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[RP] Si loin qu'elle était allée....

Nejma
    ... son âme était restée enchaînée, quelque part, comme un sentiment d'inachevé. Dès son retour sur Paris avec son fils dans le sillage d'un riche marchand qui la protégeait, le sommeil avait fui et son regard se portait sur la nuit Parisienne. A la recherche d'une lueur rouge. Comme une phalène. Lorsqu'elle reprit conscience de ce qu'elle faisait, l'égyptienne avait enfilé son manteau, fixé sa bourse sous son jupon, une robe ostentatoire, mais loin des somptueuses et scandaleuses tenues légères à voiles qu'elle affectionnait lorsqu'elle était courtisane.

    Le capuchon relevé, elle filait comme une ombre dans la nuit, imperceptible, retrouvant de vieux réflexes qu'elle pensait avoir oublié. Elle se détestait pour ça, pour cette capacité à se glisser à nouveau dans ces habitudes comme on enfile un vieux chausson. Elle n'avait pas oublié le chemin, les pavés, les ruelles à éviter et les raccourcis qui permettaient de gagner du temps ou d'éviter certains endroits. Et elle était là. La lanterne rouge. L'ombre encapuchonnée resta un instant immobile, dansant d'un pied sur l'autre, hésitante, mais la phalène était attirée par la lueur, et elle finit par se décider. L'impulsion était trop forte, elle entra, accueillit par le serviteur, à qui elle donna son poignard, glissé dans les plis du manteau, puis le manteau long, dévoilant sa silhouette avantageuse, habillée d'une robe de velours rouge sombre, qui se mariait très bien avec son teint naturellement hâlé.
    Elle retrouva le décor, les tentures, le parfum. Fermant les yeux, elle savait où elle était exactement dans la pièce. Les bruits, les froissements de tissus, les sons, les murmures. Elle prit une grande inspiration et s'approcha du bar, avant de lever les yeux sur le barman qui allait se retourner pour prendre sa commande.

Dacienhissy
Il ne fallait pas qu’Elle voit. Il ne fallait pas qu’Elle sache. Il avait compris, de bordel en bordel, que discuter avec Lui restait d’une convention qui n’appartenait qu’à son état. S’Il ne restait que le cauchemar qui perdurait dans l’ignominie de l’enfoncer dans ce gouffre qui ne cessait plus de le tourmenter depuis quelques temps, la Rose devenait le salvateur à ses heures perdues. Comment pourrait-il lui soumettre, ne serait-ce que l’idée, qu’il était emprunt à des hallucinations ? Comment pourrait-il lui faire comprendre que, parfois, il était avec Lui, encore et encore ? Son nom ne serait, certainement jamais, soufflé de cette bouche qui s’enduisait de cette humidification par la charnue qui avait goutée cette Fleur délicieuse. Pourtant, les cendres de l’obsession ne s’arrêtaient plus de venir, revenir, tournoyer dans un sens qu’il n’arrivait pas à stopper. Le Désert semblait, devenait, perdurait violent à son encontre. Tant.

-Tu vas lui dire quand ?
Jamais.
-Faudra bien que tu l’fasses à un moment ou un autre.
Tu veux qu’elle me prenne pour un fou ?
-Oui. C’est ce que tu es. Un fou.

Il avait tellement raison. Comment ne pas l’être alors que la simple pensée de voir disparaitre l’illusion de ce corps qu’il a aimé, choyé, étreint, empirait jour après jour, passait d’une volonté inébranlable à une répulsion égrainée. Pas assez. Pas assez fort ce désordre qui était bien rangé dans son escarcelle. Pas assez faible pour le laisser partir quand il en avait encore besoin. Sombrer serait peut-être le pire des délits.
Il le quitta ce bureau pour rejoindre le grand salon, se délecter d’un anis qui manquait à son palais. Les marches avalées d’un trait, Dacien passa le pourpre lourd, brandissant son minois au clair de la pièce et de se stopper net quand il aperçut ce visage hâlé, bronzé d’une égyptienne, jadis, étreinte. Il la regarda à deux fois, être sûr de ne pas faire l’erreur et de se poster au bout de ce comptoir dont la dextre passa délicatement dessus. Elle n’avait pas changé. Quelques années de plus mais rien de transcendant. Il resta figé là et de s’exclamer sommairement.


Chais pas si ta chambre est encore libre.
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Nejma
    Absorbée par l'ambiance, phagocytée, un kaléidoscope d'images et de souvenirs, de sons, de fragrances. Quelques accords joués sur des instruments, assourdis, des volutes aux relents lointains d'opium, de chanvre, tenaces mais ténus. Elle se souvenait quelques années plus tôt avoir trouvé porte close, quelqu'un s'était revendiqué propriétaire, elle n'avait pas trop compris, ramassé son baluchon et emboité le pas à Edgar, avant que leurs chemins ne se séparent. Quelques semaines plus tard, l'évidence. Elle n'avait pas cherché qui était le père de l'enfant, ayant frayé dans le même laps de temps avec Edgar, Dacien aussi, sans compter les clients. Il n'avait pas de père, juste un géniteur, simplement, ça n'irait pas plus loin. De point de chute en point de chute, Montpellier, le sud. Un comptoir, un groupe de personne, un protecteur. Peu de contraintes et peu de contreparties, un toit, des vêtements, de quoi se nourrir. Pourtant, elle y pensait souvent, à l'Aphrodite. Lieu de perdition, de passions.
    Elle rouvrit les yeux sur le bar, faisant s'évanouir les fantômes, les silhouettes, d'hommes, de femmes. Ils étaient toujours là...
    Une voix bien connue la fit sursauter, puis sourire, un sourire mutin, carnassier. Il était toujours là. Dacien. Le regard de velours traîna sur l'homme, sur qui les années semblaient ne pas avoir eu prise, ou si peu. Le visage un rien plus anguleux, le regard plus sombre peut être. Il était toujours là. Dacien, homme de passion et de tourments.


      Oh, tu me trouveras bien une petite place dans la tienne...


    Le sourire amusé s'étira, impertinent, provocateur. Une petite pique pour l'amusette. Elle reporta ensuite son regard sur le bois du bar, elle l'avait tellement vu l'astiquer, le toucher, comme pour se rappeler de sa présence, se rassurer par son côté présent, massif, palpable. Elle essayait de se persuader qu'elle ne venait là qu'en cliente, en visiteuse, qu'elle ne risquait pas de se faire prendre de nouveau dans les filets solides de la déesse qui régnait sur l'endroit. Nej'ma voulait croire qu'elle avait le contrôle. Qu'elle pourrait porter les lèvres à la coupe, prendre une fine gorgée et reposer la coupe, en terminer une bonne fois avec le passé.


      Drôle de façon de traiter une cliente, Dacien. Amène moi plutôt à boire.


    Goûter une dernière fois, et repartir. Voir ce que les galants avaient à proposer, comment ils sublimaient la soirée, comment ils égayeraient son esprit. Sans se douter qu'à chaque seconde qui passe, elle redevenait un peu plus son esclave. Pour le moment, elle croisa les jambes, le dévisageant d'un air malicieux, certaine d'être assez forte.
Dacienhissy
Si t'y mets le prix, je f´rais p´têtre un effort.

Les lèvres qui extirpèrent un sourire des plus arrogant. Menteur aussi. Personne ne pénétrait dans sa chambre. Personne à part Elle. Pourtant, sans laisser paraître quoi que ce soit, le Gérant était content de la voir, se tenant à ce bar, comme elle le faisait le soir pour rameuter la clientèle dont elle avait besoin afin de se faire payer grassement. Cette Égyptienne était habile, forte et incessement soumise à charmer tous les hommes quels qu'ils soient.
Nej était donc seule. Que venait elle faire dans ce lieu qui les gardait jouisseur des fortunes les plus cocasses, celles qui les mettaient dans des situations malhabiles ou juste la bourse qu'il fallait pour se payer un verre. Pas d'Edgar. Pas de Blond chanteur, qui savait attraper ses proies pour les conserver bien au chaud. Le sourire s'était tut. La tête se pencha en arrière, soupirant fortement avec cet air ennuyé et poisseux alors que le ton restait enjoué quelque peu.


Merde....T'es passée de l'aut´côté. C'est con....

Très con même. Malgré qu'ils avaient dans l'établissement quelques femmes exotiques, celle ci était certainement la courtisane qu'il fallait posséder à tout prix. Il la regarda avec ce vert fugace, lumineux de cette idée qui transpira à ses lippes et de ne pas mesurer l'éventuel affront qu'il allait devoir contempler sous ses yeux. Il alla à la pêche aux informations que Nej allait lui distiller avec les quelques questions qui traversèrent son esprit.

Tu fais quoi maintenant? T'es mariée à un richissime Duc que tu martyrises toute la journée pour assouvir tes désirs les plus virulents?Un léger rire.Attends, je sais. L'aut´con t'a foutu dehors et tu n'savais pas où aller. Alors t'es venue ici, te morfondant de ne plus me voir.

Rire léger encore. Dacien fit le tour du comptoir, rasant l'Egypte de près, pour attraper deux verres et une bouteille de whisky d'Ecosse, celui qu'elle aimait bien. Son contenant fut posé devant ses mains alors qu'il empoigna le sien et de délecter cet alcool fort et sirupeux. Il ne savait où Elle était. Mais, il semblait certain que, quand Dacien lui raconterait comment cette femme faisait tourner les têtes les plus frigides, Rose ne pourrait qu'approuver ce qu'il s'apprêtait à faire.

J'te l'offre.En parlant du verre.Si j'te propose un contrat, avec vue sur ma chambre, soirées mondaines à souhaits et le stupre que t'as jamais connu d'ta vie...T'acceptes?
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Nejma
    Le sourire s'élargit à la petite pique en réponse, certaines choses ne changeaient pas, malgré les années. Chacun jouait son rôle, et savait que l'autre n'était pas dupe. Une pièce de théâtre savamment rodée. Le premier qu'elle voyait ici, outre le portier, c'était celui qu'elle s'attendait à voir. Nej aurait été cruellement déçue de trouver le bordel sans Dacien. De n'y trouver que des visages inconnus, ignorant son passé au sein même de l'établissement.

      Je suis sortie, oui.


    Sortie par la force des choses, elle avait alors suivi un autre chemin, sans se retourner. Elle avait quitté Paris, porté des œillères et vécu une vie de mère respectable. Un rôle inconnu et pesant au final, un doux mensonge.

      J'étais dans le Sud. Une bonne place. Je n'en demandais pas plus.


    Sourire énigmatique, la naissance d'Imrân comme une parenthèse. Elle ne s'était posé aucune question, jusqu'au retour à Paris.

      J'ai pas revu Edgar depuis la nuit où on est partis. On était pas ensemble, hein. Mais tu as au moins raison sur un point. J'aurai été déçu de ne pas t'voir.


    Avoue. Avoue que ce qui te manquait, c'est de jouer la proie pour mieux chasser. Les milles et une manière d'attirer femmes et hommes dans tes filets, les manipuler pour les amener sans qu'ils s'en aperçoivent exactement là où tu le voulais, tout en leur laissant l'impression d'être toujours les maître du jeu. Avoue. De parader, parée comme ceux de la haute, vêtue des plus beaux tissus, des plus beaux bijoux, parée de parfum coûteux. Avoue que rêves de ressentir de nouveau le goût de l'opium et l'ivresse de te sentir enfin.... Vivante. Avoue que tu rêves que la Déesse te reprenne dans ses bras et t'enchaîne à nouveau. Que tu souhaites voir à la fois la noirceur de l'abîme et la clarté d'un éclat de diamant, te vautrer dans un paradis artificiel aux allures d'enfer de Dante. Avoue.

    Le verre de scotch était délicieux et apprécié.


      Tu t'souviens encore de mes goûts.


    Avoue.

      Ca paye toujours aussi bien?


    Genre, tu ne fais ça que pour le pognon. Menteuse. menteuse.
Dacienhissy
Elle était dans le Sud. Une bonne place. Elle n'en demandait pas plus. Pourtant Nej revenait ici, au Lupanar, courtisane de la clientèle, de cet alcool écossais et de l'opium. L'Egyptienne avait l'air d'aller bien malgré cette espèce de coin qui restait dans un sombre énigmatique. Rien ne fut spécifier de cet encart alors que quelque chose avait cette impression importante de la faire disparaître dans ce Sud, loin de tout et de tous, que Dacien n'irait pas farfouiller.
Edgar. Ce bon vieux salaud qui avait embarqué une Nej sur un déclin que Dacien fréquentait à la même époque mais pas de la même façon. Il avait compris, bien plus tard, avec les bribes d'images revenant parfois, que l'Egypte ne faisait pas que boire. La drogue de l'opium s'ajoutait à cette convalescence sombre, morbide. Comme quoi, au Bordel, si l'on s'y prenait bien, tout était possible.

En la regardant, le Gérant repensa à cette journée si particulière. Le maître chanteur avait été démis de ses fonctions quand la Blonde énigmatique refaisait surface. Petite Lucie qui, malgré elle, avait essuyé des dextres meurtrières aux abords de cette gorge pâle et de tenter de se faire pardonner comme il le pouvait alors qu'elle avait fui les lieux. Lui revint en mémoire le corps bronzé, nu, d'une Nej qui avait abattue des cartes comme bien souvent, trouvant les bonnes, les démarquant de toutes ces options qui restaient en suspens afin de les poser là où il fallait et d'arriver aux fins qu'elle quémandait avec ce regard transcendant. Épouser un corps quelques heures. Se délecter d'une Égypte savamment sauvage pour la dégager tel un enfoiré de première qui se hait au point de se dégoûter d'une pareille action.


Je sais, je sais. Quand on goûte la marchandise, on y revient tout l'temps.Sourire carnassier.Si tu savais tout c'que j'me rappelle....

Et qu'il voulait oublier. Tout ce qu'il souhaitait renfermer dans cette boîte de Pandore fraîchement ouverte, à la demande de la Rose, aux abords de ce vert qui ne suintait que la supplique de la découverte afin de défaire les quelques énigmes qui ne cessaient de l'effrayer, s'il avait pu le faire, certainement que Nej en ferait partie. Malheureusement, Dacien ne pouvait que se complaire dans ces souvenirs, qui étaient parfois agréable à revivre, les garder en mémoire et de faire avec.
Le pécule arboré. Le nerf de la guerre, ou plutôt d'une luxure connue que ici, dans ce Lupanar qui leur plaisait à eux deux, les anciens.


Encore mieux qu'avant. Le pourcentage prélevé est relativement adéquat et te laisse facilement de quoi vivre tes journées peinard. Tu s'ras pas mieux payé ailleurs qu'ici. Et en prime, tu m'as moi. Et ça, c'est pas négligeable. Avoues....Certes Dacien avait changé mais pas sur tout.Chais pas si t'es au courant mais Étienne est revenu. Et faudra que j'te présente la Gérante. Elle est dure mais gentille. Faut la connaître.Personne ne la connaissait aussi bien que lui ici. Et tant que personne ne se doutait que les deux complices se chargeaient de rendre cette complicité interminablement indispensable, il ne s'en porterait que mieux. Alors? J't'emmène dans mon bureau pour signer?

Aller Nej, je ne me mettrai pas à genoux pour supplier cette envie dévorante que l'Aphrodite te manque.
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Nejma
    Elle sourit en coin alors que le courtisan et gérant parlait de souvenirs. Elle se souvenait elle aussi, comme d'une autre vie, à la fois sucrée et acide, douce et amère, cruelle et magnanime, tour à tour, assez pour te la faire tour à tour maudire et aduler. L'eau avait coulé sous les ponts. L'ancienne vie n'était plus, les ennuis étaient loin. Elle pourrait continuer cette petite vie, tranquille bien qu'ennuyeuse. L'ambre fut avalée en une dernière lampée. Son train de vie n'avait plus rien à voir avec sa vie d'avant, le nectar d'Ecosse demeurait hors de sa portée, sauf à y claquer des économies longuement amassées en vue d'une soirée exceptionnelle. Le regard sombre se hasarda dans les verdures de Dacien. Il lui semblait y lire des énigmes, des blessures nouvelles, d'autres forces et faiblesses, qui sait.

      Ca a toujours été une maison honnête et respectueuse. Elle regroupait les meilleurs. T'sais que j'avais peur de retrouver genre un salon de thé ?


    Petit sourire teinté de fierté. Elle y avait fait ses armes et affuté ses charmes, à cultiver le mystère, aguicher, aviver le désir. Transcender le simple péché de luxure et de gourmandise, ce qui faisait de la maison un temple de la débauche luxueux flirtant le lucre, le soufre et le vice, bien loin d'une maison d'abattage ou un simple bordel dédié au simple plaisir de la chair et l'assouvissement d'un désir physique. Un lieu tellement mythique qu'il avait été jalousé, envié, volé, violé, et vidé de sa substance pour en faire un lieu plus convenable où le Louvre venait s'encanailler pour faire râler maman ou pâlir un confesseur. Un lieu qui continuait de jouer d'une aura sans en avoir la prestance... Oui, Nejma avait écouté les rumeurs depuis son retour. Mais elle retrouvait l'endroit comme elle l'avait quitté. Enfin, comme elle l'avait quitté la veille où elle avait retrouvé porte close.

      Etienne est de retour? Bonne chose, ça, bonne chose... Toi et Etienne, c'est une bonne chose. J'ai pas peur des gens dur. Il faut l'être. Une bonne maison doit tourner comme une horloge. Même dans la maison du vice.


    L'Egyptienne sourit, avant de reposer le verre vide et de soupirer. Le piège se refermait, et elle s'était fourrée dedans toute seule. Elle pouvait continuer la vie simple et rangée, embrasser un destin simple et doux comme de la ouate, jusqu'à la mort. Sauf qu'une fois qu'on avait goûté à la passion, on cherchait toujours inconsciemment à la retrouver. L'éclat du paradis entrevu, l'orgasme fugace justifiait la douleur, l'enfer parfois ressentis. Car le contraste entre Paradis et enfer donnait encore plus de sel à la jouissance, quitte à souffrir milles morts derrière, par manque, comme la soif qui rendait la boisson plus délectable, comme la faim aiguillonnait les sens de manière à sublimer les arômes. Il lui fallait reposer la coupe après y avoir bu, avant de tomber sur la lie. Avec toute la force morale dont elle disposait. Refuser, partir, fuir. Mais les mots franchirent ses lèvres sans réflexion.

      Grande comment, la chambre?


    Et merde.
Dacienhissy
Nejma avait l'air calme, posée. Comme quelqu'un qui avait pris cent ans dans la figure. La fugacité n'apparaissait plus dans ce regard alors que la verve restait appuyée de cette consonance fiévreuse de reposer un pied ici.

C'est une bonne maison qui a bonne réputation dans certains pays. Et quand j'ai quitté le pays anglois, j'ai pas hésité une seconde pour reprendre ma chambre.Un soupir abrupt mêlé de ce sourire en coin sarcastique.J'ai retrouvé mon chez moi et la gérance. Comme dans l'temps. Y a pas mieux ailleurs. Et ici au moins, chuis bien. Pas d'emmerdes.

Cela fut vrai. Pas d'emmerdes comme dans les autres boutiques du sexe. Pas de crétins de gérants pour le foutre dehors à la moindre occasion. Pas de donzelles qui désiraient l'enfermer. Pas d'époux prêt à le faire passer trépas pour sexualité débordante avec leurs femmes. Ils auraient au moins le remercier lorsqu'il décuplait la libido décomplexée de ces femmes ternes, accessoires de maris qui les prenaient pour leurs poupées de vidange et d'avoir l'héritier qu'ils souhaitaient. Pauvre Monde. Ici, Dacien le possédait Lui alors qu'il gardait en secret de tous ses collègues, revivant bien souvent, les quelques scènes qui aimaient hanter ses nuits. Et, depuis, il y avait Elle, la Fleur la plus magnifique qui soit donné d'observer chaque jour qui passait, de ressentir cette alchimie débordante au point d'avoir du mal de se séparer de cette jade quand cela était nécessaire et de la redécouvrir belle l'instant d'après.
Le retour du Ligny avait eu don de donner cette soif à l'illusion d'un Sable qui tentait de s'évaporer, d'égayer la précieuse amertume qui ne dérogeait pas à cette règle d'éviter une Rose qui attisait une envie passionnante et de conserver ce passé encore le temps qu'il faudrait. Il l'avait connu, avec Lui, en Lui, ce trouble qui bouffait les sens, celui qui amassait tout ce qui l'entourait et de ne manger que dans l'écuelle qui lui avait été donné depuis sa naissance. Mais rien, ici, n'était comme avant, sans que rien n'ait bougé, alors que Dacien se battait avec l'ombre qui se contentait de l'enfoncer un peu plus dans cette pénombre mortuaire. Pourtant.


J'crois que c'est la plus grande.

Si l'évaporation du Bourreau se mettait en place bien souvent derrière ceux qui n'étaient que des interlocuteurs, la fragrance florale se laissait sentir dangereusement à ses papilles et de le laisser dans la surface nécessaire pour mieux supporter le poids qui le dévorait parfois. Il finit son verre, restant conscient avec l'Egyptienne et de s'avancer quelques pas à sa hauteur avant de lui souffler simplement.

Suis moi.

Le piège se refermait sur une Nej docile. Dacien ne se retourna à aucun moment pendant que l'escalier fut gravit, que le couloir se découvrit et d'arriver à la porte en face de la sienne, ouvrant le battant et de la laisser pénétrer dans cette pièce.

J't'ai pas menti. En face c'est chez moi.Dit il avec un sourire amusé.Ca t'va?
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Nejma
    Alors, elle le suivit, le poisson était ferré, elle avait mordu à l'hameçon, et s'enfonçant dans les couloirs menant à l'univers d'en dessous, l'envers du décor, les coulisses, à l’étage. L'Aphrodite était un théâtre, un temple où tant de choses se passaient en invisible. Rien n'avait changé, ni le décor, ni la couleur des murs, ni la fine lézarde de rien dans l'enduit, le dessin du parquet, l'atmosphère et ses parfums discrets. Elle acquiesça sobrement aux dires de Dacien. Elle avait bien essayé une maison ou deux, mais avait vite renoncé, car aucune n'offrait autant que l'Aphrodite.

      Comme dans le temps.


    Elle lui coula un regard oblique, plantant ses onyx ourlés d'un trait fin de khôl noir, droit sans ses améthystes. Lui aussi était revenu à la maison.

      Et ... Tu n'as pas essayé autre chose? Te ranger?


    Elle n'avait pas peur de froisser, elle avait posé sa question avec une précision chirurgicale. Les atermoiements, les jeux de dupes pour obtenir des réponses l'air de pas y toucher, elle les réservaient à d'autres. Elle estimait assez Dacien pour ne pas tourner autour du pot, ou le piéger par des mots, et surtout accepter un silence ou un grognement en guise de réponse. Ou une gifle pour l'audace d'avoir appuyé là où cela faisait mal.
    Elle avança dans la chambre, et sourit doucement. L'idée se frayait un chemin. L'amener. Elle sourit en coin en se tournant vers lui, dardant de nouveau ses onyx sur lui, glissant de haut en bas, puis de bas en haut.


      Si t'es en face, t'auras pas loin à aller si t'arrives pas à dormir.


    Le sourire s'élargit, mutin, le dos un rien cambré pour mettre en valeur sa gorge. Il devait se douter qu'elle aimait toujours autant jouer avec le feu, fascinée par le pouvoir qu'elle pouvait exercer sur chaque être, celui qu'on pouvait exercer sur elle. Dacien savait qu'elle pouvait se faire vipère, ou boa, et que sans y prendre garde, on se retrouvait avec un serpent venimeux mais désirable, lové contre son cou, comme une épée de Damoclès. La robe rouge sombre n'était pas encore une de ses fameuses tenues à voiles, le maquillage minimaliste. Elle lui caressa la joue simplement du bouts de ses doigts ambrés, avant de regarder la vue par la fenêtre, pensive. La petite cour, où, ce jour d'hiver, une rixe avait éclaté entre Dacien et Adryan, où elle avait senti qu'ils auraient pu se tuer. Se retournant de nouveau, elle leva le menton, taquine et piquante.

      Ca me va. Tu n'as pas l'intention de me faire passer un test d'aptitudes, je suppose?


    Regard rieur, lippes sensuelles en une moue facétieuse. Jouait-elle, ou cherchait t-elle à attiser quelque chose, par jeu? Elle s'était de nouveau glissée dans sa peau, se retrouvant de nouveau. Elle redevenait elle même. Dacien était comme elle, en proie à des désirs parfois impérieux, à des envies, à des jeux, à des tourments aussi. Elle avait cédé aux sirènes de la déesse, elle qui s'était promis de ne plus y mettre les pieds, à vivre une vie morne mais stable pour Imrân. Changez le naturel ...

      Tu peux m'emmener dans le bureau. Mais j'te préviens, je ne passe pas dessous. Sauf si tu l'demandes gentiment.


    Elle était revenue. Fidèle à elle même, balayant les mensonges d'une vie tranquille et stable pour embrasser son destin.
.elle

~~Bureau de la gérance~~

    Une fin de matinée ? Un début d'après-midi ? Peut-être bien l'ébauche d'une fin de journée...
    Lorsque la florale se faisait gérante, le temps n'avait plus de prise, acquise, pleine et entière à sa tache, occultant le reste, de se nourrir aussi au demeurant, et même les grondements de son ventre n'aurait su la déconcentrée de ses écrits.
    De l'archivage des anciens documents, à la tenue des dettes de chacun des employés, dont la plupart n'avaient même sans doute pas conscience, pour les garder prisonnier volontaire ici en passant par la rédaction des parchemins standards à compléter, la rose s'était enfermée ici depuis de longues heures déjà, sans qu'on la dérange.

    La chaleur ambiante avait eu raison de ses ondulations chatoyantes, finement regroupées, et visage incliné vers le bureau pour écrire, boucles libérées venaient chatouillées sa nuque ou le contour fin de sa mâchoire.
    Un bref instant le regard chlorophyllien avait quitté les parchemins dans un soupir las, la sylphide ayant parcouru la distance nécessaire à ouvrir une fenêtre, légère brise chaude caressant sa peau et embrasser sa gorge faisant naitre un soupir de bien-être.
    Les chausses n'étaient plus, sous l'étoffe légère de lin naturel clair, et le pied nu caché sous le drapé de sa robe, Elle rangea la caisse contenant les contrats des galants absents ou partis, sur l'étagère dévolue à cet effet avant de rejoindre le fauteuil dans lequel Il aimait à trôner quand à deux le travail se faisait.

    Léger sourire aux lippes, une pensée, intimiste, se dessina au gré des doigts parcourant l'accoudoir, pour disparaitre sur une concentration nécessaire, dextre portée à la nuque étirée dans un baillement, l'envie que cette main soit autre, celle de son complice se fit puissante, et un soupir sécha l'encre au vélin sur lequel la plume reprise entre ses doigts viendrait reprendre de déverser liés et déliés délicats.

_________________

Merci JDMonty
Dacienhissy
Il n’en attendait pas moins de cette Nejma qui revenait sur le devant de la scène, appréciant ce franc-parler où le détour sonnait souvent faux. Il la regarda, soupirant avec cet éclat de rire soutenu et de lui rétorquer sans convention.

Me ranger ? T’es malade !?! J’aime bien trop le sexe pour ça.

Tout le monde le savait. Il ne s’en cachait pas non plus. Se délectant du stupre le plus affriolant, aimant la gourmandise des clients qui le suppliaient d’en avoir encore. Et si l’homme restait son préféré, Dacien s’enflammait facilement quand on savait s’y prendre. L’Egyptienne ne prenait pas de gants et encore moins là, sur le pas de la porte, faisant quelques pas en avant afin d’admirer la grandeur de la pièce alors qu’elle se retourna vers lui, sans se priver d’imaginer son corps derrière le tissu. La regarder faire. La laisser rêver trois secondes et d’étirer cette commissure en coin, arrogance pleine de vices.

J’dors bien en c’moment, t’inquiètes.

Il dormait bien oui. Allongé aux côtés d’une Rose qu’il découvrait jour après jour, sans l’offense de laisser l’évènement venir quand la Femme s’animerait d’elle-même et de franchir le seuil de la gourmandise partagée. Et la voilà, cette Nej qu’il avait connu quelques auparavant, celle dont l’Aphrodite ne pouvait se passer, la courtisane que les clients se déchireraient afin de passer entre ses cuisses chaudes et voluptueuses. Il s’en souvenait oui, de cette élégante féline, la sulfureuse panthère, aimant attiser dans un piège dont on se laissait dévorer tout cru sans penser aux conséquences prochaines. Une fois Nej, pas deux. Pas cette fois. Pas ici, ni là-bas. Si présomptueuse dans ce noir qui suintait l’éclat du stupre qui la dévorait à l’intérieur, celui qui devait lui manquer pour se laisser guider par un Gérant délicieusement convaincant.

J’connais tes aptitudes. Je sais de quoi tu es capable et ô combien bonne à baiser.

Les tests franchis depuis belle lurette, il n’y avait aucune raison pour remettre le couvert. Aucune. Sauf celle de refuser. Parce que Rose. Il la connaissait. Bien. Peut-être mieux qu’elle-même quand il jouait le même jeu, celui d’une séduction acharnée afin de prendre dans les filets le plus récalcitrant. Rien ne venait souffler l’offusque dans ces phrasées, rien que l’équivoque sexe qu’elle retrouverait ici mais, pas avec lui.

‘Tain Nej…Veux-tu que j’te présente Bertrand ? Il est en manque lui…

….Aussi aurait-il pu glisser à la fin de sa phrase. Les phalanges égyptiennes vinrent effleurées sa joue, la même que Rose aimait toucher, celle qui transpirait la Fleur, celle qui se sentit froissée de cette faveur qu’il n’avait pas demandé. Dacien n’avait rien dit, rien fait non plus. Juste la mâchoire qui se serra. Il lui tendit la main afin qu’elle passe devant lui, sentant le Nil, et de fermer la porte afin de prendre la direction du bureau des gérants. Le couloir fut traversé, le battant de bois atteint, alors qu’il tourna la clenche et de diffuser d’un ton moqueur.

…..Et de toute façon, y a pas d’place en dessous du bureau. On s’rait obligé de rester d’sus…

Il n’avait pas cessé le vert dans l’onyx, histoire de faire naître l’envie de le prendre dans le piège infernal que Nej adorait tendre et refermer, de la laisser s’amuser à cavaler vers le versant qu’elle connaissait quand, de toute façon, il refuserait toute promiscuité. La commissure narquoise s’étendit de tout son long, entrainant la femme bronzé d’entrer dans le bureau et de tourner le visage vers cette Rose présente, assise sur le fauteuil, prenant le temps d’un calme certain pour s’occuper de la paperasse qu’il avait laissé en suspens et de se sentir quelque peu gêné alors que la seconde d’avant, se doutant qu’elle avait entendu, les mots badins d’une invitation rocambolesque s’étaient trouvés dits avec l’amusement que la Florale ne distinguait que peu. Il ferma la porte, quelque hébété, gagnant le fauteuil et de s’asseoir sur l’accoudoir, près de son épaule, délayant cette dextre dans un mouvement lent pour l’offrir à sa nuque. Il invita Nej à prendre place dans l’un des sièges devant eux, un léger sourire et un jade qui vint prendre la chlorophylle qu’il avait besoin.

J’te présente Elle. Gérante, avec moi, de cet établissement. Annonça-t’il à l’Egyptienne.
Et voici Nejma. Ancienne courtisane du Bordel. Dit-il à Rose. Elle revient parce qu’elle a appris que j’étais là et qu’elle peut pas s’passer d’moi… Le Gérant sortit un contrat pré-rempli, s’accrocha à l’émeraude de sa complice et de lui sourire dans cette esquisse sublimée de sa personne. La clientèle va l’adorer. Il s’emballait un soupçon. Il savait que de l’avoir serait bénéfique pour l’établissement. Elle est bisexuelle et est très douée. Pour sûr, il en savait quelque chose. J’sais que tu voulais une blonde mais je t’offre la meilleure qu’on puisse trouver…
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Nejma
    Elle rit à sa réplique. Dacien aimait son métier et avait fait de sa passion sa vie. Elle sourit simplement lorsqu'il signala bien dormir, croyant déceler quelque chose de sous entendu, attisant sa curiosité. Elle resta songeuse quelque secondes, le regard perdu sur des détails qu'elle seule pouvait déceler. Peut être une certaine envie, celle de partager quelque chose transcendant tout avec un autre être, transcendant le stupre, le vice, le sexe, tout, sans aucun secret. Depuis le Castillon, Camille....

      J'espérais bien que tu souviennes, ça m'aurait vexée sinon. Désigne le moi simplement, ton Bertrand, t'sais que j'aime bien la conquête. Si c'est trop facile, ça va m'ennuyer.


    Ils se dirigèrent vers le bureau des gérants, le temps d'une dernière blague, à laquelle elle s'esclaffa.

      Comme si ça allait m'arrêter.


    Le battant des portes passés, fini de rire, elle y découvrait la gérante. Dure mais gentille, avait-il dit. "Elle", qu'elle détailla sans vergogne, avant de hocher la tête en guise de salut. Ce qui était pour Nej une marque de respect, détestant les salamalecs hypocrites et consdescendants. Un charme certain, une beauté indéniable, Elle dégageait une présence. Cette femme était loin d'être une simple belle plante. Nej s'installa dans le fauteuil, et observa le manège du Dacien envers Elle. Et sourit, ressentant à nouveau ce manque fugace de se sentir réellement proche de quelqu'un au point de déverser une partie de son âme en elle. Elle ne cilla pas lorsque Dacien lui fit son panégyrique, retenant un sourire en coin à sa petite blague. Ce n'était pas tout à fait vrai. Elle était venue par curiosité, s'attendant à trouver qu'un ersatz de la gloire passée. Elle leva les onyx vers Elle, attendant qu'elle prenne la parole.

.elle


    Une envie réalisée plus vite qu'elle ne l'eut cru, à peine ressentie ou presque, que la main mâle désirée se trouvait sur sa nuque l'enveloppant de sa chaleur.
    Devait-elle faire attention à ses souhaits ?

    Toujours est-il que l'entrée en matière fût beaucoup moins à son goût, de voir, Dacien et l'ébène débouler dans son bureau, à s'esclaffer de grivoiseries, comme deux juvéniles déniaisés.
    Relevant le nez de ses parchemins et déposant la plume dans un geste lent, Elle n'avait rien dit, comme souvent quand s'eut été superflu ou qu'elle le jugeait inutile.
    Et lorsque jade et émeraude se croisant, stoppèrent net l'impulsion salace de son complice pour laisser place à une gène assez palpable, la tentation se fit mesquine soufflant à l'oreille de la florale de demander si elle avait le temps de ranger les documents posés au bureau avant.
    Il était des silences parlants, d'autres gênés, mais les deux étaient bruyants.

    L'observation de l'inconnue se fit tout aussi introspective à son égard qu'elle le fût envers elle, au même titre qu'un salut respectueux, le charisme et le félin se dégageant de cette femme faisant aussi peu de doute que la fragrance florale qui imprégnait la peau de la rose.
    Et se redressant pour retrouver un certain maintien, le regard chlorophyllien se releva un court instant sur son acolyte, contenant un sourire à le voir lui à cette place, comprenant pourquoi il l'appréciait, découvrant la saveur de l'inversion, non pas de rôle mais de places.

    Sans attendre, Dacien oeuvra aux présentations, une ancienne, tiens donc, une phrase de son passé lui revint alors en mémoire "c'est avec de jeunes carottes dans de vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes". Il semblait qu'ici ce soit de la carotte ancienne dans une marmite en réfection qui donnerait de bons repas, en tout cas l'enthousiasme du brun semblait vouloir le laisser supposer.
    La florale écoutait le galant ou le gérant, Elle ne savait plus trop qui parlait sur l'instant, peut-être bien l'ami ou l'amant de Nejma aussi au demeurant, et prenant le contrat qu'elle avait rédigé peu avant, des mains masculines, sans une expression notable ou du moins décryptable, les premiers mots passèrent le barrage de ses lèvres.
      Tout ça semble fort attrayant Dacien...
      Nul remise en question de votre jugement ni de son objectivité...

    Reportant son attention sur la tigresse en rivant émeraudes aux obsidiennes, le sourcil se haussa très légèrement.
      Reste à savoir si la meilleure qu'on puisse trouver, selon vous, souhaite revenir pour vos beaux yeux.
      Est-ce le cas Nejma ?

    Professionnelle jusqu'au bout des ongles, rien de plus ne transpirera dans son attitude, rien de ce qui peut être "ailleurs", dissimulés aux yeux de tous à l'Aphrodite, même si les murs ont, semble t-il, des yeux et des oreilles.
    Et même si la question se doit d'être posée à la beauté égyptienne, la réponse ne fait pas de doute, sans quoi pourquoi se trouver ici assise dans ce bureau ?
    Les dés étaient déjà jetés, sans doute même au moment où elle avait décidé de remettre les pieds ici et d'ailleurs... une autre question se devrait d'être posée.
    Mais pour l'heure, entendre l'évidence d'une réponse.

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Merci JDMonty
Nejma
    Les onyx ne cillèrent pas à l'examen aussi minutieux que fut le sien. Le geste de Dacien envers Elle n'échappa pas à la panthère, bien qu'aucune réaction ne s'imprima sur ses traits. Dacien avait toujours eu ce don pour lier des relations particulières et privilégiées avec des gens. Le Castillon, Lucie. Chose qu'elle avait dû mal à envisager pour elle même, n'ayant aucune confiance en d'autres, quels qu'ils soient. Les jambes furent croisées, et la tête fut penchée, en une interrogation.

      D'une certaine manière, oui, pour ses beaux yeux.


    Ou son charmant fessier? Le sourire s'élargit, mais la réalité était bien moins triviale, aussi, elle poursuivit de sa voix veloutée:

      Plus exactement, lorsque j'ai passé les portes de l'établissement, c'était pour lui dire adieu. J'avais entendu dire que l'établissement était devenu plus ... respectable. Lisse. Edulcoré. Je ne m'attendais pas du tout à y revoir Dacien. Justement le seul capable de m'y faire revenir.


    Mais pas pour les raisons qu'Elle pouvait peut être imaginer. Alors que Dacien usait de son boniment et d'arguments convaincants, une idée s'était frayée un chemin dans son esprit tortueux, lézardant toute la volonté qu'elle avait mis pour se construire une vie calme, saine, sereine. Imrân grandissait, et tentation était grande de le mettre complètement à l'abri du besoin et l'éloigner d'un futur métier ingrat ou dangereux. Or, une étrangère, mère isolée, et pas de relations dans la haute, comment éviter à son enfant un futur à écumer les bas fonds? Seul l'argent le pouvait. L'argent est roi, qui a l'argent a le pouvoir.

      L'établissement avait une réputation inégalée, allant de pair avec un respect des employés. L'Aphrodite avait gagné cette réputation car elle y regroupait des courtisans de haut vol, qui aiment ce qu'ils font. Pas un de ces établissements sordides, avec des femmes qui ouvrent les cuisses car elle ne peuvent faire autrement pour gagner leur vie, et des courtisans tellement blasés qu'ils pourraient faire leur office en jouant au jeu de Sig wa duqqân ou en lisant. Mais plutôt des gens comme Dacien. Ou comme moi.


    Petit sourire félin et cynique qui se peignit sur ses traits. Une chose qu'elle avait en commun avec Dacien, le besoin de se perdre et de se vautrer dans le stupre pour se sentir vivante. Une grosse différence par contre qu'elle avait avec le gérant, Nej ne nouait pas de relation particulière, elle ne liait pas son âme au point de vouer une confiance absolue en un Autre. Elle avait été relativement proche d'Edgar, mais jamais comme Dacien avait perdu son âme en Adryan, de ce qu'elle en avait constaté. Chose qui la fascinait toujours. L'amour. L'amour pour elle n'était qu'une obsession et un besoin de domination savamment gommé pour mieux assujettir. La fidélité une vaste blague. Ceci dit, elle n'aurait aucun scrupule à détourner n'importe qui de son Autre, juste par jeu.
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