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[RP] "Dans toute mère de famille, ...

Belisaire
...il y a une belle mère qui sommeille » *

Le dogue massif annonce leur passage devant les grilles du château. Auraient-ils voulu être discrets ? Peu leur importait en réalité au contraire même. Belisaire sourit au gardien, toujours heureux de le revoir. Lui, hormis sa chevelure grisonnante et un embonpoint naissant, ne changeait pas. Son tabard rouge le rendait toujours aussi reconnaissable à cent pas. La chose avait été bien pratique lors de ses quelques excursions nocturnes. Les montures s’arrêtèrent un instant, la senestre glissa sur l’encolure d’Olympe afin de le calmer. Carmen salua l'homme d'une inclinaison polie du chef, légèrement en retrait sur Zingara, resserrant le col de sa cape.

    Bonjour, à Orléans, nous avons été informé que mère et le duc étaient de retour. Tu confirmes ?


Ils étaient arrivés la veille dans la capitale orléanaise, ils avaient passé la nuit dans leur appartement pour se faire entendre dans une taverne que Châteauneuf reprenait vie. Alors, dans une fulgurance dont il était capable, il avait proposé à Carmen de leur rendre une petite visite. Au passage, bien sur, ils glisseraient deux, trois mots sur ce qu’il avait entrepris.
A la réponse positive du gardien, le jeune Lablanche détourna son regard pour sourire à Carmen et lui indiquer qu’ils pouvaient s’avancer. Ils longèrent le parc, offrant un décor des plus hivernal avant de se retrouver devant la demeure.


    Le parc est un peu triste l’hiver mais le reste de l’année il m’émerveille à chaque fois.

    - L'hiver est nécessaire, je devine sans mal la beauté qui doit émaner de ce lieu au printemps.


Visite du parc achevé, elle adresse un doux regard à son aimé, dont elle ressent la nostalgie à l'égard de ce jardin, les joues mordues par le froid, elle remonte son col, qui n'atteint malheureusement pas les pommettes, et balaye du regard la propriété avant de ne descendre de cheval.
Au majordome qui se présenta à eux il lui fit signe de garder le silence tout comme à Jean Loing qui venait l’accueillir chaleureusement et prendre les montures. La longue silhouette était reconnaissable entre mille, sec au nez assez arqué et rouge crevassé, tout laissait à penser que son goût pour les vins était toujours d’actualité. Belisaire n’en faisait peu de cas et l’affection qu’il lui portait n’avait jamais subi une seule infidélité. Il prit la main de Carmen, qui à voir son regard, se doutait déjà d’une espièglerie à venir. Et, en effet, après avoir contourner la bâtisse, ils se retrouvèrent devant la porte de la cuisine. Belisaire entra le plus discrètement possible et la suite se passa de tout commentaire. La petite dame ronde de 55 ans, à la poitrine nourricière longtemps, s’activait aux fourneaux. Elle en imposait toujours avec sa mine fermée malgré ses yeux clairs. Cela n’arrêta pas Belisaire qui une fois arrivé derrière elle …


    BONJOUR ‘PHEMIE !!!


Son sursaut fut à la hauteur de la surprise, grand. Une fois retournée et faisant face au jeune homme.

    BEEEEELISSSAIRE LABLANCHE D’ABANCOURT …. Rhoooooo …


Elle ne savait pas quoi dire, et finalement sa dextre prit un torchon encore encombré d’un surplus de farine pour le jeter à la figure du jeune homme qui ne put l’éviter. Carmen se retint de rire devant la scène, silencieuse, elle attendait sagement, spectatrice de touchantes retrouvailles.

    Mais Phémie, tu n’es pas contente de me voir.

    - Toujours petit garnement.


Elle finit par sourire et l’enlacer. Mais un jour tu auras ma mort sur la conscience je t’le dis.

Puis apercevant Carmen derrière lui, elle le repoussa derechef tout en essuyant ses mains sur son tablier. La Serna offre un sourire, un brin gênée de la déranger ainsi en pleine élaboration du repas, dont elle hume et reconnait déjà quelques saveurs.

    De mieux en mieux.
    Ta mère ne t’a jamais donc rien appris. Fait-on passer une grande dame par les cuisines. Oh miséricorde !
    Pardonnez-lui. J’aurai dû être plus sévère jadis.
    Entrez, entrez, par ce grand froid.


    - Oh, euh.. Oui, non.. Bonjour à vous.
    La brune bredouille dans l'encadrement de la porte, les émeraudes naviguent de Bélisaire à l'énergique petite dame.


Carmen a à peine fermé la porte derrière elle que Phémie la fit s’asseoir et s’activa à lui offrir un bol de lait chaud accompagné de Cotignac et de macarons à la poire et au gingembre. Carmen regarde Bélisaire et comprend maintenant pourquoi il est si attaché à Euphémie, elle sourit à la femme et croque dans un macaron avant de boire un peu de lait chaud.

    Voilà, vous allez pouvoir vous réchauffer un peu.

    - Oui, merci, c'est délicieux. Je sais maintenant d'où vient le goût de Bélisaire pour les poires.


La montoise sourit à un précieux souvenir, un gage pendant un enlèvement en bonne et due forme, un repas préparé par son compagnon et dégusté à deux, elle tend une mignardise à Bélisaire, puis les écoute, se réchauffant doucement avec une gorgée de lait.

    Mais pourquoi tu ne passes pas par la grande porte comme tout le monde.

    - Je tiens à te saluer voilà tout.

    - Humm


Elle le regarda et ne put esquisser un sourire tendre et affectueux.

    Alors tu ne me présentes pas ! Vous êtes la fameuse Carmen c’est bien ça ? Enchantée de faire enfin votre connaissance.

    - Moi de même. Bélisaire m'a beaucoup parlé de vous et aussi de vos talents culinaires.

    - Nous sommes venus vous voir et je voulais vous présenter ma fiancée.

    - Ta fiancée ?!!


Phémie passe son regard du jeune homme à la jeune femme, la brune blêmit.. Un bruit de vaisselle, elle s'emmêle avec sa cuillère, visiblement peu préparée à ce qu'il le dise à cet instant, elle disparaît plus ou moins sous la table, pour récupérer ladite cuillère.. Et sent sa gorge se serrer quelque peu, lorsqu'elle refait surface.

    Et bien, en voilà une bonne nouvelle... Et tu m’annonces ça comme ça sans me préparer… tu malmènes mon cœur.

    - Et le mien..

    - Allez ! Réchauffez-vous un peu et je vais vous conduire ensuite à la duchesse.


Carmen quitte le banc et rejoint Bélisaire, se montrant un brin impolie, puisqu'elle se permet un aparté avec son aimé, l'attirant près de la fenêtre.

    Aujourd'hui, je veux dire, maintenant ? la brune atterrit enfin, douloureusement, il était évident qu'il faudrait l'annoncer un jour ou l'autre, mais Bélisaire ne l'avait pas franchement préparée.. Elle ne connaissait Exaltation qu'à travers le Louvre, le lieu tout sauf idéal pour connaître véritablement quelqu'un ou la fonction dépasse la personnalité dans bien des cas.




*F. de Croisset

...avec jd carmen

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Xalta
Ils étaient de retour chez eux, à Châteauneuf, les malles n'étaient pas encore totalement vidées , le seraient-elles ? Les armures et armements qui les avaient suivis depuis le mois d'août 1466 encombraient la salle d'armes où ils seraient entretenus avant de regagner de nouveau les malles pour un prochain départ vers Honfleur. Châteauneuf n'était qu'une étape vers leur ville d'adoption. La vie bouillonnait dans la demeure, l'immense château trop souvent déserté semblait pris d'une frénésie. Beaucoup de domestiques, d'allées et venues, une joyeuse pagaille régnait.

David et Exaltation usaient de ce séjour pour profiter de leurs enfants, du confort d'une chambre, d'avoir un salon, de traîner devant une cheminée assis au fond de fauteuils. Ils avaient besoin de se retrouver. La vie en armée mais aussi leurs fonctions respectives les accaparaient énormément. Le couple demeurait soudé mais ils avaient aussi besoin de moments d'intimité et de complicité hors du temps. Elle mesurait sa chance au quotidien: David était tout ce qu'une femme pouvait rechercher chez un homme : intelligent, drôle, attentionné, fidèle, confident, fiable, et surtout il n'avait pas besoin de paraître, il était simplement. Il est un homme avec un véritable passé, avec ses aspects sombres, c'est ce qui lui avait plu chez lui. Il n'avait pas besoin de jouer l'homme tourmenté, l'homme au passé trouble, l'homme aux cicatrices profondes, il était tout cela.


Jour de la visite


Jour consacré à la visite du parc animalier de Châteauneuf, il lui fallait rendre visite à l'éléphant qui occupait un immense enclos mêlant champ et forêt avec une grange à la mesure de l'animal gigantesque. Barri Woitte . L'éléphant était un cadeau de son frère. Le pachyderme partageait son enclos avec un âne du Poitou cadeau royal, avec le cheval cadeau royal étalement. L'entente se faisait parfaitement entre les trois animaux. Elle se demandait toujours si un éléphant pouvait grandir longtemps car il lui paraissait de plus en plus imposant à chaque fois qu'elle lui rendait visite.

Dans un enclos plus éloigné et comprenant surtout de la forêt, elle franchit la barrière pour aller en quête d'un animal affectueusement nommé 18. Un cadeau de David, il l'avait mise au défi de réussir à élever le marcassin qu'il lui avait offert juste avant de partir en campagne militaire alors qu'elle demeurait en Guyenne car élue ducale. Ce sanglier elle l'avait chéri, choyé et aujourd'hui il était devenu un superbe mâle imposant. Pour éviter qu'il ne ravage régulièrement les haies, on lui avait trouvé quelques femelles et ainsi il avait eu depuis peu sa première descendance. Ils vivaient en semi-liberté. Elle savait qu'elle prenait un risque en allant à sa rencontre avec pour seule compagnie son dogue allemand nommé Jinsiste. Mais qu'importe, elle avait l'espoir qu'il la reconnaîtrait et ne lui ferait aucun mal. Et c'est au détour d'une clairière qu'elle le vit, lui et ses femelles et les jeunes marcassins. Tableau paisible d'une famille. Elle les contempla en silence, finalement elle renonça à s'approcher davantage ; pourquoi irait-elle troubler une telle harmonie?

Elle fit demi-tour pour rentrer de sa balade qui lui avait fait le plus grand bien. Juste elle et son chien, il y a encore un an de cela Dago son chat les aurait accompagnés lors de cette excursion mais le vieux matou qui avait dépassé les 15 ans préféraient désormais le confort de coussins près des cheminées ou tout autre source de chaleur. Il profitait d'une retraite bien méritée surtout que sa progéniture nombreuse peuplait les granges, écuries et étables de Châteauneuf, le peuple des rongeurs devait se montrer bien prudent quand il s'aventurait hors de ses trous.

Pour cette sortie, elle était vêtue à la mode masculine; des braies, de lourdes bottes fourrées, une tunique surmontée d'un surcot et par-dessus tout cela un épais manteau de fourrure, ses cheveux étaient maintenus simplement par une longue tresse qui lui balayait les fesses avec la régularité d'un métronome. L'air était frais et avait imprimé une certaine rougeur à ses joues et au bout de son nez ainsi qu'au contour de ses oreilles, ses yeux clairs couleur noisette pas mûre étaient légèrement embués par la légère bise qui soufflait sur ses terres. Elle affichait un large sourire qui dévoilait ses dents. Elle paraissait rajeunie de quelques années comme à chaque fois qu'elle s'autorisait une escapade en pleine nature. elle en revenait ressourcée. Elle se présente à l'entrée des cuisines qui sont souvent ouvertes pour faciliter les aller-retours des domestiques. Elle allait s'exclamer pour manifester son entrée comme elle le faisait souvent pour surprendre Phémie mais aucun son ne sortit de sa bouche, elle se figea en entendant sa vieille nourrice s'esclaffer.

Ta fiancée?!!

Un pas de plus pour apercevoir son fils et Carmen discutant en aparté. Dans le crâne de la demi-rousse, les émotions et les pensées se bousculent. Elle demeure muette un instant et ses mains difformes et nues se contractent et se referment pour former deux poings comme à chaque fois qu'elle doit faire face à de fortes émotions. Personne ne semble avoir perçu son entrée dans la pièce. Une longue inspiration pour retrouver un semblant de calme dans le tumulte de sa caboche. Puis elle formula d'une voix claire et forte et manifestant de la surprise.

Fiancée ?

Son regard allait de l'un à l'autre, pour l'heure, il ne manifestait que curiosité et incompréhension: avait-elle bien entendu ?
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Kronembourg
Cela faisait un bon moment que le couple formé par Exaltation et David baroudait. Quatre mois, peut-être cinq, peut-être davantage. D'abord parti dans le but d'escorter la reine en île de France, un peu forcés il fallait bien le dire, et puis les évènements en Touraine avaient donné un autre sens à ce périple. Le Duc local avait choisi de demander à la couronne de venger l'affront de la prise de Chinon et si le Grand Maître de France qu'était David avait désapprouvé cette idée, pour ce qu'il la trouvait aussi coûteuse qu'inutile à l'heure où le Rouergue implorait de l'aide, les armées royales s'étaient engagées à satisfaire la doléance Tourangelle. Ce fut chose faite, l'anjou fut attaqué et capturé, du moins pour le peu qu'il en restait car les principaux fauteurs de troubles angevins avaient déserté les lieux afin de prendre la direction du ... Rouergue.
Combien de batailles sans gloire. Combien de couleuvres à avaler puis digérer depuis ces mois ? Beaucoup. Trop. Ce règne ne serait pas sans laisser des traces dans le coeur du Guyennois qui depuis des semaines n'avait plus qu'un souhait : Revoir sa Normandie.

Ce ne serait pas pour aujourd'hui, ni même pour demain. A présent que le Rouergue était pacifié, que les troupes s'étaient dispersées et que le couple Exaltation/David avait pris congé de leur dernière armée, il fallait encore regagner le Nord. Chateauneuf en serait une escale. Un lieu enfin confortable où tous les deux pourraient non seulement se reposer mais aussi faire le point sur leur avenir. Leur projet de mariage sommeillait depuis maintenant près d'un an. Une chose était sûre : Tous les deux avaient pris le temps de bien se connaître et savaient parfaitement où leur union les aventurerait. Depuis ces trois années où ils se chamaillaient, s'aimaient et s'amusaient, il n'y avait eu aucune ombre au tableau. C'en devenait presque effrayant tant le bonheur d'être ensemble les chevillait au corps. Il ne lui trouvait aucun défaut. Elle ne voyait en lui que des qualités. Que demander de plus ?

Ce matin là à Chateauneuf, pendant que son Egale était sortie visiter le parc animalier, David avait choisi de se délasser dans un bain chaud. Ses muscles longs et secs en avaient pris un coup dans l'aile ces dernières semaines. Sans doute avait-il perdu un peu de sa masse. Mais il savait que ce séjour en Orléanais lui offrirait de quoi se reconstituer et même plus encore. Tout le personnel de cuisine avait reçu ordre de préparer beaucoup de gibier. Ce qui avait ravi la maisonnée, même si leurs gens de maison ne se privaient jamais de rien en leur absence. C'est que les bois, les forêts entourant Chateauneuf étaient riches en animaux sauvages et la viande ne manquait jamais ici. Toujours est-il que la silhouette massive du Duc apparut bientôt en cuisines, guidée par la curiosité de savoir de quoi ils pourraient se repaître aujourd'hui. Et il y avait du monde. Et pas n'importe qui. VP et Belisaire avaient décidé de leur rendre visite, ce qui était une excellente nouvelle pour lui.
Il n'avait rien entendu.
Il arrivait sur l'entrefait.
Celui de voir Exaltation manifestement stupéfaite en direction du jeune couple. Il connaît bien la Pair de France, il sait qu'elle contient admirablement bien ses émotions et qu'elle intériorise tout, jusqu'aux plus petites culpabilités. Mais en la regardant un peu mieux et en découvrant ses mains, c'est rapidement l'inquiétude qui le gagne.
Que se passait-il ici ?

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Belisaire
    Enjoué ? Beaucoup. Naïf ? Peu mais aurait-il pu faire un effort pour ménager son petit monde ? Carmen se liquéfie un tantinet, l’attire et subitement Belisaire se met à s’interroger. Maintenant ? Aujourd’hui ? Non, vraiment il ne voit pas le problème. Pourtant les neurones bouillonnent ; lui, si prompt à mettre la charrue avant les bœufs de temps à autres.

      Et bien, enfin, je crois, enfin, oui … pourquoi pas ? Quelque chose te dérange ? Je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas le moment. Phémie connait tous mes secrets et nous revenons d’Auvergne. Il me semble logique …

    Les yeux dans les yeux la brune ne cache pas ses craintes et sa nervosité, elle ne connait pour ainsi dire pas la mère de son aimé, elle n'a aucune idée de la réaction qu'elle aura et les surprises, on peut dire que la montoise les géraient plutôt mal.. Ils avaient pris le temps avec Timothée, deux mois pour être honnête, pour que Carmen juge que c'était le bon moment. Bélisaire avait demandé à rencontrer le Chef de famille et il avait demandé et obtenu la main de la Serna après un entretien en bon et due forme.

    Ce jour, ils ne faisaient que passer par l'Orléans et Châteauneuf-sur-Loire, et rendaient visite par pur hasard aux maîtres du domaine qui étaient rentrés depuis peu... Elle clôt les yeux, pour faire le point. Numéro un, ils sentaient tous deux aussi bon que leurs chevaux, une odeur qui n'a rien de désagréable quand on aime les chevaux... Mais disons qu'elle aurait préféré arborer un autre parfum - plus fleurie pour être officiellement présentée comme étant la fiancée de Bélisaire. Numéro deux, ils portent des tenues cavalières, ce qui dans son cas, ne change pas grand-chose de l'ordinaire, mais peut-être aurait-elle fait un effort ? Numéro trois, elle ne sait absolument pas comment elle doit agir, quoi dire, devra-t-elle seulement dire quelque chose... ?

    Alors oui vu comme cela, la logique de Bélisaire vole en éclat naturellement. Lui n’a pas eu le temps de penser à tout ce genre de considérations. Un jour peut-être il finirait par comprendre toutes ces subtilités. Il cogite, il allume tous les étages et commence à se rendre compte qu’effectivement il a peut-être un petit peu précipité les choses. Il hausse les épaules, sourit allégrement et songe que de toute manière Phémie fera preuve de discrétion. Il la regarde encore plus amoureusement. D’autres hommes auraient connus en la matière plus belles querelles et légendaires scènes dramatiques. Carmen n’en fait rien. Un jour ils en riront. Puis soudain, ils n'ont plus le temps de penser puisque le silence se brise, une voix en est la cause, reprenant les mots dit plus tôt à Euphémie..


      Fiancée ?


    Machinalement la brune a entouré son bras autour de celui de Bélisaire, elle ne met pas longtemps à trouver la source de la question, Xalta reconnaissable par sa petite taille, sa chevelure. Elle la détaille de cap en mains, observant les poings fermés. Cela ne présageait rien de bon à priori.
    Machinalement, le châtain adresse un large sourire à sa mère. Heureux de la revoir. Sa Mamouchka moins semble-t-il !


      Comment vas-tu ? On venait vous rendre une petite visite surprise. Alors ... Surprise !

    Il sourit de plus belle et va pour embrasser Xalta quand son autre moitié en la personne de David entre à son tour. Encerclé ? Non. Disons que le cuisine finalement est petite. Décidément les mœurs avaient bien évolué. Depuis quand la cuisine n’était plus son jardin secret avec Phémie. Il nota qu’un autre lieu s’imposait pour l’avenir. Il garda son sourire ...

      "Bonjour."

        *Oh moins c'est un réflexe poli.. cela aurait pu être pire.*

    Kronembourg entre par une autre porte, elle navigue du duc à la duchesse, puis ajoute un autre, "Bonjour." avant de porter son regard vers Bélisaire.

        *Et on fait quoi maintenant.. Tel que sur un échiquier ils se sont placés devant les portes de sortie, on est cuit.*
      Bonjour David. Heureux de te revoir.
    Pour la forme bien sûr mais pas que.
      … Hum … oh oui … nous … Voilà … Je ne vous ai jamais caché mes sentiments vis-à-vis de Carmen. Et depuis notre retour de guerre … Et un gentleman enlèvement … et bien nous sommes venus vous rendre visite et vous annoncer que nos sentiments étaient bien plus que réciproques et que je m’étais engagé vis-à-vis de Carmen.
    Il regarde sa bien-aimée avec tendresse.
      Et je me présente à vous aujourd’hui comme le plus chanceux des hommes. Carmen a accepté ma demande de fiançailles.
    Voilà c’est dit… Aurait-il pu mieux dire ? Absolument. Mais voilà, le don de sa mère d’apparaitre au moment le plus inopportun avait toujours ce pouvoir de le déstabiliser. Aujourd’hui il songeait que finalement il se n’en tirait pas si mal que ça. Allez en progrès dirons-nous avec encouragements. A ce propos, il chercha du regard où il allait les trouver les encouragements … En mode sourire quelque peu tendu toutefois.


... avec JD Carmen

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Xalta
Elle se tient toujours sur le seuil de la porte, immobile, son pouls bat à un rythme effréné et pourtant son visage paraît impassible. Son regard va toujours du couple enlacé à Phémie qui a l'air aussi surprise qu'elle par la nouvelle, du moins c'est ce qu'elle déduit de la mine de cette dernière. Son regard clair finit par se poser sur le visage de son fils quand il reprend la parole. Il lui sourit et elle lui en retourne un par réflexe d'amour maternel. Quoiqu'il arrive, qu'il fasse: il est et sera toujours son fils.

Je vais bien.
Pour être une surprise, c'est une surprise.


Le ton est loin de montrer le même enthousiasme que celui manifesté par Belisaire. elle digère toujours la nouvelle. Et alors que son fils s'approche vers elle avec un grand sourire, elle constate qu'il a toujours cette maladresse envers elle, elle a beau savoir qu'il est aujourd'hui un homme , elle ne voit toujours en lui que le petit garçon. Un défaut de mère, il paraît. Pendant le même laps de temps, elle ressent l'arrivée de son Egal, du duc, son parfum peut-être ou le poids de son regard qu'elle finit par capter. Et tandis qu'elle embrasse son fils , ses prunelles couleur noisette se rivent aux grises du Guyennois. Puis le regard d'Exaltation se pose de nouveau sur Carmen, elle avance d'un pas dans la cuisine.

Bonjour à vous, soyez la bienvenue chez nous.

Le ton est poli et cordial, pour l'heure elle agit surtout par automatisme. Ce n'est pas parce qu'elle est abasourdie qu'elle doit manquer à ses devoirs d'hôtesse. On devine que l'atmosphère s’est alourdie, heureusement son fils reprend la parole et leur explique la situation. Bien sûr qu'elle savait qu'il nourrissait de tendres sentiments envers la Normande mais elle ne pensait pas qu'ils en étaient déjà au stade d'envisager une vie commune.

Je sais que normalement les félicitations sont de rigueur mais vous comprendrez bien que pour l'instant, j'aimerai surtout que nous allions nous installer pour discuter plus calmement. Vous nous prenez au dépourvu et surtout nous encombrons la cuisine et ...

Un regard autour d'elle, un sourire qui ourle sa bouche en voyant Phémie toujours aussi statique, devinant le commis de cuisine et probablement le chef mitron dans l'ombre de la porte du cellier qui communique avec la cuisine et surtout les deux chasseurs portant dans leurs gibecières quelques lièvres ou faisans qui serviraient pour le repas et qui patientent dans son dos.

Tout ce petit monde attend que nous évacuons les lieux pour se mettre à la tâche.
Allons dans le petit salon bleu.


Elle reprend pied dans la réalité et ressaisit le contrôle des événements.
Elle tend un poing toujours fermé à défaut de sa main, de toute manière même si elle le voulait elle ne pourrait l'ouvrir. C'est un mécanisme contre lequel malgré les années écoulées depuis l'incendie qu'elle ne contrôle toujours pas. De plus, aucun médecin n'a su lui expliquer pourquoi ses mains brûlées se contractent dès lors qu'elle ressent de fortes émotions. De plus, comme elle est à Châteauneuf, elle ne porte pas de gants , tous ceux d'ici connaissent leurs difformités et la raison et nul n'éprouve de dégoût ou de pitié en les voyant ce qui est rarement le cas pour les étrangers c'est pourquoi dès qu'elle n'est plus dans le cadre d'un cercle intime, elle dissimulent ses mains sous des gants qu'elle accorde à ses tenues.
Le sourire qu'elle adresse à Belisaire et Carmen est désormais affable, la duchesse prend sur elle et si elle veut des réponses à ses questions ce n'est pas en hurlant ou criant qu'elle les obtiendrait. De toute manière, elle est connue pour ses froides colères où le ton demeure d'un calme glaçant. Puis elle franchit l'espace de la cuisine pour rejoindre Kronembourg. La petite silhouette s’accole à la haute, elle recherche près de lui réconfort et soutien. Elle lui montre ses poings fermés avec un petit sourire et un haussement d'épaules.

Allons-y.
Phémie, tu veux bien donner l'ordre qu'on nous apporte quelques boissons ?
Merci.


Et le bras enroulé autour de celui de David, elle ouvre la voie qui les mènera tous au petit salon.
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Carmen_esmee.

    Elle n'accorde son attention qu'à la mère, cherchant à suivre le fil des pensées de la rousse, de ses sentiments à l'égard de la nouvelle. Lorsque Bélisaire s'écarte d'elle pour aller embrasser sa mère, elle sourit mais ne suit pas le geste ni les pas, restant sagement en retrait, ses paumes, l'une dans l'autre. Elle s'interroge sur l'état des mains de la Duchesse, un bête accident, ou une cruelle punition ? Elle inspire soudain s'apercevant qu'elle a besoin d'air.. Carmen observe la mère et le fils se retrouver, elle sait que les années passent, mais que rien ne peut effacer les baisers d'une mère, aimante et présente, sur les joues de son enfant.

    Bélisaire présente bien les choses, elle répond à son regard, et un fin sourire se dessine sur ses lèvres, elle ne trouve pas les mots, et heureusement car le ton de la Duchesse en calmerait plus d'un, elle glisse un regard à David, se demandant s'il saura être un allier dans cette histoire ou non, elle ne rêve pas trop, il y a longtemps que la brune pense savoir qui commande dans le couple Duranxie-Lablanche.

    Exaltation fait un pas vers elle, et répond à sa "salutation réflexe" du à la surprise de son entrée dans la cuisine. Elle opine et se concentre sur les sombres, afin de ne pas glisser sur les poings toujours clos de son hôtesse.


      "Je vous remercie. Nous ne faisions que passer... Nous avons appris que vous étiez de retour, donc nous voici pour une visite de courtoisie."


    Oui, nous sommes face à une sorte de formulation d'excuse, la brune ne pensait pas qu'ils annonceraient la chose ce jour, ainsi, dans cette tenue, sans prendre de gants et pourtant, il faudra bien.. Et c'est fait de plus.. Exaltation attire leur attention sur le lieu, sur la gêne qu'ils provoquent dans l'office des domestiques par leur seule présence, elle opine et offre un regard à Euphémie, navrée pour tout cela.


      "Merci pour le bol de lait Euphémie."


        *Excellent pansement pour les aigreurs d'estomac, donc je souffrirais surement demain.. Ne pense donc pas au pire.. Bélisaire a déjà été fiancé, ce n'est pas non plus une première pour sa mère.. Respire..*


    Le couple ducal passent devant et leur indique le chemin, elle marque une pause alors qu'ils leur font dos et regarde Bélisaire, entrelaçant ses doigts aux siens,

      "Ta mère semble apprécier autant les surprises que moi.."


    De son constat, elle cherche à ce que Bélisaire la rassure sur ce qui les attend dans ce salon bleu.. S'il est autant pris au dépourvu qu'elle, ou si c'est le protocole normal de la maison.


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En deuil de sa Reyne, Alvira
Kronembourg
Il y avait deux sujets sur lesquels on ne pouvait pas plaisanter avec Exaltation. Orléans et la famille. Leurs rares disputes sérieuses avaient d'ailleurs porté sur chacun de ces deux sujets. Et la plus grave concernait précisément Belisaire. A l'époque, le jeune homme qu'il était prenait un malin plaisir à provoquer le géant dans le dos de sa mère. Celle-ci n'y voyant rien ou ne voulant pas y voir avait mal pris le fait qu'il lui dise vertement que son rejeton était mal éduqué. Erreur fatale évidemment. Offenser le lien du sang est pire que tout aux yeux d'une mère mais David n'avait pas reculé. Au point même que le fracas de cette engueulade qui s'était éternisée jusqu'à l'aube avait fini par sidérer le jeune Lablanche lui-même, qui ne souhaitait pas que ça aille si loin.
Aujourd'hui les choses avaient bien changé. Comme Belisaire et David avaient eu l'occasion de travailler ensemble pour Orléans, le premier en prévôt et le second en tant que procureur, ils avaient appris à s'accepter et se respecter l'un l'autre. Et puis il fallait bien reconnaître un fait : Belisaire avait mûri. Sa phase petit-con était terminée, il empruntait désormais la voie qui le menait à devenir un homme, s'il ne l'était pas déjà devenu.
Lors de sa rupture avec Aemilia, David n'avait pas versé une larme. Si polie et bien née qu'était la jeune femme, il la trouvait exaspérante par ce côté agnelle qu'elle mettait sans cesse en avant et l'épisode d'une séance de recoiffure devant le non-reflet d'un verre de bière avait achevé de lui faire penser que la future Princesse était à moitié tarée. Il avait espéré que Belisaire se relèverait rapidement de cette séparation et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça avait été le cas. Au moins cette fois leur avait-il présenté une compagne sans fausses manière, c'est du moins l'image qu'il se faisait de Carmen puisqu'au fond il ne la connaissait que très peu, voire pas du tout dans sa vie de tous les jours. Aussi ne tenterait-il pas de jouer au fin psychologue la concernant pour le moment.

Sa préoccupation première : Les mains et les regards de Exaltation. Il connaissait bien les réactions des deux, et celles d'aujourd'hui ne lui racontaient rien de bon. Les mains de la Pair de France sont comme un livre codé que l'on déchiffre plus ou moins bien à force de la fréquenter. Et aujourd'hui, puisque l'objet du jour était familial, il savait qu'il devrait se montrer particulièrement attentif à elles.
Naturellement, Exaltation accusait le coup. Comment aurait-il pu en être autrement ? Elle qui culpabilisait encore aujourd'hui pour les séquence de l'enfance du garçon qu'elle avait manqué pendant des années, et de qui elle essayait de se rapprocher dans l'espoir de rattraper un peu de leur précieux temps perdu, venait de prendre sur le coin de la gueule une nouvelle dont elle aurait espéré, évidemment, en voir venir ne serait-ce que le commencement. Mais puisque la messe était dite et que l'amour d'été s'était transformé en l'amour d'une vie, il faudrait bien composer avec le manque de ce petit rôle de mère-confidente qu'elle ne pourrait jamais être. L'expérience déjà dramatique de l'adhésion-surprise à Bouillon n'avait visiblement pas suffit. Quelques mots enfin s'extirpèrent de la bouche du Duc et sa voix rocailleuse se fit entendre.


Bonjorn, et bienvenue à tous les deux. Mais avec une pareille nouvelle, n'espérez pas ne faire que passer. Il serait mieux au contraire de nous attarder. Un mariage, ça ne s'annonce pas sur un coin de table la bouche pleine entre deux madeleines.

Il fallait bien admettre que la légèreté du couple posée en vis-à-vis de la gravité de la matriarche des Lablanche d'Abancourt l'aurait certainement agacé s'il s'agissait de son propre fils. Ici, il se contenterait de gérer la douleur de son Égale, celle d'une mère découvrant le peu d'égards qu'on lui avait réservé, qui se traduisait par la crispation de ses mains.
Comme Exaltation le rejoignait, il recouvrit ses poings fermés par ses grandes mains en lui adressant un sourire rassurant. Le salon bleu conviendrait très bien. Puisqu'il s'agissait d'une simple visite de courtoisie, le mobilier clair et la couleur apaisante de l'espace éclairé par la lumière naturelle de cette belle et froide journée d'hiver s'harmoniseraient parfaitement à la situation. Une fois qu'ils furent tous installés. que Phémie donna les consignes nécessaires au personnel pour leur apporter quelques boissons, le Duc reprit.


C'est une excellente nouvelle effectivement, je vous souhaite tous mes voeux de bonheur. A tous les deux. Mais n'est-il pas un peu tôt pour vous engager dans la voie du mariage ?

Il posa son regard acier alternativement sur le jeune homme puis sur sa promise. Ses mains chaudes recouvrant toujours les poings Xaltiens.

J'entends par là que rien ne vous presse. Et avec un bref sourire. A moins que Sa Grâce du Mont Saint Michel soit enceinte. Vous avez tout le temps devant vous pour le consacrer à vous découvrir. Il y a un an, je ne suis pas sûr que vous vous connaissiez. Aussi je vous pose la question sans a priori. Pourquoi envisager de vous marier si vite ?

Qu'on ne s'y trompe pas, le Guyennois ne demandait qu'à être convaincu. La nouvelle était joyeuse et il imaginait bien toute l'euphorie qui pouvait habiter le jeune couple en ces instants. Lui-même aurait pu se retrouver en Belisaire durant ses jeunes années, à l'époque où il était persuadé que lui et Aradiia vivraient heureux toute leur vie et auraient beaucoup d'enfants. A ceci près que les réalités avaient rapidement rattrapé son esprit une fois l'euphorie retombée.

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Carmen_esmee.

        [Début Février - Petit Salon Bleu]


    Projection.. Voilà ce qui allait résumer parfaitement l'intervention du futur beau-père de Bélisaire, il parlait mariage, ils n'en étaient qu'aux fiançailles tout juste acceptée par le chef de la famille Serna, il y a de cela quelques jours, elle connaissait parfaitement la coutume du prétendant qui demande la main à l'homme garant de la future promise. Bélisaire était le seul homme à s'être donné cette peine, en effet son premier mariage fut arrangé par son demi-frère sans qu'elle est voix au chapitre, et le second avait exigé sa main en insultant plus que largement la marraine de Carmen quand il avait été question du nom de famille, alors chef de famille. Fin Janvier, Timothée avait reçu Bélisaire pour un entretien dont le sujet était évident, Timothée les ayant fréquenté régulièrement au court de leur relation n'avait pas manqué de voir le couple s'épanouir et nourrir certains projets communs comme celui de convoler un jour en juste noces mais pour l'heure de se promettre l'un à l'autre leur suffisait.

    Carmen ne tarderait pas à regretter cette halte, ils entrent dans le salon. La brune détaille ce qui lui tombe sous les yeux un court instant, le bon goût des maîtres ne lui avaient pas échappé lors du bal donné pour la nouvelle année et cela est une nouvelle fois confirmé. Le mobilier est clair, et le salon un brin chaleureux de part l'âtre qui s'y trouve, elle attend un acquiescement du couple ducal pour avoir la permission de s'asseoir, demeurant debout en attendant.


      "Une bonne nouvelle, tout à fait, je vous remercie pour votre intention de bon vœux, mais il est de coutume de les garder pour les noces. Nous nous sommes promis l'un à l'autre, la tradition exige que le promis ait l'accord de mon chef de famille, ce que Bélisaire a obtenu de mon frère, Timothée. Mais nous n'avons certainement pas oublié la bénédiction que Bélisaire doit recevoir de la part de son propre chef de famille."

    Un regard bienveillant pour Exaltation, il n'avait pas été question de leur cacher, juste de bien faire les choses, cette visite allait de mal en pis, d'imprévus en surprise, et pourtant une lettre n'aurait pas été mieux perçu selon elle, non le problème était ailleurs - une mère et son fils, un lien particulier qu'elle a pu observer au sein de sa propre fratrie et ce à plusieurs reprises, au regard du nombre de frères qu'elle possède.

      "Tôt ? Je ne pense pas qu'il y ait un temps adéquat selon le Très Haut, les sentiments que j'éprouve pour Bélisaire, sont des plus sincères, à l'image de la promesse que l'on s'est fait, il sait tout de mon histoire, de mon passé à ce que je désire pour notre avenir et réciproquement."


    Les émeraudes naviguent du faciès d'Exaltation, puis revient à David.

      "Nous nous sommes fiancés, cela n'induit pas que nous avons publié d'ores et déjà des bans, c'est aussi frais pour nous, que pour vous, nous nous réjouissons de notre choix et espérons votre bénédiction avant de songer aux détails d'une cérémonie, qui n'arrivera que lorsque nous l'aurons décidé, ensemble."


    Carmen n'a eu d'yeux que pour Bélisaire lors de cette fin de tirade, son regard sur lui est doux, elle est éprise et sent au fond d'elle que quelque chose de fort les unis déjà. Ils n'ont point toujours besoin de parler pour se comprendre, pour rire de concert à un souvenir qui vient les surprendre au détour d'une conversation, elle sourit car c'est le souvenir de la balade à cheval à Gayrac qui lui revient à cet instant, elle se concentre sur ce sentiment d'allégresse qui l'envahissait alors.

    Et malheureusement... Le mot de trop, la pensée malsaine et indiscrète du Duranxie va fermement la piquer dans l'estime qu'elle lui portait jusqu'alors - déjà entachée avec l'aveu en taverne sur les secrets de feue sa sœur, qui l'avait pour le moins choquée... - Carmen avait noté que les secrets avaient une date limite pour lui sans lui en tenir rigueur puisqu'ils étaient plus ou moins en famille en taverne.. Mais là.. Les sourcils se froncent, elle jette un regard à Bélisaire, mais non.. Elle ne peut pas se résoudre à laisser passer un tel affront.


      "Enceinte ?" - Elle semble s’étouffer de surprise.


    Carmen sait se tenir et pourtant son regard peut sans nul doute être équivoque quant à la faute commise par le futur beau-père en formulant à haute voix pareille hypothèse.. Projection, venait-il maladroitement de transposer sa relation avec Exaltation sur eux ?

      "Il n'en est pas question, et il n'en sera jamais question. J'ai des principes votre grâce, et semer des bâtards n'en fait pas parti. Vous l'aurez sans doute compris, mais c'est une insulte que je ne peux tolérer. Je ne suis pas femme légère et votre futur beau fils n'oserait jamais me faire telle proposition. Nous nous sommes fiancés parce que nous nous aimons, point pour accomplir en toute impunité la bête à deux dos, qui en passant n'est que péché de chair et je n'obéis pas à Asmodée et à ses tentations."


    Et Dieu sait qu'elle en avait envie pourtant ! Et qui l'aurait cru - C'est Bélisaire qui faisait part de meilleur contrôle de la ligne à ne point franchir, ils n'avaient pas même flirté avec cette ligne, en déjouant ou marchandant quelques plaisirs, non, ils tenaient bon et cette insulte n'en était que plus douloureuse. D'autres pensaient-ils comme lui ? Elle se sent mal et c'est peu de le dire, insultée elle l'avait déjà été, mais jamais sur de tels principes moraux qui la caractérise pourtant.

      A David, "Je crois que c'est plutôt vous qui ne nous connaissez pas dans cette histoire."

    Qu'avait-il donc à gagner à faire pareille supposition ? De l'humour ? Alors qu'il gage que le sujet est sérieux.. Le rouge se dissipe doucement de ses joues, son regard se pose de nouveau sur Bélisaire, elle veut s'en aller, et le fera quoiqu'il lui en coûte, si aucune excuse n'est formulée sur son état et ses principes que jamais et pour aucun elle n'a enfreint.

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En deuil de sa Reyne, Alvira
Xalta
Ils ouvrirent la marche, ses petits poings serrés entourés des grandes et chaudes mains de son Egal. Ils prirent place dans le petit salon bleu pour lequel elle avait une affection particulière simplement parce que dans un coin trônait un vieux fauteuil de cuir marron, à l’assise usagée et qui tranchait avec le reste du mobilier plus moderne, plus clair, plus chatoyant. Il ressemblait à un vieux crapaud que l’on aurait oublié. Il s’agissait d’un reliquat de la vie antérieure de la Pair, avant qu’elle ne devienne noble. Inconsciemment, il était un rappel de ses origines dont elle n’avait jamais rougies, elle avait bercé Belisaire dans ce fauteuil ainsi que ses autres enfants.

Elle se remet doucement de sa surprise. Car elle ne fut que cela : surprise, comme l’aurait toute personne apprenant de cette façon que son fils s’était fiancé. Il est vrai qu’elle aurait aimé que son fils vienne en parler même à demi-mot de ses projets. Mais il était ainsi, il aimait la mettre devant le fait accompli. Elle avait certainement dû rater un truc avec lui, elle savait qu’elle n’avait pas été la meilleure des mères. Le sentiment de culpabilité l’envahit de nouveau : elle avait échoué à créer une relation de confiance avec son fils, elle n’avait pas réussi à créer une complicité entre elle et son fils. Et à la surprise succéda dans le crâne de la duchesse un immense sentiment de tristesse mêlé à celui de devoir faire face à la prise de conscience de son échec.

Alors qu’elle était en pleine crise existentielle, son Egal prit la parole, heureusement qu’il était là. Il posa sans jugement des questions qu’elle aurait pu elle-même poser. Et qui lui semblaient naturelles quand on a l’impression qu’il y a précipitation. Il est vrai que le couple Duranxie Lablanche prône de prendre le temps avant de s’engager. En tant qu’Aristotéliciens, ils accordent une importance majeure au mariage, ce qui pourrait faire sourire quand on sait qu’ils ont été mariés tous deux à deux reprises. Mais justement de leurs unions passées ils avaient appris et ils partageaient l’idée que pour se marier il faut bien se connaître et savoir aimer et accepter les défauts de l’autre, accepter les qualités était facile, accepter les défauts sans chercher à changer l’autre était une véritable preuve d’amour et la preuve que le couple pourrait perdurer.

La réponse de Carmen la prend au dépourvu, elle réagit vivement à une question pourtant non accusatrice et ni porteuse de jugement. Mais O combien de couples se décidaient à se marier pour un enfant ? Beaucoup ! Et ni le duc ni la Pair ne jugeraient d’un mauvais œil une telle raison. Les élans de l’amour, de la passion que l’on peut nourrir peut porter à avoir une vie sexuelle avant même le mariage. Et pour sa part, elle ne condamnait pas. Non seulement parce qu’elle avait pratiqué mais parce qu’elle se souvenait toujours de l’hagiographie de Saint Sylphaël : un archange qui avait connu le plaisir avec celle qui devint son épouse avant le mariage. Alors non, elle ne prônait pas l’amour libre à vie mais elle comprenait l’Amour et ses folies

D’un ton calme et posé alors que la duchesse normande vient de la qualifier de femme légère car elle n’ignore pas que Belisaire et Mégarde sont des bâtards. Chose qu’elle aurait pu prendre mal et se sentir insultée à son tour par les propos de Carmen sauf qu’il n’en fut rien. Elle n’éprouvait aucune honte concernant ses enfants car tous étaient le fruit de l’Amour.

« Il n’y avait aucune insulte dans cette question ni remise en cause de vos principes. Mais l’expérience parle, nous avons connu beaucoup de couples qui s’engageaient pour cette raison.
De plus, vous êtes un jeune couple, vous êtes animés par de forts sentiments l’un envers l’autre. Alors que cela se concrétise par un aspect charnel n’aurait pas été surprenant. Et jamais nous ne condamnerions la passion.
Le sexe n’est pas considéré comme un pêché. Ce qui est condamné dans l’Eglise aristotélicienne c’est la luxure, c’est le débordement dans les actes liés à l’amour charnel. »


Pour une femme qui venait d’être qualifiée de « salope » par sa future belle-fille et son fils qualifié de « honte », elle se trouvait finalement très calme. Elle reprend, toujours d’une voix posée

« Vous n’êtes pas sans ignorer que Belisaire est un bâtard, vos paroles envers son statut sont assez blessantes, je ne relèverai pas l’allusion quant à ce que vous pensez finalement de moi. Sachez seulement que je suis très fière d’être la mère de Belisaire et que je ne l’ai jamais considéré comme une chose honteuse et que je n’ai, non plus, jamais rougi d’avoir été une fille-mère à l’époque. Il est le fruit d’une passion comme peu connaîtront.
Belisaire ne pourra jamais être légitimé contrairement à sa sœur Mégarde qui le sera dès que nous serons mariés. »


Une inspiration avant de reprendre le tout accompagné d’un regard vers le fauteuil crapaud où elle se revit à seize ans avec Belisaire dans les bras lui chantant une comptine pour l’endormir. Un sourire doux ourla les lèvres d’Exaltation à l’évocation de ce souvenir. Et c’est avec ce sourire qu’elle reprend la parole. L’amour infini qu’elle ressent pour chacun de ses enfants la submerge et son ton calme prend des accents maternels et chaleureux.

« Comme l’a dit David, nous nous réjouissons pour vous. C’est une bonne nouvelle. Et si nous nous étonnons de la rapidité c’est simplement parce que justement nous vous souhaitons le meilleur.
Et comme vous le soulignez, en effet nous ne vous connaissons pas. Nous n’avons que peu eu le loisir de vous côtoyer sinon au travers de fonctions.
Offrons nous alors l’occasion de mieux nous connaître. Que diriez-vous d’un séjour ici à Châteauneuf ?
»
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Belisaire
Il y avait donc une surprise. Et la surprise devenait quadrature. Difficile d'imaginer la tournure des événements. Aurait-il dû agir différemment ? Au fil des entrées, au fil des mots enfilés, il commençait à regretter cette insouciance de cette annonce. Il prenait tout le monde au dépourvu et il se disait que l'on y reprendrai plus. Alors, répondant à l'invitation, il suivit son monde au petit salon bleu non sans avoir adressé un léger sourire à Phémie associé à un regard emplit d'embarras.

    [Petit salon bleu]


Le regard passa de David à Carmen.

    *ouch, miséricorde.*


Il regard Carmen, voit son regard et ...

    *ouch, miséricorde. Ah oui ! Urmpht*


Beaucoup d'incompréhension ou de mal entendus. Il prit la main de Carmen.
    Bon, bon, bon on va commencer par s'asseoir.

Il inspira profondément et s'élança.
    Alors recommençons avant toute chose. Pas de mariage en perspective pour le moment. Hors de question de faire une demande sans avoir le consentement avant toute chose des deux familles. Et oui, David, il nous faut apprendre encore à nous connaitre encore et encore afin de donner sens à la fois au sacrement et aux promesses. Par contre, en parlant de promesses, il a été pour moi inconcevable que je puisse .... il cherche ses mots ...fréquenter Carmen avec plus d'attentions. Tout comme il me paraissait et il me parait toujours inacceptable que je puisse me montrer aux bras de Carmen sans gages de ma part de respectabilité et sans actes malmenant ainsi commérages, rumeurs ou toutes autres sottises pouvant sortir de langues de vipères, de bigotes et consorts. Je sais que vous en faites peu cas, j'en fais peu également mais en aucune manière je ne souhaitait mettre mal à l'aise Carmen.

Il regarde David et Xalta légèrement rougissant.
    Et donc, non, rien ne nous presse .... et je rajouterai rien ne nous pressera. Il ne peut en être autrement.

Il n'alla donc pas plus dans les détails songeant que l'insinuation suffirait.
    J'envisage de m'engager car je ne conçois pas de compter fleurettes, de séduire, de promettre sans associer des actes aux paroles.

Il sourit à sa mère.
    Tu m'as fait ainsi !

il regarde David.
    Comme vous me l'avez enseigné, je pense en agissant de la sorte faire preuve de droiture et d'assumer mes actes à chaque parole.

Il essaya de trouver le regard de Carmen avant d'enchaîner.
    Nous nous sommes promis et dans cette promesse il y avait cette volonté de nous soumettre au jugement de nos familles. Vous avez raison, rien ne presse mais tout doit se préparer et nous sommes prêt à ne rien précipiter. Le temps qu'il faudra à tous. Tout sera fait en transparence pour gagner la confiance.

Il prit le temps de s’appesantir sur sa mère.
    Aujourd'hui, je suis venu me confier. Je suis venu m'ouvrir sur mes sentiments et sur le comment je comptais agir. Vous me voyez désolé qu'en entendant le mot "fiançaille" vous ayez cru que l'on vous mettait sur le fait accompli. Ce n'est en aucune matière ... notre ... intention. Moi même vais-je devoir me faire connaître auprès de la famille de Carmen. Ce qui est naturel.

Il respira enfin, il lui semblait même qu'il avait prononcé les derniers mots en apnée. Plus serein ou vidé de toute anxiété, il rajouta à l'invitation.
    Quant à passer un séjour ici, c'est toujours avec plaisir. J'en profiterai pour servir de guide touristique.

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Carmen_esmee.

        [Début Février - Petit Salon Bleu]


    L'annonce des fiançailles avait été extorquée malencontreusement dans les cuisines, ils durent s'expliquer à la va-vite, dans ce lieu qui ne s'y prêtait pas, pour finalement accuser le coup avec l'hypothèse graveleuse du Duranxie justifiant pour eux-seuls la précipitation dans un mariage.. Là, oui c'est là que résidait le quiproquo, le couple ducal se hâtait dans une conclusion nuptiale alors que le jeune couple s'était seulement promis l'un à l'autre.

    Pour Carmen, il n'y avait rien de naturel dans cet échange, chacun défendait son style de vie, choisi. Si le couple ducal se plaisait à vivre en concubinage soit mais la brune déplore de comprendre à cet instant, que la seule vision de l'amour émise par ses hôtes soit alors celle de la consommation de ce dernier, sous le couvert du mot passion.


      "Navrée, mais nous ne sommes pas ce genre de couple de votre connaissance, qui s'épanche sur ce pan de leur vie avec autrui. J'aimerai autant que vous n'abordiez plus cet aspect que je qualifie pour ma part d'intime, de notre relation, du moins en ma présence." et pour être clair. "Cela me gêne."


    Bélisaire serait libre d'en parler avec sa mère s'il le jugeait utile, mais elle espérait bien que non.. Exaltation explique son sentiment, elle est blessée par les mots que la Serna a lancé, chacun son tour de toute évidence. Carmen ira pourtant au bout de sa pensée, ils avaient été, tous deux, indélicats, car par son silence la Duchesse de Châteauneuf avait consentis aux mots de David quant à une possible consommation horizontale.

      "Je ne rentrerai pas dans ce jeu, car je n'ai pas insulté Bélisaire quoique vous en pensiez, je le suis, bâtarde et c'est bien parce que je ne veux pas faire subir cela à mes enfants, que je ne peux que réfuter votre vision de l'amour et ses excès. La Passion est surjective et personnelle, la bâtardise un fait difficilement remédiable. Ma mère étant décédée quelques années seulement après ma naissance, je ne serai moi non plus jamais légitimée. Ses pensées sont pour Hanna à cet instant, "Je ne prendrai donc, pour ma part, point le risque de trépasser avant que mes enfants ne soient reconnus."


    Les deux mères flirtent avec leur passé réciproque, Exaltation est dans ses pensées, ou des souvenirs lointains, fixant un siège près d'elle, le sourire maternel est là en tout cas. Carmen se calme gentiment, et accepte la main de Bélisaire, qui l'oblige à s'asseoir, et c'est tant mieux car ses jambes n'auraient surement pas tarder à tanguer ou mieux à fuir, tant l'inconfort avait eu le temps de s'installer... Bélisaire reprend les choses en main, expliquant à nouveau la différence fondamentale entre un mariage précipité et une promesse de mariage réfléchie, des fiançailles donc qui peuvent s’étaler sur des mois, des années.

    Et à des fins de montrer - enfin - une preuve de respect dans leur démarche, elle ajoute,
    "Vous êtes les seconds à l'apprendre, juste après mon Chef de Famille, je suppose qu'il ne tardera pas à l'annoncer à mes autres frères. Je n'aurai jamais pensé et n'ai pas voulu que vous l'appreniez ainsi."

    A l'invitation de la Maîtresse des lieux, elle étouffe un hoquet et serre la main de Bélisaire dans la sienne, rester, elle n'y songeait pas, elle attrape un hanap de sa main libre pour digérer la nouvelle, et espère que l'ivresse saura peut-être la rendre plus légère.. Elle pose finalement son verre, et tâche d'être aussi affable que possible pour la suite.

        *En même temps.. Il faudra bien faire halte quelque part, nous laver, et nous reposer.. Essayons d'être sympathique..*

    Une question ouverte, espérant une trêve sur le pourquoi des fiançailles et les autres sujets que la brune juge embarrassants..

      "Que voudriez-vous savoir ?"



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En deuil de sa Reyne, Alvira
Kronembourg
L'art de faire un drame là où il n'y a pas lieu. Car il n'y avait assurément rien de malsain dans les paroles du Duc, à moins de souhaiter l'imaginer comme tel & lui prêter des intentions ou des pensées qu'il n'avait assurément pas.

Personne ne vous a demandé de vous épancher sur votre vie sexuelle, mercé donc de nous en épargner les détails qui ne nous intéressent pas. Quoi que vous en pensiez, il n'était pas inconcevable que puissiez être enceinte. Libre à vous de le voir comme une insulte, sachez cependant que ça n'était pas le cas. Il ne s'agit pas d'un jeu dans lequel nous voudrions vous faire entrer. Nous n'en sommes pas là, et vos mots sont réellement offensants.

Non, parce qu'il ne fallait pas pousser non plus en passant à la loupe une phrase prononcée sans la moindre arrière-pensée pour en extrapoler toute la stérilité. Là n'était vraiment pas le sujet du jour.

Il reprend la parole. Elle opine légèrement aux propose de son Egal. Les poings se dégagent doucement de l’étreinte masculine, ils sont toujours hermétiquement fermés comme souvent il lui faudra certainement quelques heures voire une bonne journée pour que ses mains acceptent de s’ouvrir à nouveau. Et bien qu’ils soient toujours clos elle se saisit de son verre pour le porter à sa bouche. Leur laideur et leur difformité n’échappera à personne. Ses mains sont brûlées, boursouflées teintées de bruns et de violets sombres, ses mains seraient ouvertes, on aurait tout loisir de se rendre compte que certains doigts sont plus fins comme asséchés et d’autres plus rond ayant conservé la chair, le tout nervuré en relief. La duchesse normande n’avait rien compris à ses propos. Elle aurait pu tenter d’expliquer mais à quoi bon ? Elle ne connaissait rien de la vision de l’amour du couple ducal. Elle repose son verre. Certes, ils auraient pu se justifier car elle les jugeait et mal en prime. Mais il y a bien longtemps que l’opinion des autres sur elle, ses choix lui était indifférente et ce depuis que l’un de ses mentors Sebbe de Valrose lui avait conseillé de n’attacher d’importance qu’à sa propre opinion.
Son regard se pose sur son fils, il est empreint d’une grande douceur.


Je comprends bien ton propos Belisaire, et il est vrai que je t’ai appris à assumer tes actions et tes paroles.
Fiançailles supposent mariage dans la logique des choses. Et …


Non elle se tait, elle ne repartira pas dans une discussion stérile. Puis elle reprend.

Tu le sais Belisaire que je suis la première à conseiller de prendre son temps car l’engagement est une chose sérieuse. Un mariage est une chose sérieuse qui se base sur la confiance, le respect, la communication et l’acceptation de l’autre dans son entier sans chercher à le changer.
Je n’attends pas de toi, de vous que vous preniez autant de temps que nous avant de vous marier. Surtout que tu connais les raisons qui ont fait qu’aujourd’hui nous ne le sommes pas encore alors que c’est notre vœu le plus profond.


Sur les paroles de la Pair, le Duc enroule ses mains autour des siennes. Il sait que parfois, la chaleur les apaise. Parfois seulement, car la douleur qu'elles diffusent restent pour lui - Comme pour elle - Une énigme. Ce soir, ses doigts seraient baignés minutieusement à l'eau tiède et massés un à un.

Nous n'avons pas de question particulière, là n'est pas notre propos.

Pour sa part, il voue une entière confiance à Bélisaire pour faire ses propres choix.
Elle lui sourit reconnaissante d’envelopper de nouveau ses mains. Il l’apaise, la rassérène comme à chaque fois. Ils sont une équipe dans laquelle tous deux sont capitaines, c’est l’une des nombreuses forces du couple.


Nous ne souhaitons en effet rien savoir de particulier. Vous donnez l’image d’être heureux, c’est ce qui compte.

Elle ne pouvait nier que son fils semblait bien plus heureux et épanoui que lors de sa dernière relation avec une femme.

Nous allons vous préparer chacun une chambre.
Mais j’y pense êtes-vous venus seulement à deux ou votre fille vous attend-elle dans une auberge ?


En effet, il semblait que la visite n’était pas prévue et peut-etre voyageaient-ils et avaient-ils pris repos dans une des auberges et peut-être avaient-ils profité d’une sieste de l’enfant pour une escapade en amoureux ?

Quatre mains avec jd Xalta !

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Belisaire
Belisaire regarde les mains de sa mère et un instant ses souvenirs refont surface. Il avait bien grandit depuis qu'une nuit, réveillé par des bruits de sabots et quelques cris, il s'était précipité à la fenêtre du château. Difficile de distinguer quoi que ce soit, mais les gestes, les pas précipités, les ordres donnés ne trompaient guère. La gravité de la situation, contagieuse, envahissait tout son corps. Et quand, entendant les personnes monter les escaliers, caché dans un renfoncement, il épiait ce qui avait enflammé son sang. C'était une image pour lui, ce ne l'était pas pour sa mère. Les yeux du fils percevaient la souffrance de sa mère juste avant que Phémie, en mettant sa main sur ses yeux, le ramène dans sa chambre malgré ses protestations. Les jours qui suivirent furent obscurcis de bien de détails et ce ne fut qu'après de longues journées et nuits interminables qu'il eut le droit de revoir sa mère, alitée et pansée aux mains avec d'énormes bandages. La stupeur et l'effroi passé, l'inquiétude demeurait et beaucoup de temps passé auprès d'elle lui fallut pour se rassurer tout en silence et sentiments feutrés pour ne pas dire refoulés.
Belisaire regarde les mains de sa mère et sourit d'émotion face aux premiers émois lorsqu'il fallut les adopter. La douceur de ces caresses seraient autre. Il se remémore la première fois et dodeline de la tête à ce souvenir ; il avait fermé les yeux pensant quoi d'ailleurs ... des sottises certainement.
Belisaire regarde la main de sa mère refermée puis la regarde droit dans les yeux.


    La logique ? Mon passé m'a obligé à revoir cette analyse. Permets donc moi d'en retirer les enseignements et d'agir avec beaucoup plus de sagesse et d'actes aux lieu de sempiternels mots. Et je t'ai bien entendu. Pour la confiance, je me suis ouvert comme jamais. Pour le respect, chaque jour j'essaye de le lui prouver. Pour la communication, chaque matin je me lève avec cette idée qu'elle est importante et sujet à honorer la présence de l'aimé à ses côtés. Il regarde David à ces mots pour lui signifier qu'il n'oubliait pas ses recommandations avant de poser ses noisettes sur cet âme aimée. Il lui sourit, il ne chercherait pas à la changer. Quant à l'acceptation, je n'ai aucune envie de voir une rose se faner. il voulait même garder les épines, mais là il se garda cette petite espièglerie pour un autre moment. Déjà que le sujet abordé l'avait touché jusqu'à ses viscères ... Il se dit même que Xalta et Carmen avait un point commun en la matière.... Enfin, se calmant il préféra continuer à tenir la main de Carmen et la laisser terminer.
    Le couple ne souhaitait rien savoir de plus, aucune question sur leurs projets, voilà qui allait simplifier et écourter les choses. Elle opine quant aux chambres, et remercie la rousse d'un sourire.


    "C'est parfait, je vous remercie, j'avoue qu'un brin de toilette et une bonne nuit de sommeil, ne nous fera assurément pas de mal."

La pulpe du pouce sernien caresse le dos de la main de Bélisaire, elle lui sourit et retrouve son sang froid, elle évite consciencieusement de croiser le regard de David, ce dernier la met franchement mal à l'aise.. Elle se concentre sur le visage de la mère qui n'a d'yeux que pour Bélisaire, elle connait ce regard, elle l'a vu dans celui de Korydwen, dans celui de Rick, de bons parents de substitution tous deux, qui firent d'elle, la femme qu'elle est aujourd'hui. Carmen était fière de ses principes et de sa capacité à s'y tenir, la vie ne lui avait pas franchement fait de cadeau, mais la chance lui souriait de nouveau et elle comptait prendre son temps et laisser l'histoire se dérouler, et les sentiments s'épanouir.

A l'évocation de sa fille, les commissures s'étirent,

    "Hanna, elle s'appelle Hanna. Et non, elle est restée tout le temps de notre voyage en Normandie, sous bonne garde. Comme nous sommes descendu jusqu'en Auvergne, duché voisin du Rouergue, il n'était pas prudent qu'elle fasse ce voyage avec nous."

Plus bas, en échangeant un regard avec Bélisaire, pendant que le couple ducal se réchauffent les mains "Je vais écrire à Ronan pour l'avertir qu'on aura un jour de retard."

Il opine, aux propos de Carmen. "Oui il faudra cela pour que je te montre toutes mes passages secrets lorsque je voulais filer à l'anglaise."

Carmen ne résiste pas et offre un sourire amusée à Bélisaire, il parvenait sans nul doute avec l'intérêt maternel de Xalta pour sa fille, à baisser le feu.. Il sourit puis se retourne vers l'éternel jeune couple.

    C'est entendu alors, et nous en profiterons aussi pour rendre visite à cousine Irina ... Et précise au temps consacré pour faire plus amples connaissance face aux intentions ... ... si nous arrivons à dégager du temps bien évidemment.


C'est à ce moment qu'un serviteur fit son apparition ...

avec les deux mains de jd carmen en plus et mes excuses pour mon retard

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