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Info:
Il avait disparu sans prévenir, il revient en pensant qu'elle l'a oublié. " C'est long cinq ans, mais pas assez pour oublier du bleu sur du bleu" Suite de "Bleu sur Bleu" -5 ans après

[RP] ***The walking DeaD

Doryen
Rajout Balise. Vous n'aimez pas baliser vos topics selon ce qui et demandé? C'est joli pourtant ca fait tout propre je trouve.{Cat_eyes}


"Il n'y a rien de bon pour toi là bas"

Les mots de l'ancien tournent en boucle dans son esprit depuis l'annonce de son départ, l'ont suivi à travers bois et patelins, le réveillent la nuit quand ils ne l'empêchent pas de dormir le soir, et martèlent le crâne au petit matin comme un lendemain de cuite ou tout ce qui à été ingurgité la veille ne demande qu'à ressortir par la porte d'entrée.
Et encore aujourd'hui, adossé à un arbre et contemplant la cité derrière la fleuve, les mots prononcés des semaines auparavant demeuraient tenace et malheureusement plein d'exactitude.

Seulement...

Les centaines de jours à errer avaient apporté leurs lots de tristesse, de désespoir, de colère, de chagrin et de curiosité, mais n'avaient jamais totalement fait disparaître son envie. Et pourtant à quelques pas de la ville, sa détermination se fait vacillante.

Il mâchouille le brin d'herbe de plus en plus frénétiquement, comme tout ceux qui tentent d’arrêter de fumer ou de mastiquer des herbes pas toutes médicinales. Sale manie entre nous, acquise en sortie de geôle dans des bleds ou même les corbeaux volent sur le dos pour ne pas y voir la misère. Lui qui n'avait jamais vraiment apprécié la pipe... celle qui se fume... était finalement tombé bien plus bas et à défaut d'être sous terre, comme beaucoup l'aurait espéré, s'était noyé une paire de fois dans des alcools invendables car imbuvables pour accompagner des herbes et des champignons que même la nature devait considérer comme hérétique...
C'était pour oublier...
Mouais... Passer autant de temps pour oublier et revenir ici, c'est jouer au papillon de nuit devant une lanterne...

Les érudits vous diront qu'il s'agit de reconstruction
Les plus croyants parleront de résurrection
Mais on s'en fout. A défaut d'avoir oublié, il est tombé dans l'oublie, et l'anonymat n'est elle pas une forme de mort ? Après toutes ces semaine d’errance sans but, après être passé par le désespoir, la geôle, les coups, les drogues, les larmes et le sang, le retour chez lui se faisait évident comme..

"On y va ?

Vous remarquerez que les moment de plénitudes sont toujours interrompu par des gens ayant l’intelligence d'une huître... ou qui aime le son de leur voix, comme si le silence créait en eux la peur de voir leurs quelques neurones se croiser dans leur océan de vide. Parfois même, en s'approchant assez près d'eux, il nous semble entendre les vagues...

- On attend la marée...

Regard circonspect. Pour sûr, le jour ou on fera danser les nigauds, celui là ne fera pas partie de l'orchestre... mais sa loyauté pourrait en inspirer beaucoup.

- On y va mon ami... on y va"

"Il n'y a rien de bon pour toi là bas"

Je sais, se murmure t-il en se dirigeant vers les portes d'Orléans
Doryen
La solitude et l'anonymat vous laisse beaucoup de temps pour réfléchir. certains appellent ça l'introspection, perso ça me file juste la migraine... Mais les images resurgissent à leurs grès, de la flaque de sang à la mare de vomit, dans un enchaînement totalement aléatoire et incohérent... Alors on se demande...

Comment on en est arrivé là ?
Pourquoi les décisions logique du moment sont devenus déraisonnables ?
A quel moment c'est partit en fermentation ?

Et on a beau tendre un doigt accusateur vers le ciel, en invectivant Le Tout Puissant d'avoir inciter la vie à l'écraser, car c'est bien connu, on s'attribue aisément nos victoires mais avons tendances à rejeter nos échecs sur d'autres et en particulier Lui, on finit tôt ou tard par se résoudre à en découdre avec soi même et son passé tumultueux.

Car on ne passe pas d'éventreur de carottes à découpeur de gorges sans raison, les yeux bleus autrefois rieurs regardant le sang s'écouler sur le sol comme un dépressif regardant la pluie tomber.
Puisque on ne devient pas par hasard champion du royaume de natation dans son propre vomit, après avoir développé cette extraordinaire capacité à rentrer dans une taverne par la porte et à s'en faire éjecter par la fenêtre.


Déambulant dans les rues d'Orléans accompagné de son acolyte, les mêmes questions se pressent sans apporter de réponses dignes d'être mises en valeur. Passer les portes de la ville n'avaient pas été aisé en période de loi martiale, surtout en l'absence de laisser passer pour un type considéré comme disparu quand ce n'était pas mort. Heureusement, il restait un peu de son talent de persuasion et de charisme propre à ceux qui... Non, je déconne... Ça lui avait coûté une blinde pour soudoyer ce fumier de garde !

La ville en elle même n'avait pas trop évolué, lui permettant de se repérer facilement sans avoir à suivre Driss comme un chien en manque d'affection.
Driss, son compère de toujours et ancien videur de sa taverne. Grand gaillard un peu pataud et complètement con, parce qu'il faut utiliser le terme juste. Si la bêtise produisait de la lumière, c'est Driss qui éclairerait la Lune chaque nuit... Malgré tout, il l'avait en affection car fort sympathique et de confiance. La loyauté est assez rare pour mériter d'être mise en valeur lorsqu'on la croise... Un peu comme la fidélité, n'est ce pas ?
Driss avait veiller sur sa maison en son absence. Sur son petit pécule également, avec l'assurance de ne jamais taper dedans même en cas de coup dur. Son épée lui avait été rendu, son champs entretenu et nul n'avait saccagé sa boutique... Plus que tout, il lui avait rendu son alliance sans valeur aujourd'hui, pendant désormais autour du coup, attaché à une chaîne métallique.

Manipulant sa bague au travers de sa chemise, il regarde d'un air absent la porte de ce qui était autrefois Leur habitation depuis le trottoir d'en face. Il n'est plus pressé désormais.

"Il n'y a rien de bon pour toi là bas. Tu ne t'en relèveras pas cette fois !"

"Possible... se répond t-il à haute voix.
-Quoi ?
- Rein.. Tas la clé ?

Regard absent de Driss après avoir chercher vainement dans ses poches, sûrement en train de se demander ce qu'il avait bien pu en faire... ou ayant oublié la question ou bout de quelques secondes.
Long soupir sous la capuche qui lui couvre le visage des individus trop curieux.
- Reste ici !"
Après avoir traversé la rue d'un pas assuré, il balance un grand coup de pied dans la porte, dont le bois vole en éclat.
Pratique pour rentrer chez soi !
Qu'importe, il ne compte pas s'éterniser...

Berdol ! Comment on en est arrivé là ??

Le tournant, peut être la geôle..
[/i]
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Doryen
C'est qu'il y a de bien avec la taule, c'est que t'en as vu une, tu les as toutes vu. Bon, perso, par sécurité, j'en ai fait plusieurs. Si jamais vous souhaitez des conseils, je publierai un guide Hachiotte des logis... gratuit... le logis hein, pas le livre ! Les temps sont durs, surtout depuis l'inflation sur le breuvage qui fait tourner la tête et régurgiter en mode bovidé.

Premièrement, on sous estime trop souvent la chaleur humaine qui y règne.
Qui ne rêve pas de cette franche camaraderie entre mâles enfermés ensemble dans des endroits obscurs ? Entre ceux qui veulent partager vos biens, et ceux qui veulent partager votre corps en plus de vos bien, vous sentez naître en vous chaque jour l'amour de votre prochain. Privilège du dernier arrivé.
Inutile de préciser que la fuite est relativement compliqué dans une pièce de cinq mètre carré... du coup, je suis sympa je vais partager avec vous les 3 uniques solutions :
. Avoir de la veine.. M'enfin si t'es là, c'est que jusque là, t'as pas été verni.
. Jouer au gentil patient qui attends son tour chez le proctologue du moment. A noter que les visites seront régulières. C'est un style, faut aimer marcher en canard et chier comme eux.
. Se battre. J'ai pas dit se débattre, hein, ça les excite.... Honneur et Anus seront sauf, un peu moins les côtes, nez et diverses articulations. Ceci dit, c'est avec un sourire béat que vous ramperez dans votre sang en pensant à la splendide journée du lendemain qui ne sera qu'un éternel recommencement. Pareil, faut aimer. Perso, je préfère saigner du front que du fion, après c'est vous qui voyez.

Les plus téméraires iront en parler aux gardiens.. Erreur...

De deux, préférez la cellule au couloir.
Les mecs avec vous derrière les barreaux sont moins dangereux que les types de l'autre côté de la cage. Donnez une matraque à un neuneu consanguin et il s'en servira en souriant de toute sa dent (c'est pas une erreur). Faut savoir que le maton est susceptible.
Tu le regardes, il t'ouvre en deux.
Tu lui parles, il t'ouvre en deux.
Il t'entend, il t'ouvre en deux.
Perso, j'ai compris à la deuxième phalange qu'il ne fallait pas poser les mains sur les barreaux. A ma décharge, je suis pas un génie. Puis entre ceux qui veulent t'ouvrir le crane et ceux qui veulent t'ouvrir le boule, l'ambiance est sacrément festive.

En trois, on exagère beaucoup sur la bouffe.
Alors certes, c'est servi dans une écuelle qui n'a pas connu un évier depuis sa création, et il faut manger avec une cuillère en bois d'un nouveau genre (côté design des geôles), qui est à mi chemin entre la boussole et la passoire.
C'est vrai, le pain qu'on te donne de temps en temps est celui que les poules n'avait pas la force de picorer. D'ailleurs on t'en donne pas beaucoup histoire que tu ne tentes pas de t'évader en creusant un trou dans le mur avec.
Mais honnêtement, le pain et les couverts vont parfaitement avec le repas qui t'es proposé (Ouais, c'est menu, oublies si tu comptais commander à la carte). Si tu trouve le visuel pas terrible, genre lendemain de fête dans la bassine, saches qu'il ne souffre d'aucune comparaison avec son odeur, un fumet irrésistible pour tout les merdologues du continent. Si le royaume à un incroyable talent, pour sûr il est pas dans les cuisines... Bon, faut reconnaître que le but n'est pas de t'inciter à revenir avec toute ta famille pour passer les fêtes.

Du coup, entre les séances de sprint en cellule avec les proctologues, jouer à maton perché, s'occuper à essayer d'esquiver plus de mandales que ce que t'en reçois (pour en donner, faut être level 2), ramper dans son sang ou sa pisse (souvent les deux) et la gastronomie locale, faut reconnaître que tu maigris.

Et enfin, chaque geôle à son barbare.
Entendez par là le type que tout le monde craint, même les débiles à matraques. Le bras long, bien entouré à l'intérieur et soutenu à l'extérieur. Vous le reconnaîtrez aisément à ses signes distinctifs :
Il mange mieux que vous, c'est évident. Ben ouais, fallait être en présidentielle.
Il dort bien la nuit... pendant que toi tu fais ton footing quotidien avec tes copains.
Il connait tout le monde, mais surtout tout le monde le connait.
Il est accompagné de mini barbares. Gros bras, petits cerveaux.
Il est susceptible... tout pareil que les neuneus. Tu le regardes, tu lui parles, etc.. ouverture en deux.

Ne jamais, jamais s'en prendre à ce type.

Bon...

Perso, j'étais là pour ça.
Ben ouais, j'étais pas venu pour les qualités diététiques de l'établissement.
J'étais là pour lui ouvrir la gorge.

Quand tout le monde cherchait à se barrer de cet endroit, moi, dehors, je faisais tout pour y entrer.

Quand je vous dit que je ne suis pas un génie...

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Doryen
Si il à un peu d'appréhension en passant le seuil de son ex porte de sa futur ex maison, il n'en laisse rien paraître. Il en va de même pour la seconde de déception à trouver la maison à l'abandon de tout occupant... Mais après tout, il ne s'attendait à rien, et il n'y a rien... Que demande le peuple ?

Enfin rien... C'est vite dit...
Si Driss à surveillé la maison, de toute évidence il n'a pas fait le ménage...
La poussière y à pris tellement de place que même les araignées doivent crapahuter pour tisser leurs toiles.

Il se rend compte que les années, l'alcool et les herbes ont altéré ses souvenirs. La maison qu'il avait en souvenir n'était en vérité qu'un vaste taudis à étages. Difficile d'imaginer qu'ils avaient vécu ici à trois avec l'impression de toucher du doigt le bonheur. Il secoue la tête, espérant ainsi chasser les spectres d'une vie qui ne lui semble pas lui appartenir. Peut être n'a t-il fait que rêver les bruits d'enfants à l'étage, tandis qu'il lavait les pommes de terres avant de les éplucher. C'est vrai au fond, c'est complètement ridicule...
Difficile de faire la distinction aujourd'hui entre ses souvenirs et ses fantasmes.

Il tapote machinalement son alliance autour du cou, puis explore tranquillement les pièces. Les rares meubles y sont toujours. Le petit potager est décédé depuis fort longtemps, la cheminée n'a plus vu une fumée depuis des semaines, l'escalier lui paraît encore plus dangereux que la bouffe de son ex, mais dans l'ensemble, avec un peu de travail, il pourrait en tirer quelques centaines d'écus.

"Allez mon gros ! hurle t-il. Ramène toi, je vais pas faire les carreaux tout seul...

Il sourit à l'idée qu'il se fait de la tête de Driss, puis devant le regard désespéré de son compagnon d'infortune, il se ravise, lui jette une bourse et l'envoie chercher à boire... Oui, à manger aussi...

Il retire capuche et pardessus, retrousse les manches de sa chemise blanche puis jette ceinturon, épée et fourreau sur la table, levant un nuage de poussière dans un bruit étouffé qui résonne dans la pièce bien trop vide... bien trop vide de meuble... bien trop vide de gens.

Ici, le champs, la boulangerie.
On bazarde. Oyez oyez Orléanais et Orléanaise, c'est les soldes, lachez vos écus. Aujourd'hui on brade...


Après avoir ouvert les fenêtre, il se met en quête d'un balai avant de mettre le pied dans ce qui semble être un gamelle de geôle..

"Berdol, mais qu'est ce que...

Une gamelle !
J'avais un chien ???

Un chien...

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Doryen
Les aboiements le font revenir à la lui, réveillant par là même occasion des douleurs abominables dont il n'a pas le moindre souvenir. Il gémit, faisant naître par la même occasion un nausée qu'il n'aurait de toute manière pas la force d'expulser. Allongé, il peine à lever les paupières... enfin, la paupière, l'autre refusant obstinément de remuer.

"Tu finiras par passer dans l'autre monde, inconscient !

La voix lui parviens comme un chuchotement, mais il y descelle cependant une once de réprobation. Il répondrait bien qu'il n'en à rien à battre de ce que peux bien penser le vieux, mais si jamais il avait la force d'ouvrir la bouche, rien d'autre que du sang et de la bave ne pourrait en sortir. L'ancien le sait très bien et en profite pour déblatérer son éternel laïus sur la futilité de sa quête et la puérilité de ses méthodes.

- Un jour, je ne pourrai... blablabla... rends compte que Vérinia à dû... blablabla..

Dieu bénisse le coma

- blablabla... j'espère que t'as bien compris !

Il émet un hoquet, plus occupé à tenter de faire revenir ses souvenirs de la soirée de la veille à la surface pour se distraire de la douleur qu'occupé à écouter le vieillard.

- Tu m'écoutes ?

Nan, lâche moi !
Il émet un hoquet en guise d'assentiment.

Bon, il avait du passer par la vitre. Ça, c'est acquis.
Mais c'était avant ou après avoir jeté la bouteille sur le tavernier ?
En tout cas, ça devait être après avoir renversé la table sur les trois miliciens qui ne daignaient pas répondre à sa question..
C'était laquelle de taverne ?

- T'as eu ce que tu étais venu chercher au moins ?

Pfff
J'en sais rien.
En tout cas j'ai eu une bonne branlée..
Mais je crois
Et si ce chien pouvait la fermer trente secondes, ça faciliterait quand même énormément son travail de concentration, car c'est bien connu, la vérité est ailleurs.

Soupir appuyé de l'ancien qui se dirige vers la porte de la roulotte. Il fait nuit... encore... Décidément, à force de rater les journées, il finira par se transformer en taupe. En taupe morte, vu l'enchaînement des soirées à la recherche des cibles qu'il s'était donné.

C'est le truc, quand on a rien à perdre.

La porte s'ouvre pour laisser rentrer la jeune Vérinia, portant son sceau d'eau fumante. Petite brune de 11 ans au visage gracieux mais au corps malheureusement ingrat. Elle, le vieux et quelques autres voyagent à travers le royaumes pour distraire sur les places afin de gagner quelques sous. Faut bien le reconnaître, faire marcher un chat sur les pattes de devant est certes compliqué, mais ça ne rapporte pas une épluchure de carotte. Ceci dit, la traversée du royaume avait été facilité par leur compagnie.

Il fait jour ?
Ah ouais...

- Comment ça va aujourd'hui mon petit mercenaire ? lui demande t-elle, lui humectant délicatement le visage avec la serviette humide.
- tjourenvi... plus un marmonnement qu'une véritable réponse.
Et quel pseudo débile, dont elle l'avait affublé dès qu'elle avait compris la véritable raison de son périple à travers le royaume.
- Hum.. Il vaudrait mieux ne pas trop parler. L’œil dégonfle, mais la lèvre et la mâchoire ont besoin de temps. Papy à remis ce qu'il à pu des côtes, mais le coude ne semble pas vouloir dégonfler. Il dit qu'il faudra demander conseil à la prochaine cité.

Pas en mesure de lutter, il opine du chef.
Faut avouer que la stratégie avait pas mal d'inconvénient. Si il était devenu capable d'attendre des heures entières dans l'obscurité, de se faire si discret qu'il en devenait invisible du badaud, il avait besoin pour se sentir encore vivant de cette confrontation musclée.
Les souvenirs refont surface par bribes... Il n'a pas tout perdu. Il tient un nom, lâché à ses oreilles en même temps que des coups de bottes à son torse. Et le type n'est pas près de bouger de là ou il est...

à moins qu'il lui prenne l'envie de s'évader...


_________________
Elcouillon
Ma mère a toujours dit que j’avais pas inventé l’eau chaude, et j’ai toujours cru que c’était une femme intelligente, mais j’ai bien du me rendre à l’évidence une fois que j’ai eu la capacité intellectuelle –d’une huitre, certes, mais capacité quand même- de réfléchir par moi-même. Pourquoi inventer l’eau chaude quand quelqu’un l’a déjà fait pour nous, hein ?

Parce que j’ai peut être pas inventé l’eau chaude, moi, ni l’fil à couper l’beurre, mais j’ai réussi à gagner ma vie sans avoir à montrer mon cul ! Et ça, ma mère ne l’avait pas prévu ! « T’iras pas loin ! » qu’elle disait, m’enfin j’suis quand même allé jusqu’à Orléans, tout seul m’sieurs dames, et sans rien me faire voler sur la route. Ah ça, j’me suis fait brigandé, et j’ai lutté, mais ils m’ont rien volé les charognards, parce que… J’avais rien ! Ahah, vous l’aviez pas vu v’nir celle-ci hein ! Preuve que j’en ai dans l’ciboulot.

A la base, moi, j’suis d’Limoges. Un limougeaud qu’ils disent, mais ça c’était avant. Avant, quand j’picolais tellement que les lendemains de cuite duraient des jours, tellement de jours que c’était tous les jours des lendemains. Après tout, aujourd’hui n’est qu’un lendemain d’un hier hein ! Il se trouve qu’un jour, j’ai croisé la Colombe. Entre nous elle avait rien d’un oiseau, mais elle a refusé de me donner son nom alors.. Déjà qu’la d’moiselle se cachait sous une capuche… J’avais envie d’lui dire, à la donzelle, que d’toutes façons j’connaissais personne ici, vu que j’ai l’alcool perte de mémoire –et que ça m’arrange-, mais la dame avait insisté. Oh c’est qu’elle avait pas l’air d’être une femme à qui on refuse beaucoup de choses. J’vais pas dire qu’elle avait mauvais caractère hein, ni une poigne d’enfer, mais elle avait ce petit je ne sais quoi qui en impose.

Et il se trouve que ce petit je ne sais quoi, c’était une bourse bien remplie, en échange d’un service. Ma mission était simple.


[Quatre ans plus tôt…]


Tu trouveras dans cette enveloppe le plan d’une ville, où tu te rendras dès que j’aurais quitté cette taverne. Tu prendras le premier cheval que tu verras à la sortie, un bourrin blanc avec une tâche noir sur le cul, tu n’peux pas te tromper, il y aura un ruban bleu accroché aux rênes. Sur ce plan, une maison est entourée. Ce n’est pas la plus jolie, ni la plus grande, mais peu t’importe puisque tu n’y mettras pas les pieds. La bourse te servira à payer ton premier mois à l’auberge du village, et tu recevras chaque mois de quoi payer le suivant. Une fois sur place, tu fais ta vie. Tu te maries, tu fais des mioches, j’en ai strictement rien à carrer. Que tu te serves de ce pognon pour picoler, dormir ou baiser ça n’est pas mon problème. Tu n’auras aucun compte à me rendre sinon me signaler TOUTE intrusion dans cette maison.
Je veux connaitre le nom et le prénom du moindre pecno qui osera s’en approcher. Je veux la couleur et la race de chaque clébard qui posera sa bouse dans le jardin. Je veux tout savoir concernant cette bicoque, un oiseau, un nouvel arbre, un écureuil, un voisin curieux, tout.
Tu n’agiras pas, jamais. Tu notes, tu notes et tu notes. Et tu manges des petits pois chaque vendredi.
Personne ne saura que tu le fais. Tu seras discret.

- M’enfin c’pas facile…
Y a rien d’compliqué là dedans, tu observes !
- Oui mais..
Mais ?
-Comment voulez vous que je me mêle dans la masse si je m’appelle Discret ?

Elle avait soupiré, et elle aussi elle m’avait dit que j’avais pas inventé l’eau chaude, bin j’vais vous dire, cette femme avait de la poigne, parce que pour que je comprenne bien, elle avait doublé la mise.


De nos jours

Ma mission était simple, mais je n’avais pas prévu qu’elle durerait aussi longtemps. Mes échanges avec la Colombe s’étaient espacés, sûrement lassée de toujours lire les mêmes listes d’animaux qui venaient lever la patte sur le portillon de la petite maison qui se délabrait jour après jour.
Les semaines étaient passés, les saisons s’étaient enchainées, et pourtant, inlassablement, chaque fin de mois un coursier venait m’apporter mon dû.
Je ne sais pas ce qu’elle attendait de moi, au fond, mais rien ne se passait.

Jusqu’à cette semaine.
Un étrangement crissement s’étaient fait entendre un beau matin, et les volets s’étaient ouverts. La scène semblait irréelle. Quelque chose se tramait et dans mon fort intérieur je savais que c’était ce qu’Elle attendait, pourtant, je n’écrivis pas tout de suite et passait, à la place, de longues heures à observer les allers et venues des deux hommes qui occupaient désormais les lieux.
Je ne me cachais pas, je n’en avais nul besoin, tous les habitants, ici, savaient que je vouais un culte à cette petite maison abandonnée, même…


-Discret ?!
Discret où es tu ?

- Oh je suis là Marcelle, je suis là
- Il est temps de passer à table, nous sommes vendredi !


Nous étions vendredi, et j’allais manger des petits pois.

Allez Ouaf, on rentre !
Doryen
"Tout les médecins vous le dirons : On ne peut pas tomber comme ça sans avoir été poussé" P. Timsit


"N’empêche que si j'étais resté chez moi... Là bas. Pas ici.. L'autre chez moi. ''Vec mes carottes et mes... carottes... Tu sais ? Hé ben j'serai pas là... Ben si j'avais pas suivi l'autre, t'sais... comment s'appelle déjà.. Mais si t'vois de qui j'parle ! L'autre la... Heu... Machin. Celui qu'aime les hommes... Ça va m'revenir.. Ben si j'étais pas allé avec lui et son chef, ben j'me s'rai pas retrouvé à escorté l'autre pour aller j'sais plus ou !

Nouvelle généreuse lampée bu directement au goulot avant de reprendre son monologue en faisant de grands gestes.

- Hé ouais mon gars ! Et du coup, ben j's'rai pas aller tombé dans s'trou pour ach'ter des rats.. des chats... C'était des chats ? Bref ! Ben n'empêche que j'me s'rai faché avec personne. Pis elle m'aurait pas tourné la tête cette s'lope.
Il à beau incliner la bouteille... plus rien n'en sort...
- Et ouais mon gros... J's'rai en train de ramasser des radis là bas. 'Tain, c'tait ou ? Fais pas c'lui qui sait pas ! Tu finis pas ta bouteille ? Il se saisit de la bouteille du solide gaillard, a peine entamée. Faut qu'j'pisse !

Titubant vers ce qui fut autrefois un jardin, il défait ses braies d'une main tandis que l'autre porte la bouteille aux lèvres sous l’œil médusé de Driss
- Fais chier ! T'comprends jamais rien ! Moi j's'rai peinard avec mes radis...

La journée s'était passé dans le calme et la poussière. Driss avait eu l'excellente idée de ramener le coffre laissé quelques années plus tôt dans sa grange. Le coffre et de l'alcool... Ouais, de la bouffe aussi, mais ça on s'en tamponne. Les meubles avaient été sorti, et en se racontant les anecdotes d'antan, ils avaient entrepris de s'attaquer aux menuiseries. Ils en auraient pour plus longtemps que prévu, estimant devoir rester ici une bonne dizaine de jour avant de rendre l'endroit vivable... et vendable...

Driss était extraordinaire. Chaque petit fait sur Orléans de ces dernières années se transformait en histoire d'anthologie. Comme la fois ou il avait courur toute la journée après une poule échappé de sa grange avec que cette dernière aille se suicider dans le fleuve...Il avait aussi appris à écrire son prénom et passait ses journées à en chercher les lettres sur chaque affiche posée sur chaque mur. Les conversations bon enfant étaient entrecoupés d'éclats de rire, et il en fut ainsi pendant la grillade improvisé à base de bœuf sur braise au pieds de chaises, bien loin de dégager un fumet digne du bois de hêtre.
La grillade.. On boit le temps de préparer le feu. Puis on boit en attendant que les flammes s’amenuisent. Puis on remet du bois... parce qu'on était occupé à boire. Alors on boit le temps que... Bref, nul besoin de dessin. Et en terme d'alcool, Driss n'a pas prévu léger. Faut dire que lui boit très peu, du coup il prend n'importe quoi. Ça anesthésie ? C'est de l'alcool.

A son retour à table, il glisse sur les écus éparpillés à même le sol, conséquence d'un coup de pied rageur donné au coffre dont tout le contenu s'était déversés. Il s’étale de tout son long, avec pour seul réflexe de sauver la bouteille. Après s'être relevé en grommelant, il balance un coup de bottes, envoie la monnaie voler à travers le jardin aujourd'hui proche de la brousse.

- 'Tain ! Et m'regarde pas comme ça toi ! Parc'qu'moi, avec... heu... ça... il se saisit d'un restant de carotte crue, puis pointe son ami... j't'ouvre la gorge d'une oreille à l'autre ! T'm'entends ? J't' l'enfonce derrière si profond qu'ça va t'piquer la gorge ! J'ai b'soin d'personne moi ! Ni d'toi, ni d'elle ! J'suis très bien tout seul, b'soin d'personne moi ! Alors...

Alors il vomit.
Puis tombe assis.

- Compris ? B'soin de personne..." marmonne t-il tandis que Driss le prend sur une épaule afin de l'amener dans son lit à l'étage.

Boulasse XXL en perspective... Demain...
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Elcouillon
Je n’ai jamais eu de voisins aussi bruyants, il faut dire aussi que je n’avais pas eu de voisins depuis que j’avais acheté la petite maison qui jouxtait celle que je devais surveiller. Oh parfois j’eu bien l’envie de l’habiter, ce qui aurait été bien plus simple avouons-le. Mais les mois étaient passés et lorsque Marcelle était entré dans ma vie, je n’avais pas osé lui imposer l’idée.

J’avais regardé, mois après mois, le bois de la barrière se délabrer, les copaux bleutés des volets s’éparpiller sur la pelouse qui ressemblait de plus en plus à un champ en friche. Le soir après souper, lorsque sur le perron de mon chez moi je fumais une pipe, j’imaginais ce que devait être cette bicoque « avant », et c’est ce qui m’avait poussé à aller la visiter un jour. J’avais été surpris de ce que j’y avais trouvé. Outre la vaisselle encore sale qui trônait dans l’évier, l’odeur des légumes moisis avait empli la pièce, mêlant leurs pelages à des cadavres de souris, qui s’étaient dit que mourir au milieu d’un tas de bouffe devait être le paradis.
La maison n’avait rien de luxueux, mais elle avait du, un temps, être des plus chaleureuse. A l’étage, se trouvaient deux chambres, dont l’une avait encore le lit défait, un drap dont le bleu passé cherchait à continuer d’exister au milieu de la poussière. La couche semblait avoir été laissé à l’arrache, et la maison toute entière criait que ses occupants avaient du fuir sans préparer leur départ. Un jouet d’enfant semblait s’ennuyer au milieu du couloir qui menait au rez de chaussée. Abandonnée. Cette maison était abandonné, et personne ne semblait vouloir revenir dans cette antre qui jadis, j’en ai la certitude maintenant, y avait mené une vie des plus conventionnelles, avec ses joies et ses peines.
C’est en descendant que j’étais tombé sur ce chien, assis sur le seuil. J’avoue qu’il ne ressemblait pas à grand-chose, mais il avait cette lueur si triste dans le regard, que lorsqu’il avait poussé vers moi ce qui semblait être une écuelle en fer, j’avais décidé de lui donner à manger. Et comme sur son collier était gravé « Ouaf », j’en avais déduit que c’était son nom. Ouaf n’est plus très jeune aujourd’hui, mais je ne saurais expliquer pourquoi, tout comme moi, il regarde cette maison délabrée avec autant de ferveur.
J’avais alors refermé la porte, en me promettant de ne plus jamais y mettre les pieds.


Je n’avais jamais eu de voisins, mais les squatteurs qui désormais étaient devenu les miens ne me disaient rien qui vaille. Le plus petit des deux semblaient faire un concours avec lui-même de l’homme le plus bourré, et je ne saurais dire s’il y a quelque chose à gagner, mais à voir la dévotion du plus grand pour qu’il réussisse, je mettrais ma main à couper que oui.
Malgré tout, ils prenaient soin de rendre cette maison un tantinet vivante, et je ne savais toujours pas si je devais en prévenir la Colombe. Ma solde était arrivée il y a quelques jours, et j’avais encore le temps avant que le coursier ne revienne aux nouvelles. Jusqu’à ce que…


– Discret, claque pas la porte comme ça !
- Non mais c’est une HONTE ! une HONTE ! Comment peut-on faire ÇA !
- Mais ?
- Et ça PUE en plus ! Faire subir ça aux voisins ! Une honte j’te dis Marcelle !
– C’est un gratin de carottes, ça rend aimable et les cuisses roses !
- Ils brûlent les chaises tu m’entends ! Ils Brûlent les chaises ! UNE HONTE ! Un gratin de carottes tu dis , fais donc voir.


Je ne sais pas si ça rend aimable, mais ça adoucit les mœurs, peut être que demain, demain j’irais leur porter du bois de chauffage. Faudrait pas qu’ils attaquent le plan de travail, déjà qu’il a des marques d’usure…
Doryen
La boulasse...

Il avait commencé à boire tardivement. Pendant des dizaines d'années il s'était tenu à l'écart des tavernes et autres festivités qui consistaient invariablement à faire tourner les bouteilles comme d'autres feraient tourner les serviettes. Pas qu'il n'aimait pas une petite cervoise de temps à autre, mais il ne voyait pas d’intérêt à dépenser autant d'argent à vouloir tituber, bégayer et être incompréhensible pour au final tout ressortir par les narines au milieu de la nuit.

La première boulasse, c'était avec elle lors de l'inauguration de la taverne. La seconde après une bagarre dans une ruelle... Puis les choses avaient dégénéré. Pour un cultivateur de navets, regarder un mec se vider de son sang à quelque chose de traumatisant... Parce que je ne vais pas vous jouer de la flûte : c'est pas un guerrier. Oh, pas qu'il soit peureux. Nan, c'est juste pas dans sa nature.

Alors forcément, seul, déboussolé et à faire des trucs par catholiques... il picole doucement.
Oui, on ne se voit pas devenir alcoolo.
Au début, c'est pour oublier. Puis c'est festif. Et convivial.
Au final, il y a toujours une bonne raison.
Puis c'est quotidien, et on trouve ça normal.

Qui n'a pas connu LE verre. Celui qui vous apporte ce moment de plénitude ou tout devient évident, logique, facile, réalisable. Le verre qui semble vous apporter l’omniscience.
Bon, c'est sûr, après ça passe...
Tête qui tourne, trou de mémoire, blagues foireuses ou échange de baffes.

Lui, tout le monde est son ami... puis il a l'alcool joyeux... enfin au début. Un petit :"Hé, t'connais le point commun entre ma femme et mon ch'val ? Ben c'est quelqu'un d'autre qui les monte !" faut bien reconnaître que sa brise la glace.



Il peine à ouvrir les yeux, une fois de plus.. alors il se tourne sur le côte pour constater que l'ex gamelle du chien est en bas de la literie. Viens Ninou, le repas est servi... . Il n'a aucune idée de l'heure, ne se rappelle même plus de ce qu'il à manger, mais vu l'armée de troubadours qui jouent de la timbale dans son crâne... ben il se dit qu'il a du bouffer un truc avarié. Que voulez vous que ce soit d'autre ?
Les draps, bien que poussiéreux, sont demeurés inviolés et les braies sont sèches, victoire... Du coup, petite boulasse : 4/10. On passe les détails de ce qui peut se produire quand la boulasse atteint la moyenne.


Dans sa rêves, il n'y à souvent que des grands yeux bleus qui le fixent. Il lui semble parfois entendre une gamine qui braille, voir régulièrement une grosse paire de sein qui flotte au dessus de sa bouche, et exceptionnellement il est tranquille dans un champs.. Mais invariablement tout finit avec du bleu... et du rouge sang... Alors systématiquement il annonce être perdu... demande pourquoi il retrouve pas son chemin, puis finalement tourne en rond dans dans le noir, les pieds qui barbotent dans de l'eau croupi avec à la main l'épée qui dégouline...
C'est bien fait !
...Il lui arrive de se retrouver en guenille, rampant dans une ruelle obscure et étroite avec pour seul objectif d'atteindre le quignon de pain avant les rats....
Lâche !
...Mais du bleu, toujours du bleu...
Tu ne mérite pas !
... Quand j's'rai grand, j's'rai soldat !
Tu n'es rien ni personne



Faim et Trique
Voilà les deux symptomes qui accompagnent inéluctablement les lendemain de cuites chez le D. Sauf que là, il n'y a rien a grailler en vu et qu'il est seul dans le lit.. Du coup faut se lever, et là il y a deux écoles : Les fous furieux qui sautent du lit, affronte le sol qui tangue et courent vers les chiottes avec une bouteille d'eau, et ceux qui vont mettre à peu près quinze ans à sortir du lit avec cette sensation de porter toute la misère du monde sur les épaules.

Et comme il est plutôt du genre à pinailler pour poser les pieds au sol... ben il se rendort... juste quelques secondes, c'est tout.. le soleil vient juste de se lever non ?, et c'est à la tombée de la nuit qu'il daigne affronter l'escalier.

Pas de miracle. Si la petite souris à rangé les pièces dans le coffre, force est de constater qu'il y a des fringues par terre, des toiles d'araignées dans les angles, des herbes hautes comme des sapins dans le jardin, une porte qui baille comme l'anus de certaines qu'il à connu et... ha si, un fond de bouteille.. Pourquoi s'en priver, c'est pas l'heure de l'apéro ?

Alors quand on toque à la porte qui menace de s'effondrer, c'est l’œil vitreux, la bouteille dans une main et l'épée récupérée sur la table dans l'autre qu'il se dirige dans le couloir en titubant. C'est pas le jour pour le faire chier... d'ailleurs, c'est jamais le jour pour ça depuis quelques années...
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Elcouillon
J’avais décidé d’y aller. Faut bien comprendre que je ne l’aurais pas fait, s’ils n’avaient pas brûlé les chaises, mais y a des bornes de limites à ne pas dépasser, et sacrifier une pauvre chaise qui ne demandait rien en est une.
Moi, j’avais jamais brûlé de chaises, ni même fait aucune autre infamie de ce genre, mais je suis sûre que l’auteur de ce crime aurait pu croupir en prison pendant un bon moment. Ce n’est qu’un saoulain après tout, qui se soucie du sort des saoulains ? Mais moi, je ne dénonce pas, pas toujours quoi... Surtout que ça aurait été une autre maison, je n’aurais pas hésité mais là, si je voulais continuer à toucher ma solde, je n’avais pas intérêt à faire une connerie.

C’est que Marcelle et moi, ça n’a pas été le coup de foudre. Moi, je visais sa sœur, mais elle était déjà mariée à un homme trèèèès intelligent, alors je me suis rabattu sur l’autre. Oh vous savez, dans le noir et à quatre pattes, c’est kif kif bourricot. Sa fesse fait sûrement un peu plus la vague que son aînée mais… Alors pour la séduire la Marcelle, et pour pouvoir manger tous les dimanches midi en compagnie de sa mère et sa sœur et son mari –qui a inventé le fil à couper le beurre, une tronche j’vous dis -, je lui ai fait croire que j’étais un rentier. Comprenez bien que si la Colombe arrêtait de me payer, il faudrait que j’invente un bobard plus gros que la Marcelle.
Alors j’ai fait ce que tout homme aurait fait face à cette menace d’un autre type, j’ai pris mon petit panier, j’y ai mis deux trois bûches pas fendue –parce que je suis Discret mais pas l’Abbé Pierre-, et j’ai traversé la petite route pour aller voir les squatteurs d’en face. Plus précisément LE squatteur, parce que j’ai vu l’autre s’éloigner un peu. L’autre, c’est pas le genre à qui on confie sa sœur si vous voyez ce que je veux dire.
J’étais bien content d’avoir vidé ma vessie quand j’ai entendu grogner après avoir toqué à la porte –je suis toujours Discret, et pas Téméraire-. J’ai juste eu le temps de poser mon panier quand j’ai entendu les pas dégringoler les escaliers, et un étrange boucan ferrailleux –serait-il forgeron - ?
Heureusement pour moi, il n’a pas trouvé la poignée tout de suite.


- Qui c’est ?
Sûrement trop tôt pour répondre « ta mère » hein. Alors –merd’, il a trouvé la poignée-
-C’est, je… Et aussi son épée, double merd’.
- J’te connais pas Pouilleux
-Je vous ai apporté du bois, car d’après mon calcul, vous n’allez pas tenir l’hiver même en brûlant la table et je
- Barre toi, ou c’est pas mes chaises que j’vais cramer
- Non, mais je viens pour …
Pour le bois, regarde là, juste en bas…
– Acheter ?
- Non…
– BARRE TOI POUILLEUX


Je m’étais barré. J’suis Discret mais aussi Froussard… J’avais pas peur de lui hein, mais il avait une épée, c’est à peine si j’ai eu le temps de balbutier «un

–Gardez le panier, c’est du bois lente combustion… Du bois vert quoi.

Cette fois, il me semblait qu’il était temps de faire mon rapport, pas parce que j’ai peur hein, mais parce que je viens d’acquérir un salon de jardin en bois importé des pays chauds…
Alors, le temps pour le couillon d’ingurgiter un énième gratin –de blettes cette fois-, et le voilà à écrire son rapport.





Activité dan la méson. Y son brulait lé chèze.
Et tou tenté pour les fère partir et ossi pour sové la table.
Bocou d’alcaul.
Pa un colosse, azurémen un moloce avec une épé.
Probablemen une petite carentène, ou une trantène bien entamé.
Z’yeux gris ou bleu, mais bouré.
Sanble fété noel, avé mis un boné.


Maintenant digérons, demain, je vois Gisèle chez belle maman.
Doryen
La quarantaine approche.

Tu te regardes et tu vois bien que le temps fait son oeuvre. Les cheveux s'éclaircissent, faut que tu rapproche le vélin pour le lire, les marches d'escaliers sont plus hautes, les pelles plus lourdes et les poignées d'amour sont accrochées à ton corps comme la mairie à l'impôt. Ca me fait penser qu'il faut que je payes les miens... Les années passent, mais la taxe ne prend pas une ride.

Tu regarde plus souvent derrière que devant. Dans les meilleurs moments, quand la fatigue et la brume s'évanouissent pour laisser place à un semblant de lucidité, tu tires le bilan des années écoulées. Argent, amis, femme, sexe, maison, boutique, bagarre... ce qui à fait de toi ce que tu es : un homme.

Perso, je ne vois rien derrière.
J'aimerai bien être le héro de l'histoire.
Celui qui marquera de son empreinte la vie de tout ce qui l'ont entouré.
Celui dont on dira qu'il était le meilleur.
Celui qui réussit, grâce à son audace, son charisme et sa part de chance.
Celui que tout le monde regarde parce que... c'est lui. Tout simplement.

Mais il n'y a pas de gloire pour des mecs qui font pousser des carottes.
Non, la mine et les champs n'auront pas fait de moi ce héros tant convoité.

Nan, je ne suis pas un héro.
Je sais même pas si j'en ai croisé...
De toute manière, ce genre de mec n'aurait sûrement pas eu besoin de moi.
D'ailleurs, même moi je ne me supporterai pas.
Alors du coup, pourquoi je suis là ? Parce que même mourir, c'est trop compliqué... C'est dire le courage...
Il y à bien des moments ou je fonce dans le tas, ou je m'invente une vie accoudé à un bar, une fois la pudeur annihilé par les tournées de prunes, mais... non, je ne suis définitement pas un héro, ne l'ai jamais été et ne le serai jamais.
Pour preuve ? Personne n'oublie un héro. Moi, même mon chien ne me reconnaît pas... Bon, j'en ai pas..

Puis comme il n'y a rien derrière, je sais qu'il n'y aura rien devant.

Comme la plupart des gens, j'aurai traversé la vie comme une ombre, et chaque jour n'a été et ne sera qu'une feuille vierge de plus dans mon livre. Ah c'est sûr, c'est pas jouasse... mais du coup chaque réveil est une sorte de victoire. Un peu comme on pose un pied après l'autre... pour aller nulle part.

Moi, quand je serai grand... je serai.
Et ce sera déjà ça.
Même si ça ne sert à rien.

Y'a pas à chier, l'alcool ça te rend philosophe...



Il y a des mecs qui ont l'art de gâcher la gueule de bois. Le genre à avoir des dents à perdre.. Bon, pas celui là de toute évidence. Qui se pointe chez vous avec une paire de bûche ? Ca mériterait une paire de bouffe ! Surtout que c'est mes chaises, hein ? Qu'est ce que ça peut lui faire ? Je pourrai bien brûler tout le reste de la baraque après tout. C'est la mienne. Le seul truc à sauver serait peut être les draps qui avaient dû me coûter un rein à l'époque dont je n'avais aucun souvenir mis à part un petit "c'était une affaire, un coup en or" entre deux rapports.

J'ai mal à tête, j'ai faim, j'ai soif et j'ai mon petit soldat qui se trouve très à l'étroit dans le froc, alors même en ouvrant bien les narines, peu de chance de sentir la patience. C'est avec la pointe de l'épée qu'il appuie ses phrases, mais il se rend compte en voyant l'autre détaler qu'il aurait pu tout aussi bien péter un peu fort pour le faire déguerpir.

"Il n'y a que des gogols dans ce bled ?"

Il regarde la panier laissé sur le seuil... Pas un mauvais bougre à priori, mais déjà au courant de la soirée de la veille. Là depuis moins d'une journée et les voisins se pointent... Il suit du coin de l’œil le bouseux s'enfuir jusqu'à la porte d'en face. Il claque la porte du pied, le regrette aussi tôt en la voyant tomber par terre...

C'est Driss qui rentrera le panier, laissé sur l'entrée, quelques heures plus tard :
"T'as une sale gueule.
- Ouais, mais moi c'est passager...
- Y'avait ça d'vant. T'as enlevé la porte ?
- Ouais, ça ventile. Pose ça. C'est un type qui habite en face apparemment... Je peux bien brûler ma table si ça m'chante !
- Mouais... il passe ses journées assis à r'garder... Y'a que quand sa grosse elle l’appelle pour manger qu'il s'casse.. Y'a une fois ou j'passais il r'gardait par la f'nêtre, genre il achète alors qu'le gars il travaille jamais.. Mon avis, il est complèt'ment..
- Quoi ? Ca tourne tout autour... Quand il y a un doute, c'est qu'il n'y a pas de doute. Vas y !
- Quoi faire ?
- Lui ramener son panier ! Va m'le chercher imbécile !"

S'être donné autant de mal pour disparaître... Personne ne peut plus lui en vouloir, il à fait le ménage. Il est mort, exilé, disparu. Personne...
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Doryen
Si moi je suis loin d'être un héro, Driss, c'est ... une bouse. Le genre nigaud, qui ne sait ni lire ni écrire, hormis son nom... m'enfin... quand il ne l'écrit pas à l'envers... Sûr, c'est pas une lumière. Mais comme toute les bouses, vaut mieux éviter de mettre les pieds dedans. Parce que Driss, en plus de sentir mauvais et de s'accrocher, il fait mal. Ouais, pas un génie, mais foutrement balaise.

Il grandi sans famille, sans toit ni amour.
Il s'est fait seul, errant avant même que l'errance ne soit devenu une mode.
Il poussé dans la rue, et comme toutes les mauvaises herbes qui racinent dans le béton, il est coriace.
Ce serait peu dire que c'est un teigneux, souffrant d'une sorte de témérité pathologique. Ça pourrait être du courage. Dans son cas, c'est juste de l'inconscience.
Driss est un colosse. Une montagne, trop idiot pour avoir peur, trop imbécile pour profiter de sa force et pas assez ingénieux pour tirer profit de sa capacité non négligeable à ne rien comprendre et s'en battre de tout.

Driss, c'est mon neuneu. Il m'arrive de le penser de beaucoup, mais dans son cas c'est affectueux... enfin... en général... Il y a bien des fois ou si j'avais pu l'égorger...
Mais plus que tout, c'est un ami.
J’exècre habituellement les amis, la famille et l'amour... tout ce petit monde n'est présent tant que tu leur est utile. Pour un service, pour de l'argent, pour tout et n'importe quoi tant que c'et pour eux.

Lui, c'est tout autre.
Je sais que c'est lui qui à débarrassé le cadavre dans la ruelle quatre années auparavant. Je sais qu'il gardera mon or sans jamais y touché. Je lui confierai ma femme à poil, mais bon c'est comme le chien, j'en ai pas, sans qu'il ne lui traverse l'esprit de se la retourner sur un coin de table.
J'ai une confiance absolu, pour que je sois encore capable d'en attribuer.
Plus que tout, il ne me reste que lui, là ou j'ai fui tout ceux qui avaient daigné rester.
Je gueule, parfois. Je m'énerve, souvent.
Mais on peut dire que je l'aime beaucoup.
Pour sa loyauté.
Pour sa sombre innocence.
Pour sa crédulité.
Pour sa psychopathie.
Pour être là.
Pour être lui.

Bien sûr, je ne le lui dirai jamais... De toute manière, quand on fait des phrases de plus de trois mots, il saigne du nez...

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Elcouillon
J’en étais où moi ? Ah oui, Gisèle.

La porrrteeuh, put’ain qu’est ce que ta mère a fait au bon Dieu pour t’filer l’nom d’une qualité que t’es pas fichu de mettre en pratique ? C’est dingue ça, moi qui suis une femme dévouée, on m’colle dans les pattes un crétin pareil, et c’est pas parcque tu m’as acheté…

Faites pas attention, ça fait trois ans qu’on est marié, c’est sûrement ça dont m’a parlé le Bègue Védère*, parait qu’au bout de trois ans, Madame a besoin de s’exprimer, et Monsieur doit juste écouter. Tout est dans le hochement de tête et dans le « pardon » qu’on énonce quand le débit s’apaise.
Reprenons à Gisèle. Sa petite bouche en cul de poule, la douceur de l’écrin. Ses grands yeux marron qui crient braguette et ses seins pareils à deux petites pommes. Parfois, entre le fromage et le dessert, je me surprends à être un petit ver qui en boufferait la chaire. *soupir*, Ah Gisèle. C’est simple rien que d’énoncer son prénom, j’en ai le soldat au garde à vous, mais un regard à Marcelle suffit généralement pour le mettre seulement en garde à vue. Elle n’y touche plus trop au soldat, à croire qu’elle est devenue militante pour la paix dans le monde, sauf que le monde commence dans mon calfouette.
Nous sommes, avec le temps, devenu des professionnels de l’armistice, au point de ne même plus s’engueuler par peur de la réconciliation. On n’aura même pas eu l’temps de faire un enfant, même si j’ai longtemps cru qu’elle portait la vie avec grâce, sauf qu’elle était seulement grasses envies. Y a pas à chier, l’orthographe c’est important.


Et je vais ENCORE devoir rattraper tes erreurs, je vais aller leur acheter des pâtisseries, et j’envoie la lettre à ta grand tante en passant, j’en aurais pour un moment, profites de ce temps pour réfléchir à tes erreurs !

J’avais quand même levé le pouce, signe que le message était passé, mais lorsqu’une fois sur le perron je l’avais entendue dire
Et maintenant c’est la porte, bah ça va encore sentir bon Rentre le linge !


Je me suis vraiment demandé comment finirait cette histoire de voisin. J’étais peut être passé à côté de plusieurs cheminées, ou bien ils avaient froid, ou bien ils étaient malade ou..oh un nougat ! Je me suis vraiment demandé, mais pas longtemps, quand je pense trop je suis en surchauffe et j’ai un besoin de nourriture, la preuve, RIP nougat.
Puis la porte avait tremblé, et s’était ouverte sur une ombre gigantesque. Plus haute que large – ce n’était donc pas Marcelle qui de toute façon devait être en pleine dégustation crémeuse-.
Bin j’peux vous dire que j’ai jamais réfléchi aussi vite de ma vie, j’ai sauté sur mes jambes et je me suis mis au garde à vous –mais pas le même que le soldat hein-


OH bonjour, noble voisin, que me vaut l’honneur de votre visite ? A voir le panier, je compris qu’il le ramenait –j’aurais vraiment pu inventer l’eau chaude- Et je m’approcha donc pour le reprendre même si j’avoue, j’aurais préféré qu’il le pose et le pousse du bout du pied.
Ah.. Heu… Merci, le bois vous a plu ?Pourquoi tu t’approches ?
Oui ? Bien ? J’en ai d’autre Recule !
Dans la remise, un peu aussi, il est plus sec, mais surtout derrière la maison c’est… Baisse ta maiiiiiin !

J’aurais pas l’occasion de dire plus de chose, d’une main il m’attrapa par l’oreille et me fit traverser la route avec la douce impression de ne pas toucher le sol. De l’autre il me semblait le voir s’essuyer le nez.


Oh moi aussi j’saigne du nez quand il fait ch…aïeurebonjour monsieur J’avais été lâché au sol avec la même délicatesse qu’une chaussette sale sur le tapis de la salle d’eau…



* Horrible allusion à l’auteur de « l’Amour dure trois ans »
Doryen
"Prend une chaise...

Il pousse une des dernières chaises du pied, en direction de l'avorton au sol. Il faudra que Driss "aide" l'invité pour poser son séant sur ce qui avait dû lui coûter un oeil à l'époque... Une affaire en or sûrement, comme tout le reste... Les quelques balbutiements n'y changent rien, il est maintenu sur la chaise, la main de Driss fermement ancrée sur l'épaule du pauvre ramasseur de bois.

Voix douce et calme. Posture désinvolte et regard bienveillant.
" Salut voisin... Je n'ai pas pris le temps de te remercier. C'est une charmante attention que de m'avoir porter du bois afin de pouvoir sauver mes meubles d'une horrible mort par le feu dans l'unique but de satisfaire ma faim par de la viande cuite. Mais vois tu... Au delà de ma gratitude... Je suis surpris de tant de prévenance. Tu comprends ?

Fermement ancré par le goliath, seul les fesses dandinent... et rien dans le regard apeuré ne montre signe d'une quelconque compréhension de quoi que ce soit.

- Tu sais, j'ai rien contre toi. Je ne te connais pas et tu m'as rien fait. Tu as l'air d'être extrêmement sympathique et je suis sûr que tu ne penses jamais à mal.

La poigne de Driss se raffermit au fur et à mesure que la voix du D s'adoucit.

- Mais vois tu... Comment dire... Autant de prévenance me souci.

Pas sûr que le type assis comprenne quoi que ce soit, mais la forme est parfois aussi importante que le fond.

- On va faire un jeu. Vois tu, j'ai des questions à poser. Et toi, des réponses à donner. Si la réponse ne me plaît pas ou que je sens que tu me ments, mon ami se fera une joie de te mettre une bonne torgnole, tu comprends ?

C'est à ce moment que Driss fait tomber sa main libre sur la joue du pauvre voisin, sous loeil médusé de l'ex DD

- C'tait pour vérifié qu'ça marche !

Soupir... C'est pas facile tout les jours...

- T'as compris les règles ?

Une réponse compulsive se fait mais il s'en moque.. C'est un neuneu et faut que ça aille vite.

- La ferme ! Je vais poser des questions et tu vas répondre. Parce qu'après les baffes, je vais te montrer des jeux appris en geôle. Tu connais ?

Esquisse de réponse

LA FERME !! J'vais t'arracher les doigts les uns après les autres, te les faire bouffer. Je casserai phalanges après phalanges et si ça ne suffit pas, j'irai chercher la dinde qui te sert de donzelle pour lui faire bouffer chacune de tes 'tains dents qui pendent, ton entre jambe découpé et des p'tits bouts de joues ou de bides.... Tu vas pleurer, souffrir, hurler... Mais crois moi, tu vas pas crever.

La voix se radoucit, la lame de la dague s'abaisse.

- Alors, dis moi... tu veux parler ou jouer à mon jeu ?
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Elcouillon
Que le couillon qu’a dit qu’après trente ans il s’passait plus rien dans une vie s’annonce, parce que j’aurais deux trois trucs à lui dire. Parce qu’il semblerait que mes voisins mettent ma certitude à mal.
Parait que les carottes ça rend aimable, que les femmes enceintes mangent des fraises et que l’alcool rend fou. Jusque là, on est d’accord.
Parait que dans le cochon tout est bon, que les borgnes n’ont qu’un œil et que les catins sont payantes. Jusque là, c’est toujours bon.
Mais du coup, qu’est ce qu’on fait de la tirade du prêtre qu’a dit « aime ton voisin, apporte lui du pain ? », parce que j’ai l’impression qu’on tente de me la faire à l’envers là, à moins que…
Ton PROCHAIN, put’ain, j’suis con, pas ton voisin, ton prochain …

Tout s’explique !
Tout, même les règles d’un jeu auquel j’ignore si j’ai réellement envie de participer. Est-ce que je peux me coucher ? Ou échanger ma place avec quelqu’un d’autre ? On joue aux chaises musicales, sauf qu’on est déjà au dernier round, y a plus qu’une chaise et plus de musique et…

Et je suis assis.
Et je suis dans la merd’.
Et je tente quand même d’en sortir, on sait jamais, des fois qu’ils me laisseraient partir si je m’excuse…


Je m’ex.. Ok… Donc quand on s’excuse, ça fait mal à l’épaule. Moi je voulais juste m’excuser d’avoir été prévenant, tu sais mec, j’ai trois années de mariage dans l’cul, alors je sais très bien QUAND c’est le moment et là c’est le moment…
Et bim, un revers, c’est que le Colosse a la main qui le démange et prends visiblement ma joue pour un grattoir. C’est ça qu’elle aurait du aller chercher Marcelle...


- C’tait pour vérifié qu’ça marche ! Et visiblement ça marche…Ça ne fait pas que marcher d’ailleurs, ça pique aussi.

- T’as compris les règles ?
- Ououououi…
Le temps de fermer les yeux mais la seconde torgnole n’arrive pas, j’aurais donc pas totalement compris les règles ?
- La ferme ! Je vais poser des questions et tu vas répondre. Parce qu'après les baffes, je vais te montrer des jeux appris en geôle. Tu connais ?
J’ai jamais vraim..

LA FERME !! J'vais t'arracher les doigts les uns après les autres, te les faire bouffer. Je casserai phalanges après phalanges et si ça ne suffit pas, j'irai chercher la dinde qui te sert de donzelle pour lui faire bouffer chacune de tes 'tains dents qui pendent, ton entre jambe découpé et des p'tits bouts de joues ou de bides.... Tu vas pleurer, souffrir, hurler... Mais crois moi, tu vas pas crever.
Oui mais c’est vrai, je suis jamais allé en geôle, j’sais pas à quoi ils jouent moi ! Et ma vessie se prend pour un ballon de baudruche en plein soleil… J’suis pas sûre de tenir les gars, laissez moi là… abandonnez moi… j’vous rejoindrais…pas.
L’avantage c’est que je vais pas crever, et que demain, j’serais donc vivant, mais… C’est trop tard pour hurler Marcelle ?
J’aimerai bien lui dire que c’est un beau couteau qu’il a là, un beau couteau, une belle chaise, une belle maison, un bon compagnon et même un supeeeerbe bonnet de noel. Un peu en avance, certes, mais un superbe bonnet quand même..
Alors quand il me demande si je veux parler ou jouer à son jeu, autrement dit « me faire péter les doigts et/ou obliger Marcelle à manger mes dents », ou « jouer à son jeu », et bien c’est tout naturellement que j’hoche la tête. J’aimerais pas dire oui, et me prendre encore une raclée. Mais ce hochement de tête est un grand « oui », oui, jouons, j’ai presque hâte, je connais les rêgles maintenant alors je devrais m’en sortir…
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