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[RP] Quand c'est pas le consort qu'on sort

Thiberian
Cela faisait plusieurs mois à présent que le Baccard avait une idée derrière la tête, bien sur il avait laissé passer un peu de temps après les élections royales pour laisser à son amie, son apprentie et fille métaphorique le temps de s'accoutumer à ses nouvelles fonctions, à sa nouvelle dignité, à son élévation et à ce fauteuil doré qui fait mal au cul et sur lequel les Monarques semblent obligés de se poser.

Mais après cette période, c'est une Alvira qui avait su rester la même qu'il retrouva ! N'en déplaise à ceux qui pensaient le contraire. Devenir Roi c'est changer radicalement de vie, de mode de vie et de conception de la vie...Vos amis vous les découvrez vraiment en déterminant ceux qui parviendront à s'élever vers vous et ceux qui vous accuseront de changer et de les laisser tout en bas dans la lie. Mais la réalité c'est que c'est à ces amis de montrer qu'ils sont toujours là malgré la nouvelle condition dont la France vous fait grâce.
Thiberian lui n'en était plus à son premier Monarque, il avait déjà été l'ami, voir l'amant, de certains autres et il avait su déterminer que sa petite Alvi n'avait pas changé d'un pouce, elle n'avait pas prit la grosse tête, sa tête devait simplement contenir plus de soucis que la moyenne.
"No raj de mon couronnaj", voila ce qu'elle devrait répondre aux gémissements plaintifs qui l’accusaient de changer. Sauf que bien sur ce genre de tournures débiles et stupidement pratiques n'existait pas à l'époque de nos héros, c'est con quand même !

Il se pointa donc à l'Aphrodite pour organiser un petit quelque chose afin de sortir Sa Majesté de sa mouise gouvernementale et du giron d'officiers ennuyés et ennuyeux.
En entrant il se présenta à la première personne qu'il croisa :


Bonjour, je suis Thiberian Baccard, j'ai tenu une correspondance avec Axelle Casas d'Aunou Le Faucon sur la possibilité d'organiser icelieu un diner avec Sa Majesté la Reyne. Pourriez vous la mander je vous prie ?

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Axelle
[Les Yeux d'Hadès]

Ici, les bottes claquaient et le fer grinçait. Les rires n'étaient pas étouffés, mais gras et rauques. Pas de soie ni de parures mais le cuir et l'odeur de la sueur. Quand ce n'était pas celle de la pisse. Bref, l'opposé de l'Aphrodite dont les murs pourtant étaient mitoyens. Et si la manouche gardait la main mise sur la milice, si elle offrait facilement son aide à son époux, le luxueux établissement n'était plus sous son contrôle. Et c'était très bien ainsi.

Aussi, lorsque des petits pas légers et pressées résonnèrent dans les couloirs gris de la milice, elle releva le nez, intriguée. Ceux-ci appartenaient au monde luxueux d'à côté et qu'ils se perdent de ce coté-ci du mur était plutôt inquiétant. Aussi, avant même que la porte ne soit frappée, elle fut ouverte. La petite femme de chambre devant elle ouvrait des yeux agrandis de frousse de se retrouver en pareil endroit et ses iris noisette virevoltaient dans tous les sens quand pourtant, il n'y avait rien à voir hormis la tristesse de murs. Se tordant les doigts, la jeune fille, se pressa de parler. Thiberian Baccard voudrait vous entretenir. Il est au petit salon de l'Aphrodite. Et de rouler des yeux inquiets. J'peux... y retourner ?

[L'Aphrodite]


Autorisation évidemment donnée dans un petit sourire amusé, après avoir demandé de prévenir son Faucon d'époux de l'entrevue, la manouche à son tour quitta son bureau. Si la jeune soubrette devait faire le tour par l'extérieur, il suffit à la Pupille de déverrouiller quelques portes débordées avant de se présenter au petit salon, sa tenue d'homme gansée de cuir et le bandeau sombre emprisonnant ses boucles contrastant brutalement avec le luxe de la pièce. Elle ne connaissait pas vraiment Thibérian, mais doutait que le montagnard en ait quoique ce soit à foutre. Elle savait pourquoi il était là. Aussi, sobre, hocha-t-elle la tête d'un franc salut.

Le bonjour votre Grâce.
Thiberian
Le Baccard sourit quand sa correspondante arriva rapidement, il avait déjà percuté quelques tenues suggestives en arrivant même s'il ne se doutait même pas qu'il n'était que dans la partie sage et édulcorée de l'établissement, sa correspondante portait une tenue masculine et pourtant tout ce cuir la moulait de façon assez band...jolie, j'allais dire jolie !

Elle le salua et il lui répondit d'un sourire franc :


Votre Grâce vous même ! Bien le bonjour à vous.
Je viens au sujet de ce dont nous parlions par courrier, profiter de votre établissement pour un diner avec Sa Majesté...Nous n'utiliserions bien sur que la partie ci présente, je n'ose imaginer ce qui se déroule dans l'autre et je ne le tente même pas.

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Axelle
A la réponse du montagnard, un sourire glissa au coin de la bouche manouche.

Allons donc, je suis parfois naïve, mais jamais vous ne me ferrez croire que vous puissiez être prude ou bien effarouché devant quelques gouttes de sang suivant de quelle autre partie vous parlez.
La manouche secoua la tête. Non, définitivement non, l'homme face à elle n'avait rien d'une jeune fille en fleur. Mais le sujet n'était pas là. Parlons peu mais parlons bien. D'un bras tendu, elle l'invita à s'asseoir dans le velours d'une causeuse où elle-même tomba sans se faire prier.

Je ne suis ni directeur ni propriétaire de l'Aphrodite. Si la domestique n'est pas trop empotée et parvient à débusquer le grand patron, il nous rejoindra sans le moindre doute. Si elle se révélait trop nigaude, chacune de vos demandes lui seront transmises de ma bouche afin de pouvoir les satisfaire au mieux.

Et tortillant la bouche, réalisant l'oubli.
D'ailleurs, souhaitez-vous boire quelque chose ?

Voui, elle n'était pas directrice et vu la piètre hôtesse qu'elle était, c'était assurément une bonne chose.
Thiberian
Toujours souriant, l'Impétueux des cimes s'amusa de la conversation, effectivement il n'était pas une jeune fille en fleur mais il était surtout marié et cela faisait bien des années qu'il combattait son infidélité maladive à présent donc il n'escomptait pas particulièrement se mettre à l'épreuve, bien qu'on peu de chasse ne fasse pas de mal de temps à autre.

Oh non je ne dirais pas prude, j'espère simplement éviter les situations qui pourraient disons...Me faire perdre l'empire que j'ai sur moi même.

Il eut un petit rire et reprit :

Et bien si elle ne trouve pas je n'imagine pas de plus jolie bouche pour lui transmettre mes désidératas. Mais ne désespérerons pas, je doute qu'un établissement si renommé engage des cruches...Bien qu'elles soient plus aisées à remplir pour faire un trait de mauvais esprit.

Et attendant, un peu de vin rouge me conviendrait largement si vous avez cela.

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Axelle
Et le sourire de la manouche de s'élargir davantage sous les sous-entendus pas si sous-entendus que ça du montagnard.

Oh, je vous avouerais sans mal que nous n'engageons guère la domesticité selon leur intelligence, tant qu'elles se taisent, c'est parfait. Pour les galantes, c'est effectivement différent. Point de cruches, évidemment, sans quoi l'Aphrodite ne serait pas l'Aphrodite, mais une maison de passes.
Elle aurait bien conclu sur un clin d’œil, mais ronchonna doucement.

Zut, moi qui espérais que vous demanderiez du génépi. Et de hausser les épaules en se levant. Je ne sais pas pourquoi tout le monde hors en LD trouve ça imbuvable, du coup, je n'ose plus en boire moi-même, j'aimais bien pourtant.

Et de héler une soubrette afin qu'elle ramène vins et fruits avant de refermer la porte du petit salon. Avant toute chose, souhaitez-vous que l'Aphrodite vous soit entièrement réservée à tous deux ?
Thiberian
Le Baccard n'aimait pas verser dans le sous entendu, ce n'est pas pour rien que le peuple l'avait nommé l'Impétueux...Il ne sous entendait pas. Il agissait beaucoup, parlait parfois et ne sous entendait pas.
Les gens simples du petit peuple diront qu'il était franc, honnête et droit, ceux de la noblesse et les politiciens qu'il n'est qu'un bourrin dénué de subtilité...Et la vérité était qu'ils avaient tous un peu raison.

La conversation l'amusait alors il la prolongea avec le sourire :


Le génépi voyez vous est un peu ce que j'appelle une potion pour dauphinois de Paris...Parce qu'il faut bien mal connaître le Dauphiné pour croire que le génépi en est originaire. Certes quelques montagnards frontaliers en fabriquent mais c'est avant tout savoyard. Et s'il y a bien une engeance sur terre à laquelle je ne souhaite pas être apparenté c'est bien ces traitres de reblochons.
Ce n'est pas parce qu'une habitude à été prise par les anciens qu'elle est nécessairement bonne cela fait bientôt 10 ans que je me bats contre celle ci, parlez moi chartreuse ou vin de noix à la rigueur et nous nous entendrons.


Il ne put s'empêcher de ricaner à ces mots d'amour et reprit :

Pour le reste...Je ne sais pas.
Je souhaite changer les idées de Sa Majesté alors une Aphrodite vide pourrait lui éviter un bain de foule et les interruptions d'admirateurs en tous genre c'est sur mais d'un autre côté quoi de mieux que se retrouver un peu comme Monsieur tout le monde à partager un bon diner pour oublier le poids des responsabilités.
Les deux solutions présentent des avantages...


Il prit donc un instant et quelques gorgées pour réfléchir et reprit :

Je pense néanmoins que le mieux rester de privatiser l'Aphrodite si réellement c'est possible.

_________________
Axelle
« Et vlan, mange-toi ça dans les dents Casas. »

Oui, bon, il n'avait pas tort. Vrai qu'un temps Embrunaise d'adoption, la manouche, au fond, n'avait jamais été autre chose qu'une indécrottable sudiste. N'en demeurait pas moins qu'elle n'avait aucune envie de chartreuse ou de vin de noix, mais bien de génépi, histoire, un instant, de retrouver cette vie passée au point qu'elle se surprit à ouvrir la bouche pour demander des nouvelles de Felryn. L'Ours aurait dû ramener ses grognements à Paris depuis belle lurette, et rien. Si elle commençait à s'en inquiéter, elle n'en disait rien et ce fut bien ce qui lui fit refermer la bouche, tout en se promettant bien de jamais, ô plus jamais, prononcer « génépi » devant quiconque et de garder ses travers savoyards pour elle seule. Sauf qu'il n'y avait rien de plus triste que de boire seule, aussi, autant oublier la liqueur pour de bon. Deuil cruel. Comme le ragoût hérisson. Vie despotique.

Sortant de ses profondes pensées sur l'injustice de la vie par un petit coup porté à la porte, la manouche, taiseuse, suivit des yeux la soubrette toute occupée à déposer le plateau sur un petit guéridon et qui s’apprêtait à servir quand la Casas la congédia laconiquement, se levant pour, elle-même, remplir les verres, en tendant un au montagnard.

Et d'un petit sourire en coin, mirettes relevées vers son interlocuteur en écoutant sa réponse.
Si ce n'était pas possible, je ne vous l'aurais pas proposé. Tout est possible ici. A moins, évidement, que vous n'invitiez la Reine les poches pleines d'oursins, ce que je ne peux croire. Et d'élargir son sourire d'une taquinerie pleine avant de se redresser pour reprendre sa place. Auriez-vous des demandes ou des envies particulières ? Hormis évidement d'exclure tout ce qui puisse venir de Savoie ?
Thiberian
Le Baccard se rendit compte qu'il avait taclé son interlocutrice sans vraiment le vouloir, ce n'est pas vraiment elle qu'il visait mais plutôt les très anciens qui avaient instaurés cette tradition qu'il réprouvait depuis toujours, encore plus depuis que la Savoie avait trahit.
Il lui sourit et ajouta :


Ba après ça se boit et c'est même plutôt bon, si vous voulez boire du génépi nous boirons du génépi, tant que l'on ne l'associe pas aux montagnes de chez moi ça me va !

Et pour le reste :


Des oursins dans les poches non quand même pas, après je reste Dauphinois malgré tout...Sans être pingres on garde une certaine proximité avec nos sous je suis sur que vous comprenez pour avoir squatté quelque temps par chez nous.
D'ailleurs vous me ferez bien une petite ristourne pour m'avoir lâché ce vieux Felryn et vous quand j'étais capitaine non
?

Il éclata de rire, et non il ne l'avait pas oublié, ni elle, ni son ex seigneur des lances de mec...Le temps de l'Ost était aujourd'hui lointain et révolu, la dite institution n'existait même plus et pourtant il lui devait tout ce qu'il était et avait aujourd'hui.
Toujours amusé il reprit :


Votre prix sera le miens bien sur.
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Axelle
Aux mots du montagnard, la manouche cligna des yeux incrédules. Vraiment, il se souvenait de son passage plus que rapide à l'Ost dauphinois ? Bigre, sacrée mémoire qui se prélassait entre les tempes blondes de son interlocuteur. Et si, elle, elle devait se souvenir de quelque chose, c'était bien de cela. L'ombre du regard nuageux de l'Ours voilant furtivement le sien, elle laissa enfin la virgule blanche de son sourire lui barrer la figure au rire résonnant dans la pièce.

Puis haussant les épaules, parce que oui, certainement, elle lui devait bien cela au vu de sa démission tombée du ciel du jour au lendemain.
Ce n'est pas moi qui décide des prix, mais soit, je verrai à faire de mon mieux pour vous obtenir une remise. Comment s'y prendrait-elle, ça, c'était une autre affaire et nul doute que face à son Faucon d'époux, elle devrait se montrer particulièrement habile. Le sourire à sa bouche se fit plus énigmatique alors qu'elle se mordit brièvement la lèvre à la pensée des possibilités s'offrant à elle pour y parvenir. Privilège d'être femme. Plus remontant le regard, ajouta sur le même ton amusé. Surtout si vous m'invitez un de ces quatre à boire un verre de génépi. Oui, ne jamais prendre le nord, ça elle savait faire aussi.

Reprenant un air sinon plus sérieux, du moins plus appliqué, elle poursuivit avant de prendre une gorgée de vin.
Ce qu'il me faut savoir, c'est si vous souhaitez avoir la compagnie de galants ou galantes pour vous divertir et vous servir, que nous nous assurions d'en avoir de disponibles ou si vous souhaitez rester en tête à tête. Et également si vous avez des préférences pour le menu.
Thiberian
Et bien tout venait à point à qui sait attendre, il finirait malgré tout par s'arranger une petite remise le vieux roublard. C'est pas parce qu'on est plein aux as qu'on doit dépenser sans compter nanméoh !
Avec un grand sourire franc il répondit simplement :


Allez va pour un génépi à l'occasion alors ! Je me fournirais chez un savoyard pas trop traitre...Ca doit bien pouvoir se trouver.

Pour le reste, mis à part pour le service, nous n'aurons besoin de personne merci, nous ne venons que profiter de la restauration parisienne.
Votre chef est il bon ? Parce que si c'est le cas pour le menu je vous dirais bien : impressionnez moi, et surtout impressionnez la elle !
Quand une reine vient dans un établissement il est important de laisser le chef exprimer son talent sans contrainte ne croyez vous pas ?
Donc s'il souhaite faire du minimaliste parisien il peut, du moment qu'il prévoit au moins six assiettes pour moi.


Nouveau rire franc.
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Bakhtan
La jeune soubrette de venir informer Justin que son épouse le cherchait, et d'ajouter de manière assez énigmatique que peut-être la reine en personne viendrait à l'Aphrodite. Cette dernière triturant son tablier la bouche ouverte, le duc la regarde en fronçant des sourcils n'étant pas certain d'avoir bien compris.

-Qu'est ce que c'est que cette blague encore! Ou se trouve la duchesse? Et ferme cette bouche avant d'avaler un frelon. Quoi que si ça pouvait te rendre un peu plus énergique, ton père a du te faire en baillant...

-Dans le petit salon donc...


Et sans une parole ou un geste de plus, il plante la jeune domestique et se dirige vers le salon en question qui est porte grande ouverte. Il entend Axelle deviser, il ignore avec qui mais la voix masculine ne peut pas être celle de la Reyne, il croit entendre le mot "remise" et là le flamand se dit qu'Axelle est en train de se faire plaisir auprès d'un de leurs fournisseurs. A quelques mètres de la porte, il l'apostrophe.

-Axelle ma belle, ce n'est pas parce que cette gourde de domestique a voulu me faire croire que la Reyne allait venir en personne à l'Aphrodite qu'il faut te mettre à acheter au rabais.

Passant la porte et allant se placer aux côtés d'Axelle, il reprend:

-Qu'est ce que vous nous vendez de beau mon brave?
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Thiberian
Dans la vie, y'a deux sortes de mecs, ceux qui ont un flingue et ceux qui creusent...Ah merde pardon je me trompe d'époque !
Donc je disais, dans la vie vous avez deux sortes de nobles, ceux qui sont accrochés à leur titre comme des moules sur un rocher et se vexent comme des pintades lorsque le mauvais prédicat est utilisé, et ceux qui...Ben qui s'en foutent en fait. Là, vous avez affaire à un mec qui s'est retrouvé avec des milliers d'hectares avant même de comprendre qu'il n'était plus obligé de porter son vieil uniforme rapiécé de soldat du rang.

Alors non seulement il ne se formalisa pas du tout quand le mari d'Axelle se pointa sans se présenter et en lui donnant du "mon brave" mais celui ci lui donna une idée qui lui fit naitre un sourire parcourant son visage d'une oreille à l'autre :


Ah en voila une idée vous avez raison Votre Grâce !
Pourquoi n'est ce pas moi au final qui vous vendrais la présence de Sa Majesté ? Après tout un tel honneur, une telle publicité pour tout établissement cherchant à se développer...Ca vaut bien quelques piécettes n'est ce pas ?


Il éclata alors de rire, fier de lui mais n'oubliant pas qu'il n'aurait pas pensé lui même de cette manière sans la méprise du proprio.
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Axelle
Elle avait toutes les raisons du monde de se réjouir. Un verre de génépi en prévision et le coin de son oreille droite – oui, la gauche étant un peu moins fine – avait parfaitement repéré le claquement des bottes de son époux qu'elle commençait à bien connaître. Un claquement sec et décidé. Et c'était une très nouvelle qu'il arrive tant la manouche était peu à l'aise avec les histoires de gros sous. Si dépenser le sien n'était jamais vraiment un souci, en demander était foutrement plus compliqué, soit-elle dans son bon droit. Aussi déjà, les traits manouches s’apaisaient, si toutefois ils avaient pu être tendus, ce que le montagnard lui avait épargné, étant de ce genre d'homme franc du collier et sans arrière-pensée avec lesquels elle était à son aise.

Pourtant, le sourire qu'elle affichait clairement se cassa doucement la figure jusqu'à la laisser bouche bêtement ouverte, son regard noir filant de l'un à l'autre, marqué d'une stupeur pleine. Entre l'un qui était tête en l'air au point d'avoir oublié que la Reine foulerait le seuil de l'établissement et l'autre qui en profitait pour retourner la facture, il y avait là de quoi en perdre son latin. Et elle le perdit, son latin, si tant est qu'elle ait su un jour le déchiffrer. Parce que oui, oui oui, et re oui, elle avait bien prévenu Justin de la correspondance. Oui, elle s'en souvenait. Elle était entrée dans la chambre de son époux, un maigre rayon de soleil découpait son profil racé avant de glisser dans le col de sa chemise ouverte. Ah, oui, elle s'en souvenait, comment pouvait-on oublier ça ? Impossible. Alors, à cet instant précis elle avait ouvert la bouche pour lui faire part de la nouvelle. Il avait tourné la tête à son approche, l'air curieux et là... Oh, m*rde... Là, le plan avait dérapé. Devant les deux hommes elle pinça les lèvres, parce que cet oubli-là jamais ô grand jamais elle ne l'avouerait pour des raisons diverses et variées. Et puis de toute façon, ce n'était pas sa faute, mais la faute de Justin d'avoir ce profil là et de n'avoir pas fermé sa chemise au plus serré de son cou. Voilà. C'était la faute d'Aunou, pas la sienne !

N'en restait pas moins que la situation qui en découlait était des plus rocambolesque, alors secoua-t-elle la tête.


Justin, je te présente sa Grâce Thiberian Baccard qui souhaite inviter la Reine à l'Aphrodite, puis glissant un regard plus bavard que sa bouche sur le montagnard, ajouta, en toute discrétion évidemment. Thiberian, permettez-moi de vous présenter mon époux, Justin d'Aunou le Faucon. Oui, bon, le montagnard l'avait bien compris, mais remplir le vide quand elle savait pas quoi dire pour se sortir de ce mauvais pas lui semblait alors une solution des plus honorables. Surtout quand elle n'en avait aucune autre.
Bakhtan
-Ah... bon?

Sourcils froncés, Justin cherche à faire bonne figure, et à reprendre contenance surtout. Ses yeux passent d'Axelle au Duc. La Reyne à l'Aphrodite et ce n'était pas une blague, après tout pourquoi son épouse l'aurait fait appeler dans le petit salon si ça n'avait pas été pour quelques négociations hors du commun. Il n'avouera pas qu'il espérait au départ quelques caresses à défaut de négociations commerciales, mais pour l'heure, allons à l’essentiel, il lui faut rattraper le coche et surtout ne pas offusquer le client.

- Votre Grâce, veuillez accepter mes excuses.

Merci Germaine pour tes leçons d'éducations, parfois cela peut s'avérer utile, on ne s'excuse pas pour une bévue, on demande à l'être. D'autant plus qu'il n'y a pas offense délibérée.

-Je suis confus, je ne me souviens pas avoir été avisé de votre venue, et encore moins de l'hommage que vous nous faites en ayant choisi l'Aphrodite, pour lieu de villégiature, sans ça, je n'aurai pas commis d'impair.

Mais le flamand et homme d'affaire qui sommeil en Aunou, reprend vite le dessus, même si ce n'est pas noble du tout que d'être près de ses sous.

-L'Aphrodite a voulu se racheter non pas une vertu, mais a voulu faire peau neuve et elle se dote constamment de ce qu'il se fait de mieux. Je suis certain que les cadeaux que nos fournisseurs ne manqueront pas de vous faire, vaudront plus que quelques piécettes. J'ignore ensuite vos souhaits, ou en étiez-vous dans la négociation?
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