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Entre père et fille : changement à Meyrieu

Walan
Un matin, quelque temps avant le déjeuner, Walan profita que sa fille s'occupait seule dans sa chambre pour venir lui parler. Il avait la mine sérieuse, quoique pas grave : l'affaire qui l'amenait lui avait causé un certain nombre de soucis et de froncements de sourcils, mais elle était maintenant en passe d'être résolue, et d'une manière plus que satisfaisante pour le chevalier. Il s'approcha de sa fille en silence, qui avait déjà deviné à son air qu'il voulait lui dire quelque chose d'important, et réfléchit un moment avant de prendre la parole.

Aëlys, comme tu le sais, j'ai été fait seigneur de Meyrieu il y a un moment déjà par Alynérion et Freyelda d'Avencourt, lorsqu'ils étaient vicomtes de Maubec. Tu te souviens aussi que lorsqu'ils ont disparu et que Maubec était retourné dans le giron du Duché, j'avais pu conserver Meyrieu jusqu'à ce que Raithuge Authieux devienne mon nouveau suzerain.

Jusque là, le brun ne faisait que rappeler une situation que la jeune fille connaissait très bien, puisqu'on lui avait raconté tout ça dès son plus jeune âge, tout comme l'histoire du reste des fiefs dont elle hériterait un jour. Il continua cependant avec quelque chose de nouveau.

Ce dont je ne t'ai pas parlé jusqu'à présent, car j'attendais que les choses soient fixées, c'est que Raithuge a été déclaré disparu il y a quelques mois et que Maubec est retourné à nouveau au Duché. Sauf que cette fois, les règles héraldiques ont changé et, dans une telle situation, les seigneuries issues de mérites sont retirées à leurs titulaires. Officiellement, il y a quelques semaines, j'ai été destitué de Meyrieu et nous ne devrions plus vivre ici.

Une petite pause, et Sans Repos reprit, pour rassurer sa fille.

Tu imagines bien que cette situation ne me convenait pas du tout, et que je ne voulais pas perdre ces terres... C'est mon foyer, c'est le tien et c'est ici que tu as grandi... J'y suis attaché probablement plus qu'à tous nos autres fiefs vu tout ce que j'ai vécu ici, en bien comme en mal.

Donc dès que j'ai su que Maubec repasserait au Duché, j'ai contacté notre Duc pour lui expliquer la situation et lui demander s'il accepterait une solution pour éviter que ces terres nous soient arrachées : détacher Meyrieu de Maubec pour en faire une seigneurie de mérite rattachée directement au Duché.
Sa Grâce Quatrebarbe a pris le temps de réfléchir, de consulter Dauphiné et la hérauderie, mais il a accepté. Si bien que, après le temps nécessaire à faire les différentes paperasses, je vais officiellement redevenir seigneur de Meyrieu mercredi prochain, en faisant "une prime allégeance" au Duc en salle du trône ducal.

J'ai attendu que la situation soit éclaircie pour t'en parler, car je ne voulais pas t'inquiéter pour rien si les choses tournaient comme je le souhaitais. C'est le cas maintenant, et je pense qu'il serait bon que tu viennes assister à la cérémonie. Il est temps que tu vois comment ce genre de choses se déroulent, puisque tu auras bien vite à y participer toi même...

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Aelys_meyrieux
Et si on confiait plutôt les prés de Felline à Jeannet Noirie ? Je crois bien qu'il s'en occuperait mieux que le père Badin. Il ne laisserait pas le regain aux cerfs et aux biches, lui. Mais d'un autre côté, le père Badin a six enfants et sa nouvelle femme est grosse, tellement grosse qu'elle aura des bessons, à ce que dit Sancie.

Quand Aëlys s'occupe seul dans sa chambre, c'est rarement à ses toilettes ou à ses bijoux. Déjà, des bijoux, elle en a peu, et ceux qu'elle a elle les chérit trop pour jouer avec. Et puis elle n'est plus une petite fille. Elle sait depuis longtemps que toutes ces terres qui entourent le château, et beaucoup d'autres avec, elle est aura un jour en garde, le plus tard possible, plaise au Très-haut.

A cette pensée elle serre contre sa poitrine sa croix aristotélicienne, mais en oubliant de poser l'aiguille avec laquelle elle est censée broder des jours "rivière" autour d'une taie d'oreiller, si bien qu'elle se pique le menton.
C'est agaçant. On ne peut pas réfléchir en paix, il faut toujours que les aiguilles, ou le fuseau, ou la harpe s'en mêle.
Avec un soupir de résignation, elle reprend sa broderie, tout en pesant les avantages et les inconvénients d'avoir le père Badin comme tenancier des prés de Felline. Elle en parlera avec Papa tout-à-l'heure, au déjeuner.

Une ombre s'interpose soudain entre elle et son ouvrage. Messire Walan en personne est venu rendre visite à sa fille en sa chambre. Le visage d'Aëlys s'éclaire. Elle ouvre la bouche pour évoquer l'affaire Badin, et la referme aussitôt. Le chevalier a l'air si sérieux qu'il vaut mieux le laisser parler en premier.
Aëlys se contente donc de sourire et de poser taie, aiguille et fil, pour bien montrer qu'elle est toute prête à écouter.


Aëlys, comme tu le sais, j'ai été fait seigneur de Meyrieu il y a un moment déjà par Alynérion et Freyelda d'Avencourt, lorsqu'ils étaient vicomtes de Maubec. Tu te souviens aussi que lorsqu'ils ont disparu et que Maubec était retourné dans le giron du Duché, j'avais pu conserver Meyrieu jusqu'à ce que Raithuge Authieux devienne mon nouveau suzerain.

Aëlys hoche gravement la tête. Elle sait très bien tout cela, depuis si longtemps qu'il lui semble qu'elle l'a toujours su. Pourquoi donc Papa revient-il là-dessus ? La toute jeune fille pressent quelque catastrophe. Elle avale plusieurs fois sa salive pour ne pas laisser sa gorge se dessécher, au cas où il lui faudrait prendre la parole à son tour, d'une voix ferme et sans trembler.

Ce dont je ne t'ai pas parlé jusqu'à présent, car j'attendais que les choses soient fixées, c'est que Raithuge a été déclaré disparu il y a quelques mois et que Maubec est retourné à nouveau au Duché. Sauf que cette fois, les règles héraldiques ont changé et, dans une telle situation, les seigneuries issues de mérites sont retirées à leurs titulaires.

Les règles héraldiques! Ces fichues règles héraldiques qui ont conduit à la disparition de sa mère au fond d'un couvent... Aëlys anticipe. Si Raithuge a disparu, si Maubec est au Duché alors... alors... Papa n'est plus... et alors...
Son regard erre sur les murs, glisse sur le paysage, là-dehors, revient à son père.

Officiellement, il y a quelques semaines, j'ai été destitué de Meyrieu et nous ne devrions plus vivre ici.

Elle sent son cœur se glacer dans sa poitrine. Elle saisit de nouveau sa croix, contemple anxieusement son père. "Devrions". Il a dit "devrions". C'est donc qu'il y a un espoir.
Papa parle encore, et enfin, enfin la délivrance sonne.


...je vais officiellement redevenir seigneur de Meyrieu mercredi prochain, en faisant "une prime allégeance" au Duc en salle du trône ducal.

Si Sa Grâce Quatrebarbe se trouvait dans la pièce, il recevrait dans les bras 37 livres de reconnaissance à l'état brut.

J'ai attendu que la situation soit éclaircie pour t'en parler, car je ne voulais pas t'inquiéter pour rien si les choses tournaient comme je le souhaitais. C'est le cas maintenant, et je pense qu'il serait bon que tu viennes assister à la cérémonie. Il est temps que tu vois comment ce genre de choses se déroulent, puisque tu auras bien vite à y participer toi même...

Et comme Sa Grâce Quatrebarbe n'est pas là, c'est Son Altesse Walan qui se retrouve enlacé par un boulet de canon soudain jailli de son escabeau.

Oh! Papa! Bien sûr, je viendrai! Et même je mettrai une robe neuve pour vous faire honneur, pour faire honneur à Meyrieu.

Elle se blottit plus étroitement contre la poitrine paternelle et ajoute :

Mais, Papa, promettez-moi: plus jamais vous n'attendrez pour me parler. Plus jamais.

Le droit de savoir? Pas forcément. Aëlys n'est pas de ces enfants capricieuses qui estiment avoir beaucoup de droits dès lors qu'elles ont pris celui de grandir. Mais comment aider Papa si on la tient dans l'ignorance?
Elle recule d'un petit pas.


Plus jamais, n'est-ce pas, Papa?
Walan
Alors même qu'il avait essayé de ne pas inquiéter sa fille en lui présentant toute la situation d'un coup, Walan avait bien vu à l'expression d'Aëlys qu'il n'y avait pas totalement réussi. Cela fut passager, heureusement, et il se retrouva bien vite avec une brunette le serrant dans ses bras, lui même lui rendant doucement son étreinte avec un sourire. Il répondit doucement, un peu amusé par sa réaction finale.

Je ferai de mon mieux, je sais que tu n'es plus une fillette et que tu es bientôt prête à avoir un rôle plus actif dans la gestion des domaines... mais il faut pardonner à ton vieux père de souhaiter te protéger. Et ce n'est pas près de cesser, tu sais.

Écartant un peu les bras pour pouvoir regarder sa fille dans les yeux, il continua tranquillement, une lueur taquine dans les yeux.

Par contre, puisque tu es maintenant une jeune fille éduquée, il est peut-être temps que tu oublies quelques unes des leçons de Jehan et de Sancie et que tu me tutoies, tu ne crois pas ?

Plus sérieusement, le chevalier reprit.

Sancie m'a dit que tu lui avais posé des questions sur mon passé, l'autre jour ? Je pense que tu as l'âge que j'y réponde, désormais...
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Aelys_meyrieux
Il y a dans les yeux de son père une lueur qu'Aëlys peine à interpréter. Est-ce qu'il se moque? Ce serait très vilain. Aëlys fronce un peu les sourcils, regarde son père avec grande attention. Non, il ne se moque pas. Il vient de lui dire qu'elle n'est plus une fillette, il va lui donner plus de responsabilités. Parce que quand Papa dit "bientôt prête", Aëlys sait bien que c'est pour l'empêcher de grandir trop vite. Elle est prête, elle le sait, Papa le sait. Mais comme il le dit lui-même, il est vieux. Les vieux, il faut les laisser protéger les jeunes, ça leur fait plaisir... et ce n'est somme toute pas si désagréable de savoir qu'il y a, au-dessus de soi, des bras toujours prêts à vous accueillir et vous abriter de toute peine.

C'est au tour d'Aëlys de regarder son père avec une lueur un peu moqueuse dans les yeux. Mais déjà Papa reprend.


Par contre, puisque tu es maintenant une jeune fille éduquée, il est peut-être temps que tu oublies quelques unes des leçons de Jehan et de Sancie et que tu me tutoies, tu ne crois pas ?

Hmpfph...

Elle ne dit ni oui ni non. Ça se discute. Les leçons de Sancie et Jehan sont ancrées en elle. Plus tard, peut-être, quand elle sera vraiment grande, quand l'ombre de Maman ne planera plus entre elle et son père. Maman et Papa se tutoyaient.

J'aurais l'impression de...

Elle n'a pas eu le temps de formuler pleinement la réponse dans sa tête. Papa avait autre chose à dire, et pour lui ça semblait très important.

Sancie m'a dit que tu lui avais posé des questions sur mon passé, l'autre jour ? Je pense que tu à l'âge que j'y réponde, désormais...

Aëlys commence par rougir, mais c'est de colère bien plus que de honte. Elle coule un regard assassin en direction de l'escabelle où Sancie a l'habitude de se tenir, quand elle vient coudre ou filer dans la chambre d'Aëlys. Comme par un fait exprès Sancie n'est pas là, aujourd'hui. Quel besoin a-t-elle toujours de se défausser sur Walan des questions qui la gênent?
Elle fait front, puisqu'il n'y a pas moyen d'y couper. Elle s'éloigne un peu de son père. Ce qu'il ne lui a pas déjà dit, elle sait que ça ne la regardait pas encore, parce qu'elle était trop petite. Maintenant, c'est lui qui propose, c'est donc qu'il la considère vraiment comme une grande fille. Une grande fille ne se blottit pas à tout bout de champ dans les bras de son papa.


Oui, j'ai posé des questions à Sancie. Elle n'a pas répondu.

Elle lui a carrément demandé comment il était possible à un homme d'avoir autant d'amours successives. Alyanne, Maryan, les noms des mortes sans visage la hantent. Sancie dit qu'elles étaient belles. Maman aussi est belle. "Etait"? Aëlys ne sait plus si elle doit parler de sa mère au présent ou au passé. Sancie dit que certains couvents ne relâchent jamais leurs proies, qu'elles sont mortes au monde, que le Très-haut les veut près de lui, qu'on ne doit pas être triste, tout ça. Mais Sancie dit tellement de choses! Elle a même parlé d'une vilaine dame, morte elle ausi, qui voulait épouser Papa, mais il n'a pas voulu.

Papa, quand j'étais petite, Sancie répondait à toutes mes questions. Maintenant, on dirait qu'elle ne sait plus faire. Vous croyez que c'est parce qu'elle vieillit?

Aëlys ne peut poser la question dans les mêmes termes. Elle sent confusément que ça ne se fait pas.

Papa, toutes les autres, vous les avez aimées en vrai? comme Maman? Dans les poèmes de Beroul et de Tristan d'Angleterre, les chevaliers n'aiment qu'une fois, et après ils meurent. C'est parce qu'ils sont anglois? Ce n'est pas pareil pour les chevaliers français? Et moi...

Très-haut que c'est difficile!

Et moi, Papa, pourquoi je suis née? Sancie dit que les enfants viennent au monde par la volonté du Très-haut, mais moi je crois qu'elle se trompe, parce que le Très-haut n'aurait pas laissé la mère Badin avoir un septième enfant de son fainéant de mari. C'est Maman qui me voulait? ou c'est toi?
Walan
Laissant sa fille se libérer de ses bras, non sans se demander si ce qu'il venait de dire en était la cause, Walan constata qu'elle n'appliquait pas vraiment sa demande. Il ne releva pas, préférant écouter les questions qu'Aëlys lui posait, tout en se disant qu'il lui faudrait revenir à la charge plus tard. Le brun esquissa d'abord un sourire à la première question.

Je crois plutôt que c'est parce que tu lui poses maintenant des questions dont elle estime qu'il ne lui appartient pas d'y répondre. Et peut-être, pour quelques-unes, auxquelles elle ne connait pas la réponse.

C'est plus sérieux que le chevalier se fit par contre lorsque les questions suivantes arrivèrent. S'efforçant de camoufler la légère surprise que provoqua la question, et surtout de refouler les nombreux souvenirs qui ne manquèrent pas d'affluer en même temps, il réfléchit brièvement, le temps de choisir ses mots.

Oui, je les ai aimées. A chaque fois, j'ai cru que je ne pourrais plus après leurs disparitions. A chaque fois je suis mort, d'une certaine manière : en m'enfermant et en me concentrant sur mes fonctions, ou en mettant une distance dans toutes mes relations avec quiconque et en refusant de m'attacher...
A chaque fois je pensais que personne ne pourrait me faire sortir de cette situation, parfois je m'y suis même complu. Et pourtant, la vie continue, le hasard ou le Très Haut font qu'on croise d'autres personnes et que des liens se créent malgré tout. Comme quand on croit que rien ne peut pousser sur une roche, puis qu'un lierre s'y agrippe et prospère.


Il ajouta pour finir, avec un peu plus d'humour.

Et puis, peut-être parce que je ne suis pas encore le chevalier idéal des poèmes. Les poètes idéalisent beaucoup, tu sais.

La touche d'humour ne dura pas longtemps toutefois et il se refit plus sobre, observant les réactions de sa fille tandis qu'il lui répondait avec franchise.

Nous te voulions tous les deux, et tu as mis du temps à venir, tu sais. Un petit sourire ponctua la remarque avant qu'il ne continue. Nous te voulions tous les deux, indéniablement.
Me concernant, c'était par amour, comme preuve d'engagement envers elle, mais aussi... et bien... je souhaitais aussi assurer ma descendance. Tu es ma première et unique enfant, tu le sais bien.
Pour ta mère, c'était aussi par amour, évidemment. Mais elle avait déjà eu d'autres enfants d'autres unions. Tu ne les a pas connus et ils ont désormais tous disparu à ma connaissance, mais tu as plusieurs demi-frères et demi-sœurs. Ta mère avait été mariée avant notre propre union, après tout. Ça ne l'a pas empêchée de t'aimer et de célébrer ta naissance, sois en sure.

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