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[RP] Le Pilori s'épile l'auriculaire ! Mieux que PoneyMag !

Le__pilori
Le gamin qui vendait habituellement le Pilori était en déplacement en Périgord, il avait fallu lui trouver un remplaçant. Si possible, pas trop cher, parce que bon, vous savez, le cours du vélin est en hausse, et il faut bien pouvoir vivre ma bonne dame. Georgette n’avait pas hésité un instant.

Le Pilori ! Achetez le Pilori ! De l’information ! De la vérité ! Des potins ! Achetez le Pilori ! Il y a même des jeux à la fin. Le Pilori, 5 écus !

Ouais. Le prix avait augmenté. L’inflation, forcément.

Citation:




      Septembre 1467. De retour de voyage, un tourangeau retrouve dans son jardin une statue à l’effigie de sa pire ennemie.

      Visiblement ébranlé par les faits déjà relatés dans notre numéro précédent, messire A. a eu une bien mauvaise surprise en rentrant chez lui après un long voyage dans le sud du Royaume. Comme elle le lui avait annoncé dans un courrier explicatif avant son départ, la Grande Gourousse de Tours, dame L-V. Von R. maintenant bourgmestre de la ville grâce à ses manipulations de masse, a procédé en toute quiétude et sans contrainte aucune à l’érection d’une statue dans le jardin du messire en question. Contrairement à ce qui était prévu initialement, celle-ci ne fait pas quinze pieds de haut, car « la statue aurait été visible depuis le port et en aurait gâché l’harmonie de la vue » nous a déclaré la maire. Sa hauteur est pratiquement humaine, à 84,2% en raison de la petite taille de son sculpteur, messire Günther Von Brandenburg, d’une célèbre famille de tailleurs de portes en Empire. Celui-ci annonce avoir pris beaucoup de plaisir à travailler sur un aussi joli modèle, aussi gracieusement germanique. Il faut admettre que les détails de l’armure de plate sculptée couvrant la principale partie du corps de la statue et les effets de voiles du reste sont finement travaillés. Sans parler des ailes. « Un véritable travail d’orfèvre » insiste la bourgmestre, avant de nous donner en souvenir une gravure du monument en question.


      Que l’ouvrage soit plus petit, et donc moins visible et encombrant ne semble pas calmer messire A. qui déblatère en gesticulant, visiblement outré et furieux, criant que peu lui importe la taille, étant donné que la statue est à l’effigie de sa voisine directe, « une véritable emmerderesse » passant la plupart de ses loisirs à lui chercher des noises, qu’il doit déjà supporter sa présence dans son environnement proche et qu’un monument en son honneur en plus dans son jardin, désolé mais c’est vraiment trop. Il ajoute alors qu’il trouve insupportable qu’une dame comme sa voisine soit « mise en avant et présentée comme citoyenne exemplaire de la ville de Tours alors qu’elle a récemment été jetée une journée entière dans les geôles de de la Prévôté de Toulouse ». Les raisons exactes de cet emprisonnement n’auraient pour l’instant pas encore été éclaircies, même si des témoins jugés pour l’instant peu fiables nous ont expliqué qu’elle aurait eu l’audace de marcher sur la queue d’un castor en se promenant, ignorante de l’aspect sacré de l’animal dans cette ville. Se calmant, messire A. annonce qu’il organisera bientôt une petite fête de voisins pour déboulonner l’édifice, et qu’ils l’attaqueront à la pioche si le socle se révèle trop serré.

      La voisine directe en question, dame E. Von F. nous a lancé un tel regard marine que nous en avons supposé qu’elle ne souhaitait pas répondre à nos questions, ce qui s’est confirmé un très bref instant plus tard lorsqu’une hache volante en provenance de sa demeure s’est abattue en pleine tête du badaud anonyme situé juste à notre droite, lui fendant la tête en deux parties absolument symétriques, si ce n’était la verrue dotée de deux poils qu’il avait sur la narine gauche. Dame E. Von F. aurait déjà provoqué messire A. en duel en lice pour laver l’affront subi.

      Toujours est-il que la statue servirait actuellement d’épouvantail pour éloigner les hordes d’enfants du voisinage s’amusant habituellement à briser les carreaux de messire A. avec des cailloux. Les sales gosses en question viendraient justement d’être ravitaillés en munitions par la princesse A. de la D. de retour de voyage qui leur en aurait gentiment fourni plus de cent vingt. La statue a donc peut-être encore de beaux jours devant elle.



      Août 1467. Disparition de jeunes futurs séminaristes turons en vacances en Périgord.

      Un groupe d’enfants tourangeaux a étrangement disparu cet été lors d’une visite culturelle de Périgueux organisée par leur colonie de vacances « Où c’est l’PA ». Le responsable du camp religieux d’été, questionné par nos soins à son retour en Touraine a déclaré « qu’il n’accepterait pas que des cas comme ceux-ci se reproduisent à nouveau, à moins qu’il s’agisse d’événements exceptionnels » , puis d’ajouter « qu’il était profondément désolé pour les enfants qui disparaitront encore en se dérobant par négligence à la surveillance de leurs accompagnateurs », juste avant de se faire brûler en place publique par des parents inquiets et mécontents, visiblement peu enclins à suivre les voies impénétrables de l’Église incitant à partager de l’amour avec leur prochain.

      Le seul survivant du groupe, Fabiàn Aurel-Novotny, 9 ans, fils de la Princesse de Chevreuse, témoigne, encore sous le choc : « Je ne sais pas ce qui s’est passé. On nous avait organisé un jeu de chaises musicales à roulettes, dans l’église brûlée de Périgueux, qui avait été un peu aménagée. Des enfants de chœur chantaient, et quand ils s’arrêtaient, on devait s’asseoir, mais les chaises bougeaient, c’était drôle. » Encore tremblant, pris par l’émotion, il poursuit son récit : « C’était pas aussi drôle que de casser les carreaux d’Afred avec des cailloux, mais on s’est bien amusés. À chaque chanson, le perdant gagnait, pour se consoler, le droit de visiter la boucherie d’à côté. Comme j’ai tout gagné, j’étais le dernier encore dans l’église, on m’a dit de rentrer et que les autres me rejoindraient au camp. Du coup, j’ai pas pu faire la visite, c’est injuste ! » avant de se mettre à pleurer, puis bouder dans un coin en marmonnant qu’il se vengerait sur Afred.

      Le père Lotx de Fayolles, curé des ruines de l’église Saint Front de Périgueux et artisan à ses heures à la boucherie Spang’héraut voisine, a répondu calmement à nos questions par courrier, indiquant que des enfants avaient bien disparu, mais suite à des accidents malencontreux. Il nous a expliqué que ceux-ci avaient été fort imprudents, insistant sur le fait que cela n’arrivait jamais avec des enfants périgourdins ou angoumoisins, et que « les accidents s’étaient hélas abattus aussi sûrement qu’une épidémie de chaude-pisse dans le couvent Sainte-Marie de Bergerac. » Il nous a alors détaillé certains événements : « Prendons le petit Enguerrand-Brandon par exemple. Nous jouions tranquillement à "à dada sur mon bidet" – j'ai, en effet, toujours aimé m'imaginer en tant que mobilier en céramique – lorsqu'il a chu et, dans sa panique, s'est auto-étranglé entre mes mains. Avouez que c'est vraiment pas de chance ! » Puis d’énumérer d’autres cas dont il avait eu connaissance : « Dans le cas de Rayan-Perceval, nous jouions au loup. Or, il a confondu la tanière du canidé avec l'entrée de la déchiqueteuse à abats. Erreur de débutant, certes. Et que dire du petit Dylan-Charlemagne qui a trouvé le moyen de se retrouver sur la trajectoire de la chute d'une carcasse de deux cent kilos. Et qui avait la forme d'une hache aussi. » L’homme d’église a déclaré, pour conclure que « les enfants de Touraine sont des créatures curieuses mais qui ont beaucoup de mal à rester en vie, quand bien même nous faisons pourtant tout pour assurer leur sécurité. »

      Voilà qui nous a rassuré, alors que tous, en Touraine, étions à l’origine persuadés que ces pauvres enfants avaient été la proie d’un tueur dérangé avide de chair enfantine. En conclusion : À l’avenir, pour leur sécurité et la paix dans les chaumières, éduquez vos enfants ! Cela leur évitera de subir de façon purement fortuite de malencontreux accidents de la vie.



      Septembre 1467. Conspiration de deux Duchesses marieuses.

      Leurs Grâces Carmen de la Serna, Duchesse du Mont Saint Michel en Normandie et Ysandre de Mistra, Duchesse de Chantôme en Berry, connaissances de très courte date s’entendent à merveille. Leurs caractères paisibles et statuts de femmes prochainement mariées – même si pour la seconde, fiancée depuis un nombre certain d’années, rien n’est encore organisé – semblent s’accorder avec harmonie, sans parler de leur vesture relativement austère, ou nul morceau de peau non autorisé à découvert par le dogme avant mariage ne paraît au grand jour. Ysandre est excessivement dévote, d’autant qu’elle sort tout juste de huit années de retraite, Carmen l’est autant qu’on pourrait l’attendre d’une aristotélicienne pratiquante.

      Les deux Duchesses ont été surprises en taverne, à La Trémouille en Poitou en train de comploter de façon ostentatoire. Tantôt murmurant à voix basse quelques propos ponctués de hochements de tête peu discrets, tantôt s’exclamant ou riant aux éclats d’un air entendu et fort complice, les deux acolytes semblaient visiblement très à l’aise et en accord dans leur conversation. Un œil noir empreint d’une fureur non dissimulée en direction de messire Alfred, presque tremblant en face d’elles alors que la Duchesse de Chantôme s’était mise à hurler de sa voix douce et chaleureuse « TU AS PÉCHÉ ?! » a permis de clarifier quelque peu la situation. Il venait simplement d’expliquer qu’il n’était point marié.

      Les deux nobles se sont manifestement mises en tête de lui trouver épouse au plus vite, quels qu’en soient les moyens. Ainsi que la promise, bien que Ysandre de Mistra ait demandé dans sa magnanimité au futur marié « s’il y en avait une qui avait sa préférence avant que ne soient publiés les bans », après que Carmen de la Serna a évoqué les noms de Laure-Victoire Von Riddermark, Athénaïs de la Duranxie ou même Elwin Von Frayner, qui lui avait pourtant promis un jour « qu’il ne survivrait pas au premier jour de leur mariage, si son père la contraignait à se marier avec lui ». La Duchesse du Mont Saint Michel a ajouté quelques noms, dont ceux des demoiselles d’honneurs de son mariage proche que nous ne nommerons point ici, l’une étant mariée ce qui pourrait créer quelque désordre. Alfred ayant protesté, arguant qu’il n’était point noble alors qu’elles l’étaient toutes et que cela ne pouvait se faire, les deux marieuses ont rétorqué que « c’était un point de détail et que l’argument n’était pas acceptable ».

      Nous passerons sur le moment fort embarrassant pour la dignité d’une Duchesse où Carmen de la Serna, après avoir visiblement bu un – ou deux – verres de trop, s’est mise à chanter joyeusement à tue-tête « Il pleut, il mouille, c’est la fête à La Trémouille ». Juste avant de se mettre à tester la solidité des quatre-vingt-dix-huit services en porcelaine de douze assiettes, achetés la veille à Limoges en prévision de ses futures scènes de ménage, en sacrifiant deux sets complets qu’elle a progressivement envoyés en direction de leur victime du jour, s’extasiant devant le bruit insurmontable et les débris causés par l’éclatement de la vaisselle contre le mur, le plancher ou un coude du malheureux qui dépassait alors qu’il s’était jeté sous la table pour éviter les projectiles.

      Messire Alfred ne pourra pas se défiler. La Duchesse de Chantôme, qui est aussi sa future marraine par alliance (la fiancée de son parrain, pour ceux qui ont du mal avec les histoires de famille) a accepté de veiller à Tours sur la fille de celle du Mont Saint Michel pendant que cette dernière poursuit son voyage vers la Normandie. Elle a promis d’emmener consciencieusement avec elle à toutes les messes de chaque journée la demoiselle Hanna de Serna, cinq ans afin qu’elle ne traine plus en taverne tard le soir avec Athénaïs de la Duranxie. Ajoutant qu’Alfred se ferait un plaisir de les y accompagner à chaque fois et qu’il ne se déroberait pas, bien que le futur marié ait trouvé tout un tas d’excuses toutes plus acceptables les unes que les autres comme « Je ne peux pas, j’ai journal ! ».

      Le Pilori a envie de dire qu’Alfred est mal barré. Et lui souhaite une bonne bague au doigt plutôt qu’une mauvaise corde au cou.



      Septembre 1467. Scandale à Tours : la bourgmestre aurait été attaquée par des chouquettes flambées.

      Spectacle de désolation en mairie de Tours. Le bâtiment, encore majestueux il y a peu a entièrement brûlé, depuis les caves à vin d’Anjou jusqu’à la charpente. La zone est interdite d’accès, les murs fragilisés par le feu manquent de s’écrouler et une odeur de poisson grillé nauséabonde empeste les ruines. Un sauveteur nous explique, tout heureux « qu’il a bien fait de mettre les solerets prêtés par son cousin, car une poutre lui est tombée sur les pieds et ne l’a pas blessé grâce à la coque métallique », juste avant de se faire assommer par la chute d’une clé de voûte de huit cents livres (l’imprudent ne portait pas de casque, ndlr). Un enquêteur de la Prévôté nous indique grâce à ses fins talents de limier que tout est calciné, ce qui complique la recherche d’indices probants. Le seul élément trouvé sur place est une boîte métallique cabossée, supposément rose à l’origine avec l’inscription « Mille et Une Chouqu », la suite étant illisible. « Indice sans valeur », nous confirme le fonctionnaire de la maréchaussée, laissant négligemment l’objet retomber au sol en reportant son attention sur huit écus ternis apparus dans la cendre après un courant d’air.

      La bourgmestre, présente au moment du début de l’incendie et miraculeusement rescapée n’est pas blessée. Elle témoigne, en état de choc : « Je… » juste avant de se pâmer à terre, les personnes à ses côtés s’étant écartées pour ne pas être heurtées par sa chute. Heureusement pour elle, l’atterrissage est amorti par l’épaisse couche de cendres présente au sol partout autour et maintenant au-dessus, comme l’indique le grisâtre nuage s’étant formé au moment de l’impact. Un médicastre nous explique que depuis qu’elle a été sauvée de l’incendie, elle délire. « Elle n’a de cesse de parler de chouquettes flambées au poisson, soit disant infectes, et que c’est ce qui aurait déclenché l’incendie. Franchement, de vous à moi, je pense qu’elle n’a plus toute sa tête. En plus d’être rousse » ce qui, nous confie-t-il discrètement un peu après en se signant, ne va pas l’aider à se rétablir.

      Un badaud raconte : « On n’a pas idée du pouvoir de nuisance des chouquettes. N’oubliez pas que c’est ce qui a fait gagner la Reyne Leyah aux dernière élections », expliquant que l’ingestion d’une chouquette fourrée au foie gras avait empêché un des feudataires de voter, pris par de violentes douleurs gastriques qui l’avaient contraint à tenir la chambre toute la semaine du second tour des élections royales. Avant d’ajouter, plus discrètement : « Pourquoi croyez-vous que la Memento Mori a établi ses quartiers de fin d’été en Périgord ? Évidemment pour refaire ses stocks de chouquettes. Leur chef en profitera pour en offrir une à Raoul, le Comte, fourrée au poisson de quarante-cinq jours déjà mariné dans du poireau, de la figue, et flambée au Monbazillac. Le régnant ne s’en remettra pas, et permettra au Carmin de prendre le pouvoir en douce ». L’homme s’en va en haussant les épaules, marmonnant que de toute façon, ça ne sera pas une grande perte.

      Il faut tout de même bien l’admettre : comment des chouquettes pourraient-elles mettre le feu à un bâtiment entier ? Le mystère demeure et l’enquête se poursuit. Nous devrons certainement attendre le bon rétablissement de la maire pour en savoir plus.



      Août 1467. Sous l’équateur du Royaume, des inconscients se sont affrontés pendant deux semaines sur une île déserte.

      Bien que la compétition estivale financée par la Couronne soit terminée, peu d’informations fiables ont pour l’instant fuité – mis à part les insanités subjectives sponsorisées par les journalistes surexploités, sous-payés et sous-compétents de notre confrère (et néanmoins concurrent) PoneyMag – et nul ne sait pour l’instant dire le nom de l’heureux survivant ayant remporté les 2500 écus et l’équidé de la victoire.

      En raison de l’affluence des candidats – dont environ 96,3% pensaient se la couler douce dans une villa romaine avec thermes et sources d’eau chaude courante ainsi que vins et mets de choix à volonté servis par des esclaves dénudé(e)s – trois équipes ont été constituées, au lieu de deux originellement. Trente-six candidats ont donc appris à se côtoyer, se supporter, se détester, s’éliminer dans la joie, la bonne humeur et les gargouillements de ventre. Une concurrente témoigne : « "Signez" qu'ils ont dit, "Et inutile de lire les petits caractères tout en bas". J'ai signé pour un séjour tout payé. En fait seul le voyage était gratuit ! La bouffe est inexistante, l'hébergement plus que sommaire ! Même aux galères on nourrit les galériens ! »

      Il a d’abord fallu que chaque équipe désigne un capitaine. On notera que chaque camp a choisi son mode de gouvernement, assez exotiques pour certains comme la tyrannie chez les jaunes, où la capitaine s’est imposée aux autres de façon assez unilatérale en menaçant ses coéquipiers de fort autoritaire façon avec un caducée introduit sur l’île on se demande bien comment – nous laissons à nos confrères (et néanmoins concurrents) de PoneyMag le soin de développer sur ce « comment », ce genre de sujet étant tout à fait à leur niveau – avant de leur imposer de lui prêter allégeance. Les rouges ont choisi un genre de démocratie où la nomination de la capitaine a résulté d’une décision collective paisiblement discutée. L’équipe des bleus a choisi un système qui a fait ses preuves, avec une élection capitanale ressemblant fort à celles pratiquées dans nos provinces, où l’un des membres a monté une liste unique, DTFFPROVTC « De toutes façons faut pas rêver, on va tous crever » qui a été élue avec 100% des voix dont 83,7% d’abstention. On remarquera que c’est peut-être la première liste du Royaume dont les électeurs espèrent qu’elle ne tiendra pas toutes ses promesses. Une des bleus au nom germanique (du genre Von Frayner) voulant rester anonyme aurait confié, quelques jours après le début, « qu’il paraît que le capitaine aurait exercé un droit de cuissage sur les survivantes, sauf sur moi. Et maintenant il chercherait des crabes femelles… Qu’il paraît. »

      Pour certains participants peu habitués aux tâches manuelles, le changement de vie a été radical. « Chez moi, je ne gère pas la bouche, c’est mon intendant qui s’en charge… » déclare un compétiteur désespéré en train d’essayer d’extirper un bigorneau cru de sa coquille au moyen d’une aiguille de pin, alors qu’il en a déjà brisé huit. D’autres savent mieux s’adapter. « C’est fantastique ! Suite à l’élimination d’un candidat, j’ai pu récupérer sa chaise à roulette, nous allons pouvoir nous en servir comme captage pour monter un élevage d’huîtres, selon notre méthode ancestrale pratiquée sur les bancs ostréicoles du Mont Saint Michel. »

      Construire une tente, la faire évoluer, rechercher de la nourriture dans la lande, la forêt ou sur la plage, trouver une source d’eau potable, allumer un feu et même monter des expéditions dans les camps adverses pour saboter ou chaparder les provisions des autres est vite devenu le quotidiens des volontaires – ou inconscients – à la survie. Des objets divers, plus ou moins utiles peuvent aussi être trouvés dans la nature, comme des toiles, des brouettes, des outres, des bouteilles, des collets et autres surprises. « C’est le plus beau séjour de ma vie. C’est le seul endroit du Royaume où je peux détrousser des nobles sans qu’on me colle un procès pour trouble à l’ordre public » nous informe, hilare, une participante, avant de préciser qu’elle allait revenir l’année suivante.

      Des épreuves imposées par l’organisatrice, la princesse de Chevreuse, viennent rythmer la routine des candidats, leur permettant d’engranger des points supplémentaires pour leur score personnel. Tir à l’arc avec possibilité de casser des flèches adverses, course de mise à l’eau de barques surchargées et diverses autres activités sont venus mettre physiquement et moralement à mal les compétiteurs affaiblis par les privations. Le vainqueur de l’épreuve gagne une immunité, et la meilleure équipe du matériel et des provisions. À la fin de ces journées sportives, un membre de chaque camp est éliminé, mis à part celui ayant l’immunité. Chacun vote en fonction de sa stratégie : éliminer celui qui en fout le moins, celui qui a le plus de points au classement, celui qui a dragué la personne sur qui on avait des vues, celui dont on n’aime simplement pas la gueule, etc. « J’ai voté pour Samsa parce qu’elle a regardé langoureusement une candidate adverse, et que c’est péché ! » déclare aux journalistes présents dans l’isoloir un membre de son équipe, avant que la suivante n’annonce qu’elle avait voté pour son capitaine, « parce que c’est un tyran mégalo, mais ne le répétez pas sinon ça va encore me retomber dessus ».

      Le séjour se veut coopératif, c’est en réalité une lutte acharnée de tous les jours où personne ne se fera de cadeau pour chercher à monter son score, nouer des alliances éphémères, créer de la dissension et parvenir à empocher l’or de la victoire. On aurait déjà repéré des navires pirates en reconnaissance attendant patiemment le dénouement de la compétition et le passage du vainqueur.



      Sponsorisé : Les boucheries Spang'héraut informent que suite à un excès imprévu de matières premières, les lasagnes seront vendues à un prix de -50% jusqu’à la fin d’une enquête de la Prévoté tourangelle.

      Sponsorisé : Recherche jeune femme de moralité parfaite, quasi-sainte, en vue d’épousailles. De préférence intelligente, cultivée, discrète, en bonne santé, toutes ses dents, ayant une attirance certaine pour les églises, capable de supporter sans sourciller les pires impertinences tout en sachant maîtriser l’art de la revanche sans pitié aucune une fois leur porte close. La prétendante devra plaire en tout premier lieu à la future marraine par alliance du promis. Si vous avez l’heur de répondre à cette très vague description (d’autres menus éléments de peu d’importance vous seront communiqués si votre candidature est retenue), je vous engage à ne SURTOUT PAS vous adresser à ce journal mais à déposer votre courrier directement à la cathédrale de Tours sous le premier banc à droite de l’autel. Une personne de grande confiance s’y tient très régulièrement et se chargera de transmettre le document à qui de droit.

      Sponsorisé : Vend Alfred à la personne la plus offrante qui sera assez bête pour l’acheter. Contacter dame E. Von F.

      Sponsorisé : Lisez PoneyMag, des scoupes et des paillettes !
      Censuré à la publication : Le Pilori n’est pas désespéré au point de se faire financer par de la réclame de bas étage.

      – D’aucuns se sont alarmés de constater que dame Valene s’était autoproclamée Vice-Comtesse du Périgord et de l’Angoumois, lors du mandat précédent. Que ces personnes se rassurent : nul autre qu’elle n’aurait pu mieux occuper ce poste. Elle cumule en effet suffisamment de vices pour pouvoir être nommée Vice en chef.

      – Saga de l’été. Après que Raymond a égoïstement abandonné sa douce épouse à Angoulesme pour partir en solitaire sur une île déserte exprimer son amertume éternelle à son ennemi de toujours, Théodoric, la présence de trente-quatre autres vacanciers l’a empêché de mettre son vil plan à exécution. Raymond parviendra-t-il à jeter Théodoric en pâture à des requins affamés ? Résistera-t-il aux avances d’un de ses coéquipiers fort aventureux ? Débitera-t-il la chaise roulante en allumettes pour éviter que son feu de camp ne s’éteigne pour la dix-neuvième fois ? Sorianne lui pardonnera-telle ? La suite au prochain numéro, ou vous découvrirez Théodoric en train de dresser des bernard-l’ermites fanatisés exclusivement nourris de mono-testibule.

      – Les rêves de petite fille de la Princesse Athénaïs de la Duranxie semblent devenir réalité. Après avoir été vue en compagnie de Son Altesse Walan de Meyrieux, Grand Maître de l’Ordre de la Licorne dans la taverne « La Belle Paire de Loches », les témoins présents affirment qu’elle a enfin pu monter [à dos d’]une Licorne. Après avoir sauté au bas de sa chaise pour sortir de l’auberge, elle aurait déclaré : « Bien, je vous laisse, je vais préparer ma monture. » Walan se serait aussitôt levé et l'aurait suivie. Le Pilori met en garde la Duranxie, en la prévenant d’éviter de prendre le Grand Maître par la corne, les licornes ne crachant pas uniquement des arcs-en-ciel. Cela a d’ailleurs pu très vite se vérifier : après que la Princesse a défié à Tours le Meyrieux en lice « pour s’amuser et lui faire de l’entraînement » en demandant bien à l’ancien Pair de ne pas retenir ses coups, Athénaïs a subit une large défaite accompagnée d’une blessure. On peut admirer sur la gravure instantanée ci-après, le Grand-Maître sorti victorieux de ce combat, avec en prime la petite culotte la petite couronne de princesse d’Athéna encore embrochée sur la corne.






      Jeu de logique :

      Comme le Très-Haut, emmène grâce à ta plume chaque visiteur des boucheries Spang’Héraut vers son destin. Pour t’aider à démarrer dans cette tâche ingrate mais ô combien indispensable pour chacun, le premier destin a déjà été tracé.




      Jeu des sept différences : (n’oublie pas de féliciter le rédacteur de ton journal préféré, et de vilipender celui de PoneyMag)




      Mots croisés des Royaumes :



      Horizontalement :
      A : Peut permettre d’éviter un arrêt de quarante-cinq jours lors d’une promenade angevine.
      B : 999 écus.
      C : Sera un jour chevalier, peut-être au féminin.
      D : Comme sur une chaise percée.
      E : A provoqué le premier préavis de grève du syndicat de la Garde Royale.
      F : Assistant de communications.

      Verticalement :
      B : Débite des poutres.
      D : Fin de loisir de noble fortuné se plaisant à fatiguer son entourage.
      E : Institution spirituelle manquant d’air.
      F : Collectionne l’argenterie.
      G : Chaton hérétique.
      H : Partie mobile couplée à un orifice régulièrement introduit. (J’en vois déjà ricaner, alors que le Pilori est un journal sérieux, non mais !)




    Solutions des jeux : (Évitez de regarder si vous n’avez réussi le jeu de logique, c’est vraiment de la triche)



©1467 Le Pilori, tous droits réservés.

Librement inspiré, et assaisonné à la sauce RR de, entre autres :
  • Sources en tous genres issues des RR,
  • Le Gorafi,
  • Illustrations des personnages tirées des cartes du jeu de société Sbires, éditions Jocus, 2016, 12 ans et plus,
  • Illustrations de la statue et de la licorne tirées du jeu de figurines Time of Legends : Joan of Arc, Mythic Games, 2019,
  • Illustrations de PoneyMag tirées de PoneyMag.
Mirabelle_desanges
Mirabelle avait attendu cette parution avec impatience , elle héla le vendeur et lui prit un numéro.

Tenez mon brave, et gardez la monnaie

Puis elle alla s'installer à l'ombre d'un pommier dans le verger pour se délecter des différents articles .
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Elwin_von_frayner
L'AAP pouvait aller se rhabiller ! Tours avait le meilleur journal satirique du royaume. Digne d'Alfred-qui-rit, le gras pouilleux ou autre Bon Nez Rouge.
Pour sûr, elle aurait parfois aimé pendre son rédacteur qui la prenait pour cible, mais sans l'avouer à quiconque, la plume aiguisée l'amusait plus que tout.

- Il faut payer pour ce torchon ? Ben soit ! Voilà un denier, ça ne vaut pas plus !

Et, riche de son exemplaire, elle file comme de coutume sur les bords de Loire où elle a ses quartiers.
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Le__pilori
Georgette regarda la dame au parfum de prune d'un air courroucé lorsqu'elle l'apostropha d'un « mon brave », mais on lui avait dit de ne surtout pas faire d'esclandre, alors elle ne moufta pas. Que ne ferait-on pas pour gagner sa pitance ?! Il fallait parfois prendre sur soi, et ne pas trop extérioriser ses aigreurs. D'autant qu'on lui avait dit que « le client est Prince », dès qu'il paye. Eh oui. Pas Roy, il ne peut y en avoir qu'un !

Elle allait reprendre sa criée lorsqu'une jeune femme lui lança un denier avant de lui prendre un journal. Nan mais pour qui elle se prenait, celle là !


Eeeeh m'dame ! C'est 5 écus ! Pas un denier ! Il en manque 499 ! Soit vous payez, soit vous rendez le journal, soit j'appelle la Prévôté !

On n'allait pas la lui faire à elle. Tous des radins.
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