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[RP] Le drame du lavoir

D@rk_sh@adow
Un bébé ?
Un grincheux ?
De l'eau froide malgré le soleil ?

Apolline était-elle tombée sur la tête ?

Donner un peu de lait ?
Ou aller quérir un pichet de celui d'une vache ?

Un coup d'œil à Margot, qui têtait avec moins de vigueur déjà...
Un coup d'œil à l'homme qui tenait le bambin emmitouflé dans un mantel...
Et Morgane de le voir confier le bébé à un petit garçon, pas plus haut que trois pommes, du moins pas assez pour s'occuper d'un enfant qui serait tombé à l'eau.
Quel père était assez inconscient pour...
A moins que l'homme ne fut point le père...


Mais Apolline, cet enfant doit bien avoir une mère non ?


Un coup d'œil de plus au jeune garçon, le bébé dans les bras, à ne pas savoir visiblement qu'en faire...
Un regard au bébé, bleui de froid, s'étant tu... Peut-être n'avait-il plus la force ?

Son cœur de mère s'étreignit. Elle avait perdu une fille, sa petite Emma... Elle ne pouvait décemment pas faire comme si de rien.
La jeune mère se leva, tenant toujours Margot dans ses bras, qui semblait s'assoupir déjà... Probablement le bol d'air qui l'avait fatiguée plus qu'à l'accoutumée. Doucement, elle s'approcha du jeune garçon et tout aussi doucement elle lui dit :


Bonjour jeune homme, je m'appelle Morgane. Et la petite dans mes bras, c'est Margot, ma fille. Et toi, comment te prénommes-tu ?


Elle ne savait comment proposer son aide à l'enfant qui se dressait face à elle et avait décidé de commencer par des présentations en bonne et due forme. Puis elle reprit, laissant naitre sur ses lèvres un sourire avenant, destiné à mettre le garçon en confiance.

Je ne t'ai jamais vu à Sémur, serais-tu perdu ?

Puis, désignant le bébé d'un petit signe de tête :

Avez-vous une maman, ton petit frère et toi ?

Beaucoup de questions pour un si petit homme, mais la brune aux yeux clairs semblait avoir deviné que le garçon était plus mature que son âge ne le laissait présager. Peut-être son côté rebelle, fanfaron... et sa façon de prendre les choses en main avec le petit à la carriole.
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Cor Unum & Amina Una
Chef-Maréchale de Sémur
Conseillère aux Vignerons
Notable voie de l'Etat
Ex-Bourgmestre de Briançon
--Marko


Humpff... voilà qu'il se retrouvait à nouveau avec Kipu dans les bras... Et pas le temps de protester qu'Hiji s'empressait de décamper, suivi de près par l'une des femmes et la petite voleuse blonde. Dépité, Marko jeta un regard peu amène au bébé... limite ce serait de sa faute tout ça... Bon ben, il n'y avait plus qu'à retourner à l'auberge, Linon était sûrement rentrée et avait peut-être fait des crèpes.

Sur cette excellente résolution, Marko se retourna pour prendre la direction des crèpes et buta presque dans l'une des femmes qui traînaient encore au lavoir... celle-là semblait connaître la sorcière... louche... méfiance, méfiance Marko ! Et pas moyen de dégaîner son épée avec le petit braillard dans les bras, qui curieusement se taisait. En plus elle tenait elle aussi un bébé.. de là à ce qu'elle essaie de le lui fourguer celui-là aussi, ça allait bien, hein! Il n'allait pas récupérer tous les bébés du pays!!
Au comble de la méfiance, l'enfant fit un pas en arrière et visage sévère, écouta la femme... pas le choix, elle était sur la route des crêpes.
Mais bon, la femme faisait des efforts pour l'amadouer, alors Marko, pas vache dans le fond, l'honora d'une réponse maussade et marmonnée


Moi c'est Marko...

Perdu? M'enfin quelle idée....? Il n'avait certaienment pas l'air d'un de ces gosses pouilleux qu'on croisait partout. Froncement de sourcils farouche du gosse pas du tout perdu.

Mais non j'suis pas perdu ! On n'est pas d'ici c'est tout. On est de...

Aïe, d'où était-il maintenant? A force de pérégrinations, l'enfant en perdait la connaissance de son lieu de résidence . Alors... l'Armagnac et Limousin, c'était yavait longtemps, son père avait la plus belle auberge là-bas ; le Comminge et Angoûmois, ça datait aussi, Linon et son père s'y étaient mariés et ce dernier y était même mort. Ou alors c'était en Périgord dauphinois? Zut, il ne savait plus... En tout cas maintenant ils habitaient une ville avec un lac et des tavernes, ça c'était sûr ! Ah voilà, ça lui revenait...

On est de Sémur, c'est loin d'ici, mais j'suis pas perdu. Et c'est pas mon frère! J'ai pas de frère, ni de maman, elle est morte aussi, j'ai une Linon, c'est pareil.

Mais qu'est-ce qu'ils avaient tous à vouloir faire du Kipu son frère? Ça se voyait quand même qu'il n'avait rien à voir avec lui...
D@rk_sh@adow
Ainsi donc, elle avait bien entendu quelques minutes plus tôt le prénom de son époux. Son regard se perdit quelques instants dans le vague, un sourire attendri sur le visage.

Sais-tu que tu portes le même prénom que messire mon époux ? C'est étrange, je n'avais jusqu'alors entendu personne se prénommer à l'identique... Mais euh... Je m'égare...


Morgane secoua la tête comme pour remettre ses idées en place, ses longues boucles aussi noires que l'ébène ondulant lentement autour de son visage.

De Sémur dis-tu ?

Petit rire amusé.

Jeune homme, tu as en effet raison, tu n'es pas perdu puisque nous sommes à Sémur.

Morgane se mordilla la lèvre avant d'enchainer :

Pas de frère, ni de mère... Voilà qui est bien triste pour un petit homme comme toi d'être aussi seul... Mais si cet enfant n'est pas de ta famille, à qui est-il ? Est-ce le fils de cette Linon à qui tu fais référence ?

La jeune brunette se retourna rapidement vers la nourrice pour lui signifier que Margot avait fini de téter puis reporta son regard sur le garçonnet. Ce dernier lui avait paru sur la défensive, comme s'il en avait toujours été ainsi pour lui. L'absence de parents n'avait pas dû arranger ses rapports sociaux avec les autres.

Nous disions donc... pas de frère ni de mère... Un père alors ? Peut-être cet homme, qui vient de partir ? A moins qu'il ne soit celui du bébé et qu'il te l'ait confié le temps d'une course ? Je sais que je t'ennuie avec toutes ces questions mais Apolline, la nourrice de Margot, me disait que ce bébé semblait avoir vécu quelque péripétie douloureuse... Puis-je t'aider d'une quelconque manière ?

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Cor Unum & Amina Una
Chef-Maréchale de Sémur
Conseillère aux Vignerons
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Ex-Bourgmestre de Briançon
--Marko


Sourire orgueilleux du gamin, pas peu fier de porter un prénom rare qui plaise aux dames brunes. Sourire qui s'efface au profit d'un froncement de sourcil mécontent quand la dame revient encore et toujours au bébé.. une vraie fixation ! Bébé qui se fait un peu lourd d'ailleurs... à force de manger tout le temps, c'était pas étonnant. Et non content de peser sur le bras de Marko, Kipu montrait des signes d'agitation et de plissements du visage qui ne laissaient aucun doute quand à ce qui allait suivre... un hurlement.

Non, on sait pas à qui il est. Et c'est pas le fils de Linon, c'est moi son fils ! Elle a pas besoin d'en avoir un autre... On l'a trouvé dans une auberge. Ronchonnement du gamin. Faut dire qu'elle ramasse n'importe quoi...

Et le Doc, c'est le mari d'Amberle, Kipu n'est pas à lui non plus. Il a pas de parents, comme moi.


Ces mots firent réaliser à l'enfant que le bébé qui s'agitait dans ses bras était dans la même situation que lui... mais bon, pas une raison pour s'incruster, il avait qu'à se trouver une Linon à lui! Marko releva un regard troublé vers la dame brune et ses questions. C'était bien la première fois qu'on lui en posait tant sur la famille qu'il n'avait plus. Le regard se remplit de douleur, son père...

Il est mort aussi mon père... c'est une dame Faucheuse qui l'a tué... Après, elle a essayé de tuer Linon. C'est la deuxième femme de mon père, Linon... et quand j's'rai grand, j'les tuerai tous...


Ouuuuuuuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnn!!!!!!!!!!!!!!!!!

L'éclat de folie qui s'était allumé dans le regard du garçon s'éteignit aussitôt, alors qu'il manquait lâcher le bébé.


Euh.. t'as pas une corne?


Oh, idée !

Tu l'veux?? Marko tendit le bras qui portait le bébé vers la dame.. puisqu'elle semblait tant les aimer.. Cadeau !
D@rk_sh@adow
L'histoire du jeune garçon était bien triste et elle résonnait dans la tête de Morgane comme un écho douloureux. Oh, elle avait des parents, quelque part en Bretagne, du moins, s'ils étaient toujours vivants et de cela, elle n'avait aucune certitude cependant...

Je...

Petit sourire attristé qu'accompagna un raclement de gorge afin de retrouver un semblant de prestance.

Je comprends ta colère Marko, contre cette "dame Faucheuse"... Elle m'a enlevée un être cher à moi aussi... Ma fille Emma... Alors qu'elle était encore plus petite que le bébé que tu tiens dans tes bras... Elle... Elle est partout et nulle part à la fois, et frappe quand on s'y attend le moins, n'est-ce pas ?

Apolline s'était approchée pour récupérer Margot qui commençait - repue qu'elle était - à somnoler comme une brave. La jeune mère, tournant alors le dos à Marko, lui déposa son enfant au creux des bras, en toute confiance, rabattant prestement les pans de son chemisier sur sa poitrine et reporta son attention sur le petit brun et le bébé, qui venait de se mettre à hurler. Il semblait très jeune... tout au plus devait-il être âgé d'un ou deux mois ; et à entendre ses cris, il était affamé. La nourrice avait raison, pensa-t-elle pour elle-même, tandis que le gamin reprenait :

Euh.. t'as pas une corne ?

Une corne ? Froncement de sourcils... Et pour en faire quoi ?

Tu l'veux ??

Ni une ni deux, le garçon n'avait pas perdu le nord et saisissant l'opportunité que Morgane représentait, sans même lui laisser le temps de répondre, il lui tendit le bébé à bout de bras.
Dans un réflexe dû à la peur de le voir lâcher le nourrisson plutôt que mu par sa volonté propre, la vigneronne rattrapa l'enfant et c'est ainsi que Marko réussit sa transaction, à l'insu du plein gré de Morgane qui, malgré tout, semblait déjà séduite par le bébé. Elle le serra doucement dans l'espace de ses bras, lui murmurant quelques paroles qu'elle voulait apaisantes mais déjà le nourrisson s'était calmé : du menton et de sa petite bouche, il cherchait à travers le vêtement le sein maternel qui comblerait son estomac.


Je... On dirait qu'il a faim ! s'exclama en riant la brune aux yeux clairs.
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Cor Unum & Amina Una
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Ex-Bourgmestre de Briançon
--Marko


Marko fit quelques mouvement pour assouplir son bras subitement allégé du poids du bébé. Ça lui faisait drôle en fait, cette liberté de mouvement retrouvée... Et Kipu l'ingrat semblait s'en ficher pas mal de ne plus être porté par le petit brun, qui du coup haussa les épaules avec dédain... il s'en fichait pas mal aussi de lui.

Ouais... il a tout l'temps faim. J'ai essayé de lui expliquer qu'il ne faut pas manger tout l'temps, mais il comprend rien. J'crois qu'il est idiot en fait.

Il pencha légèrement la tête de côté, compatissant pour la jolie dame qui se retrouvait avec un idiot de bébé. Qui en plus avait de drôles de manières... à coller indécemment sa petite bouche contre la poitrine de la dame. Heureusement qu'elle avait un chemisier, la pauvre.


Faut une corne percée pour lui donner du lait. On en a une à l'auberge.. j'vais aller la chercher si tu veux?

Ah non ! V'là Linon, elle l'a peut-être avec elle !
Linon
Les yeux cernés et le teint pâle, appuyée sur une canne, Linon approchait du lavoir. Son retour du château où elle s'était longuement entretenue avec la duchesse l'avait épuisée, la douleur de ses blessures s'en trouvait réveillée, et elle ne rêvait que de s'allonger.
Mais à son arrivée à l'auberge, point d'enfants ... Où étaient passés Marko et le petit inconnu qu'il était chargé de surveiller? Elle était donc ressortie en soupirant de fatigue et s'était assez rapidement dirigée vers le lavoir, qui est partout un des terrains de jeux favoris des gosses.

En effet, Marko était là, en grande discussion avec une brune mais... les bras vides... Linon pressa le pas, où était passé le bébé?

Son beau-fils se précipita joyeusement vers elle.


J'ai donné Kipu à quelqu'un ! On peut partir maintenant, t'as plus besoin de t'en occuper. Et j'ai attrapé un voleur ! Enfin une voleuse... elle voudrait une poupée, tu sais les faire? T'as fait des crèpes? T'as la corne avec toi?


Assaillie de questions, inquiète de ne pas voir le nourrisson, la jeune femme vacilla légèrement sous l'assaut et fit les derniers pas qui la séparait de la femme tout en essayant de répondre à l'enfant.


Euh.. qui est Kipu? Un voleur??? euh... oui je sais les faire, non j'en n'ai pas f... Arrête Marko, je n'y comprends rien !

Elle releva le regard vers le visage de l'inconnue qui tenait un nourrisson, s'arrêta sur celui-ci... c'était le petit inconnu qu'elle avait confié à Marko. Rhaaaaaaa, elle n'aurait jamais dû !

Bonjour dame. Je suis la belle-mère du grand, je m'appelle Linon. Euh... qu'est-ce qu'il se passe au juste?
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D@rk_sh@adow
Ouais... il a tout l'temps faim. J'ai essayé de lui expliquer qu'il ne faut pas manger tout l'temps, mais il comprend rien. J'crois qu'il est idiot en fait.

Ne crois-tu pas plutôt qu'il est trop jeune pour comprendre ce que tu lui dis ? Tu ne peux t'adresser à lui comme tu t'adresses aux enfants de ton âge. Et puis, il est si petit... c'est normal qu'il mange tout le temps.

Désignant d'un petit mouvement de tête sa fille dans les bras d'Apolline :

Quand Margot avait l'âge de... euh... de... Kipu - c'est bien ainsi que tu le nommes n'est-ce pas ? Elle réclamait tout autant sinon plus. Et vu le grand et solide garçon que tu es devenu, je ne doute pas un instant que cela devait être ton cas à toi aussi.

Et la jeune mère de poser un regard attendri sur le petit affamé rampant sur son cœur.

Faut une corne percée pour lui donner du lait. On en a une à l'auberge... j'vais aller la chercher si tu veux?


Aaaaahhhh ! Ainsi donc c'était à cela que servait la fameuse corne dont Marko avait parlé quelques minutes auparavant ! Ingénieux système qui était inconnu de la brune puisqu'elle avait naturellement à disposition non pas une mais deux... "cornes" .
Eclat de rire à cette idée... Non point des cornes de femme trompée, son époux lui était fidèle, mais bien des cornes d'abondance tant le lait maternel abondait.


Ah non ! V'là Linon, elle l'a peut-être avec elle !


Se tournant vers l'endroit où le garçonnet s'était précipité, elle aperçut une femme s'approchant. Le jeune Marko semblait tout heureux de la voir et fier de lui annoncer sa magnifique transaction :

J'ai donné Kipu à quelqu'un ! On peut partir maintenant, t'as plus besoin de t'en occuper.

L'on sentait une pointe de possessivité chez l'enfant, ne voulant pas partager sa belle-mère, seul semblant de famille qu'il lui restait après la perte de ses deux parents. La scène aurait pu prêter à sourire, que de le voir noyer la dame sous son flot de questions, si cette dernière n'avait point semblé épuisée. Elle se tenait appuyée sur une canne et l'on voyait bien qu'elle lui était indispensable.

Bonjour dame. Je suis la belle-mère du grand, je m'appelle Linon. Euh... qu'est-ce qu'il se passe au juste ?

Bonjour à vous dame Linon, Marko m'a déjà parlé de vous. Je suis Morgane de Maussac-Thézan, habitante de ce village.


La brune lui aurait bien tendu la main, si elle n'avait dû lutter contre la faim du petit vorace qui cherchait toujours où têter au travers du tissu.

Ahh non, pas là, attends un peu... Nooon ! pas le bouton ! Mais... minute petit papillon, je...


Petit rire gêné face aux assauts du nourrisson :

Ce qu'il se passe ? Hum et bien euh...

Coup d'oeil à Marko : devait-elle parler de la chute du bébé dans l'eau du lavoir ? Elle décida que non.


Il se trouve que... "Kipu" ici présent pleurait de faim... que dis-je, hurlait littéralement et Marko n'ayant pas la fameuse corne dont vous vous servez pour le nourrir, m'a demandé si je voulais bien surveiller le bébé le temps qu'il aille la quérir à votre auberge. C'est qu'il fait tout de même son poids pour les bras d'un si jeune garçon...


Morgane ne savait que faire. Le bébé avait faim, elle le nourrirait bien, au moins pour dépanner, le temps que la belle-mère de Marko trouve à le placer, à moins que cette dernière n'ait eu l'envie de le garder et l'adopter... Elle ne savait rien de l'histoire du garçon et de cette Linon... Peur de dire ou de proposer quelque chose qui soit mal pris, mal compris...

Ce bébé est vraiment affamé, bientôt c'est mon chemisier qu'il risque d'attaquer de sa petite bouche édentée... Je doute qu'il tienne encore longtemps sans se remettre à hurler et vous semblez vous même au bord de l'épuisement... V... votre auberge est-elle loin d'ici ? Sinon je... enfin si vous l'acceptez je peux...

Diantre, elle était bien embêtée à ne pas trouver les mots. Inutile de tergiverser, la dame n'y passerait pas la journée, pas dans son état.

Sachez que si cela peut vous aider, je suis moi-même maman de la petite blonde que vous voyez là bas, dans les bras de sa nourrice et j'ai du lait en quantité alors...


Petit haussement d'épaules, la proposition avait été faite, la balle n'était plus dans son camp.
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Cor Unum & Amina Una
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Ex-Bourgmestre de Briançon
Linon
Linon écouta silencieusement les explications de Morgane. Rapide coup d'oeil en coin à Marko en comprenant qu'il avait affublé le bébé du ridicule surnom de « Kipu », l'enfant sentant peut-être le regard réprobateur se dépêcha de regarder ailleurs.... Le bébé quant à lui n'avait pas renoncé à son assaut et tendait desespérément la tête vers les seins lourds de vie. Sa rage à survivre coûte que coûte fit sourire Linon qui après un rapide regard à la blondinette qui somnolait dans les bras de l'autre femme, revint au visage rieur de Morgane, le scruta un instant en silence avant d'hocher lentement la tête.

Dame Morgane... votre généreuse proposition vous honore et est tout à fait ce qu'il faut à cet enfançon. Je vous en prie, faites...

Elle marqua un temps d'arrêt pour laisser Morgane s'installer, avant de reprendre

Il ne s'appelle pas Kipu, en fait j'ignore son nom si jamais il en a eu un. Je l'ai racheté dans une auberge où il était promis à une mort certaine. L'aubergiste m'a raconté l'avoir trouvé dans un trou de la muraille de Dijon à côté d'une morte... sa mère sûrement... J'essayais de lui trouver une famille d'adoption ou une oeuvre charitable quand nous avons croisé une de vos armées, qui a insité pour me retenir en Bourgogne...


Léger sourire triste et désabusé de la brune qui n'avait plus très envie de raconter encore et encore son histoire.
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D@rk_sh@adow
Cordialement invitée à sustenter l'enfant, la mère s'installa aussi confortablement qu'elle le put et positionna le bébé tout contre elle. Aussitôt, elle le sentit qui se saisissait de l'aréole. Souriant devant tant d'appétit, elle leva les yeux vers la belle-mère de Marko qui lui racontait l'histoire du nourrisson.

Il ne s'appelle pas Kipu, en fait j'ignore son nom si jamais il en a eu un. Je l'ai racheté dans une auberge où il était promis à une mort certaine.

Un léger coup d'oeil à Marko, qui avait baptisé le petit être à sa sauce. Le garçon avait de la ressource et de l'imagination...

L'aubergiste m'a raconté l'avoir trouvé dans un trou de la muraille de Dijon à côté d'une morte... sa mère sûrement...


Morgane frissonna... La guerre... Elle et sa petite famille avait eu la chance de faire retraite au couvent des Cordeliers, non loin de leur ancienne ville perchée sur les hauteurs alpines et avait ainsi évité de vivre ces malheureux événements. Ils étaient revenus alors que tout était fini ou presque : l'on entendait encore parler dans les rues de son ami devenu tourmenteur et des souffrances qu'il avait pour ordre de donner afin d'extirper quelque information importante à ses suppliciés.

J'essayais de lui trouver une famille d'adoption ou une oeuvre charitable quand nous avons croisé une de vos armées, qui a insité pour me retenir en Bourgogne...

La bouche de la jeune femme s'ouvrit, prête à émettre un son suivi d'un autre, qui aurait pour but de former des mots et finalement une phrase. Phrase venue droit de son cœur... Quelque chose dans le goût de :
"Si vous cherchiez encore, ne cherchez plus... J'ai perdu un enfant, c'est là une terrible épreuve, et ce petit innocent a perdu sa mère. Je ne crois pas que cela soit une coïncidence que nous nous soyons rencontrés lui et moi et qu'en cet instant ce soit à mon sein qu'il s'accroche de ses petites mains."

Au lieu de cela, elle se retint... La décision, si elle n'avait dépendu que d'elle, aurait été vite prise. Mais, elle avait beau savoir le coeur de son époux en peine lui aussi, elle ne pouvait lui imposer l'enfant sans avoir pris le soin de le consulter auparavant.


Dame... je... j'accepterai volontiers d'adopter cet enfant... Mais je ne puis hélas pas me décider aujourd'hui même... Comprenez, j'ai un époux à qui je me dois de présenter la chose afin de recueillir son consentement...


Le petit estomac, bien plus petit que celui de Margot avait entre temps fini de se remplir et repu qu'il était, son propriétaire somnolait déjà. La jeune maman confia alors le bébé à Linon, espérant que cette dernière saurait regagner son auberge avec le nourrisson dans un bras et l'autre s'appuyant sur sa canne.

Laissez-moi un peu de temps je vous prie... Que je discute avec l'autre concerné de cette affaire. Quelle est donc l'auberge où vous logez ? Je viendrai vous y retrouver dans quelques jours afin de vous donner réponse. Et si d'aventure vous lui trouviez un foyer avant que je ne vienne vous retrouver, alors qu'il en soit ainsi.
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Cor Unum & Amina Una
Chef-Maréchale de Sémur
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Ex-Bourgmestre de Briançon
Marcko
[Ailleurs, en l'échoppe d'un vieux blond...]


Affairé à la découpe du bois - ce n'était vraiment pas son métier - pour les couteaux qu'il voulait fabriquer à partir des lames déjà fondues, Marcko n'entendit point les pas léger de sa princesse, son aimée.

Il sentit soudain deux mains encadrer sa taille, glissant tendrement vers son torse pour enfin se sentir serré entre deux bras aimants... l'épouse le regardait faire, sans retenir ses petits rires amusés :


Mais non voyons, pas comme ça. Regarde, penche un peu plus ton couteau à bois, vois-tu ces efforts que tu effectuais pour rien ?

C'était bien vrai, il ne savait pas vraiment y faire. Tout au plus se débrouillait-il. Le bois avait ses raisons que l'ancien Dauphinois ne connaissait pas. Que peut-on, gauche comme on est, face à l'âme dextère d'une ex-charpentière ?

Le regard plaisantin qui n'arrivait pas à couvrir sa fausse mine sérieuse, le De Maussac-Thézan lança, moqueur, comme elle savait y faire pour retarder son travail - allons donc, est-ce que l'on remercie une aide précieuse comme cela ? On en referait vraisemblablement plus des comme lui.

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Marcko de Maussac-Thézan
D@rk_sh@adow
[Toujours au lavoir, pour quelques instants encore]

Apolline sur ses talons, Margot dans ses bras, elles avaient salué Linon, et son beau-fils. Morgane avait eu une dernière caresse du revers de sa main sur la joue du bébé endormi et avait pris la direction de l'échoppe de Marcko. La nourrice quant à elle était rentrée à leur maison, le linge fraichement lavé et la petite nécessitant pour l'un d'être étendu et pour l'autre d'être changée.

[Forge de Marcko de Maussac-Thézan]


Poussant la porte le plus silencieusement possible, la jeune femme entra dans l'échoppe pour y découvrir un époux affairé, concentré et qui s'y prenait comme un manche...

Après s'être approchée et lui avoir montré comment un charpentier digne de ce nom s'y serait pris, elle s'écarta un peu et commença à jouer du pied contre l'établi du forgeron.


Comment lui demander ? Comment à l'évocation du bébé ne pas faire ressurgir souffrance d'une perte, chagrin d'un deuil, tristesse d'un père meurtri ?

Il allait pourtant falloir en parler... Allez Morgane, lance-toi, s'encouragea-t-elle...


Marcko ? J'ai quelque chose à te raconter... et à te demander...

Et la brune aux yeux clairs de débuter le récit de sa rencontre au lavoir.

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Cor Unum & Amina Una
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Marcko
Marcko écoutait, attentif. Sa mine changeait, au fur et à mesure des malheurs contés d'un petit enfant.

Ses soupirs allaient, signifiant sa sensibilité à l'histoire. Pas n'importe quelle histoire, pas un récit que l'on raconte pour amuser le monde dans une taverne. Non non, une histoire bien réelle, ayant lieu au coeur même de ce village.

Abassourdi, l'homme laissait échapper ses mots.
Comment ? un nourisson ? abandonné ....

L'homme se renfrognait...

Pauvre petit être, lâcha-t'il.

Les secondes étaient lourdes, longues. Il pensait ne plus jamais ressentir cela... le malheur d'avoir perdu Emma, leur première née, refaisait surface, se mélangeant aux sentiments présents.


Une chose à raconter, voilà qui était fait. Une chose à demander, voilà Morgane qui essayait de s'y lancer, difficilement. Marcko lisait ses lèvres, il voyait qu'elle ne savait comment faire. Il comprit.



Comment ? le... le prendre ? l'adopter ?... Le blond questionnait Morgane du regard, qui acquiesçait, lentement...

Le forgeron prit son front dans une main, le malaxant, les doigts travaillant de part et d'autre des sourcils... Pensivement, il répondit: Il faut dire, quand je vois Margot pousser ainsi, on ne peut pas se cacher qu'il fait bon vivre chez nous. Pesant ses mots, le père et époux continua: Comment ne pas partager cela avec un petit être abandonné ? On ne nous aurait pas traités ainsi, nous. Non, nous ne le traiterons pas ainsi.

C'est une fille ? un garçon ?


L'ancien gouverneur replongeait dans ses pensées, regardant Morgane lui répondre. Elle devait avoir déjà pesé la question, elle-même. Tout le temps de la route jusqu'à lui, elle cherchait sans doute ses mots pour le lui demander, pour lui proposer cette adoption. Tandis que le regard pressant de Morgane se posait sur lui, il essayait de penser aux jours, aux mois, aux années prochaines. Il s'imaginait le tenir, en examiner la stature... et de le rêver déjà forgeron, ou charpentier. Peut-être médecin ?

Vous savez, mon épouse... Ce petit, lorsque viendra son temps... L'homme marqua une pause, pour reprendre enfin : ce petit ne cherchera qu'à retrouver son histoire, cet espace vide qu'il aura faim de remplir. Que nous ne pourrons pas remplir, quand tout l'appellera à rechercher son passé, ce pourquoi il est arrivé ici, aujourd'hui. Il partira peut-être, pour trouver son histoire, Aristote saura où.

Il songea à la suite... Saura-t'on le laisser aller ? saura-t'on le laisser se trouver, si jamais ses parents ne revenaient ?

L'homme réfléchissait encore: Il fallait aussi le tenter, tenter de retrouver les parents du petit, si cela était encore possible... Peut-être survivaient-ils. Tout va si vite... Pourtant tout devait être si long pour le nourisson... au contraire, il fallait que le temps presse. Peut-être aussi était-ce un cadeau du ciel ? Pour se souvenir, pour honorer ce petit être cher, jadis perdu, sitôt repris par Aristote.


Ce que tu veux, je le veux aussi. Essayons de lui apporter son bonheur, et non son malheur. Que cet enfant soit un frère pour Margot, un fils dans ma maison. Faisons pour lui une place, tant qu'il en voudra une parmi nous.
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Marcko de Maussac-Thézan
D@rk_sh@adow
Vous savez, mon épouse... Ce petit, lorsque viendra son temps... ce petit ne cherchera qu'à retrouver son histoire, cet espace vide qu'il aura faim de remplir. Que nous ne pourrons pas remplir, quand tout l'appellera à rechercher son passé, ce pourquoi il est arrivé ici, aujourd'hui. Il partira peut-être, pour trouver son histoire, Aristote saura où.

Elle avait acquiescé : tout ça, elle le savait, au fond d'elle-même, elle s'en doutait.

J'en ai bien conscience Marcko... je sais qu'un jour viendra où la question se posera... quand il verra la ressemblance de Margot avec toi, et la sienne avec nul de nous deux... Quand il se sentira étranger en sa propre maison, la nôtre, que nous aurons fait sienne du mieux que nous aurons pu... Quand il sentira des ailes lui pousser, en même temps que les interrogations arriver... Il grandira et l'on ne peut bien sûr l'empêcher...

Son regard se perdit dans le vide un instant, éprouvant à l'avance la douleur que ce serait pour elle de devoir laisser le petit s'envoler vers son passé, à la recherche de ses parents ? De son père du moins, puisqu'avait été évoquée une mère gisant morte à son côté...

Mais pour le moment, je ne souhaite me concentrer que sur le bonheur que nous pouvons lui apporter : la chaleur d'un foyer, l'amour d'une mère, celui d'un père, la complicité d'une sœur et même l'improbable surveillance d'une nourrice... alors oui, oui je veux qu'on le prenne chez nous, que cela soit pour un jour ou pour une année, que cela soit pour un bout ou pour une vie entière.

Morgane posa sa main sur son ventre, comme pour appuyer ses dires. Un enfant lui avait été repris et si Margot n'était pas née pour combler ce vide immense, la jeune femme n'aurait jamais si bien porté le surnom qu'on lui avait donné à la Drasnie... l'ombre d'elle-même, elle la serait devenue à nouveau.


En ce jour, Aristote me laisse une chance, nous laisse une chance, la saisirons-nous ?

Ce que tu veux, je le veux aussi. Essayons de lui apporter son bonheur, et non son malheur. Que cet enfant soit un frère pour Margot, un fils dans ma maison. Faisons pour lui une place, tant qu'il en voudra une parmi nous.


Tout avait finalement été plus facile que ce à quoi la brune s'était attendue : décision avait été prise. Réfrénant son ardeur, elle décida d'attendre avant que de rejoindre Linon en son auberge. Margot avait besoin de retrouver ses parents un peu pour elle, avant qu'un autre bébé ne fasse son entrée chez eux.
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Cor Unum & Amina Una
Chef-Maréchale de Sémur
Conseillère aux Vignerons
Notable voie de l'Etat
Ex-Bourgmestre de Briançon
Linon
Les semaines s'étaient écoulées, lentement. Linon se remettait doucement de ses blessures, occupée par les soins à donner au bébé, les crèpes à faire pour acheter la bonne humeur de Marko, de petites promenades en soirée pour réhabituer ses muscles à fonctionner. La langueur et la mélancolie s'étaient sourdement emparées d'elle, la faisant douter de sa vie... La rencontre avec un homme très spécial l'avait tirée de là. Klesiange lui avait rendu sourire et bonne humeur juste à temps et avait su se rendre aussi indispensable que l'air qu'elle respirait.

Aussi, c'est le coeur lourd qu'elle préparait ce jour-là l'équipage qui devait les ramener en Anjou. A vrai dire, elle était totalement remise depuis plusieurs jours, mais Kles et elle n'avait pu se résoudre à se séparer tant que ce n'était pas inévitable. Cette fois, ça y était, Kles avait tous ses laisser-passer pour les Flandres Ils devaient passer leur dernière soirée ensemble, puis prendraient en même temps deux routes différentes.

Un dernier regard à la chambre qu'elle avait occupée pendant 45 jours... puis Linon rejoignit Marko dans l'écurie pour vérifier l'harnachement de la jument Grison et de l'âne Angou qui, pour le plus grand bonheur de Marko, s'était vu atteler une petite charrette chargée de bois.

Dernière mission d'importance : confier le bébé inconnu à sa nouvelle famille. La jeune femme s'était rapprochée de Morganne depuis leur rencontre au lavoir, et très vite, l'idée de lui confier le bébé était apparue comme la meilleure solution. Le petit avait bien profité ces derniers temps et devenait agréablement gras. Il reconnaissait maintenant Morganne qu'il voyait souvent et se jetait toujours avec la même avidité sur les seins nourriciers.. Il serait beaucoup mieux là que sur les routes avec Linon et un Marko toujours rétif à l'idée de l'avoir pour frère...

Linon retourna donc dans l'auberge, récupéra le bébé confié à la femme du patron et s'installa à une table avec le petit qui gazouillait pour répondre joliment aux mimiques souriantes de la jeune femme. Morgane allait arriver... Linon tentait de profiter des derniers instants avec l'enfant auquel l'air de rien, elle s'était attachée.

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