Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

C'est l'Histoire d'un Rital sur le dos d'un Anglois.

Maximus_farnezze
J’ai mal. Ballotté par Gordon comme une carcasse de vache en travers des épaules d’un boucher, je gémis à chaque pas qu’il fait. J’essaie d’ouvrir les yeux, mais ils doivent être trop enflés. Depuis combien de temps marche-t-il ainsi avec son maître sur les épaules comme un sac de patates ?

_ Hold on, Master, just… hold on !
_ Hmmpf…

“Tenez-bon, Maître”, qu’il dit. J’aimerais bien l’y voir. Il était où, quand les brigands s’y sont mis à cinq contre un pour me tabasser hein ? Quand je me prenais des coups de latte dans les côtes et des coups de poings dans la tronche ? Il pissait. Si si. S’il avait pas été si pudique, ce foutu anglois de mes deux, il ne se serait pas autant éloigné dans les bois. Sa grosse carcasse d’ours aurait pu servir à quelque chose de plus utile que de me trimballer jusqu’à la prochaine ville ! Mais non. Il fallait qu’il aille se cacher pour pisser, le con. Le temps qu’il arrive, j’étais déjà par-terre, sans le sou, bien amoché. Et les brigands bien loin.

Bon. J’aurais peut-être pas dû faire le fanfaron, aussi. J’aurais dû leur donner ma bourse sans rechigner. Mais comment je pouvais savoir, moi, que ce fieffé abruti s’était enfoncé trop loin dans les broussailles pour m’entendre hurler ? Imbécile. Gros couillon d’anglois incapable ! Je n’ai eu que le temps de claquer la croupe d’Acapella pour qu’elle s’enfuie. Elle me retrouvera, j’en suis certain. Je dois y croire. Ma jument, c’est… tout un poème. Elle est belle, intelligente, douce, et elle chante merveilleusement. Elle hennit délicieusement chaque fois qu’elle me voit. Si elle ne me suit pas à distance… J’enverrai Gordon la chercher dans les bois. Il aura interdiction de revenir sans elle, ce gros couillon inutile. Ils ont emmené son cheval, évidemment. Aïe. Je me demande ce qui est le plus inconfortable, comme mode de transport… la croupe d’un cheval ou les épaules de Gordon?

Pour passer le temps, je me demande aussi où j’ai le plus mal.
A la gueule ? Je dois ressembler à un gros navet… J’étais pas mal, avant. Beau, même, si on en croit certaines femmes. Mais là, même ma mère me reconnaîtrait pas. Alors ma soeur, qui m’a pas vu depuis… oh pff, dix ans… Quand je pense que j’étais à quelques jours de cheval de chez elle, à peine ! A ces brigands… Malemaisnie ! Merdaille ! Nan, j’ai plus mal encore au bras qui pendouille dans le vide à chaque pas du gros lourdeau. A tous les coups il est cassé. Aux côtes ! Oui, ce sont décidément les côtes qui m’arracheraient des hurlements si j’en avais la force. Il m’a balancé sur son dos comme un bout de barbaque, ce barbare, il va me casser ce qui me reste de côtes intactes….

Ah tiens. Du bruit… des pas … On entre en ville ? Oh oui, un lit… un médecin ! J’espère que cet idiot aura l’idée de trouver un médecin…


_ Help ! My master is hurt… please… help ?

Mais qu’il est con ! En françois, troglodyte !

_ Huummmmmpf ! Chfrenchh… Mpfchtupid…

_ Yes, Master… Err… Ayday môa ! Heeelp ! M’ayday ! Doctor ! DOOOCTOR ? !!!

Ah, au moins il a pensé à un médecin. Son françois est à chier, faudra que je lui en enseigne les rudiments. Enfin… si je vis.
_________________
Allydou
Dehors de bonne heure, pour dénicher les meilleures offres au marché ou simplement pour essayer de trouver ce foutu coq qui la réveille à l'aube tous les matins. Même le dimanche hein... Un jour elle lui fera bouffer son chant à la con. Un jour, oui, elle se vengera.

Mais en attendant, elle est là entre deux averses, à la sortie du marché, les commandes passées et en attente d'être livrées à la mairie directement -elle ne va quand même se fatiguer à porter hein, elle est maire et noble, autant tirer profit de sa condition – et elle erre. A vrai dire, elle n'a plus grand chose à faire avant plusieurs heures. Les enfants dorment encore et à leurs réveils, Marguerite et Pétronille seront là pour eux. Il est encore bien trop tôt pour aller en taverne... Et puis.... seule, encore, toujours, à quoi bon ? Elle n'en a plus le goût. Putain, elle a perdu le goût d'aller boire ! Pour sûr que là, elle va devoir faire... quelque chose, même si elle ne sait pas encore quoi, pour changer son quotidien ! Elle file un mauvais coton.

Donc, elle avance, un pas après l'autre dans les ruelles qu'elle connaît si bien. Rares sont les trémouillois déjà en route pour leurs champs ou leurs échoppes, un simple signe de la tête en guise de salut suffit quand ils se croisent.

Et là, elle l'entend. Un seul mot d'ailleurs : « Doctor ». Le reste lui est incompréhensible.

Accélérant le pas elle découvre un homme, en portant un autre comme un baluchon mal ficelé sur ses épaules. Le premier devait alors être celui qui avait parlé.

Évidemment, elle s'approche d'eux sans réfléchir et ouvre de grands yeux devant l'ampleur des dégâts déjà visibles.


Par Aristote que vous est-il arrivé ? Il m'a l'air salement amoché...

Il faut réfléchir vite pour aider ce pauvre homme... de son mieux. La brune a bien des talents, mais elle n'est pour autant pas encore totalement médecin. Il lui manque deux matières encore avant de pouvoir faire valider son diplôme. Espérons que ce ne soit pas, justement, les connaissances qui lui manqueront au moment de faire le diagnostique de son.... premier patient.

Je suis Allydou, la mairesse de ce village. J'ai aussi une taverne, là, juste à coté. Nous pourrons y installer votre compagnon et, si vous me laissé faire, je pourrai l'autopsier...

Non ! Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je pourrai alors faire une consultation et commencer à soigner et panser ses plaies. Je suis presque médecin, mais cela devrait aller.


Puis un regard vers le porteur à l'accent étrange pour elle.

Et vous, vous pourrez vous reposer et vous restaurer aussi. Dodo et manger.

Sans savoir si l'un ou l'autre pourront la comprendre, la baronne continue pourtant

Considérez que vous êtes tous deux mes invités.

Avant de montrer la direction à suivre d'un large geste de la main, puis d'ouvrir la marche. Mieux valait ne pas trop tarder à offrir au blessé un peu plus de confort.
_________________
Maximus_farnezze
Par Aristote que vous est-il arrivé ? Il m'a l'air salement amoché...

Ayday ! Ayday...

Entre la jeune donzelle (en tout cas la voix n'est ni masculine, ni chevrotante) qui décrit l'évidence et l'idiot du village qui répète inlassablement le même mot, je suis pas aidé, j'vous jure ! Mais bon. Elle saura où trouver un médecin, sûrement ? Et un bon lit, peut-être ? Descendre de l'épaule, fut-elle grasse, de mon mastodonte de valet est une priorité absolue, là...

Je suis Allydou, la mairesse de ce village. J'ai aussi une taverne, là, juste à coté. Nous pourrons y installer votre compagnon et, si vous me laisser faire, je pourrai l'autopsier...

Ah, la mairesse. Bien, ça. Ca connait plein de monde, une mairesse. Doit bien y avoir un médec... Me QUOI ? M'autopsier !? Mais, mais ! Et ce grand couillon qui ne comprend rien ! Il serait foutu de la laisser faire !

Hmgrrrmpf !

Non ! Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je pourrai alors faire une consultation et commencer à soigner et panser ses plaies. Je suis presque médecin, mais cela devrait aller.

Presque. Presque médecin. C'est mieux qu'une paysanne, vrai. Mais une presque médecin, ça connait le mot "autopsier" aussi... ça a les doigts qui démangent...

Et vous, vous pourrez vous reposer et vous restaurer aussi. Dodo et manger.

Ah, si je pouvais parler. Je lui dirais, moi, à madame le Maire, qu'il est pas sourd, Gordon, il est juste con. Trop con pour apprendre correctement le françois avant de se pointer ici.

Master, I shall follow this lady. I can't understand a word but she's the only one who wants to help...

Evidemment qu'il va la suivre sans la comprendre. Finalement, il est pas trop trop con, je dois bien l'avouer. Et il a raison, découpeuse de cadavres ou pas, elle semble la seule qui ait montré la moindre intention de nous aider.

MhmmYesh.

C'est imbitable, ce que je dis. Mais la montagne de chair et de bêtise qui me sert de valet se remet en branle tout de même, et bientôt j'entends une porte grincer.

HMAArrghh !

Bordel de couillard attention à la tête !

Sorry, Master. Err... My dame ? Where now ? Chambers....?

Il parle pour moi cette fois. Et maintenant, où ? On est à l'intérieur, je le sens à l'air plus confiné, à l'absence de brise sur mes mains. Et maintenant, on va où ? Dites-moi que la taverne a des chambres, pitié. Je sais qu'Aristote a une dent contre moi en ce moment, c'est clair comme de l'eau de roche après les pirates qui nous ont forcé à faire un énorme détour, les brigands sur la route, Acapella toute seule dans la nature, pauvre bête.... Et le médecin qui veut m'autopsier. Je sais que clairement, le Très Haut me punit d'un truc. Mais pitié, ne m'allongez pas sur une putain de table en bois pleine d'échardes. J'ai mal, Mordieu.
_________________
Allydou
HMAArrghh ! 


Ha... Bah au moins, elle a une première indication sur l'état de son patient : Il n'est pas mort.
Alors Ally, t'es mignonne hein mais surveille ton langage. Choisis tes mots, dans un cas comme celui là, ils sont tous d'importance. Cet homme est quand même le premier cas pratique... vivant !


Sorry, Master. Err... My dame ? Where now ? Chambers....? 

En parlant de pratique, la communication va être rude avec celui là. Elle a rien pigé du tout à ce qu'il vient de dire. Faut attendre un peu pour choper un mot ou deux. Master pour Maïtre peut être, dame, ça c'est facile et Chambers... comme chambre. Bon ben on va se débrouiller avec ça déjà.
Elle a bien des chambres, pour la clientèle trop éméchée, mais elles sont toutes à l'étage. Sans perdre plus de temps, elle se dirige vers la droite du comptoir, pour gagner la porte de la chambrine qui lui sert... quand elle-même a trop bu. Si le confort est assuré par une literie du dernier cri, le reste est sommaire : un guéridon, une chaise, une bassine.

Imaginant bien que le pauvre homme n'est pas venu là en villégiature, elle décide, en accord avec elle même, que ça lui suffira.

Le temps que le porteur dépose son -encombrant- colis sur le lit, la brune reste dans la salle principale.
Il lui faut récupérer de quoi nettoyer les premières plaies, pour se faire une idée plus précises des soins à pratiquer ensuite.

Du linge propre, un broc d'eau fraîche, une chope bien remplie pour aider à supporter la douleur. Peut être une pour elle aussi, parce que la pression commence à monter. Pis, soyons pas radine dans un moment pareil, une troisième pour l'anglois.

Dans deux minutes, trois si elle traîne en route, elle va devoir ausculter un homme qu'elle ne connaît ni d'Eve ni d'Adam, qui ne semble pas en état de lui dire d'où il souffre le plus, qui est accompagné d'un énergumène qu'elle ne comprend pas. Et elle va devoir soigner quelqu'un. Seule.

Pfff les boules, voilà qu'elle en a les mains qui tremblent et qu'elle sent un frisson glacé lui courir le long de l'échine. Le moment est mal venu pour se payer un coup de stress.

Allez, elle se lance. Un pas, un autre et là voilà au chevet de son malade.

Elle se penche légèrement au dessus de lui, pour commencer par vérifier s'il est toujours conscient, tout en cherchant de l'aide auprès du second.


Pouvez-vous approcher la bassine ? Je vais avoir besoin d'eau pour rincer souvent le linge... Là, cette arcade, l'autre aussi d'ailleurs et cette pommette vont avoir de points... Quand il sera nettoyé, il faudra appliquer un linge propre et humide sur ses yeux. Le temps qu'il se repose, il faudra que je prépare une lotion de camomille pour en imprégner le tissu... Je pense qu'il faudra aussi immobiliser ce bras là. A mon avis, pauvre messire, vous n'êtes pas sur pieds demain...

Pourquoi elle explique tout ça à deux personnes sans doute incapables de la comprendre ? Parce que ça lui permet de visualiser une par une les étapes qu'elle va devoir suivre.
_________________
Maximus_farnezze
Oh non. Je le sens bien, que ce grand gougnafier de Gordon se déplace sans monter d'escaliers. Ils vont me mettre sur une table, c'est certain. Mais à mon grand soulagement, Gordon se penche, et non sans m'avoir arraché encore un ou deux gémissements pathétiques - devant une dame, en plus - il m'allonge sur quelque chose de doux. Rhâ, lovely...

You're alright, Master. You shall be just fine...

Si je pouvais bouger, je lui foutrais une de ces torgnoles ! C'est bien joli de me servir du "tout va bien" et du "ça va aller", hein ! C'est SA faute si je suis dans cet état ! Je peux même pas me consoler de ne pas avoir mal aux bijoux de famille, en plus ; j'ai la gueule tellement amochée que j'aurais peut-être plus jamais l'occasion de m'en servir, à part au bordel. Et encore, si je leur fais pas trop peur.

Les pas légers de l'apprentie médecin reviennent. J'entends Gordon remercier. Et... boire ? Il boit un coup ? Et moi ?


Ggnnnh.... !!!

Je ne sais pas pourquoi je proteste. Je serais peut-être incapable d'avaler quoi que ce soit. J'espère que je n'ai pas de dents cassées... Elle parle, visiblement plus qu'à elle même qu'à Gordon, qui ne pige rien ou à moi, qui ne puis répondre. Si ça se trouve, elle pense que moi aussi je ne parle qu'Anglois. L'idée me fait sourire, puis grimacer. Sourire fait mal. J'aurais du m'en douter. Après m'avoir pris ma famille, mon fric, ma gentille jument, et ma belle gueule, ( si, si certaines la trouvaient belle je vous dis) Aristote veut maintenant me priver de ma chose préférée sur terre. Sourire. M'en fiche, je sourirai quand même. J'aurai mal, c'est tout. Elle a une jolie voix, mélodieuse. Un peu nerveuse. Ce qui me fait sourire de plus belle, parce qu'avec ses histoires d'autopsie, je suis le plus nerveux des deux. Mais au moins, de ce qu'elle raconte, je vois bien qu'elle a compris que mon bras droit est bien amoché. Et l'idée d'avoir un linge humide sur mes yeux me plaît vraiment beaucoup. J'aimerais lui dire merci. Il faut que j'essaie d'articuler. De la seule main qui ne fasse pas trop mal, la gauche, je cherche à tâtons un bout d'elle. J'attrape ce qui me parait être un avant bras.

Mmmmar...chi...

Pour l'articulation, c'est pas gagné. Si je pouvais ouvrir les yeux, au moins. Je pourrais la remercier avec. Je suis fatigué. Toute l’énergie nerveuse qui m'habitait tant que nous n'avions pas trouvé refuge semble disparaître à mesure que la voix et les gestes doux de mon infirmière "presque" médecin s'occupe de moi. Je crois que je m'endors. Gordon veillera, je le sais. Il est bête, mais il est fort comme un bœuf. S'il part pas encore pisser je ne sais où, ça devrait aller. Je sens ma main retomber sur le lit. Sommeil...
_________________
Allydou
Elle avait fait prévenir au Domaine, pour que Marguerite et Jarvis s'occupent des enfants, pour que Laudine lui apporte des vêtements d'Hubert aussi. Ils seraient peut être un peu grands, mais au moins ne colleraient pas aux plaies. Et elle, elle s'était installée à l'étage de la taverne.

Pendant plusieurs jours, elle avait veillé son patient. Le pauvre homme n'avait eu que peu de période de conscience -et ce n'était pas plus mal pour lui-, chaque fois il avait tenté de parler mais l'importance des blessures à ses lèvres lui rendait l'exercice trop difficile. Sans doute trop douloureux aussi.

Au fil des tours de garde, une sorte de communication parallèle s'était mise en place d'elle même entre l'anglois et l'apprentie médecin. Basée plus sur des gestes et des mots simples que sur de longues phrases, mais elle semblait efficace. Ainsi la brune avait pu se faire comprendre quand il avait fallu déshabiller l'inconscient.

Ouais. Elle fait fort pour son premier jour notre « Docteur Ally, femme médecin », même pas foutu d'imaginer désaper un homme sans piquer un fard. Il ne serait pourtant pas le premier qu'elle verrait nu, mais au moins les autres avaient eu la délicatesse d'être en pleine mesure de leurs moyens. On a un peu de fierté, quand même !

N'empêche, en montrant les braies posées sur la petite table, puis en désignant le brun allongé, elle avait transmis ses directives avant de sortir de la chambre. Par miracle, quand elle était revenue les frusques tachées de boues et de sang jonchaient le sol. Elle avait pu nettoyer le torse, constater les hématomes qui déjà prenaient une jolie couleur bleue/verte/jaune (comment ça, ça n'existe pas en une seule couleur ? Z'étiez là pour voir le mec allongé ? Non. Elle si ! ).
Les jambes n'avaient pas l'air d'avoir été touchées. Celui ou ceux qui lui étaient tombés dessus ne s'étaient acharnés que sur le haut de son corps.

Alors elle avait pansé, changé et imbibé les linges, appliquer sur ses paupières un baume qu'elle avait fait venir de Maillezais lors d'une visite de l'un de ses gens. Le bras droit était maintenu par une planchette de bois et étendu à coté de lui sur le lit.

Avec patience, comme elle pouvait le faire avec Charlie, sa petite dernière, elle avait donné la becquée à son malade : de la soupe bien claire. Pour la pièce de bœuf cuite aux braises, il allait devoir s'armer de patience encore.

Mais ce jour là, au moins, quand elle vient le voir au petit matin, les paupières commencent doucement à dégonfler et les lèvres ont cicatrisée et s'il ne lui vient pas l'idée saugrenue de s'esclaffer, il devrait être en mesure de parler. Enfin... Elle l'espère.


Bonjour l'inconnu ! Comment se porte mon malade ce matin ? Essayez de parler, si vous comprenez ce que je suis en train de raconter bien sûr. Sinon ben... essayez quand même. A un moment faut aussi y mettre un peu du votre. Parce que moi, je suis pas magicienne, juste médecin. A peine.

Misère, et si le pauvre homme n'avait plus toute sa tête après ce qui lui est arrivé ? Ou...S'il ne l'avait jamais eu.... Avec l'autre, déjà, elle rame pour se faire comprendre, alors deux...

Non, voilà, elle décide que non, lui ne serait pas un légume qu'elle aurait sur les bras.
_________________
Maximus_farnezze
Pas d'autopsie pour moi au final, mais plusieurs jours d'attentions constantes. J'ai de moins en moins mal, même si je ne vois toujours rien, à part quelques ombres floues à travers mes paupières gonflées.

Je l'avoue ; il y a quelques jours, lorsque j'ai compris que Gordon me déshabillerait, j'ai été déçu. Non pas que je rechigne à ce qu'il me voit nu ; non pas que j'ai des pensées impures pour cette femme que je n'ai même jamais vu. Du tout. J'ai juste frémit à l'idée de cette grosse brute de Gordon en train de malhabilement manipuler mes membres abimés, alors que les mains de la femme presque médecin assurément, eurent été plus douces. Enfin, j'ai survécu. J'ai bien protesté et ralé, mais je dois avouer que de ne plus baigner dans mon propre sang fut un soulagement.

J'ai beaucoup dormi. Je me fais l'effet d'un enfançon d'ailleurs. On me donne la becquée, on me lave, et je dors. J'essaie de ne pas trop penser à la dette de gratitude que je dois à l'inconnue ; elle est maire, elle l'a dit. Et pourtant c'est tous les jours qu'elle vient à mon chevet, plusieurs fois au moins, puisque chaque fois que je suis conscient, il me semble, c'est sa voix que j'entends.


Bonjour l'inconnu ! Comment se porte mon malade ce matin ? Essayez de parler, si vous comprenez ce que je suis en train de raconter bien sûr. Sinon ben... essayez quand même. A un moment faut aussi y mettre un peu du votre. Parce que moi, je suis pas magicienne, juste médecin. A peine.

Heureusement que sourire fait moins mal. Ainsi elle n'est toujours pas certaine que je parle sa langue. Je toussote, j'ouvre la bouche une fois, deux... Pas, ou peu, de douleur. Essayons.

Maxchimuche.

Clairement, j'ai encore un problème avec mes "s". Déjà que je suis un italien qui parle avec un léger accent anglais, d'habitude... Mais là... La pauvre a du pain sur la planche pour tout comprendre.

Che m'appelle Maxchimuche.

J'essaie d'ouvrir les yeux, mais à part une silhouette floue et baignée de lumière, rien.

Che vais mieux che crois. Merchi. Ch'êtes bien débrouillée pour une chébutanche.

Vrai que je me sens beaucoup mieux grâce à elle. Je souris dans le vide, espérant qu'elle le voit. Je suis bien.
Et là... là d'un coup, un frisson glacial me parcourt l'échine. A Cappella ! Je cherche à tâtons une main, un bras, n'importe quoi à saisir pour signifier l'urgence de la situation. Comment ai-je pu dormir, relativement bienheureux, alors qu'elle est seule, perdue, affamée ?


A Cappella ! Gorchon, Gorchon where's A Cappella ? Did you get her ? GO FIND HER ! *

Je tente de me redresser, ça fait mal mais ranafout. J'entends Gordon murmurer un "yes master" empreint de crainte - y a un peu intérêt qu'il me craigne, ce bon à rien, si ma jument est morte je l'étripe à mains nues ! Et j'entends ses pas s'éloigner. Mince, j'espère que j'ai pas fait peur à la gentille donzelle.

Décholé. A Cappella... est perdue. Ché grave. Che dois la trouver.

Merde, ça épuise de parler. Autant me laisser retomber sur mes oreillers. Juste une minute.

* Gordon, où est A Cappella ? L'as-tu trouvée ? Vas la trouver !

_________________
Allydou
L'homme allongé semble entendre et comprendre. Ou alors, il sourit parce qu'il n'a pas pigé un seul mot de ce qu'elle vient de dire. Ou alors ...

Maxchimuche.  Che m'appelle Maxchimuche. 

Haaaa un début de communication. On progresse, doucement, mais on progresse. Il ch'appelle donc Maximus. Oups voilà que son souci d’élocution est contagieux.

Tout en souriant, la brune s'affaire à vérifier les bandages ou à préparer déjà le baume à lui appliquer. Et elle l'écoute. Maintenant qu'il a retrouvé l'usage de la parole, ce serait pas sympa de la lui couper.


Che vais mieux che crois. Merchi. Ch'êtes bien débrouillée pour une chébutanche. 

Et en plus, il la remercie, alors autant ne pas le brimer dans son élan. Et même qu'il sourit, elle l'a vu faire. Vrai qu'elle est débutante donc tout ce qui peut la rassurer sur ses méthodes est bon à prendre.

Elle allait lui dire de ne pas essayer d'ouvrir les yeux trop vite, la cicatrisation n'étant encore tout à fait terminée, quand soudain il s'agite. Il lui attrape l'avant-bras et y imprime une pression significative.

Aussitôt, elle imagine qu'il a mal et voilà que sa fierté de super médecin s'envole.


A Cappella ! Gorchon, Gorchon where's A Cappella ? Did you get her ? GO FIND HER ! 

Clairement, là, elle comprend rien, mais par chance, l'autre homme, qui peut être s'appelle Gorchon, ou Gorson, ou alors Gordon, lui oui a déchiffré le message. Même elle a pu saisir la crainte dans la voix de celui qui répond avant de sortir précipitamment.

Décholé. A Cappella... est perdue. Ché grave. Che dois la trouver. 

Elle ne peut en être certaine mais elle imagine qu'A Cappella doit être la monture de son patient. Evidemment elle comprend que savoir son animal perdu dans la nature le perturbe. Si jamais Passivite lui faisait le coup de ne pas être dans les écuries, elle en serait malade elle aussi.

Il va s'en occuper. Vous, vous devez vous reposer. Ordre du médecin.

Et déjà, il retombe sur l'oreiller de plumes. Alors elle imprègne à nouveau un linge pour l'appliquer à ses paupières, remonte une fois encore le drap sur le torse de Maximus et une fois assurée qu'il dort, quitte la pièce.

Elle reviendra plusieurs fois en silence pour s'assurer qu'il ne souffre pas de trop, mais sans le réveiller. Pas tant qu'elle n'aura pas vu revenir Gordon, avec de bonnes nouvelles.

Parce que oui, il a retrouvé la jument, qui errait sans doute, dans le bois à la sortie du village. De retour à l'auberge / dispensaire, l'anglais est venu chercher la brune pour se faire comprendre plus rapidement que par des mots.

Son soulagement est sincère et elle imagine sans difficulté qu'il n'est rien comparé à celui du propriétaire de l'animal. Elle accompagne Gordon jusqu'à la petite écurie attenante à l'auberge pour qu'il sache que là, A Cappella sera en sécurité et sa tête à lui, sauvée.

Elle le laisse s'occuper des soins sur la bête et elle, retourne voir le brun.


Maximus, dormez-vous ?

Elle pose la main sur l'épaule masculine encore intacte pour l'aider à se réveiller si ce n'était pas encore le cas. Le plus urgent d'abord.

Il l'a retrouvé. A Cappella va bien. Nous l'avons conduite juste à coté, à l'écurie. Elle va avoir droit à un traitement de reine !

Sa partie des présentations maintenant.

Je m'appelle Allydou. Vous êtes ici chez moi, enfin, dans mon auberge, à La Trémouille. Je pense que votre bras est cassé et peut être l'une de vos côtes fêlée, au minimum. Je sais que ce doit être douloureux, mais aucune de vos blessures ne semblent être mortelle. Votre paupière droite est encore trop tuméfiée, mais dans peu de temps vous devriez pouvoir ouvrir l’œil gauche.

Et enfin elle s'arrête pour respirer. N'a t-elle pas été trop brute dans son diagnostic ? Elle ne sait pas, cette partie là des cours n'était pas bien claire. Doit-on tout dire d'un bloc ou laisser le malade poser ses questions ? Raaah elle voudrait tant être sûre de bien faire !

Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous aider ? Y a t-il quelqu'un que vous voulez prévenir de votre présence ici et de ce qui vous est arrivé ?

Mais laisse le donc en placer une, Ally, non de non !...
_________________
Maximus_farnezze
Maximus, dormez-vous ?

Hein !? Frère Jacques !? Matines? Sortant brusquement des limbes, je tente d'ouvrir les yeux et... Ça me revient, puisque je ne peux pas les ouvrir. Je suis blessé. Et j'ai une main légère sur l'épaule, ça doit être le médecin.... Presque médecin.

Il l'a retrouvé. A Cappella va bien. Nous l'avons conduite juste à coté, à l'écurie. Elle va avoir droit à un traitement de reine !

Je crois que je n'ai jamais souri autant. Mes joues et mes lèvres me font mal, mais j'e m'en fiche. A Cappella ! Ou était-elle ? Comment était sa robe ? A-t-elle maigri ? A-t-elle chanté ? Je me redresse un peu pour poser mes questions, mais le presque médecin a décidé de se présenter et de me dire où je suis, ce qui est bien inutile. Pas qu'elle le sache, évidemment, elle doit avoir oublié que j'étais conscient quand Gordon m'a porté à elle.
Je me fiche bien de ce que j'ai, d'ailleurs je le sens tout seul... L’œil va s'ouvrir bientôt. C'est une bonne nouvelle... Mais ma jument ?


Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous aider ? Y a t-il quelqu'un que vous voulez prévenir de votre présence ici et de ce qui vous est arrivé ?

Ah... Zut. ... Elle a raison, je devrais faire prévenir ma soeur. Merde, je vais passer pour un fieffé grippeminaud si je m’intéresse à ma jument avant ma soeur. Et lui expliquer que ma soeur n'était pas en danger il y a quelques minutes encore prendrait trop d'énergie.

'Chanté, Allychou. Chais qui vouchêtes... Oui, faut échrire à ma choeur, Vichtoria Farneche de Chulignan... Mais pour dichter, cha... fa defoir achendre.

Ben ouais. Il n'y a pas de Vichotria de Chulignan en France. Il y a un Vittoria Farnezze de Sulignan, mais je doute fort qu'Allydou lui écrive, vu comment je prononce son nom. Encore quelques jours d'attente je suppose, et je pourrai dicter une lettre correcte.

Ma chument. Che feux la foir. Chil vous plait. Elle chanche ? Elle a mal ? Elle a peur ?

Merde. Personne ne saura si elle a peur sauf moi. Gordon, cet olibrius mal léché, ne saura jamais comprendre les subtiles différences dans le chant d'A Cappella, selon qu'elle a peur ou qu'elle est heureuse.

Che dois la foir !

Allez, je me lève. Ranafout. En tout cas, j'essaie. J'arrive à me redresser dans le lit, j'arrive même à balancer mes jambes au sol. Pour la trouver à l'aveugle en revanche, ça va être compliqué.
_________________
Allydou
Il sourit. Et il gesticule, encore ! Cet homme n'est décidément pas un calme. Il tente même de vouloir se redresser. N'a t-on pas idée, dans son état. Faudrait voir à pas chercher à saloper tout son travail hein. Elle aimerait bien pouvoir se vanter partout ne pas avoir laisser crever son tout premier patient. Ca la fout mal quand même pour débuter une carrière.
Elle n'aurait plus qu'à envisager de faire croque-mort. Mais ça, comment dire.... pour le coté glamour, on repassera hein.
Nan vraiment, faut qu'il se tienne tranquille et guérisse, il n'y a que ça à faire.

Mais elle n'a pas le temps de froncer le nez, les sourcils ou même de prendre un ton menaçant que Maximus tente de... communiquer.

Si elle arrive à capter deux ou trois mots -on progresse- en effet, pour écrire à la choeur, ça va pas être tout de suite.

En oubliant qu'il ne peut pas la voir, elle lui sourit, amusée et désolée malgré tout d'avoir proposé une aide pour le moment inutile.

Et le voilà reparti sur sa jument. Bon, elle se doutait bien que de la savoir retrouvée et en sécurité allait très certainement l'agiter, mais à ce point... C'est plus de l'amour ça.


[…] Elle chanche ?[...]

Là, elle sèche. Celui là elle ne l'a pas. Maximus arrive à prononcer les « m » donc ça ne peut pas être elle « mange ?».

Nan. Help. Vraiment, s'il pouvait voir la tronche que fait la brune, complètement paumée, à se creuser la tête, peut être même qu'il se marrerait.


Che dois la foir ! 

Et hop, l'air de rien -ou presque- il cherche à jouer les filles de l'air en balançant ses guibolles en dehors du lit. Comme si le plus dur était fait.

Hop hop hop où croyez vous aller comme ça !

Sans réfléchir, elle lui attrape les mains dans les siennes pour le retenir s'il se vautre.

J'ai comme l'impression que je ne pourrais pas vous retenir ici. Alors laissez moi au moins vous aider. Et promettez moi de ne pas trop forcer...

Mouais, autant parler à la porte, elle obtiendra le même résultat. Et puis elle se met à sa place. Encore une fois, si Passivite était à la place de la jument, elle aussi ferait des pieds et des mains pour aller la voir.
Sauf que lui, là, il ne voit que dal. Alors qu'est ce que ça va lui apporter de s'épuiser à aller jusqu'aux écuries, hein ?

Enfin... puisqu'il y tient, l'apprentie guérisseuse va peut être réussir le miracle de le conduire jusqu'à elle, sans qu'un drame de plus n'arrive. En plus elle n'a pas retenu le nom de la frangine, c'est con, elle pourra même pas prévenir s'il arrive un malheur.

Pas après pas, à l'allure d'une tortue lancée au galop, ils arrivent à la porte de l'auberge. Déjà !

Vous, vous allez m'attendre sur cette chaise !

Sur laquelle elle le fait s’asseoir de toute l'autorité dont elle peut faire preuve.

A Cappella ne va pas s'envoler, c'est promis. Elle est en sécurité. Je vais chercher Gorchon pour qu'il m'aide.

Dans son idée, le grand machin va venir et porter, homme et chaise, pour épargner tout le monde. Mais est-ce que l'idée est bonne, ça l'avenir le dira...
_________________
Maximus_farnezze
Hop hop hop où croyez vous aller comme ça !

Hop hop ? Les François ont des expressions bien particulières, me dis-je en m'accrochant tout de même avec reconnaissance aux mains de mon médicastre. Si j'étais en forme, je sautillerai en lui expliquant ce que "hop" veut dire en anglois. Ca la ferait rire je pense, ce médicastre me donne l'impression d'avoir besoin de rire plus souvent. Mais pour l'heure, c'est A cappella qui a besoin de moi...

J'ai comme l'impression que je ne pourrais pas vous retenir ici. Alors laissez moi au moins vous aider. Et promettez moi de ne pas trop forcer...

Ah ben si elle m'aide, tout va bien. Je boitille -c'est presque sautiller, quand on y songe, jusqu’à... un endroit. J'y vois que dalle. Elle est gentille, quand même, sachant que sans elle j'aurais tâtonné dans toute la ville en appelant ma jument comme un con.

Vous, vous allez m'attendre sur cette chaise !

Le cul sur une chaise, cette fois je ne discute pas. Je frémis juste à l'idée d'être à nouveau porté par Gordon. La dernière fois n'était pas une sinécure. Le voilà qui arrive, je le sens au sol qui frémit sous chacun des pas du mastodonte. Mais elle a du lui mimer quelque chose, ma sauveuse presque médecin, parce que ce n'est pas moi qu'il soulève, mais la chaise. Ah. Pas con du tout... Ca fait vachement moins mal....

Easy, Gorchon, easy... Chat's a good lad *.

Le Très Haut doit estimer m'avoir assez puni -pour quoi, je ne sais toujours pas, je ne suis pas le pêcheur de la famille... à moins que le Très Haut ne distingue pas et punisse par le sang... - parce que Gordon ne me fait ni choir ni valser, et bientôt je sens l'odeur rassurante d'une écurie.

A Chappella ! You there, my chweet ? **

Elle doit m'avoir soit vu, soit entendu. Parce qu'elle chante, et mon coeur est enfin apaisé. Faut l'entendre chanter, ma jument, c'est extraordinaire. Son hennissement ressemble à des vocalises, qui changent de mélodie selon qu'elle est heureuse, apeurée, impatiente... Là, elle a un mélange d'angoisse et de joie à me voir. La pauvre a du vraiment avoir peur dans les bois, c'est un cheval qui n'a jamais rien connu d'autre que mes écuries, et mes fesses sur son dos.... J'indique à Gordon de m'approcher plus près, et bien vite mes mains flattent l'encolure de ma monture.

I'm fine, bonnie. Shh...

Je crois que si le Très Haut avait laissé ma jument souffrir.... Je me serais excommunié moi-même tiens. Quel Dieu qui se respecte punirait un animal si parfaitement innocent, magnifique et gentil, hein? Aucun. Et il l'a épargnée, alors il peut bien me filer des tombereaux d'épreuves sur le dos, je prends. Mon Dieu est bon, ma jument va bien. J'ai une chouette médicastre qui aime rire. La vie est belle.

Merchi, Allychou. Chen afait bechouin. Chentendez chomme elle chanche ? Ché choli, hein ?

Je ne sais pas si elle va me comprendre, mais elle a entendu ma jument chanter, et ça, si ça lui a rien fait du tout, alors je me suis trompé sur elle. En entendant ma jument chanter, certains rient, d'autres sont émus, tous sont charmés. Ceux qui s'en fichent sont morts dedans, je l'ai décidé.

* Easy, Gordon, easy... That's a good lad : Doucement, Gordon, doucement. Voilà un bon gars.
** A Cappella ! You there, my sweet ? : A Cappella, es-tu là, ma douce ?
*** I'm fine, bonnie. Shh : Je vais bien, ma jolie

_________________
Allydou
Un peu inquiète sans le dire, elle surveille le colosse embarquer SON patient sur sa chaise. S'il comprend de travers, s'il est maladroit et que Maximus chute, ce sera de sa faute. C'était son idée.
Alors elle est là, à tourner, bras tendus et mains en avant, en se disant que -peut-être- elle pourrait amortir une gamelle éventuelle, sans se rendre seulement compte qu'à virevolter comme un moucheron, elle gêne bien plus Gordon qu'elle ne l'aide.

Et contre toute attente, l'équipée sauvage arrive saine, sauve et entière, aux écuries où plus rien ni personne ne compte l'espace d'un instant.
La communion entre l'Homme et l'Animal est parfaite. Elle le reconnaît à peine est-il entré -au moins l'anglois n'aura pas menti à Ally en ramenant n'importe quel canasson trouvé dans un champ- et- lui, son patient encore mystérieux et taiseux -un peu normal quand on a si mal qu'on ne peut pas articuler- s'éclaire d'une joie qui fait chaud au cœur. Et que dire quand l'animal répond à l'appel par un hérissement que jamais la jeune femme n'a entendu. Ces deux là s'aiment, c'est indéniable. Et attendrissant, il faut bien l'avouer.

Un instant en retrait pour le laisser profiter pleinement de ses retrouvailles, la brune observe, le malade pour commencer. Il paraît que l'on guérit bien mieux quand le moral est au beau fixe. L'insistance de l'Italien n'était peut être pas une mauvaise idée au final. Elle note qu'il avance le bras sans trop grimacer, pour flatter l'encolure, c'est comme si, en quelques minutes, il avait oublié avoir mal. La visite aux écuries sera donc désormais quotidienne et servira de rééducation motivante.

Bon, elle le sait bien, il n'est pas pour autant encore remis sur pieds, mais il est définitivement hors de danger maintenant. Et tout ira bien. Pour lui, pour sa jument, pour l'apprentie médecin aussi qui ne perdra pas son premier patient. Peut être même pour Gordon aussi, allez savoir. La vie est belle.

Une fois rassurée donc, elle détaille l'homme, caché sous les traits de son cobaye. Il a approximativement le même âge qu'elle. Brun et mat de peau, ça elle avait déjà pu le voir. L'élément qui lui manque encore, si elle devait faire une description physique complète, c'est la couleur de ses prunelles. Pour le moment, il reste encore aux paupières du bleu, du jaune, du presque vert... Cet homme est un arc-en-ciel à lui tout seul !

Dire qu'elle est aussi pressée que lui de le voir ouvrir les yeux, ou de l'entendre parler plus... facilement, ce serait sans doute exagéré, mais tout de même, la brune est curieuse. Et impatiente, oui.

Et puisqu'on en parle... il l'appelle. Et, comme à chaque fois, ça lui fait pétiller le regard de l'entendre prononcer Allychou. Elle commence peu à peu à prendre l'habitude des petits défauts de prononciation, comprend plus qu'elle ne déchiffre désormais, quand bien même quelques mots restent vides de sens. Mais pourtant, elle croit bien qu'elle n'aurait rien contre ce nom qu'il lui a donné, par défaut.


Chen afait bechouin. Chentendez chomme elle chanche ? Ché choli, hein ?

Je le vois bien oui, vous semblez.... revivre.

Comme elle chanche... Chante ! Oui, voilà ce qu'il voulait dire. Après avoir entendu A Cappella dans ses œuvres, oui, elle comprend. Son langage est si expressif qu'on pourrait croire qu'elle chante pour son cavalier. La Baronne ne peut en être qu'émue. En approchant doucement pour ne pas lui faire peur, elle pose tout d'abord une main sur l'avant bras du brun.

C'est très joli. Je comprends que ça vous manquait.
Et lentement, elle tend l'autre main vers les naseaux de la jument, comme elle le ferait pour la sienne. Pour lui montrer qu'elle ne lui veut aucun mal. Non loin se trouve un seau avec trois ou quatre carottes qui lui sont destinées. Comme une Reine qu'on a dit !


Le traitement de faveur durera ainsi les jours suivants. Visites aux écuries pour Maximus, friandises pour A Cappella.

En fin de semaine, le médecin arrive dans la chambre improvisée à l'Ally pour son examen du jour. Volontairement, elle a choisit de venir en fin de journée, quand le jour cède la place à une plus douce pénombre. Elle a un but en tête et espère bien le réaliser aujourd'hui.

A son bras, un panier ballote. Mis d'office là par Marguerite pour le « Monsieur ». Il aura donc droit à pique-nique improvisé avec tourte à la viande et fruits du verger. Il va finir comme un coq-en-pâte celui là !

Elle frappe doucement, puis entre sans attendre, pour poser son alléchante récompense sur la petite table non loin du lit.


Bonsoir Maximuche ! J'espère que vous êtes en forme... parce que c'est le grand jour. Enfin, le grand soir ! Nous allons retirer ce bandage et, sans forcer, vous allez pouvoir essayer d'ouvrir les yeux. Au moins un !

Le geste est sûr. Les mains ne tremblent pas. Le tissu est déroulé, les compresses retirées. Ca va être l'instant de vérité.
Là, dans cette petite pièce sans grand confort, éclairée uniquement par la chandelle et la lune qui perce à travers la fenêtre, est ce maintenant qu'il retrouve la vue ?

Et vient rapidement une autre question à l'esprit de la brune : Que dira t-il s'il voit qu'elle n'est pas la vielle brune presque chauve qu'elle lui a décrit ?

Alors, verdict ?

_________________
Maximus_farnezze
Les quelques jours écoulés depuis ma première visite à ma jument sont passés comme un charme. Voir A Capella tous les jours m'a fait un bien fou, et l'entendre mâchonner les carottes offertes pas son médicastre a assuré cette dernière de mon estime, bien plus sûrement encore que les soins qu'elle m'a prodigués à moi. Je suis un bel ingrat, me direz-vous. Mais vous ne connaissez pas A Capella, c'est pour ça.

On frappe à la porte, le pas léger de mon médecin se fait entendre et je me redresse sans grimacer. Y a du progrès.


Bonsoir Maximuche ! J'espère que vous êtes en forme... parce que c'est le grand jour. Enfin, le grand soir ! Nous allons retirer ce bandage et, sans forcer, vous allez pouvoir essayer d'ouvrir les yeux. Au moins un !

Pendant qu'elle défait lentement mais sûrement le bandage, je me dandine un peu d'impatience.

A la bonne heure, Allychou, je n'en pouvais plus de ne rien voir...

Ah oui, j'oubliais. J'ai également arrêté de mâcher mes mots, et les noms en "che" ne sont plus qu'une plaisanterie partagée à présent. J'ai donc pu lui dicter une missive à ma soeur, qui ne m'a toujours pas répondu, mais ça ne saurait tarder...

La lueur derrière mes paupières est douce, je ne crains pas d'essayer de les soulever. Les deux, parce que qui ne tente rien n'a rien, après tout. J'ouvre facilement le premier, ma vision est encore un peu floue mais... s'ajuste. Le second s'ouvre à moitié, puis finit par me céder, même si je trouve la paupière un peu basse dans mon champ de vision fort dérangeante.

Dans la pénombre, je découvre une femme encore jeune, et n'en suis pas surpris. Je savais à sa voix qu'elle mentait sur son âge. Elle n'est pas chauve non plus, bien évidemment. Quelle femme chauve le dirait, hein ? Elle est jolie, même floue. Mais j'ai comme l'impression qu'elle fait partie de ces femmes qui n'aiment pas les compliments et feront tout pour les dévier. Alors avec un sourire....


Votre description de votre apparence était parfaite. Vous êtes délicieusement vieille, et très, mais alors, très chauve. J'adore.

Je ne demande pas à me voir, moi. Même si mon visage a repris forme humaine -je le sens sous mes doigts- les couleurs doivent être sympathiques.
_________________
Allydou
Le sourire lui vient à le voir se dandiner comme un enfant trop pressé. Comme Antoine pourrait le faire. De là à se prendre pour la mère de Maximuche, faut quand même pas pousser hein. Elle est bien trop jeune pour ça !

Depuis la visite à A Cappella, c'est vrai qu'il parle bien mieux. La prononciation est redevenue fluide. Elle n'y est pas pour grand chose, un peu de baume, de la patience et les lèvres ont cicatrisé toutes seules. Mais pourquoi se griller en le lui rappelant hein. Il a l'air satisfait de ses soins, restons sur cette note positive.

C'est comme ça qu'en plus d'être son médecin personnel, la brune était devenue son scribe. Elle découvre cette nouvelle fonction à mettre peut être sur ses cartes de visite. Et vous savez quoi...* moi je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée... Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l’interlocuteur en face je dirais, le miroir qui vous aide à avancer. Alors ça n’est pas mon cas, comme je disais là, puisque moi au contraire, j’ai pu : et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie... je ne suis qu’amour ! Et finalement, quand beaucoup de gens aujourd’hui me disent « Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ? », et bien je leur réponds très simplement, je leur dis que c’est ce goût de l’amour ce goût donc qui m’a poussé aujourd’hui à entreprendre une construction mécanique, mais demain qui sait ? Peut-être simplement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi...*

Maintenant, elle attend de savoir s'il y a eu retour de courrier. Parce que faut pas oublier qu'elle est femme. Donc curieuse. Ce n'est pas pour rien qu'elle fait aussi des confessions quand il lui reste un peu de temps après tout le reste.

Mais pour l'heure, ce qui vraiment l'intéresse, c'est de savoir s'il voit. Et comment. Et s'il a mal quelque part. Il cligne des yeux, des deux même, le courageux. Et enfin parvient à soulever ses paupières.


Votre description de votre apparence était parfaite. Vous êtes délicieusement vieille, et très, mais alors, très chauve. J'adore. 

Déjà le sourire qu'il affiche est une première réponse. Ses premiers mots viennent la compléter. Et la font rougir aussi, un peu. C'est là qu'elle remercie mentalement la faible lueur de la bougie.

Alors elle rit un peu, puis toussote doucement avant de se reprendre.


On m'avait dit que certains hommes pouvaient aimer les femmes âgées, oui. Mais de là à les trouver délicieuses, je n'imaginais pas ! Votre vue m’inquiète un peu mon cher.

Et pendant qu'ils papotent, elle continue de l'observer. Les pommettes ont repris enfin forme humaine. Le bras toujours en écharpe, immobilisé pour laisser l'os se consolidé. A voir les infimes grimaces qu'il laisse parfois échapper, elle imagine que ses côtes le font toujours souffrir. Le pauvre, pour cela elle n'a d'autres remèdes qu'une tisane apaisante.
Attaqué, lâchement abandonné au bord de la route, mal en point et maintenant soumis au breuvage des plantes. Si ça c'est pas un manque de chance, la Trémouilloise ne sait pas ce que c'est.


Vous êtes plutôt pas mal non plus. Bon, faut aimer les dégradés de couleur, mais je dois reconnaître que ça vous va plutôt bien. Et puis au moins c'est unique. Je n'ai encore rencontré personne qui vous ressemble.

Avec précaution, elle l'aide à s'asseoir plus confortablement pour qu'il puisse dîner quelque chose d'enfin consistant.

Puis elle avance devant lui une lettre encore cachetée.


Dis donc ! Me voilà votre factrice en plus du reste. Je suppose que vous avez besoin d'aide pour la lire ? Méfiez-vous ou vous ne pourrez bientôt plus vous passer de.... mes services !




(* Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre. )
_________________
Maximus_farnezze
Un petit rire, suivi d'un toussotement tout aussi discret. J'avais vu juste, du moins je le crois. Si elle toussote pour un faux compliment je plains celui qui tentera de lui en donner un vrai.

On m'avait dit que certains hommes pouvaient aimer les femmes âgées, oui. Mais de là à les trouver délicieuses, je n'imaginais pas ! Votre vue m’inquiète un peu mon cher.

Bon, j'éclate de rire. Forcément. Et puis ça me fait mal aux côtes, forcément. Ca m'aide à reprendre mon sérieux pour écouter la suite.

Vous êtes plutôt pas mal non plus. Bon, faut aimer les dégradés de couleur, mais je dois reconnaître que ça vous va plutôt bien. Et puis au moins c'est unique. Je n'ai encore rencontré personne qui vous ressemble.

Elle manie bien le compliment caché elle aussi, tiens. Ca me rassure sur l'état de ma gueule, que j'avais plutôt belle et qui retrouvera, qui sait, un peu de son charme d'antan une fois les couleurs diluées.

Ah ça pour ma vue, c'est à vous de vous en inquiéter en effet... Mais allons, vous me décevez. Comment ça, une vieille femme ne peut pas être délicieuse ? Alors me dites vous, tout de go, que si j'épousais une femme, il me faudrait en changer sitôt qu'elle serait vieille ? Qu'un vieillard ne peut trouver son épouse délicieuse ? Voilà qui serait bien triste...

J'ai l'oeil bien ouvert qui pétille de malice, je le sais, parce qu'il faut bien l'avouer je viens de faire preuve de mauvaise foi ; je me doute bien qu'elle parlait d'hommes jeunes aimant les vieilles dames... Enfin d'hommes de mon âge. Plus si jeune, point encore vieux. Mais l'idée me plaît, tiens, que si un jour je devais prendre femme, nos rides se feraient miroir.
Je m'assieds un peu mieux avec son aide, puis désigne la lettre dont elle parle sans toucher encore à mon repas, rongé d'impatience.

Lisez pendant que je mange ? S'il vous plaît..

Citation:
A vous, Maximus Farnezze
De moi, Vittoria Farnezze de Sulignan,
Cher frère,


Comment ne pourrais-je point m'inquiéter avec ce que vous m'annoncez là ? Je suppose que je peux me réconforter de vous savoir entre de bonnes mains pour vous apporter les soins dont vous avez besoin.
Comment vous sentez-vous cependant ? Entre votre courrier et ma réponse, il s'est écoulé quelques jours. Votre bras et vos côtes vous font-ils un peu moins souffrir ? Qui est cette personne qui prend soin de vous afin que je puisse la remercier un jour ? Je crains ne pas connaître le maire de la Trémouille, le comté du Poitou étant une province qui m'est un peu étrangère.

Prenez le temps de votre convalescence. Je souhaite que vous vous remettiez de cette mésaventure, sinon je crains que votre arrivée en France ne soit qu'un mauvais souvenir.

Mes pensées volent jusqu'à vous et vous accompagnent,


Vittoria.


Je l'écoute lire tout en mangeant, et le temps qu'elle finisse j'ai du me forcer à finir. L'inquiétude de Vittoria m'a coupé l'appétit, mais je n'ai pas voulu blesser Ally qui se donne tant de peine pour me faire guérir.

Je ne vous embêterai pas longtemps je l'espère, ma vue et mon bras finiront bien par s'améliorer. Mais oui, si vous vouliez bien écrire pour moi...?


J'attends qu'elle se soit confortablement installée avec de quoi écrire, et prends une grande inspiration avant de commencer. Je force un peu d'engouement dans ma voix, comme si mon ton enjoué pouvait transparaître dans ma lettre à ma petite soeur.

Citation:
A vous, Vittoria Farnezze de Sulignan
De moi, Maximus Farnezze ,
Ma chère soeur,


Oui réconfortez-vous, je vous en prie. Je me sens vraiment mieux. Ma jument préférée fut retrouvée, et je fus porté jusqu'à elle. L'entendre chanter en me retrouvant (il faut que vous l'entendiez, le hennissement de cette magnifique créature, c'est à la fois drôle et touchant) m'a apaisé l'âme. D'après le médicastre, avoir bon esprit hâte la guérison. Mes côtes me font encore un peu souffrir mais mon visage a retrouvé forme humaine, je vois plus clair et à part un bras cassé qui m'empêche de monter à cheval et de vous écrire, je n'ai rien de sérieux. J'ai mal, je ne vais pas vous le cacher, mais ne suis pas inquiet. Mon médicastre se nomme Allydou de Lisaran, Baronne de Maillezais, et je lui transmets vos remerciements. Comme elle est très occupée et écrit pour moi, surtout n'allez pas imaginer des horreurs si mes lettres tardent un peu. Je suis en sécurité.

Ne vous inquiétez pas pour les souvenirs que j'aurais de mon arrivée en France, ils font déjà partie des histoires cocasses du passé que je raconterai dans mes vieux jours. Attaqué parce que mon valet était trop pudique pour se soulager non loin, n'est-ce pas hilarant ? Je vous promets, chère petite sœur, qu'à la seconde où je pourrai monter à cheval, je galoperai vers vous. En attendant, vos lettres me cajolent l'esprit et vous savez ce que le médicastre en pense, alors continuez.

Mes pensées ne vous quittent jamais bien longtemps,

Maximus.


Une fois la lettre dictée, je lève un oeil inquiet vers mon médicastre.


Si vous étiez ma soeur... Cette lettre vous rassurerait-elle un peu ?
_________________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)