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[RP] Temple de Misantla

Kalamite
Pyramide austère se dressant un peu à l'extérieur du clan. Au printemps, la végétation environnante doit lui fournir un écrin de verdure époustouflant.
Pour le moment, il git là, carcasse vide attendant les fidèles.

Kalamite monte les nombreuses marches de la pyramide.
Ses habits noirs ornés de broderie verte flottent au gré des coups de vent fantasque. La pas belle porte une coiffe simple de prêtresse, la seule qui entrait dans ses bagages.
Au sommet du sanctuaire flotte un panache de fumée, indiquant que le feu sacré brûle. Il n'y aura pas besoin de sacrifices humains pour le rallumer.

Arrivée en haut des marches, elle s'arrête un moment. Mentalement, elle se dépouille de la Tatloani impérieuse, de la guerrière folâtre, ne reste que le fondement de sa personnalité, la prêtresse de Coatlicue.

Ses yeux fouillent l'obscurité du sanctuaire.
Il lui faut rendre hommage aux dieux. Bien piètre hommage. Pas de danseurs, ici, pas d'apprentis en formation. Les servants du temple savent au moins jouer des instruments sacrés. Ils accompagneront sa danse.
Elle pose son sac d'offrandes à l'entrée.
D'abord les honorer, après les remercier.

Les musiciens sont là. Ils savent ce qu'elle attend d'eux. La religion n'a pas de frontières, ils se sont compris de suite.

Elle s'avance au centre de la pièce. La musique s'élève, douce comme une brise, un matin d'été.
Kala enchaîne les pas, d'abord ceux lourds mais heureux d'une femme gravide, mimant Coatlicue en sa pleine fertilité, puis ceux légers et silencieux du chasseur qu'est Mixcoatl, pendant que la musique change à son tour.
Tour à tour frénétiques ou calmes, sérieux ou moqueurs, cruels ou tendres, les danses et la musique s'entrelacent appelant tour à tour les dieux pour les honorer.

Le corps en sueur, perdue dans les pas compliqués, Kalamite n'a plus aucune notion du temps qui passe: est elle là depuis une heure ou trois ?
Elle n'en sait rien et n'en a cure. Son corps ne lui appartient plus, jouet de la danse sacrée, pris dans les rythmes hypnotiques demandés par les dieux.
Quand la dernière note s'éteint, le corps glisse au sol comme un pantin désarticulé où il reste inanimé.
Les musiciens peinent à reprendre leur souffle, fixant la petite grande prêtresse qui les a forcé à aller au bout de leurs capacités. En la voyant si frêle, ils avaient douté. Ils lui reconnaissent maintenant son statut sans réserve.

Kalamite se relève doucement, le regard ailleurs. Elle n'est pas encore complétement revenu dans le monde des humains. Elle passe devant les musiciens sans les voir, reprenant le sac d'offrandes.
Elle s'approche des statues des dieux qu'elle doit honorer plus particulièrement, déposant dans chaque coupelle son offrande et prononçant quelques paroles.
Elle s'arrête d'abord devant Coatlicue, Mère des Dieux et Des Hommes, sa déesse tutélaire.

Ô mon aimée, je n'ai pu trouver de fleurs qui te plaisent tant. Pardonne moi, Mère de Huitzilpochtli. Puisses tu quand même bénir la terre de ce clan aride et déverser tes bienfaits.
Elle pose une boule de plumes de colibri symbolique devant elle qu'elle arrose de son propre sang.
Elle se tourne vers Quetzalcoatl, déposant les dépouilles de deux serpents à sonnettes devant lui.

Pardonne à tes enfants, Quetzalcaotl et montre leur la voie de la sagesse.
Une deuxiéme entaille au poignet arrose la peau des serpents.
Arrêt devant Xipe Totec

Sois fier de nous, Xipe Totec, nous avons vengé l'honneur de Tlaxcalla, ta patrie.
Plumes de corbeau et émeraudes sont offertes, pareillement arrosées de sang carmin.
Elle s'incline devant la sombre statue de Tezcatlipoca, déposant plumes d'aigle. Cette fois ci, deux entailles ouvrent le poignet pour contenter l'exigeant dieu de la Mort et de la Guerre.

Accueille nos ennemis comme il se doit, Ô Tezcatlipoca. Nous sommes tes humbles serviteurs et nous te remercions de cette guerre qui nous maintient vigilants. Nous te promettons que nous traiterons tous les esclaves avec bienveillance et justice.
Arrêt devant Huitzilpochtli, le Colibri du Sud.
La main qui tend les offrandes est tremblante, la voix pâle.

Accepte ce modeste don, Huitzilpochtli, Toi qui sortis armé du ventre de ta mère pour la protéger. Nous avons protégé notre patrie comme c'était notre devoir et avons lavé l'injure dans le sang. Puisses tu être fier de nous.
Elle chancelle en se dirigeant vers la dernière statue située un peu en retrait. Cette offrande ci sera plus personnelle, mais elle le lui doit.
Plumes de dindes sont déposées dans la coupelle.

Je ne sais pas ce que tu me veux, Vieux Vieux Coyote, et je trouve ton sens de l'humour des plus déplorables parfois. Un sourire pale vint jouer sur les lèvres exsangues de la prêtresse. Mais, je te remercie de la fantaisie que tu as introduite dans mon existence.
Sa lame hésite un moment avant de trouver un endroit où mordre la chair balafrée. Le couteau dessine de nouvelles entailles sur le poignet. Le sang ruisselle vers la coupelle, noyant les plumes de dinde.
Parce que tu n'apprécie pas plus les dindes que moi, je sais que tu apprécieras ce présent à sa juste valeur, Hueyhueycoyotl.

Elle se dirige d'un pas lent vers la sortie, souriant au passages aux musiciens.
Sa tâche est accomplie, les dieux honorés, elle peut se retirer.

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Tlaxcallane avant tout
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