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[RP] Grand Salon -Accueil et brèves rencontres

Flav


Le cœur de l’Aphrodite, son vaste et somptueux salon, s’offre désormais à vous avec ses serviteurs aussi efficaces que discrets. Devant vous, se fondent dans le riche décor de petites tables carrées à un pied, en marbre ou en bois ouvragé, autours desquelles s'étalent des sièges à assises de velours, des coussins en soie et des causeuses où quelques hommes galants et femmes galantes vénales vous lorgnent et vous toisent sous la chaleur de l’âtre et la douce mélodie du luth. Vous êtes leur gagne-pain, leur raison d’exister ici lieu et sous leurs attentions délicates et parfois directes, vous succomberez aisément pour mieux vous laisser envahir par leur beauté, la douceur de leur peau et la chaleur de leurs cuisses. Ainsi pris au piège par ces pécheurs et pécheresses habiles au caractère unique, vous vous retrouverez damné dans l’univers de leur choix.

Citation:
[Pensez à baliser vos interventions pour que chacun s'y retrouve en indiquant en en-tête le moment et éventuellement à qui vous vous adressez ou si vous êtes seul(e)...
Seuls les membres, les invités et les employés peuvent poster dans ce grand salon, ceci afin de respecter la cohérence de l'établissement dans lequel on ne rentre pas sans montrer patte blanche.  Pour tout jeu de milice, malfrats, voleurs... passer par le topic Annonce [HRP] Questions et organisation. ]

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Amelliane
[Avec Mary-Lisa ]

Cela avait fait un petit moment déjà que les deux demoiselles en avaient parlé puis à force d'en parler il fallait agir surtout qu'en plus la brunette était tout aussi libre que son amie Mary, enfin à son grand regret car l'absence du brun à ces côtés la rongeait bien plus qu'elle ne voulait laissé paraître, l'alcool et tout les autres vices lui semblaient la meilleur solution pour combler le manque. Hélas rien n'y faisait elle éprouvait toujours se vide.

Aux grands maux les grands remèdes et quel meilleur remède que d'aller se divertir par le plus pervers des péchés. Et pour cela il fallait se rendre à Paris, la ville aux multiples facettes, ce n'était pas la première fois que la nobliote s'y rendait mais ce quartier ci lui était totalement inconnu.

Cependant trouver l'Aphrodite n'était guère difficile, de part sa réputation puis tout ce sait et se trouve dans cette grande ville .. il fallait faire attention de ne pas tomber dans les mauvais endroits, surtout pour des nobles.

Enfin à l'Aphro, nul besoin d'armes mais seulement d'une bourse bien remplie.

Une fois que la porte d'entrée fût passé, Amelliane laissa parcourir son regard de toute part. C'était la première fois ou elle mettait les pieds dans un établissement comme celui ci.

L'atmosphère était feutrer, calme et volupté. La demoiselle se tourna du côté de Mary et lui dit en souriant :


- Alors impatiente ou intimidée, hmm ?

Son regard s'illumina quand elle repensa à la conversation qu'elles avaient eu un soir. Puis d'un ton plus bas elle ne pût s'empêcher de lui glisser : à quelle sauce va-t-on se faire manger selon toi ?
_________________
Mary_lisa.
[A l'entrée avec Amelliane, en attente de... qui le souhaite. ]

L’Aphrodite. Bordel qui se disait « Club privé » mais qui dans l’esprit de la Normande restait tout de même Bordel. Lieu où elle avait toujours refusé obstinément d’y mettre un pied. Autant pouvait-elle se complaire sans complexe au Pacte d’Orphée, autant cet établissement avait toujours eu ce rejet inexplicable. C’était en quelque sorte sa barrière. Jusqu’à aujourd’hui. Barrière il n’y avait plus. Des chutes, elle en avait toujours eu, chaque fois elle avait réussit à trouver une branche à laquelle se raccrocher pour maintenir sa tête hors de l’eau quand bien même son corps entier se noyait. Mais à présent, chaque dernière branche avait cédé, plus rien ne la retenait, elle était en totale immersion. Les seules dernières personnes qui connaissaient la profondeur de son mal l’avaient abandonnée elles aussi. Alors la suite était de toute logique, elle fonçait tête baissé vers un peu plus d’autodestruction.

Si c’était la Comtesse ou Mary-Lisa qui était de sortie, on ne saurait le dire. Plus elle s’enfonçait, plus son dédoublement de personnalité devenait impossible à maitriser. Les deux parties d’elle même se confondaient, s’assemblaient, pour créer une troisième entité. Et sur cette dernière, elle n’avait aucun contrôle. Dans la vesture et l’attitude elle avait tout de Geneviève la Comtesse, mais avec la fougue et l’absence de limite de Mary. Un mélange douteux et encore jamais exploité qui la perdait plus encore.

Si elle avait toujours refusé de s’y présenter, c’est étrangement sans hésitation aucune qu’elle s’appropria les lieux. A peine entrée elle se laissa totalement happée par l’atmosphère des lieux. Elle devait bien l’avouer, ce n’était en rien ce qu’elle avait imaginé. Dans son esprit un bordel serait sale, désordonné, avait des actes un peu douteux dans les quatre coins de la pièce. Il n’en était rien. Autour d’elle uniquement Luxe et volupté. Totalement ce qu’elle aimait.
Elle suivit à la lettre les indications et comme si elle était une grande habituée des lieux se dirigeant vers l’accueil pour s’y présenter comme souhaité en y entrainant Amel.

« - Nulle intimidation Amel, je ne vais pas commencer aujourd’hui à jouer les vierges effarouchés. Je dirais plutôt que je suis… curieuse. »

Curieuse, pour ne pas dire excité à l’idée de fouler ce sol qu’elle s’était interdit. Elle s’approcha donc du premier employé pour décliner leur identité et faire valeur leur récent droit d’entrée.

« - Bonsoir, nous sommes Amelliane de Réaumont kado'ch et Geneviève de Sevillano, nous sommes inscrites dans votre établissement depuis peu. Nous sommes encore… Novice de votre fonctionnement serait-il possible de nous guider ? »

Bon clairement même si elle ne refuserait pas une visite guidée, c’était plutôt la rencontre avec les galants qui l’intéressait. Car non, elle ne comptait pas être mangé comme le laissait entendre son amie, ce soir, c’était elle qui chassait. C’est ce qu’elle clarifia en glissant son bras sous celui de la brune en se penchant à son oreille.

« - Demande toi plutôt ce que tu veux manger ce soir. »

On peut peut-être penser qu’elle était bien naïve, ce qui n’était pas sans vérité. Après tout, les galants avaient bien l’habitude de séduire la clientèle, alors sans doute serait-elle plus proie que chasseur, mais pour l’heure elle préférait s’en persuader.
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Lucas.
La porte de la Décadente s’ouvrit, laissant passer une ombre blonde. Tête baissée, les cheveux déliés lui tombant sur les épaules, Lucas Dentraigues s’apprêtait à remonter les escaliers vers sa chambre privée lorsque son regard fut attiré par une présence féminine inhabituelle à l’entrée de l’établissement. En face d’elle, Justine s’enquerrait de leurs desideratas. Justine? A l’entrée? Pour accueillir des visiteuses? Il faudrait qu’il en parle à Flav quand il le verrait: si Justine se devait de jouer les majordomes, Il manquait manifestement de personnel à l’Aphrodite. Et si le Dentraigues n’avait rien à dire sur la qualité et l’entretien de la literie, en revanche le jeune et jolie rousse n’avait pas du tout les compétences requises pour accueillir de la visise de qualité.

De la poche de son pourpoint de couleur crème parcouru de mince fils d’argent, Lucas sortit un ruban de velours noir et l’enroula entre ses doigts. Ses chaussures noires à boucles claquaient contre le sol carrelé de l’Aphrodite alors qu’il se dirigeait vers les nouvelles venues. Arrivé à leur hauteur, il tapota trois fois sur l’épaule de Justine. Celle-ci interrompit son discours, se retourna vers le galant, délivra un sourire de circonstances. Il fallut simplement un hochement de tête au Maître pour que la rousse soubrette comprenne que sa présence n’était plus requise. Le galant attendit cependant que celle-ci soit hors de portée de voix avant de reprendre la parole, se contenant d’observer ses interlocutrices, les mains croisées dans le dos. L’homme se méfiait toujours autant de la soubrette depuis le jour où il pensait l’avoir surprise à écouter à sa porte. Depuis, il n’avait jamais pu la prendre en flagrant-délit et rien dans le comportement de la jeune fille permettait à l’ex-avocat de penser qu’il avait eu tort de la soupçonner.

Enfin, Il se courba devant l’une, puis l’autre. gratifiant leur venue d’un baise-main à la Dentraigues, mélange d’approche protocolaire et d’une touche plus personnelle qui entretenait l’ambiguïté quand à son geste. Les brumeux croisèrent tour à tour le regard de l’une et de l’autre, s’y accrochant un instant avant de céder le terrain.


- Mes dames, soyez toutes les deux les bienvenues à l’Aphrodite. Je me nomme Lucas Dentraigues mais ici, tout le monde m’appelle Maître, de la servante de bas d’étage au directeur du second palier. Puis-je avoir l’honneur de connaître vos patronymes…ou à défaut vos pseudonymes? Il s’avère que certains de nos membres préfèrent l’intimité d’un nom d’emprunt et le respect de la vie privée est l’une de nos préoccupations fondamentales.

D’un large mouvement de la main, il les invita à entrer dans le grand salon. Il trouvait que l’entrée ne permettait pas le déroulé d’une touche plus personnelle. Sur l’étagère au dessus du petit fauteuil, à côté de la gamme de parfums créés pour lui par la Lyre d’Eurydice, s’étalait en lettres d’or sur un parchemin de qualité le menu du Maître. Il s’empara de deux spécimen qu’il cala sous son bras. La bienséance ne lui permettait pas de s’assurer que ces dames étaient bien membres de l’établissement. Si cela n’était pas le cas, il serait encore temps plus tard de les faire jeter dehors sans autre forme de procès par le service d’ordre du pacte d’Orphée.

- Alors dites-moi mes dames, Quels sont les délices de l’Aphrodite qui sont su vous convaincre de venir visiter le parangon du bon gout et du luxe du tout Paris?

Il déposa sur la table basse du grand salon les deux menus, prenant bien soit dans la manière de faire qu’elles les remarquèrent.

- Nous avons les vins les plus somptueux de Paris. Il parait que même le sommelier du Louvre nous envie. A moins que vous ne soyez plus attirées par les gourmandises de notre chef de cuisine? La façon dont il cuisine la lotte est tout simplement décadente.

Il s’approcha de la blonde et lui tendit le ruban de velours noir qui jusqu’alors s’enroulait entre ses doigts. S’agenouillant devant elle, il baissa la tête vers le sol, dégagea sa nuque ramenant ses cheveux dans sa main.

- Pourriez-vous m’aider je vous prie à les attacher en catogan?

Puis il poursuivit sa présentation.

- A moins que cela ne soit l’excellence de nos bains qui vous ait tenté? La détente orchestrée par les mains du meilleur masseur au nord de la Loire? Ou encore l’interdit d’une soirée enfumée?

Toujours à genoux, il constata que sa main droite portait encore des tâches d’encre sur les paumes des doigts. Sans se départir de son habituelle assurance et de sa maîtrise maladive sur les évènements, il enchaina en croisant le regard de la brune.

- Les mains des musiciens sont fins et délicats, ceux des paysans sont marqués par la terre qu’ils labourent. Ceux des avocats eux le sont par l’encre de la plume qu’ils manient à longueur de journée.

Dieu seul savait ce que Lucas Dentraigues venait de faire dans la Décadente avec une plume et un peu d’encre pour avoir le bout des doigts ainsi tâchés.
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Amelliane
Amelliane pencha légèrement la tête sur le côté quand Mary lui murmura quelques mots. Alors la nobliote lui répondit en affichant un petit air amusé : ce que je veux manger et bien tout dépend de ce qui pourra m'ouvrir l’appétit.

Cela va de soit, même si il parait que l'appétit vient en mangeant. La demoiselle n'était pas trop difficile en matière de mets enfin il fallait que le plat soit appétissant aussi. Elle espérait juste ne pas le croiser ici sans doute que son regard qui se baladait dans chaque recoin la trahissait, seule la blondinette devinerait.

Alors qu'elles discutaient sur les divers menus qu'elles pourraient s'offrir un homme assez élégant vient les accueillir. Un petit sourire se dessina sur son visage en écoutant sa description.


- Merci pour votre accueil, voici mon amie Mary et quand à moi je suis Amelliane.

Oui bon la brune venait de prendre les devants en espérant que sa comparse en matière de bêtise ne lui en tienne compte. Suite à l'invitation de Lucas, Amelliane entra dans le grand salon en gardant sa chère Mary près d'elle dans le genre 'tu as voulu on y est à présent".

Son regard fût attiré par les menus qui venaient d'être déposé sur une table. Elle y prêta plus attention plus tard.

La demoiselle se mit à sourire en l'entendant énumérer toutes les divertissements qu'il y pouvait se trouver dans cette antre. Elle regarda Mary et d'un air entendu elle dit :


- Et bien je pense que nous sommes toutes deux friandes de bon vins. Après je ne vais pas vous mentir que ce n'est pas pour cela que nous sommes ici.

Tout en tapotant du bout du doigt ses lèvres, son regard se posa sur Mary qui pour l'instant soit était concentrer pour faire un beau nœud avec le ruban ou réfléchissait à quel tentation elle aimerait goûter.

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Mary_lisa.
Une jeune rousse tentait de leur faire la présentation des lieux quand un homme la congédia sans ménagement aucun. Sourcil froncés, sourire en coin, deux émotions, deux personnalités. Sur ce simple constat on pouvait déjà remarquer la complexité de la femme. Mary-Lisa adorait la fermeté des hommes, leur assurance et leur inflexibilité comme le laisser présager le blond. Geneviève détestait qu’un homme puisse ainsi congédier aussi facilement une femme, qu’elles dussent leur obéir par simple supériorité de sexe. C’était habituellement facile de réagir car quand l’une était présente, l’autre s’éclipsait. Mais à présent qu’elle n’avait plus main mise sur son dédoublement de personnalité, les deux se confondaient, si bien qu’un constant mélange d’émotions et de ressentit l’affligeait. Alors, si ce premier galant attirait son attention ou non, pour l’heure nul ne saurait le dire.

Quoi qu’il en soit ses azurs vifs s’activaient pour l’heure à détailler leur interlocuteur sous toutes les coutures. Dans un environnement où tout lui était inconnu elle avait toujours tendance à vouloir reprendre le monopole du contrôle, s’approprier des détails et les rendre plus personnels. Etre une maniaque du contrôle c’était dans ses gênes. Son père lui avait transmit ce virus et si elle l’avait détesté chez son paternel, aujourd’hui alors qu’elle ne cessait de tester ces limites, être atteinte du même mal lui permettait de garder pied. Ainsi, silencieusement alors qu’en grand habitué le galant s’adonnait à un accueil des plus courtois, elle essaya de repérer quelques brèche dans sa représentation assurément préparé pour y trouver quelques détails plus personnels. Elle s’arrêta donc quelques minutes sur sa chevelure, qui disons-le, l’intriguait. Elle avait un faible pour les chevelures longues et désordonné, sans doute trop habitué aux sages coiffes de la noblesse. Sa chevelure négligemment tombante sur ses épaules, contrastait savamment avec son maintient, sa prestance, et son savoir-vivre qui avait jusqu’alors tout de très carré et organisé. Sans doute était-ce préparé cela aussi, quoi qu’il en soit cela suffit à mettre fin à son froncement de sourcil avant qu’une ride ne s’y creuse.

Si elle écoutait jusqu’alors plutôt distraitement, préférant accorder plus d’importance aux gestes qu’aux paroles, c’est la voix de son amie qui la ramena à la réalité. Pour l’heure elle ne pouvait se contenter d’observer les corps interagir, bien qu’ils puissent être bien plus parlant et porteur de vérité que les mots. Alors elle n’eut d’autre choix que de se contraindre à la bienséance. Pour l’heure.

« - Effectivement, je me nomme Mary-Lisa. Pour l’instant, c’est un plaisir… Maitre. Nous apprécions votre accueil. »

Pour l’instant oui. Une chose ne dénotait pas dans chacune de ses personnalités, elle n’était jamais totalement « ravie » ou « enchantée » de rencontrer quelqu’un. Déjà, longtemps elle n’avait pas appréciée la compagnie des gens, des hommes plus particulièrement. Alors faire des rencontres était à l’origine plus une corvée qu’un plaisir. Si avec le temps son vin c’était adoucit, elle n’en démordait pas quand au fait que la première impression était rarement la bonne. La preuve en est avec Amelliane aujourd’hui à son bras. Si le visage de la jeune Comtesse était impassible et inexpressif face à l’inconnu, ses azurs s’illuminèrent en croisant ceux de son amie, d’une lueur complice. Toute deux savaient pourquoi elles étaient là et qu’elles conséquences il pourrait y avoir. Mais elle aimait jouer avec le feu, et le jeu ne faisait que commencer.

Elle le laissa énumérer les différentes prestations que pouvait leur offrir le lieu, sans y montrer grande attention visible. Hors, en totalement ignorante elle ne savait rien de ce que proposait l’Aphrodite à sa clientèle. Une fois encore, sa vision étriqué sur les bordels la laissait croire à uniquement des chambre miteuse, à la propreté douteuse et aux équipements primitifs. Alors même si elle n’en montra rien c’est étonnée qu’elle constata que tout ce qui se trouvait ici lui donnait incroyablement envie. Les tiédeurs d’un bain, la douceur d’un massage, la délivrance de la fumée, rien dont elle ne saurait refuser. Ceci dit, rien non plus dont elle n’avait l’habitude et qui représentait une limite. Si ce n’est peut-être la présence masculine. Pour celle qui détestait qu’on la touche cela serait un exploit. Quoi qu’il en soit, le choix était déjà trop grand.

« - Les vins les plus somptueux de Paris dites-vous ? Après avoir vécut au Louvre et en Champagne, laissez moi vérifiez cela par une bouteille de vin de Champagne. Cela te convient Amel ? »

Elles étaient des femmes certes, le vin était généralement le domaine des hommes certes, mais quand on ne trouve aucun plaisir dans la nourriture et qu’on refuse de se nourrir il faut bien trouver une compensation et un plaisir dans autre chose. Elle, c’était dans le vin. Entre autre.

C’est dans un haussement de sourcil qu’on pu lire sa surprise alors que l’homme s’agenouillait devant elle. Non pas que cela lui déplaise, au contraire, mais l’habitude n’était pas présente. Néanmoins en le voyant offrir sa nuque et tendre le ruban un sourire amusé pris place sur ses lippes laissant enfin son visage s’ouvrir légèrement.
Sans se faire prier et avec le plus grand des sérieux, la Comtesse se perdit quelques minutes à filer ses doigts entre les mèches blondes. Ses doigts fins et agiles entreprirent de faire glisser les mèches encadrant son visage derrière son oreille pour les discipliner sagement, frôlant au passage de leurs bouts la barbe naissante comme pour vérifier textuellement de son état. Consciencieuse, elle s’appliqua a réaliser une noeud impeccable enserrant bien sa chevelure ramené sagement contre sa nuque. Lui demandant de relever le visage une fois son exercice terminé, elle observant un instant son travaille ne manquant pas d’afficher une légère moue de déception.

« - Vous faites très… Maitre ainsi. »

Avec toute la sagesse que cela impliquait. Non, définitivement, la chevelure désordonné négligemment, avait sa préférence.
Une fois sa tache effectué elle prit place autour de la table basse devant laquelle il les avaient conduite. Les menu qu’il avait déposé discrètement n’avaient pas manqué d’attirer son attention, alors bien trop curieuse elle ne pu s’empêcher de se plonger dans leur lecture. Si surprise elle le fut de nouveau, elle ne le montra pas et sans un mot elle fit glisser le petit écriteau dans les mains d’Amelliane une fois son choix fait.

« - Pour ma part, pour notre première venu, je me laisserais bien tenté par les bains. Qu’en pense-tu Amel, préfères-tu autre chose de ton côté ? »

Petite joueuse ? Pour le coup il était vrai. Elle disait vouloir tester ses limites, aller toujours plus loin, se découvrir plus encore. Pourtant, elle restait dans sa zone de confort, le bain. Néanmoins le lieu était propice à la détente, à la volupté et la mettait tout de même en confiance. Elle ne manqua pas tout de même de scruter ses azurs sur le blond pour avoir son avis… d’expert.

« - Mais peut-être auriez vous quelque chose en particulier à nous conseiller ? Quelque chose qui s’accorderait avec l’entrée 3 par exemple. »

Oui, son choix c’était portée sur les interdits. Alors elle était prête à les découvrir.
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Lucas.
Amelliane et Mary-Lisa. Il semblait que, pour l’instant, il n’en saurait pas plus sur ce duo blonde-brune qu’il n’avait jamais croisé jusque-là. Pas de titre, pas de lieu d’origine, juste deux prénoms. Ces deux jeunes femmes étaient-elles timides? Hésitantes dans leur façon de se comporter? Désiraient-elles se napper sous le couvert de la discrétion? Jouaient-elles avec lui? Ou était-ce tout simplement leur façon d’être au naturel? Pour certaines, la discrétion était de mise. L’Aphrodite n’était plus un lieu sulfureux…ou tout au moins pas autant que par le passé mais il conservait le cachet de l’interdit offert à ceux qui en avaient les moyens. Une pensée fugace traversa l’esprit du galant, une pensée qui par certains côtés l’amusait et par d’autre l’agaçait de part le manque de contrôle qu’elle induisait chez lui. Et si l’une ou l’autre des dames qu’il avait en face de lui était déjà sa cliente? Et si la blonde Mary-lisa ou la brune Améliane était l’une de ces inconnue qui requérait ses services au travers d’une plume? Avoir un coup de retard dans un échange avec autrui? Lui? Si la situation avait un certain piquant, elle supposait que le Dentraigues n’était plus le Maître de cérémonie et cela à lui seul suffisait à le mettre mal à l’aise.

- Friande de bon vin duchesse?

Son regard se porta sur Améliane. Ses brumeux la scrutèrent de la tête aux pieds, de l’entortillé d’une mèche rebelle à l’extrémité d’un pied qu’il devait pour l’instant se contenter d’imaginer hors de l’enveloppe de sa chaussure. Le regard s’était attardé sur le haut de son corps, avait glissé sur les esquisses sinueuses qui se devinaient sous l’étoffe de sa robe, s’était perdu un moment le long de sa jambe. Imaginer, deviner, inspirer. Comme pour leurs titres de noblesse. En l’absence de plus de détails, elles seraient toutes deux duchesses. Après tout, si le titre avait eu une certaine importance, il l’aurait déjà su.

- Du Champagne Duchesse?

Cette fois, ce fut à la lieuse de ruban qu’il s’adressait. Des deux, elle était sans doute celle qui montrait le plus d’assurance, celle qui menait. Laquelle avait amené l’idée de venir visiter l’Aphrodite? Lucas ne s’avancerait pas sur ce terrain marécageux. Les apparences pouvaient être trompeuses. Juger hâtivement amenait à se fourvoyer, à se perdre, à perdre tout court. L’Ex-avocat avait toujours fait preuve de prudence dans sa vie passée. L’audace nécessitait de solides appuis et ne devait pas être utilisé à tout va. Audacieux ne rimait pas avec chien fou.

Du coin de l’oeil, il aperçut Justine qui se tenait dans un angle de la pièce. La petite rousse était toujours dans ses pattes, à guetter les dames avec lesquelles il s’entretenait…ou qu’il satisfaisait. Le galant avait déjà pu le constater: la soubrette avait une bonne mémoire. Retranscrivait-elle ses observations dans un livre chaque soir? Ou faisait-elle rapport oralement? A qui? Et pourquoi? Lucas n’avait pas encore de réponse à ces questions mais pour lui c’était un fait avéré: Justine l’espionnait. Elle s’était faite embaucher à l’Aphrodite pour l’épier lui, Lucas Dentraigues dict le Maître, ex-avocat du barreau de Paris,


- Ainsi donc ce breuvage gâté a votre agrément? Je n’ai nul doute que vous apprécierez celui que nous gardons précieusement dans notre cave.

Il claqua des doigts en se retournant vers Justine. La petite fouine aux oreilles perçantes n’avait sans doute pas perdu une miette de la conversation. Il n’était donc pas utile de répéter. Être espionné avait au moins cela de bon. La soubrette s’esquiva sans mot dire. Le galant n’avait aucune crainte quand au délai que Justine prendrait à servir le Champagne: trainer pouvait signifier perdre de précieux renseignements. Ce jour-là, Lucas joua le jeu de la petite rousse. Il s’installa à son tour dans le fauteuil et se contenta de mirer silencieusement ses interlocutrices. Il aimait qu’une dame découvre le regard insistant qu’il pouvait poser indument sur elle, sans rien dire. Il aimait voir si celle-ci allait s’offusquer, apprécier, commenter ou garder ses impressions positives ou négatives pour elle. Amener le jeu sur son terrain faisait partie de lui.

L’une comme l’autre avait jeté un regard sur les menus que le Dentraigues avait laissé à portée. Bien que tourné de manière indirecte, il savait que chacune de ces lignes ne laissait aucun doute quand à la nature sensuelle et/ou charnelle de ces propositions. Le détail lui se perdait dans un nuage vaporeux, fut-il celui de la brume d’un bain chaud ou de la fumée d’une pipe opiacée. Mais détaillait-on les plats dans un menu? N’était-il pas préférable de mettre l’eau à la bouche des convives en laissant leur imagination le déguster avant que les mains et les lèvres ne se mettent de la partie? Le champagne fut apporté et servi aux invités en premier lieu. Le regard du Dentraigues sur Améliane et Mary-Lisa ne diminua d’intensité qu’avec la première gorgée de pétillant.


- Connaissez-vous la symbolique de ce ruban que vous venez de lier Duchesse? Et si je vous disais que si vous trouvez votre bonheur dans l’une des lignes de ce menu, il vous suffira, à l’une ou à l’autre de venir délier ce bout de ruban, cela vous éclaire t-il?

Les premières réponses ne tardèrent pas. Le vin n’était qu’un prétexte, une douceur qui ne servait qu’à désinhiber, un prétexte, certes savoureux mais elles l’avouaient: ce n’est pas la cave de l’Aphrodite qui les avaient attiré ici. Encore que la cave n’était pas non plus incompatible avec les volontés que le galant percevait derrière leurs propos.

- Vous permettez? Une petite inspiration pour vous aider à faire votre choix.

Ce n’était qu’une tournure de phrase. Lucas Dentraigues n’attendait que rarement une permission avant de s’exécuter, Des soufflets, il en avait pris plusieurs. Leur somme n’était pas suffisante pour compenser les fois où l’audace avait été payante. Car oui, ici, l’audace était mesurée. Et payante. Aussi, se leva t-il. Le bruit de ses talons se fit entendre dans le salon alors qu’il passait dans le dos des fauteuils. L’index de sa senestre effleura l’épaule droite d’Améliane, emporta quelques mèches qui voletèrent à son passage. Il rejoignit l’épaule gauche avant de rompre le contact. Il fit trois quatre pas de plus et cette fois, ce fut la blonde qui eut droit au même traitement.

- Entrée numéro 3?

Son esprit se fourvoya un instant. Entrée? De quoi parlait-elle exactement? Trois? Faisait-elle référence au trio de cette pièce? A une dégustation commune? L’incompréhension put se lire furtivement sur son visage avant que la lumière ne se fit.

- Oh Entrée numéro 3. Oui, je vois. Je puis vous assurer que ce choix n’a rien d’une entrée. C’est un plat de résistance qui peut rassasier même les plus affamées. Jusqu’ici personne ne s’est plaint ni de la qualité du met, ni de la quantité proposée à la dégustation. En quoi consiste t-il? Eh bien, à faire tomber toutes les barrières qui inhibe nos envies les plus folles. Un narguilé, un parfum d’insolence aux fragrances opiacées, une libération des envies refoulées. Dieu seul sait ce qui arrive par la suite, voyez-vous? Cela ne se raconte pas, cela se vit.

Le Maître avait posé la paume de ses mains sur les épaules d’Améliane, de part et d’autre de sa nuque. Il s’était penché légèrement vers l’avant et ses prunelles dardaient avec intensité sur celles de Mary-Lisa. Le jeu était enclenché. L’homme avançait le pion devant la Reyne.

- Alors bain et massage sous des mains expertes ou passage des portes de l’interdit du côté de l’Enfumée? Lorsque votre choix sera fait, et si vous voulez que je vous accompagne, il vous suffira de réserver ma présence en déliant le ruban que vous venez de serrer. Pour faire votre choix dans ce menu, rendez-vous à l’entrée prendre le flacon de parfum correspondant à votre choix et venir y déposer quelques gouttes sur ma main…Dans le cou…ou sur le torse. A votre choix.
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Amelliane
Amelliane était perdue dans ses pensées en contemplant son amie la blonde. Elle se rappelait qu'avant elle ne comprenait pas le pourquoi de ces hommes et femmes prenaient un tel plaisir à fréquenter ce genre de lieu, endroit qui pour elle ne ressemblait pas à celui-ci. Pour elle s'était surtout que les personnes lambda avaient un surplus d'hormones à évacuer ou alors comme l'envie d'explorer d'autre sens.

Quand à elle s'était parce qu'elle avait eu le malheur à présent loisir de fréquenter un homme qui œuvrait dans ce milieu et comme Icare qui s'est brûlé les ailes, la jeune noble avait besoin d'oublier, de respirer surtout qu'il n'y avait plus rien qui lui interdisait de faire ce qu'elle souhaite.

Bon il fallait bien le reconnaître que l'idée de départ des deux nobliotes étaient de profiter de la vie car l'ennuie était un peu trop présente. Quoi de mieux de fréquenter un tel univers.

"Et alors on a qu'une vie" dira la brunette à quiconque viendrait pointer du doigt sur ces passes-temps peu glorieux.

Revenons à nos moutons, ou plutôt au Maître et à Mary dont cette dernière lui demandait son avis. Un petit clignement des yeux et l'attention était de nouveau captivé.


- Je te fais confiance ma belle, si tu dis que le vin de Champagne te semble parfait alors allons sur le vin de Champagne termina-t-elle sa phrase en posant son regard sur Lucas.

Lorsqu'il claqua les doigts une petite rousse qui était bien caché dans un recoin venait de disparaître tel un renard ayant aperçu un lapin. Ah les rousses, elle n'avait eu que des soucis avec elle, ce n'était pas pour rien que d'ailleurs la plupart d'entre elles finissaient au bûché sans doute que les bordels étaient leur refuge après tout.


- Oui tu as raison Mary, les bains accompagnés d'un bon massage. Elle posa son dos sur le dossier du fauteuil et croisa ses jambes en se remémorant du dernier massage qu'elle avait eu, oui bon c'était une femme rien à voir mais elle avait eu un massage quand même. Alors si aujourd'hui cela serait un homme qui lui procurerait cette petite détente le plaisir en serait total.

Le vin venait d'être apporter, la brune remercia par un petit sourire puis écouta avec attention le Maître. D'une main elle jouait avec le pendentif qu'elle ne quittait jamais et sa dextre porta le délicieux breuvage à ces lèvres.

Ses yeux se posa sur l'index de Lucas qui l'effleurait légèrement en repoussant quelques mèches et passa sur la seconde épaule en faisant la même mimique. Un petit sourire se dessina du coin de ses lèvres.


- Intéressant murmura-t-elle.

Amelliane regarda une nouvelle fois le menu et son sourire s'élargie bien plus lorsqu'elle comprit pourquoi le choix de la blonde se portait sur le numéro 3, les opiacés ... un mouvement de tête en direction de Mary en voulant dire "bonne idée".

- Mais on peut se détendre avec le bain et massage puis aller succomber à l'interdit du côté de l'Enfumée juste après .. Ou alors une qui se détend et l'autre qui succombe puis on inversera. On verra qui ira vite délier ce ruban en premier. Peut être que Amelliane avait les yeux plus gros que le ventre mais qui ne tente rien à rien, puis quand on est gourmand ça ne sert à rien de résister alors que tout le monde sait que la meilleure manière est de succomber. Son regard toujours posé sur son acolyte, un petit sourire espiègle sur son visage.

La demoiselle connaissait très bien ces limites et son goût pour tenter les interdits mais elle ne savait pas jusque où la petite Mary irait. Toutes deux étaient amies de beuveries, faisaient des projets en tout genre qui allait de construire des termes avec esclaves à la clé sur les terres blonde jusqu'à voyager au fin fond du Sud du royaume pour profiter de tout ce qu'elles pourraient trouver.

Mais elles savaient bien s’entraîner mutuellement dans toutes les bêtises possibles et imaginables et cela était bien plus amusant quand toutes les deux étaient au même niveau dans leur vie, libre comme l'air !!

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Amelliane
[Août 1466]

Il y a déjà quelques mois que la brune était venue ici, cela avait même été sa première fois. Sauf qu'aujourd'hui c'était pour un "cadeau", oui c'est assez spécial comme présent et ce n'était pas courant mais la personne a qui elle faisait ce cadeau était spéciale également.

Tout le long du trajet pour les mener jusqu'ici elle avait su garder le silence. Plus le Normand s'amusait à la questionner plus la demoiselle souriait, rigolait et lui la menaçait de se venger. La brune lui répétait à chaque fois 'ta vengeance sera oublier une fois que tu auras ton présent' et elle était sur d'elle.

Avant d'arriver devant l'établissement en question, Amelliane avait eu l'idée de lui bander les yeux juste pour garder le mystère jusqu'au bout. Ahhh la cruauté elle aimait cela. Donc le brun la suivait en ronchonnant par moment. C'était si amusant.


[Dans l'établissement à l'entrée]

Une fois arrivée au lieu dis, elle l'aida à entrer puis tout en passant derrière lui, elle se hissa sur la pointe de ses pieds et lui chuchota : bon anniversaire ..

Bon sans doute que certaines odeurs, bruits ou autre choses qui sont attraits à cet établissement aurait trahi sa surprise mais cela ne la dérangeait pas.


Par contre tu n'as droit qu'aux bains ..

Possessive elle ! si peut ...

La demoiselle jeta un œil aux alentours, il manquerait plus qu'ils soient reçu pour qu'il puisse déballer et profiter de son cadeau.

Il y a quelques mois, c'était avec Mary qu'Amelliane avait mis les pieds ici et aujourd'hui c'était avec son père, beaucoup de chose avait changer depuis.

Peut-on parler de coïncidence ?! ou pas. Tout comme elle avait oublié de lui dire que cette surprise était à ces frais, si si elle n'allait pas payer pour qu'il aille soulever les jupons d'une catin et qu'il n'aurait peut-être pas le loisir de profiter de la présence d'une femme, que c'était en fonction de l'humeur de l'instant.

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Aimeryc.
Une rencontre avait suffi à l’homme pour obtenir ce que la brune avait oublié de lui offrir un mois auparavant : son cadeau d’anniversaire. Par contre il avait suffi d’une seule rencontre à la brune pour frustrer le normand qui n’aimait pas réellement les surprises énigmatiques. Ainsi l’homme au caractère de cochon, et aussi têtu que sa fille pouvait l’être, avait râlé sans cesse tout en menaçant la Rhémont d’une vengeance terrible. Elle avait beau lui promettre qu’il oublierait de vouloir se venger quand il saurait la surprise il ne la croyait pas. Ainsi c’est non sans bougonner qu’il sortit les yeux couverts du carrosse qui les avait transportés jusqu’à la capitale et même jusqu’à un établissement qu’il n’avait pas pu remarquer avant à cause des rideaux aux fenêtres qui avaient été tirés.

C’est donc guidé par la brune qu’il pénétra dans un établissement aux odeurs familières mais des effluves qu’il n’avait pas senti depuis quelques temps. Frémissant au souffle chaud contre son oreille, il finit par retirer le bandeau de ses yeux pour reconnaître les lieux. L’Aphrodite. Il était déjà venu avant les divers changements des derniers mois, des dernières années et l’établissement n’avait pas trop changé dans le décor tout du moins. Puis il grogna légèrement aux paroles de la belle. Juste au bain? Elle rigolait assurément? Elle ne pouvait pas l’amener dans un bordel et lui offrir que les bains. C’est sûr qu’elle blaguait. Quelle vilaine comique celle-là. Cela dit il n’oubliait clairement pas la vengeance pour le moment. Ainsi donc, en tout discrétion car ils n’étaient pas des animaux, il vint claquer le fessier de son amante avant de la saisir pour la rapprocher par la taille. Observant le comptoir non loin il se dirigea vers ce dernier comme s’il était le maître en ces lieux. Cela avait toujours fait partie de l’attitude de l’homme qui préférait imposer sa présence plutôt que d’attendre dans un coin. Ainsi il attendit qu’une présence se manifeste car même s’il imposait sa présence, il savait respecter les limites telles que le fait qu’il s’agissait d’un établissement et qu’il laisserait le personnel servir. Au final n’était-il pas ici pour profiter d’un cadeau d’anniversaire certes en retard?


    « - Ohé. Il y a quelqu’un? »


La tête parcouru les environs avant de se tourner vers la jeune femme à ses côtés.

    « - Tu es sûre que tu ne t’es pas trompée d’endroit ou même de date ou d’heure? Non parce qu’on dirait que tout le monde dort. Ou je suis aveugle. Ça doit être ça. Tu m’as rendu aveugle à force d’être ébloui par tant de beauté. »

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Lucas.
- Soyez les bienvenus dans l’antre d’Aphrodite!

Il avait été prévenu par Justine que des personnes de qualité attendaient dans le Grand-Salon. Il avait pris la peine d’enfiler son mantel écru et de s’assurer que sa coiffure était présentable. Il avait fait couler une goutte du nectar de sa parfumeuse sur son torse avant de refermer le dernier bouton de sa chemise puis il avait descendu les marches de l’escalier de marbre qui menait au Grand-Salon. Au premier coup d’oeil, il la reconnut, elle. Amelliane: tel était son pseudonyme. La demoiselle était déjà venue à l’Aphrodite dans le passé en compagnie d’une de ses amies pour passer du bon en compagnie de Montparnasse. Lucas s’en rappelait car c’est lui qui les avait accueilli. Cette fois, c’était un homme qui l’accompagnait. Lui, le Dentraigues ne le connaissait pas. Parisien? L’ex-avocat fouilla dans sa mémoire pour savoir à qui il avait affaire et il n’y trouva aucun indice qui lui aurait permis d’identifier ce visiteur.

Le galant s’approcha de la dame, s’inclina et lui prit la main pour la gratifier de ce baise-main à la française qui plait tant dans le Paris des cercles mondains.


- Ma dame, je vois que votre visite passée a dû vous laisser un bon souvenir pour que vous souhaitez y amener vos connaissances.

Le Maître s’approcha alors de l’esgourde de la visiteuse et d’un air faussement confidentiel et perceptible de tous dans la pièce, il ajouta:

- Rassurez-vous: ce qui se passe à l’Aphrodite reste entre les bras d’Aphrodite.

Puis il se tourna vers l’inconnu et hocha la tête en guise de salutation.

- Je suis Lucas Dentraigues.

A l’un autant qu’à l’autre, le parisien désigna les fauteuils mis à la disposition des visiteurs.

- Souhaitez-vous un verre de vin? Figeac nous réserve une bonne partie de sa production si cela vous dit. A moins que vous ne préfériez quelques délices sucrés? D’Orient ou d’Occident? A ceux qui savent s’ouvrir à la découverte, de belles surprises s’offrent à eux en ces lieux.

Le galant réajusta les plis de son manteau et vint prendre place devant ces visiteurs, jetant un coup d’oeil appuyé en direction d’Amelliane puis tourna son attention vers l’inconnu.

- J’imagine que votre…

Fille? Soeur? Épouse? Maitresse? Favorite?

- … amie vous a expliqué que l’Aphrodite est désormais une cercle privé qui se fixe comme objectif de satisfaire aux demandes de ses membres, quelles qu’elles soient? Plaisirs culinaires, vestimentaires, parfums délicats, bijoux scintillants. Que vous veniez ici pour trouver des produits parmi les plus raffinés ou pour profiter de nos services, je n’ai aucun doute que nous pourrons vous satisfaire. Notre clientèle se compose des personnes les plus importantes et les plus influentes du royaume et il va de soi que leurs exigences sont à la hauteur de leur réputation.

Faire cette mise au point était-elle encore nécessaire un an après la réouverture et la réorientation de l’établissement? Dans le doute, cela valait mieux. Lorsque le terme de « Bordel » était associé à un lieu, il lui collait longtemps à la peau. Flav avait bien insisté sur cet aspect et le fait que…

- L’Aphrodite est un cercle fermé. On y entre sur lettre de recommandation de l’un de nos membres ou après examen d’une demande envoyée à notre direction…mais je ne doute point qu’une telle recommandation devrait nous parvenir sous peu en ce qui vous concerne Sieur…Sieur?

Sieur comment déjà? Le galant jeta un coup d’oeil insistant en direction d’Amelliane: « Cautionnez-vous ce coquin pour qu’il ait accès à notre établissement ma Dame? Si tel est votre plaisir, je ne doute point que Flav accède favorablement à votre requête». Une pensée. Juste une pensée.

- Laissez-moi deviner. Vous venez ici pour vêtir le corps de cette gente dame de la plus belle des parures que vous puissiez trouver à Paris n’est-ce pas? Je vous rassure: vous êtes au meilleur endroit qui soit pour cela.
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Amelliane
- Non mon cher je ne me suis pas trompé d'endroit ni d'heure.

Elle s'accrochait à son bras tandis que Aimeryc l'attirait contre elle, sa petite claque sur son fessier ne sera pas oublier d'ailleurs mais cela la fait sourire.

Finalement on arrivait pour les accueillir et reconnu l'homme qui l'avait reçu la première fois ou elle avait mis les pieds ici. La demoiselle se détacha légèrement du Normand et hocha la tête quand Lucas la salua.


- Bonjour, en effet, puis j'avais eu déjà un avant goût en dehors de vos murs... Bon cette fois c'est différent.

Oui parce qu'elle n'a pas prévu de refiler Aimeryc à Mont, en faite surtout pas, puis elle ne pensait pas le croiser ici vu qu'il jouait au mort depuis .... plusieurs mois déjà. Coïncidence ou pas, sans doute que l'Aphrodite était trop grande pour qu'elle le croise au détour d'un couloir. Ou alors était-il occupé à conter des mensonges douces paroles à une nobliote. Mystère mystère.

Amelliane passa devant le Normand, puis prit place sur un fauteuil qui lui était désigné.

- Et bien j'aimerais un verre de vin s'il vous plait.

Le galant avait posé sur elle un regard insistant après avoir questionner Aimeryc sur son identité. La jeune noble lui sourit en acquiesçant comme pour lui signifier que tout était correct, elle avait même demandé avant d'emmener le brun dans ces lieux l'autorisation nécessaire car elle savait que l'entrée était très strict ici, enfin si il n'avait pas lu le courrier il ne pouvait savoir.

- Oh oui quelle charmante idée !! une magnifique parure jamais je n'aurais penser à cela
dit-elle en les regardant à tour de rôle en laissant son sourire s'élargir de plus belle.

Bon elle devait bien avouer la véritable raison de leur présence ici.


- En réalité, c'était l'anniversaire de ce cher noble il y a un mois son regard se posant sur Aimeryc à présent puis j'avais eu comme idée de cadeau original de le faire profiter des bains de l'aphrodite tout simplement. Puis comme sur le ton de la confidence : mais pour cette idée de parures je veux bien en revanche.

Quand on peut joindre l'utile à l'agréable pourquoi s'en privé surtout quand c'était un autre qui paye, ahhh mais la belle brune n'avait pas encore prévenu Aimeryc que tout serait à ces frais, un autre cadeau en quelque sorte.
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.elle

    Instructions avaient été donnés par la direction, deux membre venaient ce jour pour profiter de la chaleur bienfaitrice des bains de l'Aphrodite, le Duc avait précisé que la présence d'une femme n'était ni requise, ni exclue, en somme "soyez disponible au cas où".
    C'était là le lot d'une courtisane, toute galante qu'elle était au sein de ce luxueux établissement, assouvir les desseins d'une clientèle toute prestigieuse qu'elle soit.
    "Elle" avait accumulé la dette qui l'avait mené ici par refus du pécore et du va nu-pied dans sa couche, la raison ? Elle lui était toute personnelle, mais l'investissement de sa grâce d'Aunou semblait être à sa convenance autant qu'à celle de la florale.

    La taille avait été cintré d'un corsage carmin pour réhausser poitrine modeste mais honnête dans l'engoncement d'un bustier corseté, la fluidité d'un brocard léger d'une jupe assortie finalisant la tenue sanguine de la rose.
    Le cheveu brun aux reflets enflammés remonté en chignon informel tenu d'un pic orné d'une rose en verre laissait quelques mèches savamment tirées retomber sur le cou et la nuque gracile pour sillonner sur la peau parfumée d'essence de rose.
    La galante était prête à recevoir leurs hôtes après un dernier trait noir appliqué au regard félin pour souligner les iris herbacées.

    Des éclats de voix parvinrent aux oreilles de la rose alors qu'elle sortait de sa chambre, le sourcil brun se haussant en entendant interpeller dans le grand salon comme on l'aurait d'une taverne de village.
    L'espace d'un instant c'est un "ola tavernier"qu'elle eut l'impression d'entendre alors que sa main se posait sur la rambarde du haut d'escalier, observant l'arrivée à point du galant blond qui oeuvrait une fois de plus avec maestria.
    Détaillant le trio de choc un court instant, le nom des hôtes à recevoir furent remémorés alors que la main portée sur les broderies de sa jupe, les pas de Rose descendaient délicatement les marches pour rejoindre les deux invités.
    Arrivée à leur hauteur, ou presque une inspiration fût prise en se rendant compte qu'hélàs il semblait que Lucas n'ai pas été lui informé de cette visite prestatoire.
      Dame de Rozès...
      Seigneur de la Chapelle-Vaupelteigne...
      Je suis Rose, pour vous servir.
      Je vous prie de bien vouloir m'excuser de n'avoir été aussi réactive que vous étiez en droit de l'attendre.
      L'étuvière étant... occupée ces derniers temps, j'ai dû parer à certaines tâches qui ne me sont d'ordinaire pas dévolues.
      Soyez le bienvenu à l'Aphrodite, temple du luxe et du bon goût
      Je vois que Lucas a pris soin de vous recevoir, merci très cher de vous être joint à nos invités.

    Inclinant respectueusement, même si légèrement la tête, un sourire fut ainsi envoyé aux deux ténébreux, avant qu'un regard complice ne soit jeté vers le galant blond.

    L'étuvière absente ? oui certes
    Rose qui prenait à sa charge sa tâche ? aucunement
    Se faire attendre pour être désirer ? probablement
    L'art de la séduction façon "Elle" ? mystère


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Merci JDMonty
Aimeryc.
À la réponse de la brune il ne put que dodeliner de la tête. Que répondre de plus à de tel propos? Rien. Après tout si elle était certaine de ne pas s’être trompé alors il lui faudrait lui faire confiance tout simplement. Le bras se fit plus ferme à la taille de la brune lorsqu’il entendit une voix s’élever. La tête brune se tourna vers la provenance de celle-ci pour alors remarquer un homme qui s’approchait de sa dulcinée pour lui faire un de ces baise-main si à la mode. Il détestait. Il détestait qu’on touche sa fiancée sans le demander mais il ne dit rien si ce n’est raffermir sa prise contre la taille de la brune. Au geste qui désignait les fauteuils il se dirigea vers ceux-ci pour y prendre place après Amelliane tout en secouant la tête aux propositions.

    « - Du calva me suffira. Je n’ai pas les goûts raffinés de certains et j’aime les choses simples. »


Puis ensuite le fameux discours sur le fait que l’Aphrodite n’était plus seulement un bordel et blablabla. Aux yeux du normand, cela resterait toujours un bordel. Simplement un peu plus luxueux, simplement un peu plus ouvert aux demandes diverses des clients.

    « - Mon amie ne m’a rien expliqué car je suis déjà au courant de ce qui se fait à Paris. Et pour votre question, je dois déjà être dans vos registres. Je suis le seigneur de la Chapelle-Vaupelteigne. J’imagine que je dois figurer sous le nom d’Aimeryc tout simplement. Quant à la raison de ma présence ici, ma chère et tendre vient de vous en faire part. C’était mon anniversaire et elle a commis l’impair de l’oublier donc elle se fait pardonner en m’invitant ici. À ses frais bien entendu. Donc la parure serait plus pour moi… »


Et de regarde Amelliane un instant, un sourire taquin aux lèvres, avant de rajouter quelques mots.

    « - Mais ce n’est pas mon genre de porter ce genre d’attributs alors peut-être une autre fois. »


Puis le regard fut attiré par une femme. Une galante possiblement. Toutes, ou presque, devaient en être une en ces lieux. Il la détailla du regard avec discrétion, mais pas trop non plus, avant de sourire aux propos de la femme. Est-ce qu’il la croyait? Absolument pas. Il n’était pas dupe. Est-ce qu’il le dirait? Aucunement.

    « - Vous êtes toutes excusée demoiselle Rose. Votre amie nous a effectivement bien accueilli mais, je préfère la présence d’une femme. On se demandera bien pourquoi… Ainsi donc il semblerait que ma chère ici aurait prévu les bains pour moi. Comment cela fonctionne? »

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Lucas.

Vin pour la dame, Cidre pour le sire. Les mélanges seraient donc de sortie ce soir et les robes dans les verres de couleur différente, un plaisir fort et brulant d’un côté, le raffinement du palais de l’autre. Le galant tapa dans ses mains. Quelques instants plus tard, Justine fit son apparition au grand étonnement de Lucas: n’y avait t-il donc aucune autre domestique qui puisse prendre soin des invités? Justine n’était-elle point affectée à l’entretien des chambres? Le parisien s’écarta un instant des arrivants pour distiller sa commande au creux de l’oreille de la jeune rousse. Ainsi donc, ce serait de « L’alcool de pommes distillé au clos de la Hurvanière pour le seigneur de la Chapelle-Vaupelteigne et un Figeac 1461 pour sa favorite ». Justine quitta la pièce au moment où Rose entra, venant à la rencontre de l’assemblée. Le galant plissa les yeux d’un signe discret en direction de la florale, se réjouissant de l’arrivée d’un tel renfort. Visiblement, les bains avaient été réservés. L’arrivée de couple festif ne devait être une surprise que pour Lucas et le service, ce jour-là, n’était pas pour lui.

A son tour, le Maïtre prit la main de la florale et la gratifia d’un baise-main aussi conforme à la bienséance que celui qu’il avait délivré à Amélliane. Peut-être y ajouta t-il une touche plus personnelle mais il aurait fallu avoir l’oeil avisé de l’expert en us et coutumes de la noblesse françoyse pour le déceler. Paume féminine entre les digitales masculines, bras levés, le parisien amena ainsi l’épineuse en face de celui qui requérait d’être servi. Pour ceux qui ne le connaissaient pas, c’était là l’un de ses traits de caractère: se montrer en contrôle de la situation, être celui qui manoeuvre, qui autorise, qui domine…et pour cela, il y mettait les formes et les manières. La vulgarité et les coups d’éclats trop démonstratifs n’étaient pas dans sa nature, elles démontraient une faille, un état de faiblesse chez lui.

Lorsque Rose s’inclina devant le seigneur normand, Lucas vint prendre place dans un fauteuil en face de la favorite. Les marques de possessivité dont Aymeric avait témoigné envers sa maitresse n’avaient pas échappé à l’attention de l’ex-avocat et en jouer de manière subtile lui plut immédiatement. Si l’homme était avisé, et Lucas n’avait pas de raison de croire qu’il ne l’était pas, il aurait fait preuve de plus de subtilité quand à l’emprise qu’il exerçait sur celle qui partageait son lit. Le fait d’être si explicitement possessif signifiait indubitablement pour l’ex-avocat qu’Aymeric désirait que cela se sache. Pour bien signaler qu’il avait l’exclusivité de ce corps? Ou…justement pour qu’on exacerbe chez lui ce sentiment d’appartenance? Le regard insistant du Dentraigues parcourut lentement le corps d’Amelliane, du bout des escarpins jusqu’à la pointe de cette mèche rebelle qui se dessinait autour de son visage. Pendant que Rose s’adressait à Aymeric, les prunelles de Lucas fixèrent celles d’Amelliane, se plissant à peine. Sans détourner la tête, il s’adressa au fêté.


- N’ayez aucun doute, seigneur, que Rose saura vous ravir. Notre florale me surprendra toujours par l’étendue de ses connaissances en tout situation. Étuvière, marquise, parfumeuse, Rose sera toujours celle que vous voudrez. Je ne connais personne qui ait eu à redire quoi que ce soit de ses services.

Le visage du Dentraigues passa alors d’Amelliane à celui de Rose. Un regard complice fut envoyée à sa partenaire d’affaires.

- N’est-ce pas ma chère?

Puis l’attention du galant se reporta vers celle qui offrait Aphrodite en cadeau. Lucas se leva, fit les quelques pas qui le séparait du fauteuil où elle avait pris place.

- Ma dame? En attendant que le seigneur de la Chapelle-Vaupelteigne déballe son cadeau, comment souhaitez-vous tuer le temps? Voulez-vous l’accompagner pour vous assurer que votre volonté sera faite ou….

Lucas se pencha vers elle, murmurant volontairement à mots couverts dans le creux de son oreille une phrase qui ne pouvait être entendue que d’elle.

- … Souhaitez-vous toujours essayer les robes plus raffinées de Paris? Dites-le moi et je m’assurerais qu’une domestique puisse vous assister pour les essayages. Je n’ai aucun doute qu’une femme comme vous dispose de suffisamment d’arguments pour faire payer à son amant n’importe quelle petite folie. J’ose prétendre que vous savez comment sont noués les cordons de la bourse de votre Seigneur et comment il faut procéder pour les délier. Et si vous avez besoin d’un avis sur le tombé d’une robe, je serais ravi de vous rendre ce service.

Sans frais? Hum…vraiment?

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