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Aslahak rencontre Rosie, une jeune bourgeoise qu'il choisit comme cible de ses premières démences mesurées. RP jamais terminé. Points importants : brides du passé d'Aslahak

[RP] Chemin d'Automne

Aslahak
      Le silence de Poligny raisonnait dans l’âme du Scandinave comme les soupires agonisant du plaisir de Rosie. Le premier avait le don de faire monter en la caboche blonde, tout une liste de délit à fournir aux mains des riches du coin. Liste, plus ou moins longues et même plus ou moins réalisable. La seconde, échouait une chaleur brûlante à ses reins chaque jour qu’il crevait sous le poids de la luxure. Un poids qui lui sied, autant que cet orgueil démesuré qui le poussait à se placer en digne Stürn qu’il n’était plus. Un poids qui s’alliait à la colère et l’avarice veillant à ne point l’encombrer des désirs d’un Dieu qu’il ne connaissait pas. Des travers qui selon lui étaient une vertu à ne pas perdre. Poligny éveillait chaque petites morts, chaque piqure colérique, et chaque folie.

      Depuis le confort du siège, Aslahak glissait la paluche sur la carte d’un monde qui n’avait pas encore révélé tout son potentiel. Il lui fallait trouver l’endroit pour cet Automne ; celui où ils vivraient le temps de quelques semaines avant de partir à la quête des fraicheurs de l’Hiver, rappelant le lointain de son Danemark natal. Dole est parcouru, étape prochaine mais jamais assez bien pour le duo improbable. L’arrière Empire était sans doute le plus agréable possible : les rares Francophones étant à d’autres frontières.

      Frankfort Rosie. C’là qu’j’vais t’apprendre à sortir c’qui dort en toi. Et pour l’Hiver, on s’cassera ailleurs, voir s’que t’as retenu.

      L’œil de glace vient se poser sur la blondie. Elle n’était pas son style, elle n’était pas la perle qui lui faisait fondre les barrières du cœur. Mais elle avait un grain suffisant pour pouvoir prétendre à cavaler à son côté. Elle était jeune, incrédule de certains aspects des Hommes. L’intérêt qu’il lui portait était malsain. Rosie était un jouet sous la main Scandinave qu’il prenait tout de même aux mots. Elle souhaitait apprendre. Stürn allait lui montrer la vie légère, la vie sans lois. La vie au risque. Mais pour cela, il fallait à la jeune femme braver quelques habitudes. Les longues toilettes resteraient dans un coffre, troquée contre une chemise longue et chaude selon la saison, puis d’une robe en lin simple. La richesse était délaissée contre un confort aux mouvements, et un masque passe-partout. Le bon maintient des cheveux était falsifié par des perles tenants les crins entre eux, nattes réservées à l’épousée.
Gisla.
Elle aurait voulu passer la nuit entière à dormir paisiblement dans les bras du Danois mais ça c'était avant qu'elle ne commence à se poser des questions, des questions sur elle, sur qui elle était vraiment, sur eux . Était-elle si sûre que ça de vouloir parcourir le monde avec le blond, d'oublier ou du moins d'essayer d'oublier tout le mensonge qu'elle avait construit face à sa véritable identité.

Rosie. Rosie ce prénom qui bravait toute la dureté de la chose. Un prénom qui glissait à merveille sur son corps de jeune fille. Rosie n'était pas une femme non bien qu'elle savait faire tourner les têtes, elle savait faire parler d'elle que ce soit en bien ou en mal. Peut-être que blondie n'avait fait que nourrir ce mensonge exquis jusqu'à finir par y croire elle-même. Elle y avait cru et puis elle l'avait rencontré. Il n'était pas beau, il n'était pas le genre d'hommes qui plaisait à demoiselle capricieuse mais il avait fini par être son bourreau, sa tentation, sa gourmandise, son souffle court, la raison de ses soupirs. Elle l'avait suivi à son départ mais pourquoi ? Pour finir par hésiter. Elle avait passé une après-midi à se demander si tout cela était juste, vouloir savoir ce qu'elle désirait le plus au fond de son âme doucement fleurie. Non sans un brin de sueur elle avait fini par se lancer dans l'inconnu. Elle avait talonné son étalon jusqu'à Poligny où elle avait retrouvé Aslah pour le meilleur comme pour le pire.

Blondie avait passé la soirée à étaler la liste de ses envies, lui, avait rédigé les règles du jeu. Pas de triche permise. Elle avait alors décidé de se séparer du superficiel, du superflu. Elle avait brûlé toilettes richement pompeuses, panier chic et bijoux. Presque tout. Dans son élan de folie elle acceptait même d'assumer sa bâtardise laissant Aslah quelque peu sans voix. Enfin c'est ce qu'elle croyait. Elle s'était tout simplement juré de le suivre n'importe où.

Maintenant elle était là, allongée sur la couche. Assez près de lui pour avoir chaud, assez loin pour garder son espace. Blondie s'était finalement levée, elle avait traversé la petite chambre qu'ils occupaient et s'était assise au bord de la fenêtre. Au travers elle observait, elle y voyait toute la rue, ses saoulards, ses ribaudes pécheresses avant de se voir elle-même dessinée dans le reflet de la lune. Elle passait ses doigts dans ses cheveux. Elle se trouvait belle, encore plus belle qu'avant ; Il avait raison et il devait l'admettre. Elle soupirait finalement lorsqu'elle se demandait si elle pouvait être à la hauteur du blond, être un jour à son goût, elle qui n'était que son parfait opposé. Le sommeil l'avait enfin rappelée à l'ordre alors que l'aube pointait déjà le bout de son nez. Elle s'était à nouveau glissée dans la couche puis dans ses bras avant de s'endormir paisiblement.

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Aslahak
      La chambre n’avait rien de charmant. Le vide était la pièce maîtresse entre les quatre murs défraichis, avec pour ornement le plus riche : un lit. Le meuble de bois était bancal, tenant en équilibre sur l’arrière des pieds donc il ne restait que quelques morceaux ci et là. La bougie consommée vivait ses derniers instants de flammes, alors que le duo prenait possession des lieux pour la nuit. Une nuit qui remettait les souvenirs au goût du jour. Rosie avait avoué un passé ; celui d’un parent dont le sang n’était pas le pompeux français mais digne rouge et sombre scandinave. Bâtarde toute fois, elle ne connaissait rien à ces origines. Elle ne connaissait rien de ce monde qui avait régit la vie entière du Stürn. Rosie ne pouvait pas s’appeler autrement que Rosie. Quand bien Gisla lui avait été donné par un paternel Danois, elle n’était pas prête à porter ses origines jusque dans le nom. Le sang ne pouvait être défait. L’identité, si. Une identité qui consonnait avec écho au prénom de son épouse ; Ida. Rousse épouse n’avait jamais souhaité être une grande guerrière, laissant le monde Valkyrie à ses sœurs. Ida avait toujours fait preuve d’une assurance et d’une fierté qui faisait tourner les têtes. Elle n’était pas sensuelle, à dire vrai elle était même plutôt brute et sauvage. Sa force de caractère avait attiré de nombreux regard au sein du clan créant la rivalité. Aslahak ne s’en était pas accommodé. Pas directement. Ida avait joué dans la couche d’un homme ne pouvant être digne d’un esprit libre. C’était là, pendant une nuit où les ombres des corps jouaient contre les murs qu’il s’était décidé. L’œil gris avait attendu, observant la rouquine échauffer le vit de l’amant, avant de ne l’en empêcher. Le pied avait dégagé le corps du brun, plus apte à aboyer qu’à mordre, le mettant hors de sa propre maison sous quelques menaces. Ida, avait entretenu le défi au sein du couple des années durant, tirant sur les nerfs et la patience plus que jamais.

      Allongé sur le dos, la proximité de la blondie lui fit ouvrir les yeux. Le soleil fendait le ciel pour un nouveau jour, et lui mourrait à petit feu. Il crevait de lui faire comprendre qu’elle devait apprendre à ne pas s’attacher d’une quelconque façon, mais il n’y trouvait pas le chemin. Elle n’avait pas l’esprit effronté d’Ida qui ne reculait pas devant ses excès de colères, de luxure et de violence ; elle y répondait avec plus d’aplomb. Rosie était la fragilité d’une fleur en pleine éclosion sur un monde qui n’est pas le sien. Et s’il se surprenait à tant les comparer, ce n’était que parce que Folie pointait du doigt la comparse nouvelle. Il n’en ferait jamais sa femme, lui préférant l’honneur de sa couche partagée.
      Tournant le visage, il scruta celui de l’endormie à son côté. Elle dissimulait une certaine beauté, mais qui était empiétée par la peur. Elle courrait, courageuse dans la gueule du loup, mais n’en avait pas la bonne attitude. Danoise au sang, devait encore apprendre à vivre selon les règles de son pays. Doucement, la main replaça une des nattes derrière la nuque blanche, avant de ne la laisser là, dans un monde qui ne pouvait qu’être plus agréable et moins saccadé de vices. Assit au bord du lit dans la nudité la plus totale, il inspirait doucement. La journée serait merdique, il le sentait jusque dans le plus petit recoin de peau.

Gisla.
Quelques temps plus tard elle avait fini par ouvrir les yeux, des yeux encore lourds de fatigue d’une courte nuit à l’auberge. Sans un bruit elle s’était redressée. Elle avait passé une main dans ses cheveux, souriant au contact de la natte derrière son oreille. Elle s’était lentement rapprochée de lui, avait caressé sa nuque en douceur avant de se lever aussi nue que son partenaire.

D’une poigne légère elle avait saisi une robe, la plus simple de sa garde-robe et l’avait gracieusement posée sur le lit. Elle avait ensuite pris sa brosse dans son petit nécessaire et s’était placée devant la maigre glace. Blondie avait défait ses nattes sans pour oublier de retenir les emplacements de ses dernières et la manière dont elles avaient été positionnées. En bonne ancienne petite bourgeoise la Rose brossait sa crinière pour y défaire les nœuds. Petit à petit elle venait à bout de ce méli-mélo tortueux. Du coin de l’oeil elle ne put tout de même s’empêcher de lorgner vers le Danois toujours de dos. Revenant à son affaire elle avait enfin fini par gagner ce premier combat. Elle avait ensuite versé de l’eau dans la bassine et s’était lavée le plus simplement du monde avant de se vêtir. Pas de parfum, pas de rose à joues, rien qui ne puisse dévoiler ce qu’elle était encore hier au soir. De ses doigts nacrés elle tressait tant bien que mal ses cheveux. Non pas qu’il était difficile de faire des tresses sur sa propres tête mais plutôt parce qu’elle voulait que ce soit parfait. Pour finir d’habiller le tout, blondie passait une ceinture de cuir à sa taille pour la marquer, signe de féminité pour elle. Ce n’est pas parce que l’on est vêtu simplement qu’il faut pour autant oublier la femme en nous.

Une fois prête Rosie avait rejoint Aslahak sur la couche afin d’y embrasser sa nuque, une nuque brûlante. Sans un mot elle avait quitté la chambre afin d’aller faire chauffer de l’eau et à cette eau elle avait ajouté des plantes sortit d’un petit sachet de cuir. Aussitôt sorti, aussitôt rentré. Elle avait attendu là, un moment qui lui était paru comme une éternité avant de pouvoir rejoindre le Danois là où elle l’avait laissé. Elle avait déposé le bol sur le seul meuble de la chambre à part la couche, il était si pensif qu’elle n’avait pas osé risquer de croiser son regard et avait de suite rejoint la fenêtre pour voir la rue bondée et bruyante que la matinée offrait.


Tu devrais le boire chaud, tu es fiévreux et ça ne me plait pas.

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Aslahak
      Au contact sur sa nuque, revint durement à la réalité. L’image d’Ida, ses longs cheveux roux et sa silhouette de Valkyrie s’envola quand l’œil gris se posa sur celui de la blondie. Elles n’avaient rien en commun. Pourtant elle était là, pareille à une enfant qui suit des traces et de poses qui ne sont pas siennes. Quand bien même elle agissait comme la femme qu’elle pensait être Aslahak lui offrait le doute et le regard de la jeunesse qu’elle traînait qu’elle le veuille ou non dans son sillage. Lui, avait vécu et avait souffert des méandres de la vie. Elle, ne connaissait rien et tout lui semblait dépourvu de couleurs.

      J’vais bien.

      Le bol est tout de même pris, portant le liquide à la gorge fébrile. Ses états de santé passaient au second plan ; l’apprentissage ne pouvait attendre. Le chemin d’automne serait suffisamment retardé par ce contre-temps.

      Mais on va rester quelques temps encore. Le temps que j’vois quel chemin on va prendre, si on s’arrête à des nœuds. C’qu’on doit envisager.

      Et surtout, regagner en force. Le corps du scandinave hurlait à la douleur jusque dans le moindre pli de peau. Nul doute que si la monture le supporterait dans cet état, lui, craignait en revanche de ne flancher. Borné contre lui-même, il se redressa une grimace ; le thorax souffrait.

      Et toi, t’vas passer que’ques temps à étudier nos rites d’vie. On n’s’invente pas Rosie.

      La main se glissait dans le dos blond, posé à sa fenêtre comme un oiseau à son perchoir. La comparaison tira un faible sourire aux lippes barbues, qui vinrent plaquer un baiser à la tempe. Est-ce quelle tiendrait seulement la distance ? Stürn n’avait jamais connu que cette existence. Rosie elle, son exact contraire. La délaissant, le blond vint tirer ses braies, dissimulant la nudité autant que les nombreuses cicatrices d'un passé.

      Dis moi c'que tu connais.
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