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[RP] Chiens de la casse

L_aconit
Tu m'as dit " Baise moi comme le dernier des chiens".
Est-ce que tu pensais que je n'en étais pas capable? Cette question tournoyait en moi comme plane l'ombre d'un rapace sur la plaine, tandis que tu te dévêtissais face à moi. Nous savons toi et moi que quelque chose se terminait ce soir là. La lettre, posée sur le guéridon avec le sceau Romain semblait narguer les dernières hésitations. Sans te toucher, guettant juste l'instant propice où plus rien ne te couvrais, j’égrenais dans ma main d'un air faussement détaché les perles du rosaire. Si je n'ai pas ôté ma dalmatique, ce n'est que parce que je savais que cela ne ferait que t'exciter d'avantage, aiguiser ton appétit. En quittant le jardin du Barbier nous savions, toi et moi, tenus par le secret, que la fin du second acte sonnait. Que la comédie avait assez duré, et que les masques allaient être changés. Crois-tu, toi aussi, que nous jouons à l'instar d'une pièce de théâtre de rue, plusieurs scènes, recoupées en plusieurs actes, parmi lesquels nous échangeons les rôles?

Tu m'as dit un jour " Que penseraient les gens d'un homme tel que moi, si je n'étais pas marié, sans enfant ?"
Est-ce que tu pensais que ces gens, par répercussions, penseraient aussi de mauvaises choses de moi si je rompais mon allégeance à l'église? Car tu le sais. marié, je le suis. Partant de cette idée, au delà d'être le mignon de l'évêque, tu es aussi son amant adultère .
Lorsque je demande au jeune domestique de quitter la chambre en reprenant la bouteille de vin que nous avons vidé, je ne crains plus rien. Ni dieu. Ni les gens. Ni ton avis. Je sais désormais qu'il est indissociable du mien, et un gout de victoire imperceptible a pris possession de mon palais. Regarder dans la même direction est grisant, plus encore que le vin. Plus encore que le rideau qui s'ouvre de nouveau après l'entracte. Nous savons l'un comme l'autre que mon enfermement ecclésiastique fut une grande frustration, altérant, restreignant nombre de nos élans. De nos envies. De nos besoins.

La ceinture que tu m'as offerte est posée là. Dans cette demeure, les ceintures n'auront jamais vocation à battre la chair, sauf si elle le réclame à genoux.
J'ai envie, souvent, que tu réclames à genoux encore. J'ai envie, souvent encore, de te réclamer à genoux. mais ce soir nous fêtons à huis clos l'avènement de grandes choses. Non contents d'avoir érigé un fief de pierres closes, nous avons scellé la naissance d'un empire. Lorsque je passe la sangle autour de tes poignets, et que je la serre de toute la force masculine que ce Dieu m'a donnée, je ne songe pas à te faire du mal. Simplement à exorciser le mien. De trop de temps enfermé dans mon rôle. Quand je t'attires sur le prie-dieu, faisant ployer tes jambes pour que tu y cèdes à genoux, je songe que la conclusion était inévitable. Tu n'es plus marié. Et je suis désormais corrompu dans mon rôle jusqu'aux moindres fibres de la moelle.


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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Alphonse_tabouret
Poignets au joug impitoyable du cuir ressemblent à deux ailes fusionnées de volonté au perchoir du prie-Dieu.
Nudité s’habille de quelques reflets, et aux épaules d’Alphonse, coulent les contrastes des ombres, le teintant aux braises pulsantes de l’âtre d’une épice mouvante autant qu’opaque ; mondes ce soir se chevauchent, lueurs rouges, langues noires, horizons bleus, traçant encre au dos de Tabouret comme un chemin à suivre, et à le faire, l’on assistera à la métamorphose, l’on inscrira au panthéon des amants la légende du Chat, qui par amour, savait se faire chien.


Chat tu as perdu ta peau et ton museau s’allonge. Fuyant Typhon, tu te retrouves au Styx, et ce n’est pas d’une gueule que tu t’offres ce soir mais de trois.
L’enfer est le paradis.



Silhouette habillée étend son parfum à ses côtés, et Alphonse reste à l’immobile insolence des droitures pliées, visage barré de quelques mèches diluant la densité des pactes de sang, des promesses-foutre. Perles du rosaire s’entrechoquent au silence et les doigts noirs frémissent d’un premier constat à leurs liens : feu s’embrase au-delà de toute raison quand Prélat le regarde, convoite chaque lambeaux pour assoir son appétit, dissout les doutes aux concupiscences guerrières et prend ce qui lui est dû.
Objet orgueilleux, malmené par la satisfaction crûe d’être désiré jusqu’au blasphème, aux bleus épris de lave, pomme d’Adam se fend d’une silencieuse déglutition, révélant au palais l’inexplicable exutoire des amours sanglées, des passions Maitres, des bonheurs Masochistes, des chiens qui baisent jusqu’à ce que le cœur explose d’une férocité amoureuse.

Le rosaire est déposé, pendu, mêlé aux poignets qui prient. L'index, tire négligemment un trait sur le dos vouté du captif, dans une volonté de faire s'ériger un granuleux banc de sable,chair de poule délectable. Une effraie, avait dit Kasia. Faust a-t-il l'envergure de l'effraie, lorsqu'il tourne autour d'Alphonse, ne parvenant pas à se décider à quel châtiment divin il va le soumettre? Ou aux délices. Aux bras des bacchantes. L'on a pris soin de placer là où les genoux ont chut un coussin de velours, et la soutane y fond comme neige au soleil, effraie a déployé son aura blanc, Faust s'est accroupit aux dunes aimées. Là, la dextre a sanglé la pliure des cuisses, l'une après l'autre, de ceintures aux larges coutures. Sans se presser. Rien ne sert de courir là où l'on sait que l'on va tomber. Là... N'est-il pas splendide, ce repentant en génuflexion, son rosaire en main, son front au prie-dieu? Quelle est sa prière muette, quand insidieusement une poigne blanche a louvoyé entre l'écart de ses cuisses tenues en respect, pour en empoigner le désir? Lentement, prenant appui à l'épaule brune, le religieux s'est redressé, le jaugeant de sa superbe, tardant avec cruauté à choisir où s'y fondre. S'y loger. S'y fourrer. S'y engoncer, où dissoudre les vices qui font palpiter son cœur si jeune. Tout est à conquérir, tout est à prendre, ou à voler. Vandaliser. Tout se consomme et se consume, senestre y soumet jugement en se posant sur le renflement que provoque cette vision. De vision, l'on a choisi de ne pas encore priver l'amant. La vue demeure le sens le plus utilisé pour leur genre aux jeux de l'amour. Aussi les guèdes fouillent jusqu'aux tréfonds de l'âme noircie du comptable, Camérier saura dénombrer sous l'apparente froideur, les érections de glaces les plus affûtées .

" Tes doigts dans ma bouche ". Voilà une douce entrée en matière, laissant salive récoltée couler sur la joue. Il y a quelque chose de tout à fait jouissif, à mimer le lent et va et vient par les doigts que l'on enfonce jusqu'à la bague, sinistre entrave d'or que l'on se fait baiser. Pousser la perversité à les pousser trop loin, tout en baisant chastement du bout des lèvres, ce front que l'on veut emperler.

Au doigt qui a tracé la ligne, la peau a frémi mais le corps est resté solide, ancre déterminée aux apothéoses exhortant le rapace à sortir plus avant les serres, au cœur à se déverser de ses ténébreuses rondeurs pour s’y faire embrasser
La soumission n’est pas une défaite, c’est une joie terrible qui noue au ventre d’Alphonse l’excitation accrue des faces que l’on ne dévoile qu’à l’entente implicite des tempêtes jumelles, et irrémédiablement, aux lanières qui s’ajoutent jusqu’à figer les cuisses d’un écartèlement, appétit s’est déclaré. L’on a cru àune caresse qui n’est pas venue s’ajouter à la contrition et l’on s’en trouve plus damné encore à savourer son absence qu’à avoir eu l’opportunité de s’y réfugier.
Frustration excite autant qu’exaspère et Faune dessine à l’esprit, le sourire satisfait projeté à son dos en guise de bannière. Entre les jambes, sans pudeur, queue s’éprend des premières chaleurs, dénonçant sans pitié aucune, les surprenantes réactions de la chair et du cœur aux lianes qui l’entravent, et lorsque la main blanche dispense, rosaire aux mains exsangues s’émeut d’une brève oscillation au plaisir qui s’élance.
A vif, noirs bavards engloutissent les lignes épurées qui apparaissent à eux et s’immolent d’une joie sanglante aux élans impudiques qui bercent les secondes irradiées ; l’indicible plaisir d’être désiré plus fort que la décence, que les tacites convenances, au-delà des règles amoureuses des respects bien heureux, pose souveraineté aux veines.

Fais-moi fort, fais-moi mal, fais-moi tien.

Eros et Himeros ne suivent aucune règle et la bouche qui suce les doigts qu’on leur impose le prouve à l’instant même où elle est prise. Il n’y a pas d’hésitation, pas de chastetés égarées ; index et majeur sont conviés à la langue qui les ravit, avide et les couve d’une ferveur pieuse. Tétés, happés, léchés aux appétences aliénées de exaltantes obéissances, lorsqu’ils s’enfoncent de trop, que la salive coule en commissure de bouche jusqu’à l’arrondi du menton, puisque ligne à la main qui la flatte s’épaissit au spectacle, l’on ne s’y suspend pas.
L’on espère plus encore jusqu’aux noirs attentifs, télescopant les bleus, jusqu’aux prunelles curieuses se découvrant à l’abysse des nuits fauves, l’envie d’y sauter poignets joints




A quatre mains
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L_aconit

"Bois. " Disent mes mains qui versent du vin dans ta bouche ouverte.

"
Ta langue dans ma bouche." C'est ce que tu voulais. Il est inutile de parler, j'entends tes désirs. Ils émanent comme un capiteux parfum dont tu as le secret, tout autour de ton corps nu. Tu as cet aura puissant qui appelle à la caresse comme à la gifle, et quand mes doigts se referment sur tes crins noirs, tes belles boucles de jais, pour soumettre ton visage à l'odeur de ma soutane, à son relief peu discret, je ne discerne pas bien qui est le plus possédé de nous deux. A la tiédeur que ton nez, que tes lèvres rencontrent, s'oppose la froideur de mes gestes. Ils sont précis, analytiques, ils te manœuvrent. Aucun de mes mouvements lorsque je dépose négligemment la coupe de vin et remonte ma soutane sur mon ventre ne s'étend au hasard. La moindre pression de mes doigts, la moindre courbe de mon ventre sur ce visage adoré, t'exige à l'abandon. Laisse-toi aller. J'ai une langue de chair que la liberté a défroissée; avide de heurter le fond de ta gorge pour y trouver la quiète moiteur de ses vilains plaisirs. Et puis le froid n'est plus. Tout est doux. Puissant. Et doux. J'ai envie que tu te laisses encore aller. Comme quand l'on ne sait plus où l'on est. Quand l'envie nous habite. Et que tu es ma maison. mon temple. ma folle raison.

Tu es beau quand je te baise. Qu'importe la façon. De quelque perspective qui soit, j'ai envie de te mordre au sang, c'est irrépressible, mon esprit retord me figure une morsure orgasmique. Je t'étouffe de moi d'un lent mouvement, à l'écoute de tes râles. De ton agonie bienheureuse. N'est-on jamais plus insouciant que lorsque l'on est rempli? N'est-ce pas, Liefde? J'aimerais être dans tous tes rêves troubles.... J'aimerais être de nouveau à Saint Front, tremblant, derrière la porte close, ce jour où tu es venu me voir. mes doigts retracent le chemin cavalier de ton dos en me penchant, te posséder m'en arracherait un frisson; ils labourent de leurs ongles la plaine qui mène à tes fesses dans un soupir satisfait. Elles ont été moulées pour l'envergure de mes mains. J'ai pleuré de bonheur, tu le sais. Tu sais que tu me touche au cœur. Partout . Ailleurs. Ta bouche de géhenne est la plus délectable des catins. La passion que je nourris pour toi, le plus délictueux des cultes. Tu es à mes genoux, pourtant, c'est moi qui me compromets.



Au tissu, ma bouche s’écrase sans pudeur, embrasse, baise les lignes que tu leur donnes, reconnaissante créature qui peut enfin te toucher, te trouver d’un contact et j’y reste enfoui, à ta volonté jusqu’à y suffoquer d’extase.
Docile, je m’asphyxie et ton odeur m’imprègne jusqu’à saturation ; sous mes paupières, j’y vois bleu.

Quand ta main étreint mes cheveux, je me tords d’une heureuse souffrance à son intransigeance, à la concupiscente résolution de ton vouloir et m'y perds d'une satisfaction orgueilleuse.
Tu veux.
Tu me veux et cela m’aliène d’une fébrilité monstre, obscure, où la logique n’a plus de sens, où seul compte l’écho de nos folies. Ce que j’éprouve pour toi ne s’explique pas Mon Amour, c’est beau, c’est pur, c’est au-delà du monde des Hommes, et je sais à cet instant suspendu que je ne reviendrai plus jamais en arrière. Je sais désormais ce que nous sommes, ce qui nous fait, ce que la convoitise embrase chez nous, et je m'éprends de chaque contraste que j'y perçois.
Je veux en ressortir en sang, Faust, ma chair encore à tes crocs, tes mains coupables agrippées à mon cadavre en train de me baiser d’une dernière furie; je veux que tu m'aimes toujours comme à cet instant et d'encore mille manières

Tes doigts ont saisi un pan de ta dalmatique, la remontent le long de tes cuisses et je bande, damné, perdu, animal à l’orée d’une bouche entrouverte qui te réclame déjà.
Quand tu me donnes , je grogne d’un bonheur. Là, enfin, enfin je te touche, enfin je t’ai en bouche, enfin ta peau à ma langue… Je n’aurais bientôt plus rien d’humain, je le sais… A cet instant déjà, je me transforme, corrompu, consumé et je ne retiens ni la dévotion, ni la dépendance, ni même l’éclat de mes yeux qui te supplie d'encore, de plus, de tout.
Le sillon de tes ongles m’arrache une longue plainte de plaisir ; fièvre au front, aorte en bataille, je veux que tu sache sans y mettre de mots que j’aime les brulures que j’y sens, que je voudrais que tu m’en peintures le corps tout entier, que tu stries ma chair jusqu’à l’écorchure, et qu'alors tu plonges tes mains dedans en même temps que ton ventre à mes reins, que tu nous fondes, nous remodéles jusqu'à me tenir en laisse... mais ce que j’emporte de fureur, ton impitoyable senestre le retient.
Lenteur jugule ma tête et me mène d’une poigne despote à te prendre de longueur, à ton seul désir, et moi, bouche pleine de toi, à la douleur de mes bonheurs, je ne songe qu’une chose : « Tu me tueras si tu arrêtes » *



Et Faust n'accélère pas. A la recherche des sensations, à tâtons, qui envahissent en bouquets colorés l'étau de ses tempes, l'étau de ses mains . C'est ce que l'on fait des amours jeunes. Quand elles sont encore assez vives comme les eaux qui descendent dans les rivières. Il est jeune, il est beau, et il Aime.
millimétrée, maniaque, dextre retire sa chair palpitante de son fourreau chaleureux, lié d'un filet hyalin. Insatiable. Car il aime ça. C'est sûr. Les yeux illuminés de larmes qui ne sont ni de joies, ni de tristesse. A la merci des ses partenaires, comme possédé, Alphonse est à lui. Entier et plein. Comme quand on s'oublie avec l'autre. Les autres. même ceux que l'on ne connait pas. Une forme d'amour en quelque sorte, puissant, vorace. Sans limites. Les fleurs que le jeune homme au teint d'albâtre dépose aux boucles noires sont comme un langage secret entre eux. C'est un amour déferlant. D'une douceur infinie. Au claquant d'un revers faisant rougir l'épiderme.
Il y a une part de chance insolente à cette union symbiotique, à ses règles, à ses cycles, à son autarcie. Ils se sont reconnus parmi tous les Autres; dans la masse des corps interchangeables.

Dehors, il fait froid. La pluie tombe dans la cour et remplit le petit bassin vide. Dehors il faut être maître de soi, toujours prudent, toujours caché. Ici, le feu ronronne dans la cheminée, et les mains de l'Autre font tout le travail. Il suffit de les écouter. De les suivre. de les goutter. de les aimer. Et alors tout ce qu'elles donnent n'est que nectar. La caresse ou la griffure. Le baiser ou la gifle. Les mains de Faust n'arrêtent pas. Glissantes comme des galets, emprisonnant la gorge tendre. D'une hâte tirer le corps loin de son carcan de bois. Ainsi replié face contre le sol, Alphonse semble prier un autre dieu.
Deux yeux bleus se sont appesantis sur ses épaules, et chandelle saisie se penche au spectacle pour sceller de cire un énième secret. "Tes orteils dans ma bouche" , c'est ce qu'Alphonse voulait. Ton baisse d'un octave pour ordonner, le pied déchaussé et tendu:


- Lèche.

Lueur vacille et projette à la silhouette entravée le chuchotement d’ombres complices, le dessin des crocs nouveaux sur la peau brune de Paris. L’ordre retentit au silence de la chambre, traverse les tempes d’une créature assourdie de délits, comprimée de sang, agenouillée à la seule adoration qu’elle a jamais reconnu, et aiguise l’appétit d’une salive carnassière ; l’on s’en lécherait presque les babines.

Quand la première goutte de cire tombe, elle suspend le temps d’un Avant, sphère longiligne portant en son sein les secrets salés des abrasives amours, et, éclatant à l’omoplate à nu, la langue d’Alphonse qui s’est aventurée au pied d’une pointe obéissante, frémit d’une inspiration brève, d’une lascive surprise auquel se mêlent les espoirs déviants.
Faust l’a-t-il fait exprès ?
Bête amarrée à leurs vices, coudes pliés à l’appui du rite, accuse sans relever l’échine, et le rond de la brûlure et le silence qui s’y joint, curiosité exaltée d’une interrogation qui s’éventre brusquement d’une certitude-résine lorsqu’après ce qui lui semble un temps infini, la seconde goutte se brise à l’arrondi de l’épaule : fauve jubile d’une respiration rauque et queue libère la pellicule d’une unique et délictueuse perle de nacre en guise de langage.

L’on quitte la psyché, et l’on rejoint l’ailleurs ; regardez Garçons, le monde s’est dressé au faîte d’un soleil-lune.
Ici, à vos ventres, à vos reins, à vos bouches, que l’on jappe, que l’on feule ou que l’on gémisse,
que l’on empreinte, que l’on baise ou que l’on exige, tout ce qui se sème, se dit d’un mot d’amour.


A sa peau, constellation blanche se révèle à la seule exigence de son créateur, et chaque sceau nouveau remodelant les ombres à sa naissance, extasie l’âme d’un feu vif quand, à sa bouche, orteils se couvent de dépravées attentions aux sillons appliqués d’une langue pieuse autant que fiévreuse..
Douleur fugace, phlyctène éphémère, un alphabet nouveau s’inscrit au derme offert, et cisaille l’esprit d’une embrasure bleue, avant de fondre l'humanité aux étoiles; là, ce soir, Sirius aussi est devenu maison.

Il y a du frisson en kyrielle, quand chaque entrecoup de langue est un entremet, savoureux jusque dans l'échine qu'il remue. Avez-vous déjà senti le divin et puissant frisson qu'une langue offre entre deux orteils? En vous concentrant un peu, pour basculer de cet état chatouilleux et incontrôlable à celui de la pure sensation? Ce passage entre deux monde est un art que l'on apprend au fil des corps, des rencontres charnelles. Deux autres garçons sont venus écarter des sentiers désormais ouverts, lumineux, au labyrinthe des extases corporelles. Nicolas ne réprime pas son plaisir, s'étirant en félin du pied au cerveau. Et quand le pied retrouve le plat du tapis, l'autre repousse d'une fausse négligence Tabouret sur le dos. Tortue renversée, incapable sans son assistance maître de se mouvoir. Bleus le toisent d'une lueur cannibale. Ses entraves l'offrent à ses jeux interdits. Qu'il est beau, qu'il est tendre, à ses mains qui l'envahissent, qu'il est fait pour sa main à sa gorge infinie, magnifique. Faust d'une hâte passe sa toge par dessus ses épaules, que les chairs se confondent dans leur chaleur bénie. Peau à peau. Corps à corps. Que les entraves Faunes soient repoussées au tapis. Bras tendus et mains liées, lui faisant une couronne. Que la bouche vienne parcourir les vallons plans de cette peau sanctifiée.

Le corps de Faust est fait d'un seul tenant, dégageant la même grâce naturelle que son visage, clair comme celui d'une jeune fille, musculeux et sec comme une statue grecque. Lisse et immaculé, rehaussé d'une traînée d'or descendant jusqu'au nombril. Il demeure plus svelte qu'Alphonse, mais n'a rien d'enfantin. Et la sécheresse d'une claque cuisant le flanc Faune est là pour le rappeler. Sous le poids écartelant les cuisses, l'impérieux élan appuyé. Sous les cils clairs, deux yeux d'un bleu glacé.


A vingt doigts.
* Call me by your name - David Aciman

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Alphonse_tabouret
La vie n’est pas la même sur le dos ; l’on y contemple le ciel, les nuées et les astres, l’on se noie au plafond que l’on ne regarde jamais vraiment qu’aux heures des contemplations, l’on goutte la pluie au visage sans la diluer aux cheveux, l’on accueille le soleil jusqu’à en fermer les yeux.
Au berceau de Petit Vésone, le regard d’Alphonse est trouble ; au-delà de la voûte, les constellations, et au-delà des constellations, l’accrétion. Le corps de Faust ressemble à un longiligne soleil aux circonvolutions sacrées et tandis que son ombre s’étend de blancheur, gorge fauve déglutit d’un appétit titan. A sa peau frissonnante, aux rougeurs accusées d’une maitre exigence, marbre vivant se meut de délices , accroche les contraires en lambeaux à son derme et Alphonse y espère , incertain, ingénu autant que catin, créature émerveillé de se trouver déchirée d'envies .

Mords. Embrasse. Caresse. Pince. Frappe. Touche. Déchire. Frôle. Prends. Prends tout.

Novas fusionnent d’un élan de fièvre à l’impertinente intransigeance des glaces bleues, gorge en ébullition tend la brulure d’un gémissement rauque où s’emmêlent l’entrave et le plaisir quand les épeires subjuguées se crispent au nœud qui les capture.
C’est bon. Tellement bon, des attaches qui lui scient les poignets et les cuisses, l’immobilisent au diable-vouloir qu’il suscite, à la voluptueuse sérénité de l’animal attaché, c’est bon du corps qui s’embrume de délices au chien qui s’emporte de scandale et tout, jusqu’à la bouche qui tantôt se raye d‘incisives et tantôt s’abandonne d’une moue extasiée, n’appartient plus qu’à eux.
Les yeux de Faust ont ces dessins de givre et de lave verglacées qui jurent le bouleversement comme l’absolution, et à cet instant, Muse aux lianes de cuir s’emporte de ferveur ; c’est une affaire de musique, de rythme, de notes qui s’enlacent de voyelles décomplexées et au bassin qui prend, les reins donnent sans concession, à la plus exquise soumission.
Vertigineuse sensation que celle d’être plein de l’autre, de l’accueillir en soi et de s’y perdre de plaisir, de gronder de satisfaction à chaque coup de queue, d’y être dénervé de toute ambiguïté, de toute conformité, pour se donner jusqu’à l’âme. Le ventre se creuse des souffles éperdus, les jais s’éclairent d’un opalin brasier et les doigts fusionnent à l’ancrage du tapis quand la voix s’accentue de teintes plus franches, d’un langage commun.



Monstres, Monstres, que vous êtes beaux.
A vos idiomes échos, à vos folies exsangues, Vulgarité n’existe pas, Perversion est un lointain rivage.
Salez vos bouches, vos doigts, vos éclats,
brulez jolis Monstres, brulez d’amour et de concupiscence, qu’importe où l’on échoue si l’on se tient la main.




Es tu ma proie, ou suis-je la tienne? J'ai foi en toi, tellement foi en toi. Quand je te prends jusqu'au dernier souffle, et que nos respirations ont depuis longtemps changé, tu le sais n'est-ce pas? Dis-moi que tu le sais. Tu es si spécial. J'ai trop de fierté pour ne pas vivre une histoire que tout le monde envierait. Mon amour est fractal. Toi, tu es ma fracture. Une ouverture du crâne, quelque chose de puissant et de sale, quelque chose à donner en pâture à nos limites, à nos curiosités. Pourquoi être l'embrun quand on peut être l'orage? Avec toi je chausse mes talonnières, tu me pousses à l'Empyrée ou aux Enfers. Quel chemin prendre? Sinon le tien . Celui de ton corps, mon offrande, celui de ton corps, mon objet. Terpsichore se penche sur moi ce soir, elle t'a enfanté, et elle me donne la force de te posséder jusqu'à demain. Je danse pour toi, comme tu danses si bien la Volta, je danse en toi, je veux te transpercer de l'infinité que je ressens. Et quand j'en aurais terminé avec toi, ce ne sera pas pâle semence que je coulerai dans ta bouche, c'est d'Ambroisie que je t'abreuverai. Écoute le langage secret, souffles, râles, poumons écrasés.


Je dis you're so hypnotising
Tu es tellement hypnotisant
Could u be the devil, could you be an angel
Serais-tu le diable, serais-tu un ange ?
Your touch magnetizing
Ton contact magnétisant
Feels like going floating, leave my body glowing
C'est comme si nous flottions, tu laisses mon corps incandescent

Tu dis You're not like the others, futuristic lovers
Tu n'es pas comme les autres, tu es un amoureux du futur
Different DNA, they dont understand u
Un ADN différent, ils ne te comprennent pas
You're from a whole other/another world
Tu viens d'un autre, un monde différent
A different dimension
Une autre dimension

Je dis Kiss me, kiss me
Embrasse moi, embrasse moi
Your kiss is cosmic, every move is magic
Ton baiser est cosmique, chaque mouvement est magique
You open my eyes
Tu m'ouvres les yeux
There is this transcendental, on another level
Il y a cette transcendance, sur un autre niveau

Tu dis Take me, take me
Prends moi, prends moi
Wanna be your victim, ready for abduction
Je veux être ta victime, prêt pour un enlèvement
Infect me with your love, and fill me with your poison
Infecte moi avec ton amour, et remplis moi de ton poison

Je dis Boy, you're my lucky star
Mec, tu es ma bonne étoile
I wanna walk on your wave length
Je veux être sur ta longueur d'onde
And be there when you vibrate
Et être là quand tu vibres
For you i risk it all
Pour toi, je risque tout
All
Tout



Je t’ai dit " Baise-moi comme le dernier des chiens", ni par provocation, ni par jeu, mais parce qu’aujourd’hui nous sommes bâtisseurs de mondes.
Le nôtre est une averse torrentielle, luminaires ronds et effilés faisant monter les eaux jusqu’au raz de marée, et nous avons élevé les murs pour en préserver la crue, créatures noctambules que le soleil surveille, ombres précautionneuses de leurs amours coupables.
As –tu toujours su que cela ne durerait pas, qu’un jour il faudrait faire un choix, que tu ne pouvais pas plus t’écarteler de concessions sans te perdre à la silhouette de tes dieux ? Ce soir nous avons fait un pacte, nous avons tu les mots pour nous nourrir de pierres , brulé les planches de la scène ; plus de comédie, plus de rires convenus, l’on a arrosé le public de poix avant d’y foutre le feu et de baiser aux flammes jusqu’à y fondre, n’être qu’un.

Tu danses, païen, sacré, tu danses et j’aime cela. Il n’est pas une note que je n’entende pas, pas une croche qui ne fonde pas à ma bouche, pas une clef de sol qui sache se cacher aux rythmes qui nous ravissent Raison. Tu danses en moi, sur moi, sous moi, liquide musique, solide mélodie, unique, double, multiple ; Amours bleus.

Ce soir, je ne suis plus adultère, j’existe, Homme, Chat, Chien, ce que j’aime est à moi jusqu’aux moindres monstruosités ; mes lettres sont écrites jusque dans tes eaux, à chacun de tes vices, à chacune de tes innommables beautés.
Je les aime, sais-tu ?
Si pures, si pleines et elles ne sont qu’à moi… putain que j’aime cela… à moi, à moi, à moi… je ne suis moi que lorsque tu me touches, éclairé de tes savoirs et de tes appétits. Ma chair y meurt à chaque fois que tu me froles, de la paume de la main ou du poing… ce que les autres ont aperçu, c’est à moi que tu le donnes, et j'en crève d'un incompréhensible orgueil ... Et moi, qu’ai-je à t’offrir ?
Mes yeux pour te regarder comme nul autre à ce monde.
Mes yeux pour aimer chaque remous que je vois.
Mes yeux pour te dire que je t’aime.


Corps se cambre quand les prunelles crissent. La gorge d’Alphonse s’enroue d’une plainte abandonnée, se sale d’une imminence à sa litanie et Promesse se raye à la chambre bouleversée, étirant ses ailes au-dessus de silhouettes mêlées, entravant les souffles d’un écho barbare.
Comètes voilées s’extirpent d’une vertigineuse trajectoire, brulantes, fiévreuses, s’enlacent et déteignent d’une voyelle commune jetée à face du monde, brandie à la rage tendre d’un étendard sanglant, constellé de nacre.


Ventre et con ruissellent, s’empêtrent et palpitent aux augustes atouts consacrés par leurs Pères.
A la pyrée de Petit Vésone, Olympienne métamorphose commence ce soir


Tu voulais le noir, je te donne le noir. Prends, prends, prends ce qui est à toi…Echange avec moi... Faust, Alphonse, Alphonse, Faust... Donne-moi le bleu, donne-moi ton âme, laisse-moi me rouler dedans, laisse-moi m’y baigner, m’y laver, la dévorer jusqu’à l’os, et gueule maculée de sentiments, de foutre, l’enterrer au jardin, qu’elle repousse au printemps. En Mars, Mars qui est à nous, j’y déracinerai tes parterres de fleurs, creuserai l’humus, sèmerai désordre jusqu’à la déterrer pour te la ramener.
Si c’est cela être un chien, alors je suis le tien.




A quatre mains
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