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[RP] Le goût des uns... La place des autres

.tara.
[Une chambre anonyme]

Assise devant un miroir en cuivre poli elle guette un signe, une lueur, un sourire. Rien.
Son regard est froid comme le givre.
Elle souffle sur son reflet créant une buée opaque.

Elle se repasse en boucle les derniers instants passés avec son amant. Une dispute. Une énième. La dernière.


Tu as la beauté de ton âme souillé. Tu est laide ! Laide ! A-t-il crié. Je te hais comme je t’ai aimé, la même passion, le même feu. Je voudrais pouvoir te tuer ! Ouvrir ta charmante poitrine pour en extraire ce noir cœur qui est le tiens. Il a joint le geste à la parole en enlaçant son cou gracile de ses mains d’artiste. Il a serré, serré. Elle a gémit. Il s’est reculé. Il a relâché son étreinte. Il est parti sans se retourner. Sans la regarder.
Fini la folie des corps dans une étreinte destructrice. Cette fois il était parti pour ne jamais revenir.


Eprouve-t-elle du regret ? Un sentiment qui pourrait le contredire et lui rendre ses bonnes grâces ? Combien de fois était-elle revenue vers lui, combien de réconciliations, combien de crises… Il n’avait pas tout à fait tort. Ils étaient toxique l’un pour l’autre. Il finirait par la tuer pour se libérer de ce lien empoisonné. Et elle, elle ne pouvait changer sa nature pour lui plaire. Chaque tentative les a éloignés, écorchés.

Un dernier regard vers son double emprisonné dans ce bout de métal. Belle comme un songe, douce comme la mort. Si semblable et pourtant si différente.
Sa main s’ouvre. Son bras se tend. Du bout des doigts caresse l’image renvoyé.
A Dieu ma douce.
Et d’empoigner une lame avec cette même main qui avait fait ses au revoir à sa défunte jumelle, pour couper cette longue chevelure ébène. Sacrifiant chaque boucle, tombé en cascade, sur l’autel païen de leur enfance.
A la fin, il n’est resté que la clostrière. Au début, est né Tara. Courtisane mutine au regard pénétrant.



[Quelque part à la cour de la Jurassienne]


Drapée dans une fourrure aussi douce qu’usée, l’anglaise rejoint d’un pas sur un lieu. Dans le dédale de rues parisiennes qu’elle emprunte, toutes ou presque sont bruyantes et sales. Pourtant, aujourd’hui, au lieu de se couvrir, elle préfère presser le pas. Non par peur de se retrouver au milieu de millards ou encerclés de coquillards, ni même de coupes jarrets. Non, elle voulait arriver avant la nuit. Et si l’affaire devait être entendu, elle ferait apporter au plus vite ses effets et trancher dans ce lien sordide.

Quand ses talons ont commencés à claquer, que le bruit a commencé à ne devenir qu’un murmure, elle a su qu’elle se rapprochait de cette page qu’elle est en train de tourner.
Une bâtisse. Une porte cochère.

Ses doigts fins s’enfoncent dans ce qu’il reste d’un vestige disparu, pour y mettre un semblant d’ordre. Elle n’a pas besoin de se refaire une beauté, elle vient comme elle est.
Tara redresse tout de même son menton, le port fier. Elle n’est depuis longtemps plus une vierge effarouchée. Ses membres, rodés et rompus, n’ont plus ce tremblement propre à la fausse pudeur.
Et avant de frapper contre le panneau à sa hauteur, l’anglaise mord sans douceur l’intérieur de sa joue pour donner de la blancheur à ce visage déjà émacié et de la couleur à ses lèvres pleines.
Bertrand_



Etre le portier d'un lupanar. Sans déconner, le Griffé en avait des bonnes, niveau connerie. Bon, à dire vrai c'est un compromis entre sa retraite d'homme de main et celle d'amateur de putain.En somme, il s'y retrouve même si l'action allait à coup sûr lui manquer. A défaut, il remplacera le plaisir des lames et des poings par celui de la chair qu'il pourra observer, le temps d'une pause, à travers les judas. C'était le deal.

Il était donc allé voir Dacien avec le mot du patron et avait expliqué les raisons de sa présence mais également, l'arrangement qui était prévu vis à vis de ces petites œillades indiscrètes en plein ébat. Si Etienne s'était bien caché de dire que le lupanar était en déficit, cet arrangement était un indice même si en le recrutant, il assumait pleinement son retour au licencieux. Après tout, Bertrand n'était pas un homme que l'on peut recommander pour protéger la vertu de sa pucelle mais dont la loyauté était sans faille.
Peut être ce côté propre sur soit et pourtant, ho combien vile qui a également convaincu le Griffé, ça et les quelques poings qu'ils s'échangèrent en rixe lorsqu'il lui appris à parfaire sa technique. Oui, on apprend toujours mieux des anciens, c'bien connu.

Il est donc en poste, remplace le mastodonte lors de ses repos et autres absences. Pourtant, il ne faut pas se fier à cet âge qui s'approche aisément de la cinquantaine voir plus. Il est un homme d'actions depuis bien des années et chaque cheveux blancs, chaque cicatrices sur son corps étaient un signe de son côté aguerrit et redoutable.

Lorsqu'on frappe à la porte, il marque une pause. Bah oui, c'était pas sa fonction première. Alors comme un con, il attend que le portier se ramène, le dos vissé contre le mur. Jusqu'à ce qu'enfin, ça tilte. La porte est donc ouverte et c'est d'une oeillade qui juge, par habitude, qu'il observe le petit bout de femme qui se présente. Fourrure, cheveux courts, gueule pas désagréable, menue à souhait. Oui, pour lui ça lui irait, assurément surtout vu ceux à quoi il a été habitué durant des années.

Vous êtes et vous venez pour quoi? Bref, concis, précis. Oui, il avait gardé de ce côté minimaliste, de ce peu de mot que l'on concède. Et puis, tout est dit, hein. Pourquoi en dire plus.

Doigts se portent à la moustache et jouent avec. Regard avisé et malicieux en coin.

.tara.
Elle passe sa langue à la commissure de sa lèvre supérieure lorsqu’un homme vient à sa rencontre. Loin de s’en émouvoir, elle la laisse finir sa course.
L’anglaise le détaille du bout de ses cils noirs. Caresse invisible comme pour jauger un adversaire. Elle pourrait être plus audacieuse, oui elle le pourrait et elle ne le fait.
Habituée aux colosses, elle est surprise de voir un homme plus, enfin moins. Cela ne veut pas dire qu’il est inoffensif. Toujours se méfier des hommes.
Si son vis à vis saisit son étonnement, cela ne sera que parce qu’il aura vu ses pupilles se dilater. Tout son corps a été éduqué, façonné, dans un but : Devenir l’instrument malléable et unique de l’hédonisme.
En dehors du secret de l’alcôve, Tara ne laisse transparaître que ce que ces azurs veulent bien dévoiler.

Avant de répondre, elle laisse glisser son regard sur le menton du portier, remonte jusqu’à ses doigts qui jouent avec sa moustache.
Elle s’arrêtent sur ses lèvres. Compte jusqu’à trois avant de visser son attention sur ses yeux.


TaRa. Elle s’oblige encore à accrocher le "r" pour bien le prononcer et éviter qu’on ne l’appelle encore Tawa. Me purpose pur une tlavaille. Elle esquisse là son premier sourire. Un semblant d’excuses. A dire vrai, ce sont les autres qui sont mal embouchés.

Elle ne bouge pas d’un pouce, elle attend que ce corps qui lui fait barrage lui donne le signal.
Au pire, s’ils n’ont pas besoin d’elle, elle demandera s’ils ont une autre adresse à lui fournir.
Elle se voyait mal finir dans les étuves des lavandières ou pire dans la rue.
Retourner auprès de lui même pour un temps n’était plus envisageable.
Bertrand_


Il l'observe et apprécie presque d'être jaugé en retour. Pour sûr, elle doit apprécier d'être accueilli par un homme tel que lui, classe, séduisant, assurément tordu mais avec une belle moustache. D'ailleurs, il n'a de cesse de jouer avec à défaut de pouvoir poser ses mains ailleurs.
Le sourcil est haussé lorsqu'elle avoue un accent chantant, mélodieux, étranger. Pour avoir déjà voyagé, il savait que cette dernière venait des contrées du Nord. Très au Nord.

Enfin, quoiqu'il en soit, elle venait pour proposer ses services et pour ça, encore fallait-il qu'elle puisse foutre un pied dans le lupanar. Le corps se décale donc et d'un geste, il l'invite à entrer pour lui désigner ensuite, un siège au cœur même du salon.

Mettez-vous là, en attendant. Je vais les prévenir les gérants que vous êtes là.

D'un pas assuré et après s'être assuré qu'elle était relativement, sage, il est prend la direction des escaliers pour rejoindre le bureau des gérants. Frapper à la porte, s'annoncer. Un petit hochement de tête en guise de salue, respectueux. C'est qu'on lui appris quand même les bases.

Vous avez une Tara qui se propose pour un travail. Elle attend au salon. Elle est pas moche la gamine bien que blanche comme un cul..Elle a un p'tit accent d'ailleurs.

Délicatesse de l'homme des routes et des travers.

J'lui dis de monter ou de vous attendre?
.elle


    Fin d'après-midi et Elle s'apprêtait à rejoindre sa chambre pour aller se préparer au soir et à sa clientèle qui s'annonçait quand déposant les dernières mise à jour des dossiers courtisans, ainsi que des contrats basiques à compléter, dans le coffre qui leur était affecté, elle aperçut big moustache "are you ? you are" s'introduire tout juste avait-il toqué, regard émeraude se posant sur lui.
    De la prestance et de l'allure ça oui il en avait le bougre, c'est sur qu'entre les deux portiers le contraste était saisissant, l'un avait en carrure ce que l'autre avait en classe ou presque, le blanche comme un cul faisant hausser le sourcil "plait-il ?" de l'épineuse.
      Faites là monter Bertrand, merci

    Soupir non retenu en sortant un modèle de contrat en se rapprochant de son complice gérant, déposant le feuillet devant lui en s'asseyant sur... l'accoudoir gauche tiens pour changer, un peu de nouveauté dans l'habitude n'avait jamais fait de mal.
      Si elle me plait je vous le ferais comprendre, j'ai un client tôt ce soir.

    Et de s'appuyer contre le dossier du fauteuil en fermant un petit moment ses paupières, doigts s'offrant cette nuque aimé, mais non pas pour le détendre lui cette fois, mais bien elle-même, rogner sur son repos avant service demanderait compensation assurément, un massage, oui voilà ce qu'elle s'offrirait sous peu, le dernier digne de ce nom ayant été prodigué par Lucas et remontant déjà à bien trop loin, un soupir léger exprimant son inquiétude quand à l'absence prolongée de l'avocat, reviendrait-il un jour ? Dans tel cas, il aurait bien des surprises à son retour assurément.
    Et intérieurement, la rose lança pour elle-même un pari, brune ou rousse à coups sure, elle voulait une blonde pour gonfler les rangs, il fallait qu'elle débusque une blonde, cette perle rare qu'elle voulait ajouter au panel offert.

_________________

Merci JDMonty
Bertrand_
Si elle semblait tiquer à sa réflexion, il était évident que Bertrand n'allait pas lui dire ce qu'il se passait sous les cheveux grisonnant. Faut dire qu'Elle était bonne la gérante. Brune aux yeux verts, assez rare pour être appréciable et puis, ce petit air de femme convenable qui se veut trop, bonne, pour toi. Tout ce qu'il aime détrousser, en somme. Le goût de challenge. Mais bon, à son âge..Il en aurait à apprendre à la courtisane, il le sait. Mais bon, là n'est pas la question. Il était là pour ouvrir et fermer la porter, accueillir et annoncer. Pas pour laisser l'esprit divaguer en matant la gérante qui d'ailleurs, semble bien complice avec l'autre gérant. Ho, qu'il aimerait les mater ce deux là..Allez, les paris seront ouverts. 50 écus que le Dacien finira par la trousser ! Nul doute que les serviteurs et les autres courtisans seront partants pour les enchères.

Bien, j'vous amène la garçonne. Qu'il était facile de juger, de taquiner..Enfin, nul doute que le balèze était plus..réservé. A chacun son style, lui c'est celui qui vieux beau gosse qui l'ouvre. L'autre, le moche gosse colosse qui en impose avec le reste. Quoi ? C'mesquin..Assurément.

Les escaliers sont descendus alors qu'il observe l'étrangère.

Suivez-moi, ils vont vous recevoir. Et de l'inviter d'un hochement de tête à lui emboiter le pas et puis de la conduire à la porte des gérants.

Après vous, ma belle...Galant tend le bras, la laisse s'avancer dans la gueule du enfin non, des lions. Et à lui de s'en aller mais non, sans prendre le temps de faire des pas très très lents, une fois à l'abris des regards, pour tendre une oreille indiscrète.
.tara.
Si le portier a haussé un sourcil, ce n’est pas parce qu’il ne l’a pas comprise, ni pour la renvoyer chez elle. Non, il a un autre sens que la clostrière ne cherche pas ou ne veut pas connaître.
Et sans autre forme de langage, la digue s’ouvre. Non pour laisser passer des eaux troubles mais une paire de jambes ciselées dont les pieds s’enfoncent dans le moelleux des tapis. Un temps d’arrêt. Son regard embrasse la pièce dans laquelle on vient de la convier.
Elle reste muette. Ne s’étonne pas de se retrouver directement dans le grand salon. Vide à cette heure. Où du moins, s’il y a quelqu’un, il est plus que discret. Au « P» il y avait une sorte d’anti-chambre avec vestiaire avant d’avoir le privilège d’accéder au salon. Paris n’était pas London. Le royaume de France n’était pas… D’un revers de main invisible, elle s’exhorte à arrêter là ses comparaisons idiotes. Après tout, elle avait décidé de revenir là où elle et sa douce endormie étaient nées. Un pincement au cœur. Heureusement que l’avare de mots l’a sorti de ses sombres pensées.
Encore un peu, et elle repartait. Attention, elle voulait de se travail, elle ne savait faire que ça d’ailleurs. Mais il ne fallait pas la laisser longtemps dans l’inactivité, sinon, elle se remettait à lui parler.


Mettez-vous là, en attendant. Je vais les prévenir les gérants que vous êtes là.


Le siège qu’il désigne, l’assoit directement au centre de la pièce. Une façon un peu tape à l’œil de lui montrer le lieu. S’attend-il à la voir changer de figure et la voir s’émerveiller devant ce luxe ? Il ne faut pas se mentir, pour quelqu’un qui découvre l’opulence, ce lieu est fait pour ravir les yeux et les sens. Les odeurs chatouillent agréablement les narines.
Il fallait une certaine exigence pour pouvoir offrir ce genre de décor.
L’anglaise s’installe dans le confort que lui offre son assise.
Elle ferme les yeux un instant. Cette fois, elle fait le vide dans sa tête. Elle ne se demande pas combien ils sont dans ce bureau. Non. Dans un instant, elle saura si on la recevra ou pas.
Après, on pouvait toujours refuser de la voir. Certaines maisons avaient déjà leur quota de galant(e)s et ne s’encombraient que peu de nouvelles chair. Dans le cas contraire, leurs montrera-t-elle ses lettres de recommandations ? Encore faudrait-il que les gérants comprennent un mot d’anglais. Pour être introduite, en était-il vraiment besoin ?
A peine ses yeux se rouvrent que l’homme la retrouve.
Elle se lève avant qu’il n’ait ouvert la bouche. l’aurait faitde toute manière ?


Suivez-moi, ils vont vous recevoir.


Concis. Il ne devait pas payer cher les écrivains publics s’il en faisait usage. Elle lui emboîte le pas, sans un mot qui pourrait briser ce silence. Rapide. Souple. Elle ne se laisse pas distancer. L’étage est vite monté.
Là non plus, elle n’essaie pas d’être à son avantage. Elle a besoin de savoir si elle peut mettre son savoir entre leurs mains. Elle le saura bien assez vite.


Après vous, ma belle..

Elle esquisse une révérence amusée.

Meurci. Finit-elle par dire avant que ce compagnon silencieux ne se sauve.

Elle pénètre dans le bureau sans savoir si la porte a été ouverte sous ses yeux ou si elle l’était déjà.
Dacienhissy
La porte s’ouvrit, laissant Elle apparaître et de l’observer arriver jusqu’à lui, à sa gauche, quand elle déposa un parchemin sous ses yeux. Il parcourut le contenu, lisant toutes les lignes, prenant soin de relire encore une fois et de la sentir s’installer à ses côtés. Il soupira lentement, d’un grand souffle qui finissait sa course d’un filet de contrariété lorsque sa dextre se dilua dans sa nuque. Il hésita à la regarder. L’ancien patron était revenu. L’ancien patron allait pointer le bout de son nez. L’ancien patron venait de raviver des douleurs, non pas qui s’estompaient mais, qui prenaient le temps de s’enchevêtrer dans des carrières d’autonomie fermées par un engrenage d’une complexité déconcertante. A chaque main, une pierre s’édifiait. A chaque caresse, un fragment de souffrance disparaissait. A chaque regard, l’ébauche d’une infime étincelle qui se formait. Il n’osait pas poser ses verts sur elle. Il n’osait pas l’once d’un regard, profitant du client qui allait l’occuper en cette soirée pour recevoir Etienne dans ce même bureau. Dacien n’osait même pas faire atterrir sa sénestre à cette cuisse envoûtante qui l’appelait de cette fine voix. Il se décala à l’autre côté, s’accoudant à droite, soupirant encore légèrement quand il ne désirait pas qu’Elle le touche, le caresse, lui enlève ce pourquoi du comment qu’il ne lui racontait pas. Et peu avant que Bertrand puisse introduire la jeune femme qui venait pour l’audience demandée, il attrapa ses phalanges d’une poigne, serrant à outrance tant la frontière n’était plus entre Elle et Lui et de lancer cette émeraude froide, glacée, d’une inertie totale avec cette force de la repousser parce qu’il ne désirait plus succomber.

Arrêtes.

Lança-t’il austère. Pas un sourire. Pas une commissure ne s’écarta. Pas une once de regret dans ses yeux. Rien que le vide sidéral qui s’empara de son corps, prenant un dessus sur la florale et de le conserver dans un éclat rare. Etienne venait de faire revenir cet homme abrupt, arrogant de son état et tellement dévasté qu’il pouvait détruire ce qui l’entourait. Fermé de tout, ouvert de rien et de négliger la seule personne qui semblait lui apporter de l’importance, celle qui prenait l’indécence de partager ses plus sombres secrets, celle qui se reflétait dans un vert parfait. Il la regarda, venimeux à souhait, passant sa langue sur ses lèvres et de lui envoyer sans ambiguïté.

Tu peux aller t’préparer pour ton client si t’as pas envie d’rester. J’te r’tiens pas. Je s’rais plus tranquille si j’ai b’soin de tester la marchandise.

Cinglant fut-il, juste avant que Bertrand n’introduise cette femme. La mâchoire s’était serrée, offrant des tempes creuses à cette Rose qui ne comprendrait certainement pas que Dacien n’aspirait pas à la faire souffrir plus que de raison. Il y avait certaines choses qui, au final, ne devait pas bouger. Tout aurait du rester en place, comme cela était, comme cela aurait dû être, avant de la rencontrer, avant de la regarder, avant de la toucher, avant de l’embrasser, avant Elle. Et de ne penser qu’à Lui, de ne sentir que Lui, de s’emprisonner avec Lui, d’espérer son retour à Lui. L’ancien patron venait de mettre sur un plateau l’homme qu’il avait été pendant ces mois de galère avant de remettre les pieds ici. L’ancien patron n’était que l’homme qui ravivait cette entité qu’il tentait de garder dans l’endroit le plus sombre pour qu’il ne puisse ressortir dans cette cavalcade assoiffée de Rose. L’ancien patron devenait cet homme salvateur, dans lequel il émiettait l’inestimable espoir qu’Adryan reviendrait peut-être un jour.
Et enfin, le nouveau portier amena cette femme. Il était temps. Elle entra. Dacien tendit une main, indiquant le fauteuil où elle pouvait s’asseoir et de la regarder plus en détail. Cheveux courts, noirs ébène et des yeux d’un bleu clair où l’on aurait pu se noyer à en perdre l’existence. L’accent qu’elle possédait lui était familier. Il l’avait déjà entendu. Dacien observa les formes rectilignes d’un corps fluet, cherchant le charme qu’il pourrait y trouver afin d’apercevoir ce que la clientèle pourrait apprécier. Et de déclarer sur un ton rectiligne, avec cette contenance impeccable.


Dacien et, montrant sa complice avec une main tendue, Elle. Gérants de l’Aphrodite. Vous cherchez du travail je suppose. Que pouvez-vous apporter au Bordel qui soit différent des autres ?

Direct. Il ne souhaitait pas y aller par quatre chemins, n’ayant pas de temps à perdre en cette fin de journée. Il venait d’imposer un ton improbateur, virulent. Il venait de s’imposer, lui.
_________________
.elle


    Souffrance, en lieu et place de la détente espérée, n'était pas le retour attendu de la caresse qui lui offrait de voir ses doigts, purement et simplement, broyés sous la pression que Dacien exerçait dessus, grimace douloureuse s'imprimant sur le visage fatigué de la florale juste avant qu'elle ne tire d'un geste plus vif, voire brusque au regard de la délicatesse dont elle faisait habituellement preuve, pour extirper digitales de la poigne masculine.
    Et les chlorophylles du galant de croiser les herbacées de la rose, le froid s'y lisant reflétant, sur l'instant, une incompréhension entachée de colère et d'une furieuse envie de lui fouetter la joue des mêmes phalanges qu'il venait de molester, mais s'il était un des apprentissages qu'elle avait fait à son détriment, c'était que la violence ne lui avait jamais rien offert de bon, rien de plus que des ennuis et... mâchoire de se tendre sans ouvrir la bouche pour ne pas cracher le venin qui lui brûlait la gorge.

    Un mot, il lui suffisait de prononcer ce putain de mot qui venait de sortir de sa bouche pour qu'elle cesse, et il le savait, quel besoin de la malmener de la sorte, quelle mouche l'avait donc piqué.
    Et de le regarder, de voir ce fiel qui transpirait de tous ces pores, de percevoir au cœur du jade, un étranger...
    Mais au fond connait-on jamais quelqu'un dans ce milieu ? Ne peut-on jamais faire confiance à qui que ce soit ? Elle l'avait cru sans trop savoir pourquoi, une connexion aurait sans doute dit certains, ou un lien qui se tissait.
    Comme quoi... Et elle lui avait donné ce pouvoir de l'atteindre au-delà des pétales protecteurs... Hérésie...

    Pas un mot, pas un seul...
    Ni à son attitude, ni à son arrogance, ni au venin claquant son envie de tranquillité pour sauter la potentielle recrue, lui qui... simplement détourner le regard, profitant de ce que Bertrand refaisait son apparition, inspirant lourdement dans un battement de cils en massant ses doigts meurtris.
    Remercier le moustachu d'un signe de tête accompagné d'un sourire aimable bien qu'effacé, et porter son attention sur la femme aux cheveux courts, n'appréciant que modérément l'absence d'une chevelure suffisante sur le crâne de la donzelle, pas plus que l'horaire tardif pour se présenter.
    Et comme elle l'avait parié pour elle-même, brune...

    Présentée d'un vague signe de la main, la rose ne daigna pas même porter son regard sur le gérant, qui serait plus tranquille sans elle, alors d'un mouvement gracieux, la robe de la fleur avait quitté le fauteuil, tout comme le corps, contournant le bureau pour rejoindre l'impétrante se trouvant entre Elle et la sortie.
    A proximité, occultant royalement la question de Dacien ou... y répondant sans lui parler directement, ne souhaitant aucunement s'adresser à lui, les émeraudes dévisagèrent la "garçonne" comme l'avait nommé big moustache, détaillant les traits et la mise de la brune.
      Votre accent est charmant, il plaira assurément.

    Lentement le regard félin passa sur les topazes saxonnes, tenter d'y percevoir une intention, une détermination, cette petite étincelle qui ferait tilt.
      Je ne puis rester, l'heure est déjà tardive, venir plus tôt eu été judicieux.
      Il devra se charger de vous recevoir seul, j'en suis navrée pour vous.

    Pique et véracité, la pauvresse allait en chier bien plus, l'endorphine florale n'étant pas là pour endormir le fauve enragé, et d'indiquer d'un vague signe de la main endolorie le carnage capillaire.
      Il faudra remédier à ça si décision de vous embaucher est prise. Prenez un siège.

    Signe de tête vers l'étrangère et direction de la porte fût prise, sans le moindre égard pour Dacien, tirant la porte sur l'entretien en démarrage, et de presser le pas vers son alcôve, portant attention au portier qui trainait des pieds pour rejoindre son poste.
    Pour qui, pour quoi ?
      Vous tombez bien, quand mon client arrivera, vous pourrez le diriger vers la décadente et me faire avertir je vous prie. Merci Bertrand.

    Le remercier et s'éclipser sans trainer, lui demander ce qu'il faisait là ? Oui elle aurait pu, mais son esprit était ailleurs et à dire le vrai elle n'en avait cure, une rude soirée s'annonçait pour la galante, mais quelque part, elle serait en parfaite harmonie avec la réaction incompréhensible de Dacien.
    Il était plus que temps de s'y préparer et la rose de disparaitre dans sa chambre.

_________________

Merci JDMonty
.tara.
Loin de s’émouvoir par la tension palpable dont la pièce est chargé, la clostrière fait son entrée. Elle dérange, elle en est certaine. Un autre moment aurait était plus à propos ? Pas sur. Maintenant qu’elle était là, il lui fallait composer entre un gérant de méchante humeur et d’une gérante sur le départ. Si à l’arrivée, elle a fixé ses iris sur l’homme, à cet instant, elle suit la progression de cette langoureuse. Elle se laisse détailler, et si on lui avait laissé le temps, elle aurait pu lui en montrer d’avantages, et le temps, elle n’en a pas eu.
Si l’occasion devait se représenter, elle n’hésiterait pas à se découvrir dans son entièreté. Certains pourraient penser que la brune est attiré par les femmes et que Elle lui a tapé dans l’œil. Tara pourrait nier ou tout simplement répondre qu’elle n’avait rien à cacher qui n’avait déjà été vu à maintes occasions depuis qu’on l’avait vendu dans une maison.
Calme d’un premier abord dont les accents montre de l’animosité, Elle donc s’adresse à l’anglaise sans lui laisser le temps de répondre. C’est toujours ainsi quand une femme blasée ou blessée s’esquive lorsqu’elle ne veut envenimer la situation. Intérieurement, la clostrière pense à cette chevelure qu’elle a fait brûler tôt dans la matinée dans une chambre aussi froide qu’anonyme. S’il fallait régler ceci, autant lui décolorer le reste et l’obliger à mettre des extensions, voir une perruque, mais cette option ne la séduit guère.

Elle prend le siège que par deux fois on lui a désigné. La porte se ferme, il lui faut maintenant, comme avec un banquier, lui faire part de son projet, enfin plus exactement le convaincre de son utilité.
Elle défait sa fourrure pour être plus à son aise. Laisse entrevoir sa gorge nue - où la pointe d’un dessin est imprimé – dont le nacre de la peau appelle à la découverte. Si on pousse plus loin, on se laisse un instant hypnotiser par des monts prisonnier d’un bustier plus serré que la normale. Et pour couper court à l’exploration, si elle est, Tara croise ses jambes sur une jupe de soie foncée.
Elle pose ses mains parfaitement propres aux ongles coupées avec régularité.Ne le fait pas trop attendre quant à ses premières paroles.


Ye pulrais vu mOntlé my letter d’intloducchionne meué, ye panse que vu n’avez pas le time de tu détailler.


Sa voix est devenue rauque depuis qu’elle parle. Son regard est devenue celui d’une courtisane. Peut importe qu’il soit de mauvaise humeur, s’ils doivent travailler ensemble, il faut bien qu’il lui accorde plus de temps qu’un simple troussage dans un bois.

We.. nusse summe tutes difflente. Ye soui keume an… une actlice. Oun muse. Duce ou picante. Freuoide u bRulante.

Elle se dit que chacune peut avoir le même discours. Qu’est ce qui fait d’elle une exception plutôt qu’une simple fille bonne à…

In fact, yé le savuoir dou voyadge. Elle décroise ses jambes pour se lever, met les mains sur le bureau pour partager la vue plongeante. This… ses doigtes seules peuvent ploculer plous dé plaisil sans vu tucher qu’oune feume en aguytchant votle pantalone. This lippes fonte plous de Ravagde qu’oune massagde. And This Temple… corpe a été éduqué poul que tchaque kye y tlouve délièRe oune séluRe aux thousand pleasure. Pupilles dilatées. Gorge se mouvant au rythme de ses mots écorchés. Plus elle avait parlé, plus sa voix étaient devenue miel. Et son corps s’était cambré.

S’il ne comprenait pas et qu’il restait ainsi dans sa position fermée du départ, elle n’avait qu’à refermer sa fourrure et repartir. Si cela ne suffisait pas, alors qu’il demande plus et si elle est bien faite, peut-être s’exécuterait-elle.
Dacienhissy
Rien n’avait été retenu. Ni ses mots, ni sa torture, ni même cette poigne qu’il avait eu envers ses doigts. Piquant, corrosif et malsain fut-il à ce moment-là alors qu’il n’en pensait pas un traitre mot, pas un traitre geste. Mais, ce Ligny ramenait tellement dans ses bagages, tellement simplement en le voyant que, Rose était devenue d’une obsolète femme dans son cerveau pour ne conserver que ce qu’il se rappelait avant Elle, Lui. Il n’y avait pas de place pour elle, pas d’aire où elle pouvait se mouver, pas de forteresse où elle pouvait se réfugier. Ou du moins, s’en convainquait-il afin de ne pas entrevoir le moindre espace où lui pourrait s’évader de chaque manière qu’il se décrivait dans sa tête. Et ses phalanges qui manquaient déjà à son cou. Cette douceur qui n’était plus. Ce vert qui ne le regardait même pas lorsqu’Elle s’enfuyait loin, du fauteuil, de son corps, de lui sobrement. J’peux pas Rose, j’peux pas.
Dacien ne pouvait pas lui laisser l’once d’une perspective qui se dessinait pourtant bien malgré lui. Il fut égratigné de la voir quitter leur bureau, de ne recevoir aucun regard si ce ne fut que l’ignorance de sa propre existence. Elle s’évanouit derrière cette porte, laissant sa fragrance trainée encore quelques instant avant de s’évaporer de la même façon que son corps. Le Gérant n’avait relevé aucun mot de cette complice disparue, préférant laisser le silence apparaitre quand la Garçonne commença à ouvrir cette bouche pour délayer des mots auxquels il porta une oreille attentive pour en comprendre les phrases.
Dacien se concentra donc sur cet entretien, revêtant cette apparence d’homme d’affaires et d’aiguiser un vert cherchant ce charme qui se dégageait d’elle quand elle osa s’avancer, se mettant debout, offrant une vue plongeante à ce décolleté dont une trace noire de dessin se laissait découvrir. Cette pointe donnait presque envie de faire tomber le corsage, ouvrir ce tissu et d’en découvrir ce dessin qui se cachait. Il sourit, en coin, posant un doigt délicat sur la couture du corset, tentant de distinguer ce qui devait être vu et d’annoncer, ce vert dans un bleu intense.


Ton nom ?

Sobre. Sa voix avait été d’un miel assoiffé d’une bouche afin de se laisser goûter sans ambiguïté alors qu’elle détaillait chaque partie de son corps qui offrait un plaisir certain d’arborer chaque parcelle afin de l’effleurer. Il tira sur le corsage, un peu plus, sans pouvoir discerner ce qui était dessiné sur le haut de ce mont.

C’est quoi ? J’peux voir ?

Alors que le vert devint chatoyant, quémandeur qu’elle défasse ce qu’il fallait pour admirer le dessin et d’oublier, un tant soit peu, la Rose qu’il avait congédié. Si Elle était resté, aurait-il fait de même ?
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.tara.
La courtisane n’a pas jugé opportun, il est vrai de lui rappeler son prénom. D’abord parce que le portier l’a annoncé, ensuite parce que la situation ne s’y est pas prêtée.
Comme exigé, elle a préféré entrer dans le vif du sujet. Rappelons qu’elle est dans ce bureau parce qu’elle cherche une maison où pratiquer son art. Et ce n’est pas en rendant encore plus corrosif ce gérant aux yeux verts qu’elle aurait eu cette chance qu’elle est à l’instant en train de saisir.


TaRa.

Elle l’a susurré d’une voix sourde, comme chuchoté au creux de son oreille. En plus de cacher l’accro fait au ‘r’, dans ce timbre, pour qui est expert des jeux d’alcôve, on y décèle toutes les nuances d’une femme habile.
Mais même ingénieuse, la clostrière n’oublie pas que son vis à vis peut à tout moment reprendre ce ton revêche et mettre un terme catégorique à cet entretien. Et ce n’est pas sa curiosité naissante qui y fera quelque chose.
Alors, par calcul, pour garder l’homme dans de bonnes dispositions, elle le laisse languir. Oh pas longtemps, assez pour qu’il en vienne à demander à voir ce qu’elle semble dissimuler. Elle n’a usé de ce stratagème, en s’asseyant, que pour le distraire. Elle l’a mis en avant pour avoir son attention. Puisque son but est atteint, il ne lui reste plus qu’à lui montrer pourquoi ils sont tous les deux dans cette pièce.
Elle mordille sa lèvre inférieure en fixant le menton mal rasé. Ses cils, qui sont une extensions invisible de ses doigts, caresses d’une œillade ses lippes. Et lorsqu’enfin, elle reporte son regard sur ses yeux verts, elle se recule un fin sourire sur le visage.

Délicatement, elle emprisonne les cordons de son corset. A peine le temps de bloquer sa respiration, que dans un léger frémissement, elle libère à la fois sa gorge et son souffle. S’il a tendu l’oreille, il aura entendu le bruissement d’un soupir.
Et, si à présent deux pommes audacieuses pointent vers midi, l’anglaise n’en fait étalage. Elle préfère délasser un peu plus les cordons pour faire glisser vers le bas le corsage et montrer ce qu’on lui a demandé.

Ce qui ressemblait à une pointe noire, laisse à présent entrevoir une ligne fluide et sombre qui s’étale en une liane aux boutons fleuris, épouse la courbe de son fruit gauche, serpente le long de ses côtes et s’ouvre en une violette sur sa hanche avant de finir sa course entre ses cuisses.
Mais le tenancier, lui ne voit que la première partie. Car, il faudrait aller plus avant pour qu’il puisse découvrir l’œuvre dans son ensemble. Quant à le distinguer entièrement…

Elle n’a pas une seule fois baisser ses pupilles aux couleurs de l’eau déchaînée. Son corps, elle le connaît par cœur.


you like what you see*...ça plaiRe à vu ?
L’index suivant le tracé indélébile. Un sourire mutin cette fois lorsqu’elle s’adresse à l’homme.

* Vous aimez ce que vous voyez ?
Dacienhissy
Ta-Ra. L’accroche à ce r fut d’une habileté déconcertante. Sa commissure s’écarta lorsque le son arriva jusqu’à son oreille. Elle possédait cet accent anglais qui vous touchait, subtil, dans cette corrosion et de lui permettre de s’effacer dans un lot distinct d’une suave fraicheur, voguant sur des flots hasardeux, prémices se décuplant quand le goût d’en avoir davantage se faisait ressentir. Dacien n’avait pas écouté Bertrand quand il l’avait annoncé. Il n’avait pas écouté un traitre mot de ce qu’il avait dit d’ailleurs. Plongé dans ce rappel qu’Etienne ne cessait de déclencher, même en son absence, il ne possédait pas le moins du monde la compétence de se débarrasser de cette envergure Castillonne, tant le mal parlait à ses tripes. Et de déposer cette fleur loin de l’abysse devenait d’un essentiel décontenancé par la volonté de posséder cette volupté qui se dessinait à son fossé si précieux qu’il n’arrivait pas à s’en délivrer. Tout ne cessait dans ce mélange sirupeux, celui qui se délayait d’une fragrance anisée à la forale, celui qui empestait le feu de la diligence cavalant à tombeaux ouverts vers cette sortie qui ne se franchirait peut-être jamais.

Et de se distraire à la vue d’un buste qui se laisse descendre lentement, suave, d’une légitimité demandée alors que la fin s’arrêtait à la hauteur des hanches, dissimulant un reste qui ne demandait qu’à s’accroitre lorsque le bleu azur ne se dépêtrait plus du vert émeraude. Le bureau cachait le reste, cette fin qui ne tentait qu’à être sous les yeux du Gérant. Il laissa divaguer son regard le long de ce tracé noir quand le début courbait en haut du mont gauche, de suivre cette ligne agréable au regard pour emmener ce vert à hauteur de table, épousant une peau pâle et de contraster avec cette garçonne qui devenait d’une féminité sans conteste.


Sure i like that. Anyone would eat your body*.

Avec un large sourire. Il aurait pu. S’il avait vraiment voulu, il aurait pu faire le tour de ce bureau, admirer du début jusqu’à la fin ce tatouage qui se mariait sans précédent avec cette peau douce, de la prendre de ses mains gracieusement habiles et de s’éprendre de la panoplie qu’une bouche pouvait posséder en se délectant de cette vision. Il aurait pu pousser tout ce qui se trouvait sur ce hêtre afin de le libérer et d’y déposer ce cul à peine bombé, parfaitement en adéquation avec le reste du corps, pour butiner à la chair fraiche qui s’offrait délicieusement à ses verts. Dacien aurait pu la prendre, d’un seul tenant, tel un courtisan, gérant de surcroît, afin de tester la marchandise, comme il l’avait si bien dit à la Chatine. Mais non. Il délesta un simple….

Rhabilles-toi.

….Monotone. Il avait vu ce qu’il voulait voir et cela suffisait amplement à son regard. Se réinstaller dans ce fauteuil où, amèrement, il manquait ses phalanges. Il se contint dans cette volonté de ne dépasser à outrance ce qui ne devait pas être, pas aujourd’hui, pas maintenant. Elle était partie, avait quitté la pièce et ne reviendrait pas pour soulager cette rage qui se délayait en ses boyaux. Et, de la laisser s’installer là où Tara avait pris place à son entrée alors qu’une inspiration se distingua comme la sienne avant de découvrir son corps.

Donc, tu viens proposer tes charmes à l’établissement. Connais-tu l’Aphrodite ?

Sure i like that. Anyone would eat your body*= Sûr, j'aime ça. N'importe qui voudrait manger ton corps.

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.tara.
"Ploc" le bruit sourd d’une bulle qui éclate.
Instant fugace où le gérant est devenu homme.
Moment éphémère de l’homme d’affaires grimaçant qui s’est laissé happer par un tracé emprunté.
Le temps nécessaire pour la clostrière de montrer ses talents sans en demander d’avantages.
Il aurait pu en exiger plus, mais demande-t-on à un artisan de faire montre de tout son savoir-faire en un seul exercice et à titre gracieux ? Comme ce façonneur, une courtisane doit garantir ce qu’elle propose sans pour autant déballer tout son art.

Lorsqu’elle regagne sa place, le corset relacé aussi vite que son contraire. Les jambes de nouveau croisées, plus posée. Elle observe des pierres précieuses ressemblant à des Béryls. Toujours la même couleur mais dont les nuances, elles reflètent, peut-être les états d’âme de celui qui les portent.
Si par hasard, derrière cette froideur apparente, il lui reste un soupçon d’empathie, elle préfère l’user à meilleur escient. Après tout, quelque soit le nom qu’on lui donne, son métier consiste tout de même à vendre un service impalpable dont les sentiments sont en location. Et ce n’est pas le galant qui lui dira le contraire.
Alors, la clostrière revêt la personnalité de Tara.


Vu palez ma lungage ?

Elle ne s’attarde pas, elle le dit comme un compliment, avec cet accent qui lui vient de par de là la mer. Cette fois, son intonation est plus neutre. L’intervalle a pris fin, elle doit s’adopter.

Donc, tu viens proposer tes charmes à l’établissement. Connais-tu l’Aphrodite ?

L’anglaise acquiesce, passe la langue sur ses lèvres, comme elle aurait pu les mordiller. Elle ne veut pas donner une fausse impression. C’est juste une habitude qu’elle a prise avant de s’exprimer.

De nomme.

Elle repense à toutes ces soirées parisienne, dans ces salons privés, pendue à son bras. Où elle était la compagne de et non plus une courtisane étrangère. De ces folles nuit à rire et à boire. A écouter ces hommes parler de jeux et de femmes. Et souvent, l’Aphrodite ressortait comme étant une bonne maison.
A l’époque, elle était établi. Oh, elle n’était pas mariée, juste concubine. Mais personne ne jugeait jamais les choix du peintre. La muse avait les mêmes droits qu’une légitime. Et cela lui convenait du moment que les portes lui étaient ouvertes.
Les hauts et bas ne se faisaient que dans l’intimité de son appartement.
La passion un fléau qui les avait poussé jusque dans leur dernier retranchement.
En cet instant encore, elle ressent ce besoin de lui comme un drogué à son poison. Une attraction qui lui tient les entrailles.
La tête froide, elle regarde son pendant.


L’aflodite est une quality house*, oui ? U home et feume vient pur selvice avec pelsonne keum moa.


*Une maison de qualité.
Dacienhissy
Quelques mois en Angleterre. J’ai des restes.

Avoua-t’il sur le fait de parler sa langue. Le calme silencieux s’empara de cette pièce, laissant la Garçonne reprendre place dans son assise, essayant de distinguer le moindre trait alors que le corps semblait déjà d’une qualité soutenu aux vues de ce noir le traversant de haut en bas. Le vert s’empara de ce bleu posé et de redevenir le Gérant qu’il devait être, gardant personnellement l’accalmie de ces doigts qui venaient de passer funestement à sa nuque. Son corps se ravança à ce bureau, préparant un vélin vierge devant lui et d’entrecroiser ses phalanges devant son buste.

As-tu des questions avant que je te donne les règles de l’établissement ?

Il lui semblait long ce temps, indéfiniment long, tressant chaque seconde pour le transformer en minutes et de refaire encore la même chose pour que celui-ci devienne des heures. Il regarda Tara, attendant sa réponse et de sentir ce manque, Elle.
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