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[RP] Bâtarde au rabais.

Alberon
Aux portes d’Encausse, un homme attendait. Un garde Beaupierre dont le triste hasard lui avait confié la garde de nuit du domaine de ses maîtres. Frileux, il tentait simplement de gagner un brin de chaleur et se frottant vainement les bras des mains. Pendue à sa hallebarde, une lanterne se balançait au rythme de ses frissons d’hiver, grinçant avec aigreur comme une vieille tante barbue. La nuit s’annonçait longue, et le garde n’avait bientôt plus d’eau de vie planquée avec soin dans ses habits. Quelle nuit de merde. Un crachat vert vint s’écraser au sol, et le museau se relevant, il plissa les yeux. Une ombre s’avançait sur la route. Aussitôt, la lanterne fût posée avec délicatesse au sol, et la hallebarde s’abaissa lentement.

-Qui va là ?

-T’d’vais baisser ça vieux.

-T’qui toi ?


Toi. C’était Alberon. Fourbu et l’air au moins aussi glacé que le garde, Alberon se tenait à moitié recourbé sur la bestiole qui lui servait de canasson. Barbe longue et sale, habits vieillissant comme le propriétaire, épée battant la hanche, il est vrai qu’il tenait alors plus là du potentiel bandit que du simple voyageur. Cependant, l’homme en plus de ses vieilles frusques, portait aussi sur lui les couleurs de Limoges.
Garde de Limoges depuis quelques années, Alberon avait été au service d’une Dame de la haute noblesse, Arzanor, née Beaupierre. Femme de la haute pour qui il avait fait office de garde il y a quelques années. Et il y a quelques années, il s’était simplement installé à Limoges avec femmes et enfants avant d’être recontacté par son ancienne employeuse. Une personne à cacher, un secret à ne pas divulguer. Tout ceci avait paru bien intriguant pour le jeune père qu’il était à l’époque, avant de se rendre compte que ce n’était rien de plus qu’une mioche rousse et aveugle de surcroît. La mission avait toujours été de garder un œil sur elle avec le vieux Léon, se relayant comme il le pouvait. Mais toute mission mérite récompense du point de vu d’Alberon, et sa paye tarde depuis quelques mois.

Sur un autre chemin de la France, un malandrin s’était fait une petite vie tranquille à voyager en se payant vin et catin à souhait, se servant grassement dans la paye des hommes d’Arzanor qu’il était lui même sensé délivré. Mais cela, ni Arzanor ni les hommes de son emploi ne le savait. Et pour Alberon, cela voulait simplement dire qu’il se retrouvait quelque peu au chômage. Il savait qu’il était inutile de vouloir contacter directement la vieille dame, ignorant simplement où elle pouvait se trouver. Mais il avait son ancien nom, et les nobles n’ont pas la réputation d’être discret, alors à défaut d’être payé par la bonne Beaupierre, Alberon se ferait payer par un autre, et pourquoi pas un ancien Comte ?


-Un gars d’Limoges, t’dev’rais ‘ppler ton maître, j’tiens d’l’info d’qualité.

-T’vas attendre mon gars, il bouffe encore à c’t’heure ci.


D’un hochement de tête, Alberon descendit de son cheval, offrant sa gourde de vin au garde bien plus enclin à se montrer accueillant.

-Au fait c’quoi ton info ?

-Y’a d’la s’mi Beaupierre planquée à Limoges.
Octave.
Lui, il est au chaud. La soirée de la veille s'était bien déroulée (sous réserve de tout évènement qui n'aurait pas encore été écrit) et il profitait de son chateau tout neuf pour se la couler douce. Il avait entrepris de dérider sa femme, et elle se reposait quelque part de leurs retrouvailles. Caia jouait dans les couloirs. Ceux des invités qui avaient préféré prolonger leur séjour jouaient dans la salle principale, au coin de l'âtre.

La vie à Encausse promettait d'être douce.

Un quignon de pain à la main, il parcourt tranquillement les pièces de l'étage, découvrant petit à petit l'aménagement de sa nouvelle demeure principale. Il songe qu'il lui faudra y faire livrer les quelques meubles qu'il a dans sa maison à Saint Bertrand. Et change d'avis : sait-on jamais qu'il ait besoin de fuir Isaure un soir, il serait pratique d'avoir un pied à terre pas trop loin.

Le regard se perd à travers une fenêtre, jusqu'à tomber sur une lumière qui oscille. La lanterne des gardes ne devraient pas se déplacer, a priori, mais peut être que l'homme a des fourmis dans les jambes. Ou froid. Pris d'un bon sentiment, le Beaupierre descend, passe aux cuisines prendre une outre de tisane et un bout de pain, avant d'enfiler son manteau et de sortir.


Ola ! C'est le ravitaillement.

Voilà une bonne occasion d'apprendre à connaitre ses gens, de prendre le pouls du personnel et de ceux qui vivent à l'année sur ses terres. En approchant, cependant, Octave se rend compte que l'homme n'est pas seul.

De la visite ?
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