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[RP] Tell me....

Dacienhissy
....somethin' girl
Are you happy in this modern world?
Or do you need more?
Is there somethin' else you’re searchin' for?
I’m falling
In all the good times I find myself longin' for change
And in the bad times, I fear myself*


Ce corps qu’il enchaina d’une tendresse affective fut posé sur cette couche, la couverture délayée afin de la recouvrir pour enfin, fermer cette porte dont personne n’avait besoin de la visibilité intime qu’il aimait posséder dans son antre. Il glissa auprès d’Elle, posant un genou à terre, dégageant ce visage de ces quelques mèches et de l’emmitoufler dans la chaleur de la laine. Reposes-toi lui souffla-t’il de cette voix calme qui prenait position de lui laisser le temps de reprendre ses esprits et la maitrise de son corps. Ses lèvres se disposèrent à ce front châtain et d’esquisser la noblesse de la laisser fermer les paupières nécessiteuse de l’entracte.
Ses pas le conduisirent jusque derrière le paravent. Les dextres de chaque côté de la commode, s’y appuyant fermement. Il pensait et repensait sans cesse depuis ces quelques jours à ce retour qui, indubitablement, venait chambouler une existence bien trop compliquée pour ne pas y prêter attention. Si voir Rose le mettait dans ce coton qu’elle déclenchait d’un iris vert, la détailler semblait devenir de trop à ses tripes qui ne cessaient de se triturer au fond de son ventre. L’appel tant considéré d’un Désert qui devenait plus fort à chaque parole d’un Ligny ne défaillant pas auprès de son Aphrodite quand la répercussion s’offrait indéniablement à ce petit bout de femme ouaté. Le regard fondait au sien et la peau se confondait à ces doigts légers. Il n’y avait pas à dire. Cette Rose défrayait une chronique déferlante d’une bonhomie sans complexe, celle qui savait relater l’affection dument donnée. Et d’ôter ce tissu blanc de son corps comme à l’accoutumée. Sa présence dans son antre ne dérangerait pas ces coutumes qu’il s’octroyait. Le buste à nu. Les dextres furent plongées dans cette vasque d’eau afin de se rafraichir le visage et d’enlever le Sahara qui n’avait rien à faire ici à cet instant. La paix. Ce ne fut tout ce qu’il désirait. Le calme silencieux de pouvoir se reposer lui aussi dans ce tumulte que chacun mettait en œuvre, volontaire pour l’un, innocemment pour l’autre, et de se convaincre la seconde d’après, que la Rose ne prendrait que le temps de s’assoupir pour mieux s’enfuir sans dire mot. La phobie qu’il taisait. La volonté qu’il voulait voir dans son regard. Le détester. Si, simplement, Elle pouvait le détester.

L’encrage à son fauteuil se fit. Dacien la regarda, dans cette veste longue, fluide, recouverte de cette laine, se demandant quelles étaient les douleurs qui lui causaient tant de mal. L’observer de la tête aux pieds. Chaque frôlement vert prenait le temps de détailler cette forme posée sur son lit, ne sachant ce qui découlerait de cette fine bouche quand le constat se ferait et de prendre chaque moment passé avec Elle pour l’enfermer dans cette boite que l’on appelait souvenir. Comment pouvait-on infliger une souffrance pareille à un corps si fragile ? Comment pouvait-elle s’infliger cette souffrance ? Toute la question résidait là. Une controverse qui passa, l’espace d’un instant. Cette perspective qui venait se souffler pour le renfrogner de cette aigreur naissante. C’était quoi qui la rendait aussi dédaigneuse d’elle-même au point de s’imposer ce supplice. Il resta avec ces interrogations en suspens, attendant le réveil de la Chatine et de s’engouffrer dans ce fauteuil. La tête se posa au haut du dossier quand les paupières se fermèrent elles aussi, le temps de trouver la quiétude nécessaire afin de reprendre, correctement, le cours de son existence. Un ange passe.


*Dis-moi quelque chose ma belle
Es-tu heureuse dans ce monde moderne?
Ou as-tu besoin de plus que ça?
Recherches-tu autre chose?
Je suis perdu
Dans tous les bons moments, je me retrouve à avoir envie de changement
Et dans les mauvais moments, je me fais peur

"Shallow" de Lady Gaga et Bradley Cooper.

_________________
.elle

And now I'm lost in paradise
As much as I'd like
The past not to exist
It still does
And as much as I'd like
To feel like I belong here
I'm just as scared as you

(Lost In Paradise. EVANESCENCE)



    Sortie du bureau, rose fébrile aux pétales abimés est soulevée d'un souffle par les bras, qui se font protecteur, du premier à l'avoir malmenée quelques heures plus tôt, dans ce bureau qui est leur.
    Dédaigneux, froid, hautain, ce Dacien qu'elle percevait parfois quand son regard s'égarait, et qu'elle le sentait ailleurs, avec elle sans qu'il n'y soit réellement comme... appelé par quelque chose de plus profond.
    Ce Dacien qu'elle ne connaissait pas et qui se cachait d'Elle.

    Et pourtant...
    Pourtant, malgré ces zones d'ombre, tout autant que la rose pouvait en avoir, un lien, indéfinissable c'était tissé entre eux, de ceux dont l'évidence ne se discute pas, pas plus qu'elle ne s'explique, et c'est ce qui faisait que la fierté de l'épineuse se faisait muette, et qu'elle l'avait laissé prendre la main sur sa volonté pour la ramener où elle pourrait récupérer.
    Ce pourquoi, la tête s'était nichée contre son épaule quand il l'avait soulevé, s'abandonnant à l'aide offerte, sourcillant à peine en voyant la porte de sa chambre dépassée, pour rejoindre celle de Dacien.
    Et de se sentir amoindrie, sans résistance devant les attentions prodiguées, détestable de faiblesse, si peu Elle... évitant le regard autant que possible, et le cherchant tout autant à la fois, comment avait-il acquis ce quelque chose qu'elle offrait à grand peine en si peu de temps.
    Un bref éclair de leurs verts entremêlés, la chaleur de ses lèvres à sa peau, bienveillante, protectrice, salvatrice, offrant une sensation de sécurité même hors de son antre, et sans s’en rendre compte l'autorisation inconsciente à son corps de lâcher prise pour rejoindre les méandres de l'apaisement... en théorie.

    Si endormissement se fit rapidement, repos lui ayant été refusé par l'entrevue, cette pause que le corps s'accordait, l'esprit lui... s'en empara après quelques temps de sommeil, présent et passé fusionnant au creux des songes dans un cauchemar agitant les yeux de la florale sous ses paupières.
    Il était là... observant la passe du soir, assis devant elle, se gaussant de la voir traitée comme une moins que rien, son sourire mesquin s'étirant, jusqu'à venir se saisir de son menton pour l'obliger à le regarder, la perçant comme le tranchant d'une lame de quelques mots.
    "Tu n'as que ce que tu mérites"

    Appel d'air, lourde inspiration pour émerger des limbes de la mémoire et de ce cauchemar, les paupières s'ouvrirent d'un trait, buste se redressant dans le lit, comme un diable sorti hors de sa boite, souffle floral se faisant rapide et court en parcourant l'endroit de son regard affolé, du songe dont elle sortait, de l'endroit où elle se trouvait, mettant un léger temps à se remémorer jusqu'à poser son regard sur le brun, torse nu, au creux de son fauteuil.
    Fermant un instant les yeux, un hoquètement respiratoire plus tard, les mains glissaient à ses cheveux, dénouant la tresse malmenée, défaite pour peigner machinalement ses cheveux de ses fines digitales, s'apaiser par ce contact, le temps de reprendre pied dans la réalité, et hésiter sur la suite à jouer.
    Rester ? Partir ?

    Lentement la sylphide s'extirpa de la laine, délicat frottement de l'étoffe soyeuse au creux de la couche de son "hôte", le pied nu découvre le plancher de la chambre masculine, et pas silencieux, la ceinture de la soie légère se voit resserrer sur la taille fine en s'approchant du fauteuil.
    Iris herbacées virant vers la porte avant de revenir sur lui, à quoi bon... il viendrait chercher des réponses, pourquoi repousser l'inévitable et quelque part, peut-être en obtiendrait-elle aussi qui sait...
    Elle voulait comprendre son geste, pourquoi il avait revêtu le costume de la violence à son encontre, même si tout dans l'attitude qui avait suivi tendait à démontrer qu'il s'agissait d'un égarement.
      Dacien que caches-tu...

    L'interrogation avait été murmuré dans un souffle, sans même qu'elle n'en ait conscience, émeraudes florales caressant les traits de son visage quand le bout des digitales repoussait cette mèche rebelle qui barrait son front, geste teinté d'une délicate tendresse.
    Ne pas vouloir l'éveiller, le laisser lui aussi se reposer, et prendre conscience qu'elle était au creux de son intimité en portant attention au torse offert à sa vue, alors petons dénudés se portèrent vers la fenêtre pour perdre son regard et ses pensées dans la pénombre de la nuit.




    Et maintenant je suis perdue dans un paradis
    Je souhaiterais tellement que
    Le passé n'existe pas
    Et pourtant il est réel
    Et je souhaiterais tellement
    Me sentir comme si j'appartenais à cet endroit
    Je suis juste aussi effrayée que toi
    Perdue au Paradis. EVANESCENCE


_________________

Merci JDMonty
Dacienhissy
Il attendait patiemment le réveil de cette fleur qui allait certainement refermer ces pétales qui s'étaient étiolés d'un seul tenant sans s'en rendre compte. Il l'entendait respirer, souffler lentement pendant que le sommeil lui rendait ce corps réparé d'une douleur qu'il ne connaissait pas encore. Ses paupières s'étaient fermées, gardant l'alerte d'un seul geste de son invitée de dernière minute, attendant qu'elle parte. Ce n'était que cela qu'il guettait. Son départ. Elle ne pouvait qu'instruire cette négociation qui pourrait se répercuter le jour où il oserait avouer l'infime fissure qui tranchait le reste de son âme.

Et de l'entendre bouger au creux de cette laine glissant sur la soie. Dacien ne dit rien, ne fit rien, laissant s'egrainer les secondes dans ce silence implacable dont Elle s'emparait. Et sentir ce frôlement de peau, ce léger souffle à son front et de s'émouvoir à cette tendresse qui se dégageait. Quelques mots lourds de ces indecisions qu'il diffusait, de cette subordination qu'il émiettait sans pour autant bouger encore. Pas un mot. Pas un bruit. Un œil apparut, cherchant la Fleur d'un vert clair alors qu'elle était postée à cette vitre, observant la nuit. Rose n'était pas partie. Elle était restée alors que rien ne prodiguait à son attente dans cette chambre. Le dos lui faisait face avec cette chevelure longue qui tombait à ses reins. Elle était belle. Si belle que la lune venait offrir une lueur claire autour d'Elle. Mais qu'est-ce qui pouvait bien la faire rester ici...
Dacien se rassît comme il se devait. Un mollet qui se posa sur la cuisse d'à côté et la main s'amena auprès de son menton, l'encerclant de ses phalanges quand le coude se pointa sur l'accoudoir.


j'cache rien....

Il ne disait pas tout. Ce fait était avéré chaque jour défilant. Pour autant, Rose n'était pas mieux que lui pour en dissimuler autant. Et quand le visage se fit espiègle, la commissure se dégagea, amusé.

Et toi?

Et toi.....Qu'allais tu bien pouvoir m'avouer...Il n'aimait pas parler du passé. Il n'aimait pas parler de ce passé. Celui qui l'avait rendu si solitaire qu'il préférait s'en séparer au point de le taire. Et si, ce soir, Rose osait lui demander le pourquoi du comment à cette empoignade qui s'était imposée, il inventerait certainement un prétexte. Ouais. Raconter un truc basique. Une histoire cabriole qui le laisserait retomber sur ses pieds sans franchir la case Adryan. Pourtant, Elle avait bien du se rendre compte de l'aisance qu'il possédait face au Ligny. Elle avait du comprendre que les deux hommes qui s'étaient tenus devant elle quelques heures plus tôt, se connaissaient et pas d'hier. Cette femme était loin d'être bête. Il en avait eu la preuve déjà quand Rose lui avait déballé avoir fouillé là où il fallait pour savoir qu'il avait été directeur du Bordel. Intelligente et maligne. Il fallait être plus rusé qu'elle.

Dacien se leva, lova de ses émeraudes le corps devant lui et d'aller chercher dans cette petite commode deux verres, un peu d'arak, un peu d'hypocras. L'un resta dans sa dextre quand l'autre fut tendu à sa complice après cette approche tranquille et certaine.


Alors? C'est qui?

Ce fut la seule réponse qui l'importait à cette heure ci. C'était qui ce type qui l'avait mise dans cet état second. C'était qui ce con qui l'avait rendu aussi vulnérable qu'Elle se laissa faire dans le soin qu'il lui portait. Le vert ne pût s'empêcher de se délayer dans le sien, dégager les quelques effluves douces qui ne pouvaient se défaire de cette femme. Deux phalanges arrivèrent à cette joue florale, effleurant la peau lentement et de rabattre ces quelques mèches dont la nécessité paraissait inutile. Il attendait un mot, un son, un geste. Mais pourquoi...
_________________
.elle

Without the mask, where will you hide?
Can't find yourself
Lost in your lie
(Everybody's fool . EVANESCENCE)



    Elle ? Rose ? ou... ?
    Laquelle observait la vie nocturne parisienne au travers de cette fenêtre sans vraiment la voir ? Laquelle avait été touché par les gestes de Dacien, bons ou mauvais ? Laquelle avait décidé de rester ?
    Les trois sans doute, et celle qui venait de soupirer contre la vitre un subtil mélange quand les bras s'étaient croisés sur son ventre, son regard baissé sur cette marque à ses poignets, témoignage d'une erreur de novice, indigne d'elle.

    C'est l'esprit pris dans ces pensées détestables que la voix de Dacien la fit sursauter, et pivoter vivement la tête, surprise, peut-être plus sur le qui-vive qu'à l'ordinaire, une simple phrase, qui lui fit pourtant plisser regard et froncer sourcils.
    Comment pouvait-il répondre à une question qu'elle n'avait pas posé, ou avait-elle pensé si fort, à moins que les mots ne lui aient échappés, possible et dans le fond sans importance.
    La réponse en revanche lui sembla sonner si faux, on cachait tous quelque chose et ici sans doute plus encore qu'ailleurs, alors quand la réponse lui fût retournée, avec cet air goguenard, provocateur qui le caractérisait, mimique aussi enjôleuse qu'agaçante, la rose ne se déroba pas pour répondre...
      Moi ? Mon passé
    ... mais à sa façon

    Nul doute que la réponse le laisserait sur sa faim, et si par un étrange hasard il savait s'en contenter et bien... pour une fois, Elle aurait la paix sur tout ce que ça pouvait réveiller au fond de ses tripes, digitales s'étalant sur son ventre pour caresser l'étoffe soyeuse du bout des doigts.
    Les émeraudes l'avaient suivi, tout du long, et à son approche, dextre vint se saisir de l'hypocras, s'apprêtant à le remercier quand l'ouverture de ses lippes fût interrompu par une des questions qu'elle savait se voir adresser, il n'était ni aveugle, ni stupide, et l'aura protectrice qui l'avait mené jusqu'ici pas plus.
    Mais que savait-il, qu'avait-il vu, avait-il profité de son sommeil pour vérifier son corps, inspecter la raison de son état ? Dacien que savais-tu déjà...
      Un client... régulier

    Pas plus de détails, parce que tout restait en mémoire, tout comme son geste à Lui, et qu'elle n'oubliait pas, n'aimant les incompréhensions, surtout quand des deux c'était elle qui restait dans le flou.
    Lentement le verre acheva sa course vers sa bouche, purpurines s'abreuvant du vin clair épicé, le laissant coulé le long de se gorge, légère brûlure lui faisant incliner la tête de biais pour porter regard félin dans le masculin, sondant ce qui pouvait l'être.
      Et lui... Vous ne l'avez pas caché ?
      Vous saviez son retour annoncé... Vous le connaissez.
      Qui est-ce ?

    Oui Dacien avait caché bien plus qu'il ne le pensait, son entrevue, ce rendez-vous, cet homme, cette relation et sans doute ce qu'il pouvait représenter.
      Pourquoi me l'avoir caché Dacien ?

    Evitez un sujet sensible par un autre, et rester sur la défensive, garder le masque tant qu'elle peut quand l'alcool se loge dans son estomac vide et qu'elle n'avouera jamais le plaisir de sa présence ici.



    Une fois le masque tombé, où comptes-tu te cacher ?
    Tu ne peux te trouver
    perdue dans ton mensonge
    Tout le monde est fou. EVANESCENCE


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Merci JDMonty
Dacienhissy
Ton passé….

Répéta-t’il machinalement. Il aurait pu dire la même chose alors qu’il tut tout sur celui-ci. Si Elle savait. Si elle savait la douleur qui s’enclenchait chaque fois qu’il y repensait, chaque fois qu’il voyait Etienne, chaque fois qu’il lui parlait, à Elle. Pourtant, Dacien avait bien conscience qu’un jour, les maux devraient se diffuser d’eux-mêmes, pour Elle, pour lui, pour eux.
Et de la regarder. Fragile, suave, sensuelle, belle même lorsque les pétales protégeaient ce carde qui n’en pouvait plus de se déployer au son d’une mélodie dont la mesure battait au gré de leurs regards. Le verre en main, la dextre en poche. Le client régulier ne se fit pas attendre alors qu’il avait bien saisi la démarche du coupable pour comprendre à demi-mots ce qui avait bien pu se passer dans cette Décadente. Il tut. Le silence de ses maux qu’il prenait de pleine face alors qu’il tentait de lui enlever cette douleur profonde qui se dégageait de ce vert. Impuissant fut-il à cet instant, ne pouvant lui arracher ce mal et de ne briser que la ligne infinie de cette attention particulière pour l’un comme pour l’autre.
Dacien attendait. Il attendait que Rose finisse cet auditoire, de clore l’interrogatoire, de mettre fin à toutes ces questions qu’elle ne comptait pas lui épargner. Il le savait. Il l’avait vu dans ce vert transcendant qui ne démordait pas à connaitre cette vérité qu’il cachait, essayant d’enterrer ces quelques bribes d’images ne pouvant prendre place dans le rien et d’attendre qu’Elle lui demande.


J’te l’ai pas caché ! Lui imposa-t’il. J’ai pas eu l’temps d’t’en parler…

Fait réel quand il n’avait pas pris non plus une seconde pour lui apprendre que le Ligny revenait aux devants de la scène. Il la regarda, penaud de la laisser devant le fait accompli. Son corps fit volte-face, se dirigeant vers cette couche et de s’asseoir au bord. L’arak se termina dans son gosier. Les images se remirent claires, passant et repassant devant ses yeux, prenant le temps de se regarder alors qu’il soupira grossièrement, les verts rivés au sol. Et, il commença.

Etienne est le propriétaire de l’Aphrodite et, ravalant sa salive, était l’amant de l’ancien directeur, Alphonse. C’est quelqu’un de très droit, qui sait mener ses troupes. C’est aussi quelqu’un de fiable, qui n’abandonne personne. Les bras vinrent se poser à ses genoux. Quand l’Bordel a ouvert ses portes, chuis venu postuler et j’ai été embauché ici. Pendant des années chuis resté ici. Etienne aurait pu m’virer plus d’une fois mais il ne l’a jamais fait. J’faisais parti de ces employés que la clientèle demandait souvent alors, y pouvait pas m’foutre dehors. Et….Quelques secondes de silence…..J’voulais pas partir non plus. Ici c’est bien.

Dacien ne relevait pas la tête. Les mots s’enchainaient tellement bien, avec cette facilité déconcertante qu’il ne faisait plus attention à comment les mots sortaient de sa bouche. Tout revenait. Tout ce qu’il avait fait subir aux autres et tout ce qu’il avait subi lui-même. Il ne s’arrêtait plus. Et, il enchaina. Encore.

On t’pose pas d’questions. On t’laisse vivre ta petite vie minable tranquille. On t’laisse faire c’que tu veux. T’en arrives même à franchir l’infranchissable tellement qu’on s’en fout. T’en es au point de voler, de l’droguer et de lui prendre c’que tu veux le plus depuis des lustres. Et après, tu l’laisses là, parce que t’as peur qu’on t’voit. Alors tu dis rien.

Le verre tournait lentement, entre ses doigts, dans ses mains, oubliant un instant la présence de Rose, l’état second prenant le dessus, le vert à terre, dans un flou qu’elle ne pouvait pas voir. Et il continuait encore, ce délestant d’un poids dont elle n’avait pas conscience.

Tu fais silence pendant des heures, des jours, des mois. Tu tais c’que tu sais, c’que t’as fait. Parce que tu veux pas partir. Parce que t’as besoin de rester. Et puis, tu bois. Tu bois. Tu bois jusqu’à plus soif et tu parles. Tu parles. Tu parles de c’que tu vois. Les putains passant d’une chambre à l’autre. Celles qui aimeraient quérir ce qu’elles n’auront jamais et celles qui ne veulent qu’une chose. Soi-disant t’aider dans ton malheur. Un rire léger. Elles n’ont pas réussi celles-là. Et tu t’enfonces encore un peu plus dans cet alcool si enivrant que t’oublies. T’oublies c’que t’as fait. T’oublies pourquoi tu bois. Et t’en oublies même pourquoi tu l’as fait. T’en arrives au point que tu t’détestes, que tu peux plus te voir en peinture. Tu te haies au point que tu implores qu’il te tue. Mais il le fait pas. Il le fait pas non.

Les images s’arrêtèrent. Et il releva le minois. Défait de tout ce qu’il venait de lui divulguer, lui avouer, de tout ce qu’il émiettait dans cette chambre, la regardant de cette jade triste, honteuse. Dacien la regarda, attendant qu’elle parte, qu’elle fuit, qu’elle le fuit lui sans se retourner. Il venait de tout lui balancer. Ou presque. Lui déclarer les affres d’un passé qu’il n’oublierait jamais. Celui avec lequel il devait vivre encore et encore. Le verre fut posé sur le chevet. Un coude s’extirpa pour se poser sur le lit. Les tempes se creusèrent alors que le vert n’en pouvait plus de puer l’amère addiction d’observer le sien. Et quand le ton prit le froid, il lui offrit en récompense.

Ouais. J’ai appris quelques jours avant que le Ligny revenait ici. Ouais, en effet je l’connais. Et si j’t’ai rien dit, c’est parce que j’voulais pas revivre tout ça. Et plus sec. T’es contente ?

L’effluve, qui traversait parfois son cerveau de devoir lui avouer ses travers, ses crimes, apparaissait autant qu’elle s’évaporait pour n’en finir qu’à une seule décision. Rien ne devait émerger. Comment as-tu pu m'imposer de te raconter tout ça. Et de ne se défaire de cette émeraude qu’il sondait pour trouver la solution d’après. Et maintenant Rose….Que fais-tu ?
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.elle


    Pandore et sa belle boite aux lignes parfaites, à l'utilité perfide, dans laquelle tout à chacun cachait ses plus vils secrets, ses démons inavoués, ses maux à oublier, ce qu'il voulait dissimuler aux yeux de tous et oublier soi-même.
    Et Elle venait de libérer ce que Dacien y avait enfermé, sans doute cet endroit lointain où elle le sentait désespérément disparaitre régulièrement, sans pouvoir l'atteindre quand il s'y perdait.

    Et... Alors qu'il ne la regardait plus, la rose reçue bien plus qu'elle n'avait demandé, plus qu'elle n'espérait, d'une interrogation sur le Ligny, c'est Lui qu'il lui livrait, un étrange sentiment de satisfaction à en découvrir plus, se mêlant à l'amertume de le voir mal, ailleurs, perdu...
    Pouvoir, enfin, comprendre, en partie, celui qu'elle avait pu effleurer ce jour là, celui qu'elle percevait parfois, revêtait un lourd tribut à payer qui lui vrilla l'âme, ignorant bien l'abject de ce qu'il avait fait, entendant qu'il s'en voulait jusqu'à vouloir en mourir sans savoir de qui il parlait.
    Un jour peut-être, ou jamais...
    L'épineuse compris que cet Etienne savait, qu'il n'avait rien dit au long des ans, qu'ils étaient donc liés par le poids de ce secret et Lui semblait lui vouer sa confiance ou au moins une part de respect.
    Dacien s'en sentait-il redevable ? Le proprio en jouait-il aussi ? Tout ceci restait une inconnue.

    L'hypocras avait fini sa course au coeur de la rose, vidant le contenant, avant d'approcher son pas une fois le regard relevé sur elle, quelque chose en elle ravalant cette amertume qui avait imprégné ses tempes lorsque la main de Dacien avait malmené la sienne, et ça malgré le ton froid de ses derniers mots, malgré la volonté évidente de vouloir la piquer au vif pour la blesser, la voir s'éloigner peut-être, surement même.
    Et pourtant...
      Non...

    La distance avec lui fut réduite en quelques pas, déposant le verre avec son jumeau, libérant dextre qui, sans autorisation, sans bienséance, et au risque de se voir de nouveau malmenée vint se glisser sur la joue gauche du ténébreux, l'enveloppant de sa paume quand senestre prit appui sur la cuisse droite masculine pour s'agenouiller devant lui.
      Non Dacien... Je n'ai aucun contentement à voir que la simple présence de cet homme vous renvois dans les affres d'un passé qui semble vous hanter. Et... j'imagine que c'est à Lui que je dois votre courroux et... votre geste plus tôt.

    Et la main bienveillante au visage se fit caresse quand l'intensité de l'émeraude, cherchait sous la rudesse celui qui l'avait mené ici, protecteur, celui qu'elle percevait lorsqu'il la regardait avec cette chaleur qu'il lui transmettait au fond de l'âme.
      On fait tous des erreurs, on a tous nos moments de faiblesse, nos moments... d'égarement.

    Et de lui offrir en retour, dans un soupir, honteuse de l'aveu, ce qu'il avait donné : une réponse...
      Regardez moi, j'en ai fait une pas plus tard que toute à l'heure, erreur d'inattention, de débutante : lier les mains...
      Ce client est déjà "particulier" dans ses demandes et je l'avais congédié la dernière fois.
      Alors...

    Lui dire le reste n'était aucunement nécessaire, il saurait, pas plus qu'avouer pourquoi elle avait été aussi peu alerte à voir venir son régulier, l'esprit préoccupé par son geste à Lui, à ses mots qui l'avaient troublée, non nul besoin de lui infliger ça.
    Toute galante qu'elle était, l'hésitation se fit un court instant quand le visage florale s'avança, dressée sur ses genoux, senestre enveloppant la gorge lors que son front vint s'accoler à son jumeau, Jade confrontant l'émeraude.
      Cesse de me repousser Dacien... Laisse moi entrer... Être là pour toi comme tu l'as été ce soir pour moi... Même si j'aurais voulu que tu ne me vois pas ainsi... J'ai... J'avais besoin de toi...

    Le cérémonial du Vous n'avait plus sa place ici et maintenant, tout comme "Elle" à cet instant, cet aveu, et ce qui transpirait dans le regard de la rose se transmettait à la douceur de ses doigts filant en arabesques caresses sur le derme du galant, respiration d'une rose, se faisant femme, se perdant sur les lèvres mâle.

    Fuir ? Aucunement
    S'offrir ? A risques
    S'ouvrir ? A périls


_________________

Merci JDMonty
Dacienhissy
La dextre chaleureuse débuta à son visage de la même lenteur qui l'avait conduit à lui, devant lui, déposant son corps entre ses cuisses et de laisser cette même main se délester à ce haut de jambe. Son vert se fit plein de cette mélancolique compassion, de cette doucereuse tristesse, de cet accompagnement qu'Elle délayait à chaque mot. Tout était fluide. Son corps. Ses cheveux. Ses quelques phrases. Ses quelques gestes. Même sa beauté était fluide. Et les paroles qui ne tombaient que dans une écoutille à demi attentive, vinrent s'engouffrer dans ce silence immuable qui s'instaurait dès que ses lèvres avaient clos la synthèse de ce qu'elle entendait. Rose osa abattre ce vouvoiement au profit de ce "tu" singulier, qui s'encrait parfaitement dans le reste du flot et de faire refléter ce vert chaleureux qui découlait du sien. Ses lippes scellèrent ce moment improbable, d'une vérité cruelle, sans nom. Dacien y répondit à ce baiser. Tendre. Limpide. Les tripes ne purent qu'entamer cette triture qui se faisait bien souvent quand il se délectait du peu qu'Elle lui offrait, gardant l'âme séquestrée dans ses tourments et d'invoquer subitement cette distance.

T'es sûrque tu lui a tout balancé? T'as rien oublié?

Oui il avait oublié. Lui. Sa présence. Son anis. Il avait oublié qu'il était là, dans cette pénombre, en train de scruter tout ce qui se passait dans sa chambre. Ses dextres se plaquèrent sur les épaules de la Rose. Tenue fermement sans serrer, Dacien ne pût que la tenir devant lui, distillant l'émeraude perturbée qu'Elle et Lui se disputaient presque et de secouer son minois de part et d'autre.

C'était pas un égarement. C'était pas une erreur. C'était pas une faiblesse.Il la lâcha, les bras se reposant près de son buste, les mains enserrant ses draps.C'etait volontaire. J'voulais le faire souffrir autant que j'souffrais. J'avais décidé de lui faire payer. J'avais décidé pour Lui de prendre ce qui devait me revenir. Enfin c'est ce que j'croyais. Tu comprends?

Elle comprenait. L'évidence ne pouvait pas s'enfuir en une fraction de seconde. Elle ne pouvait plus s'enfuir tant Rose découvrait, par une simple question, tout ce qui lui pourrissait l'existence.

Et l'pire, c'est que j'l'ai abandonné alors qu'Il m'avait pardonné.

Ses yeux plongèrent dans les siens, ne pouvant se détacher de ce regard si tendre, compréhensif. Elle aurait dû partir. Prendre ses jambes à son cou. Franchircette porte et de la refermer sans se retourner. Elle aurait dû l'envoyer paître. Elle aurait dû le remettre à cette place qu'il détenait si bien habituellement. Celle de l'ecart de toute race humaine. Elle aurait dû le détester. Le haïr si intensément que son regard ne se trouverait pas aussi beau qu'à cet instant. Il en avait déjà dit assez. La torture devait cesser alors qu'elle ne s'arrêterait plus, conscient qu'elle avait vu la scène qui se déroulait sous ses yeux. Arrêtes Rose. Arrêtes d'être aussi belle.

Tu n'sais pas ce que tu m'demandes.....Tu n'sais même pas à quoi t'attendre si j'te laisse pénétrer là oùil ne faut pas...T'es prête tu crois à concevoir que j'peux être violent? T'es prête à t'barrer quand j'te le demand´rai? T'es prête à subir une jalousie maladive? T'es prête pour tout ça? Réponds sincèrement....

Et quand bien même Elle dirait oui, il se cacherait bien de lui apprendre qu'Il n'était jamais vraiment parti.
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.elle


    Prodige d'un baiser, d'une sincérité, d'une requête ou d'un aveu, les mains l'avaient repoussées, sans brusquerie, sans violence mais fermement avant que la rose ne laisse les digitales imprimées à la peau mâle s'en défaire
    Qu'avait-elle déclenché ?
    Quel tremblement de terre avait-elle provoqué ?
    C'était en tout cas un raz de marée de confidences qui s'abattait sur la florale alors, qu'ayant été relâchée de toute emprise, elle s'était assise sur ses mollets, corps s'abaissant au fil de la déferlante du mal-être révélé dans la maltraitance de draps.
    Détail insignifiant sans doute à quiconque aurait pu assister à la scène, mais point d'ancrage indispensable d'une rose assaillie des révélations faites, de ce Lui à ce Il et de ce qu'il était en capacité de faire pour avoir ce qui ne lui était pas donné.

    L'esprit embrumé de toutes ses informations, le tri tentait de se faire, bien sûr qu'elle avait compris, trop bien même sans doute, visualisation floutée s'imprégnant dans sa rétine chlorophyllienne sans s'accorder que cela soit une réalité, elle ne faisait en tout cas pas partie de la sienne, de ce présent qu'ils partageaient.
    Et le contact se fit de nouveau, ce regard qui n'était qu'un lorsque les précieuses se croisaient et s'entremêlaient, outrepassant, dieu seul saurait expliquer pourquoi, les plus profondes aversions de la florale.
    Si l'épineuse avait pris le temps de se demander ce que pouvait cacher cet homme, vec qui une complicité était née, sans qu'elle ne la voit venir, et possiblement plus, bien que les deux s'en défendrait certainement, en aucun cas la galante n'aurait supposé ça.

    Mais quand la réponse à sa demande se fit entendre, le palpitant stoppa sa course un temps, long ou infime, nul n'aurait pu en juger pas même elle, et l'intensité de l'émeraude s'accentua dans le jade.
    En douceur, les mains glissèrent sur le drap pour rejoindre celles martyrisant l'étoffe, infiltrant ses digitales entre les doigts de celui qui venait de s'ouvrir à elle et de lui faire réponse en prenant une profonde inspiration.
      Effectivement je l'ignore... j'ignore de quoi tu es capable si tu me laisse être là pour toi...
      Dacien... Je ne serais pas celle que tu voudras, parce que ce n'est pas Elle qui te le demande...
      Je conçois que tu ai pu être violent, mais jamais je ne serais prête à ce que tu le sois avec moi... ni à faire ce que tu me demandes, ni à être mise en cage par jalousie... je ne revivrais pas ça...
      Dacien, je suis prête à être là pour toi, pour celui que tu m'as fait découvrir jour après jour, celui que tu es... à mes yeux.

    Pas un mot de plus, ayant livré à demi-mot un peu d'elle , bien trop, pour peu qu'elle l'ait fait de façon volontaire, ce qui restait encore à prouver.
    Pas de mot, mais un élan, de... tendresse ? Passion ?
    Les pétales labiales se déposèrent aux lippes masculines, dextre relâchant la prise sur ses doigts pour envelopper la nuque brune et glisser les digitales dans la soierie capillaire brune, comme souvent et pourtant si différemment à cet instant.
    Dacien ouvre moi la porte et laisse le passé derrière.


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Merci JDMonty
Dacienhissy
La Fleur ne quittait plus cette pièce. La Fleur ne quittait plus ce mélancolique aveu. Elle ne quittait plus non plus son vert. Il avait beau parler, avouer, lui raconter les détails, la rejeter, Elle était toujours là. Et d’une consonance qui venait de résonner à travers cette pièce, il n’eut pas le temps de répondre que déjà ces lèvres suaves venaient retrouver les siennes à l’aide de dextres possédant la sensualité qui se dégageait d’un corps malmené quelques instants plus tôt.
Ses bras l’entourèrent, se laissant faire, passionné d’une femme qu’il découvrait jour après jour, relevant des mains qui caressaient son dos et de les poser sous ce visage tendre, beau, conflictuel, victime de ce qu’il ne souhaitait pas mais tellement en demande de cette étreinte que l’impression que le temps venait de s’arrêter reprenait sa place. Passionnellement tendre alors que la langue s’éprenait de la sienne, jouant une musique douce, caressant une jumelle sensuelle et de fermer des paupières pour se laisser prendre dans ce coton qu’Elle délayait pour eux. Sa charnue s’arrêta de danser et les lèvres stoppèrent la possession de ses semblables pour étendre la couleur qui se reflétait dans le regard de sa complice. Le pouce effleura sa joue, désireux de garder la possession de cette peau délicate et de soupirer légèrement.


Oh Rosie….T’es en train de te foutre dans un merdier….

Dacien la regarda. Taiseux de ressentir l’affection qui se dégageait de ce corps, ce désir qu’il avait perçu la première fois, au premier regard, à cette manière de le toucher, sans qu’il ne dise quoi que ce soit. Il y avait quelque chose qui prenait le dessus sur tout le reste malgré que l’homme ne se persuade d’une impossibilité compatible alors que la simplicité entrait dans un jeu familier d’un lien complice, de se sentir bien, soi-même et de répandre l’appétence dont il avait besoin à chaque instant, Elle.

Tu dois êt’ folle……C’est pas possible autrement…..

Et de prendre ses dextres lentement pour faire glisser le tissu de soie quand il regarda ses poignets. Ses phalanges glissèrent sur sa peau, déposant la caresse sensuelle dont ils avaient été privés par ces traces rectilignes en faisant le tour et de prendre soin de ne pas toucher à ces marques. Et lorsqu’il releva les yeux pour retrouver ses émeraudes, le dégoût d’observer cette maltraitance se dégagea d’un trait pour enfiler l’aigreur du constat.

Ca, sec, plus jamais.

Non plus jamais. Cela n’arriverait plus. Inconcevable d’émietter, ne serait-ce que l’idée, que ce client puisse franchir de nouveau les portes de cet établissement. Il était impossible que Rose puisse subir encore une fois une blessure telle que celle-là, qu’elle s’égrène dans l’orée d’un seul regard des clients aimant venir ici ou encore de le penser une seule seconde. Elle l’avait dit, on faisait tous des erreurs. Mais celle-ci était de trop. Et quand les mâchoires se serrèrent avec cette facilité de creuser les trempes, la jade fut amère.

C’est qui cet enfoiré ?

Ses mains se défirent de ses poignets, tombant à sa taille, défaisant la ceinture du kimono et d’attraper les pans du tissu qui venaient d’être désajustés. Les phalanges se retrouvèrent au-dessus de sa poitrine, naviguant lentement, déclarant l’attention et le soin qu’il mettait dans cet effleur, pour remonter aux épaules et faire tomber la soie. La peau offrait les stigmates de cette Décadente. Il souffla. Doucement. Prenant la douleur avec lui. Et de l’entourer au creux de ses bras, contre son buste, invoquer ce corps Rose de le suivre contre lui pour l’étreindre dans ce silence douillet. Il avait mal pour elle. Il ne souhaitait que les transférer sur lui, que ces empreintes disparaissent de sa peau afin de lui redonner l’éclat. Les lèvres se déposèrent à même le cou, offrant un baiser tendre, quand elles remontèrent jusqu’à ses lippes, l’enserrant contre lui, délayant des phalanges dans un dos délicat pour parcourir la colonne vertébrale. Le désir passionné prit le dessus sur tout le reste alors que Dacien prit le temps de couvrir sa gorge de ses lèvres avec une lenteur sensuelle et de relever son visage. Son regard fondait dans le sien, plein de cette tendresse charnelle, vide des aveux et assoiffé de ce désir qu’Elle suscitait quand il se retrouvait en sa présence. Il enleva les quelques mèches qui gênaient son visage, la gardant contre son peau et de l’envelopper avec cette convoitise intense.

Tu restes ?
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.elle


    Douceur contrastante...
    Chaleur envoutante...
    Attention bienveillante...

    Ça et bien plus encore, la sensuelle tendresse de ce baiser passionné la grisant sans doute plus qu'il n'aurait fallu, comme l'aveu d'un abandon de ce qui transpirait au cœur de cette valse linguale dont les non-amants s'offraient la saveur.

    Avait-il entendu ? Avait-il retenu ?
    L'espace d'une nano seconde tout son être avait frémi, probablement même son faciès blêmit, l'aurait-il vu ou perçu, peut-être pas mais l'ombre d'un fantôme du passé avait tinté à son oreille, doux souvenir à occulter, qu'il lui fallait refouler, il n'était pourtant pas le premier à la nommer ainsi alors... pourquoi ça l'avait touché autant.
    Et les yeux dans les yeux, un léger sourire s'afficha quand il l'annonça folle, mais avait-il compris lui aussi de qui il s'éprenait, ce qu'elle venait de lui dire à mots couverts il se devrait de l'entendre, et là, sans doute n'avait-il gardé que ce qui l'arrangeait, la main se faisant caresse au cœur de la soie brune.
      Nullement, à moins que la folie ne nous soit commune Dacien...

    Et la suite logique se fit calmement, dans un mouvement qu'elle laissa courir, sans y objecter, qu'il constate par lui-même serait encore le plus simple, plutôt que de voir son imaginaire s'envoler en conjecture qui n'apporterait, au final, rien de bon.
    Les herbacées ne le quittaient pas d'une once, suivant du regard les doigts effleurant avec presque une crainte de la toucher les marques laissées par le Duc. La séance avait mal tournée, ça pouvait arriver, les marques qui parsemaient sa peau n'étaient pas de celles qu'il lui arrivait de monnayer chèrement.
    Sans son corps intact, travailler sans soucis n'était pas de mise, alors ce genre de services s'entendaient grassement, palliant aux jours à suivre, mais là... une erreur et tant son dégoût personnel que celui qui claqua de la voix de son complice, l'insupportait et le soupir qui fila, exaspéré autant que gêné, n'en était que l'amer constat.
      Pas de mes intentions.
      Un régulier, Duc...

    Il n'en saurait pas plus, la rage sourde qui irradiait de lui ne rassurait aucunement la rose, ignorant tout de ce qu'il était capable de faire, et sachant pourtant tout des aveux qu'il lui avait fait plus tôt, de ce qu'il pouvait faire pour obtenir gain de cause, pour...
    La sensation de la soie dégageant son emprise de sa peau fine, regard émeraude s'arrimant à son homologue quand l'étoffe glissa sur ses courbes pour choir à ses pieds, offrant tant sa pleine nudité que les stigmates de l'emportement de sa Grâce.
    Pudibonderie d'une galante en eut fait sourire plus d'un, Elle la première, pourtant la sensation de fragilité, ce sentiment vulnérabilité sur l'instant elle l'avait ressenti, aussi fugace soit-il.
    De celui qui vous prend aux tripes quand vous vous dévoilez pour la première fois à un amant, qui vous perturbe et vous fait sentir... femme... et le silence fût plus parlant que mille mots, les paupières de la florale se fermant un temps, prête à ramasser son kimono pour partir quand la réaction fusa.

    D'un rejet écœuré attendu, c'est une étreinte protectrice qu'il lui offrit, la chaleur de sa peau contre la sienne, de ce torse contre lequel orbes dévoilés se pressèrent, envelopper des bras salvateurs, oubliant les maltraitances, qu'elles soient ducales ou d'Hissy, volonté réelle ou emportement non contrôlé.

    Chaleur, passion, douceur, protection...
    Les lippes s'abreuvant à sa peau, à ses lèvres ne faisait que renforcer le sentiment d'avoir eu raison de ne pas le fuir, quand tout aurait dû lui crier de le faire, de ne pas vouloir s'arrêter à cette carapace protectrice qu'il lui donnait à voir, à vouloir continuer de découvrir celui qu'il gardait enfoui, celui qu'il lui offrait aussi parfois, comme à cet instant, où nue comme un ver au creux de ses bras, le monde aurait pu cesser de tourner qu'elle s'en serait moquée comme de sa première passe.

    Un sourire tendre et les digitales subtiles se déposèrent sur le torse pour y étaler leurs finesses, s'offrant le grain d'une peau inconnue sous les doigts, caressant les dessins d'une zone pectorale travaillée pour plaire, à l'aveugle, émeraude et jade fusionnés ne se quittant plus, les frissons remontant sa colonne aux arabesques diffusées du bout des doigts par son complice se faisant caresse supplémentaire aux attentions de Dacien.
    Corps contre corps, peau à peau et yeux dans les yeux, un léger murmure d'une voix avouant presque un besoin, la florale ne prononça que deux mots d'une simplicité déconcertante, en enveloppant la gorge de sa main gauche.
      Garde moi...


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Merci JDMonty
Dacienhissy
Un baiser. Juste un baiser. Tendre. Passionné. Ce ne fut qu’un baiser donné à une femme meurtrie, fragile, consolée par une forteresse qui risquait de se dresser contre vents et marées. Ce ne fut qu’un baiser accordé à ses lèvres suaves, transpirantes de cette envie, volontairement assoiffées de cette gratitude transmise lorsqu’elles suintaient le seul endroit agréable sur cette terre. Celui qui faisait frémir à en perdre les sens. Tellement plus qu’un simple baiser. Il y avait couché la couleur de ses lèvres et d’en avoir le goût des siennes. Tellement plus qu’un baiser. Il soupira, de cette agréable candeur qui dépassait l’entendement d’une conciliante dont il ne savait que faire, que dire, quoi penser. Il s’arrêta un instant à ce visage qui frisa l’injonction de s’accaparer de cet homme ce qu’Elle ne pouvait empêcher de faire apparaitre chaque fois que sa présence se liait dans la même pièce que lui. Le Bourreau avait disparu laissant l’exutoire se consumer et de dégager quelques cendres. Son corps qui s’imposa au sien, celui qu’il prit pour l’envelopper dans cette chaleur désireuse de la soulager, ne souhaitait plus partir. "Garde moi" avait-elle soufflé au milieu de ce silence qui divulguait bien d’autres maux encore et de s’en imprégner à ses lèvres.

L’envie de la renverser sur cette couche ne se fit pas attendre. Sa peau, dénudée de tout quand la soie flottait sur le parquet, Dacien abusa de cet épiderme à s’en abîmer les yeux, les mains, le torse. Il n’y avait plus de réticence à abandonner quelques bribes lâchement pensées, celles qui sont dures à avaler, celles qui sont tortures à admettre. Et ce vert qui n’en finissait plus de le caresser en long, en large et en travers. Il se laissa bercer par ce flot d’effusion qui ne caractérisait que cette alchimie distinguée, élégante, sensuelle charnelle, aphrodisiaque. La pureté même de la femme qui éclatait là, sous ses yeux, sous ses doigts, entre ses bras.
Et de l’observer, se demandant si, quelque part, la Rose n’avait pas tort. Une folie commune naissait-elle dans ce bas monde. Elle aussi, avait eût ses fardeaux à porter, qu’elle abritait encore pour n’en divulguer qu’une infime partie. Mettre l’ordure de Duc qui l’avait lacérée de côté pour ne voir que cette peau égrainée de cette touche frissonnante pour l’en recouvrir de la couverture légère, la gardant près de soi, la cajolant telle une divinité devait l’être. "Garde moi".


Autant que tu voudras. Aussi longtemps qu’il le faudra.

Alors que l’aveu fut d’une sincérité déconcertante. Il y était dans cet affront. Deux cultures. Deux différences. Deux étincelles quand l’une s’étiolait pour laisser un imperceptible espace à l’autre. Encore fallait-il qu’il prenne, qu’il accepte ce que lui offrait cette Rose. Tant de choses à changer, à retrouver, à laisser se libérer pour, ne serait-ce qu’un instant, se sentir dans cette jouissance qui faisait tournoyer des tripes à n’en plus finir, celle qu’il avait connu avant. Cette dextre qui vint se poser à cette joue reprenant des couleurs, devenant quelque peu rosée et de pencher le minois sur le côté, accédant à une requête qui devait obtenir réponse.

Vas falloir qu’tu m’aides….Quand son bout de nez frôla le sien. Faudras qu’tu m’dises si j’vais trop loin. J’ai pas d’limites.

Il aimait la voir ainsi. Déraisonnable. Irresponsable. Frôlant le sensuel culot de devenir l’amante qu’il réclamait parfois à demi-mots. Il aimait sentir son corps contre le sien, ses monts qui se pressaient à son torse dans cette candeur charnelle. Il aimait ses baisers chauds, à la limite de la frénésie se décuplant, prêts à en offrir encore plus. Il aimait la femme qu’elle était sincèrement. Sans bafouilles. Sans ratures. Il aimait tout cela.

Plus de violence. Plus de douleur. Plus de prison. Plus rien. J’te l’promets.

L’Homme pesa tous ses mots, regardant la Femme qu’il tenait dans ses bras, une commissure qui s’étira et d’étoffer ce bras pour entourer sa taille, la plaquer contre lui sans aucune réticence. L’émeraude resta dans cette jade. Les lèvres confisquèrent les siennes. Les paupières se fermèrent. L’autre dextre s’éprit de cette nuque châtine et de souffler doucement de ce désir transpirant en maintenant Rose contre lui lorsque la jambe passa par-dessus les siennes, poussant la couverture au passage. Je te garde. Toute entière. Pour moi.
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.elle


    Garde-moi... Deux mots... Juste deux... Pas Plus... Pas Moins... Simple requête...

    Il ne fallait pas plus que ça pour atteindre un but, ouvrir des portes ou... enfoncer des murs pour en chasser les fantômes ou... au moins essayer.
    La véritable question était de savoir à qui appartenait les dits spectres du passé qu'il fallait voir s'envoler, ceux de Dacien ou les siens ?
    Pour l'heure, la porte poussée fut celle d'une complicité plus intime, d'un effleurement à une caresse, d'une fleur allongée à un fauve la couvant de ses attentions, de cette douce sensualité que leur expérience de galant rendait sans doute plus aisée, mais à laquelle le ressenti ne dérogeait, envoutant, enivrant, et en même temps, perturbant.
    Mais cette bulle de douceur qu'il lui offrait à cet instant, la rose n'aurait su la refuser, lui refuser, se la refuser à elle aussi, la florale l'avait mandé, alors, l'alcôve des bras l'enveloppant autant que le souffle de son visage proche la caressant, était une manne insoupçonnée dont elle comptait s'abreuver jusqu'à en tarir la source avant de quitter cette chambre, sa chambre.

    Contre toute attente, l'aveu repris, d'une requête encore, celle de son complice, celle d'une demande d'aide, surprenant dans un premier temps l'épineuse.
    Elle l'aider quand elle venait d'accepter la sienne. Mais ce frôlement d'une pointe nasale contre la sienne la fit revenir au moment, quand les mots se posèrent sur ce qu'était l'assistance demandée.
    Ainsi donc il l'avait écouté, et plus que jamais entendu, un léger sourire animant son visage quand il évoqua l'absence de limites, les confidences faites plus tôt ne laissaient effectivement que peu de doute sur cet état de fait, prêt à tout pour obtenir ce qu'il désire, même à l'erreur volontaire et consciente.

    L'onde chaleureuse se diffusant contre elle, ce corps à demi-nu qui épousait le sien, cette chanson douce que lui chantait Dacien, et non pas sa maman, engourdissant les étales protecteurs autant que les épines, et là où elle aurait dû piquer pour faire fuir, un pétale s'était entrouvert.
    A quel point ? Ça...

    Il avait pris le temps de l'honnêteté, c'était livré plus que de raison et elle n'avait pas su faire de même, Elle s'était montrée fragile et c'était déjà pour la rose quelque chose de suffisamment rare pour avoir une valeur qu'il comprendrait, en théorie, sûrement, ou pas...
    Femme... voilà ce qu'il réveillait en Elle, la femme... galante, courtisane, catin, beaucoup avait cet aspect quel que soit le nom donné au final, mais peu pouvait se targuer d'avoir vu ou entraperçu la femme sous Elle, sous Rose, et qu'il en ait conscience ou pas Dacien avait réussi ce prodige.

    Les jouvencelles et autres gourgandines à la noix parleront de ses fossettes, de son physique avenant, de sa carrure, de tout ce qui se voit au premier coup d'œil, se contrefoutant pas mal du reste sans chercher plus loin que ce regard d'un vert hypnotisant.
    Sans doute encore plus quand il le couplait à ses mains sur elle, et à ce sourire en coin, qu’elle aimait autant qu'il l'agaçait parfois pour tout ce petit narquois qui l'avait fait tiquer désagréablement avec ce "tu" désinvoltes lors de son arrivée ici.
    Mais sur l'instant... ce sourire qui venait s'apposer au sien ne fût que caresse d'un baiser qui se fit passion, besoin de ce fauve protecteur l'enveloppant de sa stature, de sa puissance, à l'attirer coller contre lui, chaleur complice se diffusant au supplice du derme éveillé.

    Le dos du galant dénudé de sa couverture, se faisant laine de sa jambe et de son corps pour une rose, devint le terrain de jeu de digitales envieuses du contact satiné de sa peau, de s'imprégner de sa fragrance et ballet lingual s'achevant en une série de baisers effleurés du bout des lippes, les herbacés se soudèrent à leur jumeau, intensément.
    Lentement une main quittant le dos mâle épousa du revers des doigts le tranchant de sa mâchoire, en douceur quand la voix se fait caresse.
      Ne promets pas Dacien...
      Les promesses sont faites pour être brisées un jour…

    Reprenant son geste, pointe de nez vint effleurer l'arête du sien, subtile.
      On ne fait pas d'un loup un chiot, ni d'un fauve un chaton...
      Tu es fauve... Je t'aiderais...
      Et... ressens moi, Entend-moi si je te parle.

    La fouille des iris chlorophylliennes se fit intense, y cherchant une réponse, ou pas... une connexion ? Surement. Lippes effleurant leurs doubles sans jamais s'y poser, achevant leur course dans le pincement d'une lèvre inférieure, perfide subtilité d'une rose aux abois.

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Merci JDMonty
Dacienhissy
Tout y passait. L'affection. Le désir. La passion. La raison déraisonnable. Et même l'amour. Tortiller autant pour ne pas voir le souffle qui se détenait là, à ce vert, à ses mains, à ce corps qu'il lui exposait en pleine figure. Tout suintait ce sentiment amoureux qui n'en finissait plus de transpirer dans chaque regard, chaque mouvement, chaque vert qui s'exposait à l'encontre de cette Rose si mystérieuse alors qu'il avait parlé, sans se demander pourquoi il l'avait fait, comme un soulagement de lui compter pendant qu'Elle gardait ses tourments. Il attendrait, il patienterait. Autant qu'elle le voudra s'il le fallait. La brusquer aurait été de mauvaise augure et la faire disparaître deviendrait un supplice auquel il ne saurait faire face.
Dacien l'observa, attendri devant ce corps qui lui faisait du bien et de respirer fortement. Sa tête se posa sur le lit quand Elle piqua le vif de ses paroles. Là, elle ne se rendait pas compte. Le vert ne pût quitter son émeraude alors que le sourire s'effaça. Son corps se délesta à moitié du sien, se reculant quelque peu et de laisser une dextre à la taille nue alors que l'autre se posa à plat, sur la couche, derrière la nuque châtine.


Là, tu m'offenses......

Touché qu'elle ne puisse croire à ce qu'il venait de sceller, cette volonté de désirer ne plus vouloir être cet homme que les autres connaissaient afin de ne plus fuir l'évidence naissante. Elle avait au moins la descanse d'être franche, de dire ce qu'elle pensait sans aucune fioritures. Et de se sentir blessé quand Rose continua pour écouter cette importance qu'elle déposait dans ses mains, à ses pieds et de prendre cette considération qui le flattait quelque peu. S'il avait des promesses à profiler, Elle possédait des demandes à effectuer. Ce nez qui vint effleurer le sien. Ce pêché qui ne cessait de se décupler. L'once d'un sourire qui apparut et un léger soupir.

Je mange Rose. Je bois Rose. Je vis Rose.Le ton était enjoué. La voix était calme et posée. Amusé. Un soupçon.Quand tu voudras m'dire....

Quand elle voudra lui dire, il sera là pour tout écouter. Les phalanges s'engouffrèrent dans sa chevelure, effilochant les mèches, la lueur prenant le chemin d'un désir incontrôlable. L'intensité qui se déployait venait de mettre en éveil le courtisan qu'il était ici, celui qui ne pouvait envahir l'espace intime lorsqu'ils se trouvaient ensemble et de la dévisager avec ce désir luxurieux qui ne s'arrêtait d'augmenter. Ce n'était pas le désir de la cliente qui lui quémandait ses plus belles impulsions. Ce n'était pas non plus le désir du client qui aimait ses coups de reins. C'était plutôt celui d'une fougue qui augmentait au fil des jours, le désir d'étreindre ce corps de femme prenant une importance capitale, le désir qui transformait ses tripes en un liquide sirupeux, le désir dont on pouvait se nourrir à longueur de journée. Dévorant la Fleur quand la charnue passa sur ses lèvres afin de les humecter légèrement, sa dextre se fit plus suave, sûre d'elle, débutant par la joue, descendant tranquillement à sa gorge, diffusant une phalange à ce mont qui se durcit au passage et de tomber à son ventre. Ses yeux avaient suivi le tracé, profitant de la vue de chaque centimètre carré de sa peau pour rejoindre, alors que la sénestre attendait à son ventre, ce regard qu'il fixa, envoûté par cette femme. Et d'un bond, son buste se lova contre ses seins, approchant ses lippes de son oreille et d'avouer sans complexe.

J'ai envie d'toi....
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.elle


    Et l'épine protectrice pique sans le vouloir, griffe et égratigne celui qui s'offre et avoue... ou comment lui faire refermer la porte qu'elle voulait le voir ouvrir...

    Si la rose est habile sur bien des plans et à bien des égards, il en est un où la fragilité est reine : les sentiments, se livrer à l'autre et partager ses maux, si recevoir ceux des autres était aisé, presque une seconde nature, avouer les siens était... difficile pour ne pas dire impensable.
    Pourtant ce soir elle l'avait laissé la voir vulnérable, découvrir les conséquences de son erreur, et oui... le sentir s'éloigner d'elle à cet instant précis lui déchirait les entrailles, mais quand le passé d'une promesse brisée, trahie avait fait de vous une écorchée vive sous les pétales de velours "d'Elle" de "Rose", les épines se dressaient même involontairement.

    Une longue inspiration filtra, soulevant sa poitrine et étirant certaines zones encore douloureuses de son corps, pinçant les lèvres en restant son regard rivé au sien alors qu'il égrène ses pensées, ses ressentis, ce qu'elle est... pour Lui ?
    Ce qu'elle fût aussi, l'essentielle d'un autre ici, en qui elle avait voulu avoir confiance, ouvrant les pétales... envolé... Serait-il différent ?
    Ce qui transpirait à travers Lui et, devait-elle l'admettre... à travers elle, semblait le laisser supposer, la confiance était là, née avec une rapidité que la florale ne s'expliquait pas, Dacien eut-été sorcier que la chose ne l'aurait pas surpris plus.
    Pourtant Elle s'y était laissé couler... envelopper, la magie soulevant l'air de rien les pétales, s'écorchant parfois aux épines encore en place.
      N'y vois pas d'offense Dacien... en aucune façon...

    Et paupières de se clore à la caresse capillaire, à cette douceur dont il l'abreuvait depuis sa sortie de la décadente, et quand il laissa sa phrase en suspension, l'enfouie, celle cachée sous "Elle", sous Rose, s'exprima pour la première fois, prunelles rivées à leurs jumelles.
      Un jour... je te dirais...

    Elle le savait, au plus profond d'elle-même, sans expliquer pourquoi, un jour il saurait, tout... ou partie, ses fêlures, ses blessures... si Rose était son nom...

    L'intensité de ce moment n'était plus à prouver, Il entrait dans une sphère dont il ne comprenait potentiellement pas la rareté, même s'il en percevait le joyau, Rose femme et non Elle galante, sous ses mains.
    Pas de simulacre quand le frisson étreint le sillage d'une tactile découverte, ou que le ventre se creuse instinctivement, entrailles torturées de ce venin sentimental qui se diffuse sans contrôle au creux de ses chairs, entre ses temps, d'un effleurement suave à la chaleur de sa paume sur le satin de sa peau.
    Jades s'emparant des émeraudes dans un dialogue sans paroles, où les mots n'avaient nul lieu de citer, où tout se disait et s'entendait en un silence assourdissant de tout ce qu'il portait.

    Et l'inéluctable se vocalise au creux de son oreille, mots suaves susurrés, quand le souffle du murmure caresse, quand le torse s'offre la communion d'orbes trahissant l'attrait de l'aveu sans détour.
    Lentement, digitales de la senestre se mirent à effleurer l'épaule dégagée, dessinant chaque détail de ce corps à découvrir, iris herbacées les suivant dans leur parcours jusqu'à rejoindre le visage mâle, charmeur, de celui qu'elle voulait voir, capturant, d'une tête se soulevant de la couche, les pulpeuses ayant chuchotées l'évidence de ce désir les habitant tout deux, depuis le premier jour sans doute.
    Ce moment où, ici même, captive involontaire d'un impétueux reprenant ses marques à l'Aphrodite, les verts avaient échangés plus que mots déjà, la troublant et lui aussi sans doute, où tout avait commencé sans même le comprendre, on dit qu'il suffit parfois d'un regard échangé...

    Suave, sensuel, le baiser se fit profond, papilles savourant le goût de son autre dans une délectable joute linguale, lui communiquant un sentiment on ne peut plus réciproque, et pourtant...
    En douceur, les phalanges se firent plumes caressantes sur la gorge et dans le dos du fauve, fines arabesques s'y dessinant du bout des doigts, le souffle plus rapide se mêla au sien, pétales labiaux picorant le délice de sa bouche en le fixant.
      Moi aussi... mais pas ainsi.. pas avec son odeur... ses marques... ancrée sur ma peau...

    Tendresse d'une caresse effleurant sa tempe, après avoir dégagé une mèche brune de son front, lippes se déposant aux siennes étouffèrent l'aveu dans un souffle.
      Être à toi... sans l'ombre d'une douleur... ne pas être "Elle"...

    Comprendrait-il son refus alors que son envie de lui était d'une évidence absolue ? Que tout son être tendait à vouloir qu'il la possède ? Les femmes et leur complexité... et la florale ne dérogeait pas à la règle, même si sa raison était plus profonde qu'il n'y paraissait.
    Comment lui offrir celle qu'elle était, de celle qu'il vivait, buvait, mangeait, quand son corps portait les stigmates de celle derrière qui elle se protégeait.

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Merci JDMonty
Dacienhissy
Aucune injure. Aucune offense. Cela ne restait que des mots, cherchant une protection naturelle, équivoque, instinctive. La convulse lui ternit l’engagement proposé, offert, celui qu’il n’avait jamais prononcé, celui qu’il gardait pour lui, celui qu’il n’aurait jamais pensé être en mesure de concéder tant elle prenait une place importante dans cette existence. Les mots sortaient d’eux-mêmes, d’un décoffrage abrupt pour lui balancer dans cet originel, ne cherchant aucunement l’envie de prendre des chemins qui laisseraient la tendance à l’inexactitude de ses dires, ne prenant aucun virage, s’emmitouflant dans l’émotion nouvelle que cette femme diffusait juste d’un béryl. Elle avait demandé la vérité, rien que la vérité, toute la vérité. Mais l’air ne flottait pas encore assez pour lui donner les quelques précieux sésames manquant encore, ceux qui se conservent dans cette limite que le sablier aiderait à franchir.
Il y avait cet aveu. Un jour, elle lui dira. Un jour, elle lui racontera cette histoire qui l’avait enfermée dans cette cage dont elle avait peur de sortir, celle qui défigurait souvent la femme devant lui, celle qui séquestrait l’âme désireuse de rencontrer l’Autre quand, peut-être, elle l’avait trouvé, l’avait à portée de mains, contre son corps, entre ses doigts. Les cycles d’une reconstruction certaine ne devaient pas être franchis. La brutalité de ses maux était telle qu’il la prenait de plein fouet, en se gardant d’en souffler une autre, sous peine de fermer ce qui s’entrouvrait là, sous ses yeux, son essence souveraine derrière la chair. Il ne possédait pas trente-six mille façons d’étreindre cette égérie qui se levait dans une lenteur récalcitrante, diffusant des parties intimes, relâchant parfois les barreaux d’une prison dorée et de se rattraper à la marche qui se construisait à chaque pas. La conjoncture entrait en mouvement.

Effleuré par la grâce. Touché par chaque pétale qui osait une ouverture sans contradiction, sentant la délicatesse suave de ces profilages émanant d’Elle, se transformant en Rose, dégustant chaque délice, s’approvisionnant à cette source florale qu’il ne se lassait pas de regarder, ne pouvant se retenir d’accéder à la peau nue et d’en quémander encore au son de chaque phalange. Tout devenait limpide. Cette émeraude détaillant l’épiderme. Ses doigts fins s’abreuvant à sa peau. Ce frisson qui parcourait l’échine. Dacien respira. Fortement. Fermant un instant les paupières. Prenant le départ pour une ouate que Rose savait mettre en valeur. Sa dextre s’accentua à sa nuque, la passant en haut du dos, naviguant d’une omoplate à l’autre et de se laisser bercer par des sénestres duveteuses. Ses yeux reprirent cette place qu’il avait besoin alors que les phalanges glissèrent du ventre à la hanche, volupté finement charnelle. Ses lèvres butinèrent le nectar des siennes alors qu’elle égrena quelques mots, quelques paroles, un refus. L’Homme la regarda, posant le silence à ses yeux, cherchant le bord de la rive afin de s’y rattraper et de le trouver dans cette supplique suivante qui ne voulait pas d’Elle. Il ne comprenait pas. Les sourcils se froncèrent quelque peu, aimant cette phalange qui venait caresser son front et d’entretenir le vacarme silencieux. Sa jambe resta sur les siennes, lovant son corps toujours autant sans comprendre ce non qui avait franchi cette bouche. Dacien passa ses doigts au milieu de sa chevelure, serrant quelque peu cette mâchoire et d’avaler cet affront qu’elle venait de balancer. Le silence prit place quand il observa sa propre dextre s’amusant à peigner le châtain. Il eût ce sourire en coin. Mesquin, narquois, arrogant et désagréable. La sénestre se diffusa à son dos, gentiment, douceureuse, tendrement amicale, alors que le visage prenait cette façade d’un homme serein, tranquillement posé, ravalant sa salive avant de fendre le calme.


J’ai pas l’habitude qu’on m’dise non.

Le vert s’engouffra dans le sien alors qu’il soupira, touché par un refus qu’il détestait, offensé par ce oui mais non, haïssant ce client d’un coup pour prendre de plein fouet les conséquences de ses actes. Ses lèvres se serrèrent. La langue passa furtivement sur l’assèchement qui s’était mis en œuvre. Ce n’était plus une colère qui se mettait en place mais une rage dédaigneuse commençant à remplir un intérieur assoiffé de Rose. Agacé de ce désordre prenant un siège déconvenu, Dacien l’observa de toute son âme, celle qu’elle ramenait à chaque fragrance, chaque mot, chaque geste, chaque trouble donné. Pourtant, le courtisan restait aux devants, prenant le dessus sur l’Homme, cachant la fêlure qui venait de se produire et de peiner à ne pas dire.

"Elle" t’arrange à cette heure-ci….Serrant la mâchoire qui offrait le creux aux tempes. Si j’pouvais, j’t’enlèverai ces marques…Tout d'suite...Soupira-t’il. Tu restes dormir ?

Dacien la regarda, amer de ne pas pouvoir goûter l’essence pure d’une Rose désagrégée par un client qui laissait les traces d’Elle. La vengeance se distillait lentement, à la façon d’un métronome battant une mesure à quatre temps et de se nourrir de ce non qu’elle avait émis. Les lèvres vinrent se poser sur son front, puis le bout du nez et de finir leur course sur ses lippes fines. Ses bras restèrent autour d’elle, sans se poser de question, sans l’envie de la voir quitter cette pièce, sans l’aveu de la supplier de rester. Ravalant cette fierté ébranlée, cet égo tranché, il lui sourit, amusé.

Je s’rais sage.

Promis.
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