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[RP] Il n'est pas de bonnes blessures......

Dacienhissy
.....Pour la liberté, elles sont toutes mortelles.De François Mitterrand.

[29 octobre 1467. A la vie, à la mort.]

La porte se referma sur un Bertrand stoïque, jouant avec le profil de ses moustaches et s'amusant du mariage de ses lèvres avec le nom de Rose prononcé.

Fais chier....

Ligny désirait les voir tous deux, dans son bureau, dans les minutes qui suivirent l'annonce du moustachu prenant les paris qui déliaient les langues du petit personnel sur sa tête et celle de la Florale. Encore fallait-il que Dacien en ait conscience, tant il ne se préoccupait aucunement des chambrières, de ces petites mains qui maintenaient un ordre considérable dans ce Lupanar.
La tissu fût remis dans les braies avant de sortir de son antre, prendre la direction de la chambre châtain et d'ouvrir la porte simplement. Il aurait préféré s'asseoir, la regarder se pomponner pour la soirée qui s'approchait, l'admirer de tout son tenant quand elle mettait cette chevelure en place et de prendre plaisir à lui défaire, histoire de lui prendre un baiser malicieux. Seulement, le temps jouait en leur défaveur et quand le ton de la déception fût pris, Dacien lui déclara.


L'patron veut nous voir.....Maintenant....Me d'mande pas pourquoi, j'en sais rien....

Il attendit patiemment la Rose dans le couloir et d'apercevoir la silhouette féminine qui refermait l'entrée de sa piaule avant de commencer à marcher en direction du bureau de la direction. Les dextres furent mises dans les poches. Le vert resta silencieux derrière la nuque de cette femme qui marchait tel une panthère cherchant sa prochaine proie. Il aimait la voir ainsi. Sûre d'elle. En confiance. Le port de tête haut et le regard à l'horizon. Et de se sentir rassuré avec sa seule présence, savoir qu'il pouvait compter sur Elle, sans se résigner.

L'Ombre n'était pas loin. Juste là, dans ses pas, cherchant l'infime partie dérisoire qui pourrait le faire changer d'avis, celle qui pourrait engendrer le détour d'un carde bien trop épris quand, tout bonnement, la seule phrase qui vint à son écoutille fût la même que celle que le Ligny avait prononcé dans sa chambre "tu n'sais pas aimer...". Dacien soupira longuement, lourdement, intentionnellement mais tellement profondément. Il n'y avait qu'à se retourner pour savoir qui cela pouvait être avec ce gris glace qui enveloppait son vert du même froid. Presque assez de le sentir là, toujours en train de rôder autour de ce qu'il ne comprenait pas, l'amour porté à une femme. Rien n'aurait pu laisser présager une telle ferveur alors que la rédemption avait sonné le glas de son retour. Et bien des fois, cette interrogation sonnait entre ses tempes; et si Il revenait....

La porte se trouvait devant eux. Il l'ouvrit, passant devant Rose et d'apposer les phalanges à cette nuque châtine afin de la laisser pénétrer en premier aux abords d'un Étienne présent en ce lieu. Le siège fût attrapé pour que Elle puisse prendre place et de faire de même. Les jambes se croisèrent, attendant le pourquoi de cette petite réunion et d'appuyer sa tête sur la paume de la main alors que le coude prenait place sur l'accoudoir. Quand tu veux Ligny.


Rp en accord avec JD Elle.

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Merci Châton et Chérichou!
Etienne_de_ligny
Faire un point, faire les comptes et finalement, faire au mieux. Voici les idées qui s'étaient perdues entre les temps du Griffé. La soirée d'inauguration avait été agréable, bien que mitigée à son sens. Mais après tout, il fallait un temps pour que clientèle revienne, que rumeurs se taisent et que d'autres naissent. Intérieurement, il ne pouvait que supposer que l'avant et après Aphrodite suciter des émois et des contrariétés, peut être même de l'indifférence. Mais quoiqu'il en soit, la Reyne, elle-même était venue, ce qui en soit, était à la fois un signe d'intrigue et d'audace. Quant à savoir ce qu'elle en avait pensé, il préférait de loin laisser Elle s'en charger.

D'ailleurs, livre des comptes était posé à ses côtés quand les deux gérants firent leur entrée. Des mets avaient été apportés par la servante, ainsi que divers apéritifs pour l'occasion. Habitué, le duo prend place, non sans..une fois de plus, afficher ce petit geste d'appartenance qui le fait, une nouvelle fois, tiquer. Peut être que Dacien, devrait attacher au cou de sa Rose, un collier..ou une laisse..qui sait, ou même la marquer. Peut être, serait-il sur d'avoir sur elle, cette emprise, sans avoir à l'effleurer, la toucher pour s'en assurer.

Premièrement, je tenais à vous féliciter pour votre implication et votre travail au cours de la soirée d'inauguration. Elle, Dacien, vous avez fait un excellent travail et je sais désormais, qu'en mon absence, l'établissement était entre de bonnes mains, du moins, grâce à vous... De même, j'ai pu constater que notre Epinale, avait su faire des émois sans même être proposée aux enchères...Devant autant de charme, il me semble judicieux de vous imposer l'estrade pour les prochaines occasions...

Inspiration est prise alors qu'il leur présente le cahier des comptes qu'il avait pris soin de tenir avec minutie.

Cette soirée nous a permis de récupérer quelques fonds. Pour l'heure, je ne cherche pas à récupérer l'argent que j'ai investi à mon arrivée. Cela se fera plus tard. La priorité est à notre bien être. Nous avons des courtisans qui sont partis, d'autres qui ont fait leur entrée. En cela, nous nous y retrouvons. J'ai mis la priorité sur deux ou trois choses. La présence de deux serviteurs de plus afin de répondre à nos demandes, le réajustement des salaires des courtisans et, la rénovation du bar.

Iris vairons se portent naturellement sur Dacien qui était de loin le plus attaché à ce bar pour en avoir été le barman durant plusieurs années. Lui et..Adryan.

Je suis allé voir quelques artisans. Trois pour être précis et voici les devis qui m'ont été proposés. Nous avons donc, trois styles différents. Les sommes en revanche, se retrouvent quelque peu, soit dans la qualité du matériau soit dans les ornements. Comme la clientèle se presse plus facilement au comptoir, il me semblait important de l'agrandir et de proposer ainsi, une gamme de produit plus importante. Celle qui provient en outre, de nos contrebandes. Je vous laisse choisir celui qui vous sied le plus..

Pause est prise alors que les différents croquis sont portés à leur connaissance. Libre à eux de choisir, à trois, il était sûr d'arriver à un vote.

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Dacienhissy
Il en avait assez. Assez de le voir. Assez de le sentir. Assez de respirer cet anis qui ne cessait de couvrir ce parfum floral. Il en avait assez d'entendre tous ses maux qui ne cessaient de s'ébattre entre ses oreilles. Comme il en avait assez de le voir n'importe où n'importe quand. Et quand le Ligny les convoquait de la sorte, ce n'était pas pour conter fleurette. Dacien se doutait qui allait encore avoir quelques changements à faire au sein du Lupanar, que les travaux avançaient dans un temps organisé afin de ne pas déranger les nuits clientes. Tout était fait pour éviter les pertes économiques. Etienne était doué pour renflouer les caisses. Cela était indéniable. Et s'il tenait Dacien par le sexe, le Gérant arrivait à maintenir son existence grâce à cette femme assise à ses côtés.

Le Ligny prit la parole. Un petit discours agréable à entendre puisque ce n'était que pour les féliciter tous deux du travail accompli pendant la soirée des enchères. Soirée qui fut affriolante, tant pour les yeux que pour certains corps à voir les clients et clientes repus de leurs désirs avant de quitter le Lupanar. Et alors que Etienne évoqua les quelques billets émis envers la Rose, Dacien glissa un œil vers sa comparse, habilement aiguisé de cette contradiction, se résignant à se taire. Devant lui, le boss, il se contrôlait. La raison était toute simple. Éviter le lâcher de démons plus énervant les uns que les autres quand l'évidence même de s'interdire quelque mot que ce soit était de mise. Le silence était bien gardé. Il ne voulait pas qu'elle sache. Il ne voulait pas la faire fuir. Il ne voulait pas continuer cette histoire sans Rose.
Evidemment qu'elle était belle. A en crever. Chaque fois qu'il la regardait, l'homme ne cessait de la dévorer des yeux. Ce carde battait dans une mesure en demi-croches, sur une clef de fa, avec la gamme d'octave la plus haute et de se subjuguer devant elle. La seule personne au monde à lui fournir tout ce désir discipliné, ce charnel qu'il ne désirait pas dévorer n'importe où, n'importe quand, n'importe comment.
Comment ne pas convenir avec le Ligny que ses pieds pourraient fouler la prochaine estrade qui se mettrait en place dans ce Bordel. Personne ne saurait présager la future scène qui poindrait un jour.

Mais tout ceci était bien gentil. Tout ce discours lui semblait bien maigre pour une convocation dans l'heure, dans son bureau. Et quand il commença à évoquer le fait que des travaux étaient encore à prévoir, Dacien n'en eut que faire. Écoutant à demi mots les propos de Etienne, il alla servir trois verres. Un whisky pour le Patron. Un hypocras pour la Rose et un cidre pour lui. Les contenants pleins furent donnés respectivement et il reprit sa position initiale. A peine eut-il le temps de s'installer que sonna la réelle raison de leur présence en ce lieu. Refaire le bar.

Un frisson passa. Un souffle se sentit dans son cou. Un anis qui reflétait à son olfactif. Dacien baissa un court instant la tête, laissant finir le Ligny sa prose sur l'éventuel futur de l'établissement. Il ne pouvait pas oser. Il ne pouvait pas faire cela. Il ne pouvait pas enlever ce qui était là depuis tant de temps. Il ne pouvait pas effacer ce comptoir. Il bu d'une traite son verre, le posa sur le bureau. Il attendit un instant sans regarder une seule fois les plans de ce qu'il pourrait commander. Il attendit que ce mécontentement se calme avant de lever son visage fermé vers Etienne et de lui envoyer sèchement.


C'est non. Tu peux m'présenter les plans qu'tu veux. Ce s'ra toujours non. Il est hors de question que le bar change. Il est très bien comme il est. Point barre.

Et ce fût catégorique.
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Merci Châton et Chérichou!
.elle


    Le calme avant la tempête de la soirée où le simple moment calme aussi, point trop de rendez-vous convenu mais Elle serait là encore au cœur d'une soirée à l'Aphrodite ou prête à œuvrer dans son bureau, mais la mise serait impeccable.
    A sa coiffeuse, les émeraudes avaient capté rapidement dans le reflet de son acolyte tout ce qui transpirait de mécontentement et la raison de sa visite, loin d'un court instant privilégié avant de bosser, la fit soupirer, en soi la rose n'avait que peu de griefs contre Etienne, peut-être juste cette colère sourde qui animait Dacien et dont elle ignorait le pourquoi.

    Le bureau rejoint rapidement, un sourire et un remerciement fût offert au ténébreux avant de lisser les jupons sous ses cuisses pour déposer séant face au Ligny, pourquoi demande à les voir et pourquoi cette mise en scène façon brunch moderne ?
    Après une salutation succincte, la rose se mit à écouter, le bilan fait quelques semaines suivant la soirée, le test de gérance, le premier évènement d'Elle en tant que responsable et non pas exécutante.
    Et les craintes se dissipèrent, respiration plus sereine prenant le pas au contentement d'Etienne, juste satisfait malgré couic et couacs potentiels, et vu le temps écoulé, point de retour négatif, hormis cette femme à la robe carmin qui n'avait nullement apprécié certains développements, sans renier la qualité du lupanar cependant.
      Merci

    Prononcé tant pour l'éloge que pour le vin épicé offert alors que l'attention se portait aux travaux, et étonnement les verts dévièrent vers Dacien quand le bar fût évoqué.
    Ce qui liait son complice à cet endroit, la florale n'en avait pas la moindre idée, mais il eut fallu être aveugle pour ne pas le deviner, ne pas le voir.

    Se penchant pour observer les plans, verre d'hypocras déversant doucement les épices à ses papilles, le verre de vin se détacha de sa bouche, fixant Dacien pour ne l'avoir jamais senti si froid, sec, déterminé sur un sujet.
    Et l'espace d'une seconde, le regard alla de l'un à l'autre, dans une incompréhension totale dans laquelle elle se redressa calmement, s'éloignant de ce combat qui risquait de s'engager.

    Qu'avait donc de spécial ce bar ? Il ne lui avait pas dit, pas plus que le Ligny
    A qui demander pour savoir ? Une seule ici potentiellement
    Oui mais comment ? long soupir la prenant

    Si seulement tu me parlais Dacien...

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Merci JDMonty
Etienne_de_ligny
Tête hoche lorsque reconnaissance s'étire des lippes florales. A coté de cela, c'est une inspiration qui est prise quand Dacien fait preuve d'un refus catégorique. Ni oui, ni merde, voilà que négation est offerte avec cette intonation qui commence à l'agacer, outre mesure. Ce qui le rassure néanmoins c'est le regard inquisiteur de la Florale. Ainsi donc, Dacien se fait cachotier. Mais savait-il l'inconscient, qu'à trop le provoquer, en Sa présence, il risquait de perdre l'estime de sa Florale ? Que penserait-elle, si visage du Dacien, venait à s'effriter, là. Sous ses yeux. De la bouche de son patron.

Alors patient, Etienne se contente d'un regard froid, mais néanmoins entendu avec Dacien. De celui qui vaut avertissement, quand cartes, sont en sa possession. Posé, il boit quelques gorgées pour mieux faire passer l'agacement et retrouver contenance. Tourner la langue 7 fois dans sa bouche, dit-on.

Dacien, je crois que tu n'as pas saisi qu'ici lieu, j'apportais LA décision finale. Le changement du bar se fera, que tu le souhaites ou non. Mais explique donc, Dacien..Pourquoi es-tu si opposé au changement de ce comptoir surtout quand nous avons tout intérêt à le changer...Il n'est pas bon, de rester dans l'Ancien...

Sous entendu se niche, à peine voilé aux tempes du Jade alors que Vairon, joue.

Nous t'écoutons...

Allez Dacien, crache le morceau. Si ce n'est que ça, je peux t'ôter l'écharde que tu as sous le palpitant ou même, t'offrir un morceau du bar..Tu pourras lui vouer un culte..à Ton Adryan..

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Dacienhissy
Il l'écouta patiemment, laissant la gangraine monter dans son cerveau alors que le vide se faisait de plus en plus. Le vide plein. Ce vide de Rose qui se remplissait de Adryan. Le vide du présent qui se remplissait du passé. Ce vide si attendrissant qui se remplissait d'une colère, d'un script non envisagé, de cette amertume de devoir y repenser encore et encore, sans cesse, sans pause, sans pouvoir entrevoir enfin une fin. Jamais il n'avait autant ressenti à cet instant précis le manque de ce Désert aride, soufflant à son cou, dédaignant la femme qu'il essayait de ne pas aimer à outrance alors que juste la regarder et il fondait. Mais pas là. Pas cette fois. Dacien ne la regardait même pas. Aucun visage qui se tourne, aucun vert qui se transperce.

J'en ai rien à foutre que tu apportes la décision finale. Il restera tel qu'il est.

Les dextres se crispèrent aux accoudoirs, enserrant les mains de toute sa force, se raccrochant à ce qu'il pouvait, tentant de ne pas imploser. Le Gérant observait le Ligny se complaisant dans cette attitude méprisante, jouissant d'un savoir à la divulgation proche de franchir ses lippes. Il l'observa encore, froid, infect, faisant bouger sa mâchoire quand l'orage grondait entre ses tripes et que le cerveau insistait dans le silence. Le chantage. L'horrible vérité qui pourrait sortir de la bouche de ce Patron qui le répugnait encore plus ce jour. Ta gueule Étienne, ta gueule.

Tu sais très bien pourquoi alors fais pas chier.

Ce sourire narquois qui en disait long sur ce qui risquait de se passer. Ce visage odieux n'exprimant que le dédain et le sournois dont il faisait preuve à chaque fois qu'il le prenait. Et de lâcher sans crier gare, sans se rendre compte, oubliant que Elle était présente, dans la même pièce, à ses côtés.

Le bar ne bougera pas d'un poil. Quand Il reviendra, Il reprendra son poste.

Voilà. La phrase fatidique venait d'être dite.
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Merci Châton et Chérichou!
.elle


    Et crainte se matérialise, le ton montant rapidement entre les deux, il était évidence qu'Etienne ne demandait là qu'un avis consultatif sur le résultat final et non pas sur les travaux en eux-même, et le rappel allait se faire sans hésitation, le regard vairon posé sur Dacien n'en laissait nul doute.
    Une longue inspiration et la sylphide se lève, cherchant à s'éloigner un peu de ce combat qui les opposait, se donnant contenance en allant se saisir d'une des mignardises que le Ligny avait fait apprêter pour eux trois, verre d'hypocras se voyant vidé avec bien moins de lenteur qu'à l'ordinaire, sentant l'évitement de son complice envers elle, l'ignorant, focalisé sur les dires du proprio.
    Nous t'écoutons... oui pour une fois l'acharnement à se provoquer l'un l'autre lui serait peut-être profitable à en savoir davantage, comprendre ce lien avec le bar de l'Aphrodite qui n'avait rien de particulier, c'était donc plus.... profond.
    Je t'écoute oui parle dont...

    Et cette gourmandise, dont elle n'avait que faire en réalité, sous les yeux et les doigts, se fut l'hypocras qui vint de nouveau remplir le calice de la rose, pivotant alors que son acolyte se mit à répondre, vindicatif, émeraudes dénotant les mains crispées, les phalanges blanchies, jusqu'à ce que la suite se pointe.
    Ainsi donc il savait aussi, et elle, elle non.... et cette expression au visage de l'un de l'autre, il se jouait bien plus qu'un bar dans cette pièce et la florale n'y entendait rien, quel secret cherchait on à lui dissimuler ? Qu'avait donc ce bar bon sang ?
    Jusqu'à-ce que...

    "Il" ?
    Le regard s'effila un peu plus finement, félin aux aguets quand le stoïque habituel garde sa place, que le masque ne vacille presque pas, mais que l'interrogation est pleine pour la florale dont les épines se dressent doucement, protectrices de ce qu'on lui cache, autant l'un que l'autre.
    Calmement, senestre venant se poser sur le haut du dossier où Elle était précédemment assise, la gérante s'impose sans détour.
      Dois-je sortir, où allez-vous m'expliquer ce que ce bar a de si spécial ?
      Et qui doit revenir pour reprendre son poste ?

    Le ton est posé, professionnel, dénué de tout sentimentalisme, n'appréciant aucunement se voir ignorée au coeur de cette discussion pour laquelle on l'a convié et pour laquelle des éléments lui sont manquants.
    Au final, pourquoi était-elle là ? Pour jouer l'arbitre ?
    Et qui était ce "IL" pour qui Dacien sortait ainsi les crocs ?
    Trop de questions et pas assez de réponses, et... un foutu pressentiment qui la poussait à se mettre en mode défense..

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Merci JDMonty
Etienne_de_ligny
Le piège se referme et Rose se fait, plus épineuse. Ainsi donc, elle n'était pas au courant de ce qui se tramait entre les tempes du Jade. Ainsi donc, l'Aimée, l'Amante, la Complice, ne savait pas tout. Le duo avait une faille, SA faille. Sourire se fait alors plus moqueur, plus insistant alors qu'il lève la main en direction de la Florale comme pour l'inviter à conserver sa place et à ne rien manquer du spectacle. Si Griffé s'amuse, l'arrogance du Dacien, elle, l'emmerde au plus au point et ce depuis son retour. L'arrogance, le mépris, ce petit caractère pédant. Autant de maux qu'Etienne souhaitait briser et si les coups de reins le rendaient dociles un temps, il y avait un moyen, tout autre, de le dompter, efficacement. Peut être que cela éviterait de jouer de faux semblants encore un temps.

Alors, las, il se retourne, se relève et déverrouille son coffre pour en sortir finalement un document. Une missive, reconnaissable entre toute. Celle dont le bijou ne pourra que frapper l'esprit du Jade pour en briser un peu, l'éclat.

Dacien, j'espère que tu réalises que ton arrogance m'insupporte. Pire, elle finit par me faire perdre patience.... Regard se porte sur Elle puis sur Lui alors qu'il regagne son bureau et maintient fermement la missive de peur qu'il ne la lui arrache des mains.

Il ne reviendra pas. Et vois-tu, il serait temps que tu te le sortes de tes tempes pour de bon. Alors, choix numéro 1...Tu joues la transparence auprès de Rose ou...Je lui dévoile cette missive..Et elle découvrira qui tu as été...Qui tu es, encore.

Dés sont jetés et agacement du Lion ne fera preuve d'aucune clémence. Après tout, ce n'était pas comme si, l'Arrogant l'avait cherché depuis des mois..outrepassant bienséance et respect. Il avait ouvert sa bouche, en grand. Avait joué au coq. Désormais, il allait en payer le prix..Quitte à se fendre.

A moins que tu ne préfères..Que je vous fasse la lecture?

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Dacienhissy
Putain Dacien.....J't'avais dit de tout lui raconter....T'écoutes jamais personne. Regardes où ça te mène maint'nant.....

Il était là, tapis dans cette ombre pourpre en train de l'observer se confondre auprès de cette femme dont il était tombé amoureux. Lui dire. Mais lui dire quoi. Qu'il Le voyait toute la sainte journée? Qu'il Lui causait? Qu'il Lui donnait tellement mal au crâne qu'il en perdait pieds? Qu'il souhaitait le voir, le toucher, le sentir, encore une dernière fois? Comme la dernière fois? Comme cette fois où Il était revenu dans cette Aphrodite? Pouvait-il lui faire cet affront? Non. Il en était incapable. Pas plus qu'il n'était capable de lui avouer ô combien il L'avait dans la peau, à s'enivrer rien qu'en sentant l'odeur d'anis qui se délivrait en cet instant à ses narines. Dacien était incapable de lui parler de cet homme, cette ombre qui le suivait sans cesse, qui disparaissait d'une simple présence, la sienne. Et s'il était incapable de lui avouer tout cela, ce n'était que pour la simple et bonne raison qu'il ne se l'avouait pas lui-même.

Une fois, il avait évoqué le sujet de cette espèce de brouillard qui ne cessait de revenir bien des fois, histoire que la tourmente ne puisse s'arrêter. S'adonner à cet esclavage qui ne savait finir sa course quand le voir restait d'une poétique et incontrôlable volonté de son esprit, cette envie de lui parler, de lui insuffler tout le mal qu'il avait eu, qu'il lui avait fait, qu'ils s'étaient fait eux-mêmes. Aucun courage de la regarder en face alors que Rose se leva, fit quelques pas, revint là et de prendre cette contenance qu'il détestait ressentir lorsqu'il se trouvait à ses côtés. Pourtant, il n'avait guère le choix. Ligny le poussait encore et encore dans cette position qu'était la rage totale ravageant ce qui restait de dignité en son escarcelle.
Incapable de lui répondre quand Elle demanda ce que ce comptoir avait de si important. Incapable de prononcer son nom quand Rose demanda qui allait revenir. Dacien resta là, assis, sans bouger, l'inertie s'emparant de son apparence et de scander dans un vert noir que le Ligny arrête cette mascarade qui ne l'amusait pas.

Les dextres se serrèrent encore autour de ce bois, coupable de ne pouvoir aller plus loin que ce que Dacien avait déjà soufflé à sa complice et de crisper un visage, le rendant d'une laideur incomparable quand cette vendetta fût déclarée par le seul et l'unique détenteur de toute cette histoire. Il se leva, sortit un vélin enroulé et quand il se retourna, Dacien aperçut l'objet tant connu et reconnu. Le rubis. Le seul et l'unique. Celui dont il ne se séparait plus avant que Dacien ne l'abandonne ici. Les sourcils se plissèrent, accompagnés de cette rage qui se découlait encore un peu plus alors que Étienne devenait jouissif de ce qu'il était en train de mettre en place. Le Gérant se releva, faisant un bon en avant, essayant d'atteindre le parchemin quand il savait de qui cela pouvait provenir. Personne n'avait jamais eu de bague de la sorte, avec un rubis aussi imposant. Il brillait de la même façon qu'il l'avait vu à son doigt. Adryan. Ce n'était que de lui que cela provenait.

Dacien manqua sa cible. Ses mains se posèrent sur le bureau, penchant son buste en avant. Son regard sombre n'en pouvait plus de suinter toute cette ignominie que le Ligny appelait, le mettant dans cette position qu'il ne voulait pas, cherchant le moyen de s'en sortir quand il n'y en avait pas. Et Rose fut oubliée, effacée à cet instant précis, ne défaisant pas ce vert qui se paniquait à l'idée de savoir ce qui était marqué sur ce parchemin et de creuser les tempes à l'aide de ses mâchoires serrées.


J'en ai rien à foutre. T'avais qu'à lui donner ce putain de poignard!

Enragé fut-il quand il ne pouvait pas obtenir ce qu'il voulait, pendant que Étienne se réjouissait de le tenir à sa merci. Il ne le quitta pas des yeux. Son visage se changeant en un masque de grimaces colériques, quand le reste de la pièce devenait obsolète tout comme la présence de Rose.

Donnes moi ça raclure.

Le Patron était au courant de l'importance que ce bout de papier avait, détenait, pourrait décupler et de le conserver dans sa dextre pendant que Dacien perdait patience. Et là, le couperet tomba. Il ne reviendra pas.

Si!

Cria-t'il. La main tapa sur le bois du bureau. La mâchoire se défigura sans se poser de questions, commençant à perdre ses moyens de plus en plus alors qu'il ne pouvait en être autrement.

Si! Il reviendra!

A bout. Désespéré. Enragé de voir Étienne jubiler autant alors qu'il risquait de décéler tout ce qu'il avait réussi à enfouir jusque là. Et tout remonta. L'amour. La haine. Le mépris. Le dégoût. L'envie. La passion. La honte. Le désarroi. L'espoir. Le désespoir. Tout y passa, s'enchaînant à la perfection afin qu'il perde pieds dans ses gestes, ses mots. Il le regarda, de tout son tenant et de lui balancer.

Tu vas fermer ta gueule. Et tu vas me donner ce putain de courrier! Tu l'as depuis quand?
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Merci Châton et Chérichou!
.elle


    Silence, voilà ce que devient la rose en réponse au geste d'Etienne qui lui fait comprendre qu'elle doit rester, oui doit, le pourquoi en revanche restait assez flou, l'attitude de Dacien le rendait méconnaissable d'une colère sourde, de quelque chose de profond qu'elle n'expliquait pas.
    Mais atteindre les jades semblait impossible, et une lourde inspiration lui fit porter de nouveau le calice d'étain aux lippes pour observer le déplacement félin du Ligny, revenant triomphant de son coffre avec... une missive ornée d'un anneau, une chevalière même à la pierre rouge rutilante, d'un rouge qu'elle eut pu apprécié en d'autres circonstances.

    Mais là, sur l'instant, les propos d'Etienne lui firent plisser encore plus le félin de son regard, avait-il prémédité tout ça ? Ce clash ? L'agacement de Dacien ?
    Et là en moins de seconde qu'il ne lui en fallut pour apercevoir la lettre et le bijou, son complice n'était plus, mais en lieu et place une bête sauvage se levant d'un bond, hurlant et frappant le bureau, la surprenant à l'en faire sursauter et lâcher son verre, carmin de l'hypocras s'étalant au sol et sur le bas de sa robe.
      D......

    A quoi bon vouloir tenter de le raisonner...
    Le Ligny avait offert un choix, et celui qu'elle ne reconnaissait pas, cet inconnu, ce fauve près à bondir sur le griffé, ne l'avait pas même relevé, et le regard restait rivé sur eux alors que le pas s'en éloignait, qui l'eut remarqué ? La transparence, entendre quand le scène ne vous est pas destinée ou peut-être beaucoup trop justement...
    Et aussi bruyamment et vindicatif que se fait Dacien, la rose se fait mutique et attentive, écoutant sans intervenir, inspirant en portant son regard sur Etienne qui semblait détenir la clé, mais laquelle ?

    Tout ça avait-il à voir avec cette confidence flou quand.... la brume allait se dissiper ou le brouillard s'intensifier ?
    Une chose était assurée désormais, quoi que ce soit, ce ne serait pas anodin, on ne protège pas ainsi sans raison, surtout pas de celle qu'on dit aimer, il l'avait prévenu pourtant : il ne savait pas faire.

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Merci JDMonty
Etienne_de_ligny
Le masque se brise. Il n'avait pas fallu longtemps pour que l'impassibilité s'effondre, pour que l'aura florale s'évapore et s'effrite. Face à Adryan, il semble que même cet apaisement, ne soit qu'éphémère. Dacien avoue sa nature, son impulsivité, ce trouble qui le ronge depuis bien des années. Echine se poste contre le fauteuil et Lion se fait pacha. Il savoure, jubile. La décadence est délicieuse, assurément. Orgueil est piqué, palpitant égratigné. S'il avait pu s'effleurer le membre de le voir ainsi, nul doute qu'il aurait apprécié cette jouissance. Pourtant, il n'en fait rien. Jouissance est sadique, intérieure. Elle est simplement, due. Après tout, n'avait-il pas osé, l'ouvrir sa grande gueule à plusieurs reprises ? Gâcher sa propre soirée ? Ce n'est que partie remise, que justice.

Le masque se brise. Humeur mâle est enfin avouée, à travers cet empressement, cette menace qu'il ose proférer. Ce tutoiement qui, prononcé sur ce ton, l'incommode et lui irrite les tympans comme de simples ongles sur un tableau. Autrefois, il aurait pris plaisir à saisir cette nuque et envoyer ce visage désirable contre le bois de son bureau. Autrefois, il aurait pu, à défaut, lui envoyer un coup de poing dans la mâchoire, juste pour que les mots cessent. Pourtant là, le plaisir est autre. Il est plus mesquin, plus vicieux. Il se déguste à travers cette insolente impassibilité, le regard ahuri de la florale, ce nom qu'elle n'ose prononcer...Il se savoure à travers cette impulsivité, ce regard noir, cette mâchoire serrée et cette envie, consciente, de s'en prendre à lui. Son propre patron. Quelle audace.

Tu me fatigues. Las, le glas sonne alors que Dacien menace de s'effondrer sous le poids d'un ulcère.

Doigts s'emparent du vélin, bijou et ôté et lecture est commencée. Ponctuée de quelques intonations...volontairement, pesantes.

Paris, 15 juin 1466

Dacien,
Pause.

Demain, je serai mort.
Pause. Regard se porte sur Dacien, inquisiteur alors qu'il poursuit.

Tout est prévu dans les moindres détails. Demain, je serai mort. Par une main que j'espère assez loyale envers une vieille promesse. Et sinon, par la mienne. Le poison chauffe déjà ma poche de ses vapeurs meurtrières. Je préférerai m'en passer, même si la potion est rapide, je préfère mourir par le fer. Pause.

Auras-tu cette lettre à l'heure même où je ne sais pas même où tu es ? Mon limier est efficace, et sinon, alors... Que mon souvenir te crève à petit feu. Finalement quelle importance, toi qui t'es barré, aussi. Comme elle. Tu ne valais pas mieux finalement. Et moi non plus. Je crois même avoir été le pire de nous deux. Je me suis abruti, j'ai voulu croire que sourire de nouveau était possible. Foutaises. Aujourd'hui, je dois te l'avouer. Je t'ai menti. Je me suis menti. C'était rassurant. Mais je t'ai laissé partir. Mais jamais je n'ai cherché à te retrouver.

Pause.

Parce que je ne t'ai pas aimé, Dacien. Je ne t'ai pas aimé.

Pause.

J'étais juste malade, et toi, tu ne l'as pas compris. Aveugle et présomptueux, irrémédiablement.

Je te devrais des excuses, peut-être. Pourtant, je ne t'en ferrai pas. Tu aurais dû me laisser crever quand je te le demandais, tu n'as été qu'égoïste à vouloir me garder, et aujourd'hui, par ta faute, me voici réduit à organiser ma propre mort.


Pause.

Alors, finalement, cette mort, c'est tout ce que j'ai à t'offrir, accompagnée du souvenir des carrelages ruisselant de vapeur des bains. Le seul que je garderai de toi, demain, à l'heure où, tout, enfin, sera fini.


Adryan.


Lecture est finie. Destin d'Adryan ainsi avoué, scellée à travers ces mots. Homme qui n'a jamais aimé le Jade. Homme qui le détestait au point de préférer crever que d'espérer croiser sa route. Homme prêt à tout, pour se faire oublier d'un Jade corrosif. Mais courrier qui tombe finalement à point.

Une pause pour rappeler au Jade que cet Homme n'aura jamais mérité ce trouble, ce mal, cet amour qu'il lui voue encore. Moins encore cette menace qu'il ose formuler au risque de se faire virer du lupanar par un patron lassé.

Une pause pour tirer un train sur un trouble et se noyer dans les bras d'une florale ? Voilà une chose qui serait plus fâcheuse encore. Un duo uni tant dans la couche, la difficulté et le devoir. Un duo pour lui faire face, pour le défier ...Un duo qu'il préfère troubler, étouffer dans l'oeuf.

Voilà..Qui est Dacien, Elle. Un lâche.

Masque tombe. Se brise enfin.

_________________
Dacienhissy
Il restait là, sans bouger, les mains posées à plat sur cette table en bois froid, les bras tendus retenant un buste qui pourrait tomber la seconde suivante. Il le regardait ce patron se pavaner devant lui avec cette jouissance de le mettre à nu tant l'emprunte de Adryan était finalement présente. Un temps oublié. Un temps mis de côté alors que la beauté, le charme, la sensualité d'une Rose était arrivée comme une fleur, aimant ce regard qui l'observait tant de fois, cherchant à comprendre l'homme qu'il était en omettant le Galant auquel il ressemblait. Une pause printanière. Une pause estivale aussi parfois. Une pause qui faisait du bien, qui suintait le bien, qui transpirait l'éternité de ne devenir que celui qui venait de se découvrir sous ses yeux. A côté. Il l'avait mis à côté de cette histoire passion, amour et déraison pour n'en être que le principal détenteur de ce sombre que Étienne se délectait de mettre au goût du jour.
Il restait là sans bouger, quand les mâchoires se serraient encore plus, quand les tempes se creusaient encore plus, quand la tempête devenait orage encore plus. L'anneau déposé sur le bureau. Le regarder un instant. Se rappeler que Alphonse l'avait eu à son doigt. Bijou scellant un contrat. Devenant primordial à cette époque de savoir pourquoi quand la curiosité était dévorante. Les phalanges du Maître des lieux qui déroulèrent le vélin. Le carde qui venait de se serrer dans un étau sans pouvoir s'en défaire. Et cette mâchoire inférieure qui battait une mesure invective de ne vouloir entendre ce qui était écrit de sa propre main. Mais le Ligny en avait décidé autrement.

Paris, 15 juin 1466. Pourquoi cette date. Pourquoi ce ton qu'il prenait pour commencer. Pourquoi la lire à haute voix. Pourquoi introniser autant de souffrance ici, devant lui, devant Elle quand il avait oublié sa présence pendant un temps. Pourquoi œuvrer dans cette inertie qui se décuplait, cette aversion des sens qui se dégageait, cette envie folle de le faire taire, peut-être à tout jamais.


Tais-toi.

Prononça-t'il silencieusement, entre ses dents, plissant ce vert noir qui n'en finissait plus de s'alourdir de cette rage sourde. Mais, il continua. Il continua en annonçant un Dacien. Ainsi cette lettre lui était adressée. Comment pouvait-il voler son courrier, ce qui lui était destiné, celui qu'il aurait dû lire lui et personne d'autre, celui qu'il aurait caché certainement à cette femme qui se mettait en retrait, dans son dos, ne serait-ce que pour un temps, le temps de l'oublier vraiment.

Arrêtes Étienne.

Il savait déjà que cette missive serait l'empreinte d'un univers qui risquait de s'écrouler autour de lui, sans pouvoir le reconstruire d'un claquement de doigts. Il savait déjà que ce message était annonciateur de ce qu'il ne voulait pas entendre, tant Adryan était taiseux sur et pour lui. Tout était prévu. Certainement depuis ce retour, depuis cette fois où ils s'étaient dégustés, aimés, lovés, pour poser ses conditions quand les siennes étaient à mille lieues d'être les mêmes. Tout était prévu mais quoi. Demain je serais mort. Demain devenait hier. Depuis hier, il était mort. Depuis une semaine, un mois, un an. Depuis tout ce temps, il était mort. Non. Impossible. Cela devait être une erreur. Ce ne pouvait pas être lui. Ce ne pouvait pas être vrai. Ce ne pouvait être réel. Adryan n'était pas mort. Il devait se tromper. Il ne lisait pas les bons mots. Il avait oublié quelque chose, un détail, une virgule. Mais il continuait encore. Le poison avait chauffé dans sa poche. Il ne voulait pas louper sa petite mort. Le fer. Mourir par le fer. Par une main loyale. Non il n'était pas mort. Son visage ne le croyait pas. Ses yeux ne le croyait pas. Son carde lui, venait d'exploser en dix mille morceaux. Et il restait là, sans bouger, froid.
Que mon souvenir te crève à petit feu. C'était déjà le cas. Depuis longtemps. Depuis tout temps. Alors que la Florale savait parfois éteindre quelques feux, le maintenant dans cette triste vie. Crève à petit feu. Crève tour court. Crève sans moi. Crève de m'attendre. Crève pour moi. Le pouvait-il encore. Se laisser mourir comme ça, à chaque pas, à chaque fois alors que la mort se déroulait bien des fois. Pas un regard pour Elle. Pas un mot non plus. Pas une once de partage sur ce qui ne devait pas l'être, taisant tout ce qui faisait qu'il aurait préféré mourir maintes fois quand, juste son parfum, sa fragrance faisait voler en éclat tout ce qu'il désirait pour laisser place à une envie de survivre.
Partir pour ne pas revenir. Partir pour faire tout ce qu'il lui demandait, fuir ce qu'il ne pourrait jamais être. Partir et assouvir ce pour quoi il était fait. Lui. Peur de ce qu'il pourrait devenir sous son regard, dans son gris, alors que le voile tombait peu à peu. On ne défaisait pas une part de soi-même. On ne défaisait ce pour quoi on était fait. Il ne valait pas mieux qu'elle. Camille. Femme herboriste qui n'avait pas osé le tuer non plus. Elle s'était barrée oui. Partie dans d'autres contrées quand Adryan n'en pouvait plus de l'aimer. Jaloux d'elle à en perdre la raison. Jaloux de ce qu'il lui donnait alors que cela aurait du être lui. Lui et personne d'autre. Lui et pas un autre. Et le pire des deux restait lui. Lui qui l'avait violé. Lui qui lui avait pris la dignité qui lui allait si bien. Lui qui n'était qu'assoiffé de le prendre tant il était jaloux de ce qu'il pouvait lui donner à elle. Et lui qui se mentait à lui-même. Tout revenait. Tout s'imbriquait dans chaque boite, chaque espace, chaque case. Tout se remplissait, se revoyant le prendre dans ses bains, aimant l'avoir sous sa coupole tant le poison avait agit.
Il lui avait menti. Quelle importance maintenant. Lui non. Jamais. Pas une fois. Il en était incapable. Incapable de lui avouer ce qu'il ne ressentait pas quand tout transpirait, chaque pore suintait Adryan. Tout le temps. A chaque instant. Pourtant, il était parti.


Vas-tu la fermer...

Son visage se crispait de plus en plus. Le noir se délayait de plus en plus. Le gouffre grandissait au fur et à mesure des maux qui s'étalaient à haute voix. Dacien lui implosait de cesser cette lecture qui devenait meurtrière à chaque phrase. Impuissant de l'arrêter. Impuissant de le stopper dans cet élan que lui-même avait donné, espérant qu'une part de lucidité sans quête de jouissive victoire ne se fasse. L'espoir faisait vivre mais celui-là était vain. Il ne l'avait pas aimé. Pas une seule fois. Il s'était rattrapé à ce qu'il pouvait, cherchant la branche qui resterait solide pour le maintenir. Aveugle de voir, de vouloir le voir. Il entendait ce qu'il savait, quand il le savait, alors qu'il restait dans cet aveuglement que l'on appelait l'Amour. Se corrompre de ces silences quand il lui balançait son je t'aime. Rien. Il ne désirait rien, ne voulait rien, ne demandait rien non plus. Et de taire ce mal-être qui n'était que le sien. Il en était malade. Malade d'amour. Malheureux amoureux qu'il était alors que rien ne sortirait de sa propre bouche quand cette compassion de n'étreindre que lui ne faisait qu'accentuer la prison dans laquelle il s'était mise pour n'en sortir que défait. Non. Jamais. Il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas rester dans une glace inerte. Il ne pouvait pas consolider ce qui ne pouvait pas l'être, tant ses licences n'offraient que des questions sans réponses. Il était parti, préférant garder cet aveugle amour, cette peur de ne pouvoir donner ce qui était demandé et de revenir quand il serait prêt. Trop tard. Il était mort.

Le laisser crever. Non. Les poings auraient dû le tuer. Ses poings. Mourir sous les coups. Passer trépas sous ses doigts. Pourtant, il lui avait donné ce qu'il fallait, lui avait tout dit, tout avouer jusqu'à son dernier souffle. Meme cet amour dont il était épris, pris, enfoui pour le voir finir l'apothéose de ce qu'il avait commencé, le tuer. Par sa faute. Ouais. Par ma faute. A cause de moi. Sans toi. Parce que je l'ai cherché. Parce que je t'aimais trop. Parce que tu étais toi. Parce que j'étais moi. Parce que je t'aimais à outrance. Parce que tu puais tout ce que j'aimais. Ouais. Par ma faute.


Arrêtes Étienne....J't'en supplie....Arrêtes....

Le carde. Il n'y en avait plus. Les miettes venaient de s'éparpiller partout autour de lui. Les miettes étaient tellement minuscules qu'il était incapable de les ramasser, les conserver et de les remodeler. Ces miettes qu'il n'avait pas souhaité sceller de suite, attendant un retour qui ne se fera pas, attendant une discussion qu'il n'y aura pas, attendant de devenir l'homme qu'il ne sera pas. Il ne lui dira pas pourquoi il était parti. Il ne lui expliquera pas que l'on n'enlève pas ce que l'on sait faire. Il ne lui dira pas qu'il l'aime encore. Il ne lui racontera pas combien c'est dur sans lui. Il ne lui confiera pas qu'il ne l'aimera plus comme avant. Il ne lui soufflera pas qu'il ne l'attendait plus.
Et il continua encore, finissant sa lecture, le voyant machiavélique, heureux, subjugué devant lui qui n'était que défait, à terre, anéanti de ce qu'il venait d'entendre. Adryan lui offrait sa mort. Quoi de plus beau en somme. Que de plus dévastateur. Quoi de plus horrible que d'apprendre que la personne que vous aimez, que vous adulez, vous a offert sa mort. Quoi de plus terrifiant que de ne plus penser à rien, que d'avoir un vide là, au buste, sous la peau, à gauche, ne plus rien sentir, ne plus rien ressentir. Quoi de plus meurtrier que d'apprendre que la personne que vous aimez vous offre sa mort. Et une dernière fois. Adryan.


La ferme!

Il hurla. Il hurla trop tard quand il entendit Étienne prononcée son nom. Il ne le disait plus. Il ne l'entendait plus. Et sortant de la bouche du Ligny, cela ressemblait au couperet. Ses mâchoires se crispèrent. Les noirs ne se défaisaient plus de ce patron convulsant sa vengeance qui venait de frapper avec ce poignard en plein carde. Dacien n'en pouvait plus. La douleur traversait tout son corps de la tête aux pieds. Le Mal venait de sonner. Le malheur avait frappé. Et d'un élan qui se fit, les mains ne purent que attraper le col de sa chemise. Les doigts serrèrent jusqu'à plus soif, la blancheur des phalanges se mettant en exercice. La tempête sourde venait de se déclencher. Toute la peine qui se caractérisait avec cette souffrance se décuplant seconde après seconde. Il laissa le noir dans ses vairons. Il prit le temps de reprendre cette boule qui se profilait à sa gorge. Il prit le temps de la ravaler. S'empêcher de trahir cette souffrance qui ne faisait que commencer à s'élargir.

Tu m'as baisé toutes ces semaines et tu savais?
Tu m'as laissé avec mes doutes?
Mais t'es qu'une pourriture Ligny. Une pourriture sans nom. Et c'est moi qui suis un lâche?


Il n'y avait plus de patron. Il n'y avait plus de gérant. Il n'existait plus qu'à cet instant là, un homme au désarroi immense, anéanti par la mort de l'homme qu'il aimait. Les tripes n'en finissaient plus de se nouer. Les sens ne répondant plus dans la bonne marche et la seule phrase qu'il pu dire.

Mais je vais te tuer....De mes propres mains...Je vais te tuer...
_________________

Merci Châton et Chérichou!
Etienne_de_ligny
Arrête. Tu vas la fermer. Je t'en supplie.

Autant de mots qui échauffe le palpitant mais aiguise son sadisme. Avait-il fait preuve de pitié lorsqu'il a empoisonné et violé Adryan ? Non. Avait-il fait preuve de clémence lorsqu'il était usé par sa relation avec Camille, cette séparation et que lui, s'était engouffré pour mieux le troubler, jusqu'à finalement, causer sa perte. Son suicide. Non. Alors quand il ose demander un retour, une compassion, il ignore le tout.

Il le laisse s'agacer, perdre patience jusqu'à gueuler et avouer sa nature profonde à la florale. Regard se porte d'ailleurs sur Elle. Que pensait-elle de tout cela ? De ce masque brisé, éclaté en milles débris. Un masque qu'il avait du enfiler pour mieux la troubler, peut être.

Toutefois, patience se perd, quand col est attrapé et que menace était crachée au visage. Aucun filtre, aucune jugeote. Aucune réflexion. Dacien agissait sous l'impulsion, la blessure poignante qu'il venait de lui infliger mais il oubliait effectivement, une chose. Son titre. Son rôle. Et cela, il va se faire une joie de le lui rappeler. Surtout que le menacer de mort, n'est en rien, conseillé.

Regard vairon se porte sur floral. Demeure stoïque quand finalement, il se contente de quelques murmures à l'oreille du Dacien. Impassible. Posé. Murmure que pour lui, son confident.

Je t'ai baisé. Tu as aimé. Point. Tes doutes, tu les as toujours eu. Nul besoin de moi, pour cela. Quant à mes qualités, tu les connais. En revanche...Retire, de ce pas ta menace. Je te rappelle que je suis ton patron et toi, mon employé. Mieux, je te rappelle que je peux décider de ton sort..Comme de celui de ton amie..Elle a déjà vu ta vraie nature, le connard doublé d'un lâche que tu es..Il ne faudrait pas que par ton manque de contrôle, de maîtrise...tu lui fasses perdre son emploi. Connard ? Si peu.

Réfléchit et reprend tes esprits.Tu nous fais honte. A elle, comme à moi. Ne quémande pas de clémence, quand tu n'en as eu aucune pour Adryan. Le temps où je laissai faire, est révolu. Tu as payé tes fautes. Ne te fous pas d'avantages dans la merde en t'en créant d'autres ennuies..Que tu pourrais payer au prix fort, en emportant avec toi, une femme qui n'a rien demandé...La chute sera brutale, pour toi, comme pour Elle..Si jamais tu ne retires ta menace et que tu ne retrouves pas..TA PLACE.

Impétueux. Etienne l'est, sans conteste. Mais clément, il l'est néanmoins. Car ceux qui l'ont menacé, étaient morts de la main d'homme de main, quelques jours après. Dacien, échappera à cette règle.

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.elle


    "Adryan"
    Les émeraudes déjà grandes ouvertes de la lecture faite par Etienne, qu'une seule personne ici avait déclenché, préférant se taire, une fois encore, quand de toute évidence, le secret serait révélé d'une façon ou d'une autre.
    Quand une fois encore il avait préféré se taire plutôt que se livrer, fermer les serrures là où elle offrait l'ouverture des pétales, garder le sceau sur l'indicible quand....

    Se pouvait-il que ? Cette confession qu'il lui avait faite ? Un homme, jamais Elle n'aurait supposé qu'il puisse s'agir d'un homme et à voir Dacien supplier ainsi il l'avait aimé, l'aimait encore d'ailleurs, son visage transpirait le désespoir et sa présence n'y changeait rien,avait-il seulement remarqué son retrait, avait-il seulement conscience qu'elle était encore là ?
    Surement pas plus qu'elle n'avait conscience de meurtrir l'assise du fauteuil derrière lequel elle se tenait à s'en blanchir les phalanges en apprenant tout ceci.

    "Voilà..Qui est Dacien, Elle. Un lâche."
    Une longue inspiration fut prise alors qu'elle l'avait entendu supplier de se taire, d'arrêter, de se taire, de... cacher, mentir... encore plutôt que lui dire les choses, n'était-elle qu'une fleur dont il est distrayant de voir, juste pour pouvoir s'en enorgueillir, ce qui se cache sous les pétales ?
    Bien sur que non, certaines choses ne se simulent pas, ne peuvent être factices, quoique...

    "La ferme!"
    Et l'orage grondant éclate, ravageant tout sur son passage, florale reculant de quelques pas pour s'éviter un mauvais coup, alors qu'il en vient aux mains, agressant physiquement Etienne, émeraudes vacillantes observant la scène comme déconnectée de ce qui s'y passait.

    "Tu m'as baisé toutes ces semaines et tu savais?"
    Et là... Le poignard des révélations encore tenu par la main du Ligny, et qui n'avait au final qu'effleuré le derme, se voit planté au creux du ventre par Dacien, arrachant profondément les entrailles de la rose, inspiration ne voyant pas venir l'expiration lui faisant fermer les paupières, dextre se posant sur un meuble salvateur à portée.
    Si la cicatrice de Lylie était palpable, celle qui venait de la meurtrir de manière invisible était tout aussi douloureuse.

    Et l'expiration se fait violente quand le regard est rendu à la clarté de la pièce, rencontrant le bi-chromatique d'Etienne, de cet homme, avec qui Dacien s'envoyait en l'air, quand cela faisait des mois que jamais le pas n'avait été sauté, et des semaines que dans le bureau voisin il l'avait planté à deux doigts d'assouvir ce désir les rongeant, du moins l'avait-elle cru, sous prétexte qu'elle "valait mieux qu'un bureau"... Tout prenait soudainement un sens.

    Combien de fois ces deux là avaient-ils baisés sur ce bureau voire même sur le sien ?
    Combien de fois ?
    Depuis combien de temps se foutait il d'Elle ?
    Comment avait-il pu lui faire si peu confiance ?

    Et à cet instant précis, cette sensation merdique depuis l'entrée dans la pièce la prend toute entière, avec l'envie de lâcher son fiel se battant avec celle de ne pas vouloir croire s'être autant trompé...
    Combat intérieur pour garder contenance et son contrôle, bois du meuble ciré sur lequel elle s'appuie en faisant amèrement les frais, se voyant orné d'une longue griffure des épines florales se dardant à vouloir empaler quiconque oserait l'approcher à l'instant.
    Et si les chuchos se font inaudibles, la rose blessée se tait, d'un silence assourdissant.
    Mais il est une chose à ne jamais oublier...

    Il n'est rien de plus inquiétant qu'une femme qui ne dit rien alors qu'elle a toutes les raisons de le faire...

_________________

Merci JDMonty
Dacienhissy
Les dextres ne cessèrent de serrer le tissu, laissant les phalanges collées entre elles, s'interdisant de lâcher sa proie. Le noir ne se défaisait plus du vairon, jaugeant la face du Ligny avec cette parfaite harmonie d'avoir réussi ce qu'il avait entrepris. Sortir de ses gonds. Devenir irascible, irrespectueux, impétueux, d'une arrogance inébranlable et de passer outre le lien patron-employé. Plus rien ne serait comme avant. Plus rien ne sentirait comme avant. Plus rien ne se ferait comme avant.

Il le serrait encore, tenant entre ses mains ce désir de l'étrangler, le faire taire une bonne fois pour toutes et d'assouvir ce silence qui devenait primordial juste là. Oui il l'avait baisé. Sur tous les fronts. Le courrier. Le silence. L'affront. Tout. Tout y était passé et tout passait encore. Et de désirer serrer encore et encore quand la voix gronda de tout son tenant.
Licencieux, malhonnête, maître chanteur dans toute sa splendeur, le Ligny sortait de sa superbe. Elle. Il le savait, l'avait vu, appris. Il n'avait qu'à prononcer son nom pour le faire cesser ce que Dacien tentait d'entreprendre. Non pas Elle. Pas Rose. Tu peux pas. T'as pas le droit. Elle n'a rien demander à personne. Elle ne savait rien et ce n'est pas à elle d'en pâtir. Voila ce qu'il aurait dû lui dire.


J't'interdis....

Lui souffla-t'il à son oreille. L'olfactif enfle. Les yeux se plissent. Les joues se remplissent de cet affront qu'il mettait en œuvre afin de stopper la machine. Tout mais pas Elle. Et quand son regard se posa sur le côté, Dacien la sentit tellement loin. Fallait-il qu'il la regarde? Fallait-il qu'il lui souffle un mot? Peut-être aurait-il du mais il en était incapable. Alors.....Se contraignant à ce chantage machiavélique, il lâcha sa proie, d'un coup. Finalement, il était lâche. Lâche de ne pas avoir su lui parler. Lâche de pas avoir su lui expliquer. Lâche de l'avoir laissée dans l'ombre d'un passé bien trop présent. Et quand cette boule dans la gorge fit son apparition, ce ne fût qu'une intonation de dernière rage qui se déclencha. Les dextres se posèrent sur son bureau, balayant tout ce qui s'y trouvait, mettant tout à terre avec cette rage qui n'en finissait plus et de jeter ce dernier regard froid au Ligny. T'as gagné.

Dacien se retourna, le même regard se développant sur une Rose décomposée, déconfite, éberluée certainement avec tout ce qu'elle avait entendu dans un si court laps de temps et d'être le lâche à cet instant précis que Adryan avait raconté par le biais de la lecture du Ligny. Pas un mot. Pas un souffle. Pas un vert qui se déclencha. La porte fût prise. Il referma derrière lui, éclatant de cette colère sourde, collant un poing dans le mur avec toute cette force haineuse.


Maintenant, tu peux mourir en paix.
Ah oui? Vraiment?

Fou. Il le devint completement. Juste quelques mots d'un fantôme qui ne tenait sa présence qu'à son envie de le revoir une dernière fois. Lui dire combien il regrettait, combien il était amer d'être parti ainsi, combien il aurait souhaité qu'il en soit autrement alors que cela n'était plus possible. Il était mort. Mort et enterré depuis longtemps. Mort seul. Mort sans lui quand, finalement, il partait à la découverte d'une Rose, symbole d'une survie.
L'escalier fût pris. Descendu dans une lenteur triste. Le rideau fût tiré. Dans une lenteur triste. Le bar fût embrasé de ce noir qui ne s'arrêtait plus. Et de voir sa silhouette juste là derrière, avec ce sourire en coin et ce regard gris. Il approcha, caressa le marbre, longea le comptoir. Il passa de l'autre côté. Il regarda chaque rainure noire, grisâtre, refaisant les courbes avec ses phalanges et de fondre en larmes. Il se retourna. Pris de cette soif vengeresse. Il passa sa main auprès des bouteilles, les faisant tomber une à une. Il colla ses poings sur les étagères, les cassa autant qu'il pouvait, laissant la colère, la tristesse, la honte sortir de tout leurs tenants. Les tabourets furent pris, balancés contre ce comptoir, essayant de réduire en miettes ce qu'il restait de Lui. Les mains rouges de ces coups qui ne terminaient plus de s'abattre sur le marbre, cherchant à le fendre autant que son carde l'était. C'était fini. Adryan est mort.

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Merci Châton et Chérichou!
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