genre.
Faudrait-il toujours désormais qu'ils soient ennemis ?

Parce que là, à cet instant précis, elle n'a pas besoin d'un ennemi. Elle a besoin d'un gérant avec qui négocier une poignée de courtisans pour une soirée entre filles, loin des préoccupations stratégiques, royalistes ou angevines, guerrière ou complotiste !
Putain de Sort !
Putain, c'était le cas de le dire.
Qui de eux deux ressortirait vivant de cette rencontre cette fois-ci ?

Le train des souvenirs arrivant à destination, le 26ème jour du huitième mois de l'an de grâce 1466, la Bridée revient à elle, détaillant l'homme des pieds à la tête. Déglutissant bruyamment. Contexte saisissant, dira t-on.
Elle s'attendait à une joute verbale avec la gitane et voilà ...



Justin … ?!
- Jacques de Maubeu...ge.
- Jacques ?!
- Jacques de Maubeuge, que puis-je faire pour vous ?



Un long moment s'écoule, les regards s'affrontent, les étonnements aussi, tandis que les mains se serrent, tels deux inconnus liant connaissance. Les ongles de l'épicée se resserrent sur la main ferme du … Duc …, tel un rapace.
Silence.
Jaugeage.
Estimation.
Analyse.

Alors les paroles de Percy, en voyage alors avec Samsa, dicte Cerbère, lui revinrent. Justin, duc d'Aunou, avait épousé la Gitane. Cela faisait-il de lui le Maître des Lieux ? Ou venait-il chercher puterelle ? Ou faisait-il le courtisan ?
L'image d'un mur et d'une étreinte sauvage la percuta de plein fouet, ce fut comme si les mains se brûlaient et elle retira la sienne avec hâte, après l'y avoir trop longtemps laissé.

Baissant alors la garde un instant, elle crut bon de préciser :


- Justin … c'est moi, Maryah. La Franche Comté tout ça … j'sais bien que tu n'es pas ce Jacques de Maubeuge dont tu me parles …
Euh … ça va toi ? … et euh tu fais quoi là ?


Une main est passée machinalement dans sa chevelure de jais. Bon sang, elle ne s'y attendait pas à celle là. Sa commande commençait à être fortement compromise, au milieu de ces royalos, avec Justin en face d'elle.
Aussitôt, elle toussota, cherchant à dissimuler le malaise et ajouta en relevant fièrement la tête, le toisant légèrement, laissant comprendre que sa tenue n'était guère appropriée :


Apparemment les services de l'Aphrodite ont l'air toujours aussi efficaces … On dirait bien que la nuit a du être longue …. Maintenant, si tu permets, j'suis pas là pour faire des problèmes. Je suis là en tant que cliente. J'ai une réservation importante à faire pour dans deux jours, et un bon paquet de fric pour offrir à mes amies les meilleurs services.
Si tu permets, je préférerai avoir affaire à ta Femme, ou à Alphonse … ou encore c'lui aux cheveux longs là qu'j'aimais bien …. euh … Adryaan ...



Et c'est très nerveusement, d'un geste rapide, qu'elle vient reboutonner la chemise à mi-torse. Cacher ce "sein" que je ne saurai voir …
Elle pense qu'elle est vraiment dans de sales draps, et elle ne pense pas si bien penser ...

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Bakhtan
Tandis que les mains se serrent, il la jauge purement et simplement, tout comme elle est en train de le faire.

Ses mots trouvent un bref écho sous son crâne, Justin, oui c’est bel et bien son prénom, au moins, elle le reconnaît. La Franche Comté, diantre que c’est loin cette contrée, et physiquement, et mentalement, il ne pense plus jamais à cette région qui n’a pas voulu de lui. Mais il se souvient, sa mémoire ne lui fait pas encore défaut.

Il se souvient lui d’un bureau de bailli, sur lequel, elle posait ses fesses tout en lui faisant l’apprentissage du métier de bailli, quand lui ne lorgnait déjà que sur cette croupe emballée à l’époque de son unique robe.


Oh oui, il se souvient… Du goût de ses lèvres, de ses morsures, ...

J’aurai pu me prénommer Jacques, si ma mère l’avait voulu.


Il hausse les épaules, et hésite entre lui fermer la porte au nez après lui avoir donner un coup de pieds aux fesses, ou la faire entrée. Mais elle ne lui laisse pas le temps de réfléchir, car les questions s’enchaînent.

Il hausse les sourcils, qu’est ce qu’elle en sait, si sa nuit a été agitée ou non ? Et il réalise que sans doute sa mise n’est pas irréprochable, et ne se trouvent t’ils pas sur le perron de la maison des vices et des plaisirs en damassées de soie !


Mon épouse, nous a quittée !

Après Sabaude, elle est la première à qui il annonce le décès d’Axelle de vive voie. Et pas de chance pour elle, il compte bien passer ses nerfs sur elle pour le coup.

Peut-être que ce sont tes amis angevins qui l’ont … cuic?

Et il passe son majeur dans son propre coup pour singer une lame qui tranche un cou. La manière dont elle aurait été tuée.

Alphonse ne fait plus partie de cette maison, il avait déserté le navire et abandonné ses proches bien avant que je ne rencontre Axelle, elle désirait me le présenter, mais elle ne pourra plus le faire. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, elle tenait à ce que nous nous rencontrions. Et Adryan, est parti peu de temps avant que l’Aphrodite ne rouvre ses portes.

Tandis qu’elle reboutonne sa chemise. Il poursuit, son visage au plus près du sien.

Il y a combien de temps que tu n’es pas venue à Paris, tu ne me sembles pas très au courant des nouvelles coqueluches de Lutèce ? Il faut dire, que si tu croupissais dans une prison du Louvre, tu as du perdre le file.

Il fronce les sourcils et la toise.

Et d’où vient ton oseille ? Car tu sais, ici c’est une maison irréprochable, on ne laisse pas rentrer la vermine. Même si l'argent n'a pas d'odeur!

Lui attrapant le poignet fermement, il l’attire un peu brusquement à l’intérieur et ferme la porte derrière elle.

Entre, tu vas prendre froid beauté ! Puis je ne voudrais pas qu’on t’arrête en face de chez moi, ça ferait mauvais genre. Puis, je crève de soif ! Je t’invite. Et si tu as une commande, c’est avec moi qu’il va falloir négocier, tu n’y verras pas d’inconvénient. Et au préalable, qui sont tes amies ?

Car il sent poindre les emmerdes d’un coup. Il se demande, si il a bien fait de la laisser entrer, bon il n’y a pas vraiment mis les formes, c’est vrai, mais c’est le cadet de ses soucis. Son envie de boire, étant la plus forte, il passe devant elle et fait claquer ses doigts, comme pour lui dire de le suivre, et se dirige à l’étage vers son bureau.

Une fois dans la pièce, il serre un godet pour elle, qu’il laisse sur le rebord du bureau, tandis que affaler dans son fauteuil, lui boit au goulot, attendant une réaction de sa part.

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Maryha
    Te dire qu' t’es l’homme de ma vie, t’quitter dans la nuit,
    Un gentil un salaud, un paumé un macho, seule ou mal accompagnée,
    J’ai jamais su décider, l’ivresse ou la vérité, j’ai jamais su trancher, si on s’aime ou pas, si on l’fait ou quoi ?
    Décide toi même et fin du problème !

    J’veux tout j’veux rien … j’veux tout j’veux bien … j’sais plus j’sais rien
    ...


Perturbateur. Perturbant. Joueur et énervant.
Il sème le chaud, le froid, elle ne sait pas, que fait-il ? regard troublant, coeur troublé. C'était un ami avant de devenir un ennemi. C'était un amant avant de devenir un royalo.
Et c'en est trop pour la bridée, dont le coeur est déjà à la dérive depuis la disparition de Diego. Elle voulait juste venir là pour se taper un gars, un salaud, un paumé, un macho … et en Justin, elle voit les trois à la fois. A l'intérieur, ça bouillonne, elle reste de surface, impassible, mais en dedans, il lui fait faire les montagnes russes.

Tantôt, il recule comme s'il allait lui claquer la porte au nez, l'instant d'après il lui annonce la mort de sa femme, puis lui envoie subtilement une menace qu'elle devine sur sa condition d'angevine, et tantôt il s'avance au point qu'elle peut sentir son souffle sur son visage. Tantôt il se paie sa tête, alors que les sourcils de la bridée se plissent davantage, comme un félin observant et goûtant le parfum de la proie sur laquelle il va se jeter, pour ne laisser que quelques os mal rongés aux charognards.
Alors qu'accueillant la nouvelle d'Axelle, elle avait à peine esquissé un sourire qui se voulait triomphant, la voilà soudain peinée pour l'ami qui avait trouvé sa moitié, une moitié pas trop perturbée, bien moins que Lestat. Puis les yeux s'arrondissent quand il la dénigre en tant qu'angevine et insinue qu'elle a pourri dans des prisons royales, alors que elle, elle, elle lui aurait évité l'horreur des prisons angevines … si elle avait pu.

C'est un va et vient incessant entre eux, de provocations, de coups encaissés et pour l'instant non rendus. Bon sang elle voulait juste se faire une soirée décontractée entre filles … ou pas … se taper de l'alcool … beaucoup … fumer, encore … se taper un galant … ou pas … passer la nuit avec … ou pas …
Et Justin qui complique que tout. TOUT !

"Argent sale", "vermine", il cherche les coups ! Tout se mélange, dans sa tête, et ailleurs. Alors quand il l'attire à l'intérieur, toujours muette, elle prend peur et sort de son immobilité ; la main droite vient se plaquer sur son poignet à lui, la gauche au pommeau de sa dague, à la cuisse. Lui indifférent, ou n'ayant pas remarqué le danger, file dans le couloir, lui offrant son dos … Là … tout de suite, elle pourrait tout arrêter et lui envoyer une dague entre les omoplates, il s'effondrerait sans pouvoir appeler au secours, et se viderait de son sang …


Lui péter la gueule et courir, tu fuis de l'amour, me jeter par terre et gémir, bouger, lever les bras, sourire ! Comme sur ma fiche "Love on the beach !", j'ai vu toi si tu veux,
Toi mais en mieux !!!

J’veux tout j’veux rien, j’veux tout tout j’veux bien bien, que tu me prennes, que tu me plaques, que tu me comprennes, que tu te braques ! , mourir dans tes bras, me tirer de là !!!



Elle peut le tuer.
Elle peut faire demi-tour et partir, avant même de savoir à quelle sauce elle sera mangée,
Et pourtant elle reste là. Connement plantée un instant. Le palpitant qui déménage, les yeux qui cherchent les bras droits d'Hadès. Calme. Du Calme. La gitane est morte. Hallelujah ! Justin est veuf, putain de gâchis ! Samsa doit être dans tous ses états ! Merde, pourquoi d'un coup elle pense au cerbère ? ça va pas dans sa tête ! Calme. Du calme. Se rappeler ce qu'elle veut, commander et partir. Et se répéter continuellement en calmant sa respiration : " tout va bien, tout va bien, ça ira ...".
Cligner des yeux, oublier les angoisses, reprendre pieds dans la réalité, et le suivre, comme si de rien était. Comme si son monde à elle, et son univers à lui, ne venaient pas de s'effondrer. Faire comme si ... ça elle sait le faire !
Elle le fait déjà depuis trois semaines. Personne n'a rien vu. Personne ne voit jamais rien d'ailleurs. Sauf elle ...
A cet instant là, elle prend la mesure de la tristesse de Justin. Il a besoin de boire, il s'échappe des griffes de l'épicée Angevine, pour boire. Se donner contenance ? Sauver les apparences ? Elle le suit, surveillant tout mouvement suspect ; elle a l'impression d'être observée, et garde la main à sa dague, prête à en découdre pour ne pas rester prisonnière de cet endroit maudit où tous les vices s'accomplissent.


C'est pourtant sans encombre, sans obstacle qu'il la conduit dans le bureau de la direction. Cela prend enfin sens pour elle. C'est auprès de lui qu'elle va devoir passer commande. Elle regarde le verre qu'il a laissé sur le bord du bureau pour elle, puis ses yeux se posent sur lui, qui s'effondre dans son fauteuil, en buvant plus que de raison. Son coeur tout déchiré se serre, bêtement, connement. Il a perdu la femme de sa vie. Elle a perdu l'homme de sa vie. Chacun sa perte, dont ils ne se remettront peut être jamais. Chacun sa peine.
Alors, comme au bon vieux temps, elle retire sa cape qu'elle prend soin de plier sur le dos du fauteuil, puis pose nonchalamment ses fessiers sur le bord du bureau, tournant son verre d'alcool entre ses mains. Son regard noir se pose sur lui, indéchiffrable :


Qui me comprendra ? Personne pige jamais rien ...
J’veux tout, un coup d’foudre, un coup d’rein,
J’veux rien, un coup d’poudre, un coup d’main,
J’veux tout, un coup d’jeune, un coup d’vieux,
J’veux rien, un coup de foudre aux yeux !


Et sans prendre la peine de répondre à ses provocations, sa voix se fait enfin entendre, sombre, profonde :
- J'veux b…
La voix s'éraille, s'essouffle. Repenser à qui elle est. Vite. Rassembler ses pensées, sa raison. Les Angevins ne lui pardonneraient pas cette faiblesse, eux qui pensent que tout va bien. Que rien ne l'atteint. Comme Justin est certainement en train de le faire croire à son entourage, d'ailleurs !
J'veux une soirée de Luxe. Des galants éduqués. Des tissus précieux. Des peaux parfaites. Des alcools sophistiqués. Des mets raffinés. Des chambres décorées. Et trois courtisans. Ou 4.
J'veux de l'attention, j'veux que mes amies et moi, on se sente vivre, vibrer. J'veux qu'on se sente belles, chouchoutées,
J'veux qu'ils nous fassent oublier les combats, les guerres, les gens qu'on a perdus ..

Et parce qu'elle commence à se sentir un peu mieux, elle taquine :
J'veux qu'on se sente comme des Reines. Et je ne dirai qu'une chose sur leur identité, elles, ce ne sont pas des Angevines !

J'veux tout, j'veux rien, certes, mais si Maryah doute de plus en plus de pouvoir faire quoique ce soit de sensuel ou sexuel dans ce lieu, elle sait encore comment emmerder les gens. Et elle ne compte pas s'en priver, ça lui passe les nerfs !

Et toi ? tu veux quoi ? tu veux combien ?


Sourire en coin. Ne dit-on pas que le Client est Roy ?!
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Bakhtan
T'es belle même quand tu pleures
T'as le spleen élégant le blues enchanteur
Il devrait être aveugle et sourd
Pour être allé faire un tour


Qu’est ce qui peut bien t’amener à l’Aphrodite, je te connais la belle, y a quelque chose qui cloche, c’est pas ton genre que de quémander, même en payant...

C'est pas la peine de faire semblant
Je sais qu'on n'est pas des géant


Ce n’est pas la première fois qu’on se tourne autour quand ça ne va pas, putain de providence, pourquoi, faut-il que nos routes se croisent à chaque fois qu’il est dans le creux de la vague.

Tu n’es jamais vraiment toi quand elle est dans les parages, ressaisit toi Justin, ne bascule pas encore. Tu as déjà trop bu mon grand, et tu sais qu’elle ne crache pas sur la bouteille, alors pourquoi tu remplis à nouveau son verre et continue de boire cette bouteille au goulot que tu fais passer d’une main à l’autre. Tandis qu’il l’écoute distraitement faire sa commande, une idée saugrenue traverse son esprit.


J’ai bien compris ce que tu veux, mais je doute, que toi et tes copines ayez les moyens de vous encanailler ici. C’est que l’Aphrodite n’est plus le bouge d’autrefois.

Si c'est la mer à boire
Le grand fiasco
Le Chaos et son cafard
Je t'en ferai des calembours

Et des comptines pour histoire


Et cette idée qui lui traverse l’esprit, il ne va pas se la garder pour lui, il va la lui balancer, sans tergiverser sans tourner autour du pot, tel une gifle non méritée, elle en fera ce qu’elle voudra, il ne pèse aucune conséquence possible à sa requête, brut de décoffrage, vous avez dit !

Je veux aussi que tu me fasses oublier, je veux une nuit avec toi en souvenir du bon vieux temps, on a eu de bons moments par le passé toi et moi, puis il y a plus vilain comme partenaire.

Ses yeux sombres la scrute. Oui la belle, tu ne rêves pas, il te demande de payer de ta personne.

Vous serez alors, mes invitées, mes courtisans seront vos jouets, tant que vous ne me les abîmer pas trop. Je sais que tu arrives parfois à user un homme jusqu’à la corde.

Justin d’éclater de rire, même si il n’est pas vraiment sympas pour le coup, de s’en rendre compte et de vite redevenir sérieux, de fixer la bridée, la gifle qu’elle pourrait lui envoyer qui lui ferait plaisir pour le coup. Car il vaut mieux parfois se prendre des coups que d’être dans l’incompréhension, dans la désillusion, de se sentir abandonné, le sentiment qui l’habite tandis qu’il s’arrange pour décontenancé toujours un peu plus son vis à vis.


S'il faut j'lui casse la gueule
J'lui règle son compte
Il finira tout seul
Ça n'servirait peut-être à rien
Et ça nous ferait p'tet du bien
C'est pas la peine d'être exemplaire


Il y en a plus d’une qui n’hésiterai pas à ta place, et en prime des courtisans, le vin coulera à flot. Mais je ne veux pas d’une planche, je veux retrouver la Maryah qui se donnait pleinement...

Comme toujours ça passera
Ça va ça vient ça s'en va
Dans deux ans on en rira toi et moi
Viens j't'emmène au...



Brigitte - Palladium
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Maryha
    ♪ Putains, Vous M'aurez Plus ♪
    Ami, prends ma lanterne car j'ai perdu ma flamme
    Mon amour est parti, il* a jeté mon âme
    À bouffer au néant, me laissant le coeur vide
    Il* a fait des fertiles, des averses l'aride
    Et l'horreur du monde n'est rien en comparaison
    À ce que l'amour fait, à ceux qui dans l'union
    Pensent oublier un peu qu'on est triste ici-bas
    Et qu'ici solitude est le dernier repas


BAAÂÂÂÂAAMMMM …
Les yeux se sont plissés sous la provocation, le corps s'est tendu sous l'audacieuse proposition, et la gifle est partie plus vite qu'il ne faut de temps pour dire ce petit mot "gifle". Les doigts s'écrasent bruyamment sur la joue de l'Aunou, puis rejoignent les lèvres en O de la bridée. Qu'a t-elle fait ?!

Elle aurait pu se défendre, dire qu'elle n'était pas de ces filles là, à la jupe légère, au coeur changeant, elle aurait du le faire. Pas le frapper. Se contenir. Ou dire la vérité.

Au lieu de ça, un peu catastrophée, car elle sait bien pourquoi elle l'a fait, elle se lève, s'accroupit et caresse la joue devenue rouge.


Pardon … pardon Justin … je ne sais plus ce que je fais …

Elle fixe ses doigts sur la joue mal rasée … ses doigts ...
    Qui font toucher du bout des doigts les horizons
    Mais toujours à la fin on est seul au milieu
    Des vagues de sanglots et du sel dans la gorge
    Et du sel sur la plaie de ce coeur tatoué
    À son nom que l'on crie au fond des verres de vin

    À se dire que la vie, oui, n'était qu'une putain


Et de reprendre tout bas comme pour elle même, dans une brume d'intimité, de complicité de blessure d'âme :
J'suis pas une putain … j'suis pas ta putain Justin …
Mais la vie … la vie oui est une putain …
C'est peut être pour ça que je suis là icy ... à m'offrir des putains comme pour me payer la tête de cette putain de vie ...


La voix est faible, le regard troublé, quand enfin, toujours accroupie, elle glisse une main sous le menton de Justin, le forçant à la regarder :
C'est vrai qu'on a eu des bons moments … au bon vieux temps …
Mais regarde toi … regarde nous …
Ami, regarde-moi, j'ai le coeur qui renverse, la mémoire de ses yeux qui me colle à la peau, et dans les bars du port, je cherche magie noire pour délivrer mon corps du sort qu'on m'a jeté. Et le sourire des hommes*, non, ne me fait plus rien …

J'ai l'âme solidaire et puis ma sympathie à ces fous qui comme moi, comme toi*, n'finiront pas la nuit, je te le dis … putains, putains, vous ,n'm'aurez plus ! Que je meure à l'instant si l'envie me reprend de remettre ma tête dans la gueule du serpent, de me laisser encore crucifier le coeur …
Je sais pas pour toi … mais … moi ...
J'en peux plus de ces jeux qui nous tuent, j'en ai marre de ce coeur, mon Dieu, qui ne bat plus, et qui toujours s'incline aux pieds de fausses amours* qui nous mènent à la cime, qui nous traînent à la tombe ...


La voix se brise, alors que la main quitte la joue pour envahir le bras et aller chercher cet alcool fort et si doux à la fois, qui lui coule dans la gorge après qu'elle ait porté le goulot à ses lippes exotiques.
L'aveu se fait à mi voix, le regard désolé :


Tu as perdu ta belle Gitane, j'ai perdu mon bel Italien.
Je sais pas pour toi, mais pour moi ça ne marche plus … je n'ai plus envie de rien … Tout est tellement répétitif, éphémère, j'ai l'impression que tout ça, ça ne rime à rien. On en connait tous la fin. Et je te le dis, cette nuit même si je voulais me donner, te la donner, j'en serai bien incapable. J'ai perdu la foi, j'ai perdu l'amour, j'ai perdu … tout court.
J'en ai marre d'être un trophée, un nom sur un tableau de chasse, un mouchoir jetable qu'on laisse pour une jolie serviette dorée. J'voudrais juste … boire, fumer, faire semblant de plaire sans être un défi à relever, une femme à moquer, faire semblant de m'amuser, et … dormir.
Ta nuit … je te l'offre, si nous jurons de dormir pour nous reposer de ce grand bordel qu'est le monde qui nous entoure, une parenthèse qui n'aurait rien de sexuelle … parce que le sexe c'est le pouvoir … et le pouvoir c'est ce qui nous détruit. Tu veux bien ? Dis moi combien il faut que je te paie, pour m'inventer une nuit de sommeil ? de soleil ? réponds moi …
L'Amour déconne … j'suis pas d'taille pour une nouvelle bataille … et à te regarder, toi non plus


Petit sourire se dessine sur son visage, alors qu'elle retrouve les yeux de l'Ami. Une nuit tapie au coeur des entrailles de Paris … un sacré pari … un étonnant refuge, juste là à la barbe des Miraculés, sous les yeux de l'Hadès, à quelques pas du Louvre …
Dans le ventre de la Gitane,
Dans l'antre de l'Amour.



* paroles légèrement modifiées pour les besoins de l'histoire

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Bakhtan
Hé toi
Qu'est-ce que tu regardes?
T'as jamais vu une femme qui se bat
Suis-moi
Dans la ville blafarde
Et je te montrerai
Comme je mords, comme j'aboie


La gifle n’a pas manqué, elle était bien méritée ! Il ne bronche même pas, ça lui fait presque du bien que quelqu’un lui tienne tête, ils sont tous aux petits soins pour lui, ou travaillent tous pour lui ici, et se complaisent dans les courbettes. Tandis qu’elle, elle est là devant toi, elle se souvient de votre passé en commun, et une fois de plus elle est mal, et toi au lieu de lui tendre la main, tu lui fais de basses propositions.

Hé toi
Mais qu'est-ce que tu crois?
Je ne suis qu'un animal
Déguisé en madone


Tu es tombé bien bas, mon pauvre Justin. T’es un sale type, ce n’est pas parce que ta femme t’a laissé en plan, qu’il faut t’en prendre à la première qui passe. Car vous pourriez vous faire mal, vous blesser. Dans la nuit on frissonne. Et les draps de soie de l’Aphrodite qui pourraient se froisser, même après la petite mort, n’auraient rien de réparateur, de salvateur. Le réveil pourrait même être encore plus pénible.


Maryah, allons, je ne suis pas en miel.

Il pose sa main à même celle qui caresse la joue rougie, un geste d’affection sans aucune arrière-pensée.

Ne dis pas de bêtises. Comme toujours ça passera ma belle, nous sommes deux voraces, et sous nos chagrins, nous restons tout aussi vivant. A chaque fois, on y croit, et même si pour l’instant, tu penses porter tout le poids du monde sur les épaules. Demain est un autre jour.

Si mon sourire et mon physique ne t’inspirent plus rien, laisse-moi au moins me couper en quatre pour toi et tes… amies. Je vais faire en sorte que tu te souviennes toute ta vie de la nuit que vous allez passer ici.

C’est ça la vie sur terre, des claques et des coups de mou, mais à chaque fois on y croit… Tu es de cette trempe. Puis tu as…


Non, il ne lui dira pas qu’elle doit se battre pour son fils, ce sujet a toujours été épineux entre eux.

Ca va aller. Tu vas voir. Dis moi ce que tu veux concrètement pour ta prochaine venue, et tu seras exaucée, la maison ne reculera devant aucun sacrifice.

Il lui doit bien ça. Elle veut pour une nuit, tout oublier. Il fera en sorte qu'elle ne manque de rien, et puisse quelques heures, oublier tous ses chagrins, pour, il lui souhaite, mieux rebondir.

Clara Luciani: La Grenade
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