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[RP] “C'est de la confiance que naît la trahison.”

Eudoxie_
“C'est de la confiance que naît la trahison.” (Proverbe arabe)

Missives ? Enigma ? Amertume

*Montpellier, avril 67*


Premier avril, jour noir au souvenir de la bestiole, alors que trio de lettres arrivaient dans un paquet à son appartement languedocien, la petite brune se demandant bien d'où pouvait lui provenir telle profusion manuscrite.
Ouverture et lecture de la première missive, regard s'assombrissant en découvrant de qui elle provenait, l'Orthézienne restant sans réaction, tout juste la lettre fût jetée sur le lit, se demandant si c'était là une blague de premier avril.



    Ma chère Eud,

    Je sais que j'ai chamboulé ta vie et t'ai fait beaucoup de mal, tout comme je sais que tu ne me pardonneras peut-être jamais, mais j'espère quand même que tu … te remets, comme des amis communs semblent le penser.

    Je suis vraiment navrée d'avoir fui Arles sans toi comme je l'ai fait. J'ai été lâche là où je m'étais promise de ne pas t'abandonner et de mourir pour toi s'il le fallait, et stupide de ne pas t'avoir écoutée dès le début. Je te présente toutes mes excuses pour tout.

    Peut-être ne répondras-tu pas à cette lettre non plus, et peut-être ne pourras-tu jamais me pardonner, mais j'espère vivement que mon frère sera bientôt de retour auprès de toi et que tu vivras une belle vie avec lui et votre fille, même si je ne dois plus vous approcher pour ça.

    Je vais tenter de devenir quelqu'un de meilleur. Tu resteras le meilleur exemple que j'aurais jamais pu avoir … même si on ne se rend compte de ce qu'on perd que lorsqu'il est trop tard. Je te joins la lettre des enfants. Tu leur manques énormément aussi, tout comme ton frangin manque à tout le monde.

    Je t'embrasse

    Eni

Soupir filtrant, Eudoxie s'attarda sur les autres missives, ouvrant la seconde, un tendre sourire se dessinant alors surs ses lippes aux mots de Nathanaël, qui s'accentua encore en parcourant la troisième et voyant les questions de Karine.
Adorables gamins qui n'avaient rien demandés, se retrouvant victime de l'hérésie de leur mère et de ses tendances suicidaires.


    Tatie Eud,

    Tu sais, m'man nous avait laissé avec une super nounou pendant qu'elle avait des problèmes. Elle a dit qu'elle t'en avait fait aussi et on a été tout tristes de le savoir, parce qu'on veut pas que vous avez des problèmes tu sais !

    On a encore fait un tournoi à l'arc sur la route maintnant que m'man nous a rejoint et c'est moi qui a été le meilleur, mais pas aussi plus bien que toi qu'elle a dit m'man. tu m'apprendras quand on se reverra ? Halfdaan il m'a promis de m'apprendre à conduire un bateau et il m'apprend à me battre comme Tonton Kag … mais Tonton Kag, et ben il me manque quand même et puis toi et Tonton Seurn plein aussi, et bien sûr Chandra et Amaury aussi, même si Chandra, ben on l'a vue sur la route et elle s'est mariée avec un vilain qui me l'a volée !

    De gros bisous

    Nathanaël



    Bonjour Tatie Eud,

    J'espère que tu vas bien, mieux que quand vous aviez des problèmes à Arles. Nous on va bien, mais Kag, Oan, Tonton Seurn, Solveigh et toi nous manquez très fort, même si on a vu de belles villes et qu'on a pu rencontrer plein de gens.

    Dans la cariole, il y a beaucoup d'animaux dont je peux m'occuper, mais j'aurais bien voulu continuer de m'occuper d'Oan et de Solveigh pendant que les grands faisaient d'autres choses. Je crois que j'aime vraiment bien ça. Maman dit que je dois apprendre à me défendre mais moi, je veux un prince charmant qui me défende tu sais. C'est mal ?

    Je t'aime.

    Karine

Une longue inspiration fût prise, elle répondrait... au moins aux enfants, "quand" restait l'inconnu, pour l'heure, elle avait un voyage à mener, une bouffée d'oxygène à saisir à bras le corps, d'autres chats à fouetter.

_________________
Eudoxie_
“Ecrire, c’est une façon de parler sans être interrompu.” (J. Renard)

Insomnie ? Parchemin ? Réponses

*Pau, avril 67*


Treize avril, une nouvelle nuit sans sommeil, ou presque, entre interrogations et cauchemars, quelques jours plus tôt la folle avait été évoqué, interrogation sur le devenir de sa grossesse et du bébé qu'elle portait, terme approchant.
En venir à parler d'elle, presque se chicaner avec un ami pour elle, même absente elle arrivait à faire du mal, ses petits en revanche méritaient une réponse, c'est alors qu'en pleine nuit, fusain et vélin furent pris et que les écrits fusèrent.



    Mon p’tit bouchon,

    Je suis contente de savoir que tu t’es amusé avec la personne qui a pris soin de vous, ne t’inquiète donc pas pour moi, je vais bien, je suis même partie me promener avec des amis, et puisque tu parles d’Amaury, je l’ai retrouvé aujourd’hui, il va rester un peu avec moi et son papa tu vois.
    Tu me manques aussi Nathanaël, et je t’avais promis que je t’apprendrais à tirer à l’arc, je le ferais, je n’ai qu’une parole même si tous les adultes ne la respectent pas toujours. Et quand je viendrais te voir je t’offrirais un arc pour ça, ou si c’est trop long je t’enverrais des écus pour que tu en achète un pour t’entrainer.
    Prend bien soin de toi et de Karine surtout.

    Bisous

    Eud



    Coucou ma beauté,

    Je vais bien ma chérie et je suis contente de t’entendre dire que toi aussi, la distance crée toujours un manque, mais tu sais on est tellement content quand on se retrouve aussi.

    Tu es une future mère poule ma puce, t’occuper des autres fait partie de toi, ça se voyait avec la merveille et le p’tit boudin, ils grandissent bien tous les deux, ils se quittent pu et Oan apprend des bêtises à Solveig. Un peu comme des jumeaux.
    Tu as tout à fait le droit de rêver à un beau et vaillant chevalier qui te défendras si tu en as besoin, mais savoir se défendre seule c’est bien aussi, et l’un n’empêche pas l’autre, et peut-être ton amoureux serait content s’il est en danger que tu puisses toi le défendre aussi.
    Tu ne crois pas ?

    Je t'aime aussi ma puce.

    Eud

Les deux parchemins furent scellées d'un ruban violine, comme le faisait toujours Eudoxie, et les obsidiennes posés sur le dernier parchemin, les mots furent relus avec toujours ce même soupir las.
Et sans qu'elle ne se contienne dans ses mots, le charbon du fusain laissa couler ce qui était resté depuis bientôt deux mois au creux de son ventre et de son coeur, l'avenir seul dirait si l'orthézienne parviendrait un jour à ne plus considérer la soeur adoptive de son époux autrement que... ça.


    Enigma,

    J'ai cru à une plaisanterie de mauvais goût en découvrant ton courrier après avoir disparue depuis plus d'un mois sans un mot, sans te retourner sur ta famille et celle qui t'as protégé.
    J’ignore qui sont « ces » amis communs dont tu parles, qui t’informe de ce que je deviens, je suis étonnée que ça t'intéresse d'ailleurs, quand de toute évidence cela t’importait bien peu en quittant Arles.
    Contrairement à toi je ne parle à tort et à travers, sans savoir, et garde pour moi ce qui doit l’être, et à qui as-tu donc jugé « utile » de parler de tout ça, alors que je l’ai moi caché à tous ?
    A eux comme à toi, personne ne sait ce qui s’est passé, hors d’un poignet cassé et d’une mèche de cheveux coupée, et personne ne saura.

    Je sais que tu corresponds avec Dom, vu que j’ai su grâce à lui que tu étais en vie, alors que je continuais, moi, à m’inquiéter de ton sort, à me demander si tu étais morte ou vive, mais une personne ne fait pas « des » amis, j’aimerais donc précision à ce sujet, sur qui sont « ces amis communs » dont tu parles.
    Histoire de savoir à qui tu racontes tout et n’importe quoi, à qui tu parles de ce que je veux oublier, tu me dois bien ça, merci.

    Lâche ?
    Flagelles toi comme tu l’entends, mais en ce cas use des bons mots… celui-ci me semble… doux... pourquoi pas traitre ? ou... égocentrique ?
    Tu ne penses qu'à toi, en te foutant pas mal de ce qui peut arriver aux autres, ça a commencé par mettre en danger tes enfants en ne m'écoutant pas, pour ensuite te barrer après avoir foutu la merde en me laissant m'en débrouiller !!!
    Tu fais des promesses que tu ne tiens pas quand tu n'y trouves pas ton intérêt.

    Il est rare que je ne réponde pas à une lettre, et c’est souvent hors de ma volonté, par manque de temps ou parce que le destin aura mis son destinataire sur ma route, encore faut-il en avoir reçu une pour ça.
    Ce qui ne fut pas mon cas, contrairement à tes amants, vrai qu'un coup de rein est plus important qu'une vie mise en danger pour la tienne.
    Ma fille va bien, j’ignore ce qu’il en est de mon époux, je n’ai pas eu de nouvelles m’annonçant sa mort, ni vu sa dépouille, je garde donc espoir de le revoir, et ça tant que souffle de vie me sera donné.
    Mais ça tu le saurais si tu avais eu la décence de rester ici en t'inquiétant cinq minutes, ou non, même juste deux secondes, de ce qui pouvait bien nous arriver.

    Fais bien ce que tu veux, reste celle que tu es, deviens une autre… Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ?
    Et au fond tu t’en fous pas mal de ce que j’en pense, sinon on en serait pas là et je n’aurais pas, une fois de plus, appris par d’autres ce que tu deviens, ce qu’est ta vie.
    Sans doute ce qu’on dit regretter de perdre, s’oublie aussi vite qu’un baluchon qu’on ferme pour fuir le danger, lui laissant une autre proie que soi.
    Mais ta vie est à priori un "océan de bonheur" alors au final que ce que tu as détruis soit irréparable, que celui que j'aime ne soit plus là, tu t'en balances.
    Mais je note une pointe de lucidité dans ton courrier cela dit, "que tu aurais pu avoir", peut-être le début d'un point lumineux dans ton hérésie, ce serait plus que souhaitable pour Nath et Karine qui n'ont rien demandés, tout comme ce bébé.

    Les jumeaux me manquent également. J’espère qu’ils vont bien. Prend soin d’eux et de cette vie que tu portes, que tout ce gâchis ne soit pas vain.


_________________
Enigma_orsangue
"L'intolérance des tolérants existe, de même que la rage des modérés."*

Saint-Brieuc, avril 1467


*La brunette avait souvent évoqué sa belle-soeur à Halfi ainsi que bien des regrets concernant ce qui avait pu se passer. Evidemment, la lecture de la lettre l'avait complètement choquée, au point de n'en rien dire immédiatement et de ne donner leurs missives que quelques jours plus tard aux jumeaux et résistant à l'envie de vérifier ce que l'orthézienne avait bien pu leur écrire. Elle avait fini par se résigner à faire confiance à la brune en la sachant incapable de s'en prendre à eux et elle avait lu et relu le parchemin si souvent qu'il en était tout abîmé, cachant son existence et tout ce qu'elle en pensait en accusant le coup, passant de la rage aux regrets, en passant pas la tristesse, la colère, mais aussi la joie de la lire malgré tout.*



Eudoxie,

Je comprends que tu veuilles m'accuser de bien des choses et j'ai mis du temps à digérer ce que tu m'as envoyé dans la rage d'accusations mensongères. Oui, j'ai fait bien des conneries dont je ne suis pas fière, mais jamais, au grand JAMAIS je ne serais partie sans te laisser de nouvelles ! Tu es même la première personne à qui j'ai écrit avant de quitter Arles et j'ai laissé la missive au seul endroit où j’espérais que tu la trouverais, au même endroit que je t'avais laissé toutes les autres alors même que je n'étais qu'une idiote de folle ! Ton vago !!!

Tu ne l'as pas trouvée ? C'est malheureux, parce que pour ma part, je me sens en paix avec ma conscience pour cette petite partie. Dans cette lettre, je te disais où je me rendais, t'invitais à te joindre à moi ou me contacter si tu avais besoin de moi et surtout je t'y présentais mes excuses pour tout ce que j'ai pu faire. Alors oui, ça ne vaut pas grand chose parce que j'ai été conne et lâche, mais ça restait néanmoins sincère... mais si tu me crois égocentrique ou traîtresse, je ne pourrai rien faire d'autre que tenter de te prouver par mes actes que ce n'est pas le cas et tenter de me racheter.

Alors en effet, tu as raison sur pas mal de choses sans aucun doute, mais certainement pas sur le fait que je me foutais de toi. Et oui, mon coup de rein - ou du moins selon toi car pour ma part il est surtout un ami même si nous avons effectivement couché ensemble l'une ou l'autre fois - m'a en effet tenue au courant du fait que tu semblais aller bien parce que je m'inquiétais de toi et de n'avoir aucune réponse, mais n'aie crainte, si c'est ta volonté, je ne t'évoquerai plus. Et ne vas donc pas engueuler l'Olive par ma faute, ce serait stupide, il n'a fait que répondre à une simple question sur ta présence auprès d'eux ! Et en effet, je ne sais rien sur ce que tu as vécu, je n'en parlerai plus, j'essaie d'oublier aussi tout en étant hantée par ses mots à lui me disant que tu avais subi la même chose que moi. Si j'ignore quelle partie, ce n'en est que bien pire !

Tu peux ne pas croire à mon inquiétude pour toi, ton mari ou ta fille, après tout tu le dis bien, ça ne te fait pas grand chose ... et ça ne m'empêchera pas de m'inquiéter pour vous et de tenter de me racheter. Mais si je me fous tant de toi ou de ton avis, tu m'expliqueras peut-être un jour pourquoi je t'ai écrit ou ai pris des nouvelles de toi par l'intermédiaire d'un autre. Alors non, je ne réparerai jamais ce qui a été brisé, mais je peux au moins essayer de reconstruire autre chose avec les pierres qui n'ont pas éclaté ... même une hérétique peut changer Eud ... et je ne me foutrai jamais que celui que tu aimes soit disparu !

Quoiqu'il en soit, si tu veux voir les jumeaux, même sans moi, ils en seront ravis. D'océan de bonheur, je ne crois à l'existence d'aucun, mais notre chaumière est au bord d'un océan bien réel en Bretagne et vont de mieux en mieux, grandement grâce à Halfi, surtout Nathanaël qui apprend à travailler le bois avec lui; mais également grâce à un gamin du coin qui transforme Karine en une petite diablesse faisant bien trop de bêtises mais étant pleine de joie de vivre. Quant au bébé... et bien, il ne devrait plus tarder, une affaire de jours pour que tu sois tante à nouveau. J'imagine que si tu ne peux souffrir de me voir, je pourrais m'arranger avec Kag ou Halfi pour que les jumeaux viennent passer un moment avec toi après la naissance du bébé...

Je ferai mon possible pour prendre soin de tout le monde et je tente de soigner ma folie... j'aurais dû le faire bien plus tôt.

Que tu me pardonnes ou non n'est pas la question. Je regrette d'avoir fait de ta vie un enfer et je te présente encore toutes mes excuses.


Enigma McFadyen


PS : Les jumeaux ont décidé de t'envoyer leurs missives avec quelque chose de trop volumineux pour un pigeon apparemment et ils le feront donc par coursier m'ont-ils dit, mais ils t'embrassent déjà très fort.



*Victor Hugo

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Eudoxie_
" La rancune a des dents acérées. " (Proverbe danois)

Rancoeur ? Naissance ? Trêve...

*Rennes, Mai 67*


Treize mai, quelques cadeaux et quelques mots les accompagnant et puis un courrier, écrit à la hâte, faisant fît d'une part de sa rancoeur, de la dernière missive reçue de la jeune mère, de ce qui avait pu se passer pour ne penser qu'à ce qui était important.
Quelques mots posés sur un parchemin, une ouverture, peut-être sur d'autres lendemains, mais pour l'heure Eudoxie poursuivrait son chemin sans se rendre ici.



    Enigma,

    Ce courrier ne répondra pas au dernier que tu m'as envoyé, peut-être n'y répondrais-je d'ailleurs jamais, sache simplement que je n'ai jamais eu ce courrier que tu évoques, mais peu importe, à quoi bon ressasser ce qui n'est qu'une infime partie de ce qui nous à mener où nous en sommes.

    Aujourd'hui, je veux juste transmettre aux jumeaux et à ma nièce quelques présents, une promesse faite à Nathanaël dans mon dernier courrier et de quoi trouver ce que cherchait Karine dans le sien.
    Tu trouveras dans le baluchon les vêtements que Solveig ne peut plus porter, vu que Kaghan m'a appris que tu as eu une fille je suppose que ça te sera utile, et cette petite étant doublement ma nièce, ça lui revient de droit je crois.

    Le dernier présent est... je crois que tu sauras que je ne le fais pas qu'en mon nom, mais plutôt en tant qu'épouse de Soren, même si l'église a décidé de dissoudre notre mariage vu que sur son lit de convalescence, ton frère n'avait pas signé le parchemin nuptial, et vu qu'il est introuvable pour le faire...
    J'ai fait faire une couverture pour elle dans l'étoffe de ma robe de mariée, elle est grande, fait en sorte qu'elle la garde.

    J'aurais voulu leur donner tout ça moi même, mais je ne peux pas, te revoir c'est... trop tôt, j'ignore comment je réagirais.

    Prend soin des jumeaux et du petit ange.

    Eudoxie

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Eudoxie_



Nathanaël et Karine



    *Reçue à Compiègne, 14 juin 67*




    Le 14 Juin 1467
    Objet Un mariage ?


    Bonjour Tatie Eud,

    Merci plein beaucoup pour les cadeaux, ils sont trop bien et on aurait bien voulu te voir aussi tu sais !

    Tu le sais pas encore, mais maman elle va se marier aujourd'hui ! Ben oui tu vois, nous aussi on savait pas et on a appris aujourd'hui que far et maman ils avaient décidé hier soir de se marier aujourd'hui. J'ai pas tout compris, mais apparemment, c'est la faute au curé qui a mis sa bouche sur celle de maman.

    Enfin, je sais pas où t'es mais si t'es pas loin de la Bretagne, ben je suis sûre que ça ferait plein plaisir à maman que tu viens ! Ca sera au campement des gitans, c'est la mamie giane qui va les marier !

    ( http://forum2.lesroyaumes.com/viewtopic.php?t=993178 )

    Nathanaël et Karine McFadyen


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Enigma_orsangue
Saint-Brieuc, 25 juin 1467

*Elle devait lui écrire, depuis bien trop longtemps mais elle n'avait jamais réussi à trouver les mots pour commencer. Que dire à la femme dont on a bousillé la vie avant de fuir ? Mais elle avait fini par trouver ... avec sa maladresse habituelle, mais pleine de bonne volonté. Le petit livreur avait été mandaté avec une lettre et un paquet.*



Le 25 juin 1467

Eudoxie,

Je suis navrée de ne répondre que si tard, je t'avoue que je ne savais trop que te dire vu la situation difficile. J'ai été très émue pour les jumeaux et Enhtuya et je voudrais pouvoir effacer bien des choses, te remercier comme tu le mérites, te voir et prendre une part de ta souffrance par rapport à la disparition de Soren et être là pour toi ... malheureusement, le passé ne s'efface pas et je ne peux rien faire pour cela. Mais quoi que l'Eglise en pense, tu es la femme de Soren et je n'ai pas besoin de leurs foutus papiers pour le savoir Eud !

En revanche, merci, vraiment, pour notre fille à ton frère et moi, elle ne se sépare pas de sa couverture... mais je pense que je vais devoir la ranger pendant quelques temps au vu de la chaleur qu'il fait maintenant. Karine aime énormément ses rubans et en prend un soin particulier. Elle a déjà demandé si elle pourrait coiffer sa soeur avec. Quant à Nathanaël ... et bien c'est un peu compliqué. Je sais qu'il aime l'arc et qu'il l'utilise avec son père, enfin Halfi, mais je le vois peu. Je sais que les enfants t'avaient avertie du mariage, mais c'était sans doute le plus court de l'histoire ! Nous avons rapidement divorcé et mon fils a décidé de partir vivre avec lui. Je le vois, mais pas chaque jour.

Néanmoins, les jumeaux parlent souvent de toi et espèrent te revoir bientôt. Peut-être que si tu t'arrêtes à un moment dans les environs, je pourrais te les envoyer en visite ? Karine aime beaucoup Oan, mais elle rêve de s'occuper de sa cousine aussi et Nath demande toujours pour que la meilleure archère de la famille le rende le meilleur... enfin tu les connais !

Je t'envoie un paquet avec quelque chose que mon fils avait sculpté pour Soren et toi. Je me rends compte que c'est difficile, mais il m'a demandé déjà souvent de l'envoyer. J'ai eu peur de le faire mais il y a mis tout son coeur !

Prends soin de toi Eud ! J'espère que tu vas aussi bien que possible.

Eni
Eudoxie_
" Un peu d'amertume gâte beaucoup de douceur. " (Proverbe danois)

Lette ? Missive ? Courrier...

*Lyon, 7 Juillet 67*


Un présent, une lettre tardive, un départ abrupt, tant et si peu qui était venu se poser sur le marasme ambiant de la brunette, de légères ondées de douceur, vite retournées où elle se devait, rien de plus, rien de promis.
Faire réponse oui, pour ne rien dire en théorie et puis finalement laisser la plume glisser plus que de raison, même si rien ne s'oubliait et que les blessures resteraient ancrées, au temps de faire son boulot, parviendrait-il à quoi que ce soit... ça...

La vie était pleine de rebondissement à ce qu'on dit, favorable défavorable, c'était encore une inconnue supplémentaire.



    Enigma,

    Je n'attendais pas forcément de réponse, je pensais que Kaghan me parlerait de votre entrevue, mais il n'en a rien fait, pas plus que de sa venue à ton mariage au demeurant.
    Et oui les enfants m'avaient prévenu, mais je ne me voyais pas chevaucher à brides rabattues comme l'ont surement fait Dom et Kag, ni ne m'y serait senti à ma place, et puis j'ai profité d'Oan ainsi. J'ignorais bien que... je ne le verrais plus ensuite.

    Vu que tu me dis que Karine aime beaucoup Oan j'en déduis qu'il a déjà rejoint la Bretagne quand tu as écrit ton courrier, ça me rassure quelque part n'ayant eu aucune nouvelle depuis qu'il est parti de but en blanc et encore... si je ne l'avais pas rattrapé ce soir-là je crois bien qu'il serait parti sans le dire.
    Pourquoi reste un mystère pour moi... peut-être ai-je été plus convaincante que je ne le pensais quand je lui ai dit qu'Halfdaan ou pas il était le père de cette petite et qu'il n'avait pas lieu d'être évincer de sa vie.

    Sais-tu qu'il m'en veut de ne pas lui avoir demander des nouvelles d'elle alors que je m'occupe d'Oan ?
    Et... il ne comprend pas pourquoi je t'en veux... mais comment je peux lui expliquer ce qui s'est passé sans qu'il s'en veuille de n'avoir rien vu, rien fait. Alors qu'il a protégé Solveig sans le savoir.
    S’il savait tout ce que j'ai pu faire pour Enhtuya... Il ne mettrait plus en doute l'affection que je lui porte...
    Promets-moi de ne jamais lui dire Enigma, parce que tu ne sais pas, tu ne peux que supposer, et... parce que ça ne changerait rien à ce qui a pu se passer de toute façon.

    J'ai fait une promesse à Nathanaël et autant que je le peux je la tiendrais. Le temps passe et fait son œuvre, j'irais un jour en Bretagne, sans doute, il y a un p'tit bout de mon âme qui y grandit à ce qu'il se dit, et que je viendrais rencontrer, quand je serais prête.

    Le présent de Nath me touche, je l'ai rangé avec ce qu'il reste de ma robe, je dois avancer, ton frère reste ancré au fond de moi et rien ne pourra changer ça, mais je veux rester celle dont il est tombé amoureux, pas l'ombre de moi-même comme je le suis depuis quelques mois.
    Ça va faire six mois... Six mois sans qu'il ne soit à mes côtés pour voir sa fille grandir, j'ai fêté son premier anniversaire sans lui, et tant d'autres dates importantes sans lui depuis sa disparition, je me refuse à accepter l'impensable pourtant.

    Prend soin des enfants et embrasse mon frère pour moi la prochaine fois qu'il viendra voir Enhtuya.

    Eudoxie

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Enigma_orsangue
Saint-Brieuc, 7 juillet 1467

*L'oiseau avait trouvé les cibles aux deux missives en une seule fois... une pierre deux coups en venant au moulin ou le blond et la brune étaient enfermés avec leur fille endormie. Elle avait lu attentivement, avait souri et grimacé, les plaies étaient bien loin d'être refermées mais la lettre lui faisait plaisir malgré tout. Ne disait-elle pas justement à Kag qu'ils devaient écrire à Eud le matin-même ?*



Eudoxie,

Je suis désolée que Kag ne t'aie rien dit. L'entrevue avait été un peu tendue au début, mais finalement, on a pu s'entendre pour nommer notre fille, pour discuter calmement même. Je croyais qu'il aurait du mal à se faire à une petite fille, mais au final, tu auras dû voir son regard quand il l'a prise dans les bras ! Elle est magnifique tu sais, et elle te dois la vie ! C'est une petite aussi blonde et aussi jolie que son père mais elle a mes yeux noisettes et, malheureusement peut-être, ma carrure plutôt maigrichonne, mais elle est adorable.

Pour le mariage, tu n'as rien raté au final ... quelque chose de fou, de précipité qui n'aurait pas dû avoir lieu, même si ça m'a permis de trouver mon père et ça, je ne m'y attendais pas du tout ! Il semblerait que j'aie du sang gitan dans les veines, et par conséquent les jumeaux et Enhtuya également ... Enfin, quand je dis tu n'as rien raté, ce n'est sans doute pas tout-à-fait vrai ... ton frère a effectivement dû épuiser quelques montures pour venir me faire de grandes déclaration le jour de mon mariage ... Je te laisse imaginer la tête que tiraient certains invités et plus encore mamy qui devait nous marier Halfi et moi.

Enfin, peu importe... Comme ton frère te l'écrit dans sa lettre, j'ai quitté mon ex-mari le soir-même de l'arrivée de Kag. Je ne voulais pas être incorrecte envers Halfi et tu ne l'ignores pas, j'ai toujours craqué sur ton foutu blondinet de frère. J'ai pourtant essayé pendant des mois de l'oublier, de la pire des façons possible même, mais rien n'y a fait, il a suffi d'un kidnapping et d'une longue discussion pour que tout ce que j'avais tenté d'enfouir profondément ne m'éclate à la tête ... J'aime ton frère Eud ! Mais ça, tu le savais déjà n'est-ce pas ? Avant lui et moi même je pense. Toujours est-il que ... et bien c'est réciproque et inattendu, mais nous vivons ensemble ...

Il a emménagé à Saint-Brieuc, en grande partie chez nous ... et en partie dans son moulin. Il n'y reste jamais bien longtemps à vrai dire, surtout qu'Oan dort toujours à la maison et est pas mal accroché aux jumeaux et à moi comme lorsqu'on vivait à la yourte. Quand on prononce ton nom, aussi bien les jumeaux que lui ont les yeux tout brillants. Karine met chaque jour l'un de tes rubans et Nathanaël a installé une cible pour pouvoir s'entraîner derrière la maison. Il a l'interdiction formelle de le faire s'il n'est pas seul évidemment ! La maison est vivante en tout cas, c'est le moins qu'on puisse dire avec 4 enfants et un couple de têtus incapable de communiquer facilement !

Au moins, il a réussi à bien s'entendre avec mon père, mieux qu'Halfi qui a épousé ma soeur à peine une semaine après notre divorce... Kag est d'avis qu'il ne m'a jamais aimé et ne s'est même pas battu pour moi. Je le sens un peu amer et frustré sur le sujet. Enfin, au moins a-t-il de l'occupation avec notre ancien curé qui m'a déclaré sa flamme. Je pense que s'il m'approche, le ptit cul noble va se faire démembrer par un corbeau !

Je sais qu'il t'en a voulu pour notre fille, il m'en a parlé, mais je lui ai dit qu'Enhtuya te devait la vie parce que je te devais la vie aussi. Je n'ai rien dit de plus et ne le ferai pas, mais je voulais qu'il en soit conscient et ne t'en veuille pas pour rien et qu'il comprenne que tu puisses m'en vouloir. Je te fais la promesse de ne rien lui raconter de plus que ce peu que j'ai dit ce jour-là. D'ailleurs, il ne sait pas grand chose pour moi non plus, le peu qui a été dit au mariage quand j'me suis énervée sur lui.

Pour mon frère, je viens de recevoir des nouvelles aujourd'hui de la princesse du Danemark ... Elle n'a pas de nouvelle de lui. Halfi la connait et je lui avais demandé d'écrire... on n'sait jamais ... mais elle nous tiendra au courant si elle devait avoir la moindre nouvelle de lui.

Embrasse très fort ma nièce pour moi Eudoxie. J'espère que pour le prochain anniversaire, au moins les jumeaux et Oan pourront être là, avec ton frère et notre fille aussi. Je comprendrai si tu n'es pas encore prête, mais je penserai fort à vous.

Ton frère t'embrasse aussi, mais tu le liras bien dans sa missive. Je te promets de bien prendre soin d'eux cinq.



*Elle cacheta sa lettre et celle du blond pour renvoyer les deux avec l'oiseau de l'orthézienne...*
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