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Info:
Une incursion dans le domaine de Saulx (en cours)

[RP] Qui s'y aventure...

Galovert
La nuit diluait encore les formes lorsque le bivouac fut levé.
Seul un léger monticule de terre et de feuilles naturellement disposées subsistaient du maigre feu concédé la veille au soir.

Confort et discrétion ne font pas souvent bon ménage…

Non loin d’un sentier naturel, monture et cheval de bât étaient installés à la longe.
Déjà scellés et équipés pour un éventuel départ précipité.
Simple précaution…

Galovert n’aimait pas le mot fuite.

Ombre silencieuse, il se dirigeait précautionneusement vers les fougères bordant cet endroit ou cerfs et chevreuils viennent gouter la rosée matinale.

La lueur blafarde de l’aube perçait maintenant les feuillages et pénétrait par endroit les lambeaux de brumes, prémices d’un automne précoce.

Ormeaux et chênes plusieurs fois centenaires, réunis là par on se sait quel puissant charme, préservaient de leurs imposantes ramures les quelques alcôves que la lumière du soleil ne violerait jamais.

Certains matins, l’ombre reculait avec regret…

Le suave parfum d’une terre riche en humus emplissait parfois les narines, comme une bouffée d’encens savamment distillée aux détours d’une solennelle homélie.

Galovert savait les emprunts des cathédrales, et reconnaissait le génie des maîtres de cérémonies à copier la nature.

Une rumeur, d’une intensité trop faible pour faire résonner le moindre écho, sollicitait maintenant l’attention de l’impénitent amateur de venaisons.

Utilisant au maximum le relief, il progressait dans un parfait silence, accélérant sensiblement son allure.
Il savait que cet instant subtil, à la limite des perceptions humaines, serait bientôt ponctué par le chant des oiseaux.

Ce signal du réveil donné, et il lui fallait alors être en place s’il voulait garder toutes chances de pouvoir choisir une proie intéressante.

Seuls quelques animaux sauvages visitaient ce territoire perdu au plus profond du Domaine de Saulx.

Voilà plusieurs reprises qu’il truandait avec malice ce Vicomte à la réputation sulfureuse.

Jeux dangereux s'il en était... Mais quel formidable trompe ennui à une existence insipide passée à Luxeuil.

Sirius, comme tout bon nobliau, devait manger sa viande bouillie dans une infâme sauce abusivement alourdie par quelques onéreuses épices orientales.
Rien ne vaut le gigot d’un chevreuil abattu proprement par surprise, tendrement paré de quelques grains de poivre, piqué avec délicatesse d’un ail fraîchement préparé…

Un animal mort d’épuisement au terme d’une poursuite de plusieurs heures n’est que carne à la saveur de pisse.

Confortablement installé, son arc de chasse posé à plat sur les genoux, une flèche dans la dextre, il devint fougère parmi les fougères, ronce parmi les ronces.

Aucune pensée n’agitait maintenant sa conscience.

Empli de la plénitude qu’offrait la nature à ceux qui savaient cesser de revendiquer bruyamment leur existence, Galovert s'installa dans l' attente qu’un noble gibier daigne se sacrifier.
Suniva
J’aperchévouns lé donjoun
Qui sé démuche dé la breune.
Mes houmes halent sus l’s avirouns


Allure fière malgré les vêtements de gueuse, cheveux au vent dénoués, yeux bruns plein de gaité et pétillants du plaisir de retrouver la douceur de l'aube baignant les frondaisons légères. Voix claire à l'accent normand chante une chanson de son pays depuis longtemps connue et que sa mère lui enseigna un jour de fin d'été comme celui-ci.


Jusqu’oû pyid des deunes.

J’i rêvaé de Thor, reide enragi.
Gimaez, fémes, j’allouns touot ra
vagi !

Nous esnéques sount à basse iâo,
Halaez les batiâos oû sé !
Derryire mei, touos à l’assâot !

Assâotouns le châté !



Panier d'osier tressé au bout du bras qui se balance en cadence, pieds légers foulent à peine l'herbe dense. La voix s'approche sans autre bruit que la mélodie qu'elle égrenne. Les souvenirs que déclanche le parlé de son pays normand incite sans qu'elle s'en rende compte, Suniva à chanter à tue-tête au fur et à mesure que se déroulent les couplets...



J’allouns tuaer, touot machacraer !
Chauntouns, les Viquins, c
hauntouns !
En avaunt, pouor nous freulaer !
Brésillouns ! Tuouns !

Mei, Lodbrog, jé vyins du Nord.
Mes houmes, des loups qu’ount paé poue !
écoutaez nous caunts de mort.
J’allouns vous tuaer touos !


Suniva partie de grand matin avant même le lever du soleil s'en va cueillir des simples, là où on lui a dit qu'elle en trouverait facilement... La jeune normande arrivée par hasard à Luxeuil veut se rendre utile et remercier de l'accueil les habitants et surtout la douce Hellvyra qui l'héberge. Elle a décidé d'appliquer les recettes de sa mère défunte et d'offrir onguent et pâtes de beauté à sa nouvelle amie avant de poursuivre sa route à la recherche de son aimé.

Les yeux rivés au sol, la jeune fille cherche les plantes encore mouillées de rosée afin de les récolter avant qu'elles ne soient trop séchées par le soleil. Pour l'heure, elle va désormais plus lentement fendant avec légèreté les tapis de fougères qui tapissent le sol des bois où elle est entrée...



Mini-lexique :
Assâotouns = assaillons / gimaez = pleurez.
Paroles : Alphonse Allain - Musique : Daniel Bourdelès
Extrait du CD "Les ouées de Pirou" © 2004
Galovert
Galovert avait regagné lestement mais discrètement les sous bois, chassé par une présence maintenant certaine.
Quelqu’un chantait dans la forêt.
Comment diantre cela était arrivé ?

La veille et tôt avant l’aube, il avait pourtant parcourus les bois alentours à la recherche de la moindre présence et n’avait relevé que des traces anciennes, les siennes probablement.
Et s’en était voulu de sa négligence.

Pourquoi fallait-il que ce soit aujourd'hui, à cette heure là, que cet endroit oublié de tous reçoive autant de visiteurs.

La voix se rapprochait, et il pu situer avec plus de précision la direction d’où elle lui parvenait.

Curieux ce chant, encore incompréhensible mais agréable à l’oreille.
Portées de cuvettes en valons par un écho capricieux, les rimes en semblaient irréelles, presque envoutantes.

Les restes de vieilles superstitions, de légendes sur le petit peuple des forêts, les elfes, les fées …se bousculaient à présent dans la tête de Galovert.
Il repoussa sans efforts de telles pensées, les frissons qui parcouraient son corps n’étaient pas induits par la peur.

C’était la voix d’une jeune femme…
Douce et puissante à la fois, arrivant de l’opposé de la clairière, venant droit sur lui.

Les mots prononcés, semble-t-il dans une langue étrangère, rythmaient une allure qui ne semblait pas trop pressée.

Mais à cette distance, il était difficile d’en apprendre d’avantage.
Aucun indice ne pouvait encore permettre d’estimer un nombre d’approchants, personne n’était encore visible.
Et cela l’inquiétait.

Galovert, dans l’espoir de n’avoir pas été repéré, rechercha des yeux une place qui lui donnerait l’avantage si une confrontation devenait inévitable.

Il ne pouvait pour l’instant être sur du nombre d’assaillants éventuels, sans compter qu’il aurait pu être contourné par un autre groupe, plus silencieux, celui-ci.

Une embuscade au niveau de l’endroit ou ses chevaux l’attendaient était même envisageable. En tous cas, c’est ainsi qu’il aurait procédé, s’il avait voulu coincer quelqu’un sur un tel terrain.

Fort de son expérience de franc-tireur, il se figea à l’abri d’une souche et se ménagea un espace de vision suffisant pour pouvoir décocher quelques traits avec une précision acceptable.

Avant d’être repéré, il espérait vider une bonne partie de son carquois, et même d’inverser l’issue d’une traque dont il ferait l’objet.

Peut être pourrait-il même laisser passer le danger, si seulement ses chevaux n’étaient pas découverts...
Suniva

La jeune fille continuait d'avancer, fendant le flot vert tendre des fougères, pénétrant dans une clairière tout en continuant de chantonner machinalement le dernier couplet de sa chanson...


" - Mei, Lodbrog, jé vyins du Nord.
Mes houmes, des loups qu’ount paé poue !
écoutaez nous caunts de mort.
J’allouns vous tuaer touos !"


Ignorante de ce qui l'entourait hormis les plantes guérisseuses, elle s'accroupissait parfois, sortait une dague à la lame fine et caressait doucement comme pour s'excuser certaines frondes gracieuses avant de trancher avec dextérité. Un sourire satisfait accompagnait chaque feuille de fougère mâle qu'elle posait dans son panier...

Ébrouement se fait entendre soudain. Suniva se redresse, l'oreille aux aguets. Nulle peur n'anime son regard, on lui a dit qu'à cette heure l'endroit est vide de toute présence humaine. Fin sourcil s'arque d'étonnement quand un très léger hennissement se fait entendre suivi d'un autre... La jeune fille se dit qu'il n'est qu'un animal pour émettre tel son et qu'il n'est pas habitant d'une forêt, fût-elle de Franche Comté.

La jeune normande pivote lentement sur elle-même. L'image de son défunt soldat de Père lui revient et ses sages paroles avec elle :


" - Si tu veux montrer que tu viens en paix, ne te cache pas. Montre au contraire que tu n'as pas peur et que tu ne cherches pas les ennuis."


L'or des yeux se voile un instant au souvenir de celui qui est mort pour son Duc...

Le soleil levant insinue un de ses rayons encore pâles au travers des feuillages diffus, lui montrant un fin sentier. Les yeux tendrement sombres se portent au delà et distingue la silhouette de deux montures. Plus aucun doute, d'autres qu'elle fréquentent cette partie du bois. Mais où sont-ils donc ?

Nouvelle volte, yeux froncés pour percer les dernières ombres du sous-bois qui borde la clairière. Soupir impatient.


" - HOLAA !! QUELQU'UN ?!!"

Aucune réponse. Suniva réfléchit...
Que faire ?
Partir ou rester ?
On parle de brigands dans la région mais elle n'a rien à perdre que sa vie et puis peut-être que quelqu'un est en difficulté ?
Danse d'un pied sur l'autre quelques instants, sa façon à elle de s'aider à mieux réfléchir ; passe une main fine dans sa longue chevelure couleur d'automne en s'interrogeant, les yeux bruns posés sur l'orée du bois ; humant l'air et n'y retrouvant que douces senteurs de fin d'été...
Puis la curiosité l'emporte, le naturel gai et les conseils de son Père font qu'un rire clair fuse des lèvres au rose tendrement ourlées.; alors la voix aux accents du Nord s'élève à nouveau, fraiche et claire pour offrir un autre air moins guerrier cette fois : Douce mélodie qu'un ami de son Père lui enseigna naguère...



May it be de Enya -Merci Youtube
Sirius7
Les yeux désespérément fixés sur son écuelle, la cuiller en main de façon peu convaincante ni même enthousiaste, le Vicomte semblait passablement contrarié. Le dos de son couvert heurtait à rythme régulier la grande table de bois massif alors que l'autre membre tenait tout de même le récipient. Un déjeuner somme toute assez banal, en apparence : Un Margny qui a posé son séant sur le plus confortable des fauteuils de la tablée, c'est à dire le sien, et un plat, préparé avec soin par le personnel, qui n'attendait plus que d'être dévoré goulûment. Pourtant Sirius n'a pas encore touché à la nourriture. Un long soupir s'échappa d'entre ses lèvres, et soudainement son écuelle de viande bouillie traversa rapidement la pièce.

Il avait agi de manière sèche et surprenante. Même si cela commençait à être chose commune dans l'enceinte de Saulx, il n'en restait pas moins que les divers serviteurs étaient toujours autant surpris des sautes d'humeur de leur maître. Déjà, l'un d'entre eux s'affairait à nettoyer le résultat des frasques vicomtales. Dans ce genre de moment, lorsqu'aucun de ces laquais ne sait vraiment comment réagir, la difficile tâche de prendre note des griefs du Vicomte revient au fidèle Anthèlme. Ainsi celui-ci se présenta dans la salle, toujours aussi propre sur lui, et respectueux dans ses interventions. Une courbette du plus "haut placé" des domestiques, et son maître consentit à lui adresser la parole.


Anthèlme...

Un regard qui semblerait presque bienveillant.

J'ai encore appris, pas plus tard que la matinée de ce jour, qu'un manant s'en est pris de nouveau à la faune de mes terres. Mais vous le savez, je crois.
S'il m'est inconcevable d'envisager que l'impudent puisse librement circuler sur les chemins de mon domaine, il m'est encore plus inacceptable qu'il puisse braconner sans réserve. Depuis combien de temps cela dure-t-il ? Cinq journées ? Sept ? Peut-être même plus. Ce que je me demande surtout, mon cher Anthèlme...


La cuiller fut déposée sur la table tandis qu'il prononça ces mots.

Je m'étonne. Rien ne semble avoir été fait en conséquence. Pourtant, j'ai demandé à ce que le cas de ce misérable soit réglé au plus vite, qu'il sache ce qu'il en coûte d'abattre le fruit de mon travail acharné. Je ne puis me sustenter de ce gibier, sachant que l'animal a peut être été poursuivi par le pouilleux... Vous me comprenez ? J'attends donc qu'il me soit apporté vif afin de lui apprendre moi-même les rudiments de la vie, et ce avant le coucher du soleil.
Et comme pour clore son monologue, coupant l'herbe sous le pied d'une hypothétique réaction du valet, le Vicomte rajouta : J'ai dit.

Un hochement de tête du domestique, et le Margny se replongea dans la rumination de sa vengeance à venir.
_________________
--Massovich
Eux dégager forrrrrêt trrrrès vite ou moi jeter femmes et enfants dans douves du château !

Le Massovich répondait au dénommé Anthèlme, les cheveux laqués glaviot, la taille d'un viet et un sourire ... Que même la mère du soldat russe, si douce, si calme, en perdrait son sang-froid. Frotte-manche jusqu'aux coins des lèvres ... C'est irritant ! Et le soldat de joindre ses mains, et ses phalanges de craquer comme une nuque brisée ... Et quart de tour militaire, talon enfoncé à en polir le parquet - s'il avait pu marcher sur du bois plutôt que de crapahuter dans la fange ...

Soldaaaaats !

Le Massovich est aussi bruyant qu'impatient et s'il allie toutes ces qualités, il intervient comme il le fait à l'insant : éructant et gesticulant de toutes parts, histoire que la troupe y comprenne que le garde à vous n'est pas réservé aux chiens.
Tous, ils étaient tous absolument parfaitement au courant de la mission qui les attendait et tous, ils étaient tous, la bave aux commissures et l'oeil luisant.
On aime trancher, de toutes les façons qu'il soit, quand on vient de l'est ...


Vous férrrre votrrrré trrravail. Vous rrrrramener petits brrrraconniers au château ... Vivants ! Burrrrnes ferrrmenter dans eau de vie si Vicomte pas content. Comprrris ?
Galovert
La visiteuse approchait.
Galovert pouvait à présent distinguer sa silhouette qui devenait de plus en plus précise, au fur et à mesure qu’elle dépassait les obstacles naturels.

Elle arrivait a quelques coudées à peine du talus ou Galovert se tenait immobile.

La suivant des yeux, celui-ci la laissa passer, notant malgré lui la beauté et la grâce de la damoiselle.

Un panier tressé à la main, d’où dépassaient quelques simples fraîchement cueillies, indiqua à Galovert les raisons de la présence de celle-ci.
La cueillette des simples ainsi que le fagotage étaient prohibés par le propriétaire des lieux.

En fait, on racontait que le Vicomte Sirius s'offusquait même qu'un manant puisse respirer le même air que lui...

Elle semblait uniquement armée de cette fine dague qui devait lui servir pour la cueillette.
Mais Galovert n’était pas naïf et l’amplitude des vêtements pouvait dissimuler n’importe quelle arme courte, certaines sont très meurtrières dans un combat rapproché.

Son allure fière, son port de tête et la manière dont elle occupait son espace, faisait oublier les chiffons de gueuse dont elle était affublée.

Tisserand de son état, Galovert n'eut aucun mal à apprécier d'un simple coup d'œil la justesse et l'harmonie de ses formes.

Lorsqu’elle croisa sa cachette, quelques effluves d’un parfum aux fragrances subtiles vives et sauvages vinrent caresser les sens de Galovert.
Le souffle sembla lui manquer.

Il éluda son trouble naissant en pensant que cela renforcerait son immobilité.
Surtout ne pas bouger.
C’était la seule manière de s’assurer qu’elle ne soit point suivie, question de sécurité.

Cette gracieuse créature le dépassa sans le remarquer.
Sa chevelure châtain ondulait au rythme de ses pas.
On aurait dit que la forêt l’accompagnait, lui pardonnant ainsi son manque de discrétion.

Reflets de feu et ombres nacrées dansaient loin sur ses épaules au gré des trouées de lumière.

Elle se dirigeait maintenant vers la clairière ou les chevaux n'allaient pas tarder à manifester leur inquiétude.
Si ce n’était pas le cas, Galovert saurait alors que quelqu’un d’autre l’attendait à cet endroit et s’était arrangé pour s’assurer du silence de ceux-ci.

Quelques piaffements nerveux répondirent à cette dernière question.

Le chant guerrier cessa d’un coup, la belle avait soudainement pris conscience qu’elle n’était plus seule.
Pour prolonger cet instant de pur délice qu'elle lui avait offert, Galovert ne bougea point.

Se dandinait d’un pied sur l' autre, faisant varier son équilibre, fouillant du regard les sous bois, elle se préparait mine de rien à une éventuelle rencontre belliqueuse.

" - HOLAA !! QUELQU'UN ?!!"

Doucement, sans la quitter des yeux, Galovert se releva et rangea ses flèches.
L’arc dans la main gauche, il entreprit la descendre du talus.
La belle lui tournait le dos, son attention dirigée vers la clairière ou les chevaux marquaient des signes de nervosité croissante.

Sa visiteuse fredonnait maintenant une mélopée, dans la langue des Anglois.
Le piaffement des chevaux se mua en silence interrogateur.

Jolie, cultivée et courageuse…

Arrivé à quelques pas d’elle, il mit fin à la tension qui risquait de gâcher cette rencontre.

Bonjour La Belle.
Je n’ai rien mangé depuis hier.
Si j’apporte le gibier, consentiriez-vous à le préparer pour nous deux ?
Nous nous inviterons ainsi mutuellement à déjeuner.







v
Suniva
[Au creux d'un bois... Quand deux destins se rejoignent.]

Instinct... Frôlement d'une fougère un peu trop sèche... Peu importe, un frisson de peur parcourt l'échine de Suniva. Elle se tourne vivement vers ce qu'elle croit être un danger pour l'affronter sa dague tenue en avant.

Bonjour La Belle.
Je n’ai rien mangé depuis hier.
Si j’apporte le gibier, consentiriez-vous à le préparer pour nous deux ?
Nous nous inviterons ainsi mutuellement à déjeuner.


Un homme est là qui se dresse en contre-jour dans le soleil tout neuf. La voix est rassurante mais la jeune fille y décèle une pointe d'ironie. La dague toujours dressée, penche une tête curieuse sur le coté, cherchant à croiser le regard perdu dans la chevelure sombre qui accentue encore l'effet d'apparition.
Sans répondre ni bouger d'un pied, elle prend le temps d'examiner son vis-à-vis. Note les vêtements qui sans être somptueux valent mieux que les siens et de loin ; détaille sans gène la haute et noble silhouette, descend le regard sur l'arc ce qui fait se crisper sa main sur la poignée de cuir de son arme.


" - Qui êtes vous ? Pas un brigand, vous m'auriez déjà troussée ou volée... Le Seigneur de ces terres ? Je ne fais rien de mal ... et si vous avez faim, je veux bien partager mon pain et les quelques fruits rangés dans mon panier."


Satisfaite par son examen quoique toujours méfiante, laisse tomber son arme dans le panier et y plongeant la main en ressort une pomme bien rouge ; la tend d'un geste assuré mais avec un sourire timide vers l'archer. Offrande et volonté de paix...
Galovert
Une pomme…
Après un court instant de surprise marqué à peine par un tressaillement d’épaule, faisant volte face à une vitesse appréciable, dague pointée en avant, elle lui proposait…
Une pomme.

Quelle charmante façon de faire connaissance.
Si l’histoire ne se répète pas, elle bégaie souvent.

Gallovert ne pu retenir un rire, se libérant ainsi d’une tension extrême.
Il y a encore quelques minutes il était prêt à défendre sa vie.

Apprivoisé et conquis par le naturel de sa visiteuse, c’est tout simplement qu’il mit fin aux doutes sur ses intentions.


Bonjour, mon nom est Galovert, je suis de Luxeuil.
Dit-il en cueillant délicatement l’offrande d’une main la plus légère possible.

Ma foi, que ferait un homme avec un arc dans un endroit pareil, sinon chercher à s’assurer pitance ? Les brigands préfèrent les endroits plus fréquentés.

D’un geste fluide, sortant de son fourreau son couteau de chasse il partage le fruit et lui tend la moitié.
Veuillez m’excuser pour mon irruption soudaine, mais j’avais donné rendez-vous à quelques chevreuils ou lièvres, prévoyant une issue dramatique.

Et posant un regard intéressé sur le contenu du panier.
Les essences de la forêt sont gorgées de rosée, à cette heure.
Cela améliore l’efficience des simples ?
Mais si vous le voulez bien, allons près de mes chevaux, nous avons assez troublé l’endroit et le seigneur des lieux n’est point un sot.


En croquant dans sa moitié de pomme avec gourmandise, lui tournant le dos avec une confiance apparente, il fit quelques pas en direction de la clairière.
Délicieux ce fruit.

La matinée est compromise pour ce que j’avais projeté d’en faire.
Il reste à effacer nos traces.

J’ai prévu un lapin pour mon repas de midi.
Accompagné de quelques herbes, et vous m'avez l'air d'une experte en la matière, voilà qui pourrait finir de sceller agréablement le secret de notre présence en ces lieux.

Vous me suivez ?
Suniva
[Dans les bois de Saulx... Un partage imprévu.]

Glissant un peu sur le coté après avoir laché sa pomme de bonne grâce, Suniva penche à nouveau la tête, étudiant le visage de son vis à vis qu'elle voit désormais en pleine lumière. Le sourire s'affranchit quand il se présente simplement après un rire que la jeune normande choisit de prendre comme un signe d'amitié.

Bonjour, mon nom est Galovert, je suis de Luxeuil.
Ma foi, que ferait un homme avec un arc dans un endroit pareil, sinon chercher à s’assurer pitance ? Les brigands préfèrent les endroits plus fréquentés.


" - Je me nomme Suniva. j'habite Luxeuil moi aussi... C'est Dame Hellvyra qui m'a prise sous son aile quand je suis arrivée à bout de forces..."


Pomme coupée d'un geste habile, le partage est accepté et même confirmé. La main de Suniva se tend, cueille du bout des doigts en souriant plus franchement, la moitié de fruit qu'on lui offre en retour.

Veuillez m’excuser pour mon irruption soudaine, mais j’avais donné rendez-vous à quelques chevreuils ou lièvres, prévoyant une issue dramatique.
Les essences de la forêt sont gorgées de rosée, à cette heure.
Cela améliore l’efficience des simples ?
Mais si vous le voulez bien, allons près de mes chevaux, nous avons assez troublé l’endroit et le seigneur des lieux n’est point un sot.


" - Vous êtes donc un chasseur, c'est interdit si vous n'êtes pas sur vos propres terres ? Non ? "

Le regard pétille un instant tout plongé dans celui de Galovert. Souvenir de braconnage reviennent... Les yeux noisette se portent avec envie et curiosité sur l'arc qui semble d'excellente facture à la fille de soldat qu'est Suniva. La jeune fille réfrène les questions qui se pressent et se contente de répondre à celle de sa rencontre agréable mais inattendue...

"- Les simples, j'en sais ce que ma mère m'a appris avant de quitter ce monde. Et je l'ai toujours vue faire ainsi : on ne cueille que ce qui est plein de vie pour en assurer toutes les propriétés bénéfiques."


L'homme se détourne, marchant en direction des chevaux qui ne se manifestent plus, rassurés par la présence de leur Maitre.


Délicieux ce fruit.

' - J'en ai d'autres, si vous voulez... Du pain frais aussi..."

La matinée est compromise pour ce que j’avais projeté d’en faire.
Il reste à effacer nos traces.
J’ai prévu un lapin pour mon repas de midi.
Accompagné de quelques herbes, et vous m'avez l'air d'une experte en la matière, voilà qui pourrait finir de sceller agréablement le secret de notre présence en ces lieux.
Vous me suivez ?


Rire d'amusement clair et léger fuse dans le silence encore lourd du début du jour.


" - M'engageriez-vous pour être votre cuisinière ? Où donc est votre lapin ?"


Sourire franchement moqueur s'affiche quand les yeux se posent alentours. La main se porte vers un petit sac de cuir souple qui pend à la ceinture de la jeune fille...


" - J'ai les herbes dans cette bourse. Elle ne me quitte jamais. Avez-vous le gibier ? Vous vous charger du lapin, je m'occupe du feu ? C'est l'heure où ces charmantes bêtes viennent gouter aux premiers rayons du soleil... Mais chuuuutttt ! "


Doigt fuselé barre les lèvres tendres et un nouveau sourire franc mais taquin s'affiche sur le visage de la jeune normande qui souplement après s'être penchée pour agripper l'anse du panier, emboite le pas au chasseur, répondant ainsi à son invitation. Suniva ignore pour quelle raison, mais l'homme lui inspire toute confiance et l'idée d'un repas copieux en sa compagnie, lui plait
.
Galovert
Et voilà, de nouveau à l’affut…
Pour cette fois, ce sera un lapin.
Vive le garde-manger de Sirius, suffit de se baisser.

Suniva, après avoir flatté l’encolure des chevaux, était partie fagoter.
Superbe fille, rien à voir avec certaines godinettes de Luxeuil.
Comment diantre ne l’avait-il pas remarquée ?
Elle n'avait pas l'air d'une simple gueuse...

Entre la politique, ses moutons et son affaire de tisserand, Galovert pensa alors amèrement qu’il devait passer à côté de bien de choses.

La crainte de ressembler à terme à certains bourgeois repus d’eux-mêmes qui hantent la citée lui fit relever la tête dans un frisson.

Soudain son attention fut attirée par un frémissement de la végétation, là , en bordure de lisière, un mouvement de branches ne laissait aucun doute.

A une quarantaine de coudées, un brocard vaguant à ses occupations matinales, venait de déboucher du bois.
Seules ses oreilles semblaient s'agiter ça et là, captant le moindre bruit, d'une brindille qui se rompt au léger courant d'air dans les feuillages.

Sans autres façons il se mit à brouter les brins d’une herbe tendre qui poussait à cet endroit.

L’animal était jeune, deux ans tout au plus.
Maintenant il se présentait de trois quart arrière.

Galovert tendit son arc.
La flèche siffla.
l’animal eu juste le temps de relever la tête, s’effondra sur ses pattes avant, et se coucha sur le flanc.

La scène n’avait durée que quelques secondes, que déjà Galovert s’avançait à découvert, le couteau de chasse à la main.

Fichée pile derrière la patte avant gauche, la flèche s’était enfoncée de moitié, en biais, droit dans le cœur.
Il en brisa la partie émergente qu'il mit de côté.
Pas le temps de la retirer proprement.

Après avoir « coupé » le chevreuil, il entreprit de le vider, conservant les abats nobles.
Enveloppés dans des feuilles de châtaignier, ceux-ci furent replacés dans l’animal.
Sortant une aiguille de matelassier, il fit quelques points en croix d’une fine ficelle pour refermer l'incision, et lui lia les pattes entre elles.

Les entrailles fumantes furent abandonnées sur place.
La part des charognards de la forêt, pensa Galovert.
Qui valent bien certains rustauds portant toge et mantel…

Installé maintenant sur les épaules du braconnier, le fardeau s’ajusta et s’équilibra de lui-même.

Galovert repris le sentier vers le bivouac, pas de lapin au déjeuner…
Juste quelques grillades prélevées sur un cuissot de chevreuil.
Suniva
Les bras chargés de branches de bois mort et de brindilles bien sèches ou qui sècheraient vite, Suniva revenait, silencieuse vers les chevaux et les résidus du dernier feu de Galovert.

Son esprit vagabondait, se demandant ce que sa fière rencontre pouvait bien faire... Sans doute tapi près d'un terrier, attendait-il une malheureuse victime aux longues oreilles. La bouche de la jeune normande s'étira en un large sourire moqueur à cette idée, sa façon d'effacer le trouble que le regard de l'homme posé sur elle avait engendré lors de son premier examen.

Arrivée près du cercle de pierres marquant le foyer indiqué par Galovert qu'elle avait pris soin de nettoyer avant d'aller à la récolte de combustible, elle ouvrit les bras et laissa tomber son fardeau avant de s'accroupir afin de trier son butin.

Elle s'activait à préparer un feu digne d'un bivouac normand quand un léger bruit de feuillages froissés l'alerta. Tous ses sens en alerte, elle releva la tête en même temps que sa main droite s'emparait de sa dague qu'elle avait rattachée à sa ceinture avant de s'éloigner pour l'approvisionnement en bois. Elle soupira de soulagement en se rendant compte que les montures n'avaient pas bougé... Sans doute leur Maitre qui revenait. Elle allait pouvoir se mettre à la cuisine.

La silhouette altière du chasseur s'avançait, la démarche souple et semblait porter sur ses épaules un fardeau qui aurait pu sembler léger s'il ne s'était s'agit d'un chevreuil. Les yeux s'arrondirent de surprise quand la jeune fille reconnut le noble animal qui était allongé sur les épaules de Galovert.
Elle se releva, laissant là bois et feu et s'avança, rieuse.


" - Par la morbleu ! Que ce lapin est gros pour la saison ! Etes-vous bien sûr d'avoir le droit d'en faire votre proie, Sieur Galovert ?"


Une main fine s'avança, caressant un peu tristement les bois et le front de la gracieuse bête.


" - Je ne sais pas si mes herbes sont dignes de parer et accommoder un si bel animal... "


Une nuance de regret teintait les dernières paroles tandis que le regard examinait le chevreuil avec compassion.
Galovert
Du premier coup d’œil Galovert nota la transformation du sommaire bivouac.

Le bois était rangé le long du talus, trié suivant la taille du combustible.
Le foyer avait été enrichi de quelques pierres judicieusement placées.
Plusieurs sortes d’herbes aromatiques disposées sur une pierre plate et lisse, dispensaient les promesses d’un subtil arôme de bon aloi.

Un bon feu crépitait.
Galovert remarqua que le peu de fumée dégagée se dispersait avant d’atteindre le sommet des arbres.

Suniva possédait un savoir faire peut commun chez une simple femme du peuple...

Elle lui rappelait cette jeune Bretonne qui faisait partie des francs-tireurs en pleine guerre contre les réformés, à la frontière Helvète.

Asilve maniait l’embuscade et l’épée aussi bien que lui.
Formée à la dure loi de la survie depuis son enfance, elle avait trop tôt disparue de sa vie…

Prise dans un traquenard organisé par on ne sait quel bord, tant la confusion régnait à l’époque, il l’avait retrouvée gisante dans une clairière, non loin des remparts de Genève.
Deux carreaux d’arbalète dépassaient de sa poitrine.
Ils avaient été tirés prudemment dans le dos...

Un léger sourire ourlait ses lèvres...
Galovert n'avait jamais douté de l'amour d'Asilve pour la bataille.

A ses côtés, quatre assaillants dont deux en armure, avait été taillés en pièces.
Asilve avait vendu chèrement sa vie.

Ils œuvraient souvent en binôme, épisodiquement amants, ils s’étaient promis que la disparition de l’un d'entre eux n’occasionnerait jamais chagrin à l’autre. Foutaises....

Alors dans un sourire, il déposa délicatement son fardeau et entrepris la découpe d'un cuissot.


" - Par la morbleu ! Que ce lapin est gros pour la saison ! Etes-vous bien sûr d'avoir le droit d'en faire votre proie, Sieur Galovert ?"

Le braconnage n’était pas seulement un moyen de manger à sa faim, pour cela Galovert ne manquait pas de ressources.
C’était sa manière de ne pas être tout à fait soumis inconditionnellement à la loi du plus fort.
Pour lui, il n’était de noble que celui ou celle qui avait fait preuve de noblesse, et Galovert respectait la noblesse.
Le lointain Vicomte de Saulx, il n’en connaissait que la réputation.
Éprouver sa connaissance est souvent source de savoir...


Le gibier est la propriété de celui à qui appartient la terre sur laquelle il choisi de vivre sa vie d’animal.
En fait c’est le gibier qui se choisi un propriétaire, non ?

Personne n’est venu me réclamer l’endroit ou j’attendais celui-ci.
En quelque sorte, il s’est offert à nous, librement…

Alors faisons lui honneur.
Suniva
Après un rapide coup d'oeil sur le campement, Galovert s'était mis en devoir de s'occuper de leur pitance... Suniva préféra se détourner quand le chasseur se mit en devoir de découper le bel animal...
Réponse à sa question lui fût donnée sur un ton grave.

Le gibier est la propriété de celui à qui appartient la terre sur laquelle il choisi de vivre sa vie d’animal.
En fait c’est le gibier qui se choisi un propriétaire, non ?

Personne n’est venu me réclamer l’endroit ou j’attendais celui-ci.
En quelque sorte, il s’est offert à nous, librement…

Alors faisons lui honneur.


" - Sans doute avez-vous raison... Mais hélas, j'ai peur des conséquences de votre geste s'il est découvert... "

Rire léger se fait entendre, Suniva se moque bien de ce que peut penser ce fameux Seigneur de Saulx : elle ne le connaît pas, et de plus, il n'est pas son Maître. Loin de là... Elle est libre depuis qu'elle a quitté sa terre, Suniva.
Libre comme l'air et comme cet animal qui vient d'être sacrifié...

La jeune fille se met en devoir de préparer deux branchages qu'elle découpe aux bonnes dimensions afin d'en faire des supports. Elle les enfonce d'un geste sec dans la terre de part et d'autre du foyer rougeoyant. Usant de sa dague avec dextérité, elle taille une dernière branche qu' elle pose sur les deux supports qu'elle vient de mettre en place. C'est alors seulement qu'elle tourne le regard vers Galovert qui après avoir découpé sa victime, lui tend un cuissot encore saignant...

L' esprit de la jeune fille est bien loin à cet instant... La vue du gibier amené par Galovert lui rappelle de doux souvenirs de sa Normandie natale... Les courses folles dans les genêts du bord de mer... Les collets relevés... Jamais Edwald et elle n'auraient pensé à user de leurs flèches sur un animal aussi noble qu'un chevreuil... La peur de leur Seigneur les guidait malgré toute leurs folies d'enfants... Et pourtant Aristote sait comme les forêts normandes abondent en gibier noble...

Edwald...

Elle avait reçu une missive, courte mais explicite, il y a peu. Il avait rencontré un voyageur qui l'avait vue, elle... Par quel miracle, peut importait à Suniva, Edwald était vivant... Son ami, son frère, son presqu'amant... Si le Tout puissant et les forces de la nature lui prêtaient vie... et ne mettaient personne d'autre sur leur chemin...

Regard se tourne discrètement vers Galovert qui s'active à apprêter le défunt chevreuil. Léger rougissement de trouble vient colorer les joues déjà chaudes du foyer...

Depuis toujours Ed et elles, se connaissent, et toujours ils ont vécu l'un près de l 'autre. Jusqu'à leur voyage, leur coup de folie et cette vilénie qui les a séparés...

La mort de la mère de Suniva avait décidé de la décision de la jeune fille... Elle avait suivi son ami de toujours, celui qu'elle considérait comme son Amour... Purs sentiments que les jeunes gens qui n'avaient pas encore exploré plus loin la vie, ressentaient l'un envers l'autre... Aristote déciderait du reste. Ils le savaient...

Reprenant sa broche improvisée, elle enfile le morceau de viande sur le lardoire de sa confection et le pose sur les bases. Tendant le bras sans mot dire, elle émiette les herbes sèches qu'elle a préparées.
Et la douce mélopée revient spontanément sur les lèvres étirées par un sourire mélancolique pendant que les mains s'activent avec précision... Le doux chant s'élève, uniquement audible de la forêt, des chevaux et des deux chasseurs improvisés...

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Sirius7
Un nom plus que barbare et imprononçable pour un visage qui ferait même pâlir la vieille Bique, pourtant bel et bien morte et enterrée. Voilà comment le Vicomte considérait le Massovitch, actuel chef de la section "Est" - le hasard fait bien les choses. Il ne le connaissait pas plus que cela, pour plusieurs raisons. En aucun cas il n'avait à donner d'ordre direct à un simple subordonné que l'on pouvait se permettre de sacrifier pour l'intêret du Vicomte. Puis c'était le rôle du Capitaine de la Garde d'envoyer au casse-pipe les ingénus qui servaient fièrement l'étendard azur de Saulx. La véritable raison était surtout qu'il n'avait nullement l'envie de parler à un de ces moscovites accoutré comme un épouvantail. Malgré cela, Anthèlme avait assuré son maître de leur fidélité et de leur robustesse au combat et avait permis en grande partie la réussite de l'assassinat de la famille du Massovitch qui avait concouru à son arrivée dans l'Empire. On rajoute à ceci quelques "amis" du moscovite et l'on obtient une section armée entièrement dévouée à un Vicomte qui a promis en compensation, de la façon des plus philanthropique qui soit, le trépas des meurtriers de la mesnie russe.

Le bienfaiteur Margny finit par congédier de son bureau Anthèlme, qui venait de le prévenir du départ de la section "Est" à la poursuite du braconnier. Le dos vicomtal se plaqua contre le dossier du fauteuil, les mains jointes et posées devant lui.

Le chasseur devenait la proie, et sa tête trônerait bientôt sur l'une des étagères dans son bureau. Il y avait déjà fait la place nécessaire, juste à côté du poignard encore souillé du sang d'Adams qu'il avait récupéré. Un sourire vint soudainement embellir ce visage marqué par la déraison.

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