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[RP] De Faust à Faune, de Faune à Faust, plis de voyage

L_aconit
    Des plis épars, au lit d'une cabine, dans le fond d'une poche, dépassant d'un relié.
    Des plis pour tout se dire, quand les mains ne peuvent pas. Morceaux choisis.


Citation:


pli de chantier

D'encre bleue, quatre mots sont pliés et glissés dans la poche de Faust sur un bout de vélin.

"Tu me rends heureux."



Citation:


Après midi

Aujourd’hui, au bois, j‘ai gravé nos prénoms.

Je n’y suis pas expert, tu sais, j’aurais aimé que les lettres y soient plus belles, plus élancées, et si j’y ai regretté un instant de ne pas avoir la souplesse de ton écriture pour y donner de l’effet, les marques que j’ai éprouvé à mes doigts passant dessus en ont chassé toute grisaille.
Les capitales sont serrées, trop peut-être ; elles se touchent toutes joignant nos lettres en un seul prénom décomposé-composé. J’y ai passé la flamme, pour y peindre les vides, les traits qui nous bâtissent et je l’ai ensorcelé, d’un murmure qui , je le sais, est venu jusqu’à toi.
Alfaust.
Je t’Aime, Faust, et j’aime l’idée d’avoir lié nos noms au ventre d’un chat à son jardin-océan, au rebord d’une fenêtre où nous asseoir pieds dans le vide, à l’abris, quelque part dans une cale sombre auquel on ne le découvrira que plus tard, longtemps après nous peut-être, à l’érosion du bois, à son nouveau propriétaire, quand, poussières d’embruns, nos rires et nos soupirs s’enlaceront d’une autre vie.
Je te l’avais promis, Liefde: un jour, quelqu’un se souviendra de nous…


Ton Amour.




Citation:


Après midi

Vélin plié de l'ongle, soigneusement, au refuge d'une heure livre:



A ta peau, je tombe, dégringole, j’inhale le soleil d’un coup de croc, je fume la lune, bouffées prises d’une pipe. Je fais de tes cils de longues lignes de poudre que je m’envoie au nez, de tes paupières closes, le hamac de mes nuits, de tes pupilles la tombe de mes doutes.
A doses constantes, en chapelet d’aiguilles, j'injecte, dessine à l’aorte chaque frisson que tu sèmes, je perce d’anneaux gravés les reliefs des nerfs que tu as conquis, et je gobe par poignées hallucinogènes les pensées sauvages que tu m’inspires.

Embrasser ta bouche et te foutre ma queue dedans.
Ecouter battre ton cœur d’une oreille attentive et mordre le téton qui l’habille.
Caresser ta joue et l’empaumer pour te plaquer au mur.
Te toucher d’effleurements et te branler sauvagement.
Te faire l’amour et te baiser vite, fort, fort, vite.


T’aimer est un voyage ; le mien. Orgueilleux, pédant, insupportable paon, je laisse au monde ses dérisoires amours, ses luttes et ses querelles… je suis au-delà de cela, je suis chat à la fenêtre, je suis Ulysse rentrant à Ithaque, je suis Dieu créant la double felllation et t’y dotant de deux bouches, deux anus et deux sexes pour satisfaire mes obscènes lubies. Je suis le doigt qui te fouille, la langue qui te lave, le mot qui t’apaise ou t’incendie. Je suis Alphonse. Je suis Faust. Je suis moi. Enfin.
Parfois je me surprends à être jaloux de broutilles, parfois, je ne le suis pas vraiment, mais cela m’excite de noirceurs ou de tendresse d’y être pris ou comédien… Je ne te veux pas plus fort qu’à d’autres heures quand pointe celle-là, je te veux autrement. Je te veux de cents façons, de multiples équations, couché , debout , assis, suspendu, attaché, pénitent, guerrier, noir, blanc, bourreau,sauveur, chien, chat, chimère, maître, amant, amour, ami, testicules pleines, con enrobé, articulations blanches d’y avoir agrippé mes cheveux, gorge sèche d’une fournaise…

Accro, je t’aime.
Je t’aime, cela est si incroyablement simple.

Ton Amour.

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Alphonse_tabouret
Mots pliés, loin du bureau de Petit Vésone, traits d'ancre parfois mal rangés aux amarres d'un carnet qui ne le quitte pas, Faust tatoue les journée, teinte les nuits, et parfume les pierres d'aortiques nervures..


Citation:

Alphonse,

ce matin longeant le port, observant le bois entreposé sur le quai, j'ai été heureux.
J'ai songé venir te tirer du lit pour te montrer que les choses se poursuivaient comme nous l'espérions.
J'ai préféré marcher un peu, dans la brume froide du matin, chiens chassant en vain la mouette farceuse.
Le port était silencieux, percé du cri des oiseaux parfois, et d'un trait de soleil naissant et timide, mettant à jour le Chat à la fenêtre. Sans que je ne me l'explique vraiment, j'ai inspiré l'odeur du bois et de la marée comme d'un poumon neuf, dans la mutité de ma découverte solitaire. J'ai regardé quelques villageois s'interroger sur le chantier. Et proposer au nouveau chef de port de prendre embauche. Moi qui pensais que nous serions seuls face à la tache, j'ai été agréablement surpris de les voir s'organiser... Le chantier se mettait en branle sans nous. Alors, d'un pas hâté, dans mon manteau de parfum, ton parfum, je suis venu me glisser dans l'auberge, dans ton lit, contre ta peau. Si je dois encore parler de Dieu, je n'aurais qu'une chose à dire. Dieu que j'aime ta peau... Cette parfaite surface où glisser mes paumes, pour tenter de la remodeler de mes mains de potier, et y faire émerger ton réveil. Je suis resté silencieux, profitant de ta demi conscience pour te souffler quelques mots que tu n'as sans doute pas entendu.

" Alphonse... Alphonse.. Alphonse.. Je veux répéter ton nom jusqu'à ce qu'il ne veule plus rien dire."

Puis je t'ai baisé la tempe, caressé longuement, jusqu'à te faire réagir et voir tes yeux de chat s'ouvrir. J'aime l'appétit de ton regard le matin. J'aime te faire bander d'un frôlement, d'un murmure, d'une image. Doucement, fort, furtivement... J'aime te voir nu, endormi , en partance, quelque part, mais pourtant là. Tes boucles brunes sur l'oreiller, ta queue à demi consciente. J'aime me faire la remarque que tes fesses ont la parfaite taille de mes paumes. Que tu portes à gauche. Que tu ne me dirais pas non pour te laisser exsangue, échoué, les couilles essorées par mon " Bonjour". Que ma bouche a la parfaite circonférence de ton désir dressé.

Ce matin, j'ai vu le chantier en branle et toi qui dormait d'un sommeil du juste, et j'ai été heureux. Je suis heureux. Voilà mon secret. Il fallait que je le partage.


Da Garout a Ran





Citation:
Tu me combles. Dans les deux sens. Et au propre comme au figuré.





Citation:
Tu as vingt sept ans aujourd'hui. J'ai l'impression tenace que cette année que la vie t'a offerte, c'est à moi qu'elle est revenue. Tes vingt sept ans sont l'écrin dans lequel tu as couché tes vingt six, c'est un bijou précieux que j'enfile à mon doigt, en espérant que vingt d'entre eux ne suffiront pas à témoigner de nos amours. Car ils sont multiples, n'est-ce pas? Je refuse d'être le seul à sentir la multiplicité des sentiments qui bouillonnent entre nos doigts. Nos bouches. Nos peaux. Patinées de nuits.

Alphonse, si personne ne s'est offert tes années passées, alors je suis le plus riche homme sur cette terre. J'hérite de toi pour demain, tout chargé de ce que tu as gardé intact. Pour l'heureux moment de notre rencontre. Celle où nous ne savions pas encore. J'écrirai souvent, longtemps encore, sur l'impondérable, sur l'imprévisible qui détermine les événements. J'écrirai également sur les rencontres qui changent la donne, sur les conjonctions inattendues qui modifient le cours d'une existence, les croisements involontaires qui font dévier les trajectoires. Ça commence là, dans l'hiver de tes vingts-sept ans. Ou peut être que ça a commencé depuis toujours.

Fêter ce jour au beau milieu de l'Océan breton, n'est-ce pas finalement particulier? Nous sommes seuls tous ensemble, et cela ne fait peur à personne. Il y a de l'évidence partout autour de nous. Même dans ma solitude. Je suis déjà seul et la seule présence avec qui je me sente bien, c'est toi, alors quand j'ai envie d'être seul, je pense à toi. Puisque tu es le point zéro de notre œuvre. Celle qui contient les germes originels de toutes les autres.

Je sais le chemin parcouru jusqu'à tes vingt sept ans. Parce que même si je n'étais pas là, j'étais au bout du chemin. Et moi aussi, je l'ai parcouru. Je sais aussi tout ce qu’on doit quitter de soi pour ressembler à tout le monde. Je sais que l'on a décidé, un jour, de ne ressembler à personne. Je me dis que ce n'était pas seulement une histoire de corps, mais de nécessité. Qu'on ne lutte pas contre la nécessité. Ou, si on lutte, elle finit par avoir raison de nous. Et nous sommes un peu fous.

J'ai découvert que l'absence de toi avait une consistance. Peut-être celle des eaux sombres d'un fleuve, un liquide poisseux, qui salit, dans lequel on se débattrait, on se noierait. Ou alors une épaisseur, celle de la nuit loin de Vésone, un espace indéfini, où l'on ne possède pas de repères, où l'on pourrait se cogner, où l'on cherche une lumière, simplement une lueur, quelque chose à quoi se raccrocher, quelque chose pour nous guider. Mais l'absence, c'est d'abord, évidemment, le silence, ce silence enveloppant, qui appuie sur les épaules, dans lequel on sursaute dès que se fait entendre un bruit imprévu, non identifiable, ou la rumeur du dehors. Tu songeais à une lettre gaie pour ton anniversaire? Je veux te faire croire que dans mes vérités les moins gaies se trouve l'essence même de ma joie pure. Je sais que toi, tu es capable de la discerner. Parce que tu fais partie de moi, maintenant. Nous sommes un. Nous le savons sans nous l'avoir dit. Nous avons enduré les mêmes doutes. Les mêmes folies, toi sage, propre, docile et servile. Moi mou, inconsistant, incapable d'élever un "non" au rang qu'il mérite. Nous avons expérimenté une folie commune.

Cette folie de ne pas pouvoir se montrer "ensemble". Folie aggravée par les situations -inédite- de se trouver au milieu d'une assemblée en devant se comporter comme des étrangers. Folie de ne pas pouvoir afficher son bonheur. Un pauvre mot, n'est-ce-pas ? Les autres disposent de ce droit, ils l'exercent, ne s'en privent pas. Ça les rend plus heureux encore, ça les gonfle de fierté. Nous, rabougris, comprimés, dans notre censure. Condamnés aux portes fermées. Puis un jour. Tu as eu vingt sept ans. Mon église a brûlé. Mon cœur s'est enlisé en ce qu'il me restait de plus évident. Toi. C'est toi, Alphonse, l'évidence de ma vie. Ma vie. Elle n'a droit qu'à ce baptême parce que tu es toujours là. Et nous engendrerons des garçons. Je te le promet. Celui que tu veux, je te le donnerai. De mille façons, ou d'une seule.

Puisque nous avons pris la mer à "Imbolc", cette fête de la purification qui marque la fin de la période hivernale dans la culture celte, tout est bien possible. Elle évoque l'éveil, le printemps, temps de la régénération. C'est bien ce que tu fais n'est-ce pas? Un an de plus, et sous mes doigts tu fais peau neuve... Melvil sera mon cadeau pour ton an supplémentaire.

Da garout a ran Alphonse

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L_aconit
Citation:


Ta bouche est mon poème.
Décasyllabes rompus de parfaites hémistiches, sonorité qui bée à la lascivité d’une respiration, symétrie éclate de couronnements quand ta voix déraille de mots crus, difformes bouquets aux rimes impairs, majestueux synérèses de pensées miroirs, et tracent aux lignes de ma peau, le poids de chacun de leurs pieds.

Dix, comme tes doigts qui m’adorent de bleu, me désirent jusqu’au noir et s’empattent de blanc.

Vers colorés, hématomes idiomes, ton cœur frappe mon nom, tes verbes s’alternent d’une hétérométrie, se ponctuent, luisent d’ardeurs à ta gorge mais n’explosent qu’à tes yeux ; là ici, c’est la coupe. Exclamations d’émotions, tu romps le rythme, casse tes propres silences, et git en bris de mots à ma langue vorace et moi, humble point virgule à tes seules majuscules, je lis, je frémis, j’égrène notre alphabet.

Ma langue est là comme brisée,
Et soudain, au cœur de ma chair,
Un feu invisible a glissé.
Mes yeux ne voient plus rien de clair,
À mon oreille un bruit a bourdonné. *


Je t’Aime,
Alphonse


* A une aimée, Sappho.

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
L_aconit
Citation:




Sommes-nous normaux?
Tout cela est-il normal ?

Tes questions sont restées accrochées à mes tempes, et y ont bourdonné tout ce matin.

Oui, nous le sommes, même avides, même voraces, même solitaires.
Nos corps ont leur propre langage, n’as-tu pas remarqué ? Indépendamment de nous parfois, ils s’émeuvent, se dispersent, et d’autres fois, ils répondent d’une exactitude viscérale à chaque stimulus qu’on leur inflige.
Il y a les odeurs, les textures, les volumes, instinctives muses qui talonnent les nerfs sans que l’on s’y attende et poinçonnent le moment d’insensées verticalités. L’odeur de ta sueur. L’odeur de ta sueur est mon aphrodisiaque, contrariété sans fin à mes amour-baignoires, à mes olfactifs passe-temps. Quand je te sens, je m’éveille, c’est ainsi que je suis fait. Cela sent bon, cela sent moi, cela sent toi ; je respire, "pour de vrai". Mes mathématiques n’y font rien, mon corps perçoit le parfum du tien et y réagit, alchimie incompréhensible autant qu’incompressible ; là, rien que d’y penser, Mon Amour, rien que de te l’écrire...
Deux fois, trois fois, dix fois… Touche toi, caresse toi, honore ta queue de mes pensées. Plie moi, ploie moi, érige moi, sacre moi. Il n’y a pas de déraison à soulager le corps d’une envie, d’avoir l’imagination à ce point fébrile d’une seconde que c’était comme si tu avais senti mes lèvres glisser à ton cou, mes doigts à tes braies… Fais le reste pour moi puisque je ne suis pas là…
Ce que tu ne peux pas dire, laisse ton corps s’y dissoudre ; chaque fois que tu jouis, c’est une chanson d’amour, chaque fois que tu y penses, c’est un baiser que tu me lances au vent, chaque fois que tu détailles un garçon en l’imaginant à genoux entre nous, c’est une ode que tu me joues… Nous avons tant à nous dire, et nos corps plus encore…

Oui, nous sommes normaux, tout cela est anormalement normal… Le désir de se comprendre, de s’entendre, de s’étendre est une quête qui nous demande polyglottes, alors donne-moi ta langue, mon joli monstre.
Donne-moi ta langue, que je te chante une chanson.


Ton Amour.

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Alphonse_tabouret
Citation:
Pas de fleurs en mer, mais deux bracelets d'écailles nacrées de toute petite taille, visiblement faits à la taille d'un poignet d'enfant. Composés aux heures perdues.

Citation:
"Viendra un temps où nous offrir des cadeaux sera dérisoire à côté du plaisir de lui en faire à lui. A eux. Aujourd'hui marque le premier jour où nous entraîner. A terre, nous trouverons le terreau dans lequel faire germer notre jeune pousse prometteuse.
Infiniment tien "



Fleur d’un papier fin que l’on a plié de plusieurs couches jusqu’à la modeler d’un bouton entrouvert a été fichée sur une tige de métal, détaillé à une broche ; Saint Valentin en mer se fait aux moyens du bord, mais s’il est une caractéristique surprenante à l’ensemble, c’est encore qu’elle exhale un parfum, Cœur-tissu aux contreforts de ses pétales blancs imbibé d’un parfum de forêt.

Joint, la silhouette d’ " un petit cochon tout dodu et tout rose à la queue tirebouchonnée fait au crochet. " que Faust, sans mal attribuera aux doigts d’Opaline.
Mots d’encre noire, de mots Faunes, en accompagnent le tout.


Citation:

"A défaut de dessin, mon Amour à ta boutonnière, mes bêtises à ta collection.

Alphonse"
Citation:

Citation:






De Hic...

Citation:
Je t'ai piqué hier. Mais ne te méprends pas. Chaque aiguille qui te pique c'est à moi même que je l'inflige. Nous sommes à quai, Liefde. Prenons le temps de chercher en ville la pièce manquante à notre pacte. Il faut des ressources pour être heureux, n'est-ce pas?

Ce que je casse, je le répare. Ce soir je t'offre une bouteille de bordeaux et un coin de table en toute intimité. J'ai réservé une chambre d'auberge des plus confortables dans le cœur de la ville. Et elle possède un baquet.

Je t'Aime.



... en Muse...

Citation:
Oui, je m'interroge. Bien sûr, je m'interroge. De tout. De toi, de moi, des autres.
D'où viens-tu? D'où venons-nous , mon amour? Et celui qui viendra?
Dans ce soir où la vie colle à nos semelles, des ténèbres d'avant la Création?
Ou de la vibration de la parole d'un homme?
Comme une vague, tu caresse mes jambes fatiguées. Ton sel colle à ma bouche. Es-tu un homme ou une mer intérieure? Regarde, tu te fluidifies entre mes doigts.

Sommes-nous toujours suspendus entre vie et trépas? Si oui, nous ne sommes que des approximations. Nous tendons entre nous le langage des pluies printanières, et du vitriol Bleu.

Tu es une chute d'eau qui dévale des marches, et moi un rocher gris dessous, qui attend ta venue. Ou peut-être est-ce le contraire? Qui se répand en l'autre, quand nous nous aimons? Est-ce le vent d'octobre qui nous a transformés en Bleuets frémissants, qui savent s'effleurer sans étreinte? N'avons-nous pas tout offert à l'océan? Notre embarras, notre mémoire, notre foi et notre marée haute?

Nous n'avons plus peur de la vie. Mais nous craignons tout ce qui est piquant comme la vérité. N'est-ce pas que nous la craignons, quand elle suppose que nous pouvons nous perdre? Nous décevoir. Nous blesser. Assis côte à côte comme des jumeaux, je te lis mes poèmes et tu les écoutes. Je me faufile et te remplis, l’âme, le cœur, les veines, le corps. Je parcours tes oreilles de mes doigts, comme si elles étaient des mots. Des mots à cueillir, comme une paire des dernières cerises d'été. Je les porte à ma langue. Je connais certains des chemins de tes évasions, je les ai hasardés, j'y ai musardé, je les ai découverts. Mais ce qui m'émeut toujours, c'est de savoir que tous ne le sont pas encore, puisque nous irons par deux jusqu'à l'Hiver.

Je cultive chaque jour le jardin des signes dans lequel tu déambules, gracieux, élancé comme toujours, et je m'y repose enfin, chaque soir, pour t'écouter au son de ma Lyre m'y chanter une chanson.

Muse. Mon Muse



... pour finir alités, de musicalités.
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L_aconit
Citation:


Piqué, oui.
Aux heures des lendemains, des reculs, des nuits où malgré les maux, l’on s’est lové d’amour, il est tellement toujours plus facile d’asseoir les vérités personnelles que cela a quelque chose de désespérant autant que de désaltérant.
Piqué. Dans mon orgueil, dans ma ferveur, dans ma bêtise aussi…
Tu as raison, t’avoir déçu, t’avoir blessé, m’est insupportable ; te l’entendre me le dire si clairement est quelque chose que je ne veux pas écouter, capricieux, et auquel je me débats de justifications quand, de fait, je n’en n’ai aucune. Je ne veux jamais te faire mal et je suis à ce point désespéré de l’avoir fait, que tu t’en souviennes, que cela te soit resté, que j’y réagis de rage.

Je vis avec Colère depuis toujours, depuis les premières injustices auxquelles l’on m’a consacré, depuis les premières compréhensions que j’ai eues de ce qu’étaient les Hommes, les simples hommes au-delà des fonctions sociales que l’on leur donne en guise de vêtements.
Du jour où j’ai compris que je n’aurais pas l’ascendant aux carcans que l’on m’imposait, que la rébellion ne servait à rien, que je n’avais pas d’autres choix que d’attendre, j’avais à peine l’âge d’Antoine. J’ai muselé Colère , et nous avons grandi ensembles, à proportions égales pour ne jamais éveiller les soupçons si bien qu’aujourd’hui, pourtant parfaitement éduquée, endurante, quand elle tire sur la laisse, quand elle me brule les doigts d’une saccade inattendue, je trébuche au chemin. Elle court, à s'en percer les flancs, à tirer la langue, gueule pleine d'écume, et finit par me vomir quelques heures, quelques jours, quelques mois, quelques années plus tard , anesthésié, vide, étranger à toute chose.
J’ai eu peur ce jour-là. De moi, comme de toi. Que l’élan ne m’emporte, que tu disparaisses, que je ne retrouve pas le chemin de la maison, que tu me trouves trop laid pour encore m’embrasser.
Tu ne sauras jamais cette émotion qui m’a jailli aux veines quand tu es venu me chercher, quand tu m’as demandé si je pensais dormir à la maison. Colère freinée en pleine course a dérapé le long du chemin, s’en est ensanglanté les coussinets, stupéfaite d’être allée à ce point loin que tu avais pu douter un instant qu’elle rentrerait à la nuit, se coucher à tes pieds.
Sensible à tes moindres maux, à tes moindres caresses, tu es son Maitre, Faust. Tu la nourris parfois car je suis mal fait, orgueilleux, lâche, et que chaque fois que tu t’en aperçois, que cela te fait défaut, j’en souffre d’une agonie.
Mais, Orphée, tu l’apaises aussi, d’un geste, d’une note de musique, d’une main que tu tends au travers des brumes, d’un impératif que tu sèmes d’un souhait : "Viens."

Je viens, je viens Mon Amour, je recrache chacun des pépins de grenade, tends moi la main, toujours, même si je tâtonne à l’attraper, même si j’ai les tempes pleines des grognements de ce maudit molosse enchainé à mon âme. Tends-moi la main, à mes cheveux, à ma bouche, à mes doigts ; joue moi de la lyre, lis moi tes poèmes, il n’y a que toi qui sache faire cela.

Ce soir, nous épelons un M sur le chemin de l’Hiver.
Personne ne saurait m’empêcher de t’y retrouver.


Je t’Aime
Ton Muse.

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