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Ce qu'il faut de pur au coeur écarlate

Perceval_aelis

Ce qu’il faut d’obscur
Pour que le sang batte,
Ce qu’il faut de pur
Au coeur écarlate,

~ Jules Supervielle ~



D'Arlon, une missive.
Brève, au délié sec et ramassé des gens qui n'aiment pas s'éterniser en prologue alambiqué, ni en gracieuses courbes et qui tout dret s'en vont au fait.


Citation:
Agnès,

Vous n'avez point répondu, j'ai fait sans vous, sans personne d'ailleurs.
J'ai néanmoins encore à accomplir une de ses dernières volontés et pour ce, je dois me rendre en terre de Bouillon.
Je mande votre consentement ainsi qu'une rencontre, ceci concerne directement Bouillon et Bouillon c'est Vous.

Dieu vous veille, toujours.
Respects.



Non, elle n'en a nullement envie.
Cette volonté-là, elle aurait voulu la bannir, la raturer, la faire disparaitre en faisant mine de ne point la voir, ni la savoir.
Mais Perceval est taillée dans une droiture si rigide que de s'y soustraire s'est révélé bien plus compliqué que de s'y soumettre.

_________________
Gnia
De Bouillon, une réponse. Cette fois-ci.

Citation:
J'y consens.

A vous voir à Bouillon.

ASJ.


Concise.
_________________
Perceval_aelis
~ Novembre ~



Le sud l'a finalement retenue plus que de raison, et en cela, la jeune Montjoye enrage sur sa monture de ces retards, de ces traverses à n'en plus finir.
Ici, un détour pour que Minah puisse revendre ses maudits piafs, là un acolyte qui cuve de trop son vin et rate le départ, ou encore là, une intempérie qui la prend de fièvre et l'a fait s'égarer sur les chemins, puis il y eut aussi la disparition de Philémon, les tapisseries mal arnachées que l'on a vu à grand fracas atterrir au sol, la médecine commandée qui fut tant longue à préparer, que Perceval partit sans elle.
Le voyage fut une belle tripotée d'emmerdes dont chaque jour se faisait l'écho d'un nouvel atermoiement.
Arrivés enfin en Artois, il fallut encore pousser en maigre escorte jusqu'à ses terres de Clairefontaine afin d'y prendre le précieux coffre et à la parfin se rendre en territoire des Corbeaux.

Le jour est tombé soudainement, alourdi par la noirceur des nuages, l'oriflamme d'Arlon cinglé par le vent n'annonce rien de bon aux cavaliers emmitouflés dans leurs capes.
Au loin, derrière une colline, le ciel se pare de zébrures argentés et gronde une sourde menace orageuse qui ne tarde point à percer l'obscurité d'un flot glacé.
L'on s'embourbe, l'on distingue guère plus qu'à quelques pas et jà harassés par la longue traversée française, hommes et chevaux peinent à avancer, les premiers trempés jusqu'à l'os, lâchent des jurons, les seconds se montrent rétifs et s'effrayent au moindre éclat des cieux.
Perceval se résigne, Bouillon ne serait pas atteint ce jour, et donne finalement le commandement de rejoindre le prochain bourg.


'fait chier !

Qu'on peut l'entendre marmonner.
Une fois à l'abri dans l'auberge, chevaux à l'écurie et hommes en tablées - la plupart à picoler -, l'Abeille noircit un papier.


Citation:
Agnès,

Traverses m'ont prise au dépourvu dans le sud, et j'ai regret à me présenter si tardivement.
Orage nous cloue actuellement aux anciennes terres maternelles, Bertrix.
Demain à Bouillon, après le zénith, je viendrai bailler respect à votre personne.

Dieu garde. Toujours.




hrp : Mea culpa, mea maxima culpa, je pensais répondre plus tôt. Fouettez-moi au sang pour cette faute terriblement inqualifiable.

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Karmeliet
La route, toujours la route. Bien que la bande avait l'habitude de voyager la journée ne s'annonçait pas sous les meilleurs hospices. Le ciel était si lourd que l'on peinait à distinguer ciel et terre.
Le Flamand resta en retrait du convois prêt à assurer les arrières. Il gardait à vu un coffre. Que contenait il? Quelle était la destination? Qu'importe ce n'était pas ses oignons. Mais il se devait d'être là pour aider la meute.
Quelques tronçons d'anciennes voies romaines soulageaient parfois les chevaux, mais le reste du temps la boue ralentissait leur foulée. Il compris qu'ils se dirigeaient vers les Ardennes. Aimant râler il ne pu se retenir.


Cette maudite forêt à traverser! Pourvu que l'on y voit pas la neige et encore moins la grêle. J'aime pas aller par là bas, maudit soit ce coin! .

Après un moment de silence on entendit un bref juron... Puis un petit changement de direction. Des lumières aux loin annonçaient qu'il serait bientot l'heure de faire ripaille et que le groupe dormirait au chaud ce soir.

Mecaniquement Karmeliet attacha sa monture et aida à placer le précieux chargement en lieu sûr. Il ne se fit pas prier ensuite pour aller se désaltérer et se détendre un peu...
Minah
Minah s'était murée toute la journée dans un étonnant silence, compte tenu de sa propension habituelle aux braillements d'ivrogne et autres chansons paillardes enthousiastes. La faute en partie à la gourde de gnôle à mémé Glaviotte (ce doux breuvage qui décapait les latrines) qu'elle s'était enfilée en guise de petit-déjeuner. En partie.

Avachie sur sa selle, les épaules arrondies ballottant au rythme des pas de Sel, la petite jument camarguaise offerte par m'dame Scath des années plus, la manchote lorgnait la rouquine qui menait la troupe. De dos, comme ça, sous l'éclairage d'un regard troublé par l'alcool, elle pouvait presque passer pour sa mère. Autour d'elle, le paysage familier, maintes fois traversé avec la Rouge, renforçait l'impression.
Pincement au cœur, comme une froideur que jamais ne pourrait réchauffer la cape en peau d'ours drapée à son cou, ni même le tord-boyaux de l'aïeule. Seul Philémon savait faire rempart à ce genre de choses, mais il se contentait pour l'heure de laisser dégoutter la pluie glacée au creux de son cou. Si on ne pouvait même plus se fier aux chapeaux troués...

Il ne fallait pas que l'objet de leur visite arrive entre les mains de sa destinataire, décida soudain Minah. Elle mettait enfin le doigt sur son malaise. C'était à elle. Ça devait être à elle. Elle ne laisserait pas encore m'dame Scath l'abandonner. Plus jamais.

À l'auberge, elle se glissa près de l'adolescente revêche, penchée sur son courrier, attendant en silence que celle-ci lève le nez. N'a-qu'une-patte n'avait pas fait trop de bruit, pour s'attirer les bonnes grâces de celle qu'elle appelait sa sœur, mais les miasmes minahesques avaient de quoi interpeller.


Hé.

Elle se tritura le Philémon, nerveusement.

Tu l'as rangé où, le... le... 'fin l'pourquoi qu'on est là ? T'es sûre qu'c'est en sécurité, 'vec c'temps d'vieille chiasse ? T'as qu'à m'le passer, chaurais l'mett' en sécurité. Pis 'vec moi, personne le piqu'ra, n'y verra qu'du feu. L'odeur, c'doit êt' un peu pareil, nan ?
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Modo au Challenge RP !
Adrian.w
R'mettez-en une aut', ma bonne dame ! gueula à cet instant le Gascon à l'adresse de l'aubergiste dodue à point, comme on les aime : ronde de fessier et de poitrine, généreuse en double menton et en doigts boudinés, du genre qu'on examine lentement d'un regard aviné quand on n'est pas occupé à essayer d'attraper un bout de cuisse d'une patte libidineuse. Tandis que Josette - elle avait tout d'une Josette - remplissant son office en esquivant les clients du même acabit que lui, Adrian se pencha vers ses compagnons de voyage aussi trempés et fourbus qu'il l'était, et, d'un chuchotement, leur donna le fond de sa pensée : C'pas nous qui payons, profitons-en !

Du coin de l'oeil, il observait Minah qui, estima-t-il, faisait diversion. Il pensait s'être trouvé en elle une complice de beuverie, et la remerciait intérieurement tandis qu'elle occupait Perceval, aussi maussade que le temps depuis qu'ils avaient pris la route. Le claquement contre la table du pichet rempli d'une bière aigre le tira de sa contemplation et il revint à ses comparses, tout en tirant un jeu de cartes d'une des poches de son manteau dégoulinant et troué.

On commence les mises à dix ?

Lui était bien loin des préoccupations d'un quelconque coffre ou coffret.
La_hachette
Muette comme à son habitude la Hachette scrutait la route et ses abords. Toujours à l'affût du moindre signe d'attaque, de quelques suspects détails qui auraient pu l'alarmer ou lui dire que sa nouvelle "maîtresse", elle préférait dire protégée avec Perceval, pouvait risquer quelque chose, le regard du limier ne laissait rien au hasard.

La brunette ayant sa mine sombre habituelle, nulle n'aurait pu dire ce qui se tramait dans la caboche de la garde du corps. Le souvenir rôdait pourtant en cette journée pluvieuse. L'eau était de circonstance, le ciel lui même pleurait. Voilà ce à quoi songeait Jeanne. Triste jour! Et la route de Bouillon semblait s'être allongée encore et encore au vue de ce contexte.
Les nerfs de la troupe elle-même étaient à vifs. Les râleries fusaient à droite et à gauche, mais les lippes de Laisné, elles, restaient closes.

Même lorsque l'ordre de rejoindre le bourg le plus proche fut donné, l'humeur maussade et le silence restèrent de mise. Elle suivie le cortège, lorgnant sur chacun tour à tour sans décrocher ni sourire, ni parole. Ce n'est qu'une fois le coffre mis en sûreté et la troupe au sec, la rousse le nez sur le vélin et les autres attablés, qu'elle consentit à desserrer mâchoire. Premier réflexe, remballer Minah qui tournait autour de sa patronne dans son va et vient de mouches habituel. Comme à la grande époque, comme pour la naissance de Percy... Comme quand.... la Belette était la cheffe. Pour le souvenir...


Lâche lui la grappe Minah! t'vois bien qu'elle écrit...

Et de s'éloigner pour rejoindre le coin le plus sombre du lieu et disparaître à la vue sans que l'animale ait pu le temps de lui chercher des noises. Pas de boisson pour les braves, pas de boissons pour les yeux. Restons lucide. Aux aguets. Pour toujours, comme promis à Scath. Pour Perceval maintenant.
Gnia
Un coursier trempée comme une soupe lui remit un billet. Elle le remercia et lui intima ensuite de se rendre aux cuisines pour y boire quelque chose de chaud et tenter de se sécher au coin du feu ronflant.

Un regard vers l'une des fenêtres. Il faisait sombre. Absorbée par sa lecture, elle n'avait même pas réalisé que la lumière était tombée et que seules la flamme des nombreuses bougies éclairaient l'ouvrage qu'elle compulsait. Le ciel chargé avait entrepris de déverser sur eux une colère visiblement retenue depuis trop longtemps.

Elle déplia le billet.
Ainsi donc, Bertrix.

Un sourire sans joie vint un instant soulever la commissure de ses lèvres avant qu'elle ne repose le billet et reprenne sa lecture.

Consignes seraient données dans la soirée pour prévenir qui de droit aux divers postes de garde de la visite attendue pour le lendemain.

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Perceval_aelis
Même pas quatorze ans et une rigueur de tous les diables.
Si notre piquante mais aimable Abeille, se montre sévère, elle l'est d'autant plus avec elle-même, s'imposant une discipline de fer, une abnégation totale aux siens et un sens du devoir si aiguisé qu'il en est troublant pour son jeune âge.
Papier achevé, Perceval relève ses billes froides.

Baste !

Et chasse d'un revers mal'engroin la proposition de sa frangine, pour se redresser finalement, silhouette à la verticale.

L'premier flacon est pour je, l'reste aux frais d'iceux qui les vident. Le regard glisse inévitablement sur Adrian, le "foireux de service" pour continuer, laconique. C'lui qui j'retrouve bourré d'main, f'ra l'voyage traîné derrière mon ch'val.

Hors de question qu'Arlon se montre dans la prestigieuse maison de Corbeaux avec des sacs à vinasse aux basques. Ce serait laisser entrevoir à son puissant voisin, des faiblesses inconcevables.
Parce que la faiblesse, c'est le luxe des gens de rien*.
Et que Perceval ne peut ni le permettre, ni se le permettre.

Au lendemain, pâle jour qui se lève et à sa pique, notre petite troupe s’attelle jà au départir.
Notre jeune Montjoye avance une mine aiguisée de fatigue, la nuit fut courte, agitée par l'ombre fantomatique de sa mère, lippes amères, à l'idée de confier le précieux contenant à Bouillon.
Ils ne le méritent pas, ils n'en ont pas le droit. Elle, seule en devrait être la légitime propriétaire. Elle seule et personne d'autre !
On ne peut imaginer la douleur qui l'accapare tant la face qu'elle offre semble lisse de toute émotion, personne ne peut se douter de la rage qui sommeille en elle, et que le devoir étouffe de cendres froides.

Le nid crénelé forme une imposante masse sombre qui se détache du ciel gris, la forteresse est rapidement atteinte en longeant le cour de la Semois et passant devant les tanneries de Bouillon dont l'odeur nauséabonde viennent à flatter les narines - jà coutumière des effluves putrides minahesques - la petite troupe s'avance jusqu'à la porte de Liège en franchissant le pont du même nom, premier point de contrôle passé sans encombre, l'étendard d'Arlon étant probablement déjà annoncé.
Le faubourg de Liège est rapidement traversé pour rejoindre au plus vite la rue du Brutz et d'éviter ainsi à stagner trop longtemps près de la maladerie.

A l'avant-poste, notre jeune pucelle s'avance, et d'une voix claire, s'annonce.


C'est je, Perceval, représentante d'Arlon. Nous sommes attendus à Bouillon !

Plantée sur l'ardennais même que sa mère reçut d'Agnès et Eusaias, c'est une grande perche, dont la haute silhouette domine le commun qui mande l'entrant.

*Gagner la guerre / Jaworski
_________________
Adrian.w
Perceval ou la bise polaire qui cristallise chaque parcelle jouasse de vie sur son passage.

... J'suis fauché, vous paierez ? lance-t-il alors à ses camarades, puisqu'en terme de tournées, ils en sont à plus d'une déjà entamées.
En deux phrases, il faut avouer que l'ivresse a été mouchée : la promesse d'être trainé derrière l'équidé n'a pas été lancée en vain, il en est persuadé, et y répond avec la grogne habituelle - oeil plissé, moue agacée et un "V'faites chier " murmuré. Le Gascon est à mille lieues de la rigidité Montjoye et de ses efforts de paraitre. Il ne comprend pas les enjeux, ni pourquoi ceux-là lui seraient imposés.
En battant les cartes, il se persuade qu'à défaut de picole, il trouvera de quoi trousser.
Au réveil, manque de pot, c'est entre Jean et Karmi qu'il se découvre allongé.


Le lendemain s'amorce sans pluie et il suit sans broncher, dans les derniers, la troupe menée par l'austérité incarnée. L'oeil blasé se pose sur le paysage sans vraiment s'y arrêter, avec la vivacité d'un bovin regardant un train. Plusieurs fois il ravale un "On est bientôt arrivés ? " et c'est un plaisir non dissimulé qui l'étreint quand enfin s'arrêtent. En pensée, tourne alors un "Bouillon... Bouillon... Quel nom à la con ! "
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