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[RP] (Back Ground) Rien n'est plus délicieux que l'attente..

Dacienhissy
...De ce qui paraît inéluctable. Anne Bernard.

In the night i hear them talk
The coldest story ever cold
Somewhere far along this road*


Les paupières qui s’ouvrirent en ce lointain fardeau qu’il possédait depuis tellement de temps. Le carde restait déchirer d’un stigmate qui ne se refermait plus, protégeant les cicatrices qui s’agrandissaient à chaque mal se dessinant à son propre gré. L’attente fuyant l’envie de protester par peur de le voir s’évanouir dans ce gouffre qu’il avait construit lui-même. Latent d’un meilleur prochain, d’une meilleure veine, d’une autre existence qui ne pouvait se détenir ici. Seulement, il n’était plus que le seul ancien quand il découvrait ces têtes qu’il ne connaissait de nulle part.

Le temps avait été long, patient, amer de s’étreindre dans ces débris qui n’arrêtaient jamais de se rejouer suivant les tragiques humeurs de celui qui détenait le peu de passion qui restait encore. Et, en revenant ici, certaines ne pouvaient se perdre. Les coins de cette cité qui devenait grande à son regard, tellement grande qu’il pourrait s’y noyer avec le temps, les jours passants comme cela aurait dû être ce soir là. Il lui disait bien. Il lui rappelait bien. Déambulant sur ses pas. Prenant les minutes acariâtres de ce souvenir qui le dévorait de cette souffrance intense lorsqu’il l'apercevait dévastateur sans crier gare. Il n’y avait pas un instant, pas une rencontre où il venait le retrouver afin de pressentir la moindre faille en son sein. Mais, avec les fissures qui se refermaient par endroit, parce que l’Aphrodite mouvait dans un calvaire magnifique de tout sens, Dacien se réjouissait de cette ténacité exagérée devant ces murs connus dans un parfait retour. Ce n’était pas pour lui déplaire. Ce n’était pas pour la disparition de ce Sahara qu’il était revenu mais bien pour lui.

L’accueil avait été différent des autres, réservant cette candeur qu’il ne trouvait plus ailleurs et délaissant ce paradis infernal ne stoppant jamais. Il l’avait abandonné là, au profit d’un vert doux et savoureux, se délectant de cette étrangeté qu’il avait ressenti en posant ses yeux sur Elle. Et quand elle lui avait expliqué la mort de la Gitane, il désirait le constater de ses propres yeux.
L’Hadès devait se vérifier, ouvrir ses portes et de faire sortir la Casas afin d’assouvir ce désir grand de la revoir, encore. Ce ne fut qu’une copie de la femme qu’il vit. Un homme qu’elle était devenue. Une prouesse incroyable qu’il lui enviait quelque part, passant inaperçue au reste du monde. Pourtant, Dacien l’avait reconnu, sans faille. Il avait compris le petit manège quand lui ne comprenait pas un traitre mot de ce qu’il pouvait raconter. Et il resta planté là, faisant comme ce reste de monde, effaçant les vestiges qu’elle avait laissé en sa mémoire et tentant d’en construire d'autres puisque c’était sa volonté. S’émouvoir au point de faire une confiance aveugle en cet homme que, finalement, il savait être Axelle quand lui l’avait oublié.

Et il entra dans ce salon afin de frôler ce marbre tant manqué, celui qui lui rappelait tellement de choses que le présent s’effaçait parfois. La dextre passa aux rayures noires, défilant en suivant ces traits et de faire le contour du bar pour s’attarder derrière, prenant sa place. Une inspiration fut faite et de sourire bêtement, en coin, presque heureux de retrouver cet endroit. Magnétique fut-il en se délectant de cet enthousiasme, comme avant, comme s’il allait apparaître ici, avec ce gris froid et ce teint abîmé d’un soleil désertique. Il le sentait, proche, souriant et désastreux. Il lui manquait. La nostalgie émanait parfois cet électrique souvenir de se sentir bien, conquis, aventureux de les solliciter encore et encore, de s’enfermer dans cette bulle qu’il ne voulait pas faire éclater avant de le maintenir là, devant lui et d’en rester à ce morceau qu’ils avaient composé jadis. Pourtant, elle éclata cette bulle, quand il entendit le doux froissement de tissu. Le minois se leva quand le corps se décala de quelques centimètres et d’entrevoir cette robe rouge, fluide, ces quelques dorures parsemées et cette chevelure ébène tombant sur les épaules. La commissure s’étira. Il s’appuya sur le marbre et la regarda fièrement.


Enfin ! T’en as mis du temps.

*Dans la nuit, je les entend parler
L'histoire la plus froide jamais racontée
Quelqu'un part loin de cette route.
Christine and the Quenns "Paradis perdu"

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Axelle_casas
L'Aphrodite.

S'il était bien un lieu maudit dans tout Paris pour la manouche, c'était bien celui-ci. Hanté de souvenirs morts, de déceptions, de désillusions se bagarrant la première place. S'il y avait bien un endroit que la manouche voulait fuir, c'était bien celui-ci, peuplé de visages grimaçant d'un passé révolu, de douleurs, de blessures, que tant d'années, elle avait voulu hurler, mais avait contenu dans sa gorge. Et sa gorge ouverte avait enfin ouvert la cage. La sagesse ne disait-elle pas qu'il y avait toujours du bien dans le mal ? Principe éculé et bâtard, et pourtant tellement vrai. A son sang s'écoulant sur le pavé parisien, s'étaient mêlé toutes ces contraintes, tous ces silences qu'elle s'était imposée jusqu'à en avoir la nausée. Pauvre Rodrigo qui, définitivement, avait loupé son coup dans les grandes largeurs. Au-delà de la laisser miraculeusement vivante, au-delà de ne pas voir la révolte dans le regard de Diego, ce pauvre imbécile n'avait finalement réussi qu'à la libérer de chaînes qui, bien plus sûrement que tous les coups du monde, la tuait à petit feu.

L'Aphrodite.

La gitane détestait ce lieu et l'aurait regardé flamber avec un large sourire aux lèvres, comme le dernier vestige d'une geôle infecte. Ô qu'elle aurait été belle la déesse, à danser au milieu des flammes, son visage parfait fondant de cris comme la harpie qu'elle était.

L'Aphrodite.

Et pourtant, elle en passa une fois de plus le seuil, espérant sans doute n'y voir que des ruines quand, inlassablement, le lupanar hypocrite n'empestait que le luxe et la richesse amassée sur le dos de la luxure et de la décadence.

Sournoise Aphrodite, que la Casas pouvait haïr de toutes ses forces, sans pourtant pouvoir se retenir d'en renifler les parfums entêtants. Aphrodite qui comme une vilaine tique, une fois sa tête immonde plantée à la chair, refusait de laisser sa proie s'échapper.

Maudite Aphrodite.

Caressant d'une main distraite le velours cramoisi des causeuses, elle avançait dans le froissement régulier de la soie, le temps lui jouant un sale tour en la ramenant des années en arrière. Dacien était là, au comptoir, comme toujours, sans que rien n'ait bougé d'un pouce depuis des lustres.

Aphrodite figée.

Tableau éternel. Tant et si bien que ces mois d'absence s’effacèrent d'une illusion fourbe. Bientôt, Adryan émergerait de la réserve et Étienne sortirait d'une chambre, la mine épuisée et les cheveux en vrac sous le regard lascif d'une cliente comblée au-delà de ses espérances. Mais ces deux là, pourtant, semblaient avoir échappé au sortilège et ne se montraient pas. S'accoudant à son tour sur le marbre, longtemps les prunelles noires se perdirent aux vertes. Toujours aussi belles. Et lui, toujours aussi arrogant.

Rien ne changeait à l'Aphrodite, mais une note dissonante hurlait que plus rien n'était pareil. Un sourire glissa aux lèvres manouches, tant complice que moqueur.


Ça te va bien de me dire ça. Toi. Et n'ayant pas la moindre envie de s’embourber une fois de plus dans des explications, poursuivit. T'étais où tout ce temps ? Puis se redressant regardant les alignements de bouteilles, soupira. Tu sais quoi. On doit avoir l'air de deux cons, incapables que nous sommes de s'échapper de cet endroit.
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Dacienhissy
Axelle n’avait pas bougé. Toujours aussi brune. Toujours aussi belle. Toujours aussi acerbe. Il l’aimait. Sans conteste. Il aimait ce bout de femme gitane qui savait manier les mots comme personne et qui causait comme elle pensait. La spontanéité qui se dégageait de sa peau. Elle était là, arrivant jusqu’à lui, prenant place en face de lui et plongeant ces noirs dans ses verts. Ils brillaient presque. Ils brillaient de ce temps où tous se maintenaient là, chacun pour soi et tous ensemble. Elle était certainement la mère de toute cette patrie boiteuse, gardant le maintien oblique sans qu’il ne sombre. Tout cela lui manquait mais pas autant que Lui. Il n’évoquera pas son souvenir. Il taira toute ce qui pourra avoir attrait à ses pas, sa tenue, son visage, ses maux. Il lui dira simplement.

Deux cons stupides. Il n’y avait pas mieux à dire. Encore qu’il se sentait le plus con des deux pour revenir ici. Tout dépend. Quelle destination te fait rêver ?

Fallait-il vraiment lui glisser combien de bordels il avait visité, combien de pays il avait vu, combien de fois il s’était fait virer. Tout lui raconter relèverait d’un défi surhumain pour ne pas le faire. Il était content de la revoir. Content de voir aussi qu’il ne s’était point trompé et qu’il avait eu raison de ne pas croire à cette soi-disant mort que tout le monde ici scandait. Et cet œil brillant d’une malice inquisitrice s’étala aux abords de ces charbons pour en énoncer la simple prose.

Alors Duchesse ? Tu n’es pas morte…

Et il ne put que sourire à cette phrase qu’il venait de prononcer, sentant le ridicule à plein nez et de toucher du bout des doigts la peau Casas, comme pour vérifier.

Ca va, t’es pas venue hanter les lieux. Ne la lâchant pas du regard. J’me doutais bien que tout ça n’était pas vrai…

Surtout en te voyant à Hadès aurait-il pu rajouter quand il n’en fit rien. L’homme qui n’était qu’elle n’avait pas pu lui démontrer le procédé qui avait été exécuté pour comprendre la mise en forme. Il s’était enfui du jour au lendemain, disparaissant comme il était apparu et de revoir Axelle juste à ce moment-là. Ainsi donc, il avait raison. Serait-il subtil d’émettre cette idée en éveil ? Sous son regard noir amande ? Sous ces retrouvailles dont elle ne se souviendrait certainement pas quand elle était lui, un court instant. Et si échapper à quelqu’un était nécessaire pendant cette période, Dacien tairait tout mot.

Tu m’as même pas invité pour ton mariage….Dire qu’on aurait pu s’marrer…Et de rajouter. J’t’ai manqué ?
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Fan inconditionnelle de JD Diego!
Axelle_casas
D'un geste elle se pencha par-dessus le comptoir, semant au passage un bécot sur le joue de ce si vieux complice. Vieux, oui, par moment elle avait l'impression d'avoir vécu cent vies, ce qui ne devait pas arranger les petites ridules naissantes au coin de ses yeux et encore moins sa ride du lion. Mais de cela, elle aurait bien le temps de se lamenter plus tard, ou pas d'ailleurs. D'une main, elle agrippa une bouteille de prune et de l'autre un verre. Elle préférait mille fois boire au goulot, mais certaines choses ne se faisaient pas à l'Aphrodite. Définitivement, ce lieu était terrible.

J'sais pas où t'étais, mais t'as perdu la main et tes bonnes manières. D'une tu ne m'envoies même pas me faire voir d'une de tes si célèbres remarques et de deux, tu me laisses crever de soif.
Se moqua-t-elle d'un sourire en coin en se servant.

Reposant la bouteille dans un petit claquement sec, les mirettes noires revinrent retrouver les vertes. [b]Si je te dis sur la lune, tu n'y emmènes ?[/b] Dacien ne devait pas avoir plus qu'envie qu'elle de raconter tous ces mois d'absence, du moins pas pour le moment. De plus, elle savait très bien la disparition d'Adryan et n'avait aucune envie de devoir fournir les maigres informations qu'elle possédait à son sujet. Aussi après s'être enfilé une belle lampée, secoua-t-elle la tête, un brin amusée en agitant sa senestre vide de tout anneau.

La Duchesse est morte, ne reste plus que la manouche. Puis haussant les épaules. C'était pas des foutaises, je te raconterai. Un jour. Mais je crois qu'on trouvera toujours mieux à se raconter. Pis t'as bien dû croiser mon frangin de toute façon. Fouineur que t'es. Laissant le mariage de côté, elle remonta le museau, inscrivant un air un peu trop fier pour être honnête sur ses traits.

Si tu m'as manqué ? Bon dieu Dacien, qu'est-ce que j'en sais, on a jamais couché ensemble !
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Dacienhissy
Amusé de cette première rétorque. Les hostilités venaient de commencer. Tout revenait en surface, égratignant ces quelques bribes passant dans sa caboche, le laissant stoïque et d’emboîter tranquillement sur ce présent parfait de ces retrouvailles. Il n’en espérait pas tant de sa part et jalousait presque cette capacité d’aimer ce qui devait être sans que rien ne bouge.

J’ai appris à être servi. Pas l’inverse.

Il était vrai qu’il avait droit à quelques traitements de faveur dans ces bordels où il vendait ses services. Il avait su les monnayer sans problème et pour son plus grand plaisir. Dacien prit un verre et de récupérer la bouteille savamment frappée sur le comptoir pour se servir. Il la regarda cette femme qui n’avait pas changé au final à part quelques traits deci-delà, lui donnant un charme certain qu’elle possédait déjà.

Je vaux plus du double à présent.

Alors qu’il but une gorgée avec ce sourire narquois. La lune suggéra-t’elle. Trop loin. Trop inatteignable. Trop petit pour les accueillir tous les deux. Il passa sur les détails de lui expliquer qu’ils finiraient par s’entretuer à force de se voir à longueur de temps, qu’elle en aurait marre de le supporter et qu’il en aurait sa claque d’utiliser ses mains pour se branler. Et d’enfiler sur Duchesse et mariage. Deux états de fait qui marchaient souvent ensemble. Il en avait croisé des couples ducaux, même des princiers, pour savoir que rien n’était figé dans le temps lorsque les époux demandaient entremise avec lui. Ca devait être écrit sur son visage de préférer se shooter à l’essence mâle plutôt que la raffinerie femelle. Pourtant, il aimait bien les deux. Et quand le masculin et le féminin s’alternait, c’était plus grisant. Dacien aimait bien jouer à chacun son tour. Et d’aimer encore plus le sentir vibrer aux creux de ses hanches. Les hommes s’y prêtaient allègrement quand les femmes adulaient la lenteur d’un corps prenant leurs croupes. Revenir à Axelle au lieu d’imaginer des scènes emplies d’une luxure malsaine.

Un jour ouais.

Rétorqua-t’il. Et ce frangin qui claqua à son oreille. Un drôle de prétexte quand il fit la corrélation avec l’homme qu’il avait aperçu dans son bureau, celui qu’elle était devenue quelques temps. Il ne dit rien. Il la regarda comme un con devant un bocal d’eau, plein de rien, vide de tout et ne put s’empêcher d’étirer une commissure bellâtre. Bien sûr Axelle. Ton frère. Prends-moi pour un con. Mais il se ravisa finalement. Il avait eu un lavement de cervelle. Il le savait pour l’avoir constaté de ses propres mirettes et se dit qu’il devait en être de la même consistance ce jour, avec elle, devant lui. Dacien lui avoua juste.

Ouais, ouais. Je l’ai vu. J’te cherchais. Et un froncement de sourcils plus tard. Il est parti où d’ailleurs ?

Parce qu’il était absent là. Et pour avoir surveillé les allers et venues d’ellui*, il savait qu’il n’était plus là, ne le voyant plus trainer dans les parages. Le problème étant que, quand il avait quelque chose en tête, il ne pouvait s’en séparer. Et, pour le coup, il fallait bien le dire, sa petite mascarade avait bien fonctionné. Il ne savait pas encore à qui elle devait échapper mais il y avait anguille sous roche, cela paraissait évident.
Mais, ce ne fut qu’à la dernière subtilité de son cru qu’il éclata de rire en secouant la tête.


Bon Dieu Casas. T’espères quand même pas me foutre dans ton lit non ?

Non. Il ne pouvait même pas envisager pareil scénario. Bien trop amie pour cela.

*Ellui: contraction de "elle" et "lui" pour les besoins du rp. Inventé par JD moi.

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« Bon Dieu Casas. T’espères quand même pas me foutre dans ton lit non ? »


Qu'il en fallut des efforts pour ne pas rire de bon cœur, museau plongé dans le verre d'alcool dont les effluves lui montaient déjà à la tête.


T’inquiète pas, j'égratignerai pas ta fierté par une débandade annoncée. Pis le pire, c'est qu'après t'aurais plus qu'une seule envie. Recommencer. Tu délaisserais les clientes, tout ça. Pas bon pour les finances. Alors, promis, mon lit te sera toujours interdit, pour ton bien, évidemment, mon cher Dacien.

Petit sourire en coin, ton moqueur, mais œil complice. L'un comme l'autre savait très bien pourquoi une partie de jambe en l'air serait une mauvaise idée. La manouche le regarda de nouveau, s'interrogeant comme à chaque fois sur le plaisir qu'il pouvait bien trouver à se vendre. Soit, la manouche n'était pas la dernière en matière de cabrioles au creux des draps, mais à la condition de choisir ses proies, et jamais, ô grand jamais, de se retrouver en situation inverse. Les goûts et les couleurs, comme certains disaient. Pourtant, malgré ses railleries, la gitane ne doutait pas un instant des talents de son vis-à-vis, et que son prix ait encore augmenté ne l’étonnait guère. Si seulement Dacien avait été moins arrogant, sans doute aurait-il pu faire fortune. Chassant ses préoccupations qui, somme toute, ne la regardaient pas le moins du monde, sauta-t-elle du coq à l'âne au gré de ces retrouvailles décousues mais teintées de la sincérité franche de se retrouver après trop de temps.

Diego a pris la route de l'Andalousie, mais je doute pas qu'il ne repointe pas son nez dans les parages un jour ou l'autre. Ce jour-là on ira prendre tous les trois une cuite qu'on n'oubliera pas de sitôt.

De la folie que grondait dans le crane courtisan, elle ne remarqua ni ne se douta de rien, et poursuivit, un ton plus sérieuse.

Ça se passe comment ici ?
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Dacienhissy
Quel jeu de dupes amical qui s’était mis en place entre les deux comparses pour son plus grand plaisir. Cela en était presque grisant. Tellement bien fait que Dacien ne répondit aucun mot, la laissant avec des croyances auxquelles Axelle ne croyaient même pas et de ne pas lâcher ce regard qu’elle posait dans le sien. La sincérité mêlée à cette malice qui se décuplait au premier abord, fendant cette carapace du Galant quelque peu, au point de le faire taire par moment. Comme quoi, les grand esprits, parfois, se rencontraient.
Il l’écouta énoncer ce fameux Diego. Soi-disant parti là-bas pour peut-être revenir pour d’autres aventures quand il eut ce sourire en coin. Evidemment. Evidemment qu’il n’y croyait pas du tout. Evidemment qu’il ne lui dirait pas. Evidemment qu’il souhaitait cacher, surtout à elle, ce qu’il en pensait réellement, ce qu’il savait au plus profond de lui, ce qu’il avait vu alors que d’autres ne le voyaient pas. Dacien la fixa, se demandant à cet instant s’il devait entamer le questionnaire qui lui rongeait les sangs finalement, de connaître les derniers actes qui s’étaient passées ici, juste après son départ, avant de revenir, pendant son absence. Savait-elle au final ce qui était arrivé à Adryan, cherchant comment lui quémander, comment lui annoncer, comment lui imposer de répondre alors que la seule phrase qu’il sortit fut.


Il me tarde de voir ça tiens.

Oui, quitte à choisir, il lui tardait de les voir tous les deux, réunis devant lui, quand il était persuadé que cela ne serait pas réalisable. A bien y réfléchir et en la dévisageant, les mémoires étaient belles et bien effacés de toute trace de ce genre de vie antérieure, celle qu’elle avait pu mettre en scène, avec ce fameux frère. Et ce sérieux qui revint. Là comme ça, d’un coup. Quand il resta tranquillement installé à ce comptoir et prit un instant de silence. Il fallait répondre là.

Ca s’passe comment….Ma chambre n’a pas bougé. Et, apparemment, personne n’y a séjourné. J’ai rencontré deux trois gus mais pas le proprio encore. Ce con d’Etienne aimait bien vivre en autarcie mais celui-là c’est pire. Il vient d’où ? Tu l’as dégoté où lui? Et c’est quoi cette histoire de galant, d’être noble et blablabla ? Le portier a la vie facilité du coup. C’est tranquille son boulot à celui-là. Juste besoin de montrer sa carte de membre quoi. Non mais c’est quoi ce bordel ? J’en ai connu des endroits de luxe mais l’Aphrodite remporte le trophée !

Non pas que cela lui déplaise mais, tout avait changé. L’Aphrodite n’était plus ce qu’elle était. Ne sachant pas comment cela se tournait au fil des jours, il émettait un doute sur ces nouvelles règles. Et puis, tout était très étrange. Plus rien n’était comme avant.
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C'était étrange. Ce visage face à elle, elle le connaissait par cœur. De cet endroit, elle connaissait chaque recoin. Et chacun regorgeait d'un passé dont elle se souvenait avec une précision quasi démoniaque, sans pourtant n'éprouver aucun regret. Aucune nostalgie. Elle se découvrait curieusement détachée. Finalement, rien, ni des sentiments, ni des hommes n'étaient gravés dans le marbre, et preuve s'étalait sous ses yeux. Pourquoi alors être revenue dans ce lieu qu'elle méprisait ? Par sens des responsabilités, sans doute. Pauvre idiote. Et le tableau que lui décrivit Dacien ne lui plut pas le moins du monde. Et ce pour une seule et unique raison : elle allait devoir remettre son nez dans tout ça. Au moins par devoir de mémoire envers un môme abandonné que n'hériterait jamais.

Des questions de Dacien sur Justin, elle ne répondrait pas, laissant cela au creux d'une autre vie. Bien consciente cependant que sans ce mariage, jamais l'Aphrodite n'aurait pu renaître, une fois de plus. Et rien que pour cela, elle ne pourrait jamais vraiment regretter ses décisions passées. Même si de toute évidence, la façon dont se passaient les choses ici n'étaient pas telles qu'elle les avait espérées. Aussi, relevant simplement le nez, haussa-t-elle les épaules, et sur le ton de l'évidence, laissa glisser.


Et bien, prends en la gérance. Tu y sais faire en matière de bordels, pas vrai.

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.elle

    L'Aphrodite à l'heure où chacun vaque, où le lupanar se fait chat ronronnant et machinistes des coulisses qui s'activent pour rendre aux chambres dévastés des ébats de la nuit passée leur lettres de noblesse pour les prochaines folies nocturnes.
    Rose galante ne dérogeant pas à certains préparatifs quand des réguliers avaient été annoncés de la visiter et que certains apparats nécessitaient de sortie au coeur de la Jussienne quand pas plus loin dans les dédales parisiens.
    Porte ouverte par le mastodonte des yeux d'Hadès, un fin sourire ourlant les lippes s'adressa à Gérard en évitant soigneusement de lui adresser la parole, pas envie, pas là, mais plutôt celle d'un verre, une de ces précieuses liqueurs goutées au hasard de ce que sa main trouvait à son envie, à moins que cette fois encore...
    Et une fois encore, le ténébreux se trouvait là, pourquoi cet attrait pour le bar restait encore énigmatique, comme beaucoup de pages non lues de Dacien, l'inénarrable lui allait définitivement bien comme sobriquet, pouvoir le raconter était inenvisageable.

    Paquets déposés sur une des causeuses avec l'étole couvrant ses épaules, la florale vêtue d'un vert soutenu, qui ne pouvait que rehausser l'éclat naturel de son regard et la chatoyance des quelques boucles laissées libres sur sa nuque, attention fut portée sur la femme avec qui une discussion à bâtons rompus semblait en cours.
    De là où elle était, cette crinière de boucles sombres et cette robe rouge lui firent une drôle d'impression, comme un frisson d'outre-tombe et si "Elle" n'avait su la mort de la gitane, sans nul doute aurait-elle pu s'y laisse prendre, mais rien n'était moins impensable que ça.
    Et en hôtesse digne de ce nom, les mains vinrent à lisser les pans de sa jupe et réajuster son bustier pour se diriger vers Dacien et son interlocutrice, longeant son flanc pour passer derrière le comptoir, faire face à la nouvelle venue.
    Cliente, galante en devenir, l'information lui manquait, mais déjà l'accueil se formulait alors que les émeraudes n'avaient pas encore totalement découvert qui se tenait devant elle.
      Soyez le bienvenu à l'Aphrr..........

    Traits caractéristiques du visage de la Casas se dessinant sous le regard chlorophyllien, les mots restèrent en gorge avec la respiration qui l'accompagnait, coeur manquant, un, deux peut-être bien trois ou plus de battements, senestre se portant sur sa poitrine en serrant ses doigts sur l'étoffe martyrisée.
    Le choc...
    Et quand le sourire s'efface, le corps vacille vers l'arrière, pas reculant pour s'éloigner de cette chimère vivante, de cet impossible se tenant pourtant bien là sous son regard incrédule, jusqu'à buter contre le meuble contenant les bouteilles et s'y agripper de sa main droite pour ne pas finir au sol.
    Comment était-il dieu possible qu'elle soit là ?
    Tout lui revenait, la rage du Duc, le chagrin des uns et des autres, la perplexité ou l'ambition aussi, la nuit gitane, le...
    Mais pour l'heure, juste tenter de se calmer et de croire l'incroyable, sans que son coeur n'explose, ou ne cesse totalement de battre, même lui ne semblait pas avoir encore décidé.

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Merci JDMonty
Dacienhissy
Tu m’emmerdes Axelle.

Quand il soupira mi-content mi-énervé. S’il était satisfait que l’on puisse enfin l’apprécier à sa juste valeur, il n’en restait pas moins qu’il avait changé. Les pauvres recrus risquaient de subir ses sautes d’humeurs qui n’étaient dues qu’à ce Gouffre qui ne cessait d’interrompre tout acte habilement ficelé et de le transformer en un irascible gérant qui ne supportait pas la moindre défaillance. L’affaire de la Gitane était-elle rondement menée ? Le poste était-il justement offert ? Dacien ne le savait pas encore et, tout en réfléchissant la Rose entra dans le salon. Elle alla prendre place à ce fauteuil, rajusta ce tissu qui n’en avait aucun besoin et, finalement, de se lever pour le rejoindre, derrière le comptoir. Le nouveau Galant la regarda, fixant ce vert qui avait l’air de chercher le visage de la Casas et de commencer à se dire que la comédie jouée quelques semaines plus tôt n’était objectivement pas nécessaire envers lui. Le front se plissa. Le mécontentement se lisait. La suspicion de lui avoir joué un mauvais tour commençait à se poser en avant. Feu la Duchesse. Bah voyons. La mise en scène paraissait claire d’un coup. Le mensonge était d’une efficacité incroyable pour lui faire croire qu’elle était morte, elle, Gitane des gitanes, Axelle Casas. Je n’ai pas pour habitude de mentir. C’était mal barré. Tout prouvait le contraire à cet instant précis.

Le chemin fut long pour qu’Elle arrive jusqu’à lui. Il releva son regard vers son amie de longue date, ne changeant rien à ce dégout de la menterie et de se dire que, peut-être s’était-il trompé sur cette femme à la rose. Déçu fut-il à cette seconde. Déçu d’elle pour lui avoir joué la scène mythique de la disparition mortuaire de la Gitane. Déçu de lui-même pour avoir presque fini par gober ce bobard. Mais quand il entendit les bouteilles s’entrechoquées derrière lui, Dacien tourna sa tête. Elle tombait à la renverse. Blafarde devant la femme à la peau mate, Rose n’arrivait plus à s’agripper aux étagères. Il ne réfléchit pas une seconde et d’arriver à sa hauteur, l’attraper par les aisselles et de la remonter tout en la tenant contre lui pour éviter qu’elle ne tomber encore.


Oh tu m’fais quoi là.

Il venait de comprendre en plongeant son vert dans le sien. Elle était comme horrifiée de la voir installée à ce bar. Tellement qu’il ressentait cette chair de poule qui passait en son corps et de le transférer au sien. Sa taille fut prise du gauche et de lever la dextre droite à sa joue avec cette rassurante caresse.

J’ai vérifié. C’est pas un fantôme. Lui dit-il doucement, gentiment. Ca va ?

Tant que ses jambes ne tiendraient pas son corps debout, il les remplacerait.
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Axelle_casas
Elle sirotait tranquillement son verre arraché si difficilement aux griffes avares de Dacien quand, définitivement, tout reprit sa place sans même le souvenir qu'un grain de sable n'ait pu gripper la machine.

« Tu m’emmerdes Axelle. »


Nez dans son verre, boucles dégringolant sur ses joues, le sourire ne se fit pas prier pour s'étaler, blanc et franc, sur la petite gueule sombre.


Je sais Dacien. Et je sais aussi que je fais ça très bien et que tu sais pas me dire non.


Oui, bon, sans doute s'avançait-elle trop, mais face à un arrogant, la meilleure défense restait l'attaque. Et fait, cette défense-là était la meilleure dans tous les cas de figure. Et tout aurait dû se poursuivre ainsi, à coup de politesses dont courtisan et manouche partageaient le précieux secret depuis des années, si Elle n'était pas apparue derrière le comptoir. Elle. Une fraction de seconde, la Casas se demanda quel pouvait bien être son prénom avant d'ouvrir de grands yeux devant la réaction et le visage livide de la jeune femme.


C'était donc ça d'être fantôme ? Pour l'heure, en réapparaissant, deux types de réactions avaient vu le jour. Ceux qui, après avoir douté que ce soit bien elle, lui promettait la raclée du siècle. Punition qu'elle arrivait toujours à éviter, avec un degré variable de facilité, et ceux qui, la voyant débarquer, s’éclairaient d'un petit sourire complice, comprenant sans mal l'entourloupe pour l'avoir pratiquée eux-mêmes bien avant elle. Mais, là, Elle lui offrait la parfaite panoplie du spectre revenu de enfers pour hanter les vivants. Et à vrai dire, ça avait quelque chose de plaisant de se sentir, pour quelques instants, assez puissante pour terrasser n'importe qui juste en relevant la tête. Pour sûr que si ce don, même fugace, lui avait été révélé avant, elle aurait sans doute évité pas mal de sales coups et quelques cicatrices.


Regardant la scène, aussi désemparée que hautement improductive, elle se demandait ce qu'un fantôme pas trop sadique pouvait bien trouver à dire en pareille situation. Heureusement que ce cher Dacien vint à sa rescousse, parce qu'à vrai dire, c'était plutôt mal barré.


« J’ai vérifié. C’est pas un fantôme. »

Attrapant la mouche au vol, la dérision et le jeu étant finalement la meilleure issue, le taquina-t-elle encore.

Ben vas-y Dacien, commence à dire des trucs pareils et je te promets que demain, tout Paris enflera de la rumeur qu'on a couché ensemble.


Oui, bon, elle venait de la sortir celle-ci, mais il ne fallait pas non plus lui en demander trop, et se tournant vers la galante, le trogne doucement maquillée de contrition.

Bonjour, je peux vous servir un truc un peu fort si vous voulez...


C'est que pour le moment, si l'une des deux femmes paraissait morte, ce n'était certes pas la manouche.

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.elle


    Un ancrage, quelque chose de tangible, du palpable et du réel, un putain de bordel de merde de soutien pour pas qu'elle n'ait l'apparence d'une loque livide et tremblante, voilà ce que Dacien devenait à l'instant alors que les digitales de l'épineuse se crispaient sur l'étoffe de la chemise du galant.
    Ce qu'elle lui faisait ?
    De toute évidence à lui rien, à elle non plus d'ailleurs, vu que son corps avait décidé de rompre le contrat en lui balançant un "non, je joue pas avec ces conneries là moi démerde toi je me casse", et là assurément les commandes n'étaient ni dans ses mains, ni en pilote automatique mais bel et bien en totale liberté, sans personne derrière les manettes.
    Entendre les mots, le ton de voix de Dacien, sentir l'onde se voulant rassurante de sa main caressnate et prendre une profonde inspiration, à s'en déchirer les poumons en clignant des paupières à plusieurs reprises, reprendre pied dans la réalité et virer les luccioles dansant devant ses yeux. et puis...
    La regarder elle, la Casas revenue du monde des morts, enfin, pour ce qu'elle en savait, en murmurant à celui soutenant ses jambes encore coton.
      Me lache pas...

    Une faiblesse, un tutoiement, oui il y avait de ces moments où certains clivages se faisaient gentiment la malle sans qu'on s'en rende compte, que le besoin évident de l'autre laissait au placard toutes les barrières présentes, et bien là... C'était le cas, et pas qu'un peu.
    Amorçant un pas, voire deux, pour se rapprocher du comptoir, phalanges délaissant l'étoffe pour se poser sur le marbre, l'évidence était là et quand la manouche la salua proposant un truc "un peu" fort, la réponse fusa sans le filtre habituel de la florale, sans la bienséance dû au rang qu'était celui d'Axelle la dernière fois que la rose l'avait croisé.
      Pour sûr..
      Du TRES fort même...
      ...
      Mais... fin... Comment ?

    Oui la question était absolument anarchique, coupée, potentiellement non compréhensible, pourtant "Elle" restait certaine que la gitane la comprendrait sans aucun soucis, y donnerait-elle réponse ça...

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Merci JDMonty
Dacienhissy
Tu f'rais bien. Au moins, j’aurais du client à me caler sous la dent.

Il fut amusé de cette remarque gitane dont il ne prenait aucune considération si ce ne fut qu’elle avait l’art d’attiser cette soif qui lui était propre d’en vouloir plus, d’en déguster la teneur du propos pour apposer les paroles qu’il venait de lui souffler. La dextre restait tranquillement sur cette peau et de surprendre la familiarité d’une Rose déconfite. Le bras vint se joindre à l’autre, serrant la taille, susurrant un non délicat quand le vert relatait les couleurs de son visage qui revenaient sereinement. Le choc. Il l’avait senti en la tenant, prenait en compte la stupéfaction de l’image qu’Elle avait devant elle et de suspendre la hargne qu’il avait incarné quand elle apparut dans ce salon. Compatissant fut-il alors que Rose n’avait pas l’air de comprendre que la Gitane n’était finalement pas morte, qu’elle était bien vivante quand lui, il en était sûr pour ne pas croire à son trépas. Il l’avait de toute façon, changé en homme, en ce fameux frère, Diego, parti dans cette Andalousie, comme par hasard. Un départ d’homme, un retour de femme. Il ne fallait pas avoir fait de grandes études pour comprendre le subterfuge qui avait gondolé entre ellui. Sans dire un mot de plus, sans avouer ce qu’il savait alors que, quelque part, cela le démangeait de crier à Axelle qu’il fallait arrêter de le prendre pour un con, il lâcha Rose quand elle fit un pas puis deux afin de s’avancer vers ce marbre. Ses bras restaient derrière son corps, dans le cas échéant où les jambes de ce petit bout de femme perdraient encore l’équilibre, lui crieraient qu’elles ne veulent plus supporter ce poids et de la rattraper avant le sol.

Elle avait l’air sûre et de finir de tenir sa chemise, décrispant ses doigts pour reprendre posture, se tenir debout, devant la Casas. Dacien prit un verre et une espèce d’eau de vie qui trainait là pour lui en mettre un fond, faire glisser le contenant jusqu’à Elle et de s’accouder sur le comptoir alors qu’il remplit le verre de la Gitane ainsi que le sien. Une gorgée qui piquait en fond d’œsophage, grimacer légèrement quand ce fut avalé et de sourire en coin avec cette arrogance certaine.


Oui Axelle. Racontes nous comment….
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Fan inconditionnelle de JD Diego!
Axelle_casas
C'était chouette d'être fantôme. Oui, enfin, à la condition que ça ne dure pas trop longtemps, parce qu'effrayer les gens, c'était amusant cinq minutes avant de commencer d'être le puits de questions sur la nature profonde de son être. Par chance, la manouche n'avait pas grand-chose d'une philosophe, loin de là même. Et autre chance, Dacien était là pour soutenir la jeune femme tombée en pâmoison. Parce que si la Casas s'était réveillé un beau matin en se disant : « Tiens, aujourd'hui, je vais essayer les femmes, les hommes, c'est trop difficile », la lubie lui était passée aussi vite qu'elle lui était venue et découvrant que ci ce n'était effectivement pas facile avec les hommes, avec les femmes la chose se révélait juste impossible. Leçon apprise sur le bout des doigts, ou bien à la rondeur d'une boucle rousse. Depuis lors, manouche se gardait bien de, ne serait-ce que, poser une main sur ces créatures pleurnicheuses et trop fragiles dont, pourtant, elle était un parfait spécimen. Il suffisait pour repérer de cette confuse aversion, d'observer l'entourage proche de la zingara. Des hommes. Juste des hommes. Rien que des hommes. Amen.

Quoiqu'il en soit, ce fut bien un regard jaloux que la zingara porta à la bouteille d'eau-de-vie. Et dire qu'elle avait dû réclamer pour avoir... quoi en fait ? Venant de Dacien, il y avait fort à parier que le verre devant elle était rempli de cidre... Quand il aurait suffi de faire mine de tomber dans les pommes pour avoir une boisson digne de ce nom. Nouvelle leçon apprise, elle regardait la scène, les bras stupidement ballants quand les questions claquèrent.

Et oui, forcement, on n'était pas fantôme impunément. Sauf que la Casas n'avait aucune envie de raconter ces derniers mois qui n'appartenaient qu'à elle seule. Pas plus qu'elle voulait s'étendre sur le pourquoi ni le comment. Et ce malgré toute l'amitié qu'elle portait au courtisan et le respect qu'elle devait à la galante. Aussi, haussa-t-elle une épaule et lâcha distraitement.


Oh, ben c'est pas bien compliqué. Il suffit de laisser partir quelques lettres et le tour est joué.

Et somme toute, ceci n'avait rien d'un mensonge.
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Dacienhissy
Elle ne dirait rien la bougresse, pas ici. Pas maintenant. Pas de suite. Si ce ne fut que de comprendre le passage de femme à homme et vice versa, le reste semblait bien trop douloureux pour cette Gitane que le silence restait. Quelques lettres. Il ne pouvait qu'esquisser un sourire en coin, jetant un vert à son visage et de mettre un coup de coude pour interpeler la Rose qui se tenait non loin de lui.

T'avais raison finalement. La Duchesse n'est plus. Quand il était ironique. La Casas redevient la manouche manquée, la gitane admirée et la Axelle adulée.

Toujours ironique sans se moquer quand il était réellement content de la revoir, derrière ce comptoir, devant lui. Il laissa traîner cette idée de magie noire, de vaudou, d'ensorcelement gitan pour étirer ses commissures avec cette franchise qui n'était que rare pour être souligné. Et de revenir à cette suggestion qui paraissait à la limite d'un défi à relever, tendant la main vers Elle et de reprendre cette discussion qui avait été perturbée par l'arrivée de la Chatine.

J'te la fais simple. J'deviens gérant mais avec Elle. C'est sans négociation.

Évidemment, Axelle allait dire oui.
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