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[RP] Bureau et Tabouret

Alphonse_tabouret
    Territoriale créature, Tabouret n’a encore jamais occupé l’espace d’une maison partagée. Appartements achetés à tour de bras, aux mobiliers sommaires, points de chute comme autant d’avants toits auxquels l'on se réfugie sous la pluie, il a fallu attendre Petit Vésone pour que le commun prenne le pas à la gouttière.
    A la bibliothèque, bureau s’est agencé à un mur sans fenêtre. Ouverture est inutile ; à ses chiffres ou ses lettres, Alphonse est de ces consciencieux automates que rien ne dévie de leur trajectoire.
    L’on y trouvera carnets anciens, billets, clepsydre d'automne, et courriers soigneusement rangés, aux tiroirs ou au cœur.
    Dans un livre , en guise de marque-page, non exhaustive, liste double rappelle que les jours à venir portent en eux la promesse des souvenirs.




Pisser des remparts
Baiser au clair de lune
Achever Petit Vésone et y fêter Noël
Se saouler jusqu'à plus soif.
Manger les premières pêches de Petit Vésone
Visiter les caves de sainte Illinda
Baiser sciemment devant témoin
Se compter à trois aux draps
Partir un matin sans l’avoir même prévu la veille
Aller en Italie
Sauter du Python de Seleucos
Baiser nus au soleil sur un pont
Prendre un bain ensembles
Posséder un bateau
Connaitre l'Hiver ensembles
Collectionner les paysages en fenêtres "Tours, Rennes, Orléans, Bordeaux,
Lyon, Stuttgart , Amsterdam, Bruges Hastings,
Londres, Toulouse, Modène Montpellier, Valence,
Rome, Barcelona Glasgow, Venise, Lisbonne..."

Melvil
Tailler de sur-mesure
Un empire pour nos fils
Séjourner à Londres
Voir un pays de neige à quatre.
Devenir Table



    Une autre l'accompagne, faites de destinations et de mots clefs.



Saint Brieuc: Pierres de rivière
Nantes : Lug
Bordeaux: Tapisseries
Orléans : Désirée
Rochechouart: Cicatrices bandantes


_________________
Alphonse_tabouret



Novembre

Première quinzaine




Citation:
5 novembre



- Lucie

Citation:
Pâris,

J'escompte, si mon inquiet Comte consent à m'accorder officiel congé, quitter Limousin en fin de semaine pour égayer ma palette des automnaux ocres périgourdins. J'y serais, y serez-vous ?
Mier.


Citation:
Mier,

Rassurez votre Comte, Périgueux fait ronfler chaque cheminée ; nous y aurons de quoi vous réchauffer les joues et vos mains lorsque vous compterez vos pigments.
Je serai là, sans départ précipité cette fois ci ; prévenez-moi quand vous prendrez la route.

J’ai hâte .
Alphonse


Citation:
Alphonse,

Répit est gagné ; je passerai vendredi, à la nuit tombée, les murs esseulés de Tulle.
Je brave les fantômes, en gage d'amitié. Gardez-moi tabouret à vos salons,

Mier.
Citation:



Citation:






Citation:








Citation:
6 novembre



- Archibald

Citation:
Archibald,


Savez-vous gardez secret ?
Voilà déjà une semaine que Montfort et moi prévoyons escapade solitaire de poignée d’heures pour délaisser l’activité de Périgueux.
Je vous sais parti aux mêmes raisons avec Jorgen exception faite que je n’ai que 48 heures pour le dépayser : l’évêque est à ce point indispensable à la ville qu’il est délicat de faire plus long, aussi, ne le prenez pas pour vous, et je gage d’ailleurs que nous partageons la même perspective, mais mon idée du dépaysement vaut par une taverne vide, un village désert et le temps de peloter son cul autant que je le souhaite au chaud d’une taverne.
Dans quelle direction suis-je certain de ne pas vous trouver vous, et votre fiancé à compter de demain soir?

Alphonse


Citation:
Alphonse,
Nou some a Castillon et feson route vers la mer, ossi vou ne nou trouveré nulle par.
Etion hier a Bergerac et la ville été plu animé que d'abitude, j'ai meme cru apercevoir un éveque déchu, ossi visé peu etre ailleur.
Prené bien soin de vou et de lui, il avé l'air au bou du roulau.
Jorgen va mieu des que nou some seuls tou les deu, c'est assé destabilisan.
Mai plaisan.
Prené soin de vou.
Archi



- Dôn

Citation:
Vous venez de me claquer porte au nez, Nombril. J'espère que la vue valait le rendez vous manqué.

Enor.


Citation:
Même pas.

Je n'ai rien remarqué, sans doute trop absorbée par mes songeries. Peut-être aurait il mieux valu que mes pensées soient toutes destinées à votre personne. Pardonnez mon geste involontaire, pardonnez le manque que j'ai de vous, pardonnez mes fautes et mes humeurs aussi.

A vite,
Nombril
.

Citation:
Vos pensées à mon flanc seront toujours préservées.
Je ne pardonne rien car j’y aime tout : Votre façon de ne point regarder le spectacle que vous m’aviez tant réclamé, votre manque de moi comme je manque de vous, vos terribles fautes que je chasse d’un sourire, et vos vivaces humeurs qui savent écorner jusqu’à mon flegme.

A quoi songiez-vous, Nombril ?

Enor


Citation:
Je songeais à la sagesse, aux idées folles et aux risques à prendre.
Aux dunes, à ma Bretagne, à mon passé.
Au dernier homme que j'ai épousé, à celui qui a mordu mes lippes ou encore à Kerdren et nos démons.

A la peur, aux ambitions et aux chutes.

Alphonse. Je crois être perdue.


Citation:
Nombril,

Qu’est-ce que la sagesse ?
Qu’est-ce qu’une idée folle ?
Quels risques vous fascinent ?
Quel gout ont les dunes ? Et la Bretagne, quel parfum ?
Passé conjugué à tous les temps par votre cœur, comment bat-il à l’ombre de ces mâles qui y rodent ?
De quoi avez-vous peur ?
Quelle ambition nourrissez-vous ?
Quelle chute craignez-vous ?

Vous n’êtes pas perdue, vous ne savez pas marcher droit.
Moi non plus de fait. Retrouvons nous aux croisements ; qu’ils soient taillés de hauteurs ou aux profondeurs, vous y avez ma main, j’y ai votre épaule.
Là, nous savons que nous pouvons tout dire.
Dites-moi.

Enor



- Faust

Bouts de vélins ont formé le parcours habituel d'Alphonse à son retour, tandis que l'épisco-pâle est endormi déjà profondément.

Un bout de Vélin, coincé sous la porte d'entrée
Citation:
Je t'aime.


Un bout de vélin est posé sur le porte manteau
Citation:
Dieu, que je t'aime...


Un bout de Vélin est posé au seuil de la chambre.
Citation:
Je t'aime.


Le dernier, a été trouvé au petit matin, dans la vasque vide des ablutions Faunes...

Citation:
" Toi. Toi. Toi. "
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Citation:
7 novembre



- Archibald

Citation:
Alphonse,

Comen alé vou ? Est ce que Faust se sen mieu ?
Nou alon biento prendre la route du retour afin de pouvoir passé un peu de tem avec Arnauld à Périgueu pui nou lui feron probablemen escorte jusqua Bordeaux.
Nou ne resteron pas tro dans les pattes de Faust. Promi

Archi


Citation:
Archibald,


D’où vous vient cette idée saugrenue que vous êtes dans les pattes de Faust ? Qu’il vous faut vous éloigner pour le rendre heureux ?
Montfort vous porte dans son cœur, au diapason d’une extraordinaire ferveur et ce n’est pas parce que votre amant fâche par certaines attitudes que la seule solution envisageable est la fuite de Périgueux.

Je ne sais pas plus d’où vous vent cette idée qu’il va mal. De fait, Montfort se porte bien : bien sûr, comme chacun, il a contrariétés quotidiennes, moments d’agacement, de fatigue, mais je vous en prie, Archibald, n’allez pas vous coiffer de quelques responsabilités ; vous, plus que les autres êtes une compagnie dont il apprécie tous les aspects.
Rentrez, repartez, mais s’il vous plait, n’y prétextez pas le bien de votre ami ; seulement le vôtre.


Alphonse


Citation:
Alphonse,

Je devé pa etre tré bien réveiyé quan je vou ai écri se matin car c'est pas du tou ce que je voulé dire. Enfin si un peu mai pas a se poin. Je voulé juste dire que je sai a quel poin Jörgen a été envaissan pour Faust ses dernié temps et que Jörgen a encore besouin de temps or de Périgueux, sauf que mon ami Arnauld n'y sera que peu de tem ossi nou l'escorteron au retour cela fera d'une pierre deu cous.

En tou ca j'espere que Périgueux souffle un peu san Jörgen car lui semble bien s'acomodé de ne plu y etre et n'ai pa pressé de rentré. Mai il ne mange toujour pas. Nou avon convenu qu'il engloutiré un bol de ragou le jour ou je confondré sa hanche et sa queue. Il dit que sa n'arivera jamai. Qui sai !

J'espere que Faust a résolu ses probleme de construction ou de porte ou je sai plus quoi pour votre hotel.

A tré biento
Archi

PS : les dunes sont tré accueillante même en novembre.
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Citation:
8 novembre



- Archibald

Citation:
Archibald,

Tout le monde se porte bien ; il y a bien Cosnac pour s’offusquer de ne pas avoir reçu de faire-part à votre départ, mais à cette exception, la vie y suit son cours.
Je me sens devoir de vous apporter une précision ; je ne vous apprendrai rien, j’en suis certain, mais il est parfois bon de rappeler les choses que l’on approuve mutuellement : Périgueux ne souffle pas car Périgueux ne souffre en rien de Jorgen.
S’il a été dit à Jorgen qu’il était étouffant, c’était simplement de rarement laisser place au duo sans en être contrarié. Et cela est vrai, il n’y a qu’à voir comment il se froisse dès que nous souhaitons prendre verre "entre hommes". Montfort aime passer du temps avec lui, avec nous, mais aussi, parfois, simplement avec vous, avec moi, avec lui. Comme nous tous non ? Ne sont-ils pas heureux, les petits moments duellistes, plus enclins aux retrouvailles, à la complicité, aux confidences… Jorgen lui-même les adore et aime qu’on les lui accorde.
Est-il si difficile de concevoir qu’il est de même pour les autres ?

Je suis ravi que vous trouviez souffle à la balade, vous bien sûr, et surtout votre fiancé.
L’appétit lui reviendra probablement bientôt si le moral va mieux, ne vous en faites pas et continuez vos efforts ; ils comptent, assurément.
J’ignore si je vous croiserai à votre étape. Peut-être sera-t-il plus sage que Jorgen ne croise pas ce qui le met mal à l’aise, et je ne doute pas être au lot du panier par la discussion que nous avons eu avant son départ.
Portez-vous bien, tous les deux et profitez des chemins autant qu’il le faudra,
Soyez heureux, c’est bien là l’essentiel.

Petit Vésone s'est achevé ce jour; l'endroit est magnifique. Songez à toquer avant d'entrer si vous vous arrêtez à votre escale, nous baptisons.


Alphonse


- Faust

Paquet de linge frais fut ouvert avec un de ces sourires étranges, sourires-aurores des petits bonheurs simples. Alphonse avait raison. On n'exprimait jamais mieux la grandeur qu'en la tronquant de petits mots. Dans la poche d'Alphonse, une grosse clef sombre étiquetée fut lestée en échange de quoi.

Citation:
"mon Bel Amour, mon Petit Amour, mon tendre, mon doux Amour... Welkom."


Bien sur, il fallait désormais apprivoiser les lieux. Ses bruits. Y installer le désordre si personnel. Les odeurs semblables à nulles autres, et baptiser les draps d'une nuit blanche à écouter le métronome palpitant de l'autre, y dissocier les nouvelles sonorités de la nouveauté. Il fallait investir les lieux de soi, et ce pour longtemps.

Citation:
Pardonne. J'ai été indélicat. Et abrupt.

Écoute, liefde, les nouvelles de ce soir indiquent que deux armées royales sont parties sur Saumur, tandis que l’Anjou a envoyé ses trois armées sur Poitiers. Cela n'augure rien de bon, Saumur est assiégée et les troupes royales ne feront pas de cadeaux, tout au plus des prisonniers. Ou des morts si les armées angevines tentent de revenir pour ne pas perdre Angers. La Flèche et Craon sont aux mains de la Reyne. En somme, l'Anjou a déjà perdu. Ton fils s'il a été laissé en Anjou n'est pas en sécurité. Je peux envoyer la garde épiscopale le chercher, et le ramener. Tu n'as qu'un mot à dire.

Je suis désolé.

F.
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Citation:
9 novembre


- Anaon

Citation:
Dénée,


J’apprends ce jour le conflit armé qui voit l’Anjou soumis aux étendards guerriers.
Allez-vous bien ? Comment vont les enfants ?
Je sais vos talents pour les avoir loués un temps, je sais que ce que vous défendez, vous le défendez jusqu’à la morsure ; je sais vos gens acquis, que chacun chez vous, saura protéger l’essence de la maison s’il le devait, mais rien n’y fait.
Anaon, je crève d’angoisse.
Seul contre tous aux pavés-capitale, je vous suivrai les yeux fermés, serein, certain, mais il n’est rien qui ne saura m’apaiser ce jour si ce n’est vous savoir tous loin de vos terres. Aux couleurs de cette guerre perdue, je vous supplie de partir, de rejoindre Paris.
Prenez les nôtres et rejoignez-moi là-bas. Il n’est rien que vous puissiez faire, rien que vous puissiez interdire à centaines de soudards venus assoir autorité.
J’ai peur, pour Antoine, pour vous, pour Amadeus et les jumeaux. Ne vous entêtez pas, s’il vous plait ; tout ce qui vit là-bas est en danger.
Exaucez-moi.

Alphonse.


- Don

Citation:
A vous,

La sagesse est de savoir rester à sa place ou au mieux, d'en trouver une qui nous corresponde. Quelle est la mienne, Alphonse ?
Une idée folle serait de vouloir tout goûter et qu'une fois repue, je veuille poursuivre. J'aime vivre, ressentir et pourtant je me refuse tous les élans par... Honte bien sûr mais aussi parce qu'il est dangereux d'écouter ses envies. Une idée folle, voilà ce que c'est ! C'est lorsqu'il est impossible de l'accomplir, de l'assouvir sans culpabiliser. Pourquoi ne puis-je rien faire sans me sentir redevable ou blâmable ? Sans redouter les réactions annexées à mes actes.

Les dunes ont un goût d'inaccessible et la Bretagne me larde le nez. Ce que mon cœur peut en récupérer ce ne sont que des peurs et des regrets. Ces peurs qui me lacèrent le ventre sans que je puisse les chasser. Pour se faire il me faudrait savoir qui elles sont et d'où elles viennent et comme je vous l'ai dit... Je chute sans arrêt.

J'ai besoin de votre main et qu'elle me tire vers avant. Propulsez-moi quelque part Skabell, indiquez, dirigez, déblayez et surtout n'oubliez pas de me dire. Vous aussi vous devriez parler, mon épaule n'est plus souvent sollicitée et je m'interroge sur votre bien, au loin.

N.



- Faust

Citation:
Liefde,

Ne te reproche rien, sans toi, je n’aurais rien su.
S’il est un seul à accabler, c’est moi de ne pas m’inquiéter du silence, de vivre pour un quand je suis déjà double.
J’ai honte, tellement honte d’être un si mauvais père…

J’ai écrit à Dénée, l’y supplie de rejoindre Paris avec les enfants mais je doute d’y être entendu… Anaon est une femme de tête autant que de cœur, j’ignore si elle aura celui de quitter ses terres au risque de les retrouver mutilées. Elle ne laissera pas ses gens, ses maures, ses précieuses trouvailles…
Je ne sais pas quoi faire, Faust.

A.


Citation:
Si Cette Anaon refuse de quitter, allons chercher l'enfant sans tarder. Il restera quelques temps à Petit Vésone, on dit que la guerre d'Anjou sera vite terminée, les troupes royales sont entrées en Poitou pour déloger les armées angevines et en découdre. On dit aussi qu'une vilaine épidémie secoue les troupes des deux côtés... Les enfants sont les premiers à tomber malade, je te le dis autant en tant que médecin qu'en tant qu'évêque entouré d'eux.

Ne te flagelles pas de ne pas savoir comment agir, tu n'as pas eu loisir d'être un Père, Philtatos, mais tu as à cœur d'en être un, je le sais.

F.



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Citation:
10 novembre



- Jorgen

Citation:
Parrain,

Comment vous portez-vous ?

Ici tout va, on respire, on vit, c'est calme, c'est plaisant.
Je vais bien.

Nous rejoignons Périgueux, nous serons demain à Castillon.
Archibald vous l'aura peut-être dit, mais nous raccompagnerons Arnauld et sa femme enceinte en Guyenne.
Suis-je égoïste de ne pas encore vouloir rentrer ?
Vous me manquez, c'est évident. Vous, Faust et Gysèle sont les trois plus gros manques.
Mais je respire.
Est-ce égoïste ?

Je n'ose écrire à Faust, le devrais-je ? Ou au contraire ?

La peau d'Archibald s'est parée d'une odeur salée, alors je dirais que c'est celle là mon odeur du jour. Pour ce qu'elle représente : Archibald et ce voyage, probablement un des meilleurs que j'ai fais.
Et vous, quelle est votre odeur du jour ?

Vous me manquez.
Je pense à vous,
Jörgen.



Citation:
Jorgen,


Ne cherchez pas culpabilité où il n’y en n’a pas et profitez de votre balade. Flâner aussi longtemps que vous le souhaiterez et revenez quand bon vous semblera. Si votre bonheur est là, alors là est aussi celui des gens qui vous apprécient.

Je ne vous croiserai probablement pas demain, je crains que cela n’appuie votre malaise à la ville et ne voudrais pas en rajouter. Si Périgueux vous étouffe, c’est qu’il y a raisons et je pense en être.
Vous avez l’air de charmante humeur et je finis toujours par vous froisser ; je préfère vous savoir en paix, à votre étape comme à la route.
Je vous souhaite donc bonne chemin vers la Guyenne, et ailleurs.


Au sel sur la peau d’Archibald,
Alphonse.


Citation:
Parrain,

Je ne peux retenir Archibald non plus, il a des envies aussi.

Mais je ne serais pas à Périgueux demain.
Sauf que vous faites fausse route.

J'ai aimé notre conversation, elle m'a aidé. Elles m'aident toujours, vous appuyez souvent sur ce qui est vrai.
Ne m'évitez pas, je vous en prie.

Prenez soin de vous.
Jörgen.


Citation:

Jorgen,

Vous vous méprenez sur mes paroles et mes intentions. Je ne vous évite pas, j’appuie votre démarche, et si nos discussions vous aident, elles se font toujours dans la douleur, tant pour vous que pour moi, or, la douleur, mon garçon, n’est pas ce dont nous avons besoin quand il s’agit de l’âme.
Vous êtes heureux, tel que vous êtes. Restez-le, n’en changez pas les paramètres, savourez cet état que vous aviez perdu depuis quelques temps.
Quant à Archibald, il est ravi de ces quelques jours, il vous suivra toujours où que vous ayez envie d’aller, parce que votre bonheur est ensemble. Aussi longtemps que vous aurez envie des chemins, il les prendra pour être à vos côtés.

J’apprends qu’Arnaud souhaite rester quelques jours sur place, aussi, ne vous pressez pas à rentrer, vous vous retrouveriez à étape forcée de presque la semaine.
Contactez le, cela sera plus simple certainement.

Alphonse.


Citation:
Parrain,

Je suis désolé pour la douleur.
Je veux m'améliorer Alphonse. Pas devoir fuir chaque mois pendant quelques temps.

Mais j'aime nos discussions. J'aime lorsque l'on rit. J'aime lorsque vous vous amusez à me faire rougir.

Je savoure. Grâce à Archibald.
Mais je verrais avec lui pour Arnauld, je sais qu'il voulait le voir et Arnauld montait pour faire une surprise à Archi. Et puis il m'a préparé une surprise avec l'aide d'Arnauld de ce que j'ai comprit, et il veut l'essayer.

Mais et vous ?
Comment allez vous ?
Comment va Faust ? Comment se passe votre vie ?
Et l'hotel alors ? Est-il aussi parfait que je l'imagine ?


Je vous aime.
Jörgen.
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Citation:
11 novembre




- Dôn

Citation:
Nombril,

Vous sortez d’anesthésie.
Juillet vous a isolé d’une cellule, Aout vous a écartelé de moitié et septembre vous a fait veuve. Qu’y aurait-il d’impensable à soudainement ne plus savoir jusqu’où l’on doit aller pour ressentir les choses, si ce que l’on y lit est vrai ou simple réaction animale? Se sentir vivant en passe inexplicablement par certaines douleurs, par le plaisir des flammes : si cela brule, c’est que l’on ressent encore, se dit on. Viendra le temps des baumes.
L’on se trompe souvent, l’on tombe tout autant et ceux qui restent debout, immaculés, du début à la fin, sont, je crois, ceux qui n’ont jamais bougé.
Leur sort est-il enviable ?

La honte est un animal de mon bestiaire, permettez que je vous y propulse d’une main, puisque vous la tendez.
J’ai honte, Dôn.
Mon fils est en Anjou et j’ai appris seulement il y a quelques jours que la guerre y faisait rage. Quel père suis-je quand je n’ai pas même pris le temps de regarder ailleurs qu’au ventre de mon panier ?
Regardez ma honte, elle a les traits parfaits d’un enfant de six ans qui croit en moi quand je l’oublie.
J’ai peur de mon fils Dôn, de son jugement, de ses yeux noirs orphelins, d’être trop égoïste pour jamais savoir lui donner la place qu’il mérite, pour me satisfaire d’une vie lointaine parce que c’est plus simple pour moi...
Quel visage a la vôtre ?

Enor.


- Faust

Sur un coin de bureau
Citation:
Tes orteils dans ma bouche.


Au fond d’une poche
Citation:
Tes doigts dans ma bouche.


En guise de marque page
Citation:
Ta langue dans ma bouche


Papier mordu aux lèvres faunes conclura pensées lorsque Nicolas rentrera à Petit Vésone
Citation:
Ton cul dans ma bouche.



Citation:















Citation:
Citation:
Citation:
Citation:

Citation:


12 novembre



- Dôn

Citation:
Alphonse,

Veuillez s'il vous plait, oublier la honte qui est mienne car je crois que vous ne pouvez malheureusement plus m'apporter secours.

A l'inverse, je peux sans doute vous offrir soutien et qui sait, peut être même vous aider.
Si aucune solution ne s'offre à vous, j'irai chercher l'enfant au plus tôt... La comtesse comprendra et je n'ai plus personne à mon bras pour me refuser périples quels qu'ils soient.

Demain, ou le lendemain ?
Dites-moi.


Dôn



Citation:
Dôn,


Je ne saurais me décharger de mes monstruosités sans partager les vôtres.
Mon fils est de ma responsabilité et si votre générosité vous honore, il ne revient qu’à moi d’y consacrer le temps qui lui est dû.
Périgueux vous va bien, restez y.


Alphonse.



- Lucie

Citation:
Alphonse,

Mes excuses, pour ce tantôt. A l'heur de vous croiser et d'inspecter, avec attention, les failles.

L.



Citation:
Mier,

Cosnac évolue dans un mondes d'hommes depuis presqu'un mois, votre compagnie lui est sans doute salutaire.
Prenez-y le temps.

Alphonse


Citation:
Alphonse,

A vous, ne le serait-elle pas également ?
J'ai commande à vous faire.

Mier.


Citation:

Mier,

Votre compagnie est toujours précieuse, mais l’un des avantages à ne plus avoir seize ans, est d’y avoir gagné de la patience.
Dix ans de plus m’en auront fait faire réserve.

Que souhaitez-vous commander ?

Alphonse



- Anaon

Citation:


    Denée,            
    Novembre de l’an 1466,    


          A vous,
          Lointain,
          Souvenir,
          Vous que j'ai abreuvé de silence alors que j'aurai dû vous noyer de nouvelles,

       Que ma plume vous rassure malgré les mots qui ne sauraient vous offrir la pleine satisfaction.
       La guerre nous a gagnée par le Nord, par-delà la Loire, mais n'a pas encore franchi notre rive, ni même touché le Sud. Les efforts se concentrent sur les villes, Angers en tête, prise ou insoumise selon le camp qui argue ses écrits, et si nous voyons au loin ses remparts en proie aux affrontements et aux assauts des bannières, nous sommes – pour l'heure – sous la coupe d'une placide vigilance.
       Nous avons par ailleurs quitté le Mentelon pour gagner la sécurité du clos de La Chabotière au cœur même des fortifications du Bourg : si j'en exècre les souvenirs, il n'en demeure pas moins la meilleure protection que nous ayons. Ainsi les soldats gardent le Mentelon en vigile du fleuve, afin de veiller à ce qu'aucune menace ne puisse nous parvenir par les eaux. Port-Thibault, aussi, a renforcé sa vigilance. Brissac protège nos arrières et si la tenaille était inévitable, par le fleuve, Breizh ne serait pas loin.
       Les enfants vont bien, ils sont avec moi. Maintenant que la surprise est passée de voir tant d'hommes en armures déployés, ils se jouent, insouciants, de la situation.
       Je ne peux quitter Denée. Ces terres, ces gens sont sous ma responsabilité. J'ai fait le serment de les protéger comme nous protège ma suzeraine. Quand bien même, je ne pourrais vous rejoindre en la sécurité de Paris : le Nord est bloqué par les armées Royalistes, je ne pourrais m'y faufiler sans encombre avec quatre jeunes enfants. Le détour par Breizh serait long, mais possible, mais je n'ai suffisamment foy en personne pour confier la prunelle de mes yeux en des temps si troublés. Seul Lambert en aurait la grâce, mais en tant que capitaine, il ne peut être nulle part ailleurs qu'ici-même.
       Sans doute me connaissez-vous assez pour savoir que je préfère la solitude et mes propres moyens au risque de la trahison et de l'erreur d'autrui. Mais si ce n'est pas le cas, je vous demande d'avoir confiance en mes moyens : j'ai vécu plus que bien d'autres et ce n'est pas par excès d'orgueil ou d'imprudence. Ils ne toucheront pas à un Von Frayner, ils ne toucheront pas à un neveu de Roy. D'un mot, je rappellerai la parole du plus incontestable Prince de France. D'un ducat, j'en appellerai à l'aide innombrable des gitans. Je saurai leur offrir l'argument de la diplomatie si celui des armes ne suffit pas. Je ne tolèrerai pas que l'on puisse toucher à un seul cheveu de mes enfants ni du vôtre, qui, sous ma tutelle, est comme mien. Quant aux écornifleurs qui tentent de profiter du chaos, entendez bien que je ne leur offre aucune indulgence : malheur aux loups qui s'aventurent chez le Loup. Il n'y a nulle solidarité mercenaire.
       Alphonse, j'ai conscience d'avoir pris terre de guerre car paradoxalement, c'est celle qui me permettait la plus grande paix d'esprit : ainsi puis-je rester ici à défendre ceux que j'ai près de moi plutôt que de me lever sous le ban de ces bannières aux conflits que je n'aurai jamais souhaités. La guerre, ici, est étrangement coutumière, on pourrait même dire qu'elle est une spécialité propre à l'Anjou. Si je ne banalisai jamais la gravité d'un tel évènement, je saurai parer à toutes les éventualités.
       Engrossée jusqu'aux dents, et six petites demoiselles sous ma responsabilité, Eusaias lui-même, à l'époque, n'aurait pu rouler sur le Gontier.

       Que votre âme s'apaise du mieux qu'elle le peut : s'il faut fuir pour le bien des enfants, je le ferai.
       Il vous faudra encore de nombreuses cartes gagnantes pour percer les secrets de toutes mes ressources…

       Vous nous manquez Alphonse,
       Prenez soin de vous,

          A.

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13 novembre



- Faust

Citation:
Liefde, il faut que je te dise, Cosnac a réussi à me prendre de court , elle s'est proposée d'aide pour trouver le navire que j'ai du mal à dénicher, pour refaire mes sceaux etc etc... Et elle a demandé en échange de ses services ... un marquis. Et un pupitre. A petit Vésonne pour écrire ses courriers. Faible, je n'ai pas su dire non, alors ne t'étonnes pas d'y trouver pupitre temporaire, pour qu'elle rédige les courriers, décision est prise ; elle ne sera pas conviée à Noel ni au voyage, je crains que malgré toute la gentillesse dont elle fait preuve, elle soit en effet comme elle le craignait elle même ; trop envahissante...


Citation:
La prochaine fois que je te fais leçon, je t’apprends à dire non.


Citation:
Donne moi leçon... Tout ce que je réalise est en finalité toujours pré digéré et décortiqué par ton œil affûté... Tu as toujours une longueur d'avance sur moi, ou alors j'en ai une de retard sur toi.
J'apprends... J'apprends...


Citation:
Citation:
Citation:


_________________
Alphonse_tabouret



Novembre

Seconde quinzaine





Citation:
16 novembre


- Faust

Citation:
minj Liefde,

nous partons ce soir. Grande voile été achevée par les soins de Claude, beaucoup plus vite que je ne l'aurais imaginé. De fait, nous resterons plutôt sur la recherche d'un mât... Hum. Et de bois. Que sur celle de pelotes de laine.

Jorgen couronne notre départ d'une énième frasque, échauffé par un zig jaloux de son comportement envers Cosnac, il s'est battu hier soir et y a récolté sa dime. J'ai aidé Eulalie ce matin à ranger la Zédoaire qui était totalement dévastée... L'objet du conflit viendrait en réalité du fait que le zig avait été bien averti par la malemort des penchants de Jorgen et les a révélés hier à haute voix. J'aurais pu t'épargner cette nouvelle, qui je le sais te laissera froid, mais je préfère te l'apprendre par moi-même, Archibald étant dans tous ses états...

Je n'ai averti personne de l'heure de notre départ hormis Emrik, s'il te plait de partir en discrétion, fais de même.


Citation:
Karantez,


Malemort est une bavarde, Jorgen un imbécile et je ne suis surpris ni de l’un, ni de l‘autre ; c’est là l’apanage des redites.
Tu m’y devines froid, et tu y as raison, car si j’étais cruel, j’y serai presqu’amusé. Si l’on n’avait pas compris que Périgueux ne réussissait pas à Jorgen, j’espère que c’est chose faite désormais pour tous.
Je suis désolé pour Archibald qui, à peine quiétude retrouvée, la troque pour reprendre la veille forcée, peiné pour Cosnac qui se fait accabler de la situation quand elle n’y est pour rien, et heureux que ce soir, nous mettions voile loin de là quelques jours.
Mon silence est le tien. Nous partirons sans bruit.

A.


Citation:






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Citation:
20 novembre


- Faust

Citation:
Je t'attends au lit,

viens remettre ta main là.

Jusqu'à deux mains.

F.


- Anaon

Citation:
Dénée,



La guerre n’épargne rien, ni même les esprits, ni même les terres.
Vous protégez la vôtre, voilà une chose dont je n’ai jamais douté, comme vous protégez les vôtres, cela non plus, je n’en ai jamais douté ; femme assurément, mais mère indéniablement à qui vous a observé loin des ruelles de Paris, à vos jardins, à vos couloirs, aux fronts de vos héritiers.

Amadeus est de belle lignée, ses lettres lui épargneront bien des détours, mais mon fils est celui d’une manouche, de sa peau sombre à ses yeux noirs ; ce n’est pas votre vigilance que je crains défaillante, mais l’ennui des soudards à l’occupation que je crains féroce.
J’ai assez travaillé auprès et pour mes semblables pour savoir que l‘Homme se bâtit de pulsions aussi subites qu’inexplicables, que l’occasion fait le vice, que la haine, si elle s’assoit de justifications et de cadres légitimes, trouve excuse à toute porte où elle frappe, pardon à toute tête martiale.
Vos terres sont défendues, vos gens à votre auspice, mais Anjou est un champ de guerre, pire, un champ de défaite, et il n’y a rien que vous ne trouverez là-bas, qui sied aux enfants, même innocents.

Vous ne ferez pas le pas que je vous demande et je l’entends ; je ne vous y condamne pas, je le comprends. Là-bas, l’on compte sur vous et ce serait misère que de laisser derrière vous les âmes de Dénée.
Je suis un mauvais père, Anaon, égoïste, lâche et peu présent, et peut-être est-ce là la seule façon que je trouve, tardive et extrême, à y exister, mais l’ayant perdue elle, en étant loin et inconscient de tout, il m’est insupportable de vivre avec l’idée que la même chose pourrait arriver à notre enfant.
Mon âme ne s’apaise pas ; elle se tient la gorge pour y entraver chaque cri. Le perdre est inenvisageable.
Ne me condamnez pas, n’y voyez pas le doute quant à vos ressources, et comprenez-moi lorsque je vous annonce qu’en décembre, une fois les routes assurées, je viendrai chercher Antoine, qu’il attendra auprès de moi que ce conflit soit passé avant de retrouver votre compagnie et celle de vos enfants. Ce sera là l’occasion de quelques jours avec vous, car soyez sûre, Dénée, que vous me manquez tous, tout autant.

Nous nous verrons en décembre ; n’oubliez pas d’y faire chauffer l’eau du bain.

Alphonse


- Celeste

Citation:
Celeste,




A l’océan qui respire non loin, je pense à vous.

Voilà longtemps que vous avez quitté Périgueux ce jour et s’il me suffirait probablement de demander à Jorgen ou Archibald quelques nouvelles, rien ne vaut la source à la soif que l‘on éprouve.
J’imagine que délaisser le bourdonnement de la ville vous a fait du bien, qu’aux chemins de terres, aux rares rencontres que l’on y fait, capuche baissée, silence vous a semblé bienveillant ; l’on n’est pas créature de nature sans préférer aux hommes les légèretés du vent, des embruns et de la sève.
J’espère que voyage s’est bien passé et que la route fut sans mauvaise surprise, que vous avez enfin retrouvé vos amis, que leur état est moins préoccupant que ne le laissaient entendre les nouvelles les concernant et que vous y êtes soulagée. A vous qui vivez d’empathie aux autres, épreuve a dû être douloureuse avant d’avoir réponse par vos propres yeux.

Vie ici suit son cours, vous n’y trouverez nulle surprise que vous n’ayez laissé derrière vous, mais que cela ne vous empêche pas de revenir bientôt.


Alphonse.


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21 novembre


- Faust

Citation:

Tu es un idiot.
Il n’y a pas un spectacle plus saisissant que celui de te voir t’emporter à tes passions et il n’est rien ; jamais m’entends-tu, rien, qui y aura jamais le gout de l’ennui.

Je n’aime pas les choses parce que tu les aimes, je ne suis pas de ceux-là, mais je suis celui qui aime que tu aimes.
J’aime que ton intérêt te nourrisse, t’enseigne, t’amène au partage, te tende aux horizons… J’aime cela et j’en suis captivé, toujours, invariablement… j’aime quand ton œil s’allume d’un détail fraichement appris, d’un calcul savant que tu as orchestré, d’une affaire juteuse qui te permet de songer un coup plus loin… j’aime que tu me les dises car ainsi, je pose les pierres avec toi, je sais ce que tu penses, ce que tu veux, ce qui t'éclaire. J’aime que tu me parles des murailles, des bateaux, des contes bretons, des plantes, parce qu’elles font partie de toi et que j’aime ce qui est toi.

Tu es un idiot, et je t’aime. Vois comme il est bon de partager. Tu m’aimes et je suis un idiot.
Tout est ainsi à sa place

Viens me retrouver, tu m’y diras le prix des cordes pour attacher le mat.

Liefde


Citation:


Oui, je suis un idiot. Et c'est étrangement plus soulageant de te l'entendre dire plutôt que de devoir l'admettre tout seul.

Je crois que j'ai des peurs durables, qui peineront toujours à s'en aller. J'ai peur de t'ennuyer. J'ai peur de te lasser. J'ai peur d'en devenir prévisible. Fade. J'ai peur de mon ombre, quand je n'y discerne plus la tienne à côté. J'ai des envies contraires, je me perds à mes raccourcis. Ce que je croyais sûr n'apparait soudain que plus bancal, et ce que je pensais branlant devient soudain rassurant. Je me précipites, je manque de tomber, les leçons ne servent pas , ou jamais. Je t'envie ta stabilité, elle n'est pas que de façade. Je t'envie , tu le sais, des choses dont je t'ai dejà confié la teneur. Je t'admire. Je t'aime. En somme. D'un amour très pur, qui me rend aussi fort qu'il sait me renverser, je t'aime comme on retient le vent. Parfois je perd le nord, j'ai envie de mettre les voiles, je ne suis pas prudent.

Et toi tu es si rafraichissant à mon coeur distordu. Je jurerais que tu ais placé "juteuse" et "coup" dans la même phrase pour juste me faire sourire. Oui j'ai des peurs, elles me réduisent parfois à peu de choses, et elles ne sont pas lisibles ni aisées à comprendre, on aurait tort encore plus de croire en connaitre la source c'en serait trop facile. mais elles sont là. Je crois que parfois, quand j'ai trop d'émotions en moi, qu'elles se heurtent et me surprennent, qu'elle débordent où se dressent là où je ne les attendais pas, elles s'entassent au fil des jours comme un mauvais limon. Alors ma capacité à exprimer les choses se paralyse, alors je ne suis qu'un caillou figé et plat, incapable de rouler. Je suis comme un poisson hors de l'eau, qui ne sait plus quoi faire pour retrouver son élément et qui cherche l'air sans le trouver. Et j'attends trop de toi. Sans te le dire, j'attends toujours trop de toi. Que tu lises en moi. Que tu m'apaises, sans savoir. Je suis idiot.

Perceval est malade, et je culpabilise de n'avoir pas daigné lui apporter son essence. J'aurais pu tout quitter sur le champ pour aller la trouver et la soigner. mais je me suis enfermé dans mes charges. Dans ma fierté. et maintenant, elle est à l'autre bout du pays, aussi froide que je l'ai été avec elle. Et je ne pourrais rien faire pour elle. Ni , égoistement, pour moi. Je ne suis pas fait pour faire souffrir les gens. Est-ce que j'y ai cru une seconde? Oui, idiotement. Faire souffrir les autres me fait souffrir. Et que tu me trouves ennuyeux me terrifies.

Voilà. Confesse est faite. Je ne m'épancherai pas sur le triste regard que j'ai eu sur l'écuyer Breton / Jorgen. Ni sur cette gamine dont le contact m'a révulsé. Je veux juste m'épancher en toi , contre toi, de toi. Je veux juste m'endormir à la maison. Et me réveiller contre toi.

F.


Citation:

Est-ce parce que je t’aime, que nos âmes sont frères, que voilà mille et une vies que nous nous rencontrons de hasards jusqu’à la fusion, que je sais ?

Je sais et ne sais rien.
Je sais quand tu souffres, quand tu as froid, quand ta tête s’enlise, quand tu doutes, quand tu as peur… je le sais, d’instinct, sans m’appuyer à la raison et c’est là une chose nouvelle, terrifiante, car l’instinct ne se mesure pas ; je ne peux pas le plier aux logiques, tout au plus puis-je le nourrir de quelques idées, y dérouler quelques pensées, sans certitude…
Mais toi, tu n’as rien de logique. Oh bien sûr, comme tout un chacun, tu as quelques évidences et je les aime tant… j’aime savoir ce que tu vas dire, deviner que ceci va te faire sourire, que cela va t’interpeler, ou que me voyant mettre mes gants, autant d’idées coupables me traversent les tempes que les tiennes… Ils sont précieux, Faust, ces moments de lecture, ces certitudes que l’on a, qui naissent des répétitions, parce qu’au milieu du reste, de tout ce que je ne sais pas encore, ils me racontent notre histoire. Ce sont mes repères à cette immensité que tu es, la preuve qu’au-delà des masques, je te connais, je te reconnais, je sais, de ces savoirs qui n’appartiennent qu’à ceux qui mêlent leurs âmes.

Veux-tu savoir mes peurs ? Car j’en ai aussi, Liefde, d’inexplicables terreurs, des cicatrices qui restent au-delà de tout baume, au-delà de toutes convictions…
J’ai peur de ce passé qui me pèse d’un enfant à la main, de ce fils que tu pourrais ne jamais aimer, de ce garçon qui te rappelle tous les jours que je sais glisser aux cuisses d’une femme, qui te conforte à l’idée de nos difformités.
J’ai peur qu’un jour, et cela arrivera, il y en a tellement de plus brillants, de plus complets que je ne le serai jamais, tu trouves plus intéressant que moi, plus affuté, plus pertinent, un qui comme toi dévore les livres, s’intéresse à tout, a soif en permanence, un qui quand tu lui parleras bateau, médecine ou bien encore dogmes, saura t’y répondre et non pas attendre tes leçons pour en cerner le sens… J’ai peur que ce jour-là, je perde en couleurs, en intérêt, jusqu’à devenir commun.
Et le commun ne te va pas. Tu es exceptionnel, et chaque matin qui me réveille à ton flanc me le rappelle, me le grave à l’âme. J’aime une créature incroyable, passionnée, aux brutales douceurs, aux féroces appétits, aux angéliques élans… J’aime tes fêlures, tes peurs, tes forces, tes absolutismes, tes folies, que j’y fasse écho ou pas, que je m’y reconnaisse ou pas. Tu es un monde sans fin et je sème mon cœur à tes terres pour y faire pousser des arbres à chacun de mes pas.
Un jour Faust, je serai forêt, immense, haute; mon sang deviendra sève, mes yeux deviendront verts, ma peau, une écorce blanche et noire, alors, alors Karantez, partout où tu nous irons, tu sauras que tu y as ton nid. Cela prendra du temps, une vie, et je m’en fous… Que vienne la vie, si je la passe avec toi.

Tu n’aurais pas pu soigner Perceval. J’avais demandé à Archibald de lui amener ses soins quand tu l’as refusé, mais son médecin n’avait pas l’essence qu’elle avait commandée.
Tu ne soigneras jamais Perceval, à moins un jour de lui donner ton cœur et ce jour-là, c’est le mien qui deviendra de glace.
Elle t’aime, et je déteste cela si fort que je pourrais en vomir mon âme… parce que contrairement à un Ansoald, ou un Lestat, tu n’en n’as pas fini avec elle, parce que je sais, d’instinct, que tout chez elle te fascine quand sa plus grande tare s’affiche jusqu’à son sexe, que tu lui pardonnes d’être femelle, que tu regrettes ton geste, toi qui es capable de t’en tenir à tes certitudes avec un tel entêtement quand tu y es décidé…
Non Mon Amour, tu n’es pas fait pour faire souffrir les gens, et égoïstement, je le regrette parfois, à quelques aigreurs qui me passent plus ou moins vite… mais si tu n’étais pas celui-là, ce cœur pur, cet esprit libre, je t’aimerais moins…

Parfois, je donne surnom. Je ne les aime qu’à la spontanéité, et tiens en horreur ceux que l’on force, pourtant voilà longtemps que je désespère secrètement de ne pas encore t’en avoir trouvé un qui t’aille de sur-mesure, quand tu me couronnes de tant, tous plus beaux les uns que les autres…
Et puis, ce matin, cela m’apparait si clair, si évident…
Je suis Paris, Chat, Muse, Philtatos, Faune…
Tu es Vésone, notre cœur à tous les deux, notre maison sur l’eau, notre terrasse aux nuages.
Sans toi, sans tes fenêtres, tes hauteurs et tes marches, je ne suis que meuble sans garde meuble.
Da garout a ran, Vésone.

Ton Amour.
Citation:












Citation:












Citation:




























Citation:
22 novembre



- Perceval Aelis

Citation:
Alphonse,

Je ne sais si cela vous importe, mais je vous informe que Cambrai est retrouvée sans encombre.

Dieu garde. Toujours.


Citation:
Perceval-Aelis,


De temps à autre, m’avez-vous dit, "Ecrivez moi, de temps à autres quand l’envie vous prendra."
Temps a passé, de volonté assurément, car votre dernier courrier se concluait d’une parenthèse dont vous sembliez avoir besoin, et que l’envie, face au besoin, fait bien pâle figure.
Aujourd’hui, vous me sortez de mon silence, me tendant plume, et je l’y prends, car plus encore que la destination à laquelle vous tendiez, vos nouvelles étaient attendues ; succinctes, j’espère que c’est là la crainte de me déranger qui vous a poussé à la brièveté et non point votre santé qui retient vos mots.

Si mon indiscrétion quant à votre prénom vous a froissé, pardonnez la, pardonnez-moi. De fait, je suis une créature curieuse, et les détails m’ont souvent semblé tout aussi pertinents que l’éclat d’une évidence.
A l’assiette qui se brise, l’on a souvent l’œil au fracas ; je crois que j’ai toujours eu celui de m’attacher au chat qui en sursaute, qui, quittant le coin de la table d’une frayeur, fait tomber la bobine de fil qui roule jusque sous la commode pendant que l’on s’affaire à chercher le balais.
N’y-a-t-il pas un gout tout particulier à savoir pourquoi le greffier rode autour du meuble, agace alors le chien tandis que sa maitresse s’emporte à ne pas trouver ce qu’elle n’a pas vu lui échapper ?
Votre prénom parle, de toute son importance.
M’aurait-il plus parlé alors si je l’avais su ?
Peut-être.
Peut-être aurais-je été moins surpris de trouver Perceval, le guerrier de Valachie, broder quelques motifs à un mouchoir, de l’y voir rougir parfois, ou même se troubler. Peut-être qu’Aelis m’aurait alors semblé là, proche, presque à se toucher du bout des doigts…
N’y trouvez pas regret ; je n’ai pas vu la bobine lorsqu’elle est tombée mais j’en vois désormais le fil qui la remonte et je suis certain qu’il me plaira d’y prendre le destin d’un Thésée. La, Perceval, Aelis, vous voilà Labyrinthe et là où tous regardent l’assiette, laissez-moi, s’il vous plait, l’incongruité de me glisser sous la commode.

Les souvenirs sont d’étonnantes armes, qui bien souvent souffrent de quelques reflets de réalité.
Vous me trouvez désolé que ce retour à votre enfance ait eu le gout des poussières, le froid des Avants, et je vais finir fâché contre moi-même que ce conte ombilical vous traverse encore les tempes jusqu’à la conviction des perpétuelles solitudes.
Les leurres sont monnaie courante, qu’ils soient au nombril, au cœur, aux tempes.
Je comprends l’envie d’assoir les choses à la place qu’elles méritent, mais le monde, la vie, n’est jamais taillée en ce sens. Parfois elles se délitent, parfois elles enflent, et même si elles rentrent au tiroir, elles continuent de vivre, de muer, de changer, comme vous… A cause de vous ?
Vous croirez, vous espèrerez, vous serez déçue, récompensée… Quatorze ans… les miens me voyaient attablé à l’étude, silencieux, sans perspective, ignorant encore que quelques mois plus tard, mon Nombril apprivoiserait un mensonge auquel je croirai pourtant dix ans durant…
L’on s’y détruit, toujours, et étonnamment, sans y croire, l’on se reconstruit, et l’on marche à nouveau : l’on boite, l’on souffre, l’on pleure parfois et l’on se retrouve désemparé tout autant, le jour où l’on se rend compte que l’on a réussi à courir…
Le cœur est une aberration, je crois. Un monstre d’appétits antithétiques pour les âmes comme les nôtres et je crains, qu’il vous donne toujours le vertige sans jamais savoir si la chute y sera douce ou sanglante.

Vous vous mariez ai-je appris.
Il serait indélicat de vous y féliciter ; vous y portez, je le sens jusqu’ici, la raison en bouquet odorant.
Perceval, comme Aelis, double entité en une, chacune d’elle sait se taire, mais au labyrinthe, l’on peut tout dire.
Dites-moi.


Que Dieu vous garde,
Alphonse



- Faust

Citation:
Tu m'as manqué ce soir.
Ne m'attends plus à l'auberge, tu me trouveras au départ.

Liefde.



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Citation:































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Citation:
23 novembre


- Faust


Citation:
Beau Faune,

Tu m'aimes. Tu sais. C'est bien là la chose la plus précieuse que l'on m'ait assuré. Est-ce l'instinct appelé par les sentiments nourris, ou celui par les sentiments qu'on affame ? Je ne veux pas t'affamer. Jamais. Je veux être le plus nourrissant et le plus consistant de tes amours, celui que tu emporteras dans ta tombe avec le ventre plein, l'âme repue.

Chacun de tes mots est un pont. Entre nous Chacune de tes hésitations un trait d'union, puisqu'elle m'invite à venir l'apaiser. Tu as raison quand tu dis que les actes prévisibles sont rassurants, et sont des points de repères. Et comme souvent, il a suffit que tu le déroules , que tu le dissèques de mots pour que j'en prenne conscience. Voilà. Tu m'éveilles à la conscience. mon regret éternel reste de ne pas avoir le pouvoir d'être le baume qui soignerait toutes tes blessures et toutes tes craintes, les plus enfouies, les plus anciennes.
J'aimerais que tu n'aimes pas les femmes. mais tu serais bien trop parfait , trop ennuyeux, sans doute, sans arrêtes sur lesquelles aiguiser mes certitudes... Cependant, avoir capturé ton amour suffit à satisfaire mon égo. C'est à notre lit que tu dors. Et ton enfant n'a rien demandé. Jamais je ne saurais le détester. C'est un enfant. C'est une partie de toi. Il a été aussi, à vos heures ensemble, une formidable source de joie, pour cela cet enfant est béni des dieux. Et aura toujours ma protection, à ma mesure, selon mes moyens, ceux de la distance inquiète. Si je le pouvais je te ferais un enfant. Je le planterai dans ton cœur, et il finirait par y germer. Et y fleurir, j'en suis certain. J'espère que tu entends là la preuve de m considération envers toi en tant que Père. Tu es aimant, accepte qu'aucun père ne soit parfait, mais qu'aucun homme non aimant ne soit un Père.

Briller ne te rendrait pas d'or. Être complet rendrait ma passion maniaque inutile. Comment peux tu te comparer au commun ? C'est Toi que j'ai choisi. C'est Toi dont je suis épris depuis plus d'une année sans trouver le fond qui arrêterait mes explorations. Tu es un tableau mystérieux que je n'ai pas fini d'explorer. Et quand je l'aurais fait, je ne te poserai pas sur un linteau de cheminée. Je peindrais d'autres couleurs dessus, les miennes. C'est bien un art que je n'ai jamais essayé. Je n'aime que toi, d'une ardente passion, au point que j'ai pour la première fois et sans ressentir de peur, de jalousie, aimé partager cette nuit avec cet autre et toi... J'ai aimé. Plus que je ne l'aurais imaginé. J'aurais été effrayé avant, j'aurais été effrayé après, j'aurais réfléchi de trop, aux conséquences, au bien, au mal, si ça n'avait pas été avec toi. Et pourtant... Non. Rien. L'envie . Tenaillante. Permanente. L'excitation des découvertes, comme un nouveau livre que l'on veut dévorer page après page.

Bien sûr, je n'ai pas rangé mes vieilles rancœurs. Je sais Corleone en ville. Savais-tu sa venue? Je ferai des efforts, mais je ne ferai pas semblant.

La vie est déjà là, Alphonse. Je veux être Vésone, si c'est Vésone qui te fait écho.



- Dôn

Citation:
Hollgaret,

Savez-vous que j'ai en moi l'envie de vous faire mal ?
Je crois que je vous aime pour cette raison.

Vous manquez à mes jours.
D.


Citation:
Comment vous y prendriez-vous ?
Ce soir est un soir où j’aimerais que l’on m’arrache le cœur ; faites-moi saliver.


A


Citation:
- Dépeupler votre monde.
- Arracher la peau de vos lèvres petit à petit, pour ne plus vous voir sourire à d'autres que moi.
- Aspirer vos yeux pour m'en débarrasser et vous forcer à m'entendre, à m'écouter.

Et enfin, parce que l'imagination me manque, j'arracherai votre coeur puisque vous le suggérez... Tout simplement parce qu'il m'est difficile de vous refuser un espoir, une envie.

Que vous arrive t'il, Enor ? Vous m'inquiétez à chaque mot accordé. Vous savez que je suis libre de vous aider... Votre fils fut rejoint ? Votre âme souffre désormais d'une autre peine ?



Citation:
Vous y êtes méticuleuse. Trop.
Mordez, arrachez, pillez, mettez-y les mains, les dents, tirez, tirez jusqu’à ce que cela cède.
Je voudrais le silence quelques heures, ne rien ressentir pour savoir quoi faire.
Quand j’aurais enfin froid, vous y remettrez tout en place, je le sais et je saurais aussi.

Canéda ne va pas bien, sa grossesse menace.
J’imagine le pire, et j’en reste pétrifié.
Pourquoi ne vous ai-je pas cru quand vous me disiez piètre ami ?


Citation:
Rien n'est plus à sa place. Ce putain de rien qui m'étouffe et se transforme en un trop, un excès, un débordement.
Cet excédent me révulse, me bouleverse et je réalise que je n'ai aucune notion de dévotion. Seule la jalousie et la colère habitent mon coeur.

Vous ne m'écoutez jamais, Alphonse, voilà pourquoi vous n'avez pas voulu me croire.
Peut-être parce que je ne suis qu'une âme parmi tant d'autres, bien moins belle que certaines, qui armées de bons mots se permettent d'indiquer un chemin à prendre, une destinée à espérer sans que vous ayez à les reprendre à l'aide de vos phrases enrobées d'une politesse qui me révolte.

Je ne suis rien, sinon une affranchie et je ne peux rien pour vous car je ne peux rien pour Canéda. Vous êtes amis et assez proches pour étudier ensemble les fissures qui ornent vos destins. Que puis-je ?!

Que puis-je !! Que puis-je contre mon inefficacité ? Que puis-je contre votre isolement ? Vous vous isolez Tabouret ! Un être entouré de la sorte ne peut qu'être seul, et lorsque j'essaye de vous saisir, vous fuyez ou ne m'offrez que mensonge.

J'avais l'envie de vous frapper, elle est plus grande encore depuis votre réponse. Théodrik avait cette même tare qui me faisait l'aimer.. Le haïr aussi.

J'en suis désolée.



- Faust

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Rejoins-moi à la maison. Au lit.
Ma tête dans tes bras, ma bouche contre ta peau et ton cœur en guise de berceuse.
Cette nuit Faust, je veux dormir mille ans, et toi, toi mon Amour, tu garderas mes rêves jusqu’à demain matin.
Quand je verrai le soleil se lever à ta peau, alors seulement j’aurais retrouvé la foi.
Tu la sauveras.


Après l'avoir cherché, volé aux portes à peine claquées , lecture du pli le ramène à Vésone en silence. Soucieux du spectacle de la soirée, il trouve Faune à l'orée du lit. S'y dévêtit. Et glisse dans l'espace de deux bras toutes ses certitudes pour apaiser les incertitudes d'Alphonse. Demain, il fera jour. Demain, il tirerait sur le fil pour défaire les nœuds.

Au matin, rideaux furent ouverts et feu ravivé dans le petit âtre, éveillant la curiosité des chiens d'un unique œil ouvert. Palanquée de domestiques déposèrent au lit du Faune et de l'évêque, sur demande de celui-ci, pléthores de mets plus raffinés les uns que les autres. Si personne n'avait l'appétit le matin, l'odeur de la tisane sucrée et fumante, du pain chaud et de la motte de beurre demi sel bretonne réunirait tout de même les bouches et adoucirait l'épitaphe de la soirée passée. A l'attention d'Alphonse, quelques fruits secs en plus du reste, et une fleur d'hiver en guise de "bonjour". Avant les questions, le salut des panses au cotonneux réveil de l’édredon.


Au matin, l’on a écouté les bruits de Petit Vésone remplir la crainte du vide ; aux battements de cœur bleu, pierres ont pris le relai du souffle et Monde, les couleurs que l’on n’espérait pas.
Fleur d’hiver au bout des doigts, l’on a confié, laissé glisser les mots des étamines aux pétales et voix de rocaille a parlé de la naissance d’Antoine, de cet enfantement qui avait failli emporter Axelle, de ces étranges balances de la vie à la vie, et de la mort qui, toujours, y rode d’appétit.
L’on a murmuré les craintes, et couronné leur front d’un nom au réconfort des bras blonds : l’impuissance est une chose terrible à qui est un ami.


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24 novembre




- Lucie

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Mier,

L’on vous dit souffrante, ventre indécis.
Pour moi s’il vous plait, posez la main dessus et demandez à votre enfant d’être sage encore, courageux aussi, de rassurer sa mère, ainsi que ceux qui l’aiment.
Nous compterons les jours ensembles et si l’un d’eux devient trop gris, murmurez-lui pour moi : "Geduld, we hebben alleen een afspraak volgend jaar" *


Alphonse

* Patience, nous avons rendez vous l’année prochaine seulement.



- Dôn

Citation:
Fuyez Nombril. Aujourd’hui, c’est moi qui ai envie de vous mordre.
Faut-il vous les arracher les mots qui disent ou s’y faire clouer, une heure, où rien ne le présage…

Jalousie et colère, c’est cela ?
Regardez-moi. Regardez-moi, j’en mâche chaque syllabe, j’en suce les os jusqu’à la moelle et les écrase sous mes dents. Là, bouillie à ma gueule, là, compacte gluant de fibres, je vous les vomis aux pieds. Marchez dedans, dansez, embrassez la, enduisez jusqu’à l’âme avec vos doigts et quand vous en aurez la nausée, alors, dites-moi simplement que vous m’aimez.
Que si vous ne savez rien, c’est que cela est tout.
Que puisque vous n’avez que le désespoir des impuissances, vous m’offrez la colère plutôt que le néant.
Aimez moi, pour rien, je vous aime déjà pour tout.

Enor


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Citation:
25 novembre


- Jorgen

Citation:
Parrain,

J'aimerais, si vous êtes d'accord, pouvoir vous voir avant notre départ.
En seul à seul ou entre Nous.

Gaffe à vous,


Citation:
Jörgen.

Je serai là ce soir.Si vous y êtes, nous nous croiserons certainement.

Alphonse


Citation:
Je suis présent chaque soir.

Jörgen.



- Erwelyn
Citation:

En ville sans me le dire... Sorcière, vous finirez par mériter le bucher.
Que diriez vous de commencer ce soir par la cheminée?

Ysengrin.


Citation:
Avouez que vous aimez les surprises, Ysengrin.
La cheminée me semble un bon début.

Ce soir.

Sorcière


- Eulalie
Citation:
Granaat,

Circonstances me détournent pour ce soir, à regret.
Faites bonne route et n'oubliez pas de revenir un jour.

Alphonse


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Citation:
26 novembre


- Dôn

Joint au courrier un petit sachet renfermant un ruban écarlate, ce dernier porte sans conteste le parfum de Dôn. Ses initiales y sont d'ailleurs brodées.

Citation:


Les canines d'Ansoald ont déjà fait le travail, permettez-moi de vous offrir ce qui vous aidera à m'occire, à me faire taire une bonne fois pour toute. Choisissez l'étouffement, l'étranglement. N'est-ce pas la meilleure des solutions ? Archibald a su le dire à tous, d'un baquet au foulard noué, il a voulu m'extraire afin de me forcer à regarder. A contempler le bonheur des autres. Oui, Alphonse ! Vous allez tous par deux, par trois et parfois même par quatre ! Alors que j'avance seule et constate avec tristesse combien vous semblez pourtant en être malheureux. Vous l'êtes, et cela m'attriste. Ils le sont et cela m'angoisse.
Si vous m'aimez pour ce tout, cette fautive maladie qui est la folie des sensations, des sentiments... Alors vous trouverez une solution, vous m'écouterez ... Ou non et ferez en sorte de faire honneur à mon présent.

Pour que mon aide vous soit un jour utile, pour que mon impuissance soit pardonnée par ma propre conscience, pour que vous soyez celui que j'estimerai être un bon ami.

Regardez dans une unique direction et ne changez plus de cap.


Me da gar*.
Nombril.


(*je vous adore)
Citation:

















Citation:
26 novembre



- Lucie

Citation:
Alphonse,

Deux jours, depuis votre lettre. Deux jours qu'à mi-voix, quand le meurtrier silence de cette sombre piaule menace d'emporter ce qu'il me reste de sérénité, je murmure ces mots dont je n'entends rien et qui, pourtant, vous font présent.
Savez-vous, comme je suis désolée ?

Mier.

Citation:







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27 novembre


Un simple mot un essentiel dessiné sur un miroir.

Citation:
"je t'aime"



Sous les trois mots semés, deux symboles répondent, lianes-monde faisant pont aux choses qui se disent, celles que l’on tait, celles que l’on sait, celles auxquelles on croit

Tracé d’un doigt à l'encre noire, miroir témoigne d’Hagalaz et Sowelu
Citation:




Citation:
28 novembre



- Lucie

Citation:
Mier,

Ne soyez pas désolée, vous m’y torturez.

Qu’il est difficile de se sentir impuissant, de ne pas être de ceux qui guérissent d’une érudition, ou même d’un mot…
J’aimerais tout savoir, souffler sur votre front jusqu’à en chasser l’ennui des jours solitaires, souffler sur votre ventre pour lui apprendre patience, alors victorieux, fort de mes magies, je m’attèlerai aux inverses ; à votre front la patience, à votre ventre l’éclaircie.
Là, je n’ai que les mots mais s’ils sont pauvres, l’affection est grande. Grignotez la tous deux, les jours trop gris.
Portez-vous bien, je vous en prie.

Alphonse


- Anaon


    Citation:


      Denée,               
      Novembre,             
      Au 28 ième jours de l’an 1466,    


            A vous,
            

         Le calme, de nouveau, s'est abattu sur nos contrées. La guerre est terminée. Du moins, la défaite est officialisée. Croire l'Anjou résigné serait une erreur, mais nous n'entendons plus depuis longtemps le fracas des armes contre les remparts. Ce fut une drôle de guerre, assurément. Nos armées sont partie "s'amuser" ailleurs laissant le champ libre aux soldats Royalistes : des portes grandes ouvertes, des panneaux, presque, pour leur indiquer l'entrée. Où sont-elles à présent ? Je ne le sais pas vraiment.
         Tout est silence… Nous ne déplorons que peu de blessés à Denée et j'endosse le rôle de mains guérisseuses auprès des quelques malheureux. Nous sommes sous le joug François… encore que de "joug" il y a peu car ce sont bien loin d'être des tyrans. L'Anjou me brûlerait pour cet élan d'indulgence et ce manque de chauvinisme. Mais mon sang n'appartient à personne, je suis plus bâtarde qu'un chien de rue. D'une ascendance perdue dans les Miracles, je suis née Limousine de parents Bretons, et me voilà désormais noble d'Anjou. Je n'ai jamais réellement su à quelle terre je devais me vouer, alors j'ai toujours choisi celle qui se trouvait sous le pied de mes enfants.
         Votre angoisse est justifiée, mais rassurez-vous : tous vont bien, votre fils comme les miens. Vous craignez qu'il ne soit pas traité en égal ? Autant que je le puis, je ne le permettrai pas. Manouche ou pas, ce sera le même combat. J'ai fait une promesse, autrefois, sur le bord d'un bassin aux allures orientales. Je ne mentirai pas aux Noirs qui m'ont poignardé de leurs lueurs farouches. Sont-ils éteints maintenant que ça ne change rien… Je dois veiller sur vous Alphonse… Et sur Antoine. J'ai pu avoir si peu de parole… Ne me faites pas faillir à l'une des rares que j'ai à cœur d'honorer.
         Je ne peux interdire à un père de reprendre son fils, je vous déconseille de prendre encore la route : l'Anjou se réveillera et c'est souvent par le banditisme qu'il entreprend patiemment l'usure de ses occupants. Les abords de l'Archiduché ne sont jamais sûrs, si l'accalmie demeure, je vous enverrai Lambert et quelques hommes pour convenir d'un entre-deux.
         Permettez-moi d'insister sur leur sécurité. Amadeus… Amadeus apprécie Antoine. Ils ont chacun connu la perte… Odelric et Loïk sont encore trop petits et je ne peux que me réjouir de le voir se rapprocher d'un autre enfant. La solitude, les adultes ou les chiens… ça ne devrait pas être le seul entourage de cet enfant. Ils ont leurs caractères… et assurément leurs rudesses, mais je le vois… je l'entends. Il y a bien plus de rires dans cette maison…

         Le bain sera chaud. Et même agrémenté d'une nouvelle senteur de jasmin. Mais il vous faudra en prendre plus d'un seul pour constater le fleurissement de quelque nouvelles affaires.

         Dans l'attente de votre réponse, ma main s'est égarée sur un jeu de carte. Un six de cœur en est ressorti. Le croyez-vous ?


         Bien à vous,

            A.




- Faust
Citation:

Mot attendra Faust à la sortie de ses cours.


Ce soir j’ai envie de bleu à ma peau, de noir à tes yeux, de rouge à nos gorges.
Juste dans mes bras, devant la cheminée, chiens à nos pieds et vin à portée de main. Au silence, nous serons bien.
Je t’attends à la maison.

Liefde
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Citation:
29 novembre




- Perceval Aelis

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[Écriture laborieuse, méconnaissable, lettres étriquées. La main tente pourtant d'apprivoiser la plume. Mais l'on ne devient point gauchère sur commande.]

Poignet cassé, réponse pour plus tard.
Perceval

P.S. : 14 ans acquis dans poignée de jours.

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Alphonse_tabouret



Décembre

première quinzaine





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02 décembre




- Lucie

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Alphonse,

Pardonnez l'empressement de ce pli, qui ne dit rien de tout ce que j'eus aimé à vos boucles répondre, et que l'inquiète urgence cognant à mon plexus réclame : des armes et du danger que l'on dit tout près, vous tenez-vous bien écarté ? Dois-je, dans mon proche exil aux terres qui nous ont réunis la première fois, en votre nom souffler prières ?
A nous deux, vous manquez.

Mier.

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06 décembre




    Alphonse_tabouret : Si j'étais une figure géométrique, laquelle serais-je?
    L_aconit : un losange. ni carré, ni plat, ni rond.
    Alphonse_tabouret, souriant: Et toi?
    L_aconit : Aucune idée...
    Alphonse_tabouret : Tu serais un ovale assurément. Et Perceval?
    L_aconit, en même temps : Mais qu'est-ce que cela a à voir avec Perceval...Un carré. Sûr.
    Alphonse_tabouret, satisfait de sa démonstration : Voilà ton don, Faust... Tu altères les angles. Tu ne t'en rends pas toujours compte, mais tu les déformes... Sais tu ce que cela fait à un carré d'avoir une courbe ? A un losange de gondoler? Non, toi, à ton ovale, tu rebondis...
    L_aconit : C'est épuisant d'être un ovale...




- Perceval-Aelis

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Perceval-Aelis,

Étrange sensation que d’être celui qui apprend au médecin que son patient souffre.
Je suis surpris de votre choix, il ne ressemble rien aux angles droits que j’ai jusqu’ici suivi du doigt.
Soyez pragmatique : que ferez-vous d’une main mal soignée ?

Alphonse.



Citation:
Alphonse,

Médecin a dit m'écrire pour la Saint Noël, je suis ses prescriptions. Il s'inquiète jà assez.
Ne soyez point surpris, il y a des angles et beaucoup d'épines en mes choix, ne vous y piquez point le doigt.
Que me conseillez-vous ?

Perceval, juste Perceval.


Citation:

Attendriez-vous, parce que votre grossesse n’était pas au calendrier, d’avoir enfanté pour annoncer à votre époux qu’il est père ?
Votre raisonnement ne se tient pas. Consultez votre médecin.



Citation:
J'espère qu'époux sera perspicace. Pourquoi annoncer l'évidence ?
Votre raisonnement ne tient guère mieux. Il m'aura offert un sourire, néanmoins.
Médecin mien sera prévenu, sachez tout de même que j'ai consulté celui de mon père et qu'inconsciente, je ne le suis point.



- Faust

Au matin, une bouteille de Bushmills sur un carré de soie est déposée sur un guéridon, avec un petit pli.


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Pour quelques histoires de losanges et de carrés.
Je soignerai Perceval sous peu à sa demande.
Merci.
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07 décembre



- Lucie

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Mier,


Ne craignez rien. Si Périgueux quelques heures a frémi d’une anxiété, la guerre n’est pas venue jusqu’à nous et voilà plusieurs jours qu’elle semble ne plus en prendre le chemin. L’on dit les armées royales à Sarlat pour empêcher tout débordement et protéger nos heures.
Chassez donc cette contrariété et réservez vos prières à d’autres, moins chanceux ; je vais très bien.
Pouvez-vous en dire autant ?

Alphonse


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Citation:
08 décembre




- Lenù , pour l'Aphrodite

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A vous, cher Félin,



Ainsi tournent les pages d'un livre, et celui-ci semble être pris à l'envers. Puisque c'est moi, simple Apothicaire de l'Aphrodite qui vous envoie ces quelques lignes, à vous qui avez tenu cet établissement comme perle à son écrin. Piètre invitation, mais prédiction d'une soirée mémorable. Puisque le souvenir est notre seul lien avec Elle.

Lénù di Massari.








Citation:
A voi, Signorina Di Massari



Les apothicaires de l’Aphrodite n’ont jamais été simples et je gage qu’à la lignée à laquelle vous appartenez, vous n’échappez pas à la règle ; ici, votre courrier m’interpelle car je ne sais si vous vous m’y invitez comme ancien ouvrier ou parce que c’était Elle.
Elle aurait trouvé à danser, assurément, mais je n’ai pas sa légèreté ; j’eus préféré une tombe où mon fils eut pu laisser quelques fleurs à sa mère.

Que Noël vous profite à tous.

Alphonse Tabouret.


- Faust
Citation:

Je suis allé me coucher, je ne suis pas en forme. Je t'aime.

Faust.


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Le temps d'écrire quelques courriers et je te rejoins.

Ton Amour.



- Lucie

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Alphonse,

Vous m'écriviez et, quelques heures plus tard, visage connu irisait le mien d'une marque à l'arcade. Hasard se conjugue parfois d'ironie. S'il vous épargne, cependant, il nous épargne un peu aussi.
Promettez d'être prudent ; c'est au contrat,
Lucie.


Citation:
Mier,


Qui diable surpasse le ventre pour venir marquer le museau ?
Faut-il donc que vous ne sortiez le nez de votre chambre que pour tomber de grisaille en folies ?
Est-il vrai que vous venez passer Noël avec nous ?

Chapelet de questions à vous tourner aux pouces, délayez les entre deux rixes.

Alphonse.



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09 décembre



* Faust

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Je dois te parler ce soir. Seul à seul.

Faust.



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Je serai là.

Alphonse.



* Archibald

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Alphonse,

Il s'ai passé un truc entre Faust et Jorgen, je pense que mieu vau remetre a plu tar (jamé en fait) votre idée de mensonge.

Archi.

PS : Si vou comprené se qu'il s'est passé je veux bien savoir, parce que vous dire au revoir au bou du quai san vou acompagné en janvier va être douloureu.


* Lucie

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Alphonse,

Première réponse est un comble ; un gitan. Attiré par mes vanités, il me fit les poches et le front, d'un même et efficace coup. Confesse faite, parieriez-vous encore sur moi, au combat ? Il en va de votre lucidité, Tabouret.
Cela dit, vous touchez du vrai ; des petits bonheurs, je ne dis rien. Sûrement sont-ils plus secrets encore que les plaintes. Ne trouvez-vous pas ? M'avez-vous jamais confié ce qui, à Périgord, vous faisait l'âme pleine et le coeur vacillant ?
Nicolas me fit bien l'honneur d'une invitation, pour la Noël. Quelle la couleur préférée de votre fils ?
Plus de rixes, je pigeonne,
Mier.



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10 décembre



* Faust

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Faust


Archibald est encore sous le coup de l’émotion, n’assoit rien de certain, de concret, de permanent à ses propos.
L’attitude de Jorgen est quelque chose que l’on souligne depuis longtemps, à laquelle les gens font de perpétuelles concessions sans que jamais il n’en soit satisfait : il lui faudrait tout, Tout. Tu as plus d’une fois éclairé Archibald, comme Jorgen, de tes limites ; moi aussi.
Jorgen les entends, quelques jours, les oublie, puis recommence.
Vient fatalement le temps où les gens n’ont plus envie de faire de concessions et nous n’avons pas tous le cœur amoureux d’Archibald pour y puiser la patience nécessaire.

Veux-tu avoir ce qui m’agace ?
Jorgen est brisé ? Pauvre chat… Encore une fois, tout ne tourne qu’autour de lui… Sa version, ses larmes, ses déceptions…
Et toi ? Toi qui as été poussé à bout hier ? Toi qui en as explosé, toi qui en a senti la corde si près du cou que tu as préféré sortir plutôt que faire scandale, l’épargner encore, toi qui as pensé à la peine tu allais faire à ton ami… ce qui m’agace, Mon Amour, c’est que toi, tu te souviendras longtemps de la douleur que tu as ressenti, de celle que tu as infligé… Jorgen lui, aura oublié dans poignée de jours, dès que tu lui auras souri.
A ton avis, que nous inventera-t-il cette fois ? Consommation exagérée d’alcool, bien sûr, Beaucoup de larmes, du pavot, évidemment…Mais quoi de neuf ? Je te propose la scarification. C’est la suite logique de son cheminent : plus fort, plus haut, plus bruyant.
Là, tu vois, il y est parvenu ; je sens mes crocs border mes lèvres, je deviens acide…
Qu’il m’agace, qu’il grignote ma patience, qu’il me force à rendre mes lignes plus tranchantes encore… mais qu’il ne touche pas un soupir de ton âme.

Je suis là,
Alphonse
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11 décembre


* Jorgen

Citation:
J'ai le traineau.

Jörgen.


Citation:
Excellente nouvelle, merci beaucoup de vous en être occupé.

Alphonse


Citation:
Dois-je vous le laisser à vous ?

Jörgen.


Citation:
Laissez-le devant Petit Vésone.

Alphonse.

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Alphonse_tabouret



Décembre

Seconde quinzaine





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15 décembre


* Jorgen


Citation:
Parrain.

J'ai écris deux lignes.
Deux lignes pour demander à parler plutôt que m'imposer.

Voici réponse :
"Cesse de m'écrire.

Dispose de ta chambre, fais noel à Petit Vesone si tu en as envie, mais cesse de m'écrire. Je ne reviendrais pas sur l'histoire. Autant nous épargner à tous les deux un mauvais moment. Il y a un navire accessible à Archibald en vente en ce moment sur le grand forum vasco de Gama. "

Que suis je censé faire ?


Jorgen.


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Citation:
16 décembre


* Jorgen

Citation:
Le Zédoaire m'est interdit.
Le Con fesseur m'est désormais interdit.
Ma demande pour discuter, poliment, a été rejetée, vous avez lu la réponse.

Je ne peux rien faire de plus.

Ca ne dépend plus de moi à présent.
Mais j'aurais tenté.

Jörgen.


Citation:
Vous avez raison.
Vous avez fait et cela n’a servi à rien.
Aurez-vous de la patience ou de la résignation ?

Ce que le temps a accumulé jusqu’à l’incompressible, peut être saura-t-il le dénerver un jour.
Pour l’heure, et les jours tristes à venir, gardez en mémoire que rien, pour Faust, n’est facile non plus, qu’être celui qui brise est tout aussi violent que celui qui accuse la cassure.
Laissez le temps panser les plaies, vivez, rendez Archibald heureux, qu’ils ne regrettent rien, ni lui, ni Faust.


Alphonse.



Citation:
J'avais raison.
Et vous m'avez dit que c'était moi qui ne voulait.
Pire, j'y ai cru, j'ai eu de l'espoir. Et s'en est d'autant plus douloureux.

Patience et résignation. J'ai dis que je voulais respecter sa volonté, vous disiez que je pinaillais.

C'est douloureux.

Le garder en mémoire alors que j'y pense déjà ? Merci du conseil.

Est-ce un adieu ? ça sonne comme tel.

Dites à l'évêque qu'il est, comme me l'a conseillé Archibald, une couille molle. Et qu'il se défile. Je suis un enfant quand cela l'arrange.
Et que c'est deux sous, pas un, il a dit deux fois que je devais aller me faire foutre.

Affectueusement malgré tout.

Jörgen.

Citation:


Votre immense nombrilisme ne cessera jamais de m’étonner.
Ceci est douloureux pour tout le monde. Pour Vous, Faust, Archibald et moi-même.

Je n’ai pas été de bon conseil.
Pointez le doigt sur moi, si cela vous soulage, d’avoir eu de l’espoir au même titre que vous ou qu’Archibald, usez du sarcasme si cela vous chante ; trompez-vous de cible tant que cela vous arrange. Peut-être, à force, finirez-vous par enfin vous assoir face à vous-même.

Quant à mes adieux, ils ne ressemblent pas à cela mais vos provocations pourraient m’y mener d’une lassitude. Cessez donc de me montrer la sortie.

Je ne dirai rien de votre part à l’évêque, ce sera là mon dernier acte de raison pour vous à cette histoire. Réglez vos comptes avec Faust directement sans y impliquer Fyona, moi-même, ou d’autres.
C’est en cela que vous êtes un enfant.

Alphonse.

Citation:
Mon nombrilisme.
Parce que j'ai aucunement idée du fait que chacun de nous souffre ?
Que j'en culpabilise pas d'autant plus ?
Que je ne déteste pas cette situation ?


Vous n'êtes pas dans ma tête Alphonse.
Vous ne savez ce qui s'y trouve.
Ce qui s'y passe. Comment je perçois les choses. Comment je les ressens.
Je sais que c'est aussi dur pour Faust que pour moi.
Moi je le sais.
Mais je n'insulte pas quand on me demande poliement quelque chose.

Mes provocations, la sortie. Je ne montre rien de tout cela, mais soit. Soit.
Je vous ai dis que vous étiez bon parrain, quand vous dites êtes un mauvais, quand vous dites que je peux en changer. J'ai retourné la chose, certes.

Ne dites rien alors.
Régler mes comptes. Régler mes comptes. La belle affaire.
J'ai demandé à parler j'ai même écrit " j'aimerais que 'lon discute. S'il te plaît". Vous connaissez la réponse0
Régler mes comptes. Le Confesseur m'est innaccessible. Le Zédoaire l'est tout autant.
Je n'ai pas voulu que Fy vienne. Je lui ai même dit non. J'ai essayé de la retenir et elle est venue quand même. Renseignez vous plutôt que de me reprocher d'y impliquer les gens.

J'ai refusé d'en parler à Archibald, je ne lui ai pas montré les mots. Je lui ai proposé d'aller au conte, parce que je sais combien il les aime. Je lui ai dis d'aller sur le bateau, parce que je sais combien il voulait voyager avec vous deux plutôt que de s'acheter un vulgaire bateau comme l'a suggéré votre amant. Je lui ai dis de ne pas choisir, que je ne l'y pousserais pas. Mais soit. Il suffit.
Je ne voulais en parler quand vous m'avez fait en parler l'autre fois.
Je voulais laisser.

Je suis un enfant si cela vous chante Alphonse.
Mais l'enfant dans son extrême, dans son immense, nombrilisme n'en peut plus.

Faust souffre, Archibald souffre, vous souffrez. Mais moi aussi.

Jörgen.




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J’ai eu grand tort de me mêler à tout ceci, veuillez m’en excuser, d’autant que cela vous a visiblement fait du tort.
Dorénavant, soyez assuré que je n’y mettrai plus le nez.

Alphonse.



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Je n'ai pas dis cela.

Nous ne mettez plus le nez mais vous n'êtes objectif. Aucun de nous ne l'est. Nous sommes tous touchés.

Mais c'est votre choix.


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17 décembre



* Faust

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Alphonse, des malandrins ont volé ma bière ! ils ont détroussé lyanna et lyov! je pars ce soir leur péter les dents avec l'armée.

Je t'aime.

Faust


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Ton cul n'ira nulle part sans moi.
Donne moi marche à suivre.


Liefde


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Arme toi et suis moi dans les rangs de l'armée. On va leur botter le train.

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18 décembre


* Victoire_vf

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Paris, Hostel Dieu, le 18 du mois de décembre 1466,

Le bonjour Alphonse,

Ah, non, non, je devine déjà vos yeux s'éclairer d'un éclat amusé, mais je vous arrête de suite, je suis pas amoureuse !

Pourquoi je vous écris alors ? Déjà pour avoir de vos nouvelles. C'est que vous m'avez foutu une sacrée peur à Périgueux ! Mais en même temps, je sais que Nicolas veille sur vous. Mais cet épisode, je souhaite l'oublier au plus vite. Cette folle m'a fait froid dans le dos en hurlant toutes ces horreurs. Sans doute ne les avez-vous pas entendues, et c'est tant mieux. Elle paraissait pourtant aimable à vendre son vin.

Mais je vous écris pour tout autre chose. Pourquoi à vous ? Parce que vous m'avez semblé sage et de bons conseils. Et aussi sans doute, je dois bien vous l'avouer, car je connais pas grand monde, hormis vous.

J'ai une amie. Une amie très chère. Et pour cause, c'est la seule. Elle s'appelle Athénaïs, elle n'est pas bien plus vieille que moi, mais tellement plus courageuse et forte. Et en plus, elle a des nichons. Je suis très attachée à elle, et je croyais qu'elle l'était aussi envers moi. Mais il y a quelque temps, elle m'a envoyé une lettre. Une lettre où elle me disait que mon père s'était retiré du monde.

Qui fait ça ? Disparaître ? Sans un mot ? Personne. Et surtout pas lui, quand il semblait, dans sa dernière missive si satisfait de me voir plongée dans les études. Quand il semblait attendre avec autant d'impatience que moi que je rentre à Bouillon, une fois mon diplôme de médecin obtenu, pour me former à la chevalerie. Non, ce sont que des mensonges. De vilains mensonges. Personne n'abandonne les autres comme ça. Non, personne. J'ai raison n'est-ce pas ?

Alors, pourquoi, Alphonse, pourquoi m'écrit-elle de si vilains mots pour tenter de me faire mal? Vous devez savoir, vous, toutes ces choses. S'il vous plaît, dites-moi. Je ne comprends pas.

Victoire.


* Jorgen
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Bonjour,

Noël approche et je m'inquiète.

Avez vous des nouvelles de votre amie ? Je lui ai écrit il y a quelques jours pour lui dire que le coffre était fait, mais je suis jusque là sans réponse.

Et la date butoire approche.

Merci.

Jörgen.

Citation:

















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Citation:
21 décembre


* Victoire_vf
Citation:

Victoire,



Il est vrai que je vous aurais espéré le museau embué de sentiments plutôt que de questionnements, non point par facilité mais parce qu’il me peine que vous ayez la tête à autre chose que les bêtises de votre âge.

L’amour en passe par de nombreuses expressions, et je ne vous parle pas là des bleuettes qui nous tiennent parfois le cœur.
L’amitié, plus que toute autre affection ai-je parfois l’impression, demande bien des sacrifices pour être honnête et bien du courage pour s’oser sans faux-semblants. Le rôle de l’amant sera celui de l’indéfectible soutien, celui des bras, des épaules, du havre à vos malheurs, mais celui de l’ami se pare bien souvent d’une tache plus ingrate : la vérité.
N’allez pas accuser la vôtre de quelques sournoiseries sans lui laisser le bénéfice du doute ; vous serez parfois surprise de voir que ceux sont ce qui vous aiment le plus qui oseront vous dire ce que tant d’autres préfèrent passer sous silence, même ce que vous ne souhaiteriez pas entendre.

N’oubliez jamais Victoire, qu’avant d’être père, le vôtre est un homme, que l’Homme est fait de qualités, comme de défauts, de forces, comme de faiblesses.
J’ignore où est votre père, j’en ignorais même son nom jusqu’à ce que je reçoive courrier de votre main ; V.F, voilà des initiales que l’on sait reconnaitre au travers de tout le Royaume, mais qu’importe les lettres, leurs assemblages et leur renommée, à la fin, devant son miroir, l’on n’est que soi-même.
L’Homme parfois abandonne, le père alors tout autant.
Il n’y a pas de raisons que vous y trouverez valables quand vous vous y sentez abandonnée et pourtant, au prisme du temps, peut-être y considérerez-vous quelques limes aux fractures. Fatigue, déception, colère, frustration, peine… Aucune qui ne vous concerne directement et toutes qui vous ricochent pourtant dessus. Votre père a des responsabilités, du poids aux épaules ; ne repoussez pas la possibilité qu’il en ait été épuisé quand il vous a toujours offerte forte figure, qu'il y affronte violemment le courant quand il en a pourtant l'habitude, jusqu'au silence.
Votre père est un homme.

Avancez. Poursuivez. Qu’il ne vous retrouve pas là où il vous a laissé en revenant ; c’est assurément un crime lorsque l’on est parent, quelles que soient ses errances.

Prenez grand soin de vous, et s’il vous venait quelques noires humeurs au sujet, écrivez-moi.
A défaut de réponses à vous donner, vous trouverez oreille pour vous écouter.


Alphonse.



* Blanche_Eulalie

Citation:
Pylartes,


C'est la honte au front que je vous écris. Je n'ai ni su, ni pu me résoudre à conter Limoges et le mauvais voyage tant il n'y avait rien de glorieux à en dire. Me résolvant à à une mesure de conservation atavique, je suis entrée en moi afin de tenir la période bénie que fut mon séjour à Périgueux tant j'enrageais d'être si faible et enchainée par les circonstances.
Nous avions si bien prophétisé.

Me voici libérée. A vous revoir.

Un baiser.


* Jorgen

Citation:
Jorgen,


Corléone est malade, au plus bas d’une fatigue qui la cloue au lit majeure partie de son temps, peut-être est-ce là la raison de son silence. Relancez, sans vous imposer.
N’ayez néanmoins aucun espoir trop vertigineux : Orion est à oublier ; elle ne le cédera pas même rubis sur l’ongle.

Alphonse


Citation:
Alphonse.


Plus que tout, comment allez vous ?

Je ne veux Orion, je sais bien que c'est une cause perdue d'avance.


Prenez soin de vous.

Jorgen


* Faust
Citation:

Liefde,

Tu sais que sans toi, je suis comme un condamné à mort, comme un condamné qui craint le jour et craint la nuit

Le soir approche. Je suis sorti seul, le froid m'a suivi et ennuyé ; je suis rentré aussitôt. J’ai gravi, le cœur dans les talons, l’escalier que tu gravissais pour venir à moi, et que tu descendais la nuit, après nos plaisirs et nos fièvres, dans l'appartement que je te louais à Vésone.

Te voici alité. Me voici en prison. Je ne puis te dire combien je souffre. Je n'ignore plus désormais que rien, pour le cœur d’un amant, n’est plus douloureux que de ne pas savoir. Que se passe-t-il, quand tu regarde par la fenêtre? Le plus infime détail de ta journée apaise mon cœur mieux que les mots les plus passionnés.


Je repense à notre Pacte. A nos projets. Je me trouve seul face à mon Dieu pour la première fois depuis ce jour où tu es venu me tirer de ses bras. Tu sais que tu es mon unique consolation dans cette lutte sans joie. Je crois que plus que jamais me manque ce soir ta présence éveillée et consciente qui, seule, peut guérir mes maux.

Je languis, chéri. Je ne respire plus. Où es-tu ? Que fais-tu ? Hier encore tu me rejoignais à cette heure. Et toute la peine de mon aride journée se diluait dans tes baisers. Te souviens-tu que, souvent, je me levais pour goûter le parfum de ta bouche, écœuré par toute autre saveur ?

Te souviens-tu de nos folies et de cette volupté qui triomphait de notre humaine résistance, quand je sentais tes lèvres froidir, ton corps frissonner et ta voix changée supplier… Je l’entends encore. Et je crois sentir mon sang se figer dans mes veines. Hier encore nous ne nous lassions pas de nous unir, de nous mêler. Tu voulais être pénétré au plus profond, déchiré par ma violence, étreint et pressé comme du pampre… Mon pampre, mon raisin empoisonné, Liefde, où es-tu ce soir ?

Que ferai-je cette nuit sans toi, sans l’odeur de tes bras, de tes aisselles, de ta nuque, de ta gorge, de tes petits tétons bruns, de ta peau enveloppée dans un duvet comme les fruits mûrs et les feuilles neuves ? De tes boucles, oh, tes boucles...

L’ombre est aux fenêtres. Elle a la couleur de l’ombre qui cerne tes yeux après l’excès de plaisir. Je donnerais tout, ce soir, pour rester seul avec ton tourment. Le regarder en face.

Te souviens-tu du soir où j’étais un peu souffrant ; tu vins me consoler et tu te déshabillas et me rejoignis dans mon lit pour me serrer contre ta chair et me guérir ?

Dans de tels moments mon amertume s'étire, lorsque je pressens que tôt ou tard je t’aurais perdu. Les larmes me montent aux yeux. Et ce soir, il me semble t’avoir perdu. Quelqu'un tenté de t'arracher à moi, par le poison, l'arme des femmes, et quelque chose t'a été pris. On ne t'a pas restitué entier. Est-ce cela que tu cherches dehors?

Je t'aime, Alphonse Tabouret. Avec absolutisme. Et je viendrai demain matin de mes longs baisers tièdes t'arracher à ton mutisme.

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22 décembre


* Faust
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Dehors.
Dehors n’a rien d’un mot commun, mon Amour.
Dehors n’est pas qu’une frontière, Dehors est un horizon.

Tu as raison Faust, quelque chose m’a été pris, mais n’en pleure pas mon Amour, mon Bel Amour, Mon Petit Amour, Mon Unique Amour, n’en pleure pas je t’en prie, car ce que l’on m’a pris, c’est la peur, la crainte, le doute, et je m’éveille ce jour à l’égide du Vouloir.
Je veux. Je veux le monde pour nous. Je veux les nuits sans fin. Je veux un empire à nos ombres. Je te veux comme Famille. Je te veux comme fenêtre, comme murs, comme sol, comme ciel, comme soleil, comme mort. Je te veux, avant, pendant et après.
Te souviens-tu de cette fois où oreille à mon cœur, tu m’as dit qu’il battait vite, peut-être trop, et tu as ajouté en riant que j’étais fait pour mourir au lit, d’un orgasme de trop. Cela me va s’il est à ta queue, à ta bouche, à tes doigts, à tes reins, à tes yeux. Cela me va si j’ai la main dans tes cheveux, le son de ta voix comme chant funéraire et la poisse de ta nacre écaillée à la peau. Cela me va si c’est auprès toi, t’aurais-je dit avant.
Mais ce n’est pas vrai. Cela ne me va pas. Je ne veux pas mourir Faust, je ne veux pas te laisser à ce monde, je ne veux pas t’y savoir seul, je ne veux plus jamais que tu te sentes seul…
Voilà comme je t’aime, au point d’envoyer la mort se faire foutre : je ne mourrai pas sans toi. J’attendrais ton dernier souffle pour te donner le mien, te demandant :

Veux-tu que je t'embrasse en crevant? *



Un jour, je t’ai arraché aux pierres, j’ai saisi ton âme à même la bouche et je l’ai emporté avec moi en partant. Dehors. Dehors, tu as respiré d’un premier courrier, d’un premier peut-être, et j’ai respiré avec toi, sans te le dire bien sûr, en m’y cachant évidemment…
Tu n’es pas fait pour rester aux pierres. Dehors est ton royaume, Dehors est ton horizon.
Que suis-je, si je ne suis pas Dehors ?

Ce que je cherche dehors, c’est toi. C’est nous.
C’est ce que l’on nous a promis, ce que l’on a voulu nous enlever.
Nous avons fait un pacte, Faust. Dehors est notre royaume.

Rends me le. Viens me baiser et rends m’en les clefs.

Ton Amour.


* De Verlaine à Rimbaud
Citation:




























Citation:
24 décembre



* Blanche_Eulalie

Citation:
Gentil Pylartes,

Il me ferait plaisir de vous avoir un peu à moi avant la messe de Noël. Seriez-vous assez gentil pour m'accorder un peu de temps avant la messe de Noël ?

Que Saint Michel Archange vous garde.

Eulalie.


Citation:
Eulalie,

Je ne vous promets rien. Si vous ne me voyez pas avant que sonnent 15h30, c'est que vous ne me verrez que demain soir.
J'essaye de passer vous voir quelques instants tout à l'heure.

Alphonse



Ce sont alors les dernières minutes, les derniers instants, ceux où, fermant la porte derrière soi, l’on croit encore que l’on retrouvera la maison telle que l’on l'a quitté.
Mais il n’en est rien. Dans une poignée de minutes, Saint Noël les figera de l’éclat du brasier, d’une colonne haute de fumée.
Dans poignée de minutes, silence tombera aux gorges comme aux doigts.


* Faust

    Noël se sème à cette première année. Il n’y a pas de cadeaux dédiés à l’angle d’un résineux de salon, pas de noms pour désigner parmi la multiplicité éclatée au dernier mois de l’année. Il y a çà et là un jeu de piste silencieux qui altère le paysage de quelques pièces d’un infime détail, rien au premier abord qui ne saisisse d’une exclamation, mais tout à l’œil initié, qui interpelle d’une nouveauté.
    Cela commence ailleurs, dans d’autres pièces de Petit Vésone, cela se conclue d’un bouquet posé sur le bureau de Faust, poinçonné de mots taillés à leur presque totalité à l’encre bleue:


Citation:



"Est-ce bien original d'aimer? Est-ce original de jouir? De pleurer? De jalouser? Et moi, suis-je original? Et nous, est-ce original? Baiser, toujours. Et pourquoi rien c'est zéro alors que trois fois rien c'est quelque chose? Je veux bien qu'on réinvente le sens de ces mots. Qu'on rende ce qui n'est pas original, incommensurablement surprenant, comme un bouquet d'achillées.
Ou de Garances.
Joyeux Noël, Mon Amour


    Soigneux, les domestiques ont déposé à la place du lit inoccupé nombres de présents à Tabouret voulu gâté. Un petit pli accompagne , moucheté de maniaquerie. Tabouret ne trouvera le tout que tardivement, après l'incendie.


Citation:


"Liefde, Saint Noël a sonné, voici l'heure de te gâter. Pour tes papilles résolument salées et parce que l'on dit que l'on nourrit ceux que l'on aime, parce qu'aussi je veux te remplir de toutes les façons possibles, un pâté en croûte préparé sous mon œil attentif. Pour les nuits ivres où nous avons tangué et que nous avons partagées, pour les moments calmes et rares au coin de l'âtre, un verre de vin à réchauffer. Pour la sobriété qui efface et soigne tous les excès, pour être bateau ivre, un élixir fait par mes soins. Pour la géode que tu es, un enfant. Caillou précieux à n'en pas douter, peut-être la casserons nous ensemble.

Je t'aime."

Citation:






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Citation:





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Citation:
27 décembre


* Diego_casas

Citation:
Il faudra bien que notre dernier duel, tu le gagnes.

Casas.

*Joint au mot, un poignard à la lame terriblement effilée et légèrement courbée, montée sur un manche d'ébène, simple, ou se grave la majuscule d'un A*

Citation:








Citation:
28 décembre


*Diego_casas

    Innocent, au poids des valeurs, un denier, plus petite pièce trouvée, aura été adressé dans le ventre plié d’un vélin vierge en guise de remerciement au précieux cadeau d'amitié.





Citation:
30 décembre


* Archibald

    Mot déposé à l’attention d’Archibald trouvera son destinataire chez lui, sur un tonnelet de Whisky.

Citation:

Tardivement, mais à mon amitié assuré.
Bonnes fêtes à vous,

Alphonse.

Citation:





Citation:


31 décembre


* Lucie

Citation:
Alphonse,

Pardonnez la maladresse de Zolen, dont je ne devine que trop bien l'origine. L'on dit que vous passez. Je n'ai toujours pas les mots, je n'ai pas les vôtres et doute de les avoir jamais, à part celui-ci : pardon.

Mier.


Citation:
Mier,

Je n’ai croisé Zolen, ni même entendu parler de lui depuis que je l’ai évoqué devant vous.
Quelle maladresse a-t-il à se faire pardonner ?

Quant aux mots, ne les cherchez pas; nul ne les aura jamais.
A vous voir en étape prochainement.

Alphonse


Citation:
Alphonse,

Ce sont ses derniers mots adressés à Nicolas au propos de votre venue, desquels je déplore l'insouciance. Peut-être à tort.
A défaut de mots, je compense en pensées. Nombreuses.

Lucie.



* Perceval_Aelis

Citation:
Alphonse,

Il paraît que je réfléchis trop, on vient de me le dire, alors que je recommençais pour une énième fois ce courrier. C'est que décembre ne m'est propice à aucune joie, je m'y plonge en un hivernage studieux, et délaisse les plaisirs (domaine où je n’excelle jà guère) pour une sombre malencolie.
Décembre m'a ravi ma mère et avec, une partie de mon âme. Sept années que décembre imprime la douleur vive de l'absence, sept années où mon père ne fête plus mes anniversaires, sept années où finalement, mes tentatives d'être à la hauteur de ce qu'elle était, sont purement vouées à l'échec.
Je me suis toujours sentie comme une ombre derrière elle.

Alors, même si je ne suis guère friande de cette époque festive, ni des traditions qui s'y rapportent, recevez ceci, courrier et attention, non pas pour la Noël, mais pour exprimer ma sincère gratitude (poignet est presque remis et sans votre intervention, j'aurai attendu de trop) et renouveler voeu d'affection à votre égard.

Miel provient de mes ruches, miel de cet été, principalement de tilleuls et de trèfles blancs pour ce dernier. Doux assez, en note mentholée, on le dit excellent pour les insomnies, apparemment guère pour les miennes. J'en ai d'autres dont les ruches sont sises en forêt, plus corsés, je vous en enverrai un jour prochain, un pot, quand est-ce votre anniversaire ?

Pourriez-vous si vous en avez la possibilité, le temps, de me mettre par écrit votre conte sur les nombrils, il ne cesse de m'intriguer.
Se peut-il que l'on puisse aimer plusieurs personnes de manières distinctes et d'avoir pour eux des attentes, des affections différentes ?

Voyez, je n'ai point trop réfléchis, laissé les mots s'écouler sans trop y penser, j'espère que vous arriverez à vous y retrouver, si je tente de me relire, il est fort probable que courrier finisse en bonne flambée.
J'ai écrit dernièrement à Nicolas, un courrier bref, en lignes frêles, comme si la fluidité de nos premiers courriers s'était étiolée après ma dernière visite en Périgord, je n'ai pu me résoudre à lui confier certains de mes maux, ni tout un tas d'autres stupidités qui m'embrouillent, me troublent, me fanent. Je ne veux pas l'inquiéter plus, ni lui provoquer chagrin inutile et encore moins l'ennuyer, il semble porter jà, à bout de bras la misère incommensurable du monde, lui qui a l'âme si tendre, si douce que je crains par un mot, une attitude, blesser un angle de sa sensibilité.

Me voilà ridicule à vous conter mes insignifiances, veuillez me le pardonner, j'essaie de remettre de l'ordre dans mes idées, dans ma vie, dans l'état de mes sentiments.
Je vous laisse mes pensées confuses, comme elles me sont parvenues et dans l'attente de retrouvailles, un jour, cela est certain, vous espère en bonne santé.

Dieu garde. Toujours.

Abeille
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_________________
Alphonse_tabouret



Janvier

Première quinzaine





Citation:
1er janvier



* Faust

Citation:
Mijn Liefde,

Voilà un an ou presque, poignée de jours en main pour établir la précision des comptes, je posais pied à Périgueux à ta recherche, à l’arrogance des idées toutes faites ; j’aurais dû t’y trouver à quelques auberges, à des comptoirs embués d’alcools, aux rires des belles jeunesses mais tu m’as contredit, d’un instant, d’une simple seconde.
N’est-ce pas quelque chose d’incroyable, les contradictions qui nous accordent ?
Tout en toi me contredit perpétuellement quand tout y résonne d’échos : là où je chancelle, tu avances, là où je secoue la tête, tu la hoches, là où j’aime tant le silence, ta voix me manque, et pourtant, entends-tu toi aussi l’harmonie, l’eurythmie de nos gestes, de nos envies, de nos musiques ?

Ce jour de janvier 1466, tu as réfuté tout ce que je m’étais acharné à bâtir autour de mon squelette, de mes calcifications, car avant toi, avant ta bouche, avant ton souffle, il ne restait que la poisse des leçons chèrement acquises , les gravures des certitudes, qu’un cœur sec qui ne me faisait même pas l’aumône du vide ; avant toi, il y avait la ligne claire des chiffres, intraitables rapaces me donnant la juste quantité des prescriptions, la rigueur des additions, l’implacable intégrité des soustractions.
D’un baiser, Faust, tu m’as rendu mon âme, d’une étreinte vacillante nous menant à la parenthèse d’une nuit, tu as modelé les signes des mathématiques, as créé les vertigineuses multiplications, les parfaites divisions, et tout ce temps, je t’ai laissé croire que c’était moi qui t’avais arraché aux pierres quand c’est toi qui d’un éclat bleu, d’une mèche blonde, a fracturé l’aorte comme on ouvre géode.

Cette année Karantez, c’est moi qui me fais géologue ; à mains nues, jusqu’au sang, j’enlèverai les pierres à tes lèvres, celles sur tes yeux, je jetterai au loin celles qui te pèsent au ventre, je construirai un cairn avec celles qui t’obstruent la gorge, celles qui t’empêchent de marcher. J’inspecterai chacune d’elle, les choisirait pour leurs arômes, leurs couleurs, leur musique ; alchimiste, je modèlerai le minéral jusqu’aux fenêtres, jusqu’aux béances, je transformerai la roche en bois, le plomb en plumes et je graverai d’un mot d’amour chaque nouvelle ombre qui y fleurira.
Je zult snel weer vliegen, Liefde.

Ce premier jour d’année, je t’offre un souvenir, le premier courrier que je t’ai adressé; il me tire sourire de me rendre compte que j’aurais pu l’écrire hier seulement.

    Faust,

    Ce que tu portes à ma bouche, je me fais le devoir de le dévorer ; c’est ainsi que la nuit se construit, sans une miette, sans un reste, sans autre contraste que le blond de tes cheveux à ses bras pour mieux s’épanouir.
    Le ventre a trouvé pitance, mais il a toujours faim ; ta bouche eut été plus consistante.

    Alphonse


Je t’aime. Tellement.

Alphonse


Citation:
Mijn geliefde,

Le terme ultime est arrivé, voici venir le dernier soir que je passe dans ma petite bourgade, où je me souviens encore ta venue, respiration apprivoisée derrière le grillage de mon confessionnal. Que je te trouvais beau. Que je te trouvais troublant. Je sentais se tenir à mon seuil toutes les folies du changement et leurs vertiges dans ce presque inconnu qui songeais peut-être, ou peut-être pas, à payer son loyer d'écus sonnants. Y pensais-tu? J'étais encore Naïf, jusqu'à entendre ta voix, jusqu'à ce que tu te recueilles. J'ai alors compris.

Alphonse, je pars demain matin pour le vaste, vaste monde, vers une profession nouvelle, inhabituelle, dans une légère et inextinguible atmosphère de craintes et de regrets, que tu sais toujours effacer d'un mot, d'un geste, d'une lettre. Oui, j'entends la musique. Les accords sont majeurs.

Cette fois il faut prendre congé sans date retour ; l’âge d’or de harassement et des chaînes, celui où règnent souverainement le présent, est surpassé par l'espoir d'un futur. Toujours avec toi. Vois-tu, malgré ce que l'on pense y voir, j'ai de l'espoir. Dans lequel la jouissance de l’art et de la vie n'est pas un âge à jamais révolu mais une ère nouvelle et effrayant malgré tout ; le besoin de partir domine à présent une sévère divinité, et la tâche quotidienne. Tu es venu à Périgueux en songeant me trouver libre ou écuyer à emporter, il aura fallu que tu m'accompagnes un an dans mon sacerdoce, pour la fin que l'on connait. Je songe souvent que l'église m'a pris Lestat. Bien que j'en ai depuis longtemps accepté les finalités, je t'ai rencontré, j'ai partagé ton lit et tu as partagé ma vie. J'ai découvert que l'on pouvait dormir infiniment morcelé et être d'un geste réuni à tes mains. J'ai aujourd'hui réalisé, je crois, que l'Eglise m'aura presque tout pris.

Mais pas le plus important. Tu pars avec moi. Je suis infiniment confiant de nous improviser chasseurs de géodes... Toi... Comme une graine d'espoir emportée à ma besace botaniste, il faut reprendre racines ailleurs. Se gorger de sève, d'un soleil que nous serons peut être parfois les seuls à voir. J'ai perdu la foi en Dieu Alphonse. Est-ce si terrible de l'avouer? Je crois que je nourris une colère intense que toi seul, par ta présence même silencieuse, par ta simple existence, draine et adoucis d'un miel de l'existence.

Comment te remercier? Grâce à toi j’ai encore assez de courage pour briser une chaîne s’il le faut, et pour aller tenter ailleurs l’expérience hasardeuse d’une autre vie. Nous sommes au seuil de notre Pacte.
Je me suis rapproché, il est vrai, d’une sorte d'homme du troupeau; il n’est que trop normal que le faix quotidien, que la pensée qui se concentre, heure après heure, sur certains domaines du savoir et sur certains problèmes des hommes, émousse quelque peu la libre réceptivité que nous couvons tous, et attaque dans ses racines l’esprit libre que je n'ai pas été.

Irriguer ma science des flots de ce sang neuf, un carmin duel que nous produisons à deux, tel est mon souhait, telle est mon intrépide espérance désormais. Je voudrais être un peu plus qu’un dresseur de valeureux érudits en herbe. Si nous sommes forcés de supporter l’existence, tâchons d’utiliser cette existence de telle manière que d’autres l’estiment à l’heure où nous en serons heureusement délivrés, loin des rivages crayeux de la foi, mais par le savoir. Lui qui me transcendera toujours comme Toi.

Ce soir, demain. Enfin, sous peu. Nous y sommes. Je prends ta main dans la mienne et nous partons. Nous partons Alphonse. Achevant un rendez-vous manqué un an plus tôt, quand tu t'es heurté à un confessionnal. Cela me berce. Savoir que je vais te contenter enfin comme tu l'as souhaité à l'heure neuve. Cela me gonfle de fierté, cela baume mes douleurs. Un sourire de toi, un pli comme tu sais me l'écrire, et je germe.

À toi, précieux ami, amant Amour, avec qui je suis uni de cœur sur le prisme trop étrange de la vie, je souhaite te confier ma bonne résolution. J'ai décidé d'être heureux.

C'est un arbre que je connais assez mal, il pousse d'un limon nauséabond au soin d'un savant cultivateur, mais il n'est pas un arbre sur cette terre que je me targue de ne pas découvrir à ta compagnie, voyage est là. A notre porte. Donne tes mains encore. Réunis mes cosses. Arrose-moi de tes jolis mots. De ton souffle désireux. De tes dialogues des yeux, de tes poésies aux pieds. Le terme ultime est arrivé, nous serons neufs aux jours premiers.

Je t'Aime.

Faust .




    A minuit passant, Nicolas aura salué Madeleine, regagné Petit Vésone, pour aller se coucher. Une "Soirée Mecs". A quoi Alphonse s'attendait-il?

    Aux heures incertaines, Alphonse rentrera à Petit Vésone, saoul, jusqu’à la gaité ; soirée faite de bêtises, de petits riens a enraciné les certitudes. Affaires seront abandonnés à même le sol et il se glissera contre le corps ensommeillé de Faust, formes s’épousant de nature, museau trouvant le cou où persiste une note de couleur, la tiédeur des cheveux.
    L’haleine empêtrée de vin déclamera quelques mots aux songes, au peut-être réveil qu'il ne perçoit pas: " Ik hou van je ... Mijn liefde ... Je hebt gelijk, elders, elders, wat maakt het uit, je bent mijn thuis. Slaap, slaap opnieuw, we hebben nog een lange weg te gaan. * ”

    Murmure s’estompera d’un baiser essaimé à la nuque avant que le sommeil l‘emporte, marrée aux grèves blondes ; demain, au réveil, l’on fera longuement l’amour.



* Mon amour ... Tu as raison ailleurs, ailleurs, qu'importe, tu es ma maison. Dors, dors encore, nous avons encore un long chemin à parcourir

Citation:























Citation:


























Citation:

02 janvier



* Aurore_Victorine

    Bouquet attendant Aurore sera accompagné d’un mot

Citation:
"Merci pour les murs prêtés hier, pardon pour vous en avoir exclu le temps d’une soirée."


    Bouquet bien trouvé, réponse au petit mot:

Citation:
"Merci pour ce bouquet. Je sais combien il peut parfois être nécessaire de se retrouver en petit comité le temps d'une soirée. J'espère que cela vous aura fait du bien à tous."



* Opaline

    Bouquet attendant Opaline sera accompagné d’un mot

Citation:
"En attendant que vous ayez de la moustache, quelques fleurs pour nous excuser d’avoir fait murs à part hier"



* Kasia

    Bouquet attendant Kasia sera accompagné d’un mot

Citation:
"En attendant que vos attributs vous ouvrent les portes des réunions mâles, mes excuses pour vous en avoir banni hier. "



* Diego_casas

Citation:
J'ai eu ma potion, j'suis dans la lance de Faust. Thibault devrait s'magner l'cul à nous rejoindre. Bref, j'suis prêt. J'vais roupiller jusqu'à lundi j'pense, bien calé dans la chariote.

Casas.



* Faust

Citation:
En brassées, en montagnes, en vagues, en cimes, en forêts,
Les fleurs ne sont belles qu’à tes pieds.

Ton Amour


02/01/1467: Vous avez acheté à L_aconit 4 bouquets de garances
02/01/1467: Vous avez acheté à L_aconit 3 bouquets de guède
02/01/1467: Vous avez acheté à L_aconit 4 bouquets d'achillées
02/01/1467: Vous avez acheté à L_aconit 4 bouquets de passeroses.

02/01/1467: Vous avez offert à L_aconit 4 bouquets d'achillées
02/01/1467: Vous avez offert à L_aconit 3 bouquets de guède
02/01/1467: Vous avez offert à L_aconit 4 bouquets de garances
02/01/1467: Vous avez offert à L_aconit 4 bouquets de passeroses



    Suite à l'immense crise de nerfs de Faust , l'antre du barbier est saccagée d'une chaise brisée et d'un encrier éclaté au sol. Ce n'était pas grand chose. Quelques mots maladroits, mal choisis, quelques mots au mauvais moment. Faust, trop fragile au terme de sept jours seulement ne pouvait pas avoir les épaules pour un huis clos avec Jorgen.


Citation:
Tu comptais me parler de la perle ? Ou laisser Jorgen avoir le plaisir de tout me raconter? Il s'en est fallu de peu pour que je casse une chaise sur sa tronche. Ne m'attendez pas ce soir ni demain. La prochaine fois que je sortirais un pied hors de Petit Vésone ce sera pour quitter la ville, et s'il est sur ma route, je l'étrangle



Citation:
J’attendais l’air aux poumons , la voix, les mots. Tu sais Mon Amour, qu’ils ont parfois du mal à venir, à s’extraire du calcaire ; trop denses, trop gluants, désaccordés… j’ai voulu te dire, j’ai essayé, je te le jure… Mais tu étais là, si rare, si précieux…

Quand tu m’as trouvé au tertre, je venais juste de la recevoir. Sitôt que je l’ai vue, je n’ai plus su parler, sitôt que je l’ai eue en main, j’en ai fui la taverne d’un claquement de porte, j’ai couru tant que j’ai pu…
Je ne sais pas ce qu’en a dit Jorgen, mais il ne peut rien savoir; ni lui, ni Diego ne savent.
Je l’ai offerte à Axelle il y a bien longtemps, à elle qui n’aimait pas les bijoux. Même aux chants des batailles, même aux bras de ses amants, même quand je n’étais plus là, elle l’a toujours portée, elle ne s’en est jamais séparée. Jamais, Faust. Cette année passée, elle me demandait encore si elle pouvait la monter en boucle d’oreille, comme si j'y avais mon mot à dire…
Alors que faisait-elle à ses lettres ? Reléguée à ses affaires comme un simple bijou ?
Que faisait-elle loin de sa peau ?
Comment Diego sait-il que c’est à moi qu’elle revient ?

J’aurais tant tout voulu te dire tout à l’heure, j’aurais tant voulu que tu ne me vois pas dans cet état, j’aurais tant voulu que rien ne soit arrivé et que nous passions un simple et bon moment ensembles… Amour, tu me déchires en permanence d’envies contraires ; c’est si paisible et si violent … Là je veux me blottir contre toi, là c’est toi que je veux blottir contre moi, je voudrais te porter quand tu n’as plus de force, dormir la tête à tes genoux à mes heures lasses…. je vacille, de chat à panier, amoureux transi, passionné, inflexible faune ne supportant pas l’idée qu’un instant, une seule seconde, tu ne sois pas certain de trouver la solution entre mes bras au point de préférer fuir que de te montrer ma faiblesse…
"Idiot" est un des premiers surnoms que tu m’as donné, et il est vrai… je suis un idiot, mais s’il est une chose que je sais Faust, une seule qui importe, c’est que quoiqu’il se passe, quoiqu’il advienne, je tiens ta main. Rien, ni personne, jamais, ne saura me la faire lâcher.
J’aurais dû te dire, Mijn Liefde

Il n’est aucun regret que je n’emporte à tes cotés ; nous partirons sans nous retourner.

Ton Amour.


Citation:

Viens te blottir. Viens toujours contre moi. Je serais ton sanctuaire. Mais parle-moi, parle-moi, parle-moi... Soignons nous à deux Alphonse, pansons-nous à quatre mains, à deux bouches, aux murmures des confiances. Tu étais ivre hier, j'étais heureux pour toi. Et voilà que tu me rafles toutes mes fleurs en les payant, j'étais si en colère. Tu me les offres pour que l'on s'y roule, j'en aurais pleuré de t'aimer faire de pareilles choses, tu es mal et ne me dis pas: je meurs un peu. Ce sont les règles qui nous ont rendus très amoureux, je crois. Cela a commencé par la colère de me faire voler mes deniers, puis le plaisir d'aider un inconnu sous la pluie. Et pour toi? Cela a a continué avec le rafraichissant effeuillage inopiné de ton jeune hôte et la frustration de te laisser quitter sans tergiverser, n'est-ce pas? Des nœuds dans la linéaire fibre du bois, qui ne le rendent que plus beau. Des nœuds dans nos gorges, pour mieux les chasser d'un baiser. Des nœuds à nos doigts liés, pour mieux s'emporter ailleurs. Des points culminants et des plaines planantes, nous ne nous y ferons jamais, c'est ce qui rend notre amour précieux, non? Tu ne veux pas que je souffre, cela te fait souffrir, je ne veux pas que tu souffres, cela me fait souffrir, savoir que nos souffrances nous font souffrir décuplent nos souffrances et voilà que nous sommes englués à nos fossilisations, tu m'as promis de parler, je t'ai promis d'être heureux, et ce ne peut être qu'avec toi. En as-tu conscience? Que toi. Heureux ou rien. Le bonheur a un prix, je l'ai payé hier. Peut-être que toi, tu l'as payé aussi. Peut-être que tu avais besoin d'un ami, et que tu as choisi Casas sans rien savoir de lui que ce que tu voulais y trouver. Le bonheur, l'amitié, l'amour se cultivent avec du temps, il faut en éprouver les limites jusqu'à les éclater, je le sais maintenant, laissons-nous ce temps. Pleurons, parfois, soyons mal à deux, buvons et critiquons la terre entière, médisons sur ce qui nous blesse, épanchons nos estomacs de bile, réveillons-nous plus légers, même incertains, à deux mains nouées. Faisons des théories, mettons à jour des complots, fomentons-en, veillons sur nos insomnies d'un oeil tempéré, sans y rajouter de l'angoisse, tous les deuils ne sont pas faits, et ne seront pas faits dans un an encore. Et puis certains seront là même après une vie, au détour d'un mot, au détour d'une image, d'un lieu retrouvé ou d'un parfum flottant à une gorge... Trouvons nous des exutoires, des raisons de trouver que le chemin était long mais en valait la peine. La peine, la joie, seront des notions que nous aurons expérimentées à deux jusqu'à l'essence, jusqu'aux paroxysmes, expérimentées si bien que l'on pourrait les redéfinir. Ne fuis pas. N 'as-tu pas compris? Si tu fuis, Alphonse, je fuis. Si tu t'intéresses à autre chose, je me retire, je n'y peux rien, je suis breton, je suis la mer, parfois l'amer, je suis une vague, le frère de ma sœur, je n'y peux rien, on ne choisit pas, on renonce sans pouvoir nous, nous redéfinir vraiment. Faisons avec, Alphonse. Parle-moi et je te parlerai. Voilà. Je te donne toute nue la clef de mon équation. C'est dire combien je t'aime. Allez viens. Ce soir ne sors pas. Reste avec moi et ne dormons pas ensemble. Ne soyons pas sereins ensemble. Ne soyons pas heureux ensemble ce soir. Même cela, sera appréciable à deux. Je te le jure.

Faust.



* Archibald_Ravier

Citation:
Archibald, vous ne me trouverez pas au rendez vous ce soir. Pli me ramène à Vésone.
Nous parlerons demain. Je ne partirai jamais sans vous dire au revoir, vous le savez bien.

Alphonse


Citation:
Alphonse,

Prener soin de lui. De vous deux.

A demain

Archibald



    Il y a la porte d’entrée qui claque d’une précipitation, le bruit d’une vaisselle que l’on essuyait se brisant au sol et la surprise qui l’accompagne d’une voyelle haute.
    Il y a une cavalcade dans le couloir, des pas qui quittent le salon pour se précipiter à la chambre et qui en martèlent les marches d’un rythme tambour.
    Il y a le manteau dont on se défait alors que l’on marche encore, et le regard que l’on pose sur celui que l’on espère et que l’on trouve sitôt le seuil de la chambre passé.
    Il y a le souffle court d’une course qui a traversé Périgueux, et quelques mots d’amour, comme un écho, une promesse ; ce soir, l’on ne sort pas, l’on reste et l’on ne dort pas ensembles. L’on ne sera pas serein ensembles, l’on ne sera pas heureux ensembles ce soir, mais même cela sera appréciable.
    Juré-craché.

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Citation:
03 janvier


* Faust

Citation:
J'ai trouvé en rangeant les malles pour le départ un étrange habitant, inconnu mais charmant. Tout gyré sur lui même, tordu mais beau quand même. Il semble avoir été oublié, trop gros pour, d'une simple poche, être tombé. Peut-être sauras tu m'en dire davantage, cet intriguant qui s'irise doit bien avoir un nom, il est lisse, il est rond et éveille ma convoitise...

F.

Citation:

Le nautile est un animal dont j’aurais beaucoup à te dire, et à te montrer. Un jour nous en trouverons un que nous ferons découper par un artisan ; je gage lorsque tu en verras l’intérieur, qu’il t’affamera encore plus.

Quand tu rentreras de ta virée nocturne en compagnie des filles de Périgueux, réveille-moi.
Il faut que je te dise que je t’Aime.

Alphonse


Citation:


Citation:









Citation:

05 janvier


* Dôn

Citation:
Nombril,


Je m’en suis allé.
Périgueux dans le dos, j’avance, d’abord vers Dénée pour aller chercher mon fils que la guerre aura si longtemps tenu loin de moi quand ce n’est pas moi qui y ai semé distance, puis vers la Bretagne qui malgré ses charmes aura le plus grand des défauts : je ne risque pas de vous y voir sourire.

J’emmène votre frère, ou est-ce lui qui m’emmène ? Sa bonne et Saint Noel ont terni jusqu’à ses yeux et les miens ne valent guère mieux; Périgueux comme havre de paix ne cesse désormais de se dissoudre de mauve et de flammes jusqu’aux suffocations.
J’ignore quand je reviendrai, mais nous nous reverrons. Assurément.

Prenez soin de vous,
Vergeet me niet*

Enor.


(*Ne m’oubliez pas)

Citation:
Enor,

Je l'ai deviné dès mon retour.
Souffrante j'avais pris les routes, armée et déterminée à en finir. Avec qui ? Avec quoi ? Vous ne pourriez comprendre et cela importe peu, mon groupe est revenu sauf. Lorsque j'ai enfin pu franchir les frontières de la ville, le premier visage qui me fut offert de voir fut celui de Jörgen. Jamais un sourire ni un mot heureux. J'ai appris l'histoire d'un poison et d'un feu, perdue et désabusée je dois bien avouer qu'aucune question ne fut posée. Est-ce que cela pourrait me concerner ? J'en doute.
Il est de mon devoir de vous épargner le récit résumant l'ampleur des dégats dévastant mon âme, je sais bien désormais que personne ne peut m'aider si tant est qu'il le veuille. Montfort, Kerdraon et Maëlweg sont incontestablement des êtres fragiles qui ne fonctionnent qu'en binôme. Mon frère a le sien, vous. L'être tout désigné à soutenir cet autre que tous idôlatrent et que je suis sans doute la seule à trouver sévère et égotiste.
Alors fuyez sans vous retourner Alphonse. Votre dos n'est désormais orné que de regrets et ne doit subsister qu'une personne, celle que vous protégez par votre bras depuis votre arrivée ici.
Périgueux ne vous va pas plus qu'à moi, ce n'est qu'une portion matérielle d'une vie que vous voulez irréelle.
J'aurais aimé en faire partie.
Il vous est interdit de contredire ce que j'exprime clairement : Espace est vaste à vos côtés mais on s'y perd... A naviguer en eaux troubles et souvent jalousées. Je reprends donc la place qui m'est due, étroite car j'ai toujours préféré les endroits confinés lorsque la vie n'a plus de sens.

Que vos peines disparaissent.
Que vos joies ne puissent plus qu'accroître.

Parfois, pensez un peu à moi.
Ken ar bed all*,

Nombril.


(*A dans un autre monde)


*Benjen

Citation:
Salviac,


J’aurais aimé vous saluer avant le départ mais j’ai manqué de temps.
Périgueux est quitté sans vous avoir serré la main, ni embrassé Gysèle. Faites-le donc pour moi s’il vous plait, et prenez soin de vous.

Alphonse.


Citation:
Alphonse

Ce n'est pas grave, ce n'est qu'un au revoir, pas des adieux.
Je n'y manquerai pas et vous souhaite bon voyage !

Benjen


* Kleze


Citation:
Maurice,

Tendez l’oreille ce soir ; à la lune, cri de loup vous sera adressé en guise d’au revoir.
Prenez soin de vous, et des vôtres.
Un jour, je n’en doute pas, sous un arbre, je verrai votre silhouette apparaitre à l’orée du bois.


Grand Loup.


* Erwelyn

Citation:
Corléone,

La maladie qui vous accable aura eu du bon ; elle vous aura épargné la désolation de cette fin d’année.
Saint Front a brulé, Erwelyn, sous nos yeux, à la messe de Saint Noel, et a emporté dans ses fumées trop d’enfants pour qu’un nombre suffise à quantifier la peine. La ville est trop difficile à arpenter désormais ans que l’on se cogne aux souvenirs, et malles chargées, nous sommes partis cette nuit, silencieux, respirer à d’autres horizons.

Bretagne vous ferait du bien ; rejoignez-nous si d’aventure Périgord vous semble fade. Une seconde partie du convoi ne prendra route que plus tard.
Contactez Lenù si l’envie des embruns vous chatouillait le nez.


Je vous embrasse,
Ysengrin.
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Citation:
06 janvier


*Kleze

Citation:
Grand Loup,

J'ai beau avoir tendu l'oreille - à défaut d'autre chose - cette nuit; je n'ai pas entendu le hullulement du loup. Et dieu sait qu'un foyer sur deux en possède un apprivoisé et de bonne compagnie donc je suis un peu perplexe.
C'était une lettre d'adieu ? C'est ça ? Tu es parti avec Faust en Bretagne pour pouvoir vous jeter ensemble du haut d'une falaise ? Parce que si c'est ça, je ne suis pas trop d'accord; surtout que j'aurais aimé pouvoir vous accompagner mais une force surnaturelle m'a fait oublier les quelques jours précédants. Vous êtes en direction de où ? Vous avez besoin d'aide pour sauter ?

Ahou

Maurice.



* Erwelyn

Citation:
Ysengrin,

l'on vient de me lire votre courrier. Les forces m'ont tellement quittée que je n'ai eu vent de cette sombre et horrible histoire, que je suis terriblement désolée d'apprendre.
Ma santé ne me permettra pas un long voyage, je le crains.

J'espère vous revoir un jour, vous et votre sourire mutin et carnassier, ainsi que cette lueur qui brille dans vos yeux lorsque nous évoquons de vieux souvenir.

Je m'éteins, Alphonse, le froid s'est emparé de moi. Je n'ai pas eu le courage de prévenir mon époux, qu'il me croit en bonne santé le plus longtemps possible, il est chef de guerre, c'est bien mieux pour lui.

Prenez soin de vous, Ysengrin, puisse la Bretagne vous accueillir comme il se doit et vous remettre baume au coeur. Pensez quelquefois à hurler à la lune, peut-être votre voix parviendra-t-elle jusqu'à moi.

Baisers,
Sorcière
Citation:







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Citation:
08 janvier


*Lucie
Citation:

J'espère que Montfort va et n'avoir commis d'impair à sa mémoire,

L.


Citation:
Mier,


La vie lorsqu'elle éclate après tant d'immobilité, fait vaciller, toujours ; il faut laisser à Montfort le temps de chasser les cendres qu’elle soulève.
Il ira mieux, ne vous inquiétez pas et ne vous y reprochez rien.

Alphonse


* Kleze

Citation:
Maurice,


A force de jouer du marteau, vous voilà l’oreille voilée ; j’ai hurlé, pour vous et tous les petits loups du Périgord. Ce soir, aux portes de Limoges, je recommencerai, en votre nom.

Vous nous trouverez en Bretagne, assurément, et si c’est au bord d’une falaise, ce ne sera pas pour y tester quelques vertigineuses humeur mais pour la vues. Saint front brulant et emportant avec lui le cœur du chœur a alourdi les âmes sans qu’il ne reste d’autres horizons que l’envie de les renouveler.
Nous voilà partis quelques temps, à quelques ailleurs. Il parait que cela manque de peintres pour en saisir les couleurs.
Rejoignez-nous si le cœur vous en dit,


Alphonse
Citation:




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Citation:

09 janvier


* Archibald

Citation:
Cher Alphonse,

Voila quelque jour déja que vou ete parti tout les deux et je sai pas tro quoi vou dire mai j'avai envie de vous écrire alors voila. Je sui désolé de vou enbété avec mon écriture moche.
Vou me manqué Alphonse, moi non plu je vou attendé pa, et le vide que vou léssé a périgueux es plu béan que sain fron éventré. Sa m'a pri par surprise. Je savai que Faust me manqueré à crevé, j'étai prè. Sa douleur a pri telemen de place dan mon ame que j'avai pa remarqué que vou vou y étié creusé une sacré place a grand cou de wiski, d'acent rocayeu et de discussion intransijante.
La preuve, je vou écri a vou san but ocun que vou demandé comen sa va, alor que j'ose pas écrire a Faust. J'espere qu'il va bien.
Que vou alé bien.
Je sai qu'il s'es passé quelque chose juste avan votre dépar, quelque chose de douloureu, et je n'ai pa eu le temp de vou faire picolé assé pour que vou me crachié le morceau tel que vou le vivé. Je n'ai eu que les racontar de ceu qui vou aime.
Périguex n'a aucun intéré san vou, enfin plu le même. Dana es rentré, je me fai un peu de souci pour ele. Sa m'occupe, diré vou, une inquiétude remplasse l'autre dans la tête du pauvre Archi qui a besoin de s'inquiété pour qu'elqu'un pour se sentir vivan.
Mai croyé moi, j'aimeré bien que tou aye bien. Je me langui des heure chaude d'aout ou vou me jetié un garçon dans mes bras pour le tenir éloigné d'un autre. Je me langui des baignade et du vin frai que l'on buvé, des conte et des rire. J'ai l'inpréssion que l'automne a baléyé tou se qu'il y avé de beau dan nos vies et que l'hiver vien en piétiné les restes.
Pensé vou que le printemps nous ramènera la joie, et les retrouvaille ?
Je n'ai pa envi de vivre dan la nostalgi. Mai j'aime a croire que nou pourrion construire quelque chose de nouvau. Je sui peu être fou.
En tou cas prené soin de vou. Vou savé que vou pouvé compté sur moi. Un mot de vou et me voila.
Archibald.

PS : J'ai finalement écri un peti mot pour Faust, voulé vou bien le lui donné de ma par ?
Merci.


Citation:
Faust,

J'espere que tu va bien. Je n'ai pas encore eu de nouvele de la dame qui doit acheté la tenu que tu m'a confié. Tu me manque. J'espere que tu va bien, que vou seré bientôt en bretagne et a bor de votre bateau. Je voudré pouvoir veyé sur toi encore. Ecri moi tes avanture.
Je t'en remé au vent.
Archi

Citation:





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Citation:
10 janvier


* Faust

Citation:
Sans surprise ni originalité, je commence avec une toute petite liste.

le Sirius
le Messidor
le Nautile

En général, l'inspiration vient au fil des propositions. Quelque chose en rapport avec les parfums, ou la beauté de tes boucles brunes serait bienvenu...


Citation:
le Sirius
le Messidor
le Nautile
Le Cairn
Le fil tendu
Jean des Pierres
Le pied d’Iris. (Iris, Liefde, à la mythologie grecque, parfumait Héra lorsqu’elle revenait des enfers pour en chasser les relents, et l’on prétendait que les arcs en ciel étaient la trace de ses pas.) Elle était réputée pour n’apporter que de bonnes nouvelles)

Continue, tu m’inspireras, je le sais. Je veux de toi, moi aussi, du blond dans les voiles, du bleu à la proue, ton sourire à la vigie.



Citation:
Le Sirius
le Messidor
le Nautile
Le Cairn
Le fil tendu
Jean des Pierres
Le pied d’Iris. ( Mais les pieds ça pue... )
l'Adonis ( parce qu'on les aime bien)
L'Agappe
Le Trois échos ...
An Archos ( sans chef, sans autorité, parce qu'un voilier apres tout est un des derniers espaces de libertés et d'entraides existants )
Ar vag meo ( le bateau ivre)
La fleur de sel


Citation:
An Archos
Le chat à la fenêtre
Le pied d’Iris. (Parce que cela me rappelle que j’ai envie de prendre les tiens à mes doigts, puis ta bouche, puis ta queue…)

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11 janvier


* Archibald

Citation:
Archibald,

Votre courrier m’a trouvé à quelques encablures de notre destination ; aux modifications des itinéraires, nous serons finalement plus tôt que prévu aux falaises bretonnes et votre absence notable, pèse bien souvent à nos pas.
Je n’en dis rien à Faust ; la seule fois où je vous ai évoqué, je l’ai senti si malheureux que je n’y prononce plus votre nom. Vous le savez comme moi, il serait capable de croire que j’ai emporté quelques regrets à mes malles et s’il en trouvait, je ne voudrais pas qu’il se méprenne à leurs couleurs.
Je ne regrette pas notre départ, cette nouvelle vie… je regrette simplement que Périgueux ne soit plus le havre où nous étions certains de trouver la paix.

Je le regarde respirer, vaciller d’un sourire aux larmes, reprendre du volume… Il mange comme quatre à l’approche de la mer ; vous devriez le voir, sa cuisse poulet à la main, en train, déjà, de lorgner sur le plat suivant qui apparait à la table…
Hier, il a embauché valet, un dénommé Oricle qui a attiré son attention ; j’aurais aimé y avoir mon mot à dire avant de compter un inconnu à notre quotidien sans même, d’un coup d’œil, avoir trouvé sa présentation convaincante, mais, là… N’est-ce pas l’un des signes que l’on va mieux quand enfin, l’on passe à autre chose ? Jorgen conjugué de passé jusqu’aux tâches les plus élémentaires atténuera peut-être les plaies laissées.
Votre mot lui a été transmis et vous aurez, je n’en doute pas, bientôt de ses nouvelles. Je l’ai trouvé hier enfoui sous ses brouillons à votre attention, ne sachant par quel bout prendre sa réponse. Cela m’a fait sourire ; lorsque l’on consent à baisser les armes, l’on a toujours ce moment de flottement à la première vague, le réflexe de les retrouver pour s’y retrancher, et celui de les lâcher définitivement… N'est-elle pas heureuse, cette première hésitation?

Dôn m’a sommé d’un adieu lorsque je l’ai prévenue de notre départ.
Ils se ressemblent parfois, ces deux-là, n’est-ce pas ? Je ne me risquerai pas à le leur dire, mais quels caractères… Là aussi, je crains que le temps seul soit le baume aux déceptions que je lui laisse… Aimez la pour moi, Archibald ; vous y avez le cœur assez large, car c’est bien de cœur qu’il s’agit, non point, comme vous le me l’écrivez, d’un besoin pour vous sentir vivant.
Vous n’êtes pas de ceux-là, mon ami, vous n’avez rien d’un vide qui cherche désespérément à se remplir de quelque chose, de n’importe quoi tant que le sentiment de satiété vient enfin. Vous avez simplement un grand cœur, l’amour en bandoulière pour ceux que vous aimez, et vous ne savez cesser d’y arroser vos plantes. Vous avez raison, c’est comme cela qu’elles poussent. Avec le temps, vous apprendrez, je l’espère, à vous accorder une sieste à l’ombre de vos arbres fruitiers.
Quant à moi, réservez-moi les heures où l’on accorde le Bushmills aux bouches ; vous avez raison, je n’avais pas assez bu pour vous confier la houle qui m’a secoué et il me faudra m’y rattraper.

Canéda a été délivrée, et nous a présenté Juliette lorsque nous l’avons croisée à notre étape limousine. Une merveille, l’un de ses nourrissons qui vous entête d’un sourire curieux en vous découvrant percer les cotons de son monde.
M’en voilà le parrain et j’en suis fier jusqu’au sourire. Les enfants sont un bien précieux. Si Saint Front nous en arraché le cœur à pleine main, le futur ne cessera de nous rappeler que d’autres n’attendent que nous, qu’à leur mémoire, c’est en leurs noms que nous continuerons d’aimer.

J’ai espoir, Archibald.
Espoir en ces heures fraiches que nous attendons tous, en ces cicatrices qui aujourd’hui nous tiraillent tant et nous accablent la nuque d’une ligne de plomb... Voilà une séparation que nous n’attendions pas, mais de l’inattendu, naissent parfois de belles choses.
Notre amitié n’en est-elle pas la preuve ?
Attendons le printemps, les premiers beaux jours.
Le chant des rivières a quelque chose de la symphonie et nous y sommes liés de quelques féeries. Qui sait jusqu’où vont leurs magies ?

Prenez soin de vous, et des vôtres.

Alphonse.



* Faust

Citation:
Tout à l’heure à la sieste, j’ai rêvé de toi. Nous étions au lit, et de ta bouche heureuse, un rire est monté pour se gorger de ciel, prendre en relief, et redescendre jusqu’à t’envelopper, t’absorber tout entier, te transformant en une forme bleue, lumineuse, dont la présence m’a traversé d’une inexplicable transe.
Ce nouveau toi sans visage, simple forme cotonneuse s’est redressé, jusqu’à s’asseoir et a glissé vers moi, y devenant plus consistant sans pour autant être solide, corps masculin nu, à la queue magistrale dressée d’une obscénité qui m’a excité sans que je ne sache le cacher.
J’étais allongé, consumé, offert, si désireux que tu me touches, si avide de percevoir la chaleur de ta matière à ma peau que je n’ai rien su faire d’autre que rester là, immobile, pétrifié de désirs. Je me suis entendu gémir quand tu as coulé sur moi, modelant tes formes pour m’absorber tout entier, envahir ma bouche, ma gorge, mes reins, tout en accueillant ma queue… Tu étais partout en moi, sollicitant chaque parcelle et je me sentais partout en toi, à prendre chaque lambeaux d’une ferveur pleine ; nous avions mille verges, mille cons et nous remplissions chacun d’eux de nos doigts, de nos langues, de nos lignes à autant que cadence que de sentiments possibles. J’ai senti la violence se mêler à la tendresse, j’ai entendu ta voix me demander si je t’aimais, et tu es apparu, blond, taillé au marbre, mon Homme, agenouillé devant moi, bouche ouverte , recueillant d’une langue concupiscente, un longiligne trait de foutre à tes lèvres en guise de réponse.

Rejoins moi, j’ai envie de jouir à ta bouche et de t’en lécher le museau.
Rejoins moi, j’ai envie de tes milles queues et de tes milles cons.
Rejoins-moi, que je te réponde enfin de quelques mots.

Citation:



























Citation:











Citation:
12 janvier



* Eliette_marja

Citation:
De nous, Monseigneur Eliette Marja de Leffe-Masurier,
A vous, ancien membre du conseil diocésain sous notre prédécesseur, Monseigneur l’Aconit.


Nous ne nous connaissons malheureusement pas encore, et à peine nommée à ce nouveau poste que je me tourne vers vous afin de solliciter ce que nous pourrions appeler une faveur de votre part.


En effet, j’aimerais savoir si vous accepteriez de réintégrer votre ancien poste en sein du conseil diocésain, afin de me guider, de m’accorder conseils, et de travailler avec moi durant ce premier mandat. Cela me semble important, voir nécessaire, et vous avez sans doute toute la confiance de Monseigneur Nicolas avec qui vous avez travaillé en amont, j’estime donc que vous accorder la mienne est une bonne chose.


Que le Très Haut vous garde,
Eliette Marja de Leffe-Masurier,
Evêque du diocèse de Périgueux,
Chapelain de Saint Louis.



Citation:
Monseigneur,


Si votre demande m’honore, vous me trouvez désolé de ne point pouvoir y répondre favorablement. Mes pas, à la fin du mandat de Montfort m’ont emmené loin du Périgord, sans espoir de retour immédiat.
Il me faudra trouver autre chose pour gagner votre confiance et vous, une autre occasion pour apprécier la rigueur de mes chiffres.

Périgueux ne tarit pas de citoyens investis, je ne doute pas qu’en interrogeant son maire, l’on vous soufflera quelques noms qui me valent amplement.

Que votre mandat soit bon,


Alphonse Tabouret
Citation:













Citation:














Citation:

13 janvier


* Arnoul

Citation:
Antoine ces ton fis ?
ne men pas

ARNOUL



Citation:
Antoine est mon fils.

Alphonse.


Citation:
POURQUOI TU LA JAME DIT ? POURQUOI PERSONE ME LA DIT ?


Citation:

Parce que je n’ai jamais su comment te le dire, si cela pouvait avoir un sens pour toi… Ou peut-être le redoutais-je.
Étions-nous forcés d’obéir aux règles qu’aurait posé l’officiel des noms entre nous ? Ne pouvions nous pas juste être malheureux tous les deux, de concert, aussi bien le jour où elle ne t’a plus attendu, que celui ou j’ai dû te confirmer sa mort ? Unis par le chagrin était plus simple, plus sincère, qu’être alors "le père d’Antoine".

Nous n’avons aucun lien de sang tous les deux, mais tu es son frère… Si je n’ai aucun droit, ni devoir, à ton existence, je m’y sens impliqué, à ce que tu partages avec mon propre enfant. Je t’y répète les mêmes mots qu’à Périgueux, Arnoul : Si tu as besoin de quelque chose, écris moi.


Alphonse Tabouret.



* Lucie

Citation:
Alphonse,

Il semblerait que j'aie fait erreur, et une terrible, en discutant avec le petit Arnoul, qui vit chez mon frère (et donc chez moi) depuis quelques mois. Il ignorait votre lien avec Antoine ? Nous peinions à nous comprendre, j'ai bien essayé de ne rien affirmer, en comprenant m'être engluée dans une histoire qui ne m'appartenait point. Je suis désolée, terriblement désolée, et ignore tout des enjeux, ce qui n'est point sans m'inquiéter plus encore.
Je comprendrais que vous me teniez rancune de cette maladresse, que vous maudissiez mille fois mon bavardage malvenu - je le fais même à l'instant avec vous ; croyez seulement qu'il n'était rien d'intentionnel, que je n'y croyais pas percer secret et que j'ai essayé.
Mille fois, pardon.

Lucie.


Citation:
Vous avez mon pardon.
Voilà une chose que je ne lui ai jamais cachée, quand je ne lui ai pourtant jamais dite. Il n’a jamais posé la question, personne n’a jamais dit mon nom devant lui, je n’ai jamais dit pourquoi je connaissais si bien sa mère.

Il n’y a nul secret que vous ayez trahi, simplement une vérité que vous avez mis en lumière.
Ne vous en voulez pas.
Embrassez Juliette pour moi.

Alphonse


Citation:
Alphonse,

A nouveau, je respire. Cet enfant est parfois si fuligineux, qu'à vouloir converser avec lui, je crains toujours d'éborgner maladroitement un coin sensible. Mon cadet, manifestement, y réussit mieux. Je regrette, cependant, d'avoir évoqué votre nom, d'avoir fait lumière où il ne me revenait point de le faire.
Juliette a barbouillé de ses doigts bleus de pigment le dos de ce pli ; que ce soit là premier piètre cadeau au parrain.

Vous espérant, Nicolas et vous, saufs et apaisés,
Partagez-vous mes pensées,
Mier.


Citation:




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_________________
Alphonse_tabouret

Janvier

Seconde quinzaine





Citation:
15 janvier


*Archibald

Citation:

Alphonse,



Votre courié m'a trouvé dan un curieu entre deux.
Le dix nous fêtion dignement notre premié moi d'union, et je me plésé a m'abandoné totalement a ses envi. A lui jurer renouvelemen de sermen, une foi l'an.
Le lendemin nou étion déja crispé, et hier, hier il m'a écri. Du pur Lui. Tou va mal, et les sentiment qui dominent son âme sont culpabilité, haine, et tristesse. Nou avon baucou discuté, parce que je ne sai pa répondre a sa par écri et qu'il es le seul a qui je refuse d'imposé mon écriture azardeuse, et ma foi, il es probable que comme a chaque foi, sela ne serve a rien. Apré tou, il es conscien du mal qu'il fai autour de lui, et se demande combien de temps encore je vai le suporté. En soi, c'est une avancé.

Et ma foi, je me demande ossi combien de temp je vai le suporté. J'ai parfoi l'ignoble envi de le planté là dan son mal être pour me baré tou droit ver le nor ouest et vou rejoindre, où que vou soyé.
Su reste, je finiré peutetre par le faire, mai je nou donne encore le temps de nou retrouvé. Des que nou sorton de Périgueux, nou alon mieu.

A vou lire, il en a été de meme pour vou. Croyé vou que cete ville soi modite, ou juste miasmatique ?
Je sui heureux de savoir que Faust se remplume. L'air marin doi lui faire du bien, car cet été ossi il mangé tou le temp, en Bretagne. A moins que sa ne soi de rentré ché lui, alé savoir ?
J'ai ressu son courié le même jour que le votre, mai je ne sai si je doi me réjouir qu'il ait du en faire des brouillons. A tro réfléchir, on fini par gomé l'essentiel de notre pensé, non ? Il me dit des kilo de banalité avan de metre en troi mots se qui le tracasse vrémen. Il me di qu'il a de regrés, mais pas par rapor a quoi. je compren pa qu'il puisse en avoir, car il ne laisse rien que des emerdes a Périgueux. Enfin si je voi se qu'il veu dire, mais quan meme.
Vou me manqué, et je sui triste de pa etre avec vou, mai je regrete pa vrémen mon choix je croi, sa me peine que Faust regrete le sien alor qu'il se sent telement mieux.
Enfin bref, je lui répondré biento ossi, se soir surement, j'aten juste son acheteuse.

Vou manqué à Jorgen. Tou les deu, mai s'il sai qu'il ne doit pas écrire à Faust, il s'en veu de ne pa arivé à vou écrire a vou. Enfin vou me répondré qu'il s'en veu toujour pour tou mai qu'il es incapable de faire quoi que se soi pour alé mieux en même tem alor bon.
Vou véré bien s'il parvien a se sortir les doi et à vou doné de ses nouvele. Quand on ora quité la vile peu etre.

J'ai eu un mot de Lucie, moi ossi, mai je sui jalou. Vou voilà parrain et en plus vou avez vu Juliette. est elle ossi joli que sa mere le dit ?

Quanta Dana...
Ele a de nouvau quité Périgueux et j'ignore ou ele se trouve.
Mai vou savé bien que je veileré sur ele, toujour. Que je l'aime come je n'aime persone d'autre. Au dela des cors et des désir. Dana es bocou plus que ma maraine, ele est la feme de ma vie. A chaque foi qu'ele fui san un mot, je me ronge les sans. Je la déteste de m'imposé sa.
Mai vou avé réson, ele est come son frère. Telement come lui que s'es tré déroutan parfoi. Ele a juste se grin de foli (et cete paire de seins) en plus que lui.

Il me tarde le printemp. Le renouveau. Que la neige fonde puisque plu persone ne joue sur le tertre. Que les rivière gonfle et que leur magi opere. Qu'elle nou réunisse et que tou aille mieu dans le meyeur des monde, come dan les contes de chevalié.

A tré bientôt

Archibald
Citation:


































Citation:


16 janvier



* Faust

    Sur le lit d'Alphonse, un grand mantel attend. Un pli à ses côtés.


Citation:
"Dessus, dedans, dessous, ou à coté... Ce soir.

Ik hou van je, mijn mooie kat."


Citation:

Viens me dire que je suis beau dedans, viens l'enlever à coups de dents...
Dessus, dedans, dessous, ou à coté... Ce soir.


16/01/1467 22:46 : L_aconit vous offre 1 Pelisse noble de Noël Saison Hiver 1465
Citation:



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Citation:

17 janvier


* Anaon

Citation:

Dénée,


Si les journées vous ont semblé s’éterniser jusqu’à ce courrier, elle furent tout aussi longues pour moi, et les horizons qui s’y sont mêlés ont tant joué de courants que je ne les contemple plus qu’un d’un œil pressé de se tourner à de plus joyeuses nuées.

Nous connaissions nous, Anaon, lorsque l’on m’a sorti des caves de Paris ?
Je n’en suis pas certain… Vous avez l’art d’apparaitre d’incertitudes à mes souvenirs, et sans doute est-ce là l’un des atouts majeurs au métier que je vous louais…

Décembre m’a enivré d’un bouquet de Belladones. Je m’en tire mieux que certains, au fil d’une convalescence appliquée, quand d’autres ont pleuré les leurs le soir même du massacre… mais sous la surface, je sais quels monstres ont été réveillés. Paris toujours, demande son tribut, et le mien s’accompagne de souvenirs poisseux, de douleurs fracturées, du gout des agonies. La mémoire est revenue, acérée de précisions, de faux semblants si bien que j’y patauge dès lors qu’elle me traverse d’un éclat, hésitant à asseoir la certitude d’un cauchemar ou d’une brève chronique.
J’ai eu le temps de rapprendre à marcher, miraculé aux bienveillances d’âmes attentives à la mienne pour veiller à mes songes mortuaires, le loisir de retrouver l’air frais des extérieurs que l’on guette lorsque l’on est alité, pour mieux être rejeté à la sécheresses des angles ; Saint Front en feu a emporté les enfants qui se préparaient à y chanter pour le soir de Noël et les âmes de chacun des témoins.
L’impuissance est une chose odieuse… Souvent encore, à la faveur d’une seconde qui s’éternise, j’en ressens tous les vertiges, jusqu’à cette bouche séchée d’un battement de cœur, et le terrifiant son du silence avant que ne perce le premier hurlement de la foule.
Que dire de ce soulagement méprisable qui m’a traversé lorsqu’il n’y a plus rien eu à faire, plus rien à éteindre, ou à sauver, pensant d’une lucidité : " Antoine n’était pas là… Heureusement, Antoine n’était pas là…"
J’ai honte, Anaon, honte de trouver quelque chose à ce drame qui me satisfait, qui me soulage autant que me condamne d’égoïsme, honte d’y asseoir l’envie encore plus démesurée d’entendre rire mon fils, de le serrer dans mes bras…

J’ai repris la route et reste poignée de semaines en Bretagne, à l’espoir que la guerre diluée et les lieues rognées favorisent enfin nos retrouvailles. Plusieurs semaines s’écouleront avant que je ne revienne à vos parages et j’espère les nourrir de quelques souvenirs fraichement mis en brassées.

Valet de pique.
Quelle histoire me raconterez-vous lorsque je toquerai à votre porte ?



Alphonse



* Archibald

Citation:
Archibald,


Quel plaisir de vous lire.
Je vous y vois sourire d’une réflexion sur votre horrible écriture mais elle me manquait, assurément à ses moindres déliés, et je me réjouis de la retrouver ce jour.
Nous avons quant à nous cueilli Poudouvre en route, fidèle à elle-même, et sans le temps d’une escale, avons choisi de rejoindre Saint Brieuc.
J’ignore si Faust est heureux ou s’il fait semblant de l’être, j’ignore si je dois m’en satisfaire ou le secouer jusqu’à ce que tombe l’écorce… je laisse leur chance aux vents nouveaux de Bretagne d’effiler les roches, de cingler le bois. Voilà peut-être ce à quoi m’a préparé une vie entière de contemplations: savoir attendre, à cet instant précis ou la graine hésite entre l’hibernation et la germination, y poser le regard sans y faire de geste pour ne pas précipiter l’anémochorie et délayer la chaleur du souffle si je la vois frissonner…
Je guette les lueurs, les éclats, et l’expression qu’il aura quand il verra son bateau et montera sur le ponton … je crois que je saurais alors avec certitude de quoi sera fait le printemps.

Mon ami, vous me trouvez démuni de votre confidence et peiné de vous y voir aux errances des frontières indéfinies, d’autant que je n’ai pas besoin que vous fassiez passer mot à Faust pour les savoir cycliques, éclaircies en même temps que votre époux vous aura offert sourire. Parce que vous vous en êtes confié, que cela vous a fêlé d’un soupir au point de l’encrer, laissez-moi y faire de l’écho.
Vous êtes amoureux, Archibald, et cela vous donne la force nécessaire à toute tache, à toute foi, à tout miracle. Voilà longtemps que vous espérez que Périgueux soit le poison, qu’en sortir soit l’antidote et je vous le souhaite.
Je ne suis pour ma part pas certain que Jorgen sache être heureux, simplement. Peut-être est-il de ces êtres qui ne conçoivent de vivre qu’aux passions qu’ils déchainent, qu’au baume transcendant des éphémères accalmies par-dessus le grain permanent des tempêtes où vous, vous le préférez peut-être cote à cote sur un banc, propriété sous les yeux, soleil au-dessus du front , un pouce effaçant la luisance d’une trace de foutre à la bouche de votre voisin.
Vous souvenez vous, un jour, je vous disais que l’on devait parfois faire des choix à ses amours. Vous m’avez demandé si j’en avais déjà fait, je vous ai alors dit que j’en avais imposé un et que l’on m’y avait quitté. Vous avez grimacé, répondu que cela n’avait rien d’encourageant et j’ai choisi de rire, de vous donner le point, quand je songeais pourtant "Sans cela, serais-je pourtant ici ce jour ?"
Nous traversons le présent les yeux bandés, tout au plus pouvons-nous pressentir et deviner ce que nous sommes en train de faire. Plus tard seulement, quand est dénoué le bandeau et que nous examinons le passé, nous nous rendons compte de ce que nous avons vécu et nous en comprenons le sens*
C’est déjà une chance d’aimer, et si nos façons y sont contraires, est-ce important tant que l’on est heureux. Car vous l’êtes, n’est-ce pas ?

Juliette est une splendeur, n’en doutez pas. Je vous aurais volontiers conseillé d’aller le vérifier par vous-même mais de fait, je vous préconise d’éviter Limoges… L’homosexualité de Jorgen est abordée sur le coin de la table dès que l’on apprend que vous le connaissez et si l’esprit limougeaud sait tendre aux provocations bon enfant, la répétition et le caractère du garçon y seront assurément incompatibles pour y passer de bonnes heures. Je crois que Canéda parlait de voyage lorsque nous nous apprêtions à reprendre route… tachez de l’appâter, elle pourrait venir jusqu’à vous.
Vers où avez-vous prévu de partir ? Avez-vous quelques désirs l’un et l’autre à vous attacher de quelques paysages ?
Ne tardez plus; prenez les routes et profitez-en. La ville n’est pas maudite, mais elle souffre de cicatrices trop fraiches pour permettre que l’on y sourie sans s’y abimer d’une nostalgie. Quand nous saurons les contempler sans y ciller d’amertume, nous nous y retrouverons

Montfort a réservé l’auberge pour un mois, c’est approximativement le temps que nous passerons sur place avant de prendre le bateau. Je songerai à vous y lever un verre, assurément.
Donnez-moi quelques nouvelles de ceux que nous avons laissés, et de Narcisse bien entendu ; j’imagine sans mal qu’il est plus beau et plus intelligent que tous les autres chiens de la ville depuis que Lug en est parti…

Prenez soin de vous,
A vous lire.



Alphonse



*Kundera, Risibles amours, Personne ne va rire
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18 janvier



* Faust

Faust à l’après midi n’a pas été trouvé et mot est abandonné à son oreiller
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Aimes-tu toi aussi l’instant où je jouis à ta bouche ?
J’aime sentir ta queue frémir d’un point d’exclamation, se délivrer d’un jet à son écrin, cette seconde où le foutre empâte mon palais, coule sur ma langue, enrobe ton sexe qui palpite alors d’une pellicule blanche. Tes yeux y brillent et je sais que les miens s’y voilent, ta gorge se déchire et la mienne déglutit.
Vivante, plus organique que jamais, j’aime qu’elle s’empresse d’un dernier élan, gonflée, juteuse, amorale perfection qui m’étouffe de plaisir en même temps que de supplices car invariablement, Mon Amour, quand je te suce et que tu jouis, mon corps te réclame plus encore, frustré, à l’agonie de tes doigts, de ta langue, de tes ascensions à mes reins, à ma peau, à mon âme… Je voudrais être tout, et plus encore...
J’aime que tu me regardes alors, que tu t’astreignes aux bombances des récoltes, que tu continues à m’imprimer le mouvement de tes reins d’une main à mes cheveux, pour me saler encore un peu, là, un peu plus encore, donne-moi, donne-moi…

Ta queue a l’odeur des folies, moite, salée, et ma bouche est faite pour elle. Mon cul aussi. Mes doigts. Mes lèvres. Ma peau. Mon nombril. Mes pieds. Mes aisselles. Mon cou.
Là, je vrille, affamé, assoiffé, mort autant que vif. J’ai envie de te mettre en bouche, de te ployer à ma langue, de te fouiller des doigts jusqu’à ce que nous changions d’idées, que je te plaque ventre au sommier et que je te prenne sans plus m’arrêter, longtemps, longtemps, sans précipitation, longtemps, longtemps ; pour jouir au moins trois fois. Une pour toi, une pour moi, une pour nous.

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21 janvier



* Perceval-Aelis

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Perceval-Aelis,



Vous trouverez ci-joint le conte qui vous est resté en mémoire, puisqu’il vous interpelle tant. Considérez y remerciement de ma part pour votre affection, de quoi agiter les rouages de quelques uns de ces illogismes qui vous contrarient autant que vous fascinent ; n’y prenez pas un rhume, votre médecin ne me le pardonnerait pas.
Miel quant à lui a rejoint ma table. Merci.

J’ai appris que votre visite à Paris avait soigné votre poignet et votre amitié d’avec Montfort. Vous m’en trouvez satisfait ; vous sembliez, l’un comme l’autre, y dépérir de froid.
L’on croit à tort que, solaire, Faust ne se nourrit que de lumières, mais comme chaque plante, il a besoin du vent, de l’eau, de la nuit,des insectes, et peut-être, parfois, aux envahissements qui assiègent toute terre fertile, d’une main pour l’éclaircir de ses humeurs, y trier les graviers qui s’emmêlent aux racines.
Ne lui épargnez pas les fruits trop verts, les questions ou même les réponses. L’amitié se nourrit de tout ce qui vous fait, pas seulement de vos sourires ou de vos quiétudes ; elle est mouvement, défi, conciliation, foi, havre autant que périple, et je ne connais pas une âme qui supporterait que l’un des siens endure la pénibilité d’une épreuve sans venir s’en confier.
L’on grandit à ses amis, à ses amours, éternellement ; aimeriez que Montfort racornisse le sien de peur de… comment le dites-vous… Vous ennuyer ?

Je crois que l’on aime différemment chaque personne qui compte, qu’il y a autant d’amours que de gens que l’on en dote… Un peu, beaucoup, passionnément… pourtant, je crois aussi à la pertinence du cœur à reconnaitre l’unicité comme d’une évidence quand il s’agit de l’Autre. A la folie.
L’on aime de désirs, de tendresses, d’appétits, de sagesses, de dévotion, parfois tout s’y mêle, d’autres fois non, et parfois encore, l’on aime à haïr… Il n’y a pas qu’un langage, mais un langage et sa polyphonie qui n’épargne aucun âge et dont vous distinguerez, avec le temps, les mesures, les règles… Les règles d‘ailleurs ne vous plairont pas, je le crains, car elles ont tant d’extrêmes, de nuances ou d’harmonies selon l’absurdité de l'heure ou du temps qu’il y fait, que vous devrez parfois y baisser les armes et vous contenter d’une autre, plus générale, moins précise, mais qui ouvre le ciel : Aimer, quelle qu’en soit la façon, ou l’âme que l’on y souhaite, est un saut dans l’inconnu.
Sautez, il n’y a que comme cela que l’on apprend.

Voilà plusieurs courriers déjà que ce sujet aiguise vos angles, et si je suis flatté que vous m’y pensiez gardien de quelques réponses, je n’ai en main que les miennes et mon cœur, Perceval-Aelis, ne bat que rarement.
Le vôtre aurait-il soubresaut pour qu’au miroir, parfois, votre nez penche vers votre nombril ?

Je n’ai pas eu la célérité de vous souhaiter un bon anniversaire à l’année passée et regrette de ne pas avoir su vous envoyer quelques pensées à cette date aux froides mélancolies. Mes Hommages à Feu votre Mère auront peut-être la saveur de quelques anachronismes à celui qui ne connait pas le gel et ses rigueurs, mais vous saurez, j’espère, y trouver tout mon respect à vos écueils.
Votre père oublie votre anniversaire et le mien crache probablement à celui qui me marque.
Est-on jamais ce que nos parents attendent de nous ?
Responsable à mon tour, je m’y déchire d’égoïsmes et je suis tombé si souvent, j’ai déçu tant de fois, que j’ai perdu tout droit d’y juger les échecs de mes pairs. Tout au plus puis-je me dire que si je ne suis pas à la hauteur des aspirations des autres, je peux tâcher d’être digne des miennes, et j’espère que c’est là une chose que je saurais apprendre à Antoine.


Aux heures tranquilles, de celles où vous aurez envie, donnez-moi quelques nouvelles.
Prenez soin de vous, et des vôtres,


Alphonse.


    Quand la terre était plate et que les montagnes touchaient encore le ciel, nous la parcourions librement, de deux paires de bras, deux paires de jambes, et de deux visages agencés d’une face de chaque côté de la tête pour pouvoir regarder tout autour de nous , parler pendant que nous lisions, ou rire tout en pleurant.
    Nous étions un, entier, présomptueux, et nous ignorions alors tout de l’amour.

    L’on comptait trois différents genres : L’un, ressemblant à deux hommes mêlés, était appelé les Enfants du Soleil ; les Enfants de la Terre, eux, accordaient deux jeunes filles enroulées l’une à l’autre, quant au troisième, les Enfants de la lune, ils étaient comme une fourchette coincée sur une cuillère : un peu soleil, un peu terre, un peu garçon, un peu fille.

    Puissants, libres, heureux autant que complets, nous vivions de l’instant sans autre préoccupation que le présent et n’avions besoin de rien d’autre, ni de personne, si bien que les dieux commencèrent à médire de notre manque de dévotion et à craindre notre force.
    Sur le Mont Olympe, Héphaïstos prit le premier la parole devant tous et annonça, saisissant arme pour la démonstration: "Mon marteau n’a pas de pareil. Ordonnez-le et il s’abattra sur eux. Je les tuerai tous, comme j’ai tué les géants ! ", mais Zeus leva une main autoritaire et s’imposa, poignards d’éclairs empaumés ; lui plus que tous les autres était en colère après nous : " Non, j’utiliserai ma foudre comme des ciseaux, ainsi ai-je coupé les jambes des baleines pour les condamner à l’océan, et changé les dragons en lézards pour qu’ils ne fassent plus d’ombre à nos fronts. Eux, je les diviserai par le milieu, d’une seule ligne, moitié pour moitié. "
    Le ciel s’obscurcit et se mirent alors à y apparaitre d’immenses et brulantes lézardes blêmes ; un instant le silence, puis… La foudre s’abattit et déchira tout au long de la chair, chacun des enfants du Soleil, de la Lune et de la Terre.
    Il revint à Hestia et ses sœurs de se saisir des corps ensanglantés, et d’en coudre la plaie jusqu'au nœud qu’elles enfouirent à nos ventres en l’appelant Nombril, pour assoir leçon et nous rappeler à tout instant et à jamais, le prix que nous venions de payer. Eole et Poséidon, ramenèrent les nuages à leurs mains, soufflèrent un ouragan sur les océans pour nous disperser loin, loin les uns des autres, dans une tempête de vent et de pluie, une mer de vagues immenses, les courants violents d’un raz de marée et cela fut fait en quelques minutes à peine.
    Nous réapparurent seuls, immaculés et perclus d’une douleur rectiligne, étourdis encore, ignorant maintenant, mais sachant tous, sans exception, que si nous nous arrachions nos fils, alors ils recommenceraient, et que cette fois ci, nous finirons sur un seul pied, à regarder le monde au travers d’un unique œil.

    C'est cette douleur qui coupe une ligne droite à travers le cœur que nous avons alors appelé Amour.
    Ce fut une soirée froide et sombre que cette nuit-là lorsque, par la puissante main jovienne, l’on nous divisa, et l’on pourrait trouver cela triste d’être devenus de solitaires et bipèdes créatures, mais c’est là, l’origine de l’amour, et sa quête perpétuelle au travers de l’autre, à ne redevenir qu’un en étant désormais deux.
    Voilà, comment est né l’Amour.




(Très largement inspiré des Origines de l’Amour, de Platon)


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22 janvier



* Lallie_ap_maelweg


    Une écriture précipitée, pas de date, pas de signature


Citation:
Tabouret,

Mettez un terme au tourment qui m'abime. Tout est votre faute, j'en suis sûre, presque sûre.
Dites-moi la vérité je saurais vous absoudre, mais par la Mère parlez. Vous avez jeté ce Casas entre mes pattes dans l'unique but que je tisse tout autour mon cocon. Qu'est-ce que ce pari ? vous avez joué notre entente, mais jusqu'où ? Quel odieux stratagème. Vous m'avez utilisé. Je ne mérite pas cela. Je l'ai trahi c'est votre faute. Voyez quel monstre je suis devenue.


Citation:
Un pari ne vaut qu’à ceux qui s’y jettent.
Un soir, j’ai contredit Monfort sur un coin de table lorsqu’il disait que Casas et vous ne vous entendriez probablement pas ; j’ai rétorqué qu’au contraire, vous vous plairiez tous les deux, une certitude que j’ai égrené d’un air suffisamment souriant pour que les autres y voient une provocation de parieur. Il n’en était rien. Une simple certitude d’observateur brodée de raillerie ; je savais que vous vous entendriez bien avec Casas, parce que Lallie, vous êtes une créature d’apparences et que parfois, les éprouver est la seule façon de se sentir vivant; quant à Casas, c’est un homme de fierté, d’orgueil, qui aime avoir le dernier mot mais apprécie tout autant qu’on essaye de le lui arracher… Comment n’auriez-vous pas pu vous plaire tous deux ?
D’une grivoiserie, l'on a parlé d’une table en guise de terrain d’entente et j’ai simplement dit que cela ne m’étonnerait pas non plus. Vous êtes rare Poudouvre, femme autant que mère, désirable autant que respectable… Là, il est vrai, vous avez quelque chose, entrelacs de contraires, d’antagoniques ressentis… Etait-il inconcevable qu’en plus de vous entendre, vous vous trouviez attirants ?
Cela n’est jamais allé plus loin que ça. Il n’y a eu nulle main serrée, nul enjeu à tout cela, mais une simple plaisanterie de mâles attablés d’un dernier verre aux impatiences de leur arrivée.

S’il vous plait de me trouver coupable, accusez moi Poudouvre, mais je n’ai jamais jeté Casas à vos mains ; il y est venu seul.
Il n’y a nul pari; je n’aurais jamais l’irrespect de gager quelque chose qui vous est précieux, comme votre intégrité. Si vous en doutiez, je vous apprécie trop pour cela.

Vous n’êtes pas un monstre, Lallie, vous êtes en vie. Cela n’a parfois rien d’agréable, mais à la confidence, je crois que cela vaut mieux que l’ennui.

A votre sentence.

Alphonse.


Citation:
N'en soufflez mot, jamais. J'ai erré trop longtemps dans les abysses pour accepter d'y nager seule.

L.


* Archibald

Citation:
Cher Alphonse,


Nou some en voyage nou ossi a présen, avec Fy, et Opaline et sertin de ses ami que vou ne conéssé pa je pense. Je n'ai guerre d'otre nouvele a vou doné. Fy es une petite fille de plu en plu agréable, et même si Aurore lui manque, elle reste minione.
Aurore doi etre de retour a Périgueux, ele a de nouvo été déssu par son frere a Limoges et ne veu plu entendre parlé de lui.
Ele m'avé déjà di sa la foi d'avan. Je lui ai proposé de venir nou rejoindre en route mai ele m'a pa encore répondu.

Jorgen va bien ossi, il essaye de vou écrire mai je croi qu'il n'a pa encore réussi ou alor il me l'a pa di. Il s'es dignemen pri une grosse branlé sur une lice, mai il n'a fé que répondre a la provocation d'un nin lache et fourbe. Et bocou plu for que lui donc. S'es un peu umilian mai déja oublié. Et surtou il a la levre fendue et sa me fé le meme efé que l'oeil au beure noir de Faust sur vou.

Narcisse m'a l'air prometteur comme chien, mai je sui un peu jalou, il paré que Lug vien se couché à vo piés san bougé d'un simple claquemen de dois ? J'espere pouvoir lui aprendre a en fer otan. Pour le momen je lui apren a accepter de la nouriture uniquemen si sa vien de la min gauche (la plupar des gen son droitié alor sa limite le risque qu'il se fce refilé un gro bou de lar juste avan une course ou pire) et je pense que a terme il fodré qu'il aprene a ne mangé que se que moi je lui done. En tou ca il fé de ravage, tou le monde l'adore (come Lug au meme age, c'est fou, un chio minion et le monde es a vo piés !
En tou ca s'es de la grène de champion, je doi souven le rapelé pour l'empeché de tro courir. J'ai peur qu'il se blesse avan d'etre assé gran.

Donc bon voila j'ai pa gran chose a vou raconté, s'est pa tré palpitan la vie en se momen, mai c'es plésan. Il ne fai pa tro moche, on se balade. S'est pa ossi propice au plin air que l'été dernié ou meme lor de no escapade de l'otone mai s'est agréable d'etre en groupe et de rencontré de nouvele persone et de voir des paysage diféren souven.
Le reste du tan j'étudi, toujou la marine, j'avance lentemen parce que il fo lire bocou de chose sur les ven et leur nom et leur sens et les posission du soleil et de étoile et tou mai s'es intéressan. J'ai souven autan de noeuds au cervau le soir que j'en ai fé sur des boutes dans la journé.
Si l'oberge es réservé pour un moi alor je n'aten pa votre retour a Périgueux avan le printen, sa me lèssera du tem pour étudié plu tranquilemen parce que s'es fou se que sa coute les études. Alor étude plus voyage plus économisé le grin come me l'a demandé faust s'est drolemen ardu. Mai enfin si j'ai jusqu'au printan avan de vou retrouvé pour le dépar a Alexandie alor sa va.
Avé vou eu des nouvele de Dôn ? Moi non et sa m'inquiete un peu, mai je sai pa ou lui écrire. Je va envoyé un mo chez ele a Périgueux sa bone fera suremen suivre, ou alor ele trouvera le mot en rentran.

Et voila, vou savé tou.
A votre tour, naré moi les exploi de no ami, et dite moi comen vou alé, vou. Et Faust.
A tré biento.
Archibald.


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23 janvier



* Faust

    Linge éparpillé en guise de promesse, les affaires de Tabouret ne sont pas pliées à ses coutumières rigueurs. Sitôt porte passée et désordre découvert, épis seront saisis à pleine mains et murmure semé à la bouche :

    Décoiffé, tu as juré…
    Décoiffé ... Oui... Oh, mon dieu, ce désordre... Et toi dessus... Tu me fais bander.


    Murmurent les lèvres à l'oreille, le plus court chemin allant au coeur. Sur le fatras d'imperfection , Nicolas saisit Alphonse en poids et le pousse sur le lit. Un jour peut-être, un jour, ces deux là finiront par se calmer.

    - Viens.. Suce-moi... Et moi, aussi. Je veux.

    En bas, l'on oublie dejà les brouhaha des gens, et les remontrances de ce retour à peine entamé où l'on se soustrait à tous, comme si l'on avait pas assez profité l'un de l'autre au détour


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Je reste dans ma chambre ce soir, je t'attendrai pour dormir.

F.


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PS : dis à Lallie de me rendre mes vivres s'il te plait, je vais mourir de faim...

Je t'aime.


    Il y a la porte mitoyenne qui s’ouvre sans un grincement ; auberge a révélé ses secrets depuis les quelques jours où l’on la parcourt et Alphonse n’en fait plus grincer les lattes du parquet, ni même les gongs de portes qui se succèdent à l’accès des deux chambres.
    Chandelle n’est pas soufflée, Faust à son livre accueillera la silhouette d’un chat glacé, trempé du crachin de la nuit venant s’enrouler à la chaleur de la peau éphèbe d’un soupir.

    J’ai eu ton mot trop tard pour Poudouvre, s’excusera-t-il, plantant nez froid à l’aisselle blonde d’un sourire penaud, y prenant l’ampleur d’une bouffée quand les doigts, serpents sous les draps enlaceront une hanche. Je le lui dirai demain sans faute si je la vois. Puis, l’on avouera d’un soupir. Tu sens bon, avant de se pelotonner au torse glabre.
    Là, en quelques minutes, panier retrouvé, Tabouret s’endormira sans plus bouger jusqu'au "Bonjour Mijn Kat".



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26 janvier



* Opaline

    *Glisse du vélin une petite ancre brodée minutieusement d'une laine blanc cassé*


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Alphonse,

Cela fait deux jours que suite a une discussion avec Jorgen, je me suis dit qu'il fallait que je prenne de vos nouvelles même si Faust m'en a donné de succinte dans sa dernière missive.

Comment allez vous ? Avez vous pris du poids a force de manger des crêpes ? Moi j'en prend toujours quand je vais en Bretagne. C'est impossible de resister a leurs crêpes et chouchen, Sans parler de leur gateau au nom imprononçable..du moins pour moi.

Est ce que tenir la barre d'un bateau est grisant ? ou terrifiant ?
Faust m'a dit que le nom du Bateau etait "Le Chat à la Fenêtre". J'ai sourit en le lisant mais j'ai beau cherché je ne vois pas pourquoi... Je suis curieuse de savoir pourquoi ce nom si original pour un bateau. Me l'expliquerez vous un jour ?

Puis je vous confier la mission de dire a Diego si il est toujours avec vous, que sa commande est finie et que j'espere qu'il en sera content.

Et puis je ne pouvais pas ne pas vous offrir a vous aussi un petit cadeau. Je sais c'est une petite manie que j'ai du mal a me défaire. Mais j'espère que cela vous plaira. Faust a le gouvernail et vous l'ancre. Je trouve que cela vous correspond bien... Parce que c'est ainsi que je vous vois... vous etes l'ancre qui l'empêche de se perdre et le protege des tempêtes. Si ce que j'écris vous semble présomptueux et mal a propos je m'en excuse sincèrement mais c'est ce que je ressens quand je pense a vous deux.

Je vais arrêter ici ce courrier et je vous souhaite que le meilleur pour vous et Faust.
Prenez soin de vous.
Amitié,
Opale
Ps : Je voulais aussi vous dire : je n'ai toujours pas de moustache !


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27 janvier



* Diego_casas

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Tabouret,

C'est une bonne heure pour partir. Faites gaffe sur le rafiot, ces trucs là sont des inventions du diable.

Latcho drom.

Casas.

ps : si tu vas chercher Antoine, dis lui qu'il a un oncle. S'il te plaît.


* Kasia

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Alphonse,

Le dernier moment que j'aurais passé avec vous aura été peu glorieux pour moi. J'ai appris par hasard que vous partiez. Je sais que vous veillerez sur Nicolas, alors je ne me permets pas de vous en faire l'injonction. Pensez à vous, un peu.

Faites bonne route.

Kasia


Citation:
Kasia,


Quand vous êtes partie avec Anabelle tout à l’heure, je disais à Poudouvre que je vous trouvais du courage de vous exposer le cœur ainsi, de me dire votre déception à mes verticalités quand bien même vous saviez mettre le doigt à un engrenage n’allant pas en votre faveur.
La gloire m’a toujours peu importé et qu’elle vous ait échappée tout à l’heure m’indiffère, parce que vous y avez gagné un autre combat ; la mise en valeur de vos qualités. Vous êtes obstinée mais point opiniâtre, vindicative mais à l’écoute, curieuse mais discrète.
Il n’y a pas qu’une façon de devenir ami ; laissons faire les choses, et contentez-vous de savoir qu’à défaut de s’y enlacer, vous pouvez me tapoter l’épaule.

Prenez soin de vous et des vôtres,
Alphonse.

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28 janvier



* Diego_casas

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Tabouret,

Elle savait. Elle savait bien avant moi, et jamais le sujet n'aurait été abordé si cet état de fait n'avait été si limpide au creux des regards, que nous savions, tous deux. Ni par elle. Ni par moi. Pardonne nos masques de n'être pas si opaques que le tien. Pardonne nous de n'avoir pas eu l'âme à jouer votre comédie grossière qu'un oeil attentif ne peut que démasquer.

Mais reste à tes certitudes et complais toi dans l'aveuglement quand seule votre attitude vous trahit. Mettez moi au pilori, c'est si pratique, si cela vous chante et profitez bien de votre absurde et mesquine petite vengeance.

Ne crains rien pour ton secret, j'oublie déjà ton nom, celui d'un blond, celui d'une rousse et celui d'une ritale.

C.



* Jorgen

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Parrain,

Cela fait un moment que je ne vous ai pas écrit.
A dire vrai, je n'ai pas écrit depuis votre départ. Depuis nos adieux.

Ce matin, nous sommes arrivés à Sainte-Illinda, l'endroit est plaisant, presque apaisant du calme qui l'habite. Le voyage est agréable si ce n'est un idiot qui voyage avec Opaline. Fy s'épanouie, elle grandit et derrière l'apparence sauvage, qu'elle avait en particulier avec vous, nous découvrons une petite fille aimante, attendrissante. J'ai d'ailleurs écrit, officiellement ce jour à plusieurs personnes pour me renseigner pour l'adopter officiellement.

Je me sens mieux, je crois. Non, je me sens mieux, c'est vrai. Loin de Périgueux, loin de tout ce qui s'y est produit, et j'espère que de votre côté, il en va de même. Mais j'avouerais, appréhender le retour.

Mais sans vous, sans Faust tout est différent et vous me manquez. Vous me manquez, quand je sens une odeur qui me plait particulièrement et que je me dis qu'il faudrait que je vous demande votre odeur du jour. Vous me manquez lorsque, jour de pluie, je m'attend à vous voir franchir la porte, Lug aux talons, ôtant ensuite doucement votre mantel. Ou lorsque je vois un chien courir après des grenouilles, et que je me souviens combien Lallie râlait pour ses grenouilles. Et pour plein de choses encore.
Vous me manquez.

Et j'espère sincèrement, que de votre côté, vous allez bien. Que ce voyage vous est agréable. Que Faust va bien aussi et qu'il se remet petit à petit.

Pourrez-vous donner une caresse de ma part ? En ajoutant un " Je t'aime mon Lugounet " ? Merci.


Affectueusement,
Jörgen.


Ps : Pourrais-je également vous demander si vous pouvez trouver un livre de contes bretons ? Je payerais le prix qu'il faudra. Merci.



* Archibald

Citation:
Alphonse,

J'ai ressu mot de Faust ce jour. Trahison de Casas ? Lui avié vou dis ?
Ecrivé moi.
Buvé come si j'été là, et écrivé come si vou me parlié.
S'il vou plé.
A trè vite.

Archibald.
Citation:








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Citation:
29 janvier





29/01/1467 19:52 : L_aconit vous a offert une part de galette royale, quelle chance vous avez !
29/01/1467 19:43 : L_aconit vous a offert une part de galette royale, quelle chance vous avez !
29/01/1467 19:42 : L_aconit vous a offert une part de galette royale, quelle chance vous avez !


    A un miroir, à l’étude appliquée de son corps effilé, Tabouret de fait, se demandera s’il n’y a pas là un message caché.
    Faust aimerait il les poignets d’amour ?...



* Opaline
Citation:

Opaline,

Vous ressemblez à un trait de couleur sur une page blanche.
Laissez-moi d’abord vous remercier de votre présent, ainsi que de votre cadeau de Noël ; les tristes circonstances que vous connaissez ne me l’ont délivré qu’à la nouvelle année, une fois Périgueux dans le dos. Vous avez dû m’y trouver bien ingrat…
Merci pour chacun d’eux ; au bateau comme tortue en mer, ils seront épinglés aux murs de mon ilot en guise de bons présages.

Vous me trouverez toujours aussi mince, j’en ai bien peur ; l’appétit n’a jamais été mon fort, le gout des grands repas moins encore. Je vous assure néanmoins la qualité de la boisson et des oreillettes. Montfort s’en fait servir quasiment à chaque repas par son valet, et sachant que ses encas sont au nombre de six par jour, vous devinerez sans mal qu’il flotte à Saint Brieuc une odeur perpétuelle de fleur d’oranger à chaque coup de vent délaissant les embruns pour les terres.
Je vous assure par contre la qualité du chouchen ; nos hôtes y sont généreux et nos palais vertueux. Il ne s’agirait pas de froisser leur sens de l’accueil.

Je n’ai tenu la barre que quelques instant, poignées de minutes à laquelle j’étais surveillé au même titre que le lait au feu, et ce fut… terrifiant… Saviez-vous que l’on sent tout le bateau lorsque l’on en tient le gouvernail ? Chaque vague qu’il fend, chaque courant qu’il rencontre, la masse du bois tenue aux mains qui chante, gémit, ou parfois soupire d’une gerbe d’écume selon la direction qu’elle prend…
Son nom ne ressemble pas aux autres, il est vrai… Mais n’y a-t-il pas un chat à la fenêtre dans chaque port ? Cela donnait l’idée d’un écho, le sentiment que place est assurée à chaque quai, nous aussi, chats, à la fenêtre. Et puis, n’est-ce pas cela finalement, être marin ? Un animal dans un monde plus grand que lui, qui sur le rebord de son rafiot, n’a besoin que de faire un pas pour franchir la fenêtre à laquelle il se tient.

Jorgen m’a écrit ; votre discussion l’y aura motivé j’imagine.
Je vous sais donc accompagnée, en Guyenne, sans que vous ayez besoin de me le dire.
Votre voyage se passe-t-il bien ? Vous qui vous plaisiez à Périgueux en ayant pourtant des fourmis dans les jambes, avez-vous trouvé à la compagnie de quelques-uns de ses habitants, les sourires qui brodent chaque épopée ?
Je me souviens de l’une de vos confidences à notre toute première rencontre, aux routes ; vous y disiez parfois vous sentir seule. Sentiment vous a-t-il passé ?

Je n’ai pas confié votre mot à Casas ; il a quitté la ville sans retour et avec fracas avant que je n’en ai eu l’occasion. Je pense que nous ne le reverrons plus.

Prenez soin de vous, Opaline, et poursuivez tricot. Il me plait de songer à y entamer collection.

Alphonse.



* Archibald

Citation:
Archibald,


J’ignore par où commencer tant les derniers jours ont été épais.
"Je sais", a-t-il dit. "Je sais pour toi, pour Faust et les autres." , et non content de me le jeter au visage sans même que le sujet se soit esquissé de lui-même, il en a fait brin de conversation autour d’un verre de vin parce qu’ "Elle savait elle aussi ".
Je me sens trahi Archibald, si profondément trahi… J’ai eu tort… j’ai cru que Casas avait les qualités de sa sœur, qu’il saurait respecter mes silences, mes mensonges, surtout en les sachant… j’espérais qu’il me laisserait la pudeur de dénouer la gorge, qu’il me laisserait peser les mots, j’espérais lui offrir la vérité de moi-même, mais il a tout pris sans même attendre que j’ouvre la bouche.
"Je sais. Pour toi, Faust et les autres ... "
Ces mots me tournent en tête d’une aigreur, le ton qu’il y a employé me vrille les nerfs sitôt que j’y pense… Il sait et ne sait rien… S’il avait eu une once de l’amitié qu’il prétend pour moi, il se serait tu, n’aurait pas aligné Faust à mes déviances, ni englobé les miens d’une généralité ridicule…
Il a essayé de m’arracher un équilibre nauséabond des secrets, une connivence forcée… J’aurais pu m’y faire, vous savez… j’aurais pu le lui pardonner avec le temps, parce qu’il est la seule famille restante d’Antoine, parce que quelque part, j’avais commencé à m’attacher à lui… mais il s’est embourbé d’orgueil, n’a vu que sa perspective et pas une seule fois, n’a daigné regarder à la mienne.

Suis-je trop lent, Archibald, à m’attacher aux gens ? Kasia ici m’a fait ce même reproche…
Le cœur est un instrument si étrange, et le mien si prudent… je ne sais pas donner par petits bouts, je ne sais pas semer les cailloux jusqu’à révéler l’antre… un jour, d’une gaité à voir l’autre franchir la porte, d’un sourire que me tire une écriture que je reconnais, je me rends compte que j’aime au-delà de la compagnie, que je suis épris d’une nouvelle âme… Mais ce n’est là que le premier jardin…
Croient-ils que c’est si facile que cela de dire que l’on est différent ? Que l’on n’aime pas comme les autres ? Combien de fois avez-vous vu, vous aussi, cette lueur de dégout, de mépris, à ceux qui évoquent les hérétiques de notre genre ? Les plaisanteries graveleuses, les stéréotypes, les injures convenues, les menaces... Assez pour vous taire, vous aussi, même auprès de ceux que vous aimez …
Diego n’a pas compris… Il n’a pas compris que je voulais que cela vienne de moi, que je n’étais pas prêt à le lui dire, que si je m’étais confié, je n’aurais jamais prononcé le prénom de Faust, ou d’autres… Au lieu de cela, il s’est vexé de ne pas me voir lui ouvrir les bras songeant que ce poids était de moins quand il me clouait littéralement les ailes et est allé en converser à une autre oreille…
Quelques mots ont-ils dit, sans incidence puisqu’ils savaient tous les deux… Voilà la trame… Voilà ce qu’ils n’ont pas compris… A situation inverse, j’aurais menti, jusqu’au bout, surtout à quelqu’un que je ne connais que depuis poignée de jours, je me serai fait Dolos sans le moindre regret, accompagné d’une nuée de Pseudologoi et j’aurai menti, droit dans les yeux , jusqu’au ridicule, car il est des secrets dont on ne peut risquer même la connivence quand on aime et connait celui qui y est attaché…

Casas n’a pas été capable de mentir pour moi, de nier une évidence, il ne s’est même pas excusé de sa conduite, du mal qu’il nous fait parce qu’il ne le comprend pas, égoïste créature centrée à ses petits malheurs... Voilà l’ami à côté duquel je passe, sans plus de regrets.

Votre conseil a été suivi avant même de recevoir formule ; J’ai bu, une nuit entière au port en compagnie de marins italiens bruyants, volubiles et pressés de dépenser leurs soldes. Vous auriez apprécié l’ambiance et vous m’y avez manqué, cruellement quand bien même je m’y suis vidé l’esprit et les poches.
Aujourd’hui est un nouveau jour. Bretagne s’est éraflée mais personne n’y fera sombrer nos rêves.
Dans quatre jours, nous prenons la mer.


Je suis heureux que le voyage vous fasse du bien à tous les deux et ne peut qu’espérer que cela continue ainsi.
Donnez-moi de vos nouvelles, mêmes les insignifiantes ; vous lire est toujours un plaisir.
Prenez soin de vous et des votres.


Alphonse.


* Faust

    Glissé dans une poche, un premier jour de chantier


Citation:
Alphonse,

ce matin longeant le port, observant le bois entreposé sur le quai, j'ai été heureux.
J'ai songé venir te tirer du lit pour te montrer que les choses se poursuivaient comme nous l'espérions.
J'ai préféré marcher un peu, dans la brume froide du matin, chiens chassant en vain la mouette farceuse.
Le port était silencieux, percé du cri des oiseaux parfois, et d'un trait de soleil naissant et timide, mettant à jour le Chat à la fenêtre. Sans que je ne me l'explique vraiment, j'ai inspiré l'odeur du bois et de la marée comme d'un poumon neuf, dans la mutité de ma découverte solitaire. J'ai regardé quelques villageois s'interroger sur le chantier. Et proposer au nouveau chef de port de prendre embauche. Moi qui pensais que nous serions seuls face à la tache, j'ai été agréablement surpris de les voir s'organiser... Le chantier se mettait en branle sans nous. Alors, d'un pas hâté, dans mon manteau de parfum, ton parfum, je suis venu me glisser dans l'auberge, dans ton lit, contre ta peau. Si je dois encore parler de Dieu, je n'aurais qu'une chose à dire. Dieu que j'aime ta peau... Cette parfaite surface où glisser mes paumes, pour tenter de la remodeler de mes mains de potier, et y faire émerger ton réveil. Je suis resté silencieux, profitant de ta demi conscience pour te souffler quelques mots que tu n'as sans doute pas entendu.

" Alphonse... Alphonse.. Alphonse.. Je veux répéter ton nom jusqu'à ce qu'il ne veule plus rien dire."

Puis je t'ai baisé la tempe, caressé longuement, jusqu'à te faire réagir et voir tes yeux de chat s'ouvrir. J'aime l'appétit de ton regard le matin. J'aime te faire bander d'un frôlement, d'un murmure, d'une image. Doucement, fort, furtivement... J'aime te voir nu, endormi , en partance, quelque part, mais pourtant là. Tes boucles brunes sur l'oreiller, ta queue à demi consciente. J'aime me faire la remarque que tes fesses ont la parfaite taille de mes paumes. Que tu portes à gauche. Que tu ne me dirais pas non pour te laisser exsangue, échoué, les couilles essorées par mon " Bonjour". Que ma bouche a la parfaite circonférence de ton désir dressé.

Ce matin, j'ai vu le chantier en branle et toi qui dormait d'un sommeil du juste, et j'ai été heureux. Je suis heureux. Voilà mon secret. Il fallait que je le partage.


Da Garout a Ran



    D'encre bleue, quatre mots sont pliés et glissés dans la poche de Faust sur un bout de vélin.


Citation:
Tu me rends heureux.


Citation:






















Citation:
Alphonse_tabouret

Février

Première quinzaine


Citation:



1er Février



* Dôn

Citation:
Hunvre,

A un adieu, il est toujours possible d'accorder le sien.
Etes-vous plus sot que vous ne le laisseriez croire ? Ne comprenez-vous pas que je ne sais pas dire au revoir ? Vous m'offrez le silence lorsque ma tête est pleine de vous et de votre face tournée vers l'avenir dont évidemment je m'éclipse par vive affection ! Que vous soyez heureux ou malheureux m'importe peu, je ne peux rien y changer... Mais au moins, soyez vivant ! Vivant et conscient de l'amour que je vous porte. Les liens sont-ils étiolés ? Ou alors peut-être que j'ai rêvé ? C'est cela, j'ai rêvé nos échanges, nos peaux, nos contacts, nos voix et surtout le parfum de nos rires assemblés... J'ai rêvé, n'est-ce pas ?

Pincez si vous vous souvenez.
Aïe, quant à moi, c'est déjà fait.

Nombril du monde.


Citation:
Dôn,



Dans ma langue, Nombril se dit Navel.
Nombres de fois j’ai buté à le prononcer, songeant à votre museau se froissant d’un sourcil haut pour me demander si je vous avais appelé Navet et chaque fois, j’en ai tiré un sourire qui n’appartenait qu’à moi, troquant traduction à notre langue commune.
N’est ce finalement ainsi que vous êtes, Dôn ? Capable de me tirer sourire juste après une grimace, capable de me noyer à la tendresse d’une étreinte après m’avoir rendu furieux, de me faire taire d’une simple ligne quand j’ai la bouche pleine.

Je suis un idiot, Dôn, un imbécile dans ses plus beaux atours.
Je manque d’imagination, j’ignore tout ou presque des improvisations, et je suis les lignes du texte que l’on me donne sans m’y interroger, bien souvent, convaincu des sens premiers, sans la poésie des interprétations.
A votre adieu, je n’ai pas su répondre, parce que le faire, c’était l’accepter.
Ce que vous avez pensé être l’Oubli était au contraire un précieux trésor, un fil toujours au vent, qu’aucun mot définitif n’aurait coupé, une porte que l’on m’a sommé de fermer et que j’ai laissé entrouverte d’un silence, comme ceux qui déjà au départ, ont fait mine de ne pas entendre la dernière injonction.
J’ai découvert les luttes du cœur si récemment, les batailles que l’on y livre, solitaire, contre soi-même bien plus que contre les autres, et ce n’est pas la première fois que je perds celle des revendications spontanées… j’aurais dû vous répondre, vous secouer d’une remarque narquoise ou vous gronder de m’offrir pareil message en guise de Bonne route. J’aurais du.
Navel, je ne rends plus les armes vous concernant ; si vous pouviez voir mon avant-bras, vous y verriez la trace de mes doigts.
Je me suis pincé et définitivement, l’amour que je vous porte n’a rien d’une chimère.

Je vous aimerai mal, parfois, et vous m’en voudrez, toujours. Je gage que nous nous disputerons encore, à cause de votre jalousie, à cause de mes distances, mais nous permettez-nous le droit inaliénable d’y présenter , si le besoin s'en faisait sentir, la trêve d’un pouce à chaque retrouvailles, le parfum de mes bras à celui de vos cheveux, l’élan de nos rires comme un bouquet de menthe?

Je pense à vous, plus souvent que vous ne croyez et vous aime plus encore.


Enor.



* Jorgen
Citation:


Jorgen,



C’est une bonne nouvelle d’apprendre que vous vous sentez mieux ; si Périgueux est ce qui vous pèse, vous avez fait le bon choix de vous en éloigner.
Ce soir, à la conversation, nous évoquions justement la pépinière qu’entretient Aurore en l’absence de Faust, quand, au printemps, elle fleurit de ses premiers soleils, et nous nous sommes surpris à percer de couleurs la grisaille laissée par décembre, à nous baigner d’un sourire au tableau des nouveautés qu’elle y aura agencé...
Nous n’y reviendrons pas encore, nous avons tant et tout à faire, mais nous rentrerons un jour. En attendant, je ne m’en fais pas ; auprès de Faust, je suis déjà à la maison.
Nous sommes heureux ; tempête a bien embaumé quelques nuées ces derniers jours, Archibald a dû vous en informer, mais aux grèves nouvelles d’une place nette, aux plaisirs simples des heures claires, nous y avons gagné en certitudes ; il n’est rien, jamais, qui ne nous découdra le nombril sans que nous nous y battions jusqu’au sang.

J’ignorais que votre fille, puisque c’est là votre démarche, n’était pas à l’aise à ma présence ; je l’ai vue trop peu de fois pour m’en rendre compte, il faudra m’en excuser. Je vous assure y prendre des précautions désormais. Ses progrès sont tout à fait encourageants et je vous souhaite de découvrir avec elle toutes les joies de la paternité.
J’ai, comme vous le demandiez, regardé quelques ouvrages mais les contes et légendes pullulent en Bretagne, comme autant de marins. Préférez-vous posséder la légende arthurienne ou du folklore moins thématisé ?

Sachez cultiver les temps de différences ; ils sont précieux, mais n’y entretenez pas de nostalgie.
Le temps sans cesse, évolue, se meut à l’indéfinissable comme à de magistrales ponctuations ; l’on ne retrouve jamais les choses que l’on a laissées comme elles étaient. Si elles n’ont pas changées, vous, vous l’aurez fait assurément.
Avancez Jorgen, ne restez pas à ce qu’était Périgueux et ce que vous y aimiez. Aimez-y de nouveautés.


Prenez soin de vous et des vôtres,
Alphonse



* Archibald

Citation:
Archibald,


J’ignore de quoi est capable Casas ; à ce jour, je sais seulement que je ne souhaite plus en entendre parler.
Quoique vous lui disiez, Jorgen n’en fera qu’à sa tête, vous le savez bien, alors qu’il fasse; c’est à lui seul de décider de ses entrevues, de ses amitiés comme il sait déjà le faire et l’a toujours fait.

Saint Brieuc a quelque chose d’étrange depuis que la tempête est passée.
Quand chacun était à la bulle de ses discrétions, nous étions libres de nous aimer d’un regard, d’un sourire dilué au vin, d’un sous-entendu, d’une porte qui claque… Nous n’avons jamais fait au démonstratif dès lors qu’il y a de l’audience, préférant tous deux le filigrane au trait de laine… Même devant vous, à l’exception bien sûr des fois où vous êtes convié au spectacle, nous ne sommes pas volubiles, et cela ne nous rend que plus dense l’éclat inattendu qui surgit, le geste simple auquel l'on répond d'une spontanéité devant les autres et qui embaume d’une étincelle démuselée jusqu’à l’ozone.
Je ne cherche plus à être un seul être à ses bras, je le suis déjà. Je suis entier à ses bleus, il est plein à mes noirs, et à nos quatre jambes, nos quatre bras, notre unique tête bifron regarde le monde d’une même pensée malgré nos différences. Si nous n’avons pas la même façon de réagir aux situations qui s’imposent, nous y avons les mêmes conclusions, bien souvent, et lorsque nous nous aimons, c’est mâles autant qu’éthers, chiens autant que chats, jusqu’à échanger nos prénoms et nos âmes.
Là, parfois nous nous déchirons, nous nous déchirerons encore, il le faut bien, nous nous le sommes promis, et je sais que ce seront autant de coupures que d’afféteries, aux orgueils de savoir encore le plaisir des solitudes … mais à la vérité, Archibald, s’il ne m’aimait plus demain, j’en rendrai l’âme, d’un dernier battement de cœur ; je ne sais plus vivre sans lui.
S’il est un mensonge de chaque instant, j’aime ce secret, fut-il de polichinelle, parce que c’est notre jardin, et que nous y sommes libres d’y faire entrer qui nous souhaitons… Y accepter pèlerins inattendus sans y faire germer l’amertume est chose délicate, mais je dois y saluer nos hôtes ; chacun ici, s’est attaché à rendre l’air moins lourd, ouvrir les fenêtres, et Poudouvre comme Kasia se sont révélées des hôtes tout à fait agréables, bien plus que je ne l’aurais pensé, à pareille situation.
Je comprends que vous persistiez à imposer une distance, d’idiomes ou de gestes, malgré ce qu’en sait Opaline et je vous encourage à poursuivre, même si la demoiselle est divinement agréable et bien faite à vous y lire , n’en déplaise à votre moitié. Il comprendra un jour, comme vous dites.

Votre idée d’ile me tire d’ailleurs sourire ; c’est l’une des premières questions que j’ai posé à Poudouvre lorsque nous avons eu posé nos valises à son royaume : Est-il possible d’acheter ile à la Bretagne ?
La réponse s’est tissée d’une négation, ou d’un cheminement si long pour n’en être que locataire, que j’ai choisi de regarder plus au sud… Peut-être ailleurs, trouverons-nous lopin au milieu des flots, loin des convenances, des craintes et des jugements. Les rêves sont faits pour se poursuivre, alors, poursuivons les.

Nous avons embarqué ce matin, réparations enfin effectuées ; j’ai bien cru que Faust allait finir par rayer la ville de la carte à force de se heurter aux lenteurs des administrations maritimes, mais ce matin, c’est jusqu’au lapsus que nous avons trouvé mot nous incitant à monter à bord : Tout le monde suis le bonheur aujourd'hui le bateau est réparé !
"Suivez le Bonheur"… Vous le voyez mon ami, joyeusetés sont à l’ordre du jour, et ravissement en poupe. Il va bien, mieux. Il dévore tout ce qu’il touche, et j’admire Oricle d’être toujours à l’heure pour lui servir ses six repas ; sans doute craint-il d’y laisser un doigt s’il se présentait plateau vide… Je ne suis pas dupe, il remplit du vide, du vide par livres entiers, par livres entières, ses nuits sont courtes, hasardeuses ; l’insomnie le cueille de systématismes, résumant le sommeil à une brève poignée d’heures, et j’ignore si ce sont là les angoisses gardées de Saint front ou les exaltations nouvelles… peut-être les deux…
Il cicatrise, cela prendra du temps, mais nous en avons, alors semons le et regardons le printemps nous offrir les premières récoltes.

Je pense à vous, Archibald, souvent ; si cela m'a rendu nostalgique un temps, j’espère que cela en deviendra une force, que vous savoir au loin à l’heure est seulement la destination d’un prochain port.
J’ai hâte que nous nous revoyions.


Alphonse

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02 Février


* Faust

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Tu me combles. Dans les deux sens. Et au propre comme au figuré.


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03 Février



* Faust


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A ta peau, je tombe, dégringole, j’inhale le soleil d’un coup de croc, je fume la lune, bouffées prises d’une pipe. Je fais de tes cils de longues lignes de poudre que je m’envoie au nez, de tes paupières closes, le hamac de mes nuits, de tes pupilles la tombe de mes doutes.
A doses constantes, en chapelet d’aiguilles, j'injecte, dessine à l’aorte chaque frisson que tu sèmes, je perce d’anneaux gravés les reliefs des nerfs que tu as conquis, et je gobe par poignées hallucinogènes les pensées sauvages que tu m’inspires.


Embrasser ta bouche et te foutre ma queue dedans.
Ecouter battre ton cœur d’une oreille attentive et mordre le téton qui l’habille.
Caresser ta joue et l’empaumer pour te plaquer au mur.
Te toucher d’effleurements et te branler sauvagement.
Te faire l’amour et te baiser vite, fort, fort, vite.



T’aimer est un voyage ; le mien. Orgueilleux, pédant, insupportable paon, je laisse au monde ses dérisoires amours, ses luttes et ses querelles… je suis au-delà de cela, je suis chat à la fenêtre, je suis Ulysse rentrant à Ithaque, je suis Dieu créant la double exercise et t’y dotant de deux bouches, deux anus et deux sexes pour satisfaire mes obscènes lubies. Je suis le doigt qui te fouille, la langue qui te lave, le mot qui t’apaise ou t’incendie. Je suis Alphonse. Je suis Faust. Je suis moi. Enfin.
Parfois je me surprends à être jaloux de broutilles, parfois, je ne le suis pas vraiment, mais cela m’excite de noirceurs ou de tendresse d’y être pris ou comédien… Je ne te veux pas plus fort qu’à d’autres heures quand pointe celle-là, je te veux autrement. Je te veux de cents façons, de multiples équations, couché , debout , assis, suspendu, attaché, pénitent, guerrier, noir, blanc, bourreau, sauveur, chien, chat, chimère, maitre, amant, amour, ami, testicules pleines, con enrobé, articulations blanches d’y avoir agrippé mes cheveux, gorge sèche d’une fournaise…

Accro, je t’aime.
Je t’aime, cela est si incroyablement simple.

Ton Amour.


Citation:

Tu as vingt sept ans aujourd'hui. J'ai l'impression tenace que cette année que la vie t'a offerte, c'est à moi qu'elle est revenue. Tes vingt sept ans sont l'écrin dans lequel tu as couché tes vingt six, c'est un bijou précieux que j'enfile à mon doigt, en espérant que vingt d'entre eux ne suffiront pas à témoigner de nos amours. Car ils sont multiples, n'est-ce pas? Je refuse d'être le seul à sentir la multiplicité des sentiments qui bouillonnent entre nos doigts. Nos bouches. Nos peaux. Patinées de nuits.

Alphonse, si personne ne s'est offert tes années passées, alors je suis le plus riche homme sur cette terre. J'hérite de toi pour demain, tout chargé de ce que tu as gardé intact. Pour l'heureux moment de notre rencontre. Celle où nous ne savions pas encore. J'écrirai souvent, longtemps encore, sur l'impondérable, sur l'imprévisible qui détermine les événements. J'écrirai également sur les rencontres qui changent la donne, sur les conjonctions inattendues qui modifient le cours d'une existence, les croisements involontaires qui font dévier les trajectoires. Ça commence là, dans l'hiver de tes vingts-sept ans. Ou peut être que ça a commencé depuis toujours.

Fêter ce jour au beau milieu de l'Océan breton, n'est-ce pas finalement particulier? Nous sommes seuls tous ensemble, et cela ne fait peur à personne. Il y a de l'évidence partout autour de nous. Même dans ma solitude. Je suis déjà seul et la seule présence avec qui je me sente bien, c'est toi, alors quand j'ai envie d'être seul, je pense à toi. Puisque tu es le point zéro de notre œuvre. Celle qui contient les germes originels de toutes les autres.

Je sais le chemin parcouru jusqu'à tes vingt sept ans. Parce que même si je n'étais pas là, j'étais au bout du chemin. Et moi aussi, je l'ai parcouru. Je sais aussi tout ce qu’on doit quitter de soi pour ressembler à tout le monde. Je sais que l'on a décidé, un jour, de ne ressembler à personne. Je me dis que ce n'était pas seulement une histoire de corps, mais de nécessité. Qu'on ne lutte pas contre la nécessité. Ou, si on lutte, elle finit par avoir raison de nous. Et nous sommes un peu fous.

J'ai découvert que l'absence de toi avait une consistance. Peut-être celle des eaux sombres d'un fleuve, un liquide poisseux, qui salit, dans lequel on se débattrait, on se noierait. Ou alors une épaisseur, celle de la nuit loin de Vésone, un espace indéfini, où l'on ne possède pas de repères, où l'on pourrait se cogner, où l'on cherche une lumière, simplement une lueur, quelque chose à quoi se raccrocher, quelque chose pour nous guider. Mais l'absence, c'est d'abord, évidemment, le silence, ce silence enveloppant, qui appuie sur les épaules, dans lequel on sursaute dès que se fait entendre un bruit imprévu, non identifiable, ou la rumeur du dehors. Tu songeais à une lettre gaie pour ton anniversaire? Je veux te faire croire que dans mes vérités les moins gaies se trouve l'essence même de ma joie pure. Je sais que toi, tu es capable de la discerner. Parce que tu fais partie de moi, maintenant. Nous sommes un. Nous le savons sans nous l'avoir dit. Nous avons enduré les mêmes doutes. Les mêmes folies, toi sage, propre, docile et servile. Moi mou, inconsistant, incapable d'élever un "non" au rang qu'il mérite. Nous avons expérimenté une folie commune.

Cette folie de ne pas pouvoir se montrer "ensemble". Folie aggravée par les situations -inédite- de se trouver au milieu d'une assemblée en devant se comporter comme des étrangers. Folie de ne pas pouvoir afficher son bonheur. Un pauvre mot, n'est-ce-pas ? Les autres disposent de ce droit, ils l'exercent, ne s'en privent pas. Ça les rend plus heureux encore, ça les gonfle de fierté. Nous, rabougris, comprimés, dans notre censure. Condamnés aux portes fermées. Puis un jour. Tu as eu vingt sept ans. Mon église a brûlé. Mon cœur s'est enlisé en ce qu'il me restait de plus évident. Toi. C'est toi, Alphonse, l'évidence de ma vie. Ma vie. Elle n'a droit qu'à ce baptême parce que tu es toujours là. Et nous engendrerons des garçons. Je te le promet. Celui que tu veux, je te le donnerai. De mille façons, ou d'une seule.

Puisque nous avons pris la mer à "Imbolc", cette fête de la purification qui marque la fin de la période hivernale dans la culture celte, tout est bien possible. Elle évoque l'éveil, le printemps, temps de la régénération. C'est bien ce que tu fais n'est-ce pas? Un an de plus, et sous mes doigts tu fais peau neuve... Melvil sera mon cadeau pour ton an supplémentaire.

Da garout a ran Alphonse.



* Oricle

Citation:
Messire Tabouret

C'est avec joie que je vous souhaite votre bon anniversaire !
Faust m'a demander de vous preparer un rapas rien que pour vous, une fête culinaire. j'espère que vous apprécierez la Poule au lard de colonatta, et des crepes a la framboise en dessert !

Bonne fête !



* Emrik

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Emrik,

J'aimerai te toucher deux mots quand tu en auras le temps.
Défronce ton front, cela n'a rien d'une discussion grave , mais importante, sans aucun doute au vu de l'amitié qui nous lie. Je prépare les verres à servir à ton heure.


Alphonse


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04 Février



* Oricle

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Oricle,


Je vous adresse remerciements pour vos souhaits, quant à vous, recevez nos excuses. Vous êtes hier arrivé au pire moment de notre soirée d’ivrognes ; nous lancions concours pour savoir lequel de nous avait la plus grosse.
A la multiplicité des verres, vingt-sept ans n’en paraissent parfois que dix-sept, pardonnez nous.

Le repas servi fut parfait, et le dessert tout autant. Je vous gardé une crêpe. Passez donc au mess la manger ce soir en notre compagnie.


Alphonse



* Emrik

Citation:

Emrik,


Puisque nous avons rencontré Oricle hier et qu'il est parti avant que nous ayons pu lui inventer quelques crédibles mensonges quand à nos braies ouvertes et nos sourires imbéciles, j'ai lui ai envoyé billet ce jour en lui demandant d'excuser nos activités d'ivrognes.
Jouer à qui a la plus grosse à 27 ans n'est définitivement pas raisonnable, je le reconnais.
Pour le plaisir d’entendre Faust s’exclamer au nez de son valet : "Et c’est moi !", je n’ai pas donné de nom quant au vainqueur de la compétition.

Tu sais tout.
A te croiser plus tard,

Alphonse

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Citation:

06 Février



* Opaline

    *Glisse du vélin un petit chat gris en position assis tricoté main*


Citation:
Alphonse,

C’est me faire trop d’honneur que d’en faire collection. Ce ne sont que babioles qui me plait de faire et d’offrir. Et rassurez-vous, je n’ai jamais pensé à vous comme d’un ingrat. Le propre d’un cadeau n’est-il pas d’être offert sans attendre de retour quel qu’il soit ?

Pourriez vous m’expliquer cette jolie comparaison : Un trait de couleur sur page blanche. Ce trait embellit ou dérange cette page blanche ? J'hésite entre les deux mais j'aime l'idée que dans les deux cas, il interpelle et ne laisse pas indifférent.

Je suis heureuse que Jorgen ait repris contact avec vous. Je trouvais bien dommage de perdre un lien qui lui tenait à cœur..

Quand à moi. Vous me demandiez si mon sentiment de solitude m’avait passé. Je vous répondrais en partie. Sourires et rires ont brodé une bonne partie du voyage mais la vie n'est pas faite que de lumière. Elle est faite aussi d'ombres et de grise mine. Sachez que le jour où j’ai reçu votre courrier, notre groupe éclatait et que je me suis retrouvée à rentrer seule à Castillon triste de voir qu’il m’était impossible d’être le trait d’union entre les gens que j’aime. Je ne pouvais pas continuer a demander qu'ils fassent tous des efforts pour moi. Au final, c’était un mal pour un bien, même si cela m’a attristé sur le moment.

L’on m’a dit être beaucoup trop gentille. Surement... mais je ne saurai être autrement sinon je ne serais plus moi. Accepter les gens tels qu’ils sont sans les juger, leur offrir mon aide ou un peu de gentillesse. Faire ainsi de belles rencontres et parfois tisser des liens fragiles mais qui peuvent au fil du temps devenir solide et profond. C'est cela qui me rend heureuse finalement... Le gout des autres...

Aujourd'hui je garde contact par écrit avec Archi et Jorgen avec qui je me sens vraiment libre d'être moi. Ils m'ont offert ce merveilleux cadeau de m'accepter telle que je suis. J'aime ça. Et j'ose espérer que c'est réciproque.

Demain je retrouverais mon frère et une amie. Je ne sais encore si je vais voyager avec eux ou pas. Mais peu importe. Il est temps de reprendre la route et suivre mes projets reportés depuis un moment... Je vais partir direction Nimes puis Dijon avant de remonter sur Ste Ménéhould ou deux personnes m'attendent pour que je les aide a venir sur Bordeaux. Un long voyage en perspective mais que j'ai hate d'entreprendre impatiente de voir ce qu'il va me réserver comme surprise.
Voilà pour les dernieres nouvelles de mon coté !

J'espère que pour vous, tout se passe le mieux possible. Et que bientot vous pourrez enfin voguer sur le bateau au gré de vos envies et découvrir de nouveaux horizons ainsi que des chats a la fenêtre dans chaque port ou vous accosterez. Peut etre qu'un jour je serais l'un de ces chats, ravie de vous revoir tous les deux.

Prenez soin de vous Alphonse et saluez je vous prie Faust de ma part.
Amicalement,
Opale

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Citation:
07 Février



* Jorgen
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Alphonse,

Ce bonheur continue.
Grâce à Archibald, grâce à Opaline.
Mais nos chemins se sont séparés il y a deux jours.
Nous sommes aujourd'hui à Sarlat et bientôt nous irons à Dijon. Là où Opaline nous rejoindra.

Périgueux me pèse, et je crois que réside là le seul problème de ces derniers temps, j'y vis, avec mon époux, il y a Aurore, il y avait vous. Archibald aime cette ville, et moi je ne tend qu'à m'en éloigner.
Mais Archibald a mes côtés, tout va mieux.

Profitez de ce que vous avez à faire, du bateau, de la Bretagne, de Faust, d'Emrik si il est encore avec vous. Restez y le temps qu'il vous plaira. Si cela vous rend heureux, restez y une année même.
Pourriez vous le saluer de notre part ?
Si vous êtes heureux, alors vous m'en voyez ravi.
Archibald m'a informé de la tempête, mais si elle est au passé, je suis soulagé, gardez nombril soigneusement cousus.

Mais pour Fy, pour ma fille, vous vous méprenez. Je n'ai pas dis qu'elle n'était pas à l'aise de votre présence.
Mais celle des inconnus. Elle est méfiante des inconnus comme elle le fut avec moi ou Archi, ou Opaline, et j'espère au contraire, que cela changera avec vous et que vous pourrez voir la petite fille joyeuse que nous avons à nos côtés chaque jours. Il suffit seulement de la connaître et qu'elle vous connaisse.

Pour les contes, je ne sais.
Les deux peut-être ? Je vous les achèterais. Le folklore en premier peut-être.
Merci beaucoup.

Vous avez raison, tout change et rien ne reste.
On évolue.
Je le vois quand je regarde six mois en arrière. Tout ce qui a évolué.
Mais Périgueux.. Je n'y arrive pas encore, et il me faudra plus de temps je pense. Pour le moment, je suis mieux loin.

Faites attention à vous, à lui.
Prenez soin de vous.

Jörgen.

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08 Février



* Dôn

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Enor,

Ma victoire retrouvée.
Je suis bien heureuse d'apprendre que votre bras fut marqué (et je l'espère aussi douloureux) au simple rappel de mon existence.
Je ne sais rien de vous, rien qui ne soit assez inestimable pour en garder le secret ou pouvoir me targuer de vous connaître plus que d'autres, d'être votre intime... Et votre éloignement m'a rappelé cette situation qui m'indispose et me fait mal. La résignation n'est pas de ma trempe et si je dois vivre avec cette frustration et ces insatisfactions que vous imposez, je le refuse. Je vais me battre contre cela, peut-être pas aujourd'hui ni demain... Mais un jour vous saurez que si l'on ne m'efface pas avec détermination je reviens telle une vague inapaisée, englobant le sable qu'elle ne peut se permettre de délaisser. Je m'immisce, envahissante. Je m'impose, hardie et audacieuse. Mais pas encore, pas encore... Car comme vous l'avez soigneusement souligné, ma jalousie étouffe périodiquement cette force. Votre entête indique votre position et le lit où vous devez dormir. Dinan est certainement déserté mais Nantes est l'endroit adapté aux roys et reynes de Bretagne... La souveraine qui a fait de moi une princesse pour la seconde fois est donc votre hôte (ou l'était). Vous devinez sans mal les questions que je me pose, vous apporterez des réponses qui me feront fulminer de colère ou pire ! Vous tairez les vérités qui ne peuvent se lire afin d'épargner mon ventre des maux que l'amour possessif lui impose. Alors quoi ? Doit-on déjà se disputer ? Encore ? Non. Apprenez que je vous pardonne d'aimer à foison quand moi je ne sais pas le faire. Je vous pardonne les enjambées effrénées loin de ma personne et rapprochements auprès d'autres qui ne me regardent plus car vous, malgré le sucre dans lequel vous avez enrobé votre dernier billet, je pense que vous m'aimez tout de même à la hauteur d'une moitié affirmée, n'est-ce pas mieux que ce que je pouvais espérer au départ ? Lorsque j'étais enfermée et vous dehors, à la faveur d'une nature aussi parfumée que le col de votre chemise contre lequel j'aime retenir mes larmes.

Vous me manquez idiot.
Vous manquez à mon décor, à mon cœur.
Ici, nous organisons de quoi occuper l'esprit des veuves et jeunes pucelles du quartier, un bal sur le domaine des "de Beaupierre", rien qui ne soit assez juteux et savoureux pour me permettre la témérité de vous inviter à revenir. J'ignore ce qui vous emmène loin de nous mais j'aimerais le savoir. J'aimerais goûter à chacun des détails que vous pourriez déposer sur le parchemin de votre prochain courrier. Il me faudra bien lire et m'occuper l'esprit, une fois assise sur le banc des exclues.

Répondez-moi Alphonse, contez ce qu'il y a à conter, pleurez ce qu'il me faut absorber et faire disparaître, laissez-moi survivre en vous aimant comme le font déjà Nicolas, Archibald, Jörgen et... Et... Surtout pardonnez-moi de vous avoir cru lâche quand vous n'étiez qu'égaré.

A bientôt,
Nombril.


* Jorgen

    Livres empaquetés à la même peau d’un colis s’ouvrent sur deux titres ; l’un réservé aux légendes arthuriennes, l’autre, au folklore du petit peuple.
    Deux mots accompagnent le paquetage



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Bonne lecture.


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Merci beaucoup.
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09 Février


* Jorgen

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Alphonse,

C'est vers vous que je me tourne aujourd'hui.
Et.. C'est probablement un appel à l'aide.

Je ne connais meilleur médecin que Faust mais je ne peux malheureusement pas lui écrire.
Alors c'est à vous que j'écris, et j'espère que vous pourrez demander et nous aider.
Je vous laisse choisir de m'omettre ou non.

Archibald a des migraines, je sais qu'il a écrit à Faust à ce sujet.
Il a essayé, il a demandé à Aurore la menthe. Mais ça ne suffit pas.
Pas du tout.

Il ne supporte ni bruit, ni lumière, ni respiration. Ni rien.
Elles sont tellement violentes que ce jour il en a vomit.
J'ai pourtant massé ses tempes comme indiqué, avec le bon nombre de gouttes.
Il est à l'heure actuelle, allongé, à attendre que ça passe, comme la précédente.
Mais le voir ainsi, le voir souffrir et vomir..

Pardon, je me répète.

Merci.
Merci beaucoup.

Et j'espère que de votre côté, tout va.

Jörgen.


Citation:
Jorgen,


Symptômes et traitements effectués ont été transmis à Faust à l’instant où j’ai pris connaissance de votre pli. Il fera parvenir à Archibald directement de quoi se soigner , mais de sa bouche, la médicamentation à laquelle il échoue était déjà de ses recommandations.

Prenez soin d’Archibald, et attendez ses nouvelles prescriptions.

Alphonse


Citation:
Parrain,

Merci beaucoup.
Vraiment.

Je sais que la médicamentation venait de Faust, mais il n'y a qu'en lui où j'ai confiance pour soigner un de nous.

Je suivrais les directives à la lettre.

Encore merci.

Jörgen.

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10 Février


* Faust

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Au lit. Rejoins moi si tu m'aimes.


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Si je t'aime, si je t'aime... Ah cette formulation! J'aime.
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11 Février



* Opaline

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Opaline,


Les cadeaux sont d’abstraites choses, ne trouvez-vous pas ?
Tribut aux bienséances, ils se présentent sous bien des formes : amené chez l’hôte qui reçoit, donné à l’occasion d’une date, signe de paix à un conflit qui dure, ils ont peu souvent l’élan des gratuités et plus encore celui des pensées personnalisées.
Je n’y ai pas d’habitudes. Mon anniversaire n’a jamais été qu’un jour parmi tant d’autres, et les fêtes au sein des familles marchandes ne sont pas des jours de repos, mais de ceux où l’on compte les recettes qu’ils ont engrangés ; peut-être est cela qui rend vos présents agréables au point de la lubie : Votre spontanéité et mes lacunes au fil de quelques points de tricot y germent. Laissons les faire.

Quelle drôle d’idée de vous attribuer à la couleur, la nausée des trop plein.
Vous avez toujours été une jeune femme avenante, amusante et discrète lors de nos rencontres, une compagnie tout à fait agréable et si je déplore que la moustache ne vous ait toujours pas poussé, c’est bien là pour l‘instant, le pire de vos défauts.
Vous égayez l’instant, voilà ce qu’il faut comprendre à mes mots et c’est là une qualité.
Le gout des autres est une qualité que je ne possède pas. S’ils me fascinent, je mets bien longtemps à dépasser la simple mécanique des observations, prudent autant que soucieux de cerner ce qui compose l’autre avant d’y tendre la main. Frileux, lent, austère, pourrait-on dire et de sincérité, je suis bien forcé de me coiffer à chacun de ces adjectifs ; je ne vois rien à cette accumulation qui arrive à la hauteur de votre trop plein de gentillesse, alors laissez dire, mais n’y changez pas.

L’on ne peut composer aux caractères de tous, ne regrettez pas trop longtemps de ne pouvoir mêler chacun à une même toile ; cela est impossible, les mois passés me l’ont appris. Vous en subissez les écueils, mais pour les avoir arpentés aux mêmes conditions, l’on les dépasse, dès lors que l’on est bien accompagné. Je gage que votre frère saura vous rendre le sourire ; vous l’avez assez évoqué, voix brodée d’affection, pour que l’on y devine qu’il saura compenser le vide des séparations. La nouveauté des rencontres à votre voyage fera le reste, je n’en doute pas plus.
Nous prenons quant à nous le cap d’Orléans. Bretagne quittée me laisse une étrange impression. J’y venais aux souvenirs d’un été, nostalgie en bouche, la nuque encore humide des rivières que nous y arpentions, pour me rendre compte que le passé ne luit que parce que demain est encore incolore*. Aujourd’hui, détaché des nouveautés de juillet, l’œil neuf, j’en discerne les teintes : Printemps sera bleu, orange, j’y vois même les lambeaux d’un mauve intimidé et je suis persuadé que cela n’est que le début d’un paysage bien plus riche encore.

Je ne m’en manquerai pas de vous en peindre quelques variations à mes courriers ; faites de même.
A ce sujet, montrant votre dernière œuvre à Montfort, il en a eu une poussée d’urticaire jaloux ; Seriez-vous assez aimable pour lui tricoter un cochon et de le joindre en surprise à son prochain courrier ? De sa bouche, c’est un animal qu’il affectionne particulièrement.

Prenez soin de vous, et des vôtres,
Alphonse.


*Libre adaptation de quelques mots Près du passé luisant, demain est incolore. Cortège, Apollinaire


* Faust

Citation:

Ta bouche est mon poème.
Décasyllabes rompus de parfaites hémistiches, sonorité qui bée à la lascivité d’une respiration, symétrie éclate de couronnements quand ta voix déraille de mots crus, difformes bouquets aux rimes impairs, majestueux synérèses de pensées miroirs, et tracent aux lignes de ma peau, le poids de chacun de leurs pieds.

Dix, comme tes doigts qui m’adorent de bleu, me désirent jusqu’au noir et s’empattent de blanc.


Vers colorés, hématomes idiomes, ton cœur frappe mon nom, tes verbes s’alternent d’une hétérométrie, se ponctuent, luisent d’ardeurs à ta gorge mais n’explosent qu’à tes yeux ; là ici, c’est la coupe. Exclamations d’émotions, tu romps le rythme, casse tes propres silences, et git en bris de mots à ma langue vorace et moi, humble point virgule à tes seules majuscules, je lis, je frémis, j’égrène notre alphabet.

Ma langue est là comme brisée,
Et soudain, au cœur de ma chair,
Un feu invisible a glissé.
Mes yeux ne voient plus rien de clair,
À mon oreille un bruit a bourdonné. *


Je t’Aime,
Alphonse



* A une aimée, Sappho.

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Citation:


















Citation:

12 Février


* Faust
Citation:

Sommes-nous normaux?
Tout cela est-il normal ?

Tes questions sont restées accrochées à mes tempes, et y ont bourdonné tout ce matin.

Oui, nous le sommes, même avides, même voraces, même solitaires.
Nos corps ont leur propre langage, n’as-tu pas remarqué ? Indépendamment de nous parfois, ils s’émeuvent, se dispersent, et d’autres fois, ils répondent d’une exactitude viscérale à chaque stimulus qu’on leur inflige.
Il y a les odeurs, les textures, les volumes, instinctives muses qui talonnent les nerfs sans que l’on s’y attende et poinçonnent le moment d’insensées verticalités. L’odeur de ta sueur. L’odeur de ta sueur est mon aphrodisiaque, contrariété sans fin à mes amour-baignoires, à mes olfactifs passe-temps. Quand je te sens, je m’éveille, c’est ainsi que je suis fait. Cela sent bon, cela sent moi, cela sent toi ; je respire, " pour de vrai ". Mes mathématiques n’y font rien, mon corps perçoit le parfum du tien et y réagit, alchimie incompréhensible autant qu’incompressible ; là, rien que d’y penser, Mon Amour, rien que de te l’écrire...
Deux fois, trois fois, dix fois… Touche toi, caresse toi, honore ta queue de mes pensées. Plie moi, ploie moi, érige moi, sacre moi. Il n’y a pas de déraison à soulager le corps d’une envie, d’avoir l’imagination à ce point fébrile d’une seconde que c’était comme si tu avais senti mes lèvres glisser à ton cou, mes doigts à tes braies… Fais le reste pour moi puisque je ne suis pas là…
Ce que tu ne peux pas dire, laisse ton corps s’y dissoudre ; chaque fois que tu jouis, c’est une chanson d’amour, chaque fois que tu y penses, c’est un baiser que tu me lances au vent, chaque fois que tu détailles un garçon en l’imaginant à genoux entre nous, c’est une ode que tu me joues… Nous avons tant à nous dire, et nos corps plus encore…
Oui, nous sommes normaux, tout cela est anormalement normal… Le désir de se comprendre, de s’entendre, de s’étendre est une quête qui nous demande polyglottes, alors donne-moi ta langue, mon joli monstre.
Donne-moi ta langue, que je te chante une chanson.

Ton Amour.



* Opaline

    Glisse du vélin un petit cochon tout dodu et tout rose à la queue tirebouchonnée fait au crochet.


Citation:
Alphonse,

Je vous laisse lui offrir en main propre.
Je ne voudrais pas vous faire manquer sa première réaction en le voyant.
Mais je veux bien que vous me la décriviez en détail.

Malicieusement votre !
Opale
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Citation:











Citation:
13 Février



* Lucie

Citation:
Alphonse,

Quittant hier aux dernières rousseurs du jour la bourgade de Tulle, je croisais le chemin d'une nuée de dissipés bambins tenant haut et d'une main un chimérique miniature de bois, par eux désigné "navire des vents". Il me plut un moment de vous y croire perché, balayant les nuages à la rame sous les yeux rajeunis d'un Nicolas rêveur. Etais-je si loin de la réalité ?

Mier.
Citation:








Citation:

14 Février


* Faust

    Pas de fleurs en mer, mais deux bracelets d'écailles nacrées de toute petite taille, visiblement faits à la taille d'un poignet d'enfant. Composés aux heures perdues.


Citation:
"Viendra un temps où nous offrir des cadeaux sera dérisoire à côté du plaisir de lui en faire à lui. A eux. Aujourd'hui marque le premier jour où nous entraîner. A terre, nous trouverons le terreau dans lequel faire germer notre jeune pousse prometteuse. Infiniment tien "



    Fleur d’un papier fin que l’on a plié de plusieurs couches jusqu’à la modeler d’un bouton entrouvert a été fichée sur une tige de métal, détaillé à une broche ; Saint Valentin en mer se fait aux moyens du bord, mais s’il est une caractéristique surprenante à l’ensemble, c’est encore qu’elle exhale un parfum, Cœur-tissu aux contreforts de ses pétales blancs imbibé d’un parfum de forêt.

    Joint, la silhouette d’ " un petit cochon tout dodu et tout rose à la queue tirebouchonnée fait au crochet. " que Faust, sans mal attribuera aux doigts d’Opaline.
    Mots d’encre noire, de mots Faunes, en accompagnent le tout.


Citation:

"A défaut de dessin, mon Amour à ta boutonnière, mes bêtises à ta collection.

Alphonse. "
Citation:
Citation:




_________________
Alphonse_tabouret

Février

Deuxiéme quinzaine




Citation:
15 Février



* Faust

Citation:
Oui, je m'interroge. Bien sûr, je m'interroge. De tout. De toi, de moi, des autres.
D'où viens-tu? D'où venons-nous , mon amour? Et celui qui viendra?
Dans ce soir où la vie colle à nos semelles, des ténèbres d'avant la Création?
Ou de la vibration de la parole d'un homme?
Comme une vague, tu caresse mes jambes fatiguées. Ton sel colle à ma bouche. Es-tu un homme ou une mer intérieure? Regarde, tu te fluidifies entre mes doigts.

Sommes-nous toujours suspendus entre vie et trépas? Si oui, nous ne sommes que des approximations. Nous tendons entre nous le langage des pluies printanières, et du vitriol Bleu.

Tu es une chute d'eau qui dévale des marches, et moi un rocher gris dessous, qui attend ta venue. Ou peut-être est-ce le contraire? Qui se répand en l'autre, quand nous nous aimons? Est-ce le vent d'octobre qui nous a transformés en Bleuets frémissants, qui savent s'effleurer sans étreinte? N'avons-nous pas tout offert à l'océan? Notre embarras, notre mémoire, notre foi et notre marée haute?

Nous n'avons plus peur de la vie. Mais nous craignons tout ce qui est piquant comme la vérité. N'est-ce pas que nous la craignons, quand elle suppose que nous pouvons nous perdre? Nous décevoir. Nous blesser. Assis côte à côte comme des jumeaux, je te lis mes poèmes et tu les écoutes. Je me faufile et te remplis, l’âme, le cœur, les veines, le corps. Je parcours tes oreilles de mes doigts, comme si elles étaient des mots. Des mots à cueillir, comme une paire des dernières cerises d'été. Je les porte à ma langue. Je connais certains des chemins de tes évasions, je les ai hasardés, j'y ai musardé, je les ai découverts. Mais ce qui m'émeut toujours, c'est de savoir que tous ne le sont pas encore, puisque nous irons par deux jusqu'à l'Hiver.

Je cultive chaque jour le jardin des signes dans lequel tu déambules, gracieux, élancé comme toujours, et je m'y repose enfin, chaque soir, pour t'écouter au son de ma Lyre m'y chanter une chanson.

Muse. Mon Muse.


Citation:
Je t'ai piqué hier. Mais ne te méprends pas. Chaque aiguille qui te pique c'est à moi même que je l'inflige. Nous sommes à quai, Liefde. Prenons le temps de chercher en ville la pièce manquante à notre pacte. Il faut des ressources pour être heureux, n'est-ce pas?

Ce que je casse, je le répare. Ce soir je t'offre une bouteille de bordeaux et un coin de table en toute intimité. J'ai réservé une chambre d'auberge des plus confortables dans le cœur de la ville. Et elle possède un baquet.

Je t'Aime.


Citation:
Piqué, oui.
Aux heures des lendemains, des reculs, des nuits où malgré les mots, l’on s’est lové d’amour, il est tellement toujours plus facile d’asseoir les vérités personnelles que cela a quelque chose de désespérant autant que de désaltérant.
Piqué. Dans mon orgueil, dans ma ferveur, dans ma bêtise aussi…
Tu as raison, t’avoir déçu, t’avoir blessé, m’est insupportable ; te l’entendre me le dire si clairement est quelque chose que je ne veux pas écouter, capricieux, et auquel je me débats de justifications quand, de fait, je n’en n’ai aucune. Je ne veux jamais te faire mal et je suis à ce point désespéré de l’avoir fait, que tu t’en souviennes, que cela te soit resté, que j’y réagis de rage.

Je vis avec Colère depuis toujours, depuis les premières injustices auxquelles l’on m’a consacré, depuis les premières compréhensions que j’ai eues de ce qu’étaient les Hommes, les simples hommes au-delà des fonctions sociales que l’on leur donne en guise de vêtements.
Du jour où j’ai compris que je n’aurais pas l’ascendant aux carcans que l’on m’imposait, que la rébellion ne servait à rien, que je n’avais pas d’autres choix que d’attendre, j’avais à peine l’âge d’Antoine. J’ai muselé Colère, et nous avons grandi ensembles, à proportions égales pour ne jamais éveiller les soupçons si bien qu’aujourd’hui, pourtant parfaitement éduquée, endurante, quand elle tire sur la laisse, quand elle me brule les doigts d’une saccade inattendue, je trébuche au chemin. Elle court, à s'en percer les flancs, à tirer la langue, gueule pleine d'écume, et finit par me vomir quelques heures, quelques jours, quelques mois, quelques années plus tard, anesthésié, vide, étranger à toute chose.
J’ai eu peur ce jour-là. De moi, comme de toi. Que l’élan ne m’emporte, que tu disparaisses, que je ne retrouve pas le chemin de la maison, que tu me trouves trop laid pour encore m’embrasser.
Tu ne sauras jamais cette émotion qui m’a jailli aux veines quand tu es venu me chercher, quand tu m’as demandé si je pensais dormir à la maison. Colère freinée en pleine course a dérapé le long du chemin, s’en est ensanglanté les coussinets, stupéfaite d’être allée à ce point loin que tu avais pu douter un instant qu’elle rentrerait à la nuit, se coucher à tes pieds.
Sensible à tes moindres maux, à tes moindres caresses, tu es son Maitre, Faust. Tu la nourris parfois car je suis mal fait, orgueilleux, lâche, et que chaque fois que tu t’en aperçois, que cela te fait défaut, j’en souffre d’une agonie.
Mais, Orphée, tu l’apaises aussi, d’un geste, d’une note de musique, d’une main que tu tends au travers des brumes, d’un impératif que tu sèmes d’un souhait : "Viens."

Je viens, je viens Mon Amour, je recrache chacun des pépins de grenade, tends moi la main, toujours, même si je tâtonne à l’attraper, même si j’ai les tempes pleines des grognements de ce maudit molosse enchainé à mon âme. Tends-moi la main, à mes cheveux, à ma bouche, à mes doigts ; joue moi de la lyre, lis moi tes poèmes, il n’y a que toi qui sache faire cela.

Ce soir, nous épelons un M sur le chemin de l’Hiver.
Personne ne saurait m’empêcher de t’y retrouver.


Je t’Aime
Ton Muse.

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Citation:
16 Février



* Archibald

Citation:
Cher Alphonse,


J'vous prie de m'excuser, je fais un bien piètre ami : voila quinze jours que vous atendé que je vous réponde et je l'est toujours pas fai.
Nou voyagons, mais s'est pas une excuse puisque vou aussi et pourtant vous savé écrire.
En vré si j'ai tant tardé s'est parce que ma foi, je n'ai rien de palpitan a vou raconté.
Je sai que Jörgen vous a écri quand j'ai de nouvau eu une migraine car Faust m'a fait parvenir un nouvau remède qui ressamble aune possion de sorcière. Pour l'instan je regarde le flacon tout les soir et j'ose pas encore suivre la prescripsion de Faust. Surtout que il a dit que ça ren tout mou et sa endort et moi j'ai pas super envi de me sentir tou mou mai je le prendré surement si sa revien parce que s'été pas rigolo. J'en avé jamai eu avan.
Je voulé vou dire aussi merci pour le livre de conte, Jörgen m'en a lu quelque passage et s'était bien. Pas aussi bien que nos soirés contés, mais les istoires étai belles et moi j'aime bien les istoire des chevalié de la table ronde.
Bon, voila, vou savé tou ou presque de nos palpitante aventure du momen. S'es fou, on a rien a raconté aux copains quand on es heureux en fait.
Nou feson route vers Dijon pour vendre un bidule et revoir Opaline, qui me manque bocou depui qu'on s'est séparés. Ele ai en route ver le sud pour voir des ami mais ele va remonté à Dijon et nou avon convenu de nou y retrouvé. Apré je sai pa, peutetre qu'on voyagera avec ele, je coné pa du tout ses coin la. Vou conaissé vou ?

Narcisse grandi bien, il a du mal à marcher prè de moi quan je lui demande mai il sai resté couché à sa place sans bougé et venir quand je l'apele et il ne mange des trucs que si s'es moi qui lui done ou si sa vien de la main gauche des gens alor je trouve que s'es bien. Il chasse les premié papillon aussi, cet été il fera peutetre de la concurensse à Lug pour les grenouille si jamai il se croise.

Archibald

PS : Vou me manqué



* Faust

Citation:
Fanette ce midi semblait avoir bien des choses personnelles à te confier sans en avoir eu le temps ; à moins que tu ne me l'ordonnes d'un museau que l'on ne contredit pas, je vous laisse quelques instants et repasserai plus tardivement, avant minuit assurément.

Ton Amour


Citation:
Je n'ai rien à dire de spécial à Fanette. Me laisser avec une femme, vraiment... Cela se paiera...
Citation:















Citation:


Citation:




Citation:
17 Février


* Faust

Citation:
Je suis remonté sur le bateau. Je t'attends au Mess. Viens me baiser.



    Goutte de sang, ronde, échappe au balais et au seau d'eau du Mess, reliquat des ébullitions, des "Encore" que l'on a gémi jusqu'à moucheter le ventre et rincer le parquet de pourpre.
    Sur la table, un pot de miel reste ouvert.



Citation:




Citation:
19 Février



* Dôn

Citation:
Navel,


Je marche sur l’océan. Aux arêtes des vagues, je me suspends, funambule, et crève les embruns d’un ordre lorsque les vents se lèvent ; le silence ici est aquatique, étrange sensation de clartés et d’assourdissements. A la surface, il y a le perpétuel ressac qui passe la main aux quiétudes aériennes, l’auguste calme qui bruisse pourtant de vie ; l’aileron d’un dauphin crevant la surface, le cri lointain d’une mouette au filigrane d’une côte, le claquement de la voile lorsque le vent la contrarie d’une bourrasque. A l’en dessous que l’on fend, l’on sait le monde des amortis, celui où la seule la nature s’entend, où l’on ne répercute qu’une onde lointaine, coque couvrant d’un instant un troupeau d’aphones hippocampes à la façon d’un nuage filant.
Les yeux ne sont pas en reste ; vous le savez, la mer n’est pas bleue, ou du moins, ne l’est-elle que pour ceux qui n’ont jamais vécu à ses côtés.
La mer est grise, verte, noire, translucide, mouchetée de poissons, trouble d’écume, mousseuse même lorsqu’elle s’éparpille ou se contracte, mais elle n’est pas bleue.
Nos quelques haltes aux ports nous permettent de nous dégourdir les jambes, de trouver le moelleux d’un matelas que la houle ne berce pas et si le voyage est plaisant, il n’est pas encore une soirée terrienne où je m’endors sans y grogner de satisfaction.

Bretagne est quittée depuis semaine désormais. Si nous n’avons pas logé à Nantes, navire nous attendant à Saint-Brieux, votre mère nous a accompagnés à notre achat, restant jusqu’à ce que nous terminions les dernières réparations. Soyez fâchée, elle fut une hôte qui ne m’a laissé que de bons souvenirs et dont les détails entraperçus m’ont plu, autant que la parfaite façade qu’elle s’attache à offrir avec panache. Je comprends ce que vous n’aimez pas chez elle, Poudouvre est une mère minérale, sexuée, existant au-delà de ses enfants et ne s’en cachant pas, mais ne m’en veuillez pas de ne pas m’y heurter ; c’est là une aspérité que je partage avec elle, humain, à mes envies, à mes choix, aux entrelacs de mes obligations.
Je vous ai regretté là-bas. Vous me manquez toujours, de fait, lorsque nous prenons la route en groupe, et je songe souvent à cette après-midi passée près d’une rivière, tous deux, à dénicher les parfums parmi les couleurs, sur la route d’Orléans. Vous souvenez vous ? Si ce n’est pas le cas, pincez-vous jusqu’à ce que cela soit le cas, car je vous y confie un secret. Je vous revois, créature des falaises aux verdures des sous- bois, cheveux-fougères tranchés courts découvrant une nuque-granit, bouche concentrée en un trait de gouache ; vous étiez si jolie, sentiez si bon l’eau de citron, respiriez si attentivement aux mêmes échos que moi, que j’aurais voulu que vous soyez ma sœur.
Je déplore la situation à laquelle nous sommes réduits car aujourd’hui, si j’ai toujours eu la liberté de vous aimer tous deux, je doute de plus en plus que nous retrouvions route commune. Votre frère, récemment, a appris votre liaison d’avec Ansoald; nouvelle l’a fâché.


Nous passerons au printemps à Périgueux, mais n’y resterons que quelques semaines; Alexandrie, m’a promis votre frère. Voilà ce qui m’emmène loin de vous. Préludes à une plus grande aventure, nous naviguons de ports en ports, habituons nos pas, fatiguons nos bras aux cordages qu’il faut tendre ou rabattre, ajustons nos esprits aux mois nautiles qui se profilent.
Votre frère m’a tout donné. En donnant la main à mon passé, il m’a offert le présent, et aujourd’hui, me tend un avenir extraordinaire à ses côtés. Imaginez-vous les senteurs que je ramènerai de là-bas Navel ? Nous vous y ferons un nouveau parfum, un capiteux, un que l’on ne met qu’au nombril.

Je vous aime, présente, hardie et audacieuse, je vous aime lointaine, triste, jalouse, je vous aime riant, gloussant et minaudant, je vous aime sur le fil, danseuse, équilibriste, je vous aime, jusqu’à la colère. Ne préférez pas l’une à l’autre lorsqu’il s’agit de nous ; parlez-moi toutes puisque je vous aime d’une incompréhensible spontanéité, pour tout ce que vous êtes, et souvenez-vous, toujours, que je n’oublie pas l’ombre commune de l’arbre auquel, à la rareté de nos heures mêlées, l’on se pose flanc à flanc.


Prenez soin de vous, et des vôtres,


Enor.



* Faust


Citation:
Ta queue me manque.
Te toucher me manque.
Te sentir bander me manque.

Viens au moins m'embrasser.

Ton Amour


Citation:
Je veux la tienne
tout le temps
partout, je l'embrasserai
la caresserai de mes lèvres
la couronnerai de ma langue
tu sais que je suis fou de toi
que tu peux faire de moi ce que tu veux
que je suis à toi corps et âme
qu'il n'y a que toi
que j'ai renié mon dieu
que je me renierais pour toi
mon corps pour le tien
mon cœur damné pour lui
je t'ai attendu sans le savoir
quand tu viens, moitié qui manquait
tout me revient clairement
tu es là, endormi contre moi
et nous sommes un
t'aimer vaut toutes les déchirures
j'ai des mots insensés à te dire
tant ils ne voudront dire que la même chose
trop de sentiments, si peu de temps
je veux ici, et maintenant
puis après, ailleurs,
j'ai tellement de baisers à te donner
tellement d'amour à te faire
tellement besoin de toi
on ne va pas refaire le monde
mais l'on va refaire l'amour
S'enlacer sans jamais s'en lasser
tu te souviens quand l'on est tombés?
tu te souviens pourquoi c'était si fort?
Parce que je voyais en toi des choses
des choses que les autres ignoraient
pas un jour sans que je ne te déshabille mentalement
je garde tous nos baisers
toutes les heures où l'on ne faisait rien
les jours où tu me manquais
tu m'as même appris à aimer la banalité
je t'aime pour cela
parce que lorsque je me représente la beauté
la grandeur, l'intelligence, la stabilité
c'est à toi que je pense
parce que ton nom est le seul
le seul qui me fasse tressaillir
il m'est impossible de me passer de toi
même lorsque je te vois, tu me manques encore
consomme-moi
je nous attends
j'ai tenté d'être raisonnable
je n'ai pas aimé
ma vie n'est plus la même
depuis que j'ai un denier en poche
sentir ton désir pour moi en effleurant ton vêtement
c'est ça la vie qui me suffit
viens, prends-moi
car ce qui n'a pas été dit ou fait le jour
erre la nuit quelque part dans notre poitrine
viens, je suis là.

Citation:






















Citation:







Citation:





























































Citation:
20 Février



* Lucie
Citation:

Mier,


Je ne saurais nier qu’à l’heure de son achat, l’on a pu aisément nous confondre avec quelques enfants à leur jouet, et quel jouet !
Les premiers jours nous ont usé la paume des mains, citadins terriens aux découvertes plus grosses qu’eux, mais une fois que nous avons essuyé quelques embruns d’humilité, nous sommes devenus assez sages pour apprendre ces leçons que l’on n’entend bien qu’à la démonstration.
Chacun ici tache de soulager Montfort de ses fonctions capitaines et l’on s’échange la barre de quarts dès que la houle le permet ; c’est une étrange sensation que celle de sentir à ses doigts la puissance d’un bateau lancé aux flots, il faudra assurément que vous vous y essayiez. Voilà sans nul doute une impression tout à fait dense qui vous servirait, j’en suis certain, de sujet à vos défis picturaux.

Mon fils nous a rejoint ; le voir hissé à la balustre, cheveux aux vents, Petit d’Homme guettant la mer avec ce sérieux que n’ont que les vieux loups de mer est un bonheur de chaque instant.
Je le dois à Faust bien sûr, d’avoir accepté moussaillon à son bord quand c’est une vie déjà bien assez rigoureuse sans que l’on y mêle les plus jeunes, mais à vous aussi un peu, et à ma si parfaite filleule.
Il faut que vous sachiez, Mier, que Juliette a éclairé ma vie. N’allez pas lui en vouloir, à vous, je vous ai promis les souris, mais au sortir de Saint Front, l’esprit encore aux poisses des adieux, elle fut un discret miracle dont je n’aurai de cesse de vous remercier.
Embrassez la pour moi, Kostbaar stuk suiker*, et encouragez-la à peindre ; sa dernière œuvre ne me quitte jamais.
Parlez-moi d’elle, aussi, de vous et de Zolen, à qui, j’espère, vous donnerez mes amitiés.

Les quais d’Orléans seront notre prochaine étape, et il faudra probablement attendre mars pour nous voir revenir d’une halte à Périgueux.
Aurais-je le plaisir d’alors vous y croiser ?

Prenez soin de vous, et des vôtres.
Alphonse.




*Précieux morceau de sucre

Citation:





















Citation:
21 Février



* Archibald

Citation:

Archibald,


Je ne jauge pas votre amitié à la cadence des lignes que vous m‘envoyez ; prenez y votre temps, toujours, et si cela doit durer des semaines, et bien que cela dure ; vous savoir oisif de bonheur au point de négliger l’encrier ne sera en rien un reproche que je vous ferai.

Ne me remerciez pas pour le livre de contes. Jorgen m’a demandé que je lui en trouve un durant notre séjour, c’est donc de son unique fait si vos oreilles sont enchantées. Je les pensais pour Fyona ; aurais-je su qu’ils étaient pour vous que j’en aurais choisi de plus complets. Je tacherai de remédier à cela lors de notre prochaine étape en Breizh.

Faust vous l’a dit, il me traine aux veines depuis quelques temps une sensation que ma rencontre d’avec Juliette a assis de certitudes.
Un enfant, lui ai-je demandé, un enfant a-t-il accepté, et voilà déjà un mois que nous y nourrissons officiellement projet, jusqu’à lui avoir déjà choisi un nom….
Quelle idée absurde n’est-ce pas ? Quelle folie, quel égoïsme… A vous l’écrire, cela me saute aux yeux. Hier, sujet abordé, il a eu ces mots pour y asseoir sa détermination lorsque les difficultés ont été abordées. "C’est ton cadeau d’anniversaire".
J’ai trouvé cela d’une terrible beauté et à ce point douloureux que j’ai préféré y garder l’étincelle pour taire l’amertume… D’avoir vu Juliette en janvier a éveillé en moi des envies qui sont nées en même temps que nos premiers mots d’amour. Construire, bâtir, puisqu’il est ma famille, est-il si absurde de vouloir quelque chose de nous ? Car c’est bien là le problème… je ne veux pas d’un enfant à lui ou à moi, je veux un enfant de nous. Un dont nous ne saurons jamais qui en est le père, qui a semé le ventre.
Il a dit oui, pour moi, pour "mon anniversaire". N’est-ce pas un cadeau au-delà de ce qu’il convient d’offrir ? Moi qui suis si raisonnable, n’est-il pas temps de décliner ce présent avant qu’il ne soit trop tard, qu’il s’y zèbre jusqu’à la cicatrice?
Je veux qu’il aime cet enfant comme le sien, pas comme le mien… je veux aimer cet enfant comme le notre.
Je sais que vous appréciez les enfants sans pour autant y être favorable à votre couple, et ce bien que vous ayez accepté Fy à votre intimité. Vous me trouverez dur peut-être mais à votre cas, je vous y comprends. Jorgen est un enfant qui veut un enfant, cela n’a rien de raisonnable quand vous trouvez enfin votre équilibre, mais je n’ai plus quinze ans … Mon âge et mon fils savent ce que j’y engage, mais ai-je le droit d’y entrainer Faust malgré lui ?
Il craint de ne pas l’aimer, je crois, du moins, pas comme l’on le raconte, d’absolu à l’instant. Je ne suis pas rentré au détail, je lui ai dit que cela se passerait ainsi, sans même qu’il ne s’en rende compte mais je sais aussi qu’à certains, la rencontre ne suffit pas ; que les âmes s’apprivoisent avant de s’aimer n’a rien de déraisonnable après tout, mais comment l'y convaincre d'une normalité quand chacun décrit un coup de foudre lors d'une naissance …
Je sais que quel que soit le temps que cela lui prendra cela sera un père formidable ; je l’ai vu avec les enfants de Saint Front comme je le vois avec Antoine…
Suis-je fou, Archibald ? Fou de croire que nous pouvons y parvenir, que cela n’est qu’une évidence qui viendra en son temps…
Je n’arrive pas à me convaincre du contraire et je suis pourtant incapable d’y nourrir Nicolas…

Dijon et ses alentours me sont inconnus ; il vous faudra vous y faire des découvertes et me les narrer

J’ai hâte de vous voir lors d’une prochaine escale.
Faust m’a dit que vous seriez à Orléans certainement. Me le confirmez-vous ?
Vous revoir serait une si agréable surprise….


Prenez soin de vous, et des vôtres,


Alphonse.



* Kasia

Citation:
Alphonse,

Portez vous le masque, avec Nicolas ?

Kasia


Citation:
A certains vertiges, je tarde parfois à les enlever mais il n’en est pas un que je ne lui cède à la fin.
Lequel hésitez-vous donc à porter ?


Alphonse
Citation:






























Citation:




Citation:







Citation:
22 Février


* Dôn

Citation:
Enor,

Le banc des exclus n'aura su m'accueillir, calme et à vous lire. Je suis actuellement installée sur mon lit, celui je crois que vous avez peut-être effleuré d'un bref regard avant de trouver en mes tiroirs le portrait de notre mère à Nicolas et à moi. Eponine vous ressemble.C'est moi la plus fidèle à ses traits et Nicolas, par ses prunelles bouleverse la mémoire de l'enfant épanouie que j'étais avant qu'elle ne nous quitte à jamais. Vous, vous portez malgré vous le rôle qu'elle vous a laissé. Vous lui ressemblez par votre présence aimante à nos côtés. Oui, les miens aussi et vous pourrez le dire à mon frère, si vous êtes certain de ne pas hériter d'un vilain revers : Je vous aime comme je l'aime. Il pensera que ce n'est là qu'une nouvelle facétie, une pitrerie sortie d'un cervelet malade ou d'un cœur souffrant. Je l'aime mais je suis en colère car il ne me pardonnera jamais un acte qui pour moi était de protéger mon bébé, mon second né. J'en parlais hier avec une personne totalement étrangère à cette situation. Cet homme dont la gentillesse n'était pas le métier, m'a pourtant affirmé qu'il me fallait comprendre Faust et sa réaction. J'ai compris, si je ne l'avais pas compris jamais je n'aurais été la dernière à écrire, la première à faire un pas. Sans réponse que puis-je faire, Alphonse ? Dois-je le supplier à genoux ? Lui baiser les cuisses et les joues ? Lui cracher au visage que si je l'aime mal, je l'aime tout de même ? Je ne peux pas changer et cela vous le savez... C'est mon état qui aime s'allier à de diverses variations qui m'indisposent et avec lesquelles je ne sais composer.
Concernant Ansoald, je ne pense pas devoir me justifier mais à vous je peux bien le dire et l'écrire : Nous n'avons aucune liaison. Oh, vous vous doutez bien qu'il y a quelques semaines (mois?) de cela, nous avons échangé quelques baisers. Vous avez pu le constater par vous même, à mes lèvres perforées, tendresse n'avait su être livrée. Si mon frère se fâche de cela c'est parce que je lui vole bon ami ? Le monde entier devine les sentiments amoureux qu'Ansoald éprouve pour mon lui, si je ne peux les accepter, dois-je les respecter ? Je laisse à Nicolas l'admiration que cet homme lui porte, oui ! Je lui laisse l'admiration, la dévotion, l'adoration de cet homme ! Je ne prends que les miettes que cet autre veut bien m'offrir. Les miettes et la perdition elle même en ruine d'un être au cœur ravagé. Ne devinez-vous pas ce que je parviens à puiser chez lui ? Ne comprenez-vous pas ce qu'il peut m'apporter et ce que je peux en retour lui accorder ? A pauvre folle esseulée on offre guère la lune, je veux simplement le réconfort d'une essence similaire, d'un corps meurtri comme le mien. Vous comprenez n'est-ce pas ? Cela ne retire en rien l'amour que j'éprouve pour Faust ou même pour Lallie à qui j'ai fait - lors de mon dernier courrier, qui date je l'admet - la promesse qu'elle n'a pas tenue : Celle de venir, de revenir. Vous le savez, je jure et m'y tiens.

Mais j'ai nouveau souci plus difficile à gérer... Plus frais aussi. Mon courage ayant fuit en septembre dernier je n'avais su et vous le savez, annoncer à Isaure, le décès de mon aimé. Voilà chose faite et malheureusement guère réparée. J'aurais dû le lui avouer plus tôt, dès que je l'ai su, sans doute. Aujourd'hui sous le regard trop sombre de mes derniers nés j'attends tristement et avec un dépit certain, une réponse à la lettre infâme que j'ai accordé à mon amie. Je crois que Deirdre a deviné mes méfaits, vous ne pourriez en douter si vous l'aviez aussi face à vous. Ses yeux sont si noirs que même ses pupilles ne se devinent jamais. J'y retrouve le regard de son père, celui de Lallie aussi et parfois même le votre. Est-ce là votre force, à vous détenteurs des yeux au charbon, de nous sonder jusqu'à nous imposer le malaise ? Cette petite est redoutable et si je l'espérais seulement jolie, je crois qu'elle préfère l'impertinence des expressions et la force des effrontés à la beauté parée d'ornements. Je me demande si vous l'aimeriez... Mes fils ressemblent pour chacun d'entre eux au père qui leur est affilié mais elle... Elle me glace le sang et me fait peur. Tout est si obscur en sa petite personne, de sa voix éraillée à ses caprices coupés au couteau.

Je déplore la situation à laquelle nous sommes réduits aujourd’hui, pour reprendre vos mots. Je déplore mais ne doute pas. Nous nous retrouverons et j'aimerais qu'un jour vous m'en fassiez la promesse. Un jour au cours duquel vous pourrez croire aux retrouvailles d'une fratrie cabossée.
En attendant... Je me contente de vous aimer et de lire les ponctuations que nous avons un jour décidé ensemble de trier et éparpiller sur la table afin de les goûter une par une.

Dégustons encore,
Je vous aime d'un point final, accolé aux virgules.

Nombril

Citation:
















Citation:

24 Février


* Kasia

Citation:
Ce n'est plus un sujet.
Tout est fini.

Je suis finie. Je n'ai plus envie. Plus le courage
Vous me pleurerez, un peu ?
Je ne vous imagine pas pleurer.
Ne mentez pas pour me faire plaisir.

Kasia



* Faust
Citation:

Des siècles.
C’est là l’âge que je me sens si je n’avais pas vingt-sept ans.

Des siècles, et cette étrange sensation d’avoir vécu tant et tant que mes semblables ne me surprennent plus, que je me sens toujours d’un pas en arrière et jamais d’un avant, au confort des vues d’ensembles.
Je ne me sens pas sage, ni patient, mais résigné aux répétitions, aux schémas que j’ai vu tant de fois se réitérer d’absolutismes, me laissant incrédule de ces trop rares fractures qui dessinent le cours des choses d’une irrégularité.
Je suis né avec un costume et j’en ai changé, à chaque fois qu’il le fallait : Comptable, bordelier, secrétaire, intendant… J’ai écumé la penderie, tenue après tenue, années après années, et cela était confortable, facile. Je n’avais nul besoin d’être moi mais celui que l‘on attendait de moi.
Jusqu’à toi.

Toi.

Toi et j’ai dix ans, j’apprends le gout des étés de rivières, des rires de garçons.
Toi et j’ai douze ans, je rougis d’un mot que tu m’adresses, à en crever d’amour et de solitude.
Toi et j’ai quinze ans, je te saoule pour que tu me laisses t’embrasser.
Toi et j’ai seize ans, je débande comme un puceau à sa première nuit d’amour, émotions ravageant la tête comme l’érection.
Toi et j’ai dix-huit ans, je gonfle les poumons d’une première liberté
Toi et j’ai vingt ans, je choisis un prénom d’enfant.
Toi et j’ai vingt-cinq ans, je te rencontre alors que je te connais déjà.
Toi et j’ai vingt-sept ans, je lis l’avenir dans tes yeux, des rêves en grappes à ta bouche, libre d’être moi-même.

Toi.

Je n’ai plus d’âge, Faust, depuis que tu es là, alors, un pas devant, un pas derrière, qu’importe, puisque tu m’y tiens la main.


Jusqu'à l'Hiver,
Da garout a ran.

Ton Amour.




    A l'opportunité d'un quart libre, ventre au lit de cabine, Faust attend. Cuisses écartées, divin cul nul parfaitement offert, fiole d'huile abandonnée ayant savamment rempli son office. Peau nue au cratère lunaire, le ventre se soulève un peu, doucement, comme une houle impatiente de recevoir la visite d'un vaisseau peuplé de marins. Reins s'arquent tandis que la tête embrasse l'oreiller, envie-besoin solidement chevillée au corps... A l'attente de sa sentence.


    Entendez-vous, sirènes, le chant des beaux garçons ?
    Ils gémissent, ils feulent, ils étouffent leurs cris jusque dans l’oreiller.
    Entendez-vous, sirènes, le chant des beaux amants ?
    Il s’accorde et vrille, éclate et vitrifie le temps.



    Infortunées créatures ne savent pas le sang qui frappe, le cliquetis d’un ceinturon dans un silence des eaux calmes, ni la main qui s’aplatit au lit d’une promesse, à hauteur d’une épaule.
    Pauvres chimères aux magistrales renommées ne savent pas la sensation de l’huile, le frémissement d’une queue qui s’enfonce dans le con qui l’espère, ni la douce tempête que l’on conjugue aux draps.

    Ils seront cent marins à bénir les reins qui les quémandent, à varier les plaisirs, gouttes de sueur poissant les crins à l’atmosphère moite d’une chambre confinée et ils seront autant à tomber amoureux, à bénir la folie, à célébrer la tyrannique faim du port qui les amarre ; ils seront cent à fondre, à jouir, à convoiter, à prendre et à recommencer, et aucun, plus jamais, ne regrettera les sirènes d’Ouessant.




Citation:








Citation:































Citation:
25 Février


* Kasia

Citation:
Demoiselle,


Tout est un vaste mot et je vous devine l’âme trop grise pour que je vous fasse leçon de telles emphases ou que je m’attache au baume des rassurements tâtonnants.
Vous avez de la peine, et j’en suis désolé.
J’ignore tout de ce qui afflige tant et vous n’y dites rien, me condamnant sitôt l’appel lancé, à me faire taire d’un index au papier, aussi, vous dirais-je ceci : le chagrin, parfois, a besoin d’être longtemps mâché et ruminé avant de quitter le nœud de la gorge.
Prenez-y le temps qu’il vous faudra, l’on vous y attendra.

Je pleure peu, pour ne pas dire pas. A l'annonce, vous avez gâché un effet de surprise qui eut pu m’attendrir, désormais, vous m’y trouverez encore moins, aussi, repoussez donc la fin. En l’état, je la jugerai convenue.


Alphonse.
Citation:














Citation:
26 Février



    Sur la table du mess, Tours délaissée d’une mauvaise nouvelle, l’un des livres emmenés par Faust est resté ouvert.

    Si l’oreille a échappé au fumet piqué de l’oignon, les cloques laissées par les cordages aux paumes blondes n’auront pas cette chance.
    Tranches pelées chacune de la fine pellicule qui leurs sert d’interstice ont été agglomérées à un linge et le capitaine forcé à tendre les mains pour se les faire bander avec.
    Paire de gants accompagne le tout ; Tabouret l’a décidé : il est désormais interdit à tout matelot de tirer une corde sans d’abord les mettre.



* Jorgen

Citation:
Vous me manquez.

J.

Citation:





Citation:


27 Février


* Archibald

Citation:
Alphonse,


Avé vou la moindre idé de quan a peu prè vou alé arrivé ?
L'atente ronge les ner de tou le monde et surtou ceu de Jorgen qui désire bocou vou revoir mai que Faust arive a faire chié meme en étan absen. Savié vou qu'il a interdi à Oricle de parlé à Jörgen ? Vou imaginé bien comen j'ai récupéré Jorgen apré cette échange.
J'ai meme plu envie de le voir, je sui tro en colère ce matin. S'est vou que j'aten. Que tou le monde aten en fait. Quel efé sa fait d'etre un genre de messie ?
A tré vite.

Archi

PS : Oricle a l'air vrément gentit, en plus.


Citation:
Alphonse,

Ne lui dite pa. Vou savé comme moi que ma colere retombera comme un souflé des qu'il aura posé le pied sur le quai.
A tré vite.
Archibald


Citation:
Archibald,


Aucune, malheureusement.
Les crues printanières rendent violentes les manœuvres du bateau et nous peinons à avancer sereinement. Faust se débat comme un diable mais nos peu de connaissances au sujet font de nous de piètres seconds ; il s’épuise à la tache sans que nous n‘avancions.
Nous visons prioritairement Chinon, pour au moins lui offrir quelques nuits pleines

A regret mon ami, peut-être ne devriez-vous pas nous attendre et poursuivre votre route.
Vous le dites bien : être soumis à l’aléatoire retard de ceux qui se sont annoncés ne fait qu’exciter des nerfs qu’Oricle, d’une confession, a qui plus est, froissés. Ici, le retard pris et les très mauvaises conditions auxquelles nous sommes soumis les aiguisent tout autant ; je ne suis pas certain qu’il advienne quoique ce soit de bon d’une telle addition.
D’autant que je risque de vous fâcher aussi, mais je comprends sa démarche : vous avez vu Jorgen changer ces dernières semaines, mais ce n’est pas notre cas et les souvenirs qu’il nous a laissé sont de ceux qui ont précipité notre départ. Vouloir laisser son nouveau valet en dehors de tout cela a quelque chose de compréhensible.

Si l’attente vous semble trop longue, partez devant. Périgueux fera un bon point de ralliement à un printemps qui n’est plus si lointain.


Vous me manquez,
Prenez soin de vous et des vôtres.

Alphonse


Citation:
Cher Alphonse,


Je sai bien que Faust ne fai que se protégé, a sa manière, et il es normal qu'un homme demande a sa domestisité de se tenir éloigné des gens qu'il n'apréci pa. S'est plus l'indiscréssion d'Oricle qui a fé débordé le vase. Il seré parti san rien dire tou auré été différen, enfin je supose.

Je vou ai di que Jorgen avai changé, Alphonse et s'est vrai, mai je doute que vou le voyé ainsi, vou. Parce que ses changemen son de l'ordre de l'intime et si Jorgen essaie de les apliqué au reste du monde, il n'y arive absolumen pas lorsqu'il es question de Faust.
Jörgen - comme Faust, mais pas tou a fai pareil, je saurai pa précisé mieu - n'es absolumen pas maitre de ses émotion. A vivre avec lui, je m'y sui fai, et je le vi comme un andicape. S'il été aveugle, je lui décriré se que je voi, ou trouvé le chose dans les chambre d'auberge ou le nombre de marche des escalié. S'il lui manqué une jambe je lui feré faire la plu joli béquille ou un siège a roulette et je demanderé à Opale de lui aprendre le croché pour qu'il puisse s'ocupé. Elas, son andicape es dan sa tête et si moi je le coné et je sai vivre avec, je crain que pour le reste, sa n'es pa bocou changé. Il fai de efor, il essaie d'accepté ses émotion au lieu de luté avec et s'es déja un pa mai persone ne peu voir sa, sauf a vivre avec.
Entre nou l'équilibre s'es fé, enfin. Sa n'a pas été san heur, vou m'y avé assé souven prété l'épaule et m'avé aporté bien des solution l'air de rien. J'ai cessé de m'écrasé devan l'opressante émotivité de Jorgen et nou y avon gagné la stabilité et un lien parfé.
Depui que nou some a Orléans, j'ai pu en éprouvé la solidité et ma foi, nou résiston, même si cela nou coute a tou les deux bocou plus d'énergie que au cotidien. Quelque par, je doi remercié Faust pour sela, je supose.
Et... bref, je m'étale encore. Tou sa pour dire que je ne sai pa quoi faire, et que sa comence a me pesé à moi d'etre écartelé entre les besoin et le bien etre de chacun, et que s'est vrémen dur.

Nou alon resté à Orléans plusieur jour encore, sa me permettra d'étudié encore un peu et au autre de se reposé. Nou repartiron dimanche, si jamai vou arivé à Orléans ce jour la faite moi signe afin que Jorgen puisse resté tranquilemen a l'auberge et ne pas risqué de croisé Faust. Nou auron ainsi au moin une soiré pour bavardé avant de nou quité. Je croi de moin en moin que je pouré alé a Alexandrie avec vous, car je ne le laisseré pa vou savé ? Depui quelque jour j'ai l'impression de voir a nouvau mes reve volé en écla et sa comence a être pesan.

J'ose meme pa relire se que j'ai écri je croi que je n'ai fai que larmoyé Alphonse, je suis désolé.
Voulé vou me raconté la vie a bor ? Comen se déroule vou journé ? Qui voyage avec vou ? Et surtou, commen s'entende Antoine et Faust ? Le jour ou il se moque tou les deu de vou ouvertemen sa sera gagné pour vou je pense. Raconté moi les rires et les histoire du bord, les victoire et les déconvenu, les anequedote rigolote de votre voyage.

Fy a adopté un écureuye blessé. J'ai eu tré peur que Narcisse le mange, mai en fait il on l'air de s'ignoré pour le momen. Il fau dire que la bestiole es pa au mieu et elle grouille de puce je supose. Je laisse Jorgen réglé sa avec la petite. Ele l'a nomé "Saca", et je n'ose pa demandé pourquoi. Je prie juste pour que narcisse ne soi pas infesté.
Il est prometteur ce chien, il adore courir apré des bestioles. J'ai parfoi du mal à le tenir, j'ai peur qu'il se blesse, il ne maitrise pa encore ses pates. Mai il es tré drole.

A biento, Alphonse.

Archi

Citation:











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Citation:

















Citation:
























Citation:

28 Février



* Archibald
Citation:

Archibald,



S’il est une chose que nous savons, Faust, comme moi, et que nous n’avons jamais envisagé à d’autres angles, c’est que vous ne ferez jamais ce voyage sans Jorgen.
Nous aurions pu nous en contenter, mais il n’a pas été pas un jour où nous n’avons pas songé à l’impossible. Nous en parlerons à une prochaine tablée ; les rêves se nourrissent à plusieurs et vous savez l’appétit de Faust légendaire.
Dimanche nous serons là.


Alphonse
Citation:











_________________
Alphonse_tabouret

Mars

Première quinzaine




Citation:
1er Mars


* Archibald
Citation:

Alphonse,

J'ai hâte.

Archi



* Jorgen

Citation:
Alphonse, Parrain,

Je ne sais pas vraiment par où commencer cette nouvelle lettre. Je vais essayer de vous parler clairement. Comme on le faisait, enfin c'est le mauvais mot, j'ai choisi le mauvais mot, en tout cas, sincèrement. Les lettres en toute sincérité.
Moi nu. Enfin pas vraiment. Bon. Vous m'avez compris. Bref, je m'éparpille.

Je sais que.. J'appréhende.
J'ai échangé avec Emrik, et comme il voyage avec vous pour le moment, je suppose que vous serez également là dimanche, vous comme votre amant.

Je lui en ai voulu - à Faust -, à vous également, mais j'étais trop touché pour voir que vous aviez raison et que vous essayiez simplement de nous aider, c'était facile de vous en vouloir, et j'ai choisi la facilité. Nous sommes tous les quatre touchés par cette histoire. Et probablement, Archibald et vous plus que Faust et moi-même. Vous vous retrouvez dans une sale situation, dans un entre-deux, coupé de votre ami en plus.
Et je tiens à m'en excuser. Sincèrement. Je sais que mes excuses n'ont aucunes valeurs à vos yeux, du moins c'était le cas à Périgueux, mais je tiens vraiment à m'excuser.
J'ai été, je suis égoïste.

Si vous êtes bien là dimanche avec Emrik, j'en serais heureux. Archibald est impatient de vous voir. Vous lui manquez. Mais je suppose qu'il vous l'a déjà dit.

D'ailleurs, si il n'est au courant ni par vous, ni par Faust, pourriez vous, s'il vous plaît, garder le silence sur la venue d'Emrik, il voulait le voir lui aussi, et j'espère pouvoir lui en faire la surprise.

Je... J'appréhende de vous voir également. Non pas que je ne le veuille pas, au contraire. J'aimerais vraiment, mais ça me semble compliqué.
Et bêtement, je me demande " Le voulez vous, vous ? ".

J'essaye de changer. Ou plutôt de m'améliorer. Pas vivre de paix et d'amour comme j'ai eu la débile idée. Mais.. Archibald et Opaline m'ont aidé. M'aident.
Et pour lui, pour moi, pour notre famille, je dois grandir, écouter, prendre mes responsabilités, devenir-être un adulte.
J'ai reprit du poids aussi.

Vous me manquez.
Mais si vous êtes heureux, vraiment heureux, alors je le suis pour vous.
Et je veux votre bonheur.

Jörgen.


Citation:

Jorgen,


Ce n’est pas votre ressentiment envers moi qui a assis les convictions que je nourris à votre égard.
Je les ai déracinées, longtemps, patiemment, cherchant à repousser l’inéluctable, ce que d’autres avant vous m’avaient enseigné, j’y ai nourri un temps de l’espoir et c’est probablement cela aujourd’hui qui me fait cultiver la distance : Les certitudes ont pris en racines comme en verticalités, ont fleuri, et certaines même esquissent les prémices d’un fruit.

Vous faites des efforts. Je devine, quand vous en parlez, car ce n’est pas la première fois que vous en faites, toute la difficulté de l’entreprise et cela m’est finalement encore plus douloureux que nos antagonismes.
Savez-vous comment l’on se sent quand l’on sait quelqu’un souffrir d’efforts pour être jugé appréciable ?
Mal, et, votre courrier me le confirme : ce que m’offrira Orléans, c’est un garçon en peine et cela m'affecte déjà.
Nous avons espéré une fin qui n’arrivera jamais ; j’ai cessé de m‘y nourrir de regrets, d’y piétiner. Ce que j’envisage désormais autour de nous quatre ne l’est qu’éclairé d’une réalité : Puisque rien ne sera plus comme avant, alors tirons en au moins le meilleur.

J’ignore si je veux vous voir.
Vous êtes de vos propres mots, fébrile à mon approche, de ceux d’Archibald très affecté par l’attitude d’Oricle à votre égard… J’espère que vous comprenez à quel point tout cela sonne comme une redite à mes tempes. J’aborde Orléans avec moi aussi une appréhension désormais, celle des déjà-vus, et n’ai aucune solution à y proposer, aucun mot d’ordre, pas la moindre ligne de conduite à envisager.
De parrain, je n’ai que le nom devant un Dieu que j’ai su respecter sans jamais l’aimer et que vous-même, ne célébrez pas plus que cela. Il est temps, je crois, de dénouer ce dernier lien d’Avant, ce rappel permanent d’une époque qu’il faut savoir enterrer pour en espérer de nouvelles.
Je n’ai jamais compris ce que vous attendiez de moi à ce titre, vous ne l’avez jamais vraiment su vous-même, ou du moins, ne l’avez jamais clairement formulé. En tous les cas, je sais que je ne vous y satisferai jamais car vous y demandez une relation que je ne suis pas en mesure de vous offrir ; l’ai-je seulement un jour été ?
Vous trouverez quelqu’un de plus à même de vous comprendre, de vous soutenir, je n’en doute pas, quelqu’un dont l’arrivée proche ne vous tordra pas le ventre d’une angoisse mais d’une joie.

J’ai longtemps hésité à vous écrire ce courrier. J’imagine qu’il vous bouleversera, que vous serez peiné peut être jusqu’aux larmes, ou peut-être suis-je d’une prétention sans nom et que vous vous en moquerez.
Peut-être estimerez-vous que cela est une fracture de trop et que vous y rechuterez aux mélancolies, ou peut –être comprendrez-vous qu’il n’y a là aucune cruauté à mes propos, mais une honnêteté nécessaire, motivée autant à votre attention qu’à la mienne.
Il aurait peut-être été plus élégant de vous dire tout cela en face, plus chaleureux probablement ; vous y auriez perçu une empathie à la situation telle que chacun la vit, mais je ne voulais pas que vous pensiez qu’Orléans en étape commune, puisse être le moteur de ma décision, comme je ne voulais pas sitôt revu, vous accabler d’une longue discussion de ce type. J’aimerais que ces quelques jours où nous nous croiserons soient pour chacun un bon souvenir.

Je suis heureux, soyez le aussi.

Dimanche à Orléans,
Prenez soin de vous et des vôtres,

Alphonse.


Citation:
Alphonse,

Je sais que ce n'est pas les ressentiments, mais les actes. Je sais que vous avez cru, perdu espoir, été déçu et la distance à présent cultivée vous protège. Je le comprend aussi.

Mais à vous lire, j'ai l'impression que vous n'avez pas entièrement comprit la totalité de ma lettre. Parce que là où vous dites que je souffre de mes efforts, ça n'est guère le cas. Je me sens mieux, réellement mieux. La prise de poids n'est pas le résultat de gavages mais de repas appréciés avec ceux que j'aime.

J'ai été en peine d'apprendre au dernier moment que l'on vous rejoignait ici, quand nous vous croyions en ville samedi dernier, pourtant, de peine, à présent je n'en ressent plus. Ni même d'angoisse.
J'appréhende un peu, moins. J'avais besoin d'écrire, ce fut libérateur.
Je ne souffre pas, du moins plus. Certes, j'ai été affecté par l'attitude d'Oricle, parce que, avant que l'on sache qui nous étions respectivement, il semblait être un jeune homme marrant, et j'ai été blessé de la manière dont il a annoncé la chose. Rien de plus. J'ai même baisé ce soir là.

Je suis désolé que par ma faute vous veniez avec appréhension, et je resterais le temps de dimanche à la taverne nommée "Couic", ainsi, je ne viendrais pas au devant de vous. Vous aurez le choix, si vous le désirez ou non et qu'importe le choix qui sera fait, je le comprendrais et ne le prendrais pas mal.

Je fais des efforts oui. Mais mes efforts m'aident à me sentir mieux. Avec les autres, mais avec moi même. Et je me sens bien mieux, qu'il y a trois mois. Epanoui est le mot qui me vient à l'esprit.

Pour ce qui est du lien qui est "d'Avant", je respecte votre décision. Si vous n'en voulez plus, alors, il est probablement temps de nous en défaire avant qu'il ne deviennent boulet à un de nos quatre pieds.
J'étais satisfait et ne désire aucune personne dans ce rôle là dans le futur.

Vos mots me touchent, c'est certain.
Mais de rechute il n'y aura pas. Si je rechutais, mes efforts seraient vains et ce ne sera pas le cas.
J'aurais préféré le face à face, mais je comprend votre décision et votre manière de faire les choses.

A dimanche peut-être.

Jörgen.


Citation:

Jorgen,



" je resterais le temps de dimanche à la taverne nommée "Couic", ainsi, je ne viendrais pas au devant de vous. Vous aurez le choix, si vous le désirez ou non et qu'importe le choix qui sera fait, je le comprendrais et ne le prendrais pas mal. "
Non, vous ne comprendrez pas, vous me le promettez de ces quelques mots; si j'ai mal lu votre lettre, je vous y retourne le manque de soin à la mienne.

Cette façon systématique de vous exclure en guise d’acquiescement mature est lassant, et sous couvert de bons sentiments, vous me déposez à un rôle que je ne vous ai jamais demandé : celui décidant de votre présence à la table.
Quand vous ai je demandé d'aller seul, misérable et malheureux attendre que je daigne vous voir, vous privant ainsi de vous asseoir où bon vous semble?

Vous vous sentez mieux, dites vous ?
Prouvez-le. Cessez les enfantillages de ce genre.

A dimanche, peut-être.

Alphonse

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03 Mars



* Opaline

    *Glisse du vélin un rameau d'olivier formé de 6 feuilles vertes allongées et de quatre petites olives noires tricoté main.*

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Alphonse,

J'espère que vous allez bien et que votre voyage se passe au mieux.

Il faudra me dire votre date anniversaire et celle de Faust. Je serais ravie de vous offrir un cadeau particulier ce jour là.

Vous devez vous demander pourquoi un rameau d'olivier ? Parce que je vous écrit de la Provence, de Arles précisément, et que j'ai pu revoir un ami qui ne boit pratiquement que de son olivette. Un alcool qu'il fabrique lui même a partir d'olives. C'est donc un peu du sud que je vous offre là.

Il y fait bon et l'impression que le printemps est quasiment là donne envie de sortir et profiter du soleil plutôt que s'enfermer dans une taverne du moins en journée. La nature se teinte de pastels douces et belles qui promettent mille couleurs pour cet été. Mais la fraicheur du soir, m'incline a retrouver la chaleur d'un feu de cheminée et de me poser autour d'une table pour profiter d'histoires vécus ou pas, contées pour mon plus grand plaisir.

Quand a mes défauts ils sont bien trop nombreux pour en faire la liste mais je n'ai pas l'intention de changer pour autant. Je m'aime comme je suis... et surtout sans moustache ! Peu importe ce que les autres disent de moi.

Mon frère n'aura pas compenser le vide des séparations vu qu'il a trouvé le moyen de voyager en décaler. Enlevant sa douce pour un détour en amoureux. C'est là qu'il m'est précieux ce gout des autres car il me distrait des vides laissés par ceux qui me manquent.

Si la plupart des villes sont désertes, Toulouse me permit de retrouver un gamin que je connais depuis plus d'un an. Il nous aura suivi jusqu'a Nimes. J'ai aussi acheté un appartement pour déposer quelques bricoles et une partie de mes écus et de ceux de Richard et Minnie.

Carcassonne est toujours magnifique mais déserte.

Montpellier fut a la hauteur de sa réputation ou comment avoir l'impression de n'être qu'un morceau de chaire fraiche au milieu d'affamés. Heureusement nous n'y sommes restés que deux journées. J'ai profité pour acheter un appartement et laisser la plupart de mes écus. Je ne comprendrais jamais pourquoi je gagne toujours autant d'écus pendant que je voyage alors que chez moi c'est tout juste si je gagne de quoi manger.

Nimes est très agréable et l'accueil de la mairesse et sa tavernière très haut en couleur. Si vous avez l'occasion d'y passer. N’hésitez pas a venir déguster la sangria d'Herminna. C'est un régal. J'en ramène d'ailleurs un tonneau. J'ai retrouvé aussi un vieil ami qui habitait Castillon avant. Cela m'a fait grand plaisir de le revoir et discuter un peu avec lui.

Et là Arles et ses arènes en attendant que mon frère et Jeanne arrivent a Nimes. J'en profite pour rendre visite a une connaissance qui a été blessé par un brigand et qui est bloqué ici pour encore quelques semaines.

La première partie de ce voyage est bientôt terminée et d'ici quelques jours je vais entamer la seconde qui me mènera jusqu’à Dijon.
J'ai hâte de découvrir les autres surprises et rencontres que ce voyage me réserve. Je me sens comme une enfant face a un cadeau surprise qui doit attendre pour l'ouvrir.

Au fait a propos du petit cochon, j'espère que je n'ai pas semé la discorde entre vous et Faust. Il semblait très étonné de ce présent. Je lui ai donc dit que c’était une commande de votre part pour lui.

Prenez soin de vous Alphonse et de vos compagnons de voyage.
Amicalement,
Opale


* Faust

    Sur le lit de l’auberge, bouquet aux tiges enlacées d’une fine tresse d’herbes sèches attache à l’une de ses extrémités un petit jeton de bois et quelques mots.

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"Je veux les effeuiller sur toi "


Vous avez offert à L_aconit 1 bouquet de passeroses .

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06 Mars



* Kasia
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Vous aviez raison ! En voilà preuve.
Quelle plaie, que ces gens qui ont raison.
Et les drames sont toujours convenus.

Je te déteste d'avoir eu raison, Alphonse.

Kasia


* Faust

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Alphonse, je suis fatigué ce soir. Ma soeur m'a écrit que mon père serait vivant et lui aurait envoyé une lettre. Je n'y crois pas. J'ai la tête lourde. Je vais me coucher.

Je t'aime.

F


    A la tête lourde est venue la fraicheur d’un baiser de mars.
    Cuillères ce soir s’emboitent d’un sommeil que l’on laisse filer ; paire contre père, certitude contre solitude.
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07 Mars



* Dôn


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Navel


Je ne parle pas de vous à votre frère. Parfois, votre nom ressort à la conversation et je me surprends à regarder ce qui se lit sur son visage à l’inattendu de votre évocation, mais la blessure y est toujours trop mouvante pour que j’en perce le sens précis d’une justesse. A ses sensibilités, il ne sert à rien de le brusquer et vous y êtes une tempête.
Votre frère lorsqu’il est fracturé, est, je crois, de ceux que l’on ne retrouve que d’un concours de circonstances. Il s’agit d’un instant infime où le hasard met en présence, où l’alchimie naturelle s’exprime au-delà du conflit, une seconde qui, au filet d’un trop vite, ou d’un trop tard, se délite et tache fatalement la main qui essaye de l’attraper.
Ne brusquez pas votre frère, Navel, les révélations de ce genre sont rares mais les naufrages, légions. Même lointaine, n’abandonnez pas : il a tant de cœur qu’il se retourne souvent et je gage que s’il n’en dit rien, il pense souvent à vous. A l’heure, il découvre le bienfait des premiers égoïsmes, des premières exaltations d’Homme, celles que l’on assume jusqu’à sortir du jardin de la maison; ce n’est plus un garçon que vous retrouverez quand nous rentrerons, mais un homme, assurément, bâti par l’horizon et les chemins d’écumes.

Votre confiance à la confidence me touche et je vous en remercie d’y avoir pris le temps des éclaircissements. Vous y trouverez alors, la même sincérité à mes mots.
Je comprends ce que vous trouvez à Ansoald ; il a un charme certain, une assurance écorchée qui interpelle, mais c’est un garçon sans mémoire, c’est un rêveur qui n’aspire qu’à son monde, ses règles et ses impulsions. Il aime l’idée d’aimer, celle d’être aimé aussi, celle d’être quelqu’un de libre, et d’entier… Il aime les idées, oui, et mais les abime ou les délaisse lorsqu’elles se condensent de réalités ; l’ailleurs, l’inaccessible, le rêve vaut toujours mieux et quoi qu’il fasse, seul compte ce qu’il n’a pas fait.
Si vous devez vous y jeter, faites-le en toute connaissance de cause. Je ne vous y jugerai pas, jamais ; je vous gourmanderai probablement, et vous m’y donnerez raison, un peu, puisque partager la même couche qu’un membre de sa famille vous a déjà troublé l’âme d’une aigreur, mais à la vérité, je ne m’y attarderai pas. J’ai quelques jalousies, moi aussi à votre égard, et j’estime notre temps commun trop rare et trop précieux pour le consacrer à un autre. Surtout lui.


Vous avez eu du courage, infiniment d’affronter Isaure d’une vérité
Elle sera en colère, assurément, et si elle vous pardonne, elle n’oubliera pas. Il faudra l’accepter, comprendre jusqu’à ce qu’elle vous comprenne. Vous avez été insensée d’agir ainsi, et si j’entends vos raisons, les ressens même, vous y avez eu tort, vous le savez mieux que moi.
Avez-vous eu retour depuis ?

Sachez que votre honnêteté m’a inspiré.
J’ai signifié il y a poignée de jours à Jorgen la fin de mon parrainage à son encontre. Voilà longtemps que j’en touchais l’idée, que j’en expérimentais les conséquences, et si proche de le revoir lors d’une étape orléanaise, me suis attablé aux sincérités.
J’en suis déçu, à la sensation de l'échec, même si je suis certain qu’avec le temps, nous y serons tous deux soulagés. Je suis lent à mes affections, mes implications et ce lien forçait une proximité dont ni lui, ni moi n’avions envisagé les incompatibilités.
A la fin de l’’année dernière à la faveur d’une énième dispute qui l’amenait à s’isoler dans une taverne, je lui demandais ce qu’il ferait à ma place, s’il rencontrait quelqu’un comme lui, d’aussi sensible, d’aussi difficile, et il me répondait qu’il prendrait le temps de l’écouter, de le comprendre, de l’aider. J’en suis resté saisi. Cela faisait plus d’une heure que j’étais avec lui à tacher de lui expliquer ce qui lui était reproché, des mois que semaine après semaine, je m’échinais à rassembler les éclats qu’il plantait au paysage pour l’aider à y construire ses guérisons, et je m’y suis heurté jusqu’au recul ; moi qui suis si avare de moi-même, j’avais eu l’impression de m’investir plus que pour tout autre auprès de lui et je découvrais qu’il se sentait tout de même délaissé, incompris , rejeté … Et c’est cela précisément qui m’est apparu : nous faisions tous les deux des efforts qui ne satisferaient jamais ni l’un, ni l’autre.
Jorgen, comme nous tous, a besoin de gens qui l’aiment au-delà de toutes différences, pour ce qu’il est tout simplement. Je ne suis, à regret, pas de ceux-là, pas plus, finalement, qu’il ne l’est à mon cas.


Embrassez Deirdre pour moi. Souvenez-vous à quel point vous vouliez une fille, à quel point vous l’avez attendue longtemps et ne manquez pas ce rendez-vous. Comme sa mère, je lui devine un caractère de falaise. Apprivoisez-la. Apprenez les différents chants d'oiseaux et sifflez-les-lui ; quand le vent soufflera désormais, dites-lui d’où il vient, de quoi il se charge, parlez lui, et quand elle vous regarde si gravement, souriez-lui.
Les enfants, à défaut de savoir par eux même, font ce que nous faisons. C’est à force de vous voir l’air si grave qu’elle vous adresse le même ton, Don.
Apprenez-lui à sourire pour mon retour, voulez-vous ?

Nous avons quitté Orléans hier, et visons Périgueux au printemps.
Donnez-moi rendez-vous.

Je vous aime, sans interrogation

Enor



* Faust

Citation:
Je t’ai cherché longtemps, sans même le savoir, aux leurres d’autres bras, d’autres temps, d’autres vies. Elles furent ce qu’elles furent et je n’y regrette rien, pas la moindre cicatrice, pas la moindre humiliation. Là il est vrai, je marche de guingois, quelques fractures mal ressoudées me gravellent l’âme, mon sourire poli tombe parfois d’une aspérité rêche jusqu’à l’écorchure… Et toi tu m’aimes. De travers, rugueux, abîmé, tu m’aimes ; mieux même, tu me trouves beau .

Il y a un an, dans une chambre parisienne, rentrant d’une soirée marchande, je te trouvais roulé dans mon lit, nu, immaculé, et nous célébrions nos premières promesses païennes, nos premiers serments mâles. Aujourd’hui, Mars nouveau à la bouche, nous nous levons, teintures jusqu’aux cheveux, sang versé à l’épaule, dos zébré, poison craché, mains abimées, feuilles de pêchers tressées à nos têtes en couronnes de lauriers, parfaits, glorieux.
Miroir me le chante, Faust ; dans mes yeux, je te jure y voir un peu de bleu.

J’ai aimé avant toi mais jamais comme toi.


Ton Amour


Citation:
































Citation:













Citation:
09 Mars



*Faust

Citation:

Je t'attendais. Bien sûr que je t'attendais. Je ne le savais pas non plus. Comme on passe devant un banc tous les jours sans savoir que ce sera le point exact d'un rendez-vous décisif. L'univers a comploté sans nous pour mettre en sa marche le précis moment-instant-endroit où il fallait se trouver. Comme cela.

Qu'ils sont beaux ces autres, je les connais, je les ai aimé aussi. Leurs langues, leurs longs cheveux, leurs mots . Mais aucun à mon oreille n'a sonné aussi juste. Tes mots sont des cordes à ma Lyre. Ta langue le langage de ma naissance.
Il faut célébrer de boiter du même pas, de découvrir sous nos chemises les mêmes bleus, Alphonse tu le sais; nous sommes tous le monstre de quelqu'un d'Autre.

Je t'aime, en long et en large, écailleux, d'occasion, dans ton jus, je t'aime. Mieux même, je te trouve foutrement beau. Comme cela.

Il y a un an c'était hier. Aujourd'hui c'est un peu demain. Teintures mélangées. Sang croisé. Dos souvenir. Poison à-bolir, mains de marins, pêches en devenir. Parfaits. Glorieux. Je t'ai donné le bleu de mes yeux.

Avant toi j'ai aimé, mais comme toi jamais. Jamais comme cela.

Ton Amour
Citation:
















Citation:
12 Mars



* Faust

Citation:
Argo
Amphytrion
Pan
Pâris
Philémon
Echo
Ganyméde
Oreste
Helios
Mercure
Citation:













Citation:
13 Mars



* Archibald

    Mot glissé à l'attention d'Archibald dans un autre pli que le sien


Citation:
Archibald,

Les grands rêves font peur toujours mais s’ils étaient sans enjeu, sans périple, sans efforts pour y découvrir nos ressources, ils ne seraient que de banales actions du quotidien.
Naviguer sera difficile, ne vous leurrez pas, éreintant probablement, et vous y maudirez le vent, le sel et les vagues plus d’une fois, mais pour quel spectacle!
Je la vois déjà, la côte d’Alexandrie, bordée de bleu, tranchée d’un ciel limpide, couronnée de soleil, et nous, au milieu, au seul endroit où l’on embrasse une perspective convenablement : épinglé à l’horizon même.
Car vous ne dirigez pas un équipage, Archibald, vous serez entouré d’amis, et tous, je le gage, auront à cœur de vous aider à aller plus loin encore.
Et puis, allons, vous avez épousé Jorgen. Que sont quatre rameurs à côté de cela ?

Alphonse.



* Jeannine

Citation:
Alphonse,

Peut-être écrivez-vous régulièrement à Lucie mais j'ai envie qu'en ce moment, elle soit ensevelie sous les courriers. Même si elle n'y répond pas, j'aimerais qu'elle se sente entourée. Je sais qu'elle se sent souvent seule et ce doit être encore pire en ce moment. Je ne sais si vous êtes au courant mais personne n'a de nouvelles d'Arry. Je crois que la seule chose qui la maintient encore dans la réalité c'est Juliette.
Je sais par expérience que rien de ce qu'on peut entendre ou lire dans ces moments là ne peut réconforter ni même faire revenir à la raison. Mais il me semble que de voir que l'on a des amis qui tiennent à nous peut tout de même nous aider. Ecrivez-lui, demandez à Nicolas de le faire aussi, s'il vous plait.

Jeannine


Citation:
Jeannine,

Votre mot fut heureux ; sans vous au rôle de la puce, je ne me serais pas inquiété de son silence, la jugeant trop occupée pour songer à me répondre.
Votre affection pour elle est une belle chose dont je vous remercie.

Que Dieu vous garde,
Alphonse Tabouret



* Lucie


Citation:
Mier,


Le vent dit qu’il vous a entouré de soustractions. L’absence soudaine de Zolen vient jusqu’ici m’inquiéter l’oreille.
Je lui attribue votre silence à mon dernier courrier et vous encourage à m’appuyer en tous points lorsque nous lui présenterons la facture.

Comment allez-vous ?

Embrassez Juliette pour moi.

Alphonse


Citation:
Alphonse,

Pardon pour ces quelques semaines étalées sous ma plume sèche. Elles furent plus silencieuses encore que nous et je ne trouvais guère ambition à vous transcrire ce vide, aussi inhabituel soit-il ; pour vos félicités à l’Odyssée, point de noires ecchymoses.
Zéphyr ne vous trompe point, cependant, Zolen est gravement malade. Il m'écrivait, il y a bientôt un mois, les joliesses amoureuses de celui qui croit encore à la vie ; j'ai depuis l'espoir aussi tenace que cruel. Drôle, même, sa dernière lettre prophétait sur cet été et l'éclatant bonheur de nous imaginer à vos côtés naviguant, pour les premières éclaboussures de Juliette. Comme j'eus aimé vous immortaliser à l'encre de ma rétine, tous trois, riant l'océan à la voile.

Votre filleule est l'unique perle à encore m'éveiller. N'est-ce pas à la mère, d'ordinaire, de bercer plutôt que l'enfant ? Vous lui manquez. Point autant qu'à moi, cependant.

A vous d'écrire. De quoi embarrassez-vous, de votre bord, le vide ?
Vous fendez les eaux, gardez le cap.

Mier




* Kasia


Citation:
Kasia


Avoir raison au convenu est une piètre gloire, et c’est tout un honneur d’y récolter jusqu’à votre détestation. Entretenez la car je n’y ai aucun regret : je vous préfère en colère que résignée.
Vous avez survécu et gagné en audace ; votre tutoiement m’a tiré sourire à la relecture comme au premier jour. Réservez-moi une soirée à Périgueux ; ce sera là l’occasion de voir si vous y réitérez.

Alphonse



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Citation:
14 Mars



* Faust

Citation:
Ce soir, je veux dormir contre toi, sentir l’odeur de ton cou, la chaleur de ta peau, prendre le temps de te tourner le dos même, errer d’une heure de solitude, chat jusqu’à mon sommeil, avant de revenir à tes bras, faire écho à ton souffle et ne me réveiller qu’au lever du soleil.

Viens.

Ton Amour

Citation:





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Alphonse_tabouret

Mars

Seconde quinzaine




Citation:
15 Mars



* Faust

Citation:
Liefde, nous sommes à quai. Je ne suis pas certain de débarquer ce soir, j'attends une réponse pour passer le commandement du bateau à un gardien. J'ai invité les autres à débarquer.


Citation:
Fais moi signe si cela évolue; je ne descends pas sans toi.


Citation:
Entendu, alors reste collé à moi. J'ai froid.


Citation:
Je porte encore sur moi la chaleur des sommeils. Viens la chercher aux couvertures, les chiens aboieront dès que quelqu’un montera à bord.


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Citation:

16 Mars



* Faust

    Sur le lit, papier de soie bleu empaquette l’épaisseur ténue d’un rectangle ; au toucher, l’on ne discerne pas d’ossature, aucune ligne révélant de squelette, juste l’étrange finition des moelleux.
    Faust y trouvera une paire de bas épais , d’un noir intact, aux mailles serrées sans pour autant ceinturer ; ajustées d’une perfection aux cuisses qui les porteront, elles ne laisseront ni trace, ni bâillement, découpant d’une matière à rêves, le marbre d’une peau mâle d’un fantasme noir
    Mots brodés accompagnent d'une encre:



Citation:
"Porte les ce soir. "


Citation:



Citation:

17 Mars



    A Blaye , une porte d'auberge claque; sortant un denier de sa poche avant que les braies ne cèdent, Faust murmure à l'oreille aimée:

    Pile; je te domine et je t'aime.
    Face, tu m'aimes et me domines.


    Pièce tombée n’a vécu que le temps d’un regard.
    Face.
    Face et ses genoux pliés, face et ses doigts impudiques, face et sa langue dissolue, face et ce ventre que l’on arrache aux draps, face et ses cuisses que l’on écarte d’une exigence au surplomb des victoires, face et ses bleus qui disent, qui chantent, qui se troublent.
    Face pour s’aimer ventre à ventre.
    Face pour s’aimer Face à face.



17/03/1467 15:40 : L_aconit utilise une monnaie antique et tire à pile ou face devant vous. Le résultat est face



* Lallie

Citation:
Poudouvre,

J’eus aimé vous écrire à de meilleures circonstances et me résous à passer outre.
La conclusion de votre courrier a laissé Faust dans un état des plus agités et finit d’aiguiller une curiosité chez moi que j’ai jusque-là tue quand les échos se sont multipliés. Jusqu’à vous.

Dol est mort l’été dernier. Il a été éviscéré et embaumé par votre fils. Ses mains ont prié et désassemblé ce père qu’il aimait tant, l’ont porté en terre et martelé la fatalité du deuil contre ma propre épaule ce soir-là.
Comment pouvez-vous le croire en vie, Lallie ?
Comment revient-on d’entre les morts ?

L’on vous dupe, Poudouvre, et j’ignore d’une sincérité si je préfère ce scenario à celui d’une vérité, comme j’ignore lequel me dégoutte le plus : le père qui s’est fait passer pour mort ou l’escroc qui profite du manque laissé par un grand homme.
Nicolas est bouleversé sans que je ne puisse rien y faire. Je vous demande vos mots, Lallie, la chaleur d’une mère, de celle qui ne se fie pas aux silences, de celle qui croit son fils. Il en a besoin.

Alphonse


Citation:
Alphonse,

Je suis aussi bouleversée que vous pouvez l'imaginer. Mais je l'ai vu de mes yeux, aussi vivant que vous et moi. Il s'est présenté à moi lors d'une réunion vassalique que je tenais afin de représenter les intérêts de sa fille, Marguerite, Duchesse de Saint-Malo.

Se sont ses traits Alphonse, les mêmes. La voix, tout y est jusque dans les plus petites ridules au coin de ses yeux. Si c'est un subterfuge alors il est hélas foutrement bien réalisé.

Est-il possible que le corps que nous avons mis en terre ce jour-là soit celui d'un autre ? Est-il possible qu'une erreur ait été commise ?

Je ne l'ai pas revu depuis. Si je crois aux fantômes, celui-ci n'en avait ni la couleur, ni la consistance.

Il faut que Nicolas réfléchisse, est-ce qu'on aurait pu substituer le corps d'un parfait inconnu en lieu et place de celui de son père ? Est-ce qu'en dépit du chagrin il a pu formellement identifier le corps ? Il doit y avoir une raison parfaitement logique, un détail d'importance nous échappe peut-être.

Je suis désolée à mon tour d'avoir portée jusqu'à vous cette nouvelle, mais il me paraissait injuste de lui cacher une chose pareille.

L.



Citation:
Lallie,

A quelle folie sommes-nous rendus lorsqu’il convient d’envisager plus facilement qu’un fils ayant donné les derniers sacrements à son père confonde sa dépouille avec une autre plutôt qu’un escroc excelle à son rôle ?
Son corps a été exposé plusieurs jours durant et tous l’ont vu, de leurs yeux vus durant ces hommages…
Et si c’est lui… Quel est ce père qui choisit ceux à qui il apparait, écrit, donne nouvelles ? Son bâtard n’est pas assez bien pour lui ? Etait-il juste bon à cette tâche ingrate d’être le dindon de la farce d’une mort toute en comédie ?
Là, pour ma part, je le préfère mort, j’ai à ce cas, meilleure estime pour lui.

Nicolas souffre, Lallie. Orphelin, l’on ne lui a rendu son père que pour mieux le lui reprendre … Cela est de trop. Cette farce, cette ridicule résurrection est de trop…Aidez le. Aimez le, sans question, sans logique, sans autre motif que cette indéfectible affection qu’il vous évoque.
Vous êtes sa mère, il est votre fils.

Alphonse


Citation:












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Citation:
18 Mars



* Lucie

Citation:
Mier,


Nous voilà revenus à la terre, aux côtes de Guyenne avant de revenir vers Périgueux. Je ramène avec moi l’un des meilleurs médecins de son temps, et un mot de vous suffira à ce qu’il se présente au chevet de votre malade.

Gravement ne condamne pas d’une inéluctabilité, je vous rejoins à l’espoir ; nous embrasserons les lignes d’Alexandrie ensembles.
Qu’a-t-il, Mier, que disent ses médecins, car ils doivent bien s’agiter à son cas ; votre homme est d’importance, autant à ses affaires qu’au cœur de son comté.
Je crains pour vous, autant que pour lui ; l’angoisse des attentes a d’insoupçonnées violences, de lentes brutalités et si vous avez les qualités des contemplations, il n’est pas bon de s’y laisser consumer. Laissons cela aux Narcisses, et cavalons le long de leurs tiges.
Bientôt voisins de nouveau, je passerai vous voir à n’en pas douter, car j’imagine, à raison, que vous ne quitterez pas le Limousin tant qu’Arry n’ira pas mieux.

Au vide, je ne jette rien. Mauvaise habitude dont je ne me déferai jamais, je garde tout ce que je sais, tout ce que j’ai éprouvé si bien qu’à force de ne rien oublier, je ne me surprends plus de grand-chose et j’y condamne d’avance bien souvent mes semblables. Ne suivez pas cette route-là, elle demande d’être de la trempe des modèles, en aucun cas des peintres. : vous êtes en vie, et il n’est pas l’heure que je croque quelques souris.
Vous m’êtes chère, Canéda. Je le dis peu, le sous entends parfois, mais je peine aux verdures des déclarations tant et si bien qu’elles ne viennent souvent qu’aux moments les plus convenus. L’incongruité eut éclairé votre visage d’un éclat saturé, mais j’espère que celle-ci vous tiendra en bouche de longueur. Un jour, aux désinvoltures des fins de soirées, nous avons fait serment ; je vous le réitère ce jour d’une affection : vous m’êtes chère au point que vous deviner livrée aux interminables patiences m’y fend le cœur d’un écho.
Écrivez moi, avec ou sans nouvelle ; j’ai besoin de vous lire, de me savoir avec vous, même quelques instants.

Je pense vous.
Embrassez Juliette pour moi.

Alphonse

Citation:




















Citation:
19 Mars



*Opaline

Citation:
Opaline,


Je vous envie ; Provence est réputée pour ces beaux paysages et je ne doute pas qu’à quelques pas du printemps, il a été un spectacle de tous les instants à vos yeux.
C’est cet été quant à nous, que nous y poserons un pied d’une dernière escale avant le grand périple nous menant au Sud. Faust m’a dit qu’il vous y avait convié mais j’ignore de fait si vous lui avez apporté réponse.
Elle sera positive, je l’espère, voilà un voyage qui sans aucun doute aurait de quoi inspirer longuement le crochet et l’esprit.

Ne m’en veuillez pas pour ce cochon ; si rien ne s’est passé comme je l’avais pensé à ma plaisanterie, la tournure qu’ont pris les choses est encore plus délicieuse.
Sachez premièrement que nous avons tous deux entamé collection de vos œuvres et que nous nous y brillons de rivalité où nombre et rareté sont assurément source d’envies lorsque nous les déballons.
En sus, si vous l’ignorez, Montfort me reproche bien souvent ma vie dissolue ; je n’ai pas sa droiture et j’ai toujours aimé le bruit des jupons que l’on froisse, aussi, je ne m’en défends jamais, coupable. Il y a quelques temps, à la faveur d’une discussion, il me traitait de Cochon et je trouvais amusant que ce soit là l’animal qu’il reçoive en guise de nouvel emblème à son catalogue. Malheureusement, lui-même l’ouvrant n’y a pas compris l’allusion et vous demandant la solution de ce mystère avant de m’en parler, a prolongé bien malgré moi le plan que j’avais dressé: à la vérité, penser à son air froissé en se voyant affublé d’un animal totem aussi rose me tire sourire encore aujourd’hui.
Si je n’y avais pas prévu ce chemin, finalité me plait encore plus ; ce n’est plus une histoire que nous partageons lui et moi, mais que nous partageons avec vous.
Quant à votre requête, Montfort est de juillet, du neuf ; me concernant, il vous faudra attendre l’année prochaine désormais pour songer à marquer l’occasion. Je suis né un trois février.

J’ai encore du mal à croire, à cette aube d’Avril qui nous voit poser pied à terre, que nous ne sommes partis qu’en janvier.
Les voyages densifient-ils la vie ou y pousse-t-on tant d’inconnu que nous avons parfois l’impression de nous être absentés une vie entière ? De déceptions en vérités, de calmes en troubles, de sérénité en vertiges, loin des portes que l’on peut claquer pour exclure le monde, tout y a toujours une lueur particulière, une patine qui se fige dès lors que l‘on parle de retour.
J’ai hâte de rentrer et j’ignore si c’est de plaisir ou de savoir que nous repartirons bientôt ; Périgueux m‘y répondra certainement
Nous y verrons vous ?
Archibald et Jorgen retrouvés, ferez-vous route avec eux jusqu’en Périgord? Je sais qu’ils s’y dirigent, lentement mais surement ; eux aussi guettent Alexandrie.

Donnez-moi nouvelles jusqu’à nous retrouver. Place vous est réservée à la table, assurément.
Prenez soin de vous et des vôtres.

Alphonse



* Archibald

Citation:
Alphonse,
J'amèneré se foutu navire ou vou voulé si vou arété de me servir des platitude sur la boté des cotes alexandrienne : sa serre a rien si on es pas a coté a les regardé ensemble. Mais je vou promé la cuite de votre vie une foi la ba en contreparti.
Archi.


Citation:
Considérez que c’est au contraire une chance, mon ami ; à ponton voisin, vous ne m’entendrez pas me fendre de banalités au sujet.

Rendez-vous est pris aux comptoirs d’Alexandrie.
A bientôt.

Alphonse.

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20 Mars



* Archibald

Citation:
Alphonse,
Je ne sait plus se que j'ai écri, mai j'ai comme l'idé que je doi m'en excusé.
Et vou n'ete meme pas la pour vou moqué de ma gueule de bois.
A biento
Archibald



Citation:
Une gueule de bois sans moi ?
Voilà de quoi vous devriez vous excuser, le reste n’a aucune sorte d’importance.

A Périgueux sous poignée de jours.
Et vous ?

Alphonse


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21 Mars



* Faust


Citation:
Mon homme, mon amour, je rentre demain.
Au port, tout est calme. Sauf, peut-être, moi, mon âme, mon corps, lorsque j'ai une minute d'inactivité pour penser à toi. J'ai du feu dans les veines, du miel dans la queue, chaque heure loin de toi torture mes sens et brime mes envies. Je t'entends respirer contre ma bouche, jouir , bramer ton plaisir. Je t'imagine. Je te dévore mentalement, je perçois le bruit de tes baisers, celui de tes lèvres lorsqu'elles m'avalent. Des longs instants où nos corps se parlent, profondément bavards, rauques, insensés. Tu es si bon. Tout est si bon. De l'archipel de tes moindres grains de beauté à tes pieds qui se courbent quand tu expies. Je veux me glisser dans toi, là, immédiatement, je veux sentir ton poumon exploser, ta peau devenir granuleuse, tes dents mordre ce qui passe à portée. Ecarter tes cuisses, tes fesses, les manger. Je veux mourir là, fou de désir pour toi. Crier que tu es bon, trop bon quand je te possède. Mon ventre à ton dos, faire trembler ton corps, le décor, trembler nos cerveaux. Me retenir de jouir, pour te baiser encore longtemps.
Je veux te baiser après la mort.



Citation:
Ah! tu vois, je perds la tête.
Sans toi l'existence n'est qu'un long silence, un soupir sans souffle qui n'en finit pas.
Ton amour tient mon âme. Je veux partager ton destin, ta main dans la mienne, je ne la lâcherai pas. Allons en castille, en italie, allons au bout du monde,

Hasta siempre mi Amor.



Citation:
Je veux tout. Tout de toi. Je veux te saisir, t'explorer, te prendre brutalement, te récolter. Je veux demeurer conscient de tes repaissances, des tremblements de ton âme, des fébrilités de tes gestes, des suppliques de tes envies.



Citation:
Pour t’oublier, je suis allé sur les bords des chemins, aux sentiers des sous-bois, épouser la forêt.
J’y ai vu des arbres, jeunes et vigoureux au sortir de l’hiver, étendre aux nuées les mêmes mains que toi quand tu agrippes mon cou et les ai presque aimés. .
J’y ai gouté un ruisseau à la crue bleue et blanche, tintant de notes claires que ta voix module comme autant de soupirs à l’oreille, et les ai presque aimés.
J’y ai vu de la menthe, en ai cueilli un brin aux verdures translucides, l’ai porté à ma bouche, y ai trouvé l’écho lointain de ton souffle, et je l’ai presque aimé.
De presque en peut-être et jamais rassasié; mémoire me colle au cœur.

Je hais ces journées fracturées où mes yeux ne trouvent pas les tiens, où ta bouche ne dit rien, où nos doigts démêlés se consacrent à d’autres.
Tu t’es ennuyé ce jour ; je le veux. Tu as erré, pauvre, le long d’un bateau que tu ne reconnaissais pas ; je le veux. Ni le pain ni le vin n’avaient de gout ; je le veux. Tu as eu envie de pleurer ; je le veux. Tu as compté les heures, les comptes encore ; je le veux. Tu as joui en pensant à moi et en restes frustré ; je le veux. Tu m’aimes et je te manque ; je le veux.

Les poètes ont tort, Mon amour, One isn’t the loneliest number that you'll ever do, Two can be worst than one




Tien.


Citation:

Ma main erre de l’oreiller qui t’est réservé, à ma queue qui t’est dévouée, à ma bouche qui t’est destinée ; particule, je te réclame.
Nuits s’éternisent sans ton corps à étreindre d’une infinité, sans tes mains pour m’empoigner, sans tes mots d’amour crus qui dévorent les creux.
Nuits blanchissent sans ton souffle-métronome, sans ton odeur-garçonne, sans ta chaleur-couverture.

Laisse-moi te faire une broche de clichés, une couronne de truismes, une toge de déjà-vus. Je te donnerai un thyrse de stéréotypes, à boire une coupe de promesses toutes faites et à manger, une grappe de consensualisme.
Alors, ainsi vêtu, spectaculaire de lieux communs, je t’offrirai mes dents pour tout t’arracher, mes crocs pour tout mettre en lambeaux, mes serres pour tout dépecer ; je piétinerai la vigne, je renverserai la coupe, je briserai le bâton, je dépossèderai ton front, je mangerai ta broche, empereur d’une absolue vérité : personne ne t’aimera jamais comme moi.

J’ai envie de te sucer les pieds.

Ton homme.


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23 Mars



* Faust

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Philtatos,

prends cette chandelle. Ce soir, elle fera notre nuit. Je voudrais l'allumer, et la poser à notre chevet. Je voudrais être nu contre toi, dans un baquet chaud, mon sexe dans ta main, ton sexe dans la mienne, tendus, aimants, glissants de savon. Je veux voir de mes yeux ton visage si beau quand tu prends du plaisir, quand tes cheveux mouillés font de délicieux ilots de boucles noires. Quand ta mâchoire perlée d'eau se renverse parfois en arrière, et tes yeux disparaissent sous le rideau plissé de tes paupières. Je veux voir ton ventre, côtes saillantes, lever comme la pousse du pain. Gonfler comme les voiles de Chat. Je veux que nous nous caressions sans jouir, tant que cette chandelle ne sera pas morte. Cela prendra des heures. L'eau refroidira, mais nos corps seront comme un fer à battre chaud. Je veux que tu sois maitre du mien, moi du tien, et que nous souffrions de nous retenir à en avoir le vertige. La tête nébuleuse. Les idées mal en place. Et que dans un soupir de suppliciés, nous jouissions ensembles, fatigués , quand le noir se fera.

Je t'aime.


23/03/1467 : L_aconit vous offre 1 Chandelle paysanne



Citation:
A l’eau, que l'on éprouve.
Au feu, que l'on consume.

A l’odeur de la cire sur le bout de mes doigts, je bande déjà.


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24 Mars



* Faust

Citation:
Ste Illinda me rend fébrile. Liefde. J'ai envie de sexe.


Citation:
Ta prochaine lettre, je la veux empâtée de foutre.
Écris-moi.
Raconte-moi.


Citation:
J'ai repensé au détour d'un corridor à cette nuit moite où nous nous sommes réchauffés de bière et de caresses, toi, lui, moi, je me suis caressé en y repensant. C'était si bon, si dur, si chaud, que j'en ai eu quelques émotions... J'ai envie. Tellement envie. Je veux jouir encore, encore , encore, encore.... *tâche * encore, encore , encore...



* Emrik
Citation:

Emrik,


Sainte Illinda en étape, souvenirs en renaissance.
Mémoire colle à la peau, comme au corps ; nous y avons pensé à toi, assurément.

A bientôt,
Alphonse.


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25 Mars



* Archibald

Citation:

Alphonse,

Il sembleré que je vous ai réservé une gueule de bois à Alexandrie. Mais je sais pas si je pouré attendre ossi loin, ossi je vou en propose une autre à Périgueux si vous y ete toujour lorsque nou ariveron.
D'ici huit ou dix jour il me semble. Nou somme a Tonnerre se soir et nou y reston jusqu'a demin : Opaline a eu des ennui et s'es fait arrêté avec une boémiene qui lui tiré les carte au marché si j'ai bien compri. Ele doi passé la nuit en prison. Son frère s'est assuré qu'elle ne manque de rien et qu'elle soi dans une celule pas trop sale. j'espère la retrouvé en forme demin, mai je ne vou cache pas que Jorgen et moi some inquiés.
Je meuble les longue journé de voyage en lisan des trété d'ingiénérie navale, mai je vou avoue que je commence a en avoir par dessu la tete de la téorie.
Quand nou reston assé longtemp quelque part et que je trouve un cour je fai un peu de pratique mai sa n'a rien a voir avec de vrais navires, c'est tré fustran.
Presque otan que vous savoir déjà à la maison et de pas y etre.
Comen es Périgueux. Avé vou vu Dana ? Ele n'a pas répondu a mon dernié courié, je comence a m'inquiété.
Et Aurore ?

Commen alé vous ? Et Faust, comen vit il le retour a Périgueux ? Vous avez retrouvé votre maison comme vous l'avez quittée ? Et Antoine, comment es t il ?
Et vos chien, sont il contens de retrouvé la terre ferme ? Sa fait vraiment tangué d'etre a terre apré une longue période de mer ?

A tré bientot Alphonse,
Archibald



* Faust

Citation:
Bouc, je mâche tes fleurs.
Ce soir, sous tes doigts, tu sentiras mes cornes.



25/03/1467: : Vous avez acheté à L_aconit 1 bouquet de passeroses


Citation:
Cornu, tu broutes à tous mes bouquets, je comprends bien pourquoi tu t'entiches du botaniste...

Je veux ma surprise.

F.


Citation:

Te souviens-tu de ces mots que l’on trouve écrits par d’autres et qui semblent s’adresser à nous ?
Te souviens-tu qu’un jour, j' ai compris que je t’aimais avec ou sans majuscule ?
Un autre l’aura dit mieux que moi.
A toi, Liefde, mijn enige liefde

Mais lorsque pour finir,
Ces dangers surmontés,
Son adulte désir
Est las de la légende,
Alors, Amour, debout,
A la fin de la fable,
Revendique ton dû ;
Offre ta nuque au coup ingrat
De son épée rétive
Afin qu’à son retour
Ses yeux sur toi se posent
Et voient avec surprise
Que ce qu’il désirait
Est tout aussi fidèle
Mais désensorcelé.
L’Amour –le simple amour.



(Auden)


Citation:

Mais tous les mots du monde,
On leur chant mélodieux
A ton oreille conquise,

Quand de ma bouche-lyre
Je viens te les offrir,
Pour en faire des bouquets,

Je sais l'oreille caprine
Que tu redresses haut
Et ton coeur qui gronde

Mon esclave et mon dieu
Dis que nous verrons pise
Donne tes paumes à lire

Je les ai tant aimées
Tes mains ont leurs secrets.


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26 Mars



* Faust

Citation:
Mon amour, pardon. Pardon d’être parfois trop raide pour me laisser aller d’une seule fois.
Bien sûr que je suis heureux de cette surprise, bien sûr que ces chiots sont de mon chien, bien sûr que je les aime déjà. Pourrait-il en être autrement ?
Là, je crois que j’ai été jaloux de ta chienne qui aura ses petits avant nous.
Un pour Antoine, un pour Melvil.
Dis-moi oui.

Ton Bouc.

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27 Mars



    Au jeu du "Dernier au lit, suce!", pourra-t-on vraiment dire que Tabouret aura pressé le pas pour l'emporter?
    Assurément non. Détour pris justifiera même aux reins, l'amoureuse obscénité des doigts.



Citation:

29 Mars




    Cette nuit, Faust après une brève toilette de chat, est venu se glisser contre Tabouret au lit. Et jusqu'au matin, pris d'une envie furieuse à assouvir, les mains l'auront articulé comme son jouet. La bouche l'aura mangé comme son déjeuner. La queue l'aura semé comme un jardin printanier. A l'oreille Mercurienne, une voix du diable lui aura suggéré mille vices, qu'une ceinture et un bâillon, qu'une chandelle et un olisbos n'auront pas suffit à nourrir. Soupirs étouffés auront succédés aux cris, silences suspicieux aux murmures obscènes. Dans le grand lit de Petit Vésone, Hermès aura pris Pan par les cornes. Au réveil baigné d'une irréelle lumière du jour, sous l’œil unique de la Tour d'en face, Tabouret trouvera sur son oreiller un mouchoir brodé d'un bélier noir.




Alfaust aux cartes communes : (XV) Le Diable, qui se consume alors sous vos yeux.Une présence pèse soudain sur votre épaule gauche et vous souffle à l'oreille moult pensées peccamineuses auxquelles vous vous surprenez à adhérer sans aucune retenue...




Citation:

31 Mars



    Balade de forêt aura mené les pas à une première halte.

    Berge renfoncée, la langue de terre si elle est étroite, est d’une longueur sablonneuse que les sous-bois grignotent à quelques doigts disparates, à quelques branches tendues au-dessus du flot. Pente douce s’aventure à l’eau que le courant paisible habille d’une douceur : l’on y a pied, tout du long, de l’eau à peine plus haut que la taille, et le soleil n’y perce qu’à la fin de la journée, lorsqu’il commence à décliner d’un ouest.
    Un amas de petits rochers clairs ont formé une étrange vasque étroite à même le lit clair, juste assez grande pour accueillir une bouteille de vin et la protéger des tourments d’un possible remous.

    Puis loin, pas beaucoup, c’est un autre écrin que l’on découvre.

    A l’aube d’une trouée végétale, un saule solitaire penche sa silhouette noueuse et contrariée, masquant à l’entrelacs longilignes de ses branches flottant à l’onde, un arc de cercle d’herbes tendres. D’ici, il faut sauter pour aller à la rivière, ou se laisser couler le long des berges hautes. Poignée de joncs ondulent d’une paresse au vent qui parfois passe à l ‘espace dégagé et charrie avec lui les odeurs de forêt. Les chênes ici respectent une lisière claire et offre leurs ombres à ceux qui choisissent de délaisser un soleil qui s’entête tout au long de la journée. Au soleil, la pierre blanche d'un promontoire naturel
    L’eau est profonde par endroit, et si l’on y a pied, en règle générale, une crue peut modeler la journée d’un bain à proximité.



* Emrik

Citation:
Mon cher Alphonse,

depuis notre séparation il n'arrive pas une fois ou je n'ai pas une pensée pour toi et Faust, mais n'y voit pas un regret, je fais ce que j'ai toujours fait. disparaitre...

j'avais fait quelques jours avec Archi et compagnie, mais là aussi j'ai repris la route un soir.

Sainte Illinda, que de bons souvenirs.

embrasse bien Fauste pour moi, et toi aussi hein!

Emrik



    Rentrant, Patrocle viendra réveiller Achille de deux mains épousant ses hanches, d’un ventre se lovant au sien et d’un baiser long qu’il ponctuera d’une excuse avant de glisser plus bas à son ventre : "Emrik me demande de t’embrasser…"



Citation:











_________________
Alphonse_tabouret

Avril

Première quinzaine




Citation:


1er Avril



* Faust

Citation:
Amour, archi à besoin de quelques personnes pour l'escorter de Rochechouart à Périgueux Je suis coincé j'attends plusieurs personnes pour des achats ces jours à venir, peux tu aller le ramener avec deux volontaires ? Lyanna et Lyov par exemple ? Ou Kasia ? Il me fait de la peine .. Il ne viendra pas à Limoges à cause de Jorgen et la malemort qui a tout raconté .


Citation:
Entendu.
je partirai ce soir si j'arrive à trouver du monde; demain sinon.


Citation:
Attends, il ne m'a pas dit quand il y serait...


Citation:
Pourquoi peut il marcher jusqu'à Rochechouart et pas après?


Citation:
C'est là qu'il a le choix de suivre opaline en Guyenne ou de continuer direct jusqu'à Périgueux


Citation:
Entendu.


Citation:
Mon amour ?


Citation:
Oui mon amour?


Citation:
Je t'aime.


Citation:
Encore.


Citation:
Je t'aime . Je t'aime. Je t'aime .


Citation:
Tu le dis si bien...
Je t'aime. Tellement.



* Archibald

Citation:
Archibald,


Faust me dit que vous déclinez Limoges, et pourtant, j’y insiste.
Je ne plaide pas pour lui, étrangement ; il est déçu bien sûr, vous imaginait à nos côtés à peine revenu, tellement impatient de vous, mais cela, vous le savez et votre décision est prise en embrassant cette vue.
J’insiste pour Lucie.
Vous avez fait promesse l’année dernière, et elle a ce jour besoin de nous. Arry est gravement malade, Archibald. Voilà des semaines maintenant qu’il ne quitte plus son lit sans que personne ne parvienne à le soigner et que Lucie se consume d’espoir à son chevet.
Elle a besoin de vous, de moi, de ceux qui l’aiment à ses côtés, même quelques instants.
S’il vous plait, dites oui.

Alphonse


Citation:
Alphonse,

Je seré à Limoges demin.


Citation:
Archibald

C’est moi qui dois venir vous chercher à Rochechouart. Cela vous retarde-t-il ?

Alphonse.


Citation:

Alphonse,
N'alons nous pas directemen à Limoges ? Je ne comprend plu.
Nou seron demin à Limoge, le jour d'apré à Rochechouart.



Citation:
Archibald.

Et bien nous sommes deux , alors.
Je quitte demain Périgueux en compagnie de Lyov et Lyanna pour venir vous chercher à Rochechouart, Faust ne pouvant pas venir puisque, vous attendant premièrement à Périgueux, il en a profité pour prendre quelques rendez-vous marchands.

Nous pensions vous emmener avec nous en balade une fois que vous seriez rentrés à la maison.
Vous serez demain seuls à Limoges, nous n’y serons pas.

Alphonse



* Dôn

Citation:
Têtu Nombril

Quand ?

Enor.



Citation:
Vous n'avez donc jamais peur de subir la fatigue imposée par les tristes humeurs d'une femme seule ?
Ce soir, je viens un peu. Demain aussi, et le jour d'après également.

Dôn.



Citation:
A en claquer des dents ; me tiendrez-vous la main ?

Ne m’attendez pas aux jours à venir ; j’ai accepté ce matin d’aller chercher votre filleul coincé à Rochechouart. Aller-retour, me voilà perdu pour quatre jours.
Acceptez-vous de les compter avec moi jusqu’à mon retour?

Enor


Citation:
Votre main dans la mienne ? Je dis oui si cela dure plusieurs heures, mon corps est si froid, commencez donc par me réchauffer par ci, par là, oh non... Seulement les doigts. Donnant-donnant, tremblement pour tremblement.

J'accepte également de compter avec vous mais vous l'ignorez peut-être je ne sais chiffrer que jusqu'à deux. C'est bien malheureux. Revenez vite ou je risque de faire erreur sur erreur.

D.

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02 Avril



* Faust

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Liefde, tu es parti si précipitemment tout à l'heure que ma phrase est restée en suspension dans l'air, sans trouver son propriétaire... Dis-moi ce qui ne va pas.

Je t'aime.






* Kasia


Citation:
Kasia,

Ne soyez pas fâchée, nous partons sans avoir le temps de vous dire au revoir. J’emmène Faust avec moi ; à vous je peux le dire : c’était crève-cœur que de partir sans lui.
Nous serons de retour dans quelques jours ; ne partez donc pas avant sur les routes d’un coup de tête, je le regretterai.

A dans quelques jours,
Alphonse



* Archibald

Citation:
Archibald,


Nous prenons route ce soir.Jeudi à Rochechouart, Vendredi à Limoges, Montfort dans mes malles.
Nous attendez vous?

Alphonse


* Dôn

Citation:
Alors je serai brave.
Main dans la main, nous irons au soleil   et compterons les nuages de deux infinis  

Je rentre aussi vite que le permettent les additions.

Enor


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04 Avril



* Faust

Citation:
je t'attends aux portes de la ville, pour le départ.



* Kasia

Citation:
Sauriez vous me dire si Amarante est à Limoges ?

Kasia



* Lucie


Citation:
Demain à Limoges.
Et vous?

Alphonse


Citation:
Demain, avec vous. Que le sablier s’épuise, il me tarde,

Lucie.

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07 Avril


* Lucie

Citation:
Trop bref, n’est-ce pas ?
Je reviendrai d’ici poignées de jours, plus longuement ; vous et moi.

Alphonse



* Aurore Victorine

Citation:
Aurore,

Votre commande sera prête mardi.
Aurais je le plaisir de vous la remettre en main propre?

Alphonse.



* Faust

Citation:
Liefde,

Viens me chercher quand tu auras fini, que l'on s'endorme ensembles.

A


    Pli reçu, Montfort aura quitté les lieux pour rejoindre au lit le déserteur. Écouté à l'huis de son cœur, les battements ensommeillés. Ceint ses hanches de deux mains dévotes, lové son nez dans les boucles noires, et compté les boucs jusqu'à Morphée.
    Qu'il est transcendant, ce moment où entre deux, corps au diapason, l'on pointe d'un désir accusateur un chemin inévitable en lisière, et où l'écho répond en y resserrant l'étreinte.


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Citation:
08 Avril



* Lucie

Citation:
Trop bruyant, aussi ; les failles se devinent mieux à l'ombre.
Avez-vous peur, Alphonse ?

Mier

Citation:







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09 Avril



* Lucie


Citation:
Je crois que l’on a peur dès que l’on a un cœur.
J’entends le vôtre frapper jusqu’ici et le mien vous répond en écho.

J’ai peur pour vous, Mier. Peur que l’absence d’Arry ne vous emporte avec elle, qu’elle vous fasse de sel, puisse vous convaincre qu’il n’existe que les pastels.
Peu de gens comprennent le sens du mot aimer malgré ce qu’ils en disent. J’ai peur que vous le perceviez tout entier .

De quoi a peur votre cœur ?

A.



* Aurore-Victorine

Citation:
Alphonse,

Ayant des nouvelles par Faust, j'imagine que vous serez là demain, mercredi ?
Pour la commande, je serais là en fin d'après midi.

Mais avant tout, comment vous portez vous ? Vos blessures ? Le moral ?
Comment vont Antoine et Lug ?

Faites attention à vous,


Aurore


Citation:
Blessures vont ; n’aurais-je pas été si négligent que les coutures de Canéda auraient tenu plus longtemps, mais je gage que d’ici quelque temps, l’on n’y verra plus rien.

Antoine semble aller mieux ; l’attaque l’a terrorisé et certainement écorné l’image valeureuse que l’on se fait de son père, mais après une journée entrecoupée de siestes auxquelles il tombait sans même un mot, l’ennui des pièces closes a fini par chasser la grisaille : Il est désormais entièrement dédié à trouver moyen de locomotion à Montfort que la cheville abimée fait boiter avant l’âge.
J’y suis presque vexé ; ma lèvre fendue quant elle, n’a pas suscité l’ombre d’une vocation.

Demain, à votre commande.
Alphonse


* Faust

Citation:

Liefde,

je t'attendrais à l'auberge. Détails pour le voyage ont été réglé avec Archi. Je peux dire adieu à ma virée entre amis. Jorgen sera là, jusqu'au port. Comme le jour où Archibald m'a dit que je n'avais qu'une tape à donner dans le dos de ma soeur avec un cadeau de retrouvailles pour renouer, il n'a pas voulu comprendre que je souhaitais avoir quelques jours pour le retrouver. " deux jours en mer, ce n'était pas ce qui était prévu?"

Tant pis. Je crois que cela fait un moment que je me suis fait une raison. Les choses changent, il est inutile de lutter contre.

F.


Citation:
Karantez,


Tu es résigné, je suis en colère.
J’ai à ces retrouvailles observé de prudentes retenues, veillé à ne pas céder un mot plus haut que l’autre, mais là... Là tu es en touché en plein cœur, et j’en ressens le gel jusqu’au mien.
Je savais que Jorgen ne nous surprendrait en rien, mais je n’imaginais pas à quel point Archibald, lui, changerait autant.
J’aurais voulu qu’il comprenne à quel point le retrouver, partager quelque chose avec lui, était important.
J’aurais voulu que Jorgen l’encourage à te suivre à cette aventure, qu’il conçoive que c’était une occasion rare, non pas que pour toi, mais pour Archibald aussi.

Semons nos espoirs ailleurs, Liefde. A ceux qui nous attendent sans que nous le sachions.


Juste en dessous de la chambre, attablé à la grande salle, j’étire le temps ; je délie chaque lettre d’une rigueur soignée et repousse le moment où je vais monter les escaliers, t’espérant aux portes des limbes, trop engourdi des presque rêves pour y percevoir ma venue.
Il est tellement exaltant de te savoir à une volée de marches, quand toi, tu en ignores tout. Tellement grisant d’alors penser aux cent précautions qu’il me faudra prendre pour te rejoindre d’un blanc, me déshabiller aux partitions des silences, venir épouser ton dos d’un ventre chaud, et t’inviter aux sommeils d’un "je t’Aime."

Dans quelques heures, à l’aube du départ, tu liras ce mot. Nous serons en retard, mais tu sens si bon que je n’ai pas pu résister.
N’emportons pas de regrets d’Angoulême, juste le sel de ton foutre à ma bouche et la sensation de mes cheveux à tes doigts crispés .
Tout à l’heure, à la maison.


Ton Bouc
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10 Avril


* Dôn

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Arrivé.

A


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Avouez-le, vous avez compté à voix basse, je n'ai rien entendu.
Demain soir, vendredi soir et le jour du seigneur, ma trogne sortira afin de savourer un léger bol d'air dans un des coins de la ville. J'imagine que bientôt vous partez, mes doigts sont déjà croisés... Il serait malheureux de vous rater.

Nombril.


    Bris nettoyés, traces de sang estompées du mieux que possible, boutique a été rangée mais reste marquée à l’œil qui en vécu les heures rouges.

    Rentré à Petit Vésone, Tabouret aura laissé manteau sur le dossier d’une chaise, bottes sur un tapis et se sera adossé à la tête de lit, main légère venant s’égarer aux épis blonds froissés sur l’oreiller.
    Nuit blanche en perspective, heures soucieuses et concernées où chaque frémissement bleu se veut apaiser d’une caresse diffuse, imperceptible; Bouc à son berger veille, aux proches distances des lisières de monde

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11 Avril


* Dôn

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Nombril,


Jorgen à vos côtés, je ne vous rejoins pas.
Je n’y aurais pas la patience ; plus tard, j’espère.

Enor



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Portez le demain pour me dire au-revoir.
Je vous raconterai son histoire.

Enor



* Archibald


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Alphonse,

Aurié vous la gentillesse de me dire quel es le truc sucré que préfère Faust par dessu tou ?
Dan mon souvenir s'été les oubli, s'est toujours sa ?

Archibald
(Oui je sui lache, je conte l'acheté avec de la boufe et de l'alcool.)
L'apaté, seré plus vrai.Bref.


Citation:
Ni alcool, ni oreillettes.
Archibald, il ne s’agit pas d’une dispute, mais d’une fracture ; cela ne se soigne pas ainsi, vous le savez.
N’y soyez pas lâche s’il vous plait, vous le perdriez. Ce qu’il attend de vous, c’est son meilleur ami. Si vous n’en êtes pas capable, si vous ne pouvez pas lui donner l’intimité, l'affection qu’il vous demande, alors, ne faites rien.

Je le cherche depuis ce matin ; il a quitté le lit sans me prévenir et j’ai eu beau y passer la journée, je ne l’ai trouvé nulle part.
Si vous le voyez, prenez soin de lui.

Alphonse


Citation:
Alphonse,

Vous savé comme moi que je ne le trouveré pas. Il ne viendra plus jamé a moi, et si je n'ai pa de poin d'apui un peu rigolo pour amorcé le dégel, alor, je ne sai pas.
Moi ossi je sui fracturé. Et j'ai plus d'idées.

Archi



    Archibald ne reconnaitra pas l’écriture de Tabouret, mais celle de Faust, billet de quelques jours qui ne s’accompagne d’aucune indication ; Ravier sera seul pour en déchiffrer le sens en réponse à son courrier.


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Liefde,

je t'attendrais à l'auberge. Détails pour le voyage ont été réglés avec Archi. Je peux dire adieu à ma virée entre amis. Jorgen sera là, jusqu'au port. Comme le jour où Archibald m'a dit que je n'avais qu'une tape à donner dans le dos de ma sœur avec un cadeau de retrouvailles pour renouer, il n'a pas voulu comprendre que je souhaitais avoir quelques jours pour le retrouver. " deux jours en mer, ce n'était pas ce qui était prévu?"

Tant pis. Je crois que cela fait un moment que je me suis fait une raison. Les choses changent, il est inutile de lutter contre.

F.



* Faust

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Liefde,

Où es-tu ?
Le lit est froid et je ne trouve nulle par ton odeur.


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Je suis rentré.


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Je t'aime


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La compagnie des filles m'est juste insupportable ce soir.


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Je rentre


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Ne fais plus jamais lire un courrier privé qui t'es adressé à qui que ce soit d'autre. Jamais.


    Mot ne comporte aucun pli, aucune rayure pour passer d’une main à l’autre. Feuillet délivré murmure le même toit.


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Tu as raison, je n’aurais pas dû.



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12 Avril



* Archibald

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Alphonse,

Vous voulié des adieu hier. Il est tar et je ne vou ai pas vu. Alors je vous souhaite bonne route, car il me semble que vou parté se soir pour aider Lyov dans son déménagement.
Salué le de ma par, et embrassé Faust pour moi.
Soyé prudens.
A bientot.

Archibald


Citation:
Archibald,


J’espérais passer un peu plus tardivement, à la faveur d’une solitude et me trouve désolé que vous n’ayez pas trainé plus longtemps.
Nous partons en effet ce soir, quinzaine de jours si tout se passe bien et nous y serons tout à fait prudents ; rosse récente nous a servi de leçon.

Portez-vous bien, et prenez soin de vous.
A bientôt.

Alphonse



* Lucie

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Rassurez-vous, Alphonse, si l’indifférence me fait cocon, je déplore bien davantage cette colère qui m’anime aussi puissamment que l’amour battait autrefois la cadence ; colère de voir le jour se lever encore, le soleil luire si fort, sans lui.

Pardonnez aussi ce bête épanchement. L’amitié que mon cœur revêt, à votre endroit, tient également de l’inaltérable. J’imagine qu’il est heure de le dire, pour l’avoir trop peu soufflé ; jamais, n’allez l’oublier.

À vous,
Mier

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13 Avril



* Kasia

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Alphonse,

Je suis bien plus fâchée de vous voir partir de manière prévue, aussi longtemps, que je ne l'étais de vous voir partir à l'improviste.
Pas fâchée, en réalité.
Triste.

J'aurais aimé être de meilleure compagnie hier soir, mais je n'y suis pas parvenue.
Prenez soin de Nicolas, comme d'habitude.

Kasia


Citation:
L’on est rarement de bonne compagnie aux départs que l’on a le temps d’appréhender ; moi-même, je ne sais jamais dire au revoir.

Nous nous revoyons bientôt.
Prenez soin de vous,

Alphonse.

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14 Avril


* Dôn

Citation:
Enor,

Délicatesse de l'attention panse le mal que j'ai de ne pas vous avoir vu.
J'utilise mais économise la rareté de ce présent en attendant peut-être de pouvoir vous revoir un jour.

Que les vents aident votre corps à danser mais jamais à m'oublier,
Dôn.



Citation:
Je n’ai pas eu le temps de vous en raconter l’histoire…
Tous les jours, jusqu’à ce que la fiole soit vide, mettez en jusqu'à ce qu’il n’en reste plus une goutte.
Ce sont des funérailles Don, un deuil des jours qui passent. Une fois consumés, je vous mettrai le soleil en bouteille ; c’est lui qui va le mieux à votre nombril.

Je n’oublie rien.
Enor.


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Alphonse_tabouret

Avril

Seconde quinzaine





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15 Avril



* Opaline

    Joint au vélin un œuf et une petite poule tout en broderie minutieuse


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Alphonse,

Le temps passe bien trop vite. Acceptez mes excuses pour le temps de réponse. Comment allez vous et vous reverrais-je à Périgueux d'ici quelques jours ?

D'ailleurs, Périgueux a t elle répondu a votre question concernant votre hâte de rentrer ?

Moi mon voyage se termine bientôt. Je suis a Bazas avec Minnie, Jesse, Richard et les deux personnes que je suis allée chercher a Ste Ménéhould. Cela me fait bizarre de me dire que j'ai réussi ma mission de ramener tout le monde a bon port.

Après Nîmes et Arles, nous avons remonté en direction de Dijon pour rejoindre Archi et Jorgen, mais évidement des brigands avaient décidé d'aller s'amuser par la bas. Du coup nous n'y sommes pas passés et nous nous sommes rejoint a Tonnerre.

A partir de là ce fut plus compliqué. Des malades a soigner, des gens qui ont suivi un temps puis quittés pour diverses raisons. Une journée en prison pour moi. Horrible moment de solitude ! Des rencontres d'anciens amis et de nouvelles rencontres. Des rires mais aussi des pleurs et de tensions. Bref la vie d'un groupe fait de personnes toutes différentes avec des caractères propres a chacun.

La Champagne fut traversée rapidement et le retour fut aussi rapide. Nous avons fait un seul groupe et Richard, mon frère faisait l'éclaireur pour nous éviter mauvaise rencontre. Exception de quelques tensions entre Jorgen et Minnie, le voyage s'est très bien passé.

Je vous rejoins quand au fait qu'on ait l'impression de nous être absentés une vie entière quand on voyage. J'ai toujours cette même impression quand je rentre à la maison. Le plaisir intense de retrouver mon chez moi, mes repères et mes habitudes, parfois partager un verre avec un ami encore là. Et puis quand les habitudes ont repris leur droit, arrive ce petit frisson d'excitation au creux de mon ventre, à la pensée du prochain voyage, du prochain départ.
Quand je voyage, Castillon me manque.
Quand je suis chez moi, c'est le voyage qui me manque.
Femme inconstante a toujours vouloir ce que je n'ai pas, incorrigible que je suis.

Enfin si tout vas bien dimanche je serais à Périgueux ou j'y resterai une petite semaine avant de repartir accompagner Minnie jusqu'a Montpellier chercher son chiot qu'un ami lui offre. Vous voyez, je suis comme un papillon je me pose rarement longtemps quelque part.

Alexandrie.. je suis tout aussi partagée entre l'excitation de faire ce voyage, de découvrir un nouveau monde et en même temps un peu inquiète de ce qui m'attend et triste de devoir laisser mon frère et Minnie pendant si longtemps. Trois mois.. une éternité... dans la vie d'un papillon !

Portez vous bien et saluez pour moi Faust.
L'oeuf ou la poule, je vous laisse le choix de lui offrir l'un ou l'autre de ma part. Pâques approche et j'ai trouvé cela approprié ! Je me suis toujours demandée lequel des deux fut le premier créé par le nature ?

Amicalement,
Opale





* Faust

Citation:
Soleil, l’ombre que tu crées n’appartient qu’à la matière que tu éclaires.
A tendre les mains vers toi, je devrais me diluer, particule noire et hasardeuse qui ne doit son conglomérat qu’aux vents qui l’ont façonné.
Eau, le courant auquel tu me soulèves ne prend mesure qu’à la force vive de ton âme.
A fendre les vague pour te rejoindre, je devrais me dissoudre, pierre aux os de verre qui ne doit son équilibre qu’à l’inertie qui l’a cultivé.
Arbre, les couronnes de feuilles que tu déposes à mon front sont celles que je déploie à tes pieds.
A respirer leur parfum pour m’y enivrer, je devrai m’évaporer, fiole de toi qui ne doit son arôme qu’aux amours mâles de sa peau.

Terre, je te jette mon encre, amarre mes mains à tes flancs souverains.
Ile, j’accoste, embrasse ton rivage d’un baptême.
Jardin, je t’aime et m’y consume.
Amour, je n’ai qu’un nom : le tien.

Faust



* Solyaane


    Pli se décline à deux écritures bien distinctes, se partageant la largueur du vélin. Qu'elle ne fut pas facile à écrire sous ses airs simples, cette première lettre. Printemps brise la glace d'un espoir en vérité infini.



Citation:
Chère Solyaane,

nous prenons la plume du Périgord pour prendre nouvelles de notre forfait. Voilà dejà bien des lunes que nous n'avons pas été jugés. Coupables, ou Innocents?

Nous espérons que vous ne manquez de rien, auquel cas, n'hésitez pas à vous en confier, donnez nous nouvelles ; elles sont attendues. Nos préparatifs pour Le Sud avancent; quinze juin nous verra partir vers l'Italie pour y découvrir chantier naval. Nous y espérons votre présence à nos cotés.

A bientôt,

Alphonse & Faust



Citation:

Faust, Alphonse,

C’est avec une certaine émotion que je prends la plume pour vous répondre aujourd’hui. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, je sais que vous attendez la nouvelle depuis longtemps. Voilà : je suis enceinte, de vous.
Je suis désolée de ne pas vous avoir donné de nouvelles plus tôt. Je voulais être sûre avant de vous l’annoncer. Mais aujourd’hui, aucun doute ne peut subsister.

Du reste, je ne manque de rien. Je suis déjà dans le sud, aux côtés d’une poignée d’amis. Je serai à Pau d'ici quelques jours probablement, mais je saurai m’arranger pour vous rejoindre le 15 juin dans le Périgord.

Je vous tiendrai au courant. Nous nous retrouverons vite.
D'ici là, prenez soin de vous.

A bientôt,
Solyaane.



* Archibald
Citation:

Cher Alphonse,
La solitude est dificile a trouvé à Périgueux, vous le savez autan que moi. Fixez moi un lieu et une heure à votre retour, et je m'y trouverai*.
Je passe baucou de temp a l'université, et j'aurai bientot fini mon cursus de navigation. Je crois que vous ete le seul (avec Opaline) a avoir des nouveles de moi ces jour ci : je ne sor pour insi dire pas de chez moi, sauf pour me rendre à l'université ou mon atelier. Si d'aventure sur les chemin vous trouvié de l'argile ou de la pierre a un prix adordable et que vou avez un peu de place, aurié vou la gentillesse de m'en raporté un peu si vou n'etes pas trop chargé ?
Aurore et moi avons baucou causé de l'organisation du voyage et des voyageurs que nous prendrions a bord. Jörgen a invité Dôn. J'en suis très heureux, mais je sais que Faust en sera peut être très fâché. Je ne sais pas encore si Dôn a répondu favorablement à cete idée. J'aimerai que oui. J'ai tré envie de lui faire voir Alexandrie. Qu'en pensé vou ?

Au fait, le parfum que vous avé réalisé pour Aurore est merveilleux, j'ai mis le nez dans son cou l'autre jour et j'en sui encore tout ébloui (et Kasia semble persuadé que son arivé nou a sauvés d'un atenta a la pudeur sur le tertre, s'été tré drole !)


Soyé prudens sur la route je vou en prie, et dite moi comen vous alé, tous. Il n'y a que Lyov et Lyanna qui vous acompagnent ? Salué les de ma part voulé vou, et embrassé Faust pour moi.

A tré biento.

Archibald.


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Argile et pierre, je les note. Si je vois quelques affaires en route, je les ferai pour vous.

Qu’est-ce qui vous retient donc de vous mêler aux autres ? Vous êtes un garçon d’humeur joyeuse qui ne sait pas dépérir de solitude sans raison. Savoir barrer un bateau est certes de la plus haute importance mais il n’est pas question d’ermitage ; sortez donc le nez au printemps.
Je serai heureux de vous revoir seul ; d’une vérité Rochechouart m’a laissé démuni autant que froissé et votre altercation d’avec Faust à Périgueux a rempli la semaine. Je n’ai pas envie de laisser les non-dits s’installer entre nous, quitte, à grand peine, à nous y voir reculer aussi, comptez moi à la table dès que nous serons rentrés. Nous aurons d’ailleurs à célébrer ; rien que je ne puisse vous annoncer ainsi mais qu’il me fera plaisir de sceller de verres que l’on trinque.

Je ne prendrai pas le risque de vous entendre m’asséner que je vous prends pour un con à vous dire ce que vous savez déjà. Vous n’avez pas besoin de mon avis concernant Dôn ; vous savez parfaitement que ce choix sera un crève-cœur, quelle que soit votre décision.
Ce que vous ne voyez peut-être pas par contre, c’est que Jorgen, jusque-là si réticent à partager ce bateau, y a invité de lui-même la seule personne dont il sait que la présence poinçonnera Faust jusqu’aux os.
Là, c’est probablement une coïncidence me direz-vous, et j’y acquiescerai. Probablement oui. Il a toujours beaucoup aimé Dôn, et n’aura pas songé au dilemme qu’il vous tendait. Pour ma part, je m’étonne presque qu’il n’ait pas encore invité Ansoald…

Vos compliments quant à ma composition me touchent infiniment.
Aurore fut un bel exercice et une surprenante découverte ; je gage qu’elle comme moi ne nous attendions pas à si bien nous entendre finalement.
C’est une belle amie que vous avez là, Archibald ; prenez en soin et passez-lui mon bonjour.

Lyov et Lyanna nous accompagnent de fait, Eulalie également ; Chacun sera salué, je n’ai aucune envie de désigner Cosnac d’un régime spécial qui la fera bouder une après midi entière…
Notre voyage se passe bien, ou presque ; il faudra que je vous raconte comment Faust en est arrivé à souhaiter pousser une aveugle dans un escalier…

Prenez soin de vous Archibald, et donnez-moi nouvelles.
Sinon, à notre retour.

Alphonse.

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16 Avril



* Opaline


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Opaline,


Au silence, je vous pardonne sans mal ; le temps est une denrée insaisissable qui ne cesse de s’étendre pour mieux se raccourcir et soumet ma nuque au même titre que la vôtre.

Nous ne nous verrons pas à Périgueux. Sitôt y avons-nous posé nos malles que notre assistance était requise à un déménagement. L’occasion était belle de baliser d’un trajet le chemin que nous prendrons cet été, et de vendre quelques produits dans les contrées où nous n’avions toujours pas trouvé comptoirs, aussi l’avons-nous prise ; nous ne serons probablement pas de retour avant la fin du mois.
Périgueux a été d’un accueil chaleureux. J’y ai vite retrouvé quelques habitudes de balades, et l’ouverture de la boutique de Montfort a achevé de changer au paysage la visibilité des calvaires passés. Je n’oublie rien, et si je suis contraint de vivre avec, alors je postule à la métamorphose ; rien n’ira sous le tapis, je construirai de savoirs autour jusqu’aux agencements sans qu’il ne s’agisse d’un mausolée, mais d’une poutre porteuse.
J’ai ouvert un petit atelier où je m’emploie à chercher quelques fragrances à mettre en bouteille et profite de nos voyages pour y peaufiner la multiplicité et la qualité de mes fournitures ; ce courrier s’écrit d’ailleurs à l’auspice des impatiences : Je guette les frontières du Languedoc comme un enfant à qui l’on a promis une sucrerie ; je suis certain d’en ramener quelques fleurs et écorces d’abricotiers d’une extraordinaire finesse.

Je crois votre inconstance humaine et non pas féminine.
Je m’étonne de ceux qui ne se sentent jamais le besoin d’aller plus loin que ce qu’ils connaissent. J’en comprends le confort, mais ne l’y envie pas.

Alexandrie sera un beau voyage.
Confiez moi vos inquiétudes, que je les décortique jusqu’à les épuiser ; quant aux séparations, contrariez les. La cogue est grande et Archibald ne l’a pas encore remplie. Votre frère et sa femme peuvent sans mal y loger à mon sens, vous devriez en parler à votre capitaine. Je doute qu’il sache vous refuser quoique ce soit.

Fortune a attribué vos présents dont je vous remercie encore de l’excellence. Montfort a eu la poule et j’y ai gagné l’œuf. Hasard fait bien les choses, il est vrai qu’il a des airs de petit coq parfois…
Le printemps nous façonne ambitieux, Opaline, et j’espère que cet été, nous en récolterons les fruits ensembles. Nous quitterons le Périgord dès le quinze juin ; puissions-nous nous y croiser avant.

Prenez soin de vous, et des vôtres.
Alphonse.



* Faust

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Bouc, j'ai en tête ton sourire de ce soir, à l'annonce de l'existence de cet enfant. Il mangeait ton visage, se conjuguait de gestes ébahis. Je sais ce que ce petit être à venir représente à ta vie. Une chance de recommencer autrement. Mieux, peut être. Avec plus d'envie, sûrement. Cet enfant là, qui sera né à ta décision profonde, à tes espoirs si tendres. A ton humanité rendue.

C'est drôle, ce que l'on met à nos choix. Ceux que l'on grave d'irrémédiable, pour répudier tous les autres.

Le jour où je t'ai désiré, j’avais la certitude absolue, définitive, qu’il ne restait rien de mes amours mortes. Ton amour me fortifie et me paye infiniment de ce que j’ai pu souffrir. Aujourd’hui ou demain, blessé par la vie ou juste sidéré, je me réfugie en toi. Je ne vis que de ta tendresse. Tout autre homme me paraît inexistant. Alphonse Tabouret, Déraison faite Homme, Aimer ne rime qu'aux lettres de ton Prénom. Je suis saisi de toi comme un insensé ; comme ni mon trop jeune âge, ni une trop brève habitude de la vie, ni mon cœur froissé depuis longtemps par trop de poinçons et fermé depuis à toute expression profonde, ne devraient me permettre encore d’aimer. Je t'écris d’une main tremblante d'avoir trop serré le Denier. Respirant à peine pour ne pas t'éveiller et le front couvert de sueur tandis que tu dors, Père encore, à mes côtés. Tu as saisi, enlacé, dévoré mon existence. Et je relis à la lueur d'une chandelle presque morte tes mots pour y calquer les miens.

Bouc, écris-moi encore, gai, malheureux, inspiré ou pas. Ecris-moi car cela me rend heureux, et toi à travers moi. Oui, sois heureux, écris comme tu sais écrire, pourvu que ce soit toi. L’amour a de mystérieux moyens de connaissance et de secrètes révélations. Il n'est pas une minute où je ne m'inquiète de toi. Mon Alphonse, C'est bien simple, je ne vis que par toi. Tu es l’unique pensée, l’unique sensation, l’unique souffle qui m’anime encore. Je t'aimerai toujours, c'est une folie que d'y croire, une folie que de l'espérer, pourtant je le sais au fond de moi, jamais aucune autre pensée ne m’occupera .

Désormais, ton sourire Père sera une fête, celle du mien sourire, de ma voix pour la tienne, de mes yeux pers. À toi ma tendresse.

Faust.

16/04/1467 22:14 : Vous tirez la carte (VI) L'Amoureux, qui se consume alors sous vos yeux.Vous vous sentez plus heureux. Comme ça, sans raison particulière, et ça vous plaît.


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18 Avril




* Faust

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Je veux manger chacune de tes peines, sucer les os de chacune de tes angoisses et me nourrir de tous tes bonheurs.
Dis-moi Liefde, ce qui te tracassait tant hier.


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Juste quelques pensées comme des ombres, que je n'arrive pas à expirer. Je me sentais oppressé, prisonnier, à l'intérieur de moi-même. Sans doute une bouffée d'angoisse. Le jour s'est levé, et je ne songe plus à ma prison. Je songe à la maison, et à la beauté de l'enfant qui s'en vient. Qu'importe si je n'arrive pas à parler comme il le faudrait, quand il le faudrait, pourvu que je sache lui parler à lui.


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Citation:
20 Avril




* Faust

Citation:
Achille,


Voilà longtemps que tu n’étais pas parti seul à la guerre.
J’ai vu à tes tempes battre les tambours, tes doigts s’agiter à ton Kopis et le bleu de tes yeux virer au ciel troyen.
Contre qui te bas-tu ?

Achille, je t’aime. Je sais que où tu vas, tu m’emportes avec toi mais je n’ai pas les qualités d’une reine d’Ithaque ; je suis Ithaque, fait pour être foulé de tes pieds, contemplé de tes yeux, ancré à ton cœur. Si j’attends ton retour, je ne sais pas tisser ; mon cœur s’agite, mes nerfs se froissent, ma patience se tasse. Moi aussi je suis fait pour la guerre, pour celle à tes côtés, celle où quand bien même submergés par le nombre, dos à dos, bruns aux blonds, nous mourrons quand même d’une victoire.
Contre qui te bats-tu sans moi ?

J’entends les oracles, les murmures que les dieux portent à ton oreille, et je les brave ; de nous deux, tu le sais, sous mes airs policés, je suis le moins sage. Souviens-toi que la Pythie, Amour, n’est qu’une femme, une putain de femelle et que moi, je ne crois qu’à ton cœur d’homme.
Ce jour tu es rentré; je fais semblant de ne pas voir que tu es blessé, mais je le vois, Achille, je le vois quand tu serres ta plaie pour la faire plus vite cicatriser, quand tu te laisses anesthésier par le flot, quand tu es fatigué.
Si je ne saurai pas où tu es allé et ce que tu y as laissé, je ne te laisserai pas croire que j’en suis dupe, que je ne t’aime pas assez pour m’émouvoir de chacune de tes zébrures.
Je sais, alors dors mon Dieu, dors à ma peau, repose toi, prends des forces, mange-moi et à la prochaine bataille, emmène-moi ; nous ne sommes jamais plus forts qu’avec deux paires de bras et de jambes, soleil au-dessus de la tête.


Ton talon.



Citation:

Ôde à un sexe.


Tu t'allonges.
Je te regarde. Tu es beau, magnifique.
Rasé de frais, doré, tu bandes franchement.
Et ce corps tout sculpté pour atteindre des sommets fantastiques,
c'est cela, je crois, être beau jusqu'au trou du cul.
Je dessine sur mon relié tes hanches, ton sexe, animal fabuleux, remplissant l'air.
Ta pine ferme et gonflée a la volupté d'une nature morte vivante.
Elle mérite un gros plan. Plante, fruit charnu, bête fauve.
Quel talent me faudrait-il dans les mains?
Je veux bien mon teint pâle se noircir de bagarres
Pour obtenir sans mal les rigueurs de ton vit obsédant.
Le serrer, l'enfermer, le coincer, l'aspirer entre mes reins...
Je dessine. T'oblige à me regarder.
Tes yeux noirs brillants. Ta lèvre supérieure épaisse.
Je peins, tu pisses lentement du stupre que tu essuies régulièrement de la main.
Je me délecte d'être ce gouffre que tu rêves de foutre, pour lequel tu deviens animal, nerveux, excité, capable de tourner en rond dans la ville cherchant désespérément l'occasion d'enfoncer enfin ta queue dans ce con , pour y décharger ton sel, ta haine ou ton amour.
Ton sexe est le pivot sur lequel je bâtis mes nuits. Sale mes jours.
Couds les versants de mes rêves indicibles. Ceux que je te dis quand même.
Ton oreille , la seule à pouvoir les entendre , et ton sexe triomphant pour mépriser les faibles se tiennent par la main, ou peut-être est-ce la mienne.
Ton sexe n'a pas de nom. Cent sobriquets, inutilement.
Il est sculpté dans le fantasme, taillé à l'envergure de ma paume.
C'est un arbre à mon relié, ou tes bras des lianes à mon cou. Je ne sais plus bien.
Et chacune de ses veines est végétale, figuier m'offrant ses fruits.
Violacés, désireux, jusqu'à devenir pêches, les jours où tu n'oses pas me réveiller.
J'ai , à chaque fois que je te vois t'ériger, un vertige conscient des hauteurs qui m'attirent. Un appel vertical à ton humanité. Puis Pan, quand tu es Bouc, bête cabalistique, c'est ton sexe qui m'égare et me ramène à toi.
Phare rassurant. Thyrse , sceptre, phallus dont je suis l'adorateur discret.
Ta queue est mon caducée . L'attribut et le point zéro de toutes mes chutes.
Je la veux entière, pour moi, au fond de ma gorge, dans les replis de mon estomac.
Dans les recoins secrets de mon âme grège.
Je la veux regarder , quand elle te prend en otage, quand le reste de ton corps n'a plus son mot à dire.
Elle est un grand éclair à ma fenêtre. Ton sexe a même défroqué un prêtre.




* Archibald

Citation:
Cher Alphonse,

J'espère que se courrié vous trouvera sur le chemin du retour, et que vou faite route sans encombre.
Vou aiguil aguyé piqué ma curiosité avec votre aveugle ! Comen donc Faust le médecin peut il avoir envi de poussé une aveugle dans l'escalier ? Etais-ce pour le plésir de la soigné après ? Ou alors été elle plu agaçante que je puisse l'imaginé ?

Vous avé bien fé de ménagé les susceptibilités, une demie journée de bouderie d'Eulalie, sur un trajé, cela peu etre long.

Consernan ma maraine, je n'ai pas encore tranché. Il fau dire que je ne l'ai même pa encore croisé depuis mon retour. Je ne partage pas votre avis sur certains points, mais il est toujour intéressan d'avoir votre sentimen, vous savé comme personne pointé les détails que je n'avait pas remarqué.
Ce voyage me met les nerf en pelote et je n'ose pas toujours m'apuyé sur Jorgen parce que je sais qu'il es dans le meme cas. S'est idiot, je le sais : quand j'ose, nou allons tous les deux mieux. Sa doi être un sursau de virilité mal placé, je sais pas. Sa vous fait sa parfois aussi ? Resté comme un con seul avec un souci pour protégé l'autre et lui pété à la tronche plus tard a cause du meme souci ?
J'me sens telemen idio apré.

Enfin, bref. Quand seré vou à Périgueux, que je nous réserve une taverne pour la soiré ? Je pense qu'Aurore sera d'acord pour nous privatisé la sienne, surtout si on alonge des tas de sous pour picolé.

A tré biento, Alphonse

Archibald


* Ansoald

Citation:
Alphonse,

Je vous libère, non je m'enfuis, sans espoir que la route me délivre des regrets et plaise au Ciel que plus jamais de moi vous n'entendrez parler. J'ai voulu, vous savez, j'ai voulu bien faire mais je suis aveugle et misérable, si léger qu'une odeur m'emporte, si facile qu'un rire me grise, si petit qu'une épée me grandit. J'espérais, c'est idiot, j'espérais en des jours réguliers, des amitiés sincères et des projets communs mais je suis incapable de bien me tenir, de bien me comporter et de faire bonne figure en bonne société; sous mes semelles je craque des allumettes, sous mes mains je gifle des vies.

Mais assez de jérémiades. Je suis heureux pour Nicolas. Vous êtes un enchanteur. Vous attirez les louanges comme les mouches sur du miel. Cette comparaison vous semble perfide? Elle l'est. La jalousie est le vice le plus précieux à mon âme, mais je dois à mon tour battre des ailes en votre honneur. Vous donnez à chaque mot le sens le plus intelligent et aux silences les conclusions les mieux concises. Vous maîtrisez l'ennui avec élégance et l'amour avec une retenue...On a certainement serti à ce terme de "retenue" toute une ribambelle d'adjectifs laudateurs. Bref. Je ne peux haïr une montagne et la gravir m'expose au désert des neiges éternelles. Donc je roule ma bosse, ailleurs. Je ne l'ai pas écrit à Nicolas. Peut-être jamais. Je suis si souvent désemparé face aux sentiments, comme un homme face à une mer déchaînée. Je préfère les eaux calmes de la luxure et les alizés de la fatalité....Non. Simplement, je pleure sur mon impuissance, voilà tout.
Vous faites le bonheur de Nicolas. C'est une mécanique complexe et admirable, en un instant elle se dérègle et il faut toute la minutie d'un orfèvre pour la remonter, mais son carillon donne la plus belle heure qui soit.
Je m'arrête là. La sueur perle à mon front. Effort considérable de vous écrire! J'espère que vous n'allez pas me déchirer sans un mot.

Ansoald


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21 Avril



* Ansoald

Citation:
Ansoald,


Je ne vous contredis, ni ne vous retiens.

J’avais eu l’occasion de contempler vos œuvres, vos spontanéités, mais jamais encore n’avais-je eu affaire au lettré ; plume est belle, et si vos propos ricochent d’une virgule à un point, l’on ne peut que saluer la pertinence de l’esprit qui s’y est appliqué. Vous êtes surprenant.


Je ne crois pas aux adieux, mais j’ai assez fréquenté de faussaires pour savoir où ils plantent leurs vérités, et vos mots, dont je devine le tribut, en ont quelques-unes auxquelles je tiens à rendre monnaie ; je ne vous veux pas en dettes, jamais.
Je ne vous aime pas Ansoald. Vous êtes une créature bifront, hydrocéphale, et votre ombre s’est trouvée tant de fois à entraver nos nuées que j’en ai été parfois ivre de colère, vide de jalousie. Vous étiez l’amant de verdure, l’inaltérable première fois, le point de départ, et la tendresse qu’il avait pour vous semblait infinie malgré les fractures brutales qui vous étaient attitrées ; à chaque fois qu’il prononçait votre nom, je vous détestais un peu plus et m’étouffais d’orgueil à de sordides comparaisons.
Mais si vous êtes bon comédien, vous êtes un mauvais technicien ; vous avez le charisme, le sens du spectacle, et l’esprit assez vif pour que l’on s’y penche, cependant, sorti de la lumière, aux intimités qui forcent l’objectif et le plan séquence, vous êtes celui qui mord la main qui le soigne, menace ceux qui vous échappent, cingle ses courriers de cruauté, promet et ne tient pas promesse.
Je ne vous aime pas Ansoald, pour tant de raisons qui font écho aux vôtres qu’à l’antagonisme de leurs couleurs, elles nous font presque reflets, mais vous êtes l’un des indissociables architectes de mon plus grand bonheur ; j’y estime votre amertume, ne doutez pas de la mienne.
A cette inéluctable défaite qui, même au Panthéon des disparus, retiendra votre nom à son Histoire, je vous dois quand même remerciements; quelque part, s’il m’aime autant, c’est certainement aussi parce que je ne vous ressemble pas.


Je prendrai soin de lui, toujours.
A vous, je dis adieu.


Alphonse.



* Lucie

Citation:
Mier,


J’ai un secret à vous dire.
Les circonstances y ont célébré votre cousine Eulalie en témoin involontaire, et si je ne m’offusque pas qu’elle soit à la confidence, j’aurais préféré offrir la primeur des fleurs moi-même.
Là, désormais c’est Montfort qui me presse à en informer les gens de la maison pour que tout s’organise au mieux et moi, je bafouille ; si je ne viens pas le dire à la mince poignée de ceux que j’aime avant de le glisser à l’oreille des domestiques, je n’y aurais plus de gout.

Je vais être père, Lucie, une seconde fois.
Ventre au sud germe à l’heure où je vous écris, transformant quelques soirées de février en une paternité. Il est un peu tôt pour rendre la chose officielle, presque deux mois de gestation, aussi, scellez avec moi le bonheur de cette nouvelle et nourrissez-le de silences et d’espoirs.

Je rentre dans quelques jours à Périgueux, traversant un sud de nouveau bousculé par les armées. Cela retarde Limoges mais ne l’ajourne pas ; il faut que je vous voie, pour le simple plaisir de votre sourire, et pour le pragmatisme de l’été à venir.
Je pense à vous deux autant qu’à lui.

Prenez soin de vous,
Alphonse.



* Dôn

Citation:
Dôn,

La raison n’emportera pas ce combat.
A la maisonnée de l’associé qu’il faut prévenir pour l’agencer, aux concessions à venir qu’il me faudra employer, je ne conçois pas que vous n’entendiez pas nouvelle avant qu’elle devienne officielle.

Navel, je vais être père de nouveau.
Pousse est fragile, et vous demande la plus grande discrétion encore pour affirmer la courbe au ventre de sa mère. Je compte sur les doigts d’une main ceux vers qui partent aujourd’hui ces mots ; vous êtes trois et à chacun de vous, j’offre ce secret comme un gage d’amour.

A Périgueux dans poignée de jours. Venez me serrer dans vos bras.

Enor.



* Sabaude

Citation:
Sabaude,

Silence long ne m’empêche pas ce jour de venir pencher à ton oreille un secret que je garde jalousement depuis quelques jours déjà.
Il n’est pas sage dit-on d’en parler si tôt, mais témoin involontaire à la nouvelle a relativisé les précautions de mes rigueurs ; au diable les prudences, je veux tes oreilles aux premières à qui j’y penche cette confidence : Père à nouveau dans quelques mois, mon ami.
Nouvelle m’enchante comme me bouleverse et si je ne perds pas de vue que tu n’y changeras aucun lange, j’espère que tu me feras l’honneur de l’y rencontrer quand l‘occasion se présentera.

J’ai tant de choses à te dire que chacune mériterait une lettre pleine mais la vie précipite sans cesse et te faire synthèse d’encre me semble impossible sans t’abreuver plus encore de vide.
Canéda m’amènera à monter vers Limoges dès que les chemins n’y seront plus troublés par les armées ; voudrais tu que nous nous y retrouvions ? Mi-chemin, l’un l’autre pour une poignée de jours ?

Rattrapons le temps et forçons-le à s’attabler avec nous puisqu’il nous fait défaut.

Alphonse


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Citation:
22 Avril



* Dôn


Citation:
Alphonse,

Je ne comprends pas. Je ne comprends pas mais il m'est tout de même possible de sourire à cette annonce. Veuillez bien me croire lorsque je vous délivre ma surprise, car j'espérais connaître la femme dont vous m'aviez parlé sur les chemins, cette même femme qui parvenait à faire trembler vos mains et qui semble aujourd'hui porter votre enfant de demain. Il m'aurait été plaisant de la rencontrer et peut-être même - un peu - la juger. Vous connaissez ma propension à ne pas aimer, alors je vous en fait l'évidente confidence puisque nous en sommes à ces heures là : Je ne l'aime pas. Pour tout un tas de raisons qu'il serait bien trop long de déblayer et d'étaler sur le papier.
Ce n'est guère le moment, aussi je vous affirme que malgré le désamour éprouvé pour cette inconnue, j'aime déjà l'enfant qu'elle porte de vous. Voici mon gage d'amour en retour, il est bien rare que j'éprouve pour plus petit que moi, j'adore désormais plus petit que vous.

Vous l'aurez deviné à l'entête bien discrète, Périgueux ne m'abrite plus depuis peu, si vous vous y trouvez toujours lors de mon retour, peut-être aurai-je le courage de vous souffler quelques mots d'amour.

Au noyau à naître, peut-être.
Nombril.

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23 Avril



* Lucie

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Alphonse,

Savez-vous comme je chéris les secrets, bel ami, pour ce qu'ils prouvent ? Celui-ci, j'en fais serment, aura mes faveurs comme nul autre auparavant ; permettez-moi de l'honorer d'une joie par votre volonté taiseuse mais sincère, jusqu'ici éteinte.
Qu'importe alors que Cosnac ou qu'un fourbe putto l'ait su avant moi, il n'en est point un pour m'empêcher de joindre mes battements aux tiens. Votre coude, Alphonse, est la parfaite virgule à l'appui d'un enfant, et je ne saurais douter de votre aptitude à paterner, pour l'avoir décelé aux gazouillis de votre filleule. Dîtes-m'en plus, cependant, de la maman. Qu'ai-je manqué à votre vie pour n'en rien voir ?

Juliette et moi jalousons déjà le parfait cocon que votre affection lui fera. Comptez sur nous, cependant, pour faire famille à cet oeuf nouveau.
Revenez. Je veux sentir, à la jugulaire, l'euphorie battre plus fort.
Revenez, mais entier,

Mier

Citation:












Citation:
24 Avril



* Sabaude

Citation:
Alphonse

La nouvelle de cette paternité m’a confié à des émois aussi agités que des jupons de puterelles ou de cocottes à la vue d’un nanti. Je ne sais si je dois te féliciter ou te plaindre pour ce rejeton.

Mes paupières ont battu l’air, comme pour donner le rythme à un comptage hésitant de ces marmots que tu sèmes. J’ai compté deux graines, dont une déjà devenue jeune pousse. Me trompé-je ?

Je ne changerai en effet aucun lange, fussé-je physiquement à tes côtés, mon ami. Tu connais mes prédispositions naturelles en présence d’un enfant, il y a des choses à ne pas me demander, sauf à me mettre un couteau sous la gorge. Il va toutefois de soi que le voir et chercher tes traits dans sa face poupine, me procurera un plaisir presque aussi vif que celui que fait naître en moi ta présence.

Trouve un peu d’encre et de temps pour combler quelques vides en attendant que je puisse te voir et que je te perce comme une barrique pour que ton flot de paroles coule dans le godet de mes oreilles. Et n’espère pas te contenter de faire perler quelques gouttes, ma soif est grande. J’ai le père, toi, j’ai la finalité, le marmouset à naître, il manque tout le reste au tableau. Sors la peinture, l’artiste, et dessine-moi un Tabouret qui devient père.

Pour Limoge il faut attendre, pour tordre ce cou au temps aussi, sauf si vous vous risquez en Alençon. Les Angevins ont encore réussi, même de loin, à faire trembler de crainte notre régnant. Une levée de ban m’a mis des fers aux pieds depuis début avril, je dois rester dans la province jusqu’à ce qu’elle prenne fin. J’aurai pu envoyer mon homme de main à cette inutile mobilisation, mais il escorte ma sœur, Della, et veille sur elle, du côté de Sainte Illinda.

Si vos pas vous mènent jusqu’à Alençon, ma demeure sera la vôtre, vous ne manquerez de rien, et tu parviendras peut-être à m’escroquer un lange ou deux.



Sabaude


* Solyaane

Citation:
Solyaane,


Vous avez il y a quelques jours nourri d’espoir un horizon que nous attendions Faust et moi à la fois de prudence et d’emphase ; antinomiques choses que les faiseurs de souhaits : ils les délayent d’imaginaire à l’infini et les gardent précieusement proches des murmures pour éviter qu’ils ne s’éventent. Nous sommes heureux, infiniment, de cette heureuse nouvelle.

Vous avez assis la réalité, et avec elle, l’officialité de ma paternité puisque c’est moi désormais qui me brode à l’histoire d’un pas en avant ; je n’ai pas l’habitude de quitter mes coulisses, j’espère que vous serez clémente à la méticulosité que je mets à mes sorties.
Si la confidence de votre grossesse n’a été faite d’encre qu’à la poignée d’intimes que j’ai au cœur, tous m’ont retourné la même question : Qui êtes-vous ?
Je m’en suis tenu à notre histoire ; quelques jours de février où à la faveur une route commune, nous avons ri, bu, trahi l’ennui des pluies froides d’escapades aux draps. Du bon temps voilà tout, un accident, votre envie de le porter à terme, la mienne de l’élever, et cela marche aisément : Je suis réputé volage et ne l’ai pas volé, passé reste archivé à la facture et la mienne est trop longue pour être honnête, mais bon père est aussi une qualité que l'on semble me préter.
Cela contente le vélin, mais je me rends compte ce jour, approchant de Périgueux, que cela ne contentera pas l’oreille ; il a bien fallu que nous parlions avant que nous chahutions et je ne sais rien de vous, comme vous ne savez rien de moi.
Alors, avant que je ne sois jeté aux planches, racontez-moi Solyanne, puisque nous avons fait un enfant sans jamais prendre le temps d’en parler avant, ce que vous êtes et ce qui, un jour d’ennui, nous a mis dans un lit.


Vous espérant en bonne santé,
Alphonse Tabouret


Citation:
















Citation:
















Citation:
27 Avril



    Au lit, silhouette se glisse et au visage qui se tourne vers lui quand l’ombre l’envahit, pouce entrave d’une autorité sur les lèvres qu’il barre.
    Noirs pleins exigent le silence. Ce soir on baise, on baise pour suer, pour expier la colère. On baise pour tuer l’interminable d’une nuit d’angoisses, pour déchirer la gorge, pour crier ce que l’on ne peut dire. L’on baise par besoin, pour éreinter le corps et noyer les nerfs. L’on baise de s’aimer sans un mot jusqu’à ce soupir qui ressemble à un sanglot. Jusqu’à vider le ventre, les pensées et piocher les dernières heures de la nuit d’un néant salvateur.
    Aux lisières des après, l’on se ne se dira rien; l’on se regardera quelques instants, bleus aux noirs, mains jointes en guise de fanion, bavardes muettes aux aphonies de l'instant.






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28 Avril


* Hélie

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Hélie,

Aurore me dit que vous avez besoin d’aller sur Limoges pour y chercher vos affaires et les ramener en Périgord ; je me lance sur les routes entre le 10 et le 15 mai.
Il s’agira d’un aller-retour, pas plus de deux à trois jours d’escale sur place avant de rentrer à Périgueux.
Aurore nous accompagne et je compte le proposer à votre sœur, qui ne parle que de rejoindre Limoges depuis quelques jours, de profiter de la route, à moins que vous n’y voyiez un inconvénient.

Donnez-moi votre décision.

Alphonse

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29 Avril


* Faust

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Je t'attends aux portes de la ville.
Nous déménagerons ce qu'il reste des affaires de la boutique ensemble, après Limoges, comme prévu...
Je t'aime.


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Nous déménagerons comme bon nous semble, ensembles.
Limoges peut m’attendre ; si Castillon nous plait d’un coup de cœur, je n’y partirai pas sans y avoir emporté jusqu’à la dernière caisse et t’avoir entendu me demander au milieu de cet heureux désordre, comment l’on va ranger : par genres, couleurs, ordre alphabétique, volumes ?... Oh, je sais, par nombre de syllabes !

Avec toi, c’est tout ce qui m’importe ; quand, n’a aucune incidence.
Je t’aime

Tien.


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Je te veux à seul bagage . Demande-moi de jeter caisses aux chemins pour que j'aie la place de t'allonger à la halte chaude d'un après midi ensoleillé, et tout est déjà semé aux raccourcis . Qui sait, en repassant peut-être que tout aura poussé.


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30 Avril



* Sabaude

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Sabaude,


Je ne sème rien que je ne regarde pousser ; Anjou à ses réclusions guerrières a eu raison de mes inquiétudes et je suis allé y chercher mon fils au début de l’année: Antoine m’accompagne depuis janvier désormais, autant à la terre qu’à la mer. Montfort a pris son éducation en charge et je la complète de flamand, d’italien, de contes antiques ; c’est un enfant sage, difficile à percer, et je ne doute pas qu’il me garde quelques rancœurs méritées, mais il a l’air heureux de la vie qu’il mène aujourd’hui et c’est là plus que je ne l’aurais jamais imaginé.
Quant à celui qui vient, ne cherche pas plus loin que les travers d’une plate réalité ; pluie battant plusieurs jours, relais de campagne désertés, compagne d’infortune… Sa mère n’a rien contre le porter pour me le confier et j’aime être père ; ainsi viendra cadet à la famille Tabouret.

Alençon ne me verra ni seul, ni accompagné ; la situation à tes terres est trop périlleuse, ton engagement à les défendre ne m’y contredira pas, et puis, détour et escale me demanderaient un temps que je n’ai pas.
A la mi juin, je quitte le flanc Atlantique pour rejoindre la Méditerranée et l’Italie du nord. Étrange sentiment que d’y retourner si changé; je tâche de ne pas y songer, d’aborder la chose à la désinvolture des avancées mais d’une vérité, je redoute ces retrouvailles.
Septembre voit embarquer une quinzaine de passagers pour Alexandrie et je pars avec eux voir de mes yeux ce monde ancien ; les livres donnent au moins trois mois de route pour y aller et en revenir. Voilà un vaste horizon…
A cette perspective, le royaume se fait petit ; ta sœur et ton homme de main voyage à mes côtés justement. Je n’ai croisé ni l’un ni l’autre encore, mais je compte bien leur arracher quelques anecdotes à ton sujet qui te feront rougir à notre prochaine rencontre.

A quand, je l’ignore. Une fois juin passé, je ne reviendrai pas en Périgord avant la fin de l’année.
Le temps, nous manque toujours.

Je n’oublie pas les gravures que t’ont faites tes dernières prises d’armes d’avec l’Anjou, le gel opaque à tes tempes à la vivacité d’un souvenir qui t’y accapare ; j’aimerais être là pour les chasser d’une main à ta tête.
A tes pensées, les miennes ; prends soin de toi et des tiens.


Alphonse



* Dôn

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Nombril,


Ne soyez pas déçue, la mère de cet enfant n’est en rien celle qui m’occupe l’esprit ; le cœur et le corps sont deux choses distinctes qui sont splendides à leur union mais gardent un certain charme à leurs dislocations. Vous me savez volage, de bouches en couches; l’ironie des vocables devait bien finir par me rattraper.

Considérez donc d‘une joie ce présent nouveau que je vous fais en retour du votre, qui me touche tant: l’espoir encore intact de la juger, de me confirmer ce que vous avez toujours redouté à son sujet, et de m’y broder la liste potentielle de tous ses défauts, à volonté.

De fait, nulle trace de vous à Périgueux aux quelques jours qui m’y ont abrité.
Limoges est à mes aspirations, y restez vous longtemps?

Je pense à vos genoux.
Enor.


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Alphonse_tabouret

Mai

Première quinzaine





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1er Mai




* Faust

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La liste de mes peurs


J’ai peur d’être un mauvais père
J’ai peur que tout change
J’ai peur que t’ennuies
J’ai peur d’être sans talent
J’ai peur que tu sois malheureux
J’ai peur de ne pas être à la hauteur
J’ai peur de l’arrivée de Solyaane
J’ai peur de retourner en Italie.
J’ai peur de te décevoir.
J’ai peur que tu croies que tout me glisses dessus.


J’ai peur, et je ne te montre rien pour que tu n’hésites jamais à t’appuyer sur moi, mais ce jour, j’ignore pourquoi, je crois que c’est justement de me voir si fragile qui te fera du bien.
Tu n’es pas plus inadapté qu’un autre à ce monde ; ce monde est une plaie.
Dieu merci, je t’ai.

Tien
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02 Mai



* Benjen

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Alphonse,

J'ai entendu dire que vous comptiez vous rendre à Limoges sous peu ? Je cherche des gens pour nous y accompagner Nellyne, Helie, et moi. Nous y avons tous des choses à récupérer.
Seriez-vous enclin à faire d'une pierre deux coups ?
Si oui, quand comptez-vous partir ?
Combien de temps désirez-vous y rester ? Il me faudrait personnellement deux ou trois jours, j'ai une amie à visiter.

Il me faut aussi conserver une place pour le retour, je compte enlever une personne là-bas (Rien de criminel, rassurez-vous).

J'espère que vous faites bon voyage et que Bordeaux n'est pas trop pesante.

Benjen Windham,
Baron de Salviac


Citation:
Benjen,


De fait, j’ai prévu de rallier Limoges sous peu en compagnie d’Aurore. Est-il possible de lui compter place à votre groupe ?
Nous ne serons pas de retour à Périgueux avant le 5 mai et demoiselle aurait besoin de passer à son atelier. Si nous n’avions pas le choix, nous serions prêts à partir dès le 6 mai, mais si vous aviez la patience d’attendre jusqu’au 10, cela lui permettrait de partir plus sereinement.
Deux à trois jours sur place, c’est le temps que j’escomptais y passer, pas plus ; si cela vous convient, alors, à moi aussi.
J’aurais peut-être une charge supplémentaire au retour, mais sans certitude ; si néanmoins cela devait poser un problème, prenez cette place sans mal pour votre otage et soyez assuré que si c’est une femme, je n’irai certainement pas lui enlever son bâillon.

Alphonse.


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Alphonse

Le 10 sera parfait, je vous préviendrai si partir plus tôt devient urgent. Je compte une place pour votre amie, et vous confirme que l'otage est bien une femme qu'il nous faudra sans doute bâillonner, elle a tendance à beaucoup jacasser mais elle ne mord pas.

A bientôt donc.

Benjen Windham,
Baron de Salviac



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L’affaire est entendue, j’annonce à Aurore un départ pour le 10 mai.
Si les dates devaient se bousculer, prévenez m’en.

Alphonse.

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03 Mai



*Lucie

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Mier,

A votre oreille un peu avant le quinze du mois de mai.
Je resterai quelques jours à peine, trop peu assurément, mais il y a tant à faire avant notre départ pour la Provence que c’est un luxe délicat que je ne saurais étirer de trop…

J’ai hâte de vous voir toutes les deux et de vous respirer.
Veille de mon arrivée, je vous préviendrai.

Alphonse



* Hélie

Citation:
Alphonse,

J'ai mis bien du temps à vous répondre, j'attendais de préciser les choses avec Eulalie et Benjen.
Comme Benjen a du vous le dire, nous partons donc le 10 finalement.
J'imagine qu'Aurore est d'une humeur massacrante. Un peu de vaisselle brisée et la voilà à compter ses écus aussi méticuleusement qu'une mendiante!
Eulalie ne sera pas du voyage, probablement déjà partie à cette date.
J'espère que votre voyage bordelais vous est profitable.

Bien à vous,
Hélie



* Sabaude

Citation:
Alphonse,

J’ai souri au fil tendu de l’éducation qui élève Antoine vers ces choses que les plus terriens ne pourront que toucher du doigt. Peut-être nouera-t-il un jour une toile d’amitié avec Faüna, et seront-ils aussi différents et complémentaires à la fois que toi et moi pouvons l’être. J’ai bien peur que ma fille ne devienne une virtuose dans de tout autres domaines. Celle dont tu as inspiré le prénom saura brigander en breton, en français, et en dialectes méconnus. D’un sourire et d’une danse elle soulèvera les passions et soulagera du poids matériel ceux qui se déplacent trop lourdement chargés. Préviens tes enfants de garder leurs biens à l’abri.

J’ai le pressentiment que de ce voyage tu ne reviendras pas, où est-ce l’hiver annonciateur de ton retour qui me semble lointain, trop, quand ce temps s’est érigé en fleuve que seuls nos lettres franchissent. J ‘aimerais te dire que je serai encore là, mais je ne sais si de nouvelles griffures n’auront pas d’ici là eu raison de ce Renard qui naguère animait les places des villages alençonnais et amusait ses habitants. On dit qu’il faut savoir déchirer le voile de la mélancolie afin de ne pas s’endormir sous lui pour ne jamais se réveiller. Prélève à tes pérégrinations ce qu’elles t’offrent de plus joyeux et sache me les coucher par écrit et me les faire parvenir. J’ai toujours cette adresse parisienne trouvée par Anaon et où nous avons déplacé quelques pièces sur un échiquier quand nous n’étions pas à le faire de nos corps sur un matelas couverts de draps trop propres des visites d’une logeuse bien décidée à maintenir mon logis dans un état acceptable.

En ce qui concerne mon homme de confiance, le royaume est en effet bien petit. Je n’aurais pu imaginer quand je l’ai mis au service temporaire de Della, qu’il finirait par cheminer à tes côtés. Carys n’aiment pas beaucoup les tavernes et est une ombre parmi les ombres quand il a la responsabilité de quelqu’un, sauf quand il s’agit de me donner des leçons, où là il est plus loquace qu’une commère de village.

Ne t’inquiète pas tu as toujours su comment me faire rougir, les anecdotes de Carys ne te manqueront pas.

Que mes pensées et la petite perle sculptée en forme de renard dans le bois d’un cerf trouvé mort d’avoir atteint un grand âge, t’accompagnent.

Reviens,

Sabaude

PS: si tu croises la route d'une Véra, marieuse infructueuse, dis lui que le Renard l'attend: et si tu croises celle de Calyce, dis lui que j'aimerai de temps en temps avoir des nouvelles, n'étant pas celui des deux qui passe de sous-bois en mairie et château pillé pour se cacher des armées et défenseurs zélés.
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04 Mai



    La nuit aura été de plomb. Faust enlacé agrippé n'aura pas lâché Alphonse même dans son sommeil.



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05 Mai



* Faust

    Une caissette dans les affaires de Tabouret. Deux mille écus. Un mot, ou deux.

Citation:

"Quatre fenêtres avec toi.
Éperdument Tien .

F."



* Dôn

Citation:
Enor,

Route de retour fut prise sur un coup de tête.
Je quitte l’Artois où j'ai logé deux nuits, sans y voir la personne que j'allais saluer. Kasia, Jules et Opaline dans mon sillon j'ai tourné les talons et pris par la main Salomon, calé sous le bras quelques bagages qui nous tiendrons jusqu'à... Jusqu'à Limoges peut-être.

Je suis folle mais j'ai conscience de l'imprudence dont je fais preuve.

Mon fils presse mon écriture, aussi je dois déjà vous laisser mais si jamais votre route pouvait par un heureux hasard dirigé, croiser la mienne, n'hésitez guère à m'en faire part. Je retourne à Périgueux.

La liste des défauts redoutés sera dressée le jour où votre joli visage fera face au mien.

Nombril.


* Sabaude

Citation:
Sabaude,


Ami, il ne convient pas que tu t’inquiètes ainsi. Je ne t’annonce pas mon départ pour ne jamais revenir ; je suis plus lâche que cela, l’histoire nous l’a appris.

Siège de ton domaine te mine-t-il à ce point que tu me noies d’une vague à un paysage que chaque livre décrit comme magistral ? J’ai construit plus en quelques mois qu’à toutes ces années à l’Aphrodite, mes mains ont appris des cordages, du maniement de la hache, et des heures tranquilles ; hiver est déjà passé depuis que je suis revenu et j’y ai survécu. Je m'y suis plu, même.
Quel est donc ce gel qui te persiste ?

Ta lettre m’inquiète, répond d’une mélancolie que je ne te connais pas.
Dis-moi, Goupil, ce qui te fait entrapercevoir l’été à venir aux grisailles silencieuses, ce qui t’assure que tu ne danseras pas à quelques fêtes de village bien qu’il fasse trop chaud ? Ne laissons pas nos enfants, le jour où ils se rencontreront, parler de nous comme de ceux qui n’ont pas su se dire.

Ton présent m’accompagne, mais cela n’est pas toi.

A te lire.
Alphonse


* Hélie

Citation:

Hélie,


Je me suis arrangé avec Salviac ; Aurore et moi ferons route à vos côtés.
Votre sœur m’a prévenu de son départ dès aujourd’hui, et de votre adieu commun à Alexandrie.
Cosnac, j’y serai franc : vous n’avez pas les responsabilités dont se pare votre sœur et je gage que l’on vous a mal vendu ce voyage. C’est une belle expédition et vous qui avez tellement soif d’enfin sortir du parcours que vous ont tracé les attentes des autres, pourriez, je pense, trouver à vous y désaltérer.
Alors, avant d’y clore sujet, permettez que j’y apporte précisions. S’il s’agit de trois mois de voyage, c’est au prix d’un aller-retour et de ses escales ; nous longerons l’Italie, ferons étape à Pise, puis à la pointe sud avant de traverser la mer. Nous resterons un peu sur place, une semaine, peut-être deux, avant de prendre le chemin retour.
Vous n’êtes pas votre sœur, Hélie. Si vous avez quelques craintes bien légitimes, ne vous nourrissez pas de ses angoisses, mais plutôt de son admirable sa soif de connaissances. Et pour chasser tous doutes à ma démarche , sachez qu’Aurore a trouvé équipage en la présence de Maurice et Valentine ; c'est donc une invitation des plus désintéressé à laquelle je vous invite à réfléchir une dernière fois.
Quel que soit votre choix, soyez assuré que je le respecterai.


A compter du dix, à vos côtés.

Alphonse.

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Citation:
06 Mai



* Kasia

Citation:
Alphonse,

Je suis à Arras.
Je n'ai pas vu mon père encore. Dôn m'a filé entre les doigts, elle a repris la route seule sans que je n'y puisse rien faire. Elle a rendu Jules furieux.

Elle a récupéré Salomon, il est avec elle.
Et moi, je pars bientôt en Bretagne.

Kasia

Citation:











Citation:
07 Mai




* Lucie

Citation:
Alphonse,

S'il fallait ébruiter l'évidence ; nous vous attendons avec impatience. Qu'importe le sablier qui joue contre nous, étirons les quelques instants qui nous seront accordés à l'infini d'un joli souvenir.

Mier

Citation:








Citation:
09 Mai



* Kasia

Citation:
Kasia,

Vous êtes mauvaise conteuse, demoiselle ; vous donnez les chutes mais ne délayez point l’intrigue.
Dôn m’a écrit pour m’annoncer son retour en Périgord. Un coup de tête, dit-elle ; je lui en demanderai plus lorsque je la verrai.
Elle rejoint Limoges où je me dirige prochainement ; peut-être aurais-je la chance de l’y cueillir.
Je vous donnerai nouvelles dès que j’en aurais, attendant les vôtres lorsque vous serez arrivée chez vous.


Soyez prudente sur les routes.
Nous nous verrons au départ, à Périgueux ou dans le sud.

Alphonse



* Dôn

Citation:
Navel,


Tête haute, menton droit, marchez, et si vous trébuchez, écrivez moi.

Je serai à Limoges à compter du 13, pour deux jours au moins, en compagnie de votre suzerain, essayons d’en profiter pour vous ramener avec nous, voulez-vous ?
Embrassez Salomon et Deirdre pour moi.


Enor
Citation:












Citation:















Citation:
10 Mai



* Faust

Citation:
Mijn Koning

Avant que tu partes , pour la dernière fois j'ai gardé un souvenir précis du son de ta voix et de nos insomnies . J'ai respiré ton parfum et même ton cou. Je me souviendrai de ta bouche, et toi souviens toi de mon goût. C'est la dernière fois que l'on se voit, avant la prochaine fois, à la hanche ton épée, tu peux partir maintenant, tout est sauvegardé, tout cœur a ses archives comme il a ses secrets. Bien enfouies dans le passé de son présent.


    Chemise laissée sur l’oreiller embaume les jours de suée et porte, à son col, un vélin plié en guise de bouquet.



Citation:
Faust,


Je suis parti.

Pour l’heure, menteur à sa table, encore aux odeurs de la maison, je me montre indulgent, de ces hommes aux principes éclairés, aux âmes assez nettes pour se draper de constance. Pour l’heure, je suis de ceux-là, aux conforts de toi, de mon ventre vide de t’avoir aimé, et je t’enjoins à profiter de chaque instant où je ne serai pas là, de m’y oublier de quelques bonheurs, d’avoir trouvé la journée bonne au moment de te coucher.
Amour, je ne me leurre pas. Bientôt, dès demain surement, à ce premier réveil sans toi, je te souhaiterai le même manque que le mien, celui qui sans prévenir, s’extirpe par à-coups de la douleur quotidienne et vicie l’âme de remugles. Je suis ton monstre, n’est-ce pas que tu m’y aimes aussi, cruel, égoïste, faible ? … Tapi à mes lisières, je guette l’horizon nouveau d’un œil noir. "Demain, je sais quel gout tu as ; celui des cendres bleues et des ciels blancs, tu inverseras les choses sans prendre en compte ceux qui te craignent déjà et deviendras un monceau de joie aux dernières lieues de ma course : Je te redoute et m’impatiente déjà".
S’il est une certitude que m’épingle chacun de nos au-revoir, Achille, c’est que Demain est fait pour y tenir ta main.

Ne cherche pas ton parfum, je l’ai emporté.

Je t’aime, à en vivre.
Tien.
Citation:



Citation:
















Citation:
11 Mai



* Faust

Citation:
Alphonse.

Tu m'as laissé ta chemise et en échange, m'as pris ma fiole. Alors c'est cela ? Est-ce vraiment le même manque que le tien, celui qui sans prévenir, s’extirpe par à-coups de la douleur quotidienne et vicie l’âme de remugles? Qu'espère-tu emporter sinon un parfum sans son écrin, un pauvre substitut auquel je me dévoue aussi?

Tu es mon monstre, et je t’y aimes ainsi de même, cruel, égoïste, faible. Epris jusqu'à l'os, jusqu'à renier ce qui a été, pour me hisser au trône du Démiurge de tes nuits retrouvées bientôt de mon fait. Continues d'engendrer mon orgueil, il me nourrit même lorsque tu t'éloignes. Couche-toi tard, fourbu et las, et lis ton couplet du soir. Pense à moi qui l'écris dans le manque fébrile de ta peau, pour m'y exalter. Koning, Mijn, est-ce que ce Monstrueux Roi fait écho en toi ou pas encore?


Citation:

Mien,


Prévisible journée ; sans toi n’est pas un bel endroit.

Réveillé, ma première pensée vous est allée, à Antoine et toi. A l’heure qu’il était, je vous ai imaginés devant un petit déjeuner, voraces appétits silencieux, concentrés à leur tâche. Sais-tu à quel point vous êtes beaux tous deux, à vous demander si cela serait meilleur de plus de sel ou de plus de beurre avec un tel intérêt, que vous n’esquissez plus un mot tant que vous n’y avez pas pris décision?
J’aurais voulu être là pour te le dire d’un sourire.

Journée s’annonçant longue, j’ai contrarié la platitude des solitudes en sortant sitôt rincé d’un trait d’eau chaude. Quelques rencontres, quelques mots, quelques placébos pour échapper au temps. Angoulême est étrange à cette étape ; bruyante, animée, mais électrique. L’après-midi fut passée d’une ballade commune avec mon chien à éviter les bourrasques de pluie entre deux rayons de soleil ; le pauvre a passé la soirée à lorgner la porte comme si elle allait vous délivrer, caisson de chiots au bras et levrette au museau dressé sur les talons.

Chandelle à la flamme-souvenir, vacille : je t’ai lu, te relit, refait le conte d’une lecture à ce nouveau chapitre, y attends le prochain, la tête pleine déjà, salive liquide en bouche, comme si d’une savoureuse acidité, tes mots avaient parfumé ma bouche.
Ce roi me plait, il m’a l’air d’être un souverain ordonné et pondéré dans sa démesure ; cent quatre-vingt culs pour ne les choisir qu’un par un… Ce n’est assurément pas toi.
Trace de ta fragrance au cou, trace de foutre en main, je lorgne la couronne ; raconte la suite, minj liefde.

Je t’aime

Tien.

Citation:




Citation:




















Citation:
12 Mai


* Faust
Citation:

Alphonse,
Alphonse,
Alphonse...

Ce matin en me réveillant, j'ai songé à toi lisant mes lignes. Toi, le dos bien droit, affairé à un écritoire, un bureau de fortune. J'ai imaginé venir dans ton dos, et poser mes mains sur tes épaules. Me pencher pour glisser le nez à tes boucles. Venir happer l'arrondi délicieux de ton oreille, et glisser mes mains dans ton col, sous ta chemise... Je me suis remémoré chacun de tes reliefs, des plus légers renflements aux déliés les plus significatifs. L'agencement délicat de tes os , ceux qui sont délicatement saillants sous ta peau... Je t'ai entendu soupirer. Ou peut-être était-ce moi. Puis je ne sais pas bien comment, je t'ai senti peser contre mes hanches dans mon lit. Et tes fesses étaient nues. Empaumées à deux mains, les miennes, qui s'extasiaient de leur plein en les pétrissant lourdement, les écartelant un peu, les pressant beaucoup. Y laissant la marque de mes doigts. J'ai senti le chemin affolant que ma senestre emprunte souvent, celui qui trace une courte ornière de tes fesses à l'évasé de ton dos. Dans le sillon magnifique qui te rend symétrique, et me rend droit, linéaire pour toi. J'ai senti le rugueux de ton menton à la repousse légère, et toi tu t'es amusé du tremblement perceptible de mes lèvres, charnues, qui forment de là où je les imagine un coeur qui s'ouvre, une fleur prête à éclore quelque chose. Un soupir, sans doute. Oui, c'est un soupir que je t'ai imaginé m'arracher à ma gorge renversée lorsque tu te frottais avec tant d'insolence contre moi. Moi qui t'ai créé, dans l'impatience ou le manque de mon esprit matinal ... J'ai senti mes doigts répondre à l'appel de tes mouvements, tu étais chatte, chienne, quelque chose qui réclame avec le corps, tu étais à moi et je te transperçais de concupiscence amoureuse. C'était incroyablement bon, de te sentir palpiter au plus profond de toi-même. C'était grisant, trop grisant pour une pauvre âme aussi faible que la mienne... Alors bien trop tôt, trop tôt ce matin j'ai égaré je crois quelques larmes huileuses, quelques gouttes de toi. Là, sur mon oreiller.

Ta chemise est mon meilleur amant, quand tu n'es pas là.

Je t'aime.



Citation:
Ma mâchoire claque et mes canines percent les nuées, arrachent les étoiles. Sous ma peau poussent des épines et mes prunelles vrillent au plomb ; j’entends à mes tempes danser les pieds ivres des stérilités journalières.
Mes dents s’aiguisent, rayent l’air sans te trouver, se retournent contre moi ; se mordre n’a pas de sens, je m’élance et saute d’une falaise à une allée, d’un jardin à une fenêtre jusqu’à apercevoir ton ombre. Je te vois, enfant terrible, museau au-dessus d’un livre, comme je vois la boucle blonde qui me provoque d’une nonchalance par-dessus ton oreille. Je t’aime et m’en jette aux ténèbres éclairés de mes sens.

Mes nerfs se crispent, grincent jusqu’aux rouages ; je tremble de manque et je m’y enivre ; tout en moi se désagrège d’une ligne, s’étend d’un fracas aux écumes des lendemains, enlisant ma gorge d’un grondement sourd.
Mes doigts cherchent un membre fantôme ; toi. Toi dont les mots me brulent, dont le conte fascine mes nuits.
Alors je t’imagine, comme tu m’imagines. Dix jours sont long, je te consomme morceaux par morceaux et ne m’autorise à jouir que d’une idée à la fois. Aujourd’hui ce sont tes pectoraux que j’explore, et j’y discerne si nettement ton sein plat à mes errances que j’en sens la consistance d’un téton à ma bouche, ferme, provoquant, autel que mes baisers érigent jusqu’à ce que mon souffle seulement y sème le délice des calvaires préliminaires.
Dessous, je perçois le rythme soudain frappé à ta poitrine qui fait vibrer d’une aube nouvelle le marbre de ta chair et vient battre le fer de ma langue jusqu’à appâter l’émail de mes crocs ; entre mes lèvres, je le pince doucement, le lèche d’un aplat, lui déclare ma flamme d’un mot dur en flamand et quand tu frémis jusqu’à la lie, je le mords, si perceptiblement que tu y modules ton chant d’une brusquerie sans pour autant me chasser. Là, je crois même que tu bandes un peu plus fort.
Je râle de plaisir, ma main va plus vite quand pourtant je me retiens encore, ma voix s’alourdit. Je le malmène, le pince, le tire, l’idolâtre, le cajole, et tes doigts se nouent avec fébrilité dans mes cheveux noirs ; j’y laisse l’empreinte de mes passions malades, de mes amours claires, et quand je jouis, c’est d’une fulgurance si ardente que j’en reste pantelant de longues minutes.

Demain, ton oreille.


Je t’aime, qu’importe ma couronne.
Ton pauvre amour.



* Aurore
Citation:

Alphonse,

Etant donné que nous avons un boulet qui s'est perdu en cours de route, nous l'attendons ici ce soir. Reprise du voyage demain soir.

Aurore



* Sabaude

Citation:
Alphonse,


Brise le cou à cette lâcheté que tu évoques et précipite-la dans cette mer sur laquelle tu as vogué et vogueras encore. N’en fais pas un tuteur digne de te soutenir et te guider quand tu m’écris découvrir et apprendre.

Il me faudra te voir manier la hache, pendant que je sculpterai ton profil dans une chute de bois. Tu pourras en faire cadeau à qui se retrouve avec toi à occuper le temps pendant que les éléments s’agitent. Ne t’inquiète pas j’aurais la sculpture flatteuse, on ne saura du bâton de marche ou de ta verge ce qui s’avance à ce point sur l’horizon.

Je te veux homme de paroles avec moi (aux autres sers ce que tu veux) : reviens donc en décembre au plus tard.

Ce qui me mine, un peu de tout, un peu de rien, comme ces refrains qui nous font oublier le reste de la chanson. Main dans la tienne et nos regards sur l’azur, tu comprendrais d’un battement la nature de ce qui ronge mon âme, mon ami. Les mots comportent trop d’écueils pour qu’on laisse nos yeux et nos oreilles voguer sur leurs flots d’encre. Peut-être est-ce une métamorphose d’un Renard qui est resté trop longtemps dans les branches des arbres au lieu de courir entre leurs racines.

Mon domaine n’est pas assiégé, et le serait-il qu’il a déjà vu le pire à travers les traits d’un nain et d’une ribambelle d’enfants à qui j’avais ouvert les portes de celui-ci. Au moins, le serait-il, que je ne ruminerais pas. Comme d’habitude, dès qu’un Angevin tousse en Anjou, on a le rhume en Domaine royal et c’est la peur panique des régnants qui secouent le ban en guise de mouchoir. Je me sens morveux.

J’ai besoin, je crois, de grains de folie, ou peut être suis-je destiné, - à fréquenter un, puis deux, Flamands -, à adopter leurs habitudes, les plus mauvaises cela va de soi.

Peut-être a-t-elle raison… J’ai rencontré une diseuse de bonne aventure au doux nom de Plume et qu’en d’autres temps j’aurais fait battre des ailes sur une couche. Elle a su me toucher sous mon pelage devenu cuirasse, sitôt nos différences cernées et chassées. Son art, son don, je ne sais comment l’appeler, à mis au jour une transformation, un changement, un cycle qui prend fin pour qu’un autre commence. L’anus d’abord vu sur la carte tirée était bien plus facile à interpréter, crois-moi. Je n’ai rien dit à ce sujet et je l’ai laissé me parler du serpent qui se mord la queue.

Fais-moi parvenir quelque chose que tu auras façonné et le doux parfum d’un fait agréable.


Sabaude
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13 Mai



* Faust

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Alphonse,

je t'écris fourbu d'une très longue journée, où j'ai travaillé sans relâche, penché à mes carnets de commande, usé d'avoir tant écrit. Je serai bref ce soir, et cela ne reflète en rien tout ce que j'ai en tête et que mes doigts s'économisent, les lâches, de t'écrire. Je suis rentré à la boutique. Le voyage escorté d'Emrik et d'Archibald s'est bien passé. Ton fils va bien, et j'ai retrouvé Oricle. La boutique trouve sa clientèle, et je m'endors sur ton odeur au linge oublié... La fatigue est bonne.

Je t'aime.


Citation:

Faust,


Je mesure ma chance ; certains ne se manquent jamais, ne connaissent que la quiétude des "plus tard" sans même y férir d’une douleur.
Tu me manques, non pas simplement comme une présence, mais comme un tout.
Bien sûr que j’aimerais prendre ta main, baiser ces doigts que je juge trop froids, te respirer d’une dernière seconde avant de passer la porte d’un lieu que nous savons plein, musarder à ta bouche sans la prendre, coupable par avance, des outrages amoureux auxquels je la destine une fois capturée, mais au-delà de cela, tu me manques et manque à tout.
Les livres que tu laisses éparpillés au travers de la maison, brodés de marque pages, me manquent ; je ne sais pas ce que tu es train de lire.
Ta pèlerine accrochée à l’entrée me manque ; je ne sais pas si tu es dedans ou dehors.
L’odeur des cuisines me manquent ; je ne sais pas ce que tu as eu envie de manger ce soir au point de l’avoir demandé
Les heures creuses me manquent, celles où rentrant encore têtes pleines d’autres choses nous badinons aux gestes qui nous posent chez nous.

Je mesure ma chance. Ma maison m’attend. Ses volets sont bleus, son toit est blond et sa porte fine brodée de dents blanches. J’ai hâte de poser un pied à son tapis-langue

Embrasse Antoine pour moi, et dis-toi que je t’aime, bien au delà de tout.

Tien

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14 Mai



* Lucie

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Mier

Arrivé ce jour en votre capitale à la faveur d'une brève escale: 48 à 72 heures.
Vous verrais-je dès aujourd'hui?

Alphonse


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Alphonse,

S'il m'est donné de vous accaparer, enfin, comment vous manquer ?

Mier


Citation:
Mier,


Je traine, vous attendant.
Venez me retrouver
A.



* Faust

Citation:

Citation:
Ik mis je .

waar ben je nu?

waar ben je nu zonder mij?

Ik mis je .

Tu me manques.

Où es-tu maintenant ?

Où es-tu maintenant sans moi ?

Tu me manques.



Citation:

Ik ben in elke steen van het huis, in elk deeltje dat je hebt.
Ik ben hier, ik ben jou, ik hou van je.
Faust

Je suis dans chaque pierre de la maison, dans chaque particule qui te compose.
Je suis là, je suis toi, je t’aime.
Faust
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* Benjen

Citation:
Alphonse

Combien de temps voulez-vous passer ici finalement ?

Benjen


Citation:
Salviac,

Deux à trois jours avions nous dit, mais s'il vous faut plus, ou moins, je m'y adapterai sans mal
Si mon mot est à dire , 48 heures pour ma part me suffiront amplement. Nous pouvons partir dès demain soir si vous le souhaitez.
Quels sont vos projets?


Alphonse



Citation:
Alphonse

On peut partir demain, pour ma part, j'ai fais ce que j'avais à faire, et cette ville me met de mauvais poil.

Benjen

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Alphonse_tabouret

Mai

Seconde quinzaine





Citation:
15 Mai




* Arnaut de Malemort

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Messire Tabouret,

J'ai déjà pris possession de l'échiquier ce matin. Une merveille d'orfevrerie et d'ébénisterie ! Le prix en valait bien la peine, et il est plaisant de voir des artistes encore capable de telle oeuvre. J'attends le tapis en peau d'ours avec la plus grande impatience, mais je crains que ma maisonnet finisse par manquer de place. Tant mieux ! Merci pour cette livraison, monsieur de Montfort est assurément un homme de goût. J'attends les dernières pièces avec la plus grande impatience.

Arnaut de Malemort


Citation:
Messire,


Vos biens vous seront livrés dès demain matin.
Retour sera fait de vos compliments à Montfort qui en sera, je n’en doute pas ravi ; la qualité de ses produits est au marchand sa plus grande satisfaction.

Que Dieu vous garde,
Alphonse Tabouret.



* Faust

Citation:
Liefde,

Limoges sera délaissée ce soir ; Salviac sitôt les remparts passés avait déjà la nausée et personne n’a jugé bon de le supplier d’un jour de plus. Nous avons déjà chargé les charrettes de tous les bagages à cette heure, les chevaux sont en train d’être bouchonnés d’une dernière fois.
Tes affaires sont vendues et ton acheteur te couvre de compliments. Je les garde à ma bouche pour y cueillir ton oreille ; je suis certain de mon effet.

Route du retour, déjà, Enfin. Voilà un joli mot, Enfin. Il a du gout, de la matière, de la consistance, gonfle le poumon d’un systématisme à sa simple évocation et bouleverse jusqu’aux os à sa première vague.
Bientôt, notre Enfin.

Ce soir, pour conjurer le manque, je mets goutte de ton parfum sur le bout de ma langue
Je t’aime, tellement.

Ton Bouc.


Citation:
Mon homme, mon Bouc.

Tu reviens déjà. Déjà est un mot savoureux aussi. Je le laisse fondre sur la langue de ma plume. Je t'attends comme Désiré à son panier. Je fais pousser notre devenir. Et avec grand soin. Ici chaque meuble, chaque objet, chaque chose à son étagère chuinte ton retour prochain, célèbre ta venue, déjà, déjà. Et je serre ce mot contre moi. Je saute à cloche-pied dans ta chaussette, ton fils se moque de moi.

Philtatos. Je sens que chaque bonheur a son revers; tu n'as pas eu de temps avec ton amie. Je suis peiné pour toi. Vous. Peut-être apporteras-tu malgré tout de bonnes nouvelles? Ton retour me réjouit, égoïste je le suis pour toi.

Déjà, je t'entends revenir. Petit Vésone est si vide sans toi. Je suis si vide sans toi. Reviens remplir.

Alphonse


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Citation:
16 Mai



* Faust

Citation:
Faust,


N’entretiens aucun regret que je ne fais pousser moi-même ; si Limoges ne fut qu’une brève étape, elle fut pleine et j’ai profité de Canéda et de Juliette à chaque minute. Je rentre pressé, mais sans rien laisser derrière moi ; il y a sur mon chemin des cailloux de pluie, la blondeur d’un soleil à mon horizon et je jurerai que d’ici déjà, je vois Petit Vésone
Je te rapporte de bonnes nouvelles, un ciel clair, l’avenir en guise de chevalière.

Saute, fais rire mon fils, bat de la queue, que je fige à mes prunelles de voyageur attendu, la scène de la maison qu’il a hâte de retrouver.

Il manque trois mots à ton feuillet ; suspendu à ton conte terrible, je ne dormirai pas sans les avoir lus.

Je t’aime,
Tien


Citation:
De mémoire, dans le relié laissé à ton sac, le chapitre du jour était :
"Le 9 juillet, le Roi passe sa journée à peindre un drapeau français sur le cul se son favori, décrétant ce jour comme patriotique, laissant blanc la couleur du milieu. Il se fout bien de la France, des fêtes nationales et des nations en général. "Qu'est-ce que ces petits pays?" Il lui suffit de cracher sur un planisphère pour en couvrir la surface. Et son travail fini, sa queue salue les couleurs et s'y rue au sabre clair, perforant les chairs comme on pourfend des vies humaines.


Citation:
Mémoire se souvient ; je cherchais la primeur.
Me reste ma lecture.

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17 Mai



* Archibald

Citation:
Cher Alphonse,


J'espère que vous allé bien. J'ai acompagné Faust à Castillon et nou avon pu discuté un momen tous les deux, s'était bien. Sa m'a bien remi les pendule a l'heure ossi, d'ayeur. Je regrete de ne pas avoir pu resté lontem, mai se n'es que parti remise j'espere avan le grand départ de juin.

Et vou, comen alé vou ? Ete vou toujour a Limoge ou bien sur le retour ?
Nous some a Périgueux aujourd'hui mais nous repartons des ce soir pour alé enfin voir le navire et déposé des choses a bor.
Comen trouvé vou le papier sur lequel je vous écrit ? Il vien du moulin papetié que je souhaite acheté, entre Bergerac et Sarlat. S'est des technologi nouvele mais sa reste agréable a manipulé, ça acroche plus avec la plume (pour preuve les trois paté par ligne de lecture que je vou ofre avec toute mon amitié !) mai l'encre et mieu apesorbé et seche plu vite. Y'a presque plu besoin de sablé le courié.

Il me reste un peu de whisky, auron nou le temps de le boire ensemble avant le grand dépar vers Alexandrie ? Juin arive si vite !

A tré bientôt

Archibald

PS : si vous êtes encore à Limoges, embrassé Caneda et sa fille pour moi.


Citation:
Archibald,


Route devrait nous délivrer dès demain à Périgueux, peut-être nous y croiserons-vous à votre départ pour Bordeaux.
Limoges nous a avalés et recrachés sans prendre le temps d’une mastication et tous ici, dès les premières heures s’impatientaient déjà d’un retour ; je dois être le seul à avoir fait bon séjour, mais n’y ai aucun mérite. Mes rencontres se sont limitées à Canéda avec qui j’ai passé mes deux soirées d’escale. Soyez assuré qu’elle a reçu vos ronchonnements affectueux ; je n’ai pas eu le temps de lui soutirer quelques motifs à votre rendez-vous raté, nous avions tant de choses à nous dire que nous n’avons cessé d’aller de l’un à l’autre sujet sans nous arrêter vraiment à chaque.
Vous aurez néanmoins le plaisir de vous y rattraper ; elle a prévu détour par le Périgord avant le 15 juin pour nous saluer tous.

Papier est de bonne facture. L’on y sentirait presque encore le moelleux de la chiffe mais sans l’y trouver rigide ; cela pourrait être un investissement judicieux : Culture se propage de partout, il lui faut bien un support.
Techniques nouvelles sont-elles onéreuses ou y gagnez-vous à vous y impliquer ? J’irai volontiers vous y accompagner d’une visite à l’occasion pour voir comment cela fonctionne.

Si l’envie ne m’y manque pas, je ne vous fait aucune promesse quant à vider définitivement votre tonnelet. Juin, vous avez raison, approche à grands pas et lorsque vous partirez vers la mer, nous partirons vers les terres ; j’ignore tout à fait si nous parviendrons à nous retrouver à un carrefour.

Ponton approche, dépêchez-vous d’y trouver un nom ; vous ne pouvez pas prendre le large sans.

Prenez soin de vous.
Alphonse.


* Sabaude

Citation:
Sabaude,


Quel est cet art nouveau de dire sans ne rien dire ?
Nos mains ne sont pas prêtes de se toucher mais l’azur est assez vaste pour nous y cueillir tous les deux d’un instant commun malgré la distance ; fais un compromis, et dis.
Ici, il n’y a nulle personne pour lire par-dessus mon épaule. Ne me condamne pas au silence quand c’est seulement l’année prochaine qui nous donnera une chance de nous réunir.

Je connais un peu Plume, nous avons fait route commune il y a quelques mois; il ne m’étonne pas que tu en aimes la compagnie comme il ne t’étonnera pas que je sois resté insensible à ses charmes, qu’ils soient divinatoires ou personnels. Demoiselle est trop fragile pour ma rigidité et les femmes, quand elles sont trop sensibles, me lassent rapidement de leurs automatismes.
Ce n’est pas la première fois que tu évoques changement, pelage devenu cuirasse, l’idée d’un trop longtemps et il est à se demander si tu as encore le gout au palais. Divination a raison, il est temps que tu entames nouveau cycle ; la fin de celui-ci, Sabaude, t’attriste visiblement jusqu’aux mélancolies.
Cadeau façonné de mes mains te sera fait à cette occasion, quant au fait agréable, Dieu, je m’annonce père il y a quinze jours peine ; voilà qui devait te contenter pour quelques temps et je l’espère, car n’ai pour l’heure, pas mieux à ma besace.

Il suffit d’asperger un serpent d’eau à la gueule pour qu’il cesse de mordre, et s’il persiste, là, tu sais te servir d’une lame; à défaut je te prêterai la mienne. Tranche ; tu es seul maitre de ton destin, Ami.

Alphonse.



* Gabriel Becker

Citation:
Garçon,


car je ne me souviens pas que vous ayez évoqué votre prénom,


Passage bref en la ville qui vous retient captif ne nous aura pas fait l’aumône d’une rencontre ; peut-être quand vous cesserez de cumuler les récidives auront nous l’occasion de nous croiser ailleurs.

Prenez soin de vous et des vôtres,

Alphonse Tabouret.


* Faust

Citation:
Liefde,


Derniers grains au décompte.

Étranges retours qui semblent toujours plus prompts que les allers et poinçonnent pourtant systématiquement les nerfs dès lors que la vue est sollicitée ; fumée des cheminées de Périgueux se dessinaient encore tout à l’heure, à l’aube du crépuscule, jusqu’à m’en agacer que l’on ne parte que passé minuit.
Je ne descends pas à la tablée, reste à ma chambre ; l’on ne me verra qu’au moment de traverser la pièce pour rejoindre le convoi, ce soir, je le passe avec toi. Tu es assis en face de moi sur le lit, un livre à la main tandis que j'accumule notes à mon carnet ; de temps en temps, tu pioches à un bol où tu as comploté quelques gourmandises et porte à ta bouche attentive le fruit d’un petit plaisir qui imperceptiblement, dessine la satisfaction à ton museau.
Plus tard, au dernier morceau, tu te lécheras les doigts ; c’est probablement l’instant où je viendrai lécher ta queue.

Ton amour.

Citation:

Il manquait je t'aime. Bien sûr qu'il manquait je t'aime. Pardonne pour les jours sans lecture, pour ma défense, c'est toi , rien que toi qui devait m'abreuver de lettres quotidiennes, j'essaie de m'épuiser à ton absence et j'y parviens. Parfois tant et si bien que je m'endors avant le coucher du soleil, puis je me réveille dans la nuit, et du bout d'une chandelle veilleuse qu'Oricle m'aura allumé pour mes somnambulismes je saisis une de tes lettres et je la relis jusqu'à l'apprendre par coeur. Par coeur, c'est un joli ensemble de mots dont je t'avais dejà chanté l'admiration. Je fais du par coeur pour toi.

J'ai acheté un Mauvais Marcheur. Il faut que j'aille le chercher. J'ai élu domicile à la boutique le temps de ton absence. Une soirée sans toi à Vesone est déjà une de trop. De trop vide. Quelque chose comme ça.

J'ai mis ta chemise en lambeau pour me faire un garot, viens vite stopper l’hémorragie.

Faust

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18 Mai



* Archibald

Citation:
Alphonse,
nous some encore la. J'espre vou croisé, d'autan que nou prenon le même chemin. Reparté vou des se soir ?

Archibald


Citation:
Archibald,


Cela dépendra de Rouquine. Nous nous sommes entendus pour que je lui envoie un courrier lorsque je repartirai à Castillon pour peut-être y rentrer ensembles ; j’attends de ses nouvelles.
Inutile de vous y compliquer la vie à annoncer notre possible présence à votre groupe ; je n’ai pas envie qu’elle se sente mal à l’aise de quoique ce soit.
Ne m’attendez pas au départ et tachons de nous voir ce soir ; j’en serai ravi, assurément.

Alphonse


* Melissandre Malemort

    La missive, très courte, est enroulée autour d'une petite gerbe d'Eglantinier et d'Hellébore.


Citation:

J'ai ce soir eu de tristes nouvelles.

Je souhaitais donc vous faire savoir, Alphonse, que je n'ai jamais cherché à vous nuire ni ne le ferai, ne voyant guère ce que pareils enfantillages m'apporteraient.

Vous gagneriez, je crois, à chercher à me connaitre au delà des ragots qu'on colporte à mon sujet ou pire, des ragots que l'on me prête.

Mélissandre.


* Benjen

Citation:

Salutations

Terminus, merci à tous pour votre aide précieuse !

Benjen


Citation:
Salviac,

Merci à vous également. Voyage fut plus sûr à vos côtés et si mes bras vous ont aidé, alors nous y avons gagné tous deux.
Je regrette et m’excuse d’avoir par deux fois à ce voyage, quitté la table à laquelle le groupe se retrouvait quand nous fumes à Limoges ; Canéda est une amie chère qui n’a jamais aimé les lieux trop remplis et que je n’avais pas eu l’occasion de voir depuis des mois.

Je prends route dès ce soir, demain au plus tard ; peut-être d’ici là aurais je l’occasion de finir ce trajet en vous y offrant un dernier verre.

Alphonse.



* Blanche Eulalie

Citation:
Pylartes,


J'avais promis de tout vous dire. Et me voici avec le bout de la plume sèche.
Tout vous dire est un vaste gros oeuvre et je ne sais où poser la première pierre. Où poser le socle ? Je marche en aveugle dans le dédale des confidences. Peut-être pourriez-vous me jeter un fil, sombre Ariane ? Où souhaitez-vous débuter cette conversation épistolaire ?

Un baiser.

Eulalie.


* Gabriel Becker

Citation:
L'homme à qui j'ai regardé l'séant
Mince, on rature tout ça, parait que ça s'dit pas


Alphonse,

En ce qui concerne mon nom, c'est Gabriel, Puck ou encore, pour celles que ça amuse ( et elles sont nombreuses ) Chaton... J'avoue avoir une préférence pour Puck.

Bien dommage de pas s'être croisés, surtout que je comptais sur vous pour me dire comment étaient les villes traversées.

Ma peine se rallonge de jour en jour, tellement que je crois que je ne verrais jamais le soleil se lever ailleurs qu'ici. J'en suis maintenant à un mois et demi mais je compte bien aller me dégourdir les jambes avant la fin de ma peine. Surtout qu'une des femme m'ayant baptisé "Chaton" s'est entichée de moi. Berdol qu'est-ce que c'est jaloux une femme amoureuse... Si vous avez une technique pour s'en débarrasser tout en la ménageant je suis preneur, la douceur et moi ça fait deux.

J'en profite aussi pour dire que j'ai décidé de m'installer dans le Périgord donc on risque de se croiser surtout si je décide de faire un tour.
Je ne me souviens plus de quelle ville vous aviez dit venir, mais si vous me le rappelez je pourrai songer à faire une visite et en profiter pour visiter le comté.

Oui je sais, vous aviez écrit deux mots et j'écris un pavé dans la mare mais j'aime discuter et m'assurer d'une réponse future.

Alors écrivez-moi hein!

A bientôt,

Un chat d'gouttière.



* Faust

Citation:
Liefde,


Tu as raison : Quel vide.
Petit Vésone n’a jamais semblé aussi squelettique qu’à l’heure où je t’y écris, et chaque tapisserie semble me regarder d’un air réprobateur à encore être là plutôt que me jeter au chemin.
Je me roule dans tes mots, les respire, en fait ma tanière dans un lit froid pour m’y tenir chaud. Sous mes paupières, le bleu.

Si cheval fatigué réclamait une nuit de repos, Archibald m’a proposé route commune à leur charrette ; ne m’en veux pas de l’avoir décliné quitte à me retarder. J’avais proposé le retour à Rouquine et j’attends encore de ses nouvelles ; à l’heure filant, je gage que je n’en n’aurais plus avant demain ; demain donc, à ma route, j’achèverai mon retour.
Bordeaux, sans m’arrêter, pour y ôter le garrot ; pardonne moi d’avance, car j’y mettrai les crocs.

Je t’aime. Tellement, d’encore et d’enfin.
Je t’aime, à ce point que je ne sais pas ce que je ferai en premier lorsque je te verrai : te parler ou te baiser.

Tien, jusqu’à l’Hiver.
Tien, pour les vies à venir.


Citation:

Dans cette rue qui dort, je te sers fort, fais gaffe à toi.
Je sais que tu n'as pas peur mais moi, j'ai un peu froid.
M’entends-tu remettre mon manteau matinal?
La mer revient toujours au rivage.
Dans les blés mûrs, y'a des fleurs sauvages.
Je prends ton fils à mon bras, nous sommes de passage.
Chéri sais-tu que les mots d'amour
Voyagent mal de nos jours? Il est tôt.
Liefde, je pars demain pour mon affaire de navire.
Rejoins-moi à Bordeaux. Tu n'auras qu'à guetter les épis.
Aiguiser ton manque à mon appétit.
On the road again.
Again.

Faust .



* Rouquine

Citation:
Rouquine,

Me voilà de retour.
Souhaitez vous toujours rallier Castillon ou souhaitez vous flâner encore un peu en ville?
Je peux retarder mon départ à demain si cela vous arrange et partir dès ce soir, si le cœur vous en dit.
Tenez moi informé de vos souhaits,

Alphonse


Citation:
Alphonse,

Désolée de répondre si tard. Je vais rester un peu en ville, étant trop occupée pour partir en voyage en ce moment, mais je vous remercie de la proposition. Si je pouvais, je viendrais!

Rouquine

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19 Mai



* Faust

Citation:
Liefde,


J’ai l’océan sur le bout de la langue.
Bagages sont prêts, à l’heure, Aurore n’attend plus que moi pour prendre le départ ; Rouquine, finalement, est laissée derrière nous.
Je m’impatiente, je tourne en rond et l’alcool que je ne bois ne me saoule pas. Clair, limpide, je filtre l’eau et la déverse sur mon cœur.

Héroïques, nous voilà héroïques Achille, nous avons passé plus de jours à attendre qu’il n’en reste à nos retrouvailles ; nous en sortons rompus, harassés , perclus d’hématomes mais regarde nous , mon Amour. Nous avons survécu.

Bientôt est aussi un joli mot.
Je t’aime,

Tien.


Citation:
Muse.

Trois fois.

Trois fois aujourd'hui.

Contorsionné de fièvre, doigts crispés de pauvres satisfactions trop brèves.
C'est comme si j'étais devenu un monstre d'amour. Mes jambes flanchent, mon corps est lourd. Je finirai par m'étouffer dans tout ce velours, J'ai beau hurler, mes cris sont sourds. Dis-moi, dis-moi pourquoi je sombre dans tes eaux, dans tes ombres. Dans tes cheveux de Roi. Dis-moi quelle est cette colère qui me tord, qui m'atterre, je ne me reconnais pas.
C'est comme si j'étais transformé en monstre d'amour, et j'ai perdu famille et bravoure . Mes yeux ont appris par cœur tes formes et tes contours et les devinent quand s'éteint le jour.*

Je veux bien mourir encore pour toi trois fois par jour, seulement si tu penses à moi.

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20 Mai



* Blanche Eulalie

Citation:
Eulalie,

Vous m’avez promis l’encre parce que la gorge était entravée et voilà que maintenant, la plume l’est aussi ; fatalité a des airs de déjà-vus.

N’attendez pas que je vous y ouvre la marche; dites, ou ne dites pas.

Prenez soin de vous et des vôtres,
Alphonse.



* Gabriel Becker

Citation:
Puck,


Puisque c’est le sobriquet que vous préférez et que je laisse volontiers aux femmes le loisir de vous infantiliser.

Point de regret, je n’aurais pas eu grand-chose à ajouter à votre quête, d’autant que je vous y avais menti ; nous n’allions pas en Bretagne mais à Limoges, à quelques lieues seulement. Ne m’en voulez pas, il ne s’agit là que de bon sens : convoi comportait bien trop de marchandises pour laisser tomber aux oreilles d’inconnus la destination d’un si riche chargement.
Rochechouart est un désert et Limoges, Limoges ; vous y trouverez de l’animation à n’en pas douter, les tavernes y sont fréquemment pleines, mais je ne connais personne qui y trouve l’air respirable. A vous désormais de me dire ce que vous en aurez pensé.

Voisins, nous nous croiserons peut-être ; mes affaires et mon associé m’envoient souvent sur les routes pour alimenter la boutique que nous avons ouvert, aussi, si votre bienfaitrice consent à desserrer vos liens, annoncez-vous d’un courrier pour être certain de me trouver. Prenez garde tout de même, les femmes ont tendance à confondre la suave brulure des liens avec l’étroitesse des laisses ; ne vous contentez pas de ronronner et songez à filer ses bas à quelques occasions.
Donnez nouvelles de votre séquestration à l’occasion ; il me faudra bien cela pour y fêter votre évasion.

Ratures rend votre introduction illisible. A l’avenir, méfiez-vous des bavures ; je jurerai pour ma part que vous y parliez de mes reins.


A vous croiser, Puck, ou à vous lire.
Prenez soin de vous,

Alphonse.



* Faust

    Un bracelet à plaques en argent. Reliées entre elles, sous chacune une inscription gravée.
    Geode - Philtatos - Bouc - Pátroklos - Muse - Geliefde - Koning - Alfaust .



Citation:
Huit plaques. Huit nuits par semaine à t'attendre.


Citation:
Sur la route, je retrouve repères.
Hier, Draps à Vésone sentaient encore ta chaleur, Butte aux trèfles ce jour, se souvient de nous jusqu’à avoir humecté ma bouche ; demain, Castillon : mes yeux se poseront à la table où nous avons attardé notre dernière soirée et j’aurais envie d’y pleurer.
Tu me manques tellement.

A mon poignet, tes mots d’amour me frôlent ; il est ridiculement bon de te sentir peser à ma peau, même de quelques grammes.

Je t’aime, trop pour si peu de mots.
Ton bouc.

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21 Mai



* Gabriel Becker

Citation:
Ce truc de ratures ça marche vraiment?

Alphonse,

A vrai dire, je savais très bien que vous n'alliez pas en Bretagne, une de vos compagnes de voyage m'avait déjà dit que vous vous rendiez plutôt à Limoges. Je n'ai pas vraiment osé vous le dire sur le coup, et puis je n'allais pas vous traiter de menteur.
De ce que j'ai ouï dire, mis à part certaines capitales, que les villes sont souvent désertes. En ce qui concerne de l'air respirable à Limoges, je suppose que vous dites ça à propos d'une sorte d'ambiance malsaine, peut-être des clans qui se forment en mettant à l'écart ceux qui ne sont pas de leur avis? Ou encore, bien trop de personnes désagréables? C'est quelque chose de courant dans les villes bien trop peuplées.

En ce qui concerne la laitière, je pense que je suis libéré de toute entrave. Pour tout vous dire, en ce jour j'aurai dû être à Périgueux pour visiter la capitale et en profiter pour y faire quelques achats mais l'une des membres du groupe n'était pas prête à bouger. D'ailleurs l'on m'a dit hier que vous y étiez. Arrivé depuis peu que je me trouve déjà avec des oreilles un peu partout. Alors si vous y êtes encore demain, et que nous partons ce soir surtout, nous aurons l'occasion de se croiser.
Votre commerce, votre parfumerie si je me souviens bien? Je dois avouer qu'ici les personnes aiment tellement boire que j'en ai des fois du mal à en suivre la cadence et à me rappeler de tout. Est-ce que ça vous amène loin ou seulement dans le comté?

Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez quand vous mentionnez des ratures et vos reins, et vous?

Qui sait, peut-être à très vite. Ou peut-être à dans plusieurs jours.
Portez-vous bien en attendant,

Un chat d'gouttière



* Dôn

Citation:
Enor,

Je suis habituellement bien ponctuelle, cette fois-ci je n'aurais su faire autrement, le faux bond fut de rigueur.
Ce matin, Limoges accueille mes premiers pas. Ils sont hésitants, gauches et me dirigent vers un Autre que je ne saurais aimer assez. Vous n'êtes pas ici et si mon cœur en est meurtri, ma tête est soulagée... Qu'auriez-vous vu ? Une âme perdue n'alimente plus le corps où elle s'abrite, je suis aussi laide que Sulla, pauvre fille de putain qui fut aussi ma sœur. Roykness cracherait sur mon aspect s'il le pouvait encore. Mais assez parlé de moi... Où est-ce que le bonheur vous emporte ? Quel courant favorisez-vous pour nager seul ou bien à deux ? Mangez-vous avec les doigts ? (n'est-ce pas la preuve parfaite que nous sommes heureux, cela ? Plonger ses mains dans une matière étant, uniquement pour nous sustenter !)
J'aurais aimé vous voir manger, bientôt peut-être.

Dana.



* Faust

Citation:
Patrocle,

peser est le mot juste. Quand tu accuses retard, j'espère peser de tout mon poids à ta conscience. Tendrement, bien sûr. Bien sûr. Je m'accoude sur un pont nouveau à l'observation de la mer, je me demande où ton cheval laisse sa trace. Ta progression sa poussière. Où tout cela nous mènera. Je n'ai pas encore parlé à Archibald de Londres, et des autres années où nous avons déjà planifié fenêtres. Peut-être l'as-tu fait? Peut-être ne le feras-tu pas. Et quand me diras tu ces bonnes nouvelles ? Je veux les savoir et les savourer bouchée après bouchée. As tu retrouvé le chêne penché ce jour? Y as-tu pleuré, comme tu le prédisais, pour l'arroser de quelques larmes ?
Ici j'ai avec moi l'Oricle, les chiens et Antoine. Il a décidé d'appeler le navire en hommage au Périgord. Ton fils a définitivement conquis un territoire: Vésone lui manque. Et toi , toi tu manques à moi. J'ai même perdu le sens commun, toi qui n'aime que la sobriété, vois , j'ai commencé à te couvrir de bijoux. Sois ma jolie chose, veux tu? Juste pour ce soir, dans mon esprit, dans le dernier spasme qui emportera mon sommeil. Tu me dois bien cela, toi qui m'a fait numismate cette année.

Achille.


Citation:
Aurore tombée, cheville foulée.
Je suis en rage, ou bien en nage ; je ne sais plus.
Je t’espérais d‘un bientôt et le voilà qui s’étire à un rayon de soleil; putain de chat.

Je baise chacun de mes visages à mon poignet, me caresse au nom de tous, mais ne jouit qu’à tes lettres. Mon amour, ce soir je suis ivre de manque, je grogne, j’éructe, j’arrache moi-même la colonne vertébrale de mon dos: Tout pour m’occuper l’esprit vaut mieux que ton absence.

Je te cède une bonne nouvelle ; elle aurait dû ce soir déjà tomber au creux de ton oreille : Lucie et Juliette seront à notre voyage. Zolen ne sort toujours pas de sa chambre mais je lui ai promis que jusqu’au dernier moment, nous lui réserverions la place.

Parce que je sais combien tu les aimes, je te fais liste des sujets que j’aborderai avec toi :

La beauté de Lucie
Le culot de Malemort
L’humour de Cosnac
Le Jorgen d’Angoulême
Mes soupçons quant à Nellyne
L’illustration du bon caractère d’Aurore
Les projets de Benjen
Toutes les choses magnifiquement sales que j’ai envie de te faire


Tien. Ton. Toi.


    Joint, courrier au nom d’Antoine :


Citation:
Antoine, mijn kleine Koning,


Tu n’auras pas vu le temps passer, j’en suis certain ; chiots ont dû accaparer ton attention jusqu’à tes nuits et voir Faust danser à des chaussettes dépareillées aura occupé le reste.
Tu m’as manqué à chaque heure de ce trajet, et je t’ai, comme de coutume, imaginé à chaque devanture de jouets devant lesquelles je suis passé ; mon sac y est plein de savoir que tu n’aurais résisté à aucun.

Faust te dit sage, et si je crois volontiers qu’il me cache quelques bêtises que vous avez du orchestrer, sache que j’en suis fier, autant que de ces secrets dont je ne saurai jamais rien.

A toi, mon fils, l’infini tendresse de mon amour.
Je rentre dans quelques jours.

Papa.
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22 Mai



* Faust

Citation:
Une liste. Hardi Bouc, comme tu y vas. Tu sais me parler. J'ai commencé dix listes cette semaine, laissant mon trouble s'exacerber à la longueur des jours sans toi. Nage en rage, je suis satisfait que ton bracelet multi faces te plaise. De listes, j'en commencerai dix autres demain, répertoriant tes replis les plus charmants, les secrets de ton écriture ou encore toutes ces fois où ta lèvres se rehausse un peu malgré elle de mépris, délicieuse, quand tu es jaloux. La jalousie te va si bien.

Je t'écris en mer, peut-être que demain je retrouverai terre. Peut-être pas. Je pourrais me laisser dériver toutes voiles hissées comme un Ulysse désenchanté, écouter la complainte de huit marins d'eau douce s'élevant des eaux bleues de l'océan, comme l'illusion parfaite que tu arrives, escorté d'une délégation masculine. Ici, tout est Kuanos . Mais soudain c'est une cheville foulée qui me rappelle à la réalité. Contretemps sapent et cultivent à la fois les fantasmagories de mon esprit alourdi de soleil. Là, déjà , j'ai retrouvé le teint des marins.

Tu veux voir?

Viens voir.
Ton Serviteur le plus fervent, ton Maitre le plus ardent.


Citation:
Pour te plaire, je marcherais sur les mains, mangerais des nuages, laisserais mes cheveux pousser, baiserais un roux.

En mer sans moi et me voilà résolu à t’attendre, catin sur les docs au ventre délirant qui guette celui qui rentrera au port, les couilles pleines, et l’âme en vagues. Fais toi houle, Capitaine, fais-toi tempête, trouble moi d’écume, sale mes lèvres, amarre mes cris aux tiens : Aime moi, baise moi cette nuit, de vide et de tourments, que les heures de nos retrouvailles s’esclaffent de ce que d’autres appellent la décence.

Je veux voir.
Ta peau de marin, tes cheveux iodés, tes mains éprouvées, tes muscles bandés. Je veux tout voir. Tout entendre. Tout sentir. Tout gouter.
Rentre, j’arrive ; mes reins sont à toi, mon ventre t’appartient, mon dos est fait pour accueillir ton souffle.
Rentre, je t’aime, j’ai faim, je brule.

Kuanos en particules lointaines, ce soir, prenant la route en pensant à toi, je me lèche les doigts


Ithaque.
Citation:







Citation:















Citation:

23 Mai



* Faust


Citation:
J'ai largué les amarres au port de Blayes, laissé mon valet à Bordeaux. Alphonse, si tu y passes, saisis-toi de lui avant qu'il ne s'acoquine de je ne sais quelle puterelle et décide que la vie au grand air lui sied mieux que les corvées à Vesone. Moi aussi j'ai été serviteur, moi aussi, j'ai trouvé l'herbe plus verte un jour. Oricle est bien jeune encore pour me quitter.
J'ai roulé ta dernière lettre autour de mon doigt, puis je l'ai dégustée avec parcimonie. Chaque mot ayant sa saveur particulière, je me suis plû à prendre mon temps. C'est il parait, meilleur pour la digestion. Baiser un roux dis-tu? Sans moi? Quelle idée. Pudibonderies est toujours laissée à ceux qui s'y complaisent, moi, je t'aime sans filtre, sans gêne aucune, et sans éteindre la lumière. Ainsi est. Ainsi sera. Jusqu'à l'hiver. Je te joins un croquis de mon été en attendant, n'a-t-il pas un brin d'Italie?



    Trace de foutre macule un vélin qu’annotent quelques mots :


Citation:
Il tuo culo è fatto tanto per l'Italia quanto per il mio "volgare 2".
Ce parchemin pour ta faim,

Ton chien.



*Ton cul est fait pour l'Italie autant que pour ma queue.
Citation:



Citation:








Citation:
25 Mai



* Kasia

Citation:
Alphonse,

Dôn ne m'a pas répondu. Tirez lui l'oreille quand vous la verrez.
Je ne comprends pas votre histoire de délayer l'intrigue.
Puis, mes courriers ne forment pas un conte. Ils devraient ?

Je ne suis pas allée en Bretagne. C'était trop dur. Bientôt Périgueux.

Kasia


* Faust


Citation:
Demain n’existe plus ; j’éventre les heures, je siffle les minutes, je fais des bulles des dernières secondes.
Demain n’existe plus ; mon ombre te couvre d’Enfin, d’Encore, de Maintenant.

Présent, j’arrive.



Citation:
Je t'attends devant la plus proche taverne qui surveille le Coulobre, fier Dragon de la Tour de Vésone .

F.




    Porte de la chambre se refermera d’un silence ; auberge occupée sillonne les murs de respirations qui ne sont pas à eux.

    Tabouret a demandé, et il fait. Bouton après bouton, chemise s’ouvre sur le ventre plat, sur le marbre poli de soleil et se sacre d’un effleurement brulant ; pulpe démangera dès les premières secondes.
    Épaules ciselées de cordages apparaissent et modulent la ligne des horizons de courbes revigorées de sel ; langue passera aux lèvres sèches : ici, le cœur a fait cette étrange suspension, ce moment-ascenseur qui chavire et liquéfie les tempes.
    Chaussures sont ôtées un genou à terre et c’est aussi à ce contre champ, que les doigts défont le ceinturon des braies, bassin saillant révélant toison et sexe rêvés quinze jours durant d’une intensive masturbation ; bouche sème, baisers dessinent et doigts révèlent la fermeté des cuisses.
    Flaque de tissu assombrira le sol d’une solitude brève. Chemise ôtée par-dessus tête décoiffera Paris, boucles allongées d’une pousse barrant l’œil noir d’une concupiscence tandis que le pantalon se chassera d’un dernier mouvement de pied.

    Nus, enfin, brodés d’un silence précaire et extatique des heures aux frontières infimes, peaux claquent d’une étreinte qui fond et qui respire d’un murmure mêlé ; timbres aux souffles qui s’enchevêtrent, gamme de notes imperceptibles louvoyant du gémissement voilé au grondement sourd, martèle le même tambour que les queues qui se croisent.

    Mot plié ne trouvera Faust que plus tardivement


Citation:
Aime Marin, les contes, l’eau et le soleil,
Aime dans tes cheveux les doigts fuyants du vent, les étreintes alizées,
Baise la liberté, jouit dans l’immensité, va, vis, déchaine ta joie à l’arête d’une écume,
Ensemence tes voiles, éjacule à la lune, pose ton auguste main aux cheveux de tes hardis compagnons, donne tes reins comme au premier jour d’une fièvre.

Je suis les cotes, les ravines et les plages, la crique, le port et la baie.
Je suis le fleuve, la mer et la flaque d’eau, l’océan, le littoral, et la berge de rivière.
Je suis le vent, l’astre, les étoiles, et les phares, la carte, le compas et la boussole ronde.
A chaque battement de cœur, c’est moi que tu baises, à chaque rire, c’est moi que tu fais vivre.
Baise moi, marin, baise moi jusqu’à la nouvelle aube et recommence demain.


Ton monde.


Citation:








Citation:



Citation:


Citation:


















Citation:

27 Mai



    Bouquet fraichement cueilli attend Alphonse à son atelier. Quelque chose comme de la folle passion


27/05/1467 12:25 : L_aconit vous a offert 1 Bouquet de Folle Passion rose





Citation:
28 Mai


*Lucie

Citation:
A demain,
Mier

Citation:





Citation:

29 Mai



* Faust

Citation:
Tu es si beau


Citation:
Viens me le dire à la bouche.



* Solyaane

Citation:
Alphonse,

Avant toute chose... J'espère que vous me pardonnerez ce long silence, qui a été la seule réponse à votre lettre. Croyez-moi, j'en suis désolée. Je dirais bien qu'il était indépendant de ma volonté, mais j'en suis, quelque part, malgré tout responsable.
En toute honnêteté, ces dernières semaines, je n'ai pas été au mieux de ma forme. J'ai passé beaucoup de temps à chercher le repos, prise au dépourvu par la grossesse qui s'est avérée plus fatigante que je ne l'imaginais. Mais je vais bien, à présent, et j'ai eu tout le loisir de réfléchir à ce que j'allais vous écrire.

J'ai aimé vous lire. Néanmoins, votre question m'a donné du fil à retordre. Qui suis-je, moi ? Difficile à dire... Vous connaissez déjà mon nom, mais il ne dit pas grand-chose sur moi. Quoi que, si ; mais cette histoire-là, son heure n'est pas encore venue de la conter.
Je m'appelle Solyaane, donc, et je suis née en Bretagne. Mes parents étaient marchands, ils voyageaient en bateau la plupart du temps, et commerçaient surtout avec l'Italie, leur pays d'origine. Je n'ai jamais eu le droit de les accompagner, je restais à terre, avec ma gouvernante. J'ai grandi, la mer a emporté le navire familial, et je suis partie sur les chemins d'un royaume que je ne connaissais guère : c'est un récit bien commun.

Et aujourd'hui... je suis enceinte, de trois mois, si je ne m'abuse. On m'aurait dit ça l'hiver dernier, je n'y aurais pas cru. Mais nous voilà, et c'est une perspective qui me plaît. Donner la vie. Grisante mais intimidante responsabilité. En toute honnêteté, j'ai souvent cette peur au ventre de faire un faux pas, quoi que ce soit qui causerait du tort à l'enfant. Moi qui suis habituée à manier les armes chaque jour, je me dis soudain qu'un simple coup, un peu trop fort, ne risquerait-il pas d'avoir de cruelles conséquences ? Je ne cherche jamais la protection des autres. Mais, une fois n'est pas coutume, je dois avouer que je ne suis pas mécontente de vous rejoindre bientôt. Nous ne serons jamais trop nombreux pour défendre l'enfant. A ce propos, je vous écris de Marmande. Je serai demain à Castillon. J'ai égaré la lettre indiquant où je devais vous rejoindre. Périgueux, si je ne m'abuse ? Y êtes-vous toujours ?

Bref, qui suis-je... Forgeron, fauconnier, troubadour, j'aime manier l'acier aussi bien que la plume et la mandoline. Je ne saurais me définir. Mais j'espère que vous et Faust y parviendrez, puisqu'il nous faudra bien occuper les mois à passer en compagnie les uns des autres. Aimez-vous la musique ? J'ai toujours ma mandoline avec moi. Et puis nous pourrions parler de vous - vous deux. D'où vous venez, quelle a été votre vie jusqu'ici, quelles histoires légères ou non transportez-vous dans vos souvenirs.

Cette lettre me voit m'emporter... Excusez-moi. Je vous promets que je suis bien moins loquace lorsqu'il s'agit de parler de vive voix. Mais cela, vous devez l'avoir déjà remarqué.

A très bientôt, certainement.
Saluez Faust de ma part, s'il vous plaît.

Solyaane T.



* Sabaude

Citation:

Alphonse,

Je n’aime pas confier à l’azur, fût-il le ruban immatériel qui nous relie, ce qui agite mon sein et vrille mes pensées.
Mais tu es l’exception qui plie ma réserve ; et si je condamne au silence un taciturne, que pourrais-je penser de moi ?
Que comprendras-tu si je confie à l’horizon paresseux ma métamorphose ?
À la vérité, Alphonse, je suis troublé de ne pas me reconnaître, troublé par mes interrogations auxquelles je ne sais donner de réponse, troublé par mes envies qui oscillent entre le feu de l’Enfer et la douceur de l’Eden.


J’ai dans ma chair un loup et je me demande si je suis moins Renard.
Mes entrailles brûlent de son ardeur, mon échine tressaille sous son souffle. Un regard et j’offre mon cou à ses crocs ; une large et épaisse patte sur mon flanc et mon corps se soumet.
Quand tu m’as laissé, je n’étais pas encore prêt à croiser la route d’un autre prédateur. Ton enseignement m’aurait-il appris qu’un renard peut être dompté ?


Dans un autre domaine, mes interrogations ont aussi pris leurs aises. Je ne sais plus que conseiller aux gens de cesser de se comporter comme des geignards et de gifler l’impudent, de provoquer en duel le pédant, de déverser du purin aux portes du nanti hautain. Je ne peux plus entendre le mot procès sans vouer aux gémonies ceux qui en usent autrement que pour condamner des voleurs, des violeurs, des tueurs et des brigands. J’ai envie de les secouer comme des pruniers, ces agités de l’acte d’accusation et du réquisitoire, et de leur crier de se débrouiller comme le ferait tout homme qui n’a pas perdu ses couilles en prenant un bain dans une rivière de montagne.

À ce propos, ne me recommandez plus aux gens que vous rencontrez, Montfort et toi, sauf si vous voulez laisser dans votre sillage des insatisfaits de mes refus à les défendre dans des prétoires . Je n’ai plus le temps ni l’envie pour ces...choses là, pour rester poli.

Qu’on règle bien des choses avec des torgnoles et le monde ne s’en portera que mieux ! Un comte en exercice giflé par une donzelle échaudée doit être du plus bel effet, non ? Au moins cela serait divertissant… L’inverse ne serait pas moins agréable.

La politique… des mioches inconsistants qui veulent un hochet plus beau et plus gros que celui de l’autre. Rares sont ceux qui sortent du lot de la pouponnière. Si je ne tenais pas à mes terres et aux gens qui y vivent, je botterais le cul de ces enquiquineurs mal langés.


Je perds patience, et j’ai peur de devenir aussi méprisable que ceux que je méprise.
Tu dois deviner combien j’envie tes voyages, tes paumes piquées d’échardes, ton visage couvert du sel marin ou de l’excrément de l’oiseau perché au mat.


Dois-je m’inquiéter de ces nouvelles qui parviennent jusqu’à mon lieu de captivité qu’est Alençon ? Une lice où Montfort sera opposé à la princesse prétendante au trône de France, pour laver un affront. Qu’il ne s’agisse que de poudre aux yeux pour endormir quelques esprits ou d’une véritable offense à laver, sache te tenir à l’écart de ces intrigues qui mêlent politique, pouvoir et cour royale. Les crocs des loups de ces sphères déchirent sans aucune distinction.

En ce qui concerne Plume, elle n’est en effet pas faite pour la froideur et brusquerie lupine. Es-tu celui que ses mots ont couché sur le papier avec une encre un peu amère… Peut-être à la lueur de ta confession. Je ne sais si je dois sourire de cela, tant je l’ai vu, après s’être enfin laissée aller au vent sous mon caractère vulpin, libre et magnifique, mais tout aussi fragile.

Ici on attend que les élections royales passent pour que le nouveau monarque mette fin à la levée de ban. S’il y consent… Une envie de jouer avec les nobles pour les agacer, un coït d’angevin dans un fourré à Angers, une flatulence de la Memento en Bretagne… et cela en serait fini de mes espoirs. Dans cette inutilité affligeante j’ai au moins eu le plaisir de découvrir une femme des plus charmantes. Emelyne… n’est-ce pas un prénom plus léger et doux qu’un nuage ? Eh non, je n’envisage pas un instant de l’allonger sur ma couche.


A te lire et espérer te revoir,

Sabaude


PS : Es-tu certain qu’un serpent remise ses envies de morsure si on lui jette de l’eau ? Ne confondrais-tu pas avec les chats ? Je
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