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[RP] Alexandrie où tout commence et tout finit*

Opaline.
Enfant du voyage
Ton lit c'est la mer
Ton toit les nuages
Eté comme hiver
Ta maison c'est l'océan

Et voilà, de nouveau sur le Refuge Volant, la blonde redécouvre la vie à bord avec ses inconvénients et ses joies, ses corvées et ses petits plaisirs. Une semaine que la blonde essaie de trouver une espèce de routine et surtout son rythme de vie pour les semaines, voir mois à venir car pour l’instant elle se sentait fatiguée chaque soir au point de s’endormir bien trop rapidement a son goût.

Habillée de braie, de gants et d’une chemise seulement, pieds nus bien souvent et les cheveux tressés ou en chignon comme a son habitude, cachés sous un foulard pour qu’ils ne blanchissent pas au soleil, la blonde se sentait presque aussi a l’aise que les hommes. Il faut dire qu’elle connaissait ses tâches journalières maintenant. Même si certains inconvénients comme les nausées matinales et le manque d’intimité lui posaient souci parfois sans oublier la fraîcheur des nuits maintenant. Mais malgré cela la blonde est vraiment heureuse et joyeuse. Elle savoure chaque instant qu’elle passe sur ce bateau.

Levée tôt, la première heure est passée à contrer cette fichue nausée qui l'indispose après une nuit passée allongée. A croire que son estomac ne supporte pas d'être bercé quand elle dort. Heureusement pour elle, cela ne dure pas et après un bon petit déjeuner, la blonde est d'attaque pour la suite de la journée. Et si elle s’en est plainte les premiers jours maintenant elle n’en fait plus cas espérant que cela passera rapidement. D’ailleurs, elle avait rendu le petit pot mentholé à Laizzi.

Les matinées sont occupées à prendre soin des poules et de Biquette avec Fy. Récupérer les œufs par la môme pendant qu’elle-même trait la chèvre, nettoyer le poulailler et l’enclos et nourrir les bestioles, puis laisser Fy s'amuser pendant que la blonde filait dans la cuisine pour préparer de quoi manger pour la journée. Ainsi chacun pouvait manger quand il en a le temps ou l'envie. Car c’est loin d’être simple avec les quarts de chacun pour manger tous ensemble à heure fixe.

Les après midis, elle était de quart jusqu'à complies. Elle pouvait profiter du vent, du soleil, et l'air iodée. Excepté une journée de houle qui l’a rendu malade au point qu’elle a préféré dormir sur le pont plutôt que dans la cabine, le beau temps les accompagnait et c’était un vrai plaisir de grimper dans les haubans et voir loin l’horizon infini qui lui donne cette impression d’être perdue et insignifiante.

Ton amour est un bateau
Qui te berce dans ses voiles
Mais n'oublie pas pour autant
Que l'on t'attend

Mais ils ne sont pas seuls et voir l’autre bateau qui bien souvent les précède au loin le lui rappelle, et alors la frimousse s’égaie d’un sourire immense tandis qu’elle lève les bras et les secoue en criant joyeuse :

Ohééééé du bateau !!

Qu’elle soit entendue et vue n’est pas assurée, loin de là, vu les vents contraires et la distance, mais peu importe au final, la blonde est heureuse et n’aurait pas voulu être ailleurs que sur le Refuge auprès de ceux qu’elle aime. Son regard pétillant de joie, fouille autour d’elle pour voir où se trouve les autres et son sourire s’agrandit en voyant Fy laver le pont, Richard allongé a l’arrière surement à faire la sieste plutôt que surveiller les lignes de pêche. Vu l'heure Archi devait être dans sa cabine a préparer la suite du voyage ou se reposer tout comme Jesse qui est de quart bien souvent le soir aussi. Elle ne voit pas Laizzi ni Jorgen mais se doute bien qu'ils devaient être par là.

Enfant du voyage
Ton coeur s'est offert
Au vent, aux nuages
Là-bas sur la mer

Et la blonde de se pencher dangereusement pour mettre ses mains en porte voix et d’hurler a son amour de frère.

Richard ! C’est pas en roupillant que tu attrapera des poissons !

Oui elle le nargue parce qu’elle avait réussi à en attraper plus que lui depuis leur départ. Un comble pour celle qui n’aime pas manger du poisson. Rieuse, elle commence la descente faisant attention où elle pose les pieds pour ne pas glisser et risquer la chute. C’est quand elle n’est plus qu’a un bon mètre du sol qu’elle lâche prise et saute sur le pont souplement.


*Parole d'Alexandrie Alexandra de Claude François
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Laizzi
A bord du Refuge volant

Tu l’as tellement espéré ce départ, tellement attendu, au point d’en parfois trépigner. Mais ça y est, les amarres ont été larguées et vous êtes partis pour une longue traversée. Tu as souvent imaginé son émotion à fouler le sol qui fait tant rêver, les soirées à partager avec les passagers que tu apprends à connaitre.
Et pourtant, tu n’es pas montée la première dans le bateau, tu te disais que peut être…Mais non, ton ami/associé/béguin n’a pu te rejoindre, obligé de rester dans le repos d’un monastère. Vous deux qui vous faisiez une telle joie de découvrir ces contrées inconnues ensemble. Serait-ce la seule ombre au tableau ?

Non ! Non, parce que lorsque tu te prenais à rêver de ce voyage, tu t’imaginais sur le pont du bateau à respirer les embruns, offrir ton visage au soleil….
Sauf que non, il faut arrêter de rêver Laizzi, car depuis le départ, il pleut, Eole a décidé de gonfler vos voiles, Poséidon aime à vous secouer de sa forte houle, et le soleil a décidé d’aller briller ailleurs, bref c’est loin de la croisière pépère à laquelle tu t’attendais.
Par exemple aujourd’hui, tu t’es levé, tu as regardé par le hublot et tu as failli te recoucher direct. Il pleut. Alors oui, tu aimes l’eau, c’est pour ça que tu travailles dans les bains d’un « salon littéraire », mais là tu es déjà sur une graaaande étendue d’eau, alors avec la pluie en plus, ça fait peut-être un peu trop non ?

Tu te traines jusqu’au mess, fatiguée, et depuis la veille tes yeux larmoient, autant dire que tu ne tiens pas la grande forme. Tu t’affales sur la banquette du mess mais tu n’as pas faim. D’habitude, les odeurs du petit déjeuner réveillent les grondements de ton estomac, mais là, ton nez est parti en vacances. Tu veux prendre une grande inspiration, pas moyen et pire tes narines commencent à piquer, te démanger et tu ne peux réprimer un éternuement tonitruant. Ah ben voilà, génial, tu t’es enrhumé.

Ta main plonge dans ta besace, prendre le pot mentholé offert par Faust, avant de partir. Il a fait disparaitre les nausées du début de la traversée mais son office n’est pas terminé. Son odeur s’infiltre légèrement dans ton sinus apportant de l’air frais, tu ne le quitteras pas de la journée.

Le mauvais temps ne te donne pas envie d’aller sur le pont, mais pourtant il faut que tu y ailles ; le poisson ne va pas sauter de lui-même à ta rencontre. Ton concours avec Opaline court toujours et tu t’efforces d’ignorer la petite voix qui te souffle qu’a cette activité là, la blonde excelle.

Arrivée sur le pont, canne à pêche en main un coup de vent te surprend. Certes tu l’entendais mugir, mais tu avais sous-estimée sa force.
A peine après quelques pas, déstabilisée par une bourrasque, tes pieds ripant sur le bois rendu glissant par la pluie, tu tombes en avant, effectuant un magnifique ventre glisse. Tu vois le dessin du bois défiler sous tes yeux, il te semble que tu ne vas jamais t’arrêter et relevant la tête, tu aperçois un pilier.
Peu importe que ce soit le grand mat ou celui de la voile carrée voire celui de misaine, c’est un morceau de bois auquel tu t’accroches avec l’énergie du désespoir, parce que partie comme tu es, tu te voyais passer par-dessus bord.

C’est décidé, aujourd’hui n’est pas un bon jour pour pêcher.

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Richard_m
[ In the refuge qui pour le coup portait bien son nom]

Un refuge pour ce qu'elle avait décidé d'appeler notre "comme voyage de noces." Un refuge qui abritait donc cet après cérémonie qu'ils s'étaient offert tout deux. Rien à voir avec une véritable union mais c'était tout comme pour eux. Ils ne pouvaient prétendre à plus. Puis la promesse rendue par Minnie, le plaisir de se savoir libre de partir avec elle. Les voilà donc à nouveau ensemble à bord de la cogue de Archi, partis pour Alexandrie.

A bord chacun avait pris ses marques, lui ? A son aise avait tout de suite pris son rythme, ne rechignant devant aucunes tâches. Il prenait même plaisir à s'évader dans les hauteurs quand il n'avait rien à faire, pour admirer l'immensité de l'eau autour d'eux. Il avait vécu plusieurs années sur un navire, et pourtant il ne se lassait pas de ce spectacle, cette sensation de liberté.

Hélas depuis hier, la fièvre s'était invitée, pas gênante mais fatiguant surtout. Si on y ajoutait la pluie, la totale quoi. Même le capitaine s'était enrhumé. Faut dire qu'entre soleil, houle et maintenant la pluie, il y avait de quoi en faire tomber malade plus d'un. Y compris les nuits devenues plus fraîches. Et bien sur c'était les hommes qui tombaient malades, enfin de ce qu'il pouvait constaté pour l'heure. Pourvu que cela passe vite ! Mais rien ne l'empêcherait de tenir ses quarts à bord ! Pas même sa mère poule qui le couvait d'un regard dés qu'il mettait un pied dehors depuis le matin même.

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Opaline.
Sur le Refuge Volant
Mercredi : beau temps, houle légère


Plus le temps passait plus le Refuge devenait humide ! La vie devenait compliquée pour la blonde qui supportait difficilement et la houle et la pluie et le froid. Et les vêtements qui ne séchaient pas a cause du temps pluvieux et gris. Faire son quart sous la pluie c'est loin d'être agréable et facile. Elle trompait son mal de mer en grignotant dès qu'elle le pouvait du consistant principalement du pain ce qui étrangement calmait ses hauts le coeur et lui permettait de continuer son travail. Heureusement Richard l'aidait bien souvent. Elle se changeait le plus souvent possible pour ne pas prendre froid mais elle avait l'impression que ses cheveux ne sécheraient jamais au point que l'idée de les couper faisait son chemin dans sa petite tête blonde. Mais bon la seule fois ou elle en avait parlé a Richard ce fut un non catégorique qu'elle reçut du coup elle n'en avait plus dit un mot et faisait avec.

Mais aujourd'hui, enfin le soleil était de retour. Et Opale retrouve son entrain et son enthousiasme qui commençait sérieusement a partir en berne. C'est qu'entre les nausées, la fatigue journalières, le manque d'appétit, elle avait de plus en plus de mal a donner le change pour ne pas inquiéter les autres. Enfin surtout Richard et Fy qu'elle côtoyait plus souvent. Ni une, ni deux, elle ne perd pas de temps et prend a bras le corps tous les vêtements et linges encore bien humides qui pendaient dans les deux cabines pour les monter sur le pont et les étendre un peu partout, un filin là, une rambarde. Tout est bon pour la blonde qui profite que le Cap se repose pour faire de son navire un immense étendard à vêtements.

Avec un peu de chance tout sera sec avant son réveil a midi. Encore faut il qu'elle ait un peu de chance... En attendant la blonde profite du grand air et du soleil, se met face au vent et détache ses cheveux qui cascadent jusqu'à ses hanches pour les laisser sécher aussi passant régulièrement ses doigts dedans pour éviter qu'ils s'emmêlent de trop tout en surveillant le linge qu'ils ne s'envolent pas. Il y a pas à dire, elle adore le bateau quand il fait beau... oui oui

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Opaline.
Sur le Refuge Volant
Jeudi : beau temps, houle forte


Réveil a l'aube a cause des nausées causées par la houle bien plus forte qui secoue le bateau. La blonde n'a que le temps de s'extirper des bras de son amour et du lit pour aller rejeter les restes de son repas du soir dans le pot de chambre. Le temps de reprendre ses esprits et son souffle repoussant ses cheveux en arrière la blonde se redresse maladroitement et tenant le pot va jeter au dehors son vomi. Elle se rince la bouche avec un peu d'eau et rafraîchit son visage avant de venir s'asseoir sur le lit ne lâchant pas le pot en fermant les yeux marmonnant pour elle. La journée va être longue.

Chaque fois que le bateau semble plongé dans le creux d'une vague, elle sent son coeur, son estomac, ses tripes lui remonter jusqu'à la gorge et elle doit faire des efforts immenses pour s'empêcher de vomir encore une fois. Pas question de s'allonger de nouveau, la blonde tente de se lever mais le bateau traître semble se dérober sous ses pieds et elle se retrouve de nouveau, elle ne sait comment a rendre tout ce qu'elle peut encore avoir dans l'estomac dans le pot.

Des mains rassurantes viennent lui tenir les cheveux et lui caresser le dos alors qu'assise a même le sol, elle n'est plus qu'une petite chose minable, se vidant les tripes et boyaux. Ne pas pleurer surtout. Epuisée, Opale redresse la tête et le laisse lui attacher les cheveux en une grosse tresse puis tente un sourire plutôt pâle et faiblard.

Merci.. ça va... passer.

Si elle avait pris le temps de se regarder dans le miroir, elle aurait su qu'avec sa tronche blanche ou verte selon les hauts le coeur, et les yeux cernés de mauve, elle n'était absolument pas crédible. Et pourtant... Pourtant, elle voulait qu'il la laisse seule, parce qu'il ne devait pas la voir dans cet état lamentable. Heureusement il était de quart le matin et il fini par la laisser se reposer assise au milieu du lit, parce que coucher c'était pire, le pot de chambre a coté d'elle.

Alors qu'un haut le coeur lui fait attraper le pot vivement tandis que le bateau plonge de nouveau lui donnant l'impression qu'il tombait dans le vide, elle n'a que le temps de voir sa malle ouverte, glissée et venir fracasser le miroir a pied qu'elle s'était offert a Montpellier. Et pendant un petit, tout petit laps de temps, l'incrédulité lui fait oublié ses nausées alors que le miroir explose en milliers de morceaux brillants qui retombent au sol suivant l'inclinaison du bateau.

hooo nonnn mon miroir !!

Alors qu'elle va pour poser les pieds nus au sol, le bateau penche dans l'autre sens et malle et miroir en vrac glissent de concert jusqu'à elle. Assise, la blonde plisse le nez et se passe la main sur le front d'un geste las. Nettoyer les dégâts allait être plus compliqué que prévu. Déprimée, c'était pas sa journée aujourd'hui, et heureusement qu'elle n'est pas superstitieuse sinon c'était la fin des haricots pour elle là... Mais la seule chose qui lui vient a l'esprit c'est : Fini les jeux érotiques devant la glace... Déçue la blonde il y a pas a dire mais pour l'instant il y a plus urgent...

Premièrement : Vomir, ce qu'elle fait dans la foulée la nausée se rappelant a elle brusquement.
Deuxièmement : Mettre des chausses pour se protéger des bouts de glace brisées pour aller vider le pot encore une fois et s'habiller.
Troisièmement : Calée de nouveau la malle pour qu'elle arrête de se trimbaler de partout.
Quatrièmement : Sortir de cette pièce et attendre que cela se calme pour nettoyer le sol.

Plus tard dans la matinée, elle avait réussit a s'habiller, caler la malle, et même aller dans le mess, avaler quelques bouchées qu'elle finira par rendre par dessus bord quand elle sortira prendre l'air.
Finalement elle passera l'après midi sur le pont au centre du bateau la où cela brasse le moins a grignoter régulièrement du pain et boire un peu d'eau pour reprendre des forces. Même si cela finissait invariablement à la mer pour nourrir les poissons. Il y a pas a dire, elle adore le bateau quand il fait beau et avec une mer d'huile... oui oui.. mais en attendant faut faire avec tout le reste.

Fin de journée, la houle se calmerait elle un peu ? Ou la blonde finirait elle par mieux le supporter ? Peu importe. A ne rien faire de l'après midi elle avait eut le temps de se plaindre, grignoter, vomir, se plaindre de nouveau, manger de nouveau, re vomir, regarder niaisement son amour travailler a sa place, vomir, se plaindre encore, cogiter et se rappeler qu'elle avait rendez vous avec Laizzi pour un massage contre des petites douceurs a manger. Et quoi de mieux que d'être chouchouté quand on est malade ? Un regard vers Richard, les mains en porte voix pour lui crier :

Le miroir est cassé ! Je vais voir Laizzi !

Ouai rien a voir les deux mais faut bien le tenir au courant hein ! Un signe de la main et un sourire pour qu'il comprenne qu'elle va mieux même si c'est pas vrai et voilà la blonde qui file lentement vers la cambuse chercher une assiette de biscuits, une bouteille de vin et deux verres puis direction la cabine de Laizzi. Une inspiration profonde et elle cale la bouteille sous le bras pour toquer à la porte deux coups et attendre...

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L_aconit
    [ A bord de l'Oreille de Patrocle ] Semaine 1

Le Refuge toujours gardé en vue, Faust n'avait guère le temps de se prélasser au mess. Seul le soir le voyait s'affaler dans un hamac, un pied débotté dehors, les yeux mi-clos et la main cherchant à tâtons une bouteille ... Trouvant les cartes marines sur lesquelles se découpaient de savants tracés. Ici, l'Astolabe de Salviac trônait fièrement, calé entre deux épais ouvrages pour ne pas tomber. Plus loin, les chiens dormaient d'une oreille, enchevêtrés les uns aux autres.

" Un Veau"'. C'était le nom dont Archibald avait qualifié son présent, le Cogue rutilant acheté en Bretagne , un de ces soir inénarrable... Qualificatif qui l'avait hautement vexé, persuadé d'offrir à son ami la chance de sa vie de faire le voyage de sa vie, sans arrière pensée aucune. Revendre le cogue lui aurait rapporté gros, et aurait été d'une facilité déconcertante. N'avait-il pas revendu en deux semaines le foncet de Pétrus à une espagnole, contre une somme rondelette et en faisant une belle plus-value?
Midas fait homme avait promis à Alphonse Tabouret de le baiser sur un tas d'or, et Dieu savait qu'il en avait désormais les moyens, marchand aux affaires florissantes, en route pour Alexandrie la belle et ses Trésors.... Achille n'était plus Ganymède.
A son oreille, Tabouret l'appelait parfois Eole, désormais bon élève aux leçons de la mer et de ses commerces, vaisseaux les plus divers compris... Pourtant, pourtant...

Force était de constater que le Refuge, sous ses lourds gréements et dans sa coque ventrue , traînait du gouvernail. Ses voiles carrées ne fendaient pas aussi bien les vents que celles de sa nave. Il n'y avait pas à dire, les italiens savaient y faire. Et ce pour longtemps encore.

La faune de l'Oreille était aussi bigarrée que sa cargaison. Deux Artésiens dont une Abeille , un domestique oriclement maladroit, une Von Frayner noctambule gardant l'oeil sur un Antoine Tabouret féru d'aventure, la discrète Canéda et sa mignonette Juliette, sans oublier le Ventre. Leur Ventre. Son Ventre. Solyaane couvant la future engeance TabouFort. Ou MontBourret. Enfin quelque chose entre les deux, un ventre gonflé de huit mois de mystère...

Parfois, montant à la hune lorsque les deux vaisseaux étaient assez près d'un de l'autre pour se voir, Faust observait l'Archicapitaine prendre son quart sous son tricorne. Les yeux plissés de l'effort. Dans son énergie sémillante, l'on avait aussi pris ses marque en face. Et l'on avait appris que la Haute Mer était une amie dont il fallait se méfier. Quelques nuits d'orage à ne pas fermer l'oeil, et quelques jours sans relief à attendre que les dieux du vents - les vrais - soient plus favorables à leur avancée.

L'on profitait de défier les eaux noires qui se réchauffaient sensiblement au fil de la progression, sautant du pont par le plongeoir bricolé à Béziers, ceint d'une corde que l'on n'aurait lâché pour rien au monde. Courageux mais pas téméraires. C'est que dans ce ciel étendu sous leur navire, l'on repêchait parfois aux filets de drôles de poissons-lune . Que l'on donnait pour être des requins. De ces jours d'huile où l'on cherchait du grain à moudre, il ne resterait bientôt plus qu'un vague souvenir. De ces jours où l'on se surprenait à jouer d'un dé à coudre, la houle reviendrait tout reprendre d'une extraordinaire secousse. Rien n'était acquis ici bas. Ni la mer, ni les hommes. Quelque chose flottait dans l'air qui le rappelait à tout le monde.

Chacun avait pris ses quartiers dans son mince espace vital, et s'était accommodé de ne pas trop chercher pourquoi certains dormaient avec d'autres. Il régnait sur l'Oreille une ambiance encore pleine de découverte, où l'organisation n'avait pas encore bien éclot. Mais par la force des choses, chacun semblait plus que jamais relié à son voisin par le nombril, revenu à l'état passif du petit enfant dans le vaste ventre du bateau. On se jetait quelques mots sous les portes, d'une ferveur frileuse que ce soient les derniers.

    J'ai habité le visage d'une Femme
    qui me fait mourir
    Phare éteint, elle veut rester
    dans mon sang qui navigue
    Jusqu'aux confins du délire
    _ Visage, Adonis _


Et Faust habitait le visage d'un homme, un homme qui habitait une vague. Jetée par le flux contre un rivage, au port perdu parmi quelques coquillages, suivant une migration de poissons volants.

Ce soir là, il bénit le rhume qui s'était perpétué dans les cabines, laissant flotter sous la carlingue une odeur certaine de bouillon... Rare moment où sûr de ne pas être dérangés, il pourrait profiter avec Alphonse d'une solitude toute consolée. De mains et de bouches. Demain, l'on referait sa couche.

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Archibald_ravier
[Refuge, semaines filent]

Un veau, mais un veau marin ! répondrait à présent Archibald. Quelques mois plus tôt, c'étaient ses connaissances théoriques qu'il avait jetées à la figure de son ami, déversant son angoisse sur le seul en qui il avait assez confiance pour le faire. Le seul avec qui il ne fallait surtout pas le faire. Pas d'bol.
Archibald, au printemps, avant même d'avoir posé les yeux sur son présent, lui vouait une aversion féroce. Ce navire, c'était la Rupture, nette en profonde.

Pourtant, à l'instant où il avait posé le pied dessus, il en avait fait son Refuge. Et dès qu'il avait pris la mer, remontant lentement l'estuaire de la Gironde, il était tombé amoureux de son veau. Un veau marin : la coque, assez élancé pour une cogue, prenait remarquablement bien la mer.
C'étaient les voiles carrées, qui n'aimaient guère que le vent arrière.

Lancés à la poursuite perpétuelle de l'Oreille filante, les matelots et la passagère du navire avaient vite pris le pli : le soir au mess, on écoute Archibald râler sur la lenteur de son navire, on lui remplit sa chope et on le regarde jurer que jamais au grand jamais il ne le vendra. Un cadeau, c'est sacré. Et d'ailleurs, son navire, il est parfait. Par-fait vous entendez ? Juste, si ce connard de vent pouvait tourner et les pousser dans le bon sens... là, voilà, comme ça, merci bien.
Puis, à la mi-nuit, il allait prendre son quart.
Il s'était fait à la nuit. Il avait toujours aimé la nuit. Il la savourait encore plus depuis qu'il naviguait.
Sur la mer, le ciel est immense. Infini. Une main souple et ferme sur la barre, cheveux dans le vent, Archibald ne s'était jamais senti aussi vivant.
Même la semaine entière de pluie, même la houle qui persistait depuis n'avaient réussi à changer son opinion. Alphonse et Faust avaient fait de lui un marin, à son corps défendant. Plus jamais il ne quitterait l'océan. Et jamais les océans n'oublieront son prénom (tantantan)
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Laizzi
[Sur le Refuge Volant, jeudi : beau temps, houle forte]

A voir et sentir la houle qui refusait de se calmer, Laizzi avait fini par ranger sa canne à pêche et avait varié les occupations pour tromper son ennui. Elle aussi était passé par le mess, histoire de se caler l’estomac, elle avait fait, enfin tenté, de faire la sieste, sans grand résultat. Les doigts serrés sur le pot mentholé mais pas que, qui lui servait toujours à calmer les hauts le cœur qui subsistaient par gros temps, elle avait scruté l’horizon dans l’espoir d’apercevoir la terre sur laquelle il lui tardait d’accoster.
Elle avait tapé la causette avec le cap’tain, qui se découvrait marin dans l’âme et c’est au retour qu’elle avise Opale qui attend devant la porte de sa cabine. Punaise, le massage ! Elle avait complètement oublié. Elle sourit à la vue des biscuits et du vin… Opale, toujours aux petits soins


Opale…

Elle se dépêche de lui ouvrir la porte, dans un équilibre tout relatif et la débarrasse de la bouteille et des verres

Vas y rentre…et merci pour les douceurs…je crois qu’on va devoir garder tout ça dans nos mains si on veut en profiter.
On va devoir reporter le massage, par ce temps ce ne sera pas agréable, ni pour l’une, ni pour l’autre, mais promis tu l’auras…


Elle finit par remarquer la petite mine de la blonde et lui laisse de la place sur son lit pour qu'elle puisse s'y assoir à son aise


Assieds toi, tu as l’air fatiguée….

Elle prend la fiole dans son sac et le lui tend en souriant

Besoin du remède Faustien peut être ?
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Opaline.
Sur le Refuge Volant
Jeudi 26 août : beau temps, houle forte


La blonde a bien du mal a tenir debout et s'appuie dos contre le mur boisé. Elle va pour toquer une seconde fois et manque de renverser l'assiette de biscuits lorsque la voix vient de la coursive et non pas de la cabine. Surprise elle se retourne et lui fait un pâle petit sourire lui laissant la place pour ouvrir la porte en se reculant un peu.

Opale… Coucou !

Soulagée de la bouteille et des deux verres, la blonde accepte l'invitation et entre dans la cabine qui est a l'identique de celles qu'elle occupe avec Fy ou Richard si elle ne compte pas le bazar qu'il y a dans les siennes.

Vas y rentre…et merci pour les douceurs…je crois qu’on va devoir garder tout ça dans nos mains si on veut en profiter.
Merci Laizzi et de rien. J'avais promis des douceurs en échange du massage.


Elle se rattrape de sa main libre sur un mur quand le bateau tangue un peu plus et inspire doucement pour contrôler le haut le coeur puis la blonde hoche la tête doucement.

Tu as raison, ça va être compliqué pour déguster tout ça.. mais pas impossible heureusement !


On va devoir reporter le massage, par ce temps ce ne sera pas agréable, ni pour l’une, ni pour l’autre, mais promis tu l’auras…


La blonde fait une petite moue déçue mais vu son état, c'était peut être plus raisonnable et prudent. Calée contre le mur, elle lui sourit et va pour lui répondre.

Oui c'est plus prudent. Assieds toi, tu as l’air fatiguée….

Opale ne se fait pas prier pour se poser quelques minutes et va s'asseoir sur le bord du lit attentive a ne pas renverser les biscuits.

Hum... j'ai vraiment du mal a supporter la houle quand elle est aussi forte qu'aujourd'hui.

La main sur son ventre, elle la regarde farfouiller dans son sac et lui tendre la fiole en souriant.

Besoin du remède Faustien peut être ?


La blonde ne peut s'empêcher de sourire puis rire doucement avant de tendre la main vide ouverte a plat et l'autre posant l'assiette sur la couchette près d'elle.

ho oui je suis preneuse d'une petite dose pour calmer un peu mes hauts le coeur. Mais je t'avoue que je préférerai que le bateau cesse de jouer a saute mouton avec les vagues !

Prenant la fiole, en la remerciant, la blonde s'empresse de l'utiliser pour calmer les nausées et inspire longuement avant de lui rendre.

Merci beaucoup Laizzi... Finalement tu as presque le pied marin contrairement a moi.

Elle lui propose un biscuit en lui tendant l'assiette puis en pique un et mord dedans pour le machouiller doucement mais sent bien que l'estomac n'est pas calmé vraiment et elle fini par se lever en se tenant au lit, le visage devenant de plus en plus pale.

Laizzi, heuuu... c'est pas que je suis pas bien avec toi loin de là... et j'aurai bien aimé rester papoter... mais j'ai besoin d'air frais là... je vais remonter sur le pont. Excuse moi....

Et la blonde après un sourire crispé se dirige rapidement vers la porte en tanguant et l'ouvre puis file encore plus vite dans la coursive jusqu'au pont et va s'agripper à la rambarde à tribord essayant de contrôler ses envies de vomir sans grand succès.

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L_aconit
Octobre. Alexandrie. Semaine 3


Il le regarde s'habiller à la hâte. De ces vêtements incroyables, salés, colorés qu'il n'aurait jamais pensé le voir revêtir .

Alphonse est un autre homme.

L'idée est là. Inexplicablement matérialisée sous ses yeux, dans les plis qu'il défroisse de ce vêtement oriental qu'il porte ample , et qu'il porte bien. Alphonse est un autre homme. Cela aura heurté bien des gens. Blessé d'autres. Sans savoir bien pourquoi, on a du mal à laisser partir les gens , même dans leurs habits de misère, même pour qu'ils reviennent dans leurs habits de lumière. On se raccroche à un passé que parfois, l'on a pas même cultivé, sous prétexte qu'il poussait tout seul. A des moments , à des partages, à des enfants. Et le changement est intolérable. Douloureux. Inacceptable. Pourtant , cette douleur , cette mue déchirante a quelque chose d'éclatant ce matin. Alphonse n'a plus rien de l'homme qu'il était avant, et Faust de son coin de coussin brodé en reçoit plein les yeux.

Il est éclatant.

On lui donnera des tas de nom, à ce bonheur là. Et sans doute que si l'on le demande à Tabouret, il en donnera ribambelles. Eole. Ganymède. Hermès. Liefde. Faust. Nicolas. L'Aconit.
Une fleur empoisonnée. Quiconque a su la cueillir un jour sait. Quiconque l'a cueillie un jour, sait combien il a été brièvement heureux. Contaminé par quelque chose de bon. Puissant. Aromatique. Fugace. Éternel.

Achille se lève, inexorablement attiré par la lumière du soleil. S'approche de lui. Glisse un denier de pluie dans la poche de son pantalon Alexandrin. Baise sa joue. Lui offre le sel de quelques mots. Comme Alphonse sait laisser un brin de fleur sur son oreiller.

" Pour que tu ne sois plus jamais celui que tu as laissé, mais toujours celui que j'ai rencontré. "


Ils étaient arrivés , bouches closes devant les rondeurs de la cité d'Alexandrie. Avaient foulé le sol sableux, après avoir longtemps manoeuvré l'Oreille au port abrupt et sauvage de la ville. A quatre mains avide. Les cheveux balayés par le vent chaud du désert. Leurs yeux, de nuit, avaient découvert les contours de la grande tour de minaret qui gardait la ville. Leurs esgourdes, apprivoisé les accents râcleux de l'idiome locale. Quelque chose dans l'air avait gonflé leurs poumons de fierté. Le besoin de crier Victoire au vent . Comme Tabouret savait si bien le faire, lorsqu'ils étaient à l'abri des regards. Lâcher comme ça, un grand cri dans la nuit. Une déclaration au monde. Quelque chose qu'il fallait partager à l'univers. Côte à côte, avaient gagné dans les ruelles de terre battue, l'endroit le plus accueillant offrant l'hospitalité aux voyageurs, avec une vue imprenable sur le port et leur vaisseau. Cette nave qui avait tenu ses promesse, filé comme le vent, devancé de trois jours l'Archi-capitaine, et gardé toutes leurs âmes du naufrage. Main dans celle du petit garçon, bras contre celui de la brune enceinte, ils étaient arrivés. S'étaient couchés sur des lits de coussins. Avaient déjà été happés par les lourdeurs envoûtantes des narguilés. Glissé sur d'épais tapis tissés. Lanternes. Voiles. Coupoles. Fontaines. Bassins. Mosaïques. Fruits. Étoffes. Parois ajourées. Dorures. Cuirs. Peaux de mouton. Dattes. Poissons séchés. Chant de l'Oud. Rappel du Minaret. Brise saline. Brise câline. Chaude. Brûlure du soleil à peine levé.

Et c'était peut-être là, que la mue s'était définitivement effectuée. Alphonse avait pris sa forme ultime. La plus légère. La plus évidente. Alphonse n'avait pas besoin d'ouvrir la bouche pour déclarer son bonheur.

Personne n'avait dormi ce soir là.

L'on avait conquis Alexandria, conquis le bout du monde. Tout le monde pouvait laisser sa mue sur ses pierres brûlantes. Et tout le monde l'avait fait.



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L'aconit fait signe, a vite pris ses marques au souk, tandis qu'un jeune homme lui apporte un narguilé. Perceval Aelis penche le museau sur le côté, l'observe.


- Comment faites-vous ?

L' Aconit se redresse , en tailleur.


- Pour?

Il déroule le tube souple.

- Vous sentir chez vous, partout.
- Quand on a tout perdu, on se sent chez soi partout.

L'Aconit tire sur le bec en fermant un peu les yeux, concentré dans un plaisir non feint.


- Non. C'est aut' chose.

Perceval Aelis envie peut-être sa facilité.

- Alphonse.

Dit-il simplement en recrachant sa fumée.

- Oui. J'comprends.
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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Opaline.
Samedi 5 octobre 1467

Après des jours de mer d'huile, calme ou houleuse, les voici arrivés a destination. Alexandrie ! Ville de sable, ville de charme, ville d'Orient, la blonde la découvre de nuit, main dans la main avec Richard. Tout semble étrange, comme dans un rêve et la blonde suit son frère jusqu'au lieu où ils passeront leurs nuits le temps de leur séjour. La plus grande chambre offerte par Archi pour lui faire plaisir et la remercier de si bien s'occuper de Fy et de tous. Evidemment Richard prend une seconde chambre pour sauver les apparences mais il y a peu de chance qu'elle soit utilisée.

Découverte d'un confort soyeux et coloré, coussins, draperies, tapis, tout est fait pour inviter au repos. Même l'assiette de dattes et la carafe d'un vin inconnu posés sur une table basse ronde entourée de coussins et de poufs sont un appel a la gourmandise et au repos. Nuit câline, nuit sensuelle, jusqu'au matin ou la ville les réveille par ses senteurs épicées, ses chants étranges et la vie qui reprend ses droits avec le soleil déjà bien trop chaud pour un début de matinée.

La réalité aussi reprend ses droits et la blonde essaie de maîtriser ses nausées matinales en respirant lentement et profondément ce qui est loin d'être évident. Elle fini par se lever vivement pour se soulager et réalise enfin qu'elle n'est plus sur le bateau et qu'il est là... Tournant le dos au lit, la blonde ne bouge pas pendant un court instant puis se décide a se redresser et retourne vers le lit pour s'asseoir et attrape la carafe, se sert un verre et boit quelques gorgées. Enfin elle peut le regarder avec un petit sourire un brin gêné.

Bonjour !

Elle récupère sa chemise pour l'enfiler et sa brosse pour se coiffer d'une tresse qu'elle enroule sur elle même en un chignon. Tout pour faire oublier ce moment de gène qu'il n'aurait pas du voir, puis le regarde les yeux brillants d'excitation.

Richard.. j'ai faim ! Tu crois qu'on va nous apporter un plateau ? C'est quoi qu'on entend depuis le matin ? Cette drôle de litanie ?

Les jupons sont enfilés et attachés soigneusement tout en faisant des aller-retours de la fenêtre, curieuse de voir ce qui se passe dans la rue, à la petite table basse ou elle pioche une datte au passage et la grignote doucement. La frimousse est débarbouillée et rafraîchit a l'eau claire puis séchée doucement, coup de soleil oblige.

Tu as vu les drôles d'habits qu'ils portent ? Vient !! Allons voir le marché... dépêche toi !!


Et voilà, la blonde dans toute sa splendeur, impatiente et ravie de découvrir de nouvelles choses, de nouveaux endroits. Le temps de goûter quelques spécialités égyptiennes en guise de petit déjeuner et voila le couple qui s'aventure dans le souk.

Véritable labyrinthe d'échoppes dans les ruelles étroites. Si au début, le regard insistant des égyptiens la met mal a l'aise, surtout qu'elle comprend pas un mot de ce qu'ils disent, la blonde fini par ne plus faire attention et ne plus savoir ou donner de la tête. Elle entraîne Richard d'un magasin a l'autre, achetant ici des sacs d'épices, là des rouleaux de tissus de soies, chez un autre ce sont quelques belles pièces en verre soufflé coloré qui attirent son attention. ou encore en cuir, comme ce beau et grand sac en cuir souple et doux qu'elle finira par acheter dans lequel elle glissera la plupart des précédents achats.

Elle reste un long moment face a un narguilé essayant de comprendre comment ça marche regardant l'homme l'utiliser, et amusée finir par en acheter une. Les bras chargés de tout ses achats la blonde est ravie. Elle se promène dans les ruelles se laissant attiré par tout ce qui est nouveau finissant bien souvent par acheter une babiole au vendeur qui se fendait en courbette. Elle ne résistera pas a une tenue d'intérieure égyptienne rouge brodée d'or, après en avoir regardé et essayé une bonne dizaine d'autres. Et de goûter gourmande les fruits frais et les pâtisseries qu'on lui propose au passage partageant avec Richard joyeusement.

Les heures passent, la journée est bien entamé, midi largement passé, et dire que la blonde est totalement perdue est un euphémisme. Heureusement que Richard est avec elle. Fatiguée pour ne pas dire épuisée, Opale regarde Richard, chargé du sac en cuir entre autre, et vient poser sa tête contre son épaule, câline.

Hum je suis épuisée.. si on rentrait ?

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Laizzi
Alexandrie, j’y suis!!

Enfin ! Elle a passé ses dernières heures sur le bateau, les yeux rivés sur la terre qui barrait l’horizon et qui lui semblait ne jamais vouloir se rapprocher. Elle enlève ses sandales pour sentir la terre d'Orient sous ses pieds. C’est une joie toute silencieuse qui circule en elle, mais jamais ses yeux n’ont autant pétillé. Même la chape de chaleur que le soleil abat sur ses épaules n’a aucun effet.

Elle se redresse et découvre de tous ses sens, le kaléidoscope de couleurs, l’amalgame de senteurs, les sons d’une langue inconnue. Peu importe son incompréhension, elle goûte les fruits sur le marché, les pâtisseries aux épices savoureuses, caresse les étoffes soyeuses et ne sort plus des étals des vendeurs d’épices.
Dans son sac s’entasse, des sachets de résine d’oliban, ainsi que la myrrhe et le benjoin, les graines de cardamone et écorces de canneliers, qui laissent flotter leurs effluves dans son sillage. Elle a de quoi parfumer toutes les huiles du Carré Parisien, pour un bon moment.

A l’ombre d’un jardin, elle n’oublie pas de dessiner plusieurs croquis, qu’elle ramènera à Farnezze, dont elle regrette l’absence.

En face de ce jardin, elle remarque une porte qu’empruntent nombre de femmes, notant que celles qui sortent du bâtiment dont les toits en coupoles sont ornés de trous, ont les cheveux mouillés.

Mue par son incurable curiosité, elle décide d’aller voir. Bingo Laizzi, tu as gagné. Elle est dans un établissement qui dispense des bains. Bien différent de celui dans lequel elle travaille, mais le principe est le même. A grands renfort de gestes, de sourires et échange de quelques pièces, elle expérimente le gommage au savon noir qui réussira à déloger, le sel, qui elle en est sure, s’est incrusté dans sa peau. Le massage effectué par une matrone aux doigts boudinés mais de fée lui indiquera de nouveaux points de détente et le repos dans la salle la plus chaude, saturée de vapeur odorante d’eucalyptus la verra s’assoupir.

C’est une Laizzi repue, relaxée, revigorée et surtout propre qui remontera dans le bateau pour la poursuite du voyage.

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Archibald_ravier
[Voiles sur les filles, barque sur le Nil... ]

Oh, allez, on serait tous déçus sans ce monument de culture franchouillarde dans ce rp. Avouons le.
Et puis de toute façons, c'est raccord, parce qu'Archibald a plus d'appétit qu'un barracuda. Il en a mangé un d'ailleurs, et il a trouvé ça fort bon pour du poisson.
Mais c'est tout de même, à son avis, bien loin derrière les dattes, la liqueur de datte, les pâtisseries aux dattes et tout ce qui peut se décliner de sucré ou de salé qui inclut d'y coller des dattes.
Des semaines qu'il se fantasme ce fruit sucré dans un coin de la tête, et on ne va pas se mentir, la réalité est tout à fait à la hauteur de ses espérances. Et ça, c'est assez inattendu, dans sa vie.

A Alexandrie, il a à peine abimé son bébé navire, qu'il a longuement inspecté après l'avoir mis sur cale dans le port naturel. Il est descendu à terre rassuré, et a fait comme tout le monde : marché le nez en l'air avec son amoureux, flânant dans le souk, goûtant à tout ce qui peut se manger, achetant tout ce qu'il pouvait avec ses beaux écus, et visitant les bains en solo pour se faire beau pendant que Jörgen allait au hammam entre copines.

A Alexandrie, l'amour danse au fond des draps, et ce n'était pas Archibald qui dirait le contraire. Enfin, il a dansé aussi sur le sable, dans la mer, contre un mur, et... bref, disons simplement que ces soirs là il avait la fièvre, mais que personne n'avait froid. Et que la lumière du phare d'Alexandrie n'a pas du tout fait naufrager les papillons qu'il avait dans le ventre, et qu'il se sentait plus jeune que jamais, et plus libre aussi.

Depuis quelques semaines, le projet de vivre de la mer murissait lentement dans son esprit, et Alexandrie avait fait germer encore d'autres idées.
Deux journées, c'était bien trop court pour explorer. Mais c'était certain, ils reviendraient.
Au soir du dimanche, tout le monde était à bord. En attendant la pleine mer, pour tirer les cales et reprendre la mer direction Séleucos, Archibald passa un moment au mess avec son équipage, mais les abandonne bien vite pour suivre son amant couronné de gloire jusqu'à leur cabine. Jörgen portait éhontément une couronne de fleurs qu'Archibald, rituellement tressait pour lui chaque dix du mois. Bon, on n'était pas le dix, mais il y avait tant de fleurs exotiques ici qu'il fallait en profiter avant que cela fane, et puis une fois en mer, la nuit, Archibald serait debout à la barre.
Il ne laissait le quart de nuit à personne, se gardant la responsabilité de scruter la nuit - et le plaisir de voir l'aube se lever chaque matin, avant d'aller ronfler.

Au matin, il alla présider à la manœuvre pour sortir son navire du port, des fragrances de cannelle plein le nez, en même temps que des images de peau dorée sur fond de draps blancs.
Pourtant, ce qui trottait dans sa tête était bien plus pragmatique, souvenirs précis de conversation au mess, la veille.

Et si... et si on vivait de faire payer des traversées ?

Un sourire naquit dans la barbe, alors qu'il allait s'accouder à la poupe, pour regarder la manœuvre de l'Oreille.

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