Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Il faut toujours profiter du malheur des autres...

Helvalia
... Parce que c’est gratuit.

Fin novembre 1467


    Un an, déjà. Un an, seulement. Douze mois qui auront suffit pour que la Renarde oublie tout des effluves putrides de ce cloaque, autrefois reconnu comme étant son foyer. Si l’on s’habitue aux choses même les plus abjectes, il est toujours surprenant de voir la facilité avec laquelle on s’en détache.

    Une étrange mélancolie semble pourtant la lier encore à la Cour, comme ce doit être le cas pour tous les Miraculés. Douce folie qui l’a poussée à venir errer dans ces étroites ruelles, quand il aurait sans doute été bien plus plaisant d’aller se perdre aux Halles, pour y dépenser les quelques écus empruntés à Jehan, au détour d’un papillonnage de cils en règle. Mais la perspective d’aller quérir une nouvelle robe hors de prix, ou de dérober quelque collier clinquant restait bien moins plaisante que le plaisir coupable de retourner sur les traces de cette vie à laquelle elle parvenait, peu à peu, à échapper. Curieuse perspective de l’esprit qui, au détour d’une ruelle, d’un visage légèrement familier, se perd à imaginer le quotidien qui pourrait être le sien, si elle n’était pas partie. Se serait-elle finalement laissée entraîner entre les murs d’un bordel renommé, pour espérer en obtenir une certaine protection ? Aurait-elle continué à errer sur les pavés noircis de la Cour, n’offrant ses charmes qu’aux malfrats suffisamment pingres pour préférer les trottoirs parisiens aux salles feutrées de l’Aphrodite ?

    C’est en réalité la première fois, que la Renarde arpente les venelles miraculées, sans chercher à s’y vendre. Les mains fines, toujours baladeuses en revanche, ne peuvent s’empêcher de se tendre, allant quérir au creux de poches trop lâches les bourses peu garnies dont elle n’a, en réalité, pas besoin. Réflexe instinctif, ancré dans les veines de ceux qui ont trop longtemps dû voler pour se nourrir.

    La dextre effleure, légère, un mantel masculin, risque un instant de remonter vers le renflement perçu sous le tissu, espérant y trouver quelques objets de valeur. Mais le geste s’interrompt, suspendu, quand les azurs levés croisent le regard clair, glissent sur le minois fin, les traits qui semblent taillés dans l’acier. Les sourcils se froncent, comme le museau se plisse, tandis que les lippes s’étirent en une moue d’incompréhension. Si l’homme qui se tient face à elle lui paraît familier, la rouquine est bien incapable de mettre un nom, un souvenir sur ce visage.

    « Excusez-moi, est-ce que nous… nous connaissons ? »

_________________
Montparnasse.
    L’hiver était rude cette année, et, à la pèlerine bordeaux, était venue s’ajouter une capeline de fourrure sur les épaules du galant. Le pas était sûr, et les pavés de la Cours des Miracles étaient battu sans craintes. Ennemies étaient mort, et mort était de retour, toujours aussi fier et arrogant. Simplement lui. Sans limite, sans coeur, sans âme. Il était la preuve incarné que les Miracles existent bel et bien, même si de miraculeux son existence n'étaient en rien. Il avait grandit entre ses murs, avait après à les aimer autant qu'à les détester. Mais ils étaient sa forteresse, ce qui s’approche de plus d’un foyer, alors, qu’importe ce qu’il devenait, qu’importe ce qu’il trafiquait, ses pas le ramener toujours dans cette cours.

    Autrefois, il y a bien longtemps, il avait vendu son corps dans ces ruelles, à contre coeur, à regret. Mais quand le ventre crie famine, il faut savoir taire sa fierté et accepter que d’autre orifice soit remplie. Bel gueule, jolie cul, il avait vite compris qu’il était une victime de premier choix et que quitte a se faire baiser jusqu’à la moelle, autant en tirer quelques pièces. C’est ainsi que celui qui était à présent Galant à l’Aphrodite, avait commencé. En taillant des pipes pour dix écus à des minables alcoolisés. Un long chemin avait été parcouru depuis, mais jamais l'humiliation d’alors ne s’était estompé. A présent Prince dans ces rues sordide, Montparnasse avait grandit, et, plus fière que jamais il arpentait ce monde le nez arrogant et la lèvre pimpante. Regard clair percute celui d'une autre. Signe de reconnaissance sont observés, tandis que ses mots viennent conforter cette idée qu'ils se sont déjà croisé. Visage familier est observé, réminiscence de souvenirs égrenés sans qu'aucun nom ne se fige sur le visage. Flamboyante est alors rangé dans la catégorie "décor", cette catégorie d'être que l'on croise régulièrement sans que jamais on ne prennent le temps de leur parler. Ces êtres qui gravitent autour de vous, qui emprunte les mêmes couloirs, les mêmes métro, qui ont eux aussi une mère malade dans un hôpital froid et aseptisé, qui souffrent tout comme vous d'un amour trop vite consumé mais à qui vous n'avez jamais pris la peine de dire autre chose qu'un simple bonjour poli, murmurer du bout des lèvres en pensant à votre liste de courses.


    - Connaître est un bien grand mot. Côtoyer serait un terme plus adéquate… et à la question excusez-moi est ce que nous nous côtoyons ? Je vous répondrai non, parce qu'alors cette mains qui discrètement se faufile dans ma pèlerine ne serai pas aussi aventureuse…

    Poignée voleur est saisie d'une main ferme et tourné dans le dessein avoué de prodiguer douleur jusqu'à l'épaule...

_________________
Helvalia
    Ce ne sera pas la première fois, ni la dernière, que la Renarde est prise la main dans le sac. Le vol à la tire a cela d’excitant qu’on n’est jamais assuré d’en sortir indemne. C’est autre chose encore, que de crocheter une serrure, se hisser jusqu’à la fenêtre des nobliaux pour dérober, dans leur intimité, les biens qu’ils ont de plus précieux. Et si c’est une activité à laquelle elle s’est parfois adonnée, elle n’est jamais parvenue pourtant à cesser de laisser balader ses mains dans la foule. Quitte à côtoyer la plèbe, autant essayer d’en tirer un quelconque profit. Pourtant aujourd’hui, son ventre ne gronde pas. Ses joues ne sont plus creusées comme elles ont pu l’être alors, et sa peau, protégée d’un épais mantel qu’elle n’aurait jamais eu les moyens de s’offrir quelques mois auparavant, n’est pas rougie par le froid. Ce n’est rien d’autre que l’adrénaline, et la force de l’habitude, qui guide ses gestes, pour la jeter tout droit dans la gueule du loup.

    Le minois est incliné sur le côté, museau froncé par l’amusement, encore, lorsque l’inconnu-familier reprend la malhabile tournure de phrase. La jeune-femme est, d’ordinaire, habituée à se sortir de ces situations par une oeillade enjôleuse, un sourire charmeur, un battement de cils appuyé… Et si ce n’est pas suffisant, elle sait se faire larmoyante, pour attiser la pitié, à défaut de susciter la sympathie. C’est ce qu’elle tente d’abord de faire, l’imprudente.

    « Peut-être suis-je aussi très aventureuse avec mes… connaissances. »

    Le dernier mot se brise, dans un grondement étranglé, péniblement étouffé entre les lippes carmines qui soudain se plissent. Le poignet frêle se tord aisément, rapidement suivi par le bras bien peu robuste, qui se plie dans un mouvement qui n'a rien de naturel, forçant la Renarde à tourner sur elle-même pour suivre le geste. Soit, il est des hommes avec lesquels on ne peut jouer, et celui-ci tient de toute évidence trop fort à ses biens pour qu’elle se risque à le provoquer. Aussi la main libre se lève, en signe de reddition.

    « Je me rends, vous avez l’oeil bien plus sûr que ne le sont mes mains. »

_________________
Montparnasse.
    Pour ne pas souffrir la belle se tourne, et très vite dans la continuité du mouvement, il se trouve dans son dos, bras coincé dans une prise des plus commune mais qui n'en reste pas moins efficace. Poigne reste ferme tandis que corps se rapprochent, tel deux amants s'enlacant dans la rue. De sa main libre le Galant, qui ne l'est assurément pas en cette journée d'hiver, écarte avec délicatesse les cheveux roux afin de laisser apparaître une nuque d'une blancheur immaculée. Mains poursuit sa route le long de son cou gracieux comme une menace silencieuse que lame peut venir remplacer la chaleur de ces doigts tandis que ses lèvres viennent alors s'y poser dans un geste familier que d'aucun pourrait qualifier de tendre mais qui n'en n'a nullement les intentions. Sa langue viens alors se joindre à la fête traçant un sillon humide de la nuque à la mâchoire. Petite sourire s'étend alors quand au creux de son oreille Montparnasse murmure :

    - Jusqu'où peux-tu être aventureuses avec tes... connaissance ?

    Ton est moqueur mais menace réel. Restant dans son dos il pose avec délicatesse son menton sur son épaule, petite moue est faite tandis que le regard bleu se pose sur la foule de badaud qui les dépasse en les ignorants.

    - Voies-tu ces gens ? Les voies-tu nous ignorer ? Je pourrais te trancher la gorge sans qu'aucun d'eux ne lève le petit doigt ? Sais-tu pourquoi ? Parce que c'est ainsi aux Miracles. Les affaires des uns ne concerne pas les autres...

    Bras toujours fermement maintenue est tournée dans un mouvement qui a tout d'un pas de danse, le pendu s'écarte et Rousse est se retrouve face à lui. Regarde se plante dans le sien tandis que sempiternel sourire reste figé sur ses lèvres.

    - Mais tout cela tu le sais déjà... Tu as déjà battus ces pavés... Alors devine... Que va t'il se passer à présent pour toi ?


_________________
Helvalia
    Le sang se glace, dans les veines féminines, lorsqu’elle comprend qu’il n’est plus question de jouer, que la victime de ses mains trop lestes est sur le point de se faire bourreau. L’information flashe soudainement dans son esprit, d’une clarté crue, effrayante, qui lui coupe le souffle, avant de se dissoudre dans les volutes d’espoir qui enflent dans sa poitrine. L’espérance est une chose étrange, sans doute présente uniquement pour rappeler à l’Homme qu’il n’est qu’un animal, dont les instincts les plus archaïques s’éveillent lorsque sa survie est menacée. L’imprudente ignore, pourtant, le signal d’alerte qui s’enclenche dans son esprit, mettant tous les voyants au rouge. L’espace d’un instant, elle ferme les yeux pour ne pas les voir, reprenant son souffle abruptement. Peut-être n’est-ce là qu’une façon de l’effrayer, de s’assurer que la Renarde ne recommence pas, comme le fait la maréchaussée lorsqu’elle menace de vous laisser moisir dans les geôles, seulement pour que vous ayez le temps de regretter vos actes.

    Mais une décharge électrique, lente et insidieuse, se déploie sous sa chair, suivant l’invisible chemin tracé par la langue étrangère. Les décharges du genre, d’ordinaire brûlantes et annonciatrices de plaisir, ne laissent cette fois qu’une traînée glaciale sous la peau d’albâtre, derme frémissant d’effroi. Les yeux clos, la Renarde tente de rassembler ses esprits, se remémorant que ce n’est pas la première fois qu’un homme tente d’obtenir d’elle ce qui ne lui appartient pas. Elle est, jusqu’alors, toujours parvenue à leur faire changer d’avis.

    Palpitant s’emballe, sous la poitrine immaculée, myocarde affolé des menaces susurrées d’une voix douce, presque tendre, contraste ignoble qui achève de glacer ses os.

    « Pas là, en pleine rue, on ne vous laisserait pas faire… »

    Le mensonge n’est pas assez convaincant, malgré tout, pour qu’elle s’en persuade elle-même. Mais il y a trop de venelles, de ruelles moins fréquentées, partout autour d’eux, pour que le risque ne soit pas là, palpable. Son épaule est déjà douloureuse, lorsque l’inconnu consent enfin à desserrer sa prise, faisant pivoter la rouquine qui vient à lui faire face. L’instinct, le fameux, s’éveille soudainement, dans un mouvement qui pousse la courtisane à se jeter vers l’arrière, tirant farouchement sur le bras qui n’est plus immobilisé. Déjà, les prunelles cherchent, fébriles, une échappatoire.


_________________
Montparnasse.
    La brebis tente de fuir. Veinement. Cela ne fait qu'attiser un peu plus le loup. Et lorsque qu'elle tire sur poignet en guise d'échappatoire, il répond en tirant plus fort encore pour l'attirer contre lui. Jolie rouquine est plaqué contre son torse tandis qu'il avance contre elle pour la pousser contre le mur. Sourire torve au coin des lèvres, pendant que ses mains se pressent sur son corps. Renfoncement d'un porche est trouver. Petite alcôve intime au milieu d'une ruelle bruyante. Car Montparnasse n'a pas pour intention de s'occuper de sa victime dans ces ruelles annexe et dépourvu d'âmes qui vivent. Non, il va s'occuper d'elle en plein jour devant le regard des badauds et à la honte d'être possédé s'ajoutera l'humiliation de l'être en public. Sourire en coin caractéristique vissé sur les lèvres, le Galant la plaque contre la porte. Corps serré contre le siens pour empêcher sa victime de se débattre. Gestes sont connus du jeune homme, presque habituelle. Ils se font précis et insitant lorsque sa main glisse sur ses jupons pour les retrousser, un air de défis dans le regard.

    - Tu veux parier ?

_________________
Helvalia
    La brève et inconsciente lueur d'espoir s'éteint aussi vite qu'elle s'est allumée, comme le regard de la Renarde, quand la prise masculine se raffermit sur son bras. La Frêle semble n'avoir jamais si bien porté son surnom qu'en cet instant, où tout lui crie l'infériorité ridicule de son corps de femme face à la puissance masculine. Il n'a, pourtant, pas l'envergure du Colosse qui partage ses nuits, mais les os trop fins de la courtisane semblent susceptibles de se briser sous la moindre pression un peu trop forte. Les jambes seraient bien incapables de bloquer les mouvements du brun, qui en quelques secondes quitte le centre de la rue pour coincer la rouquine dans un renfoncement qui ne suffira pas à la protéger des regards.

    Un relent d'instinct de survie lui arrache un hurlement, mais les badauds se détournent, pressent le pas pour fuir l'horreur de ces histoires qui ne les concernent pas. Loin de se rendre, pourtant, l'Azurée se débat, plie la jambe quand la jupe est soulevée, pour envoyer son genou entre les cuisses de son agresseur. Si les bras tentent, eux aussi, de porter les coups, leurs mouvements sont rapidement bloqués par le corps étranger pressé contre le sien. La voix claire se fait grondante pour crier à nouveau, rage de la Renarde s'éveillant enfin, crûment.

    « Lâche-moi espèce de fils de pute ! »

_________________
Montparnasse.
    La rousse se débat, elle crie, coup de genou bien placé est évité de justesse. Mais cela ne fait qu'attiser son désir. Pas son désir pour elle non, car des femmes il en a bien assez dans sa couche et des biens plus désirable. Non, son désir de l'humilié, son désir de la contraindre à cet acte qui peut être aussi agréable que répugnant. Car oui répugnant il va l'être. Poigne lâche le poignet frêle et délicat pour venir de saisir de cette gorge immaculée. Doigts deviennent étau pour que cette voix qui espère del'aide ne deviennent qu'un filet innaudible. Pour que son souffle enragé ne soit plus qu'un murmure étouffer. Ses lèvres s'approchent des siennes que son sourire de connard prétentieux étire, plus triomphant que jamais.

    - Non voyons, le fils de pute ce n'est pas moi, ce sera ton fils...

    Il n'a pas besoin de son autre mains pour la maîtriser, il sait que l'air qu'il empêche d'entrée dans ses poumons devient sa priorité et jupons sont facilement retrousser. Il pourrait simplement la prendre, maintenant sans plus de cérémonie mais Montparnasse est un chat qui aime jouer avec sa souris. Montparnasse s'excite sous la violence. La peur qu'il inspire et qu'il lit dans le regard de sa victime le fait bander. De l'acte en lui même c'est surtout du sentiment de puissance qu'il tire satisfaction.

    Lèvres se lient alors aux siennes pour venir en mordre la pulpe, arrachant à la jolie rousse un peu d'hémoglobine qui l'entraîne dans la pente de la violence et de cette soif de sang qu'il compte bien assouvir en elle. Pourtant si ce besoin est bien réel, il ne transparaît que dans une partie de son corps dressé pour l'occasion. Le reste de ces gestes, de sa posture et même du ton de sa voix reste aussi calme et mesuré, même lorsque les cuisses de celle qui fut catin en s'est rue sont écartés et le destin de la rousse est scellé au sein avec simplicité.


_________________
Helvalia
    Les protestations meurent, soufflées par la paume qui vient enserrer la gorge laiteuse, imprimant sur le derme le sceau rouge de l’étranger, premières marques d’une prise de possession douloureuse, mais sans doute pas les dernières. L’agitation qui secoue, encore, les membres de la Renarde qui cherche à se débattre, achève de lui couper le souffle, et l’oxygène enfin se raréfie dans les poumons, trachée entravée. Les lippes carmines n’échappent plus qu’une respiration sifflante et douloureuse, où l’affolement de ne plus trouver d’air perce encore. Si les mains fines sont encore plaquées sur les épaules masculines, elles n’ont plus longtemps la force de les repousser, et les doigts s’y crispent seulement, comme ils le feraient sur le corps d’un amant.

    Le regard azuré se voile avant de sembler s’éteindre tout à fait, quand la main étrangère file entre ses cuisses mises à nu, le goût métallique du sang envahissant la bouche de la Frêle. La protestation douloureuse, terrifiée qui voudrait passer les lippes carmines est étouffée par les doigts encore refermés autour de son cou. Seules les perles salées, qui échappent à ses yeux pour dévaler ses joues, trahissent l’effroi qui lui glace le sang, quand le mâle assoit sa domination d’un geste aussi facile et bref qu’un coup de reins.

    Renarde n’oppose de résistance que trop brièvement, jusqu’à ce que le souffle lui manque au point de ne plus permettre à son corps la moindre protestation. Ne reste que l’espoir, à présent, terriblement mince, de perdre tout à fait connaissance, pour que conscience se délite et que les souvenirs cessent de s’imprimer sur la rétine.

_________________
Montparnasse.
    Mais conscience elle ne perdra pas, Montparnasse y veille. Jouant avec sa gorge comme il joue avec son corps. Laissant juste ce qu'il faut d'air à son esprit pour que conscience soit pleine et désespoir entier. Dignité et pudeur sont volé d'un seul et même geste sous le regard de curieux qui font mine de ne pas voir, sans en raté une seule seconde. Plaisir est déversé au creux de ses reins dans cette volonté de lui faire comprendre qu'elle est, au finale, toujours le même sac à foutre que lorsqu'elle parcourait le trottoir des Miracles. Larmes qui coulent sur sa joue sont léché avant que sa gorge ne soit dispensé de son étreinte. Mais le cauchemar ne fait que commencer pour la belle. Car si virilité est soulagé, sa soif de violence, elle, n'en est que plus accrue. Comme si cela avait été trop simple. Comment si le challenge n'était pas à l'attendue et laissait un goût d'inachevé dans la bouche du Galant.

    Alors menton est saisie et le visage projeté en direction du sol pour que corps perde l'équilibre et se retrouve à la porté de ses bottes. Bottes qui viennent d'ailleurs déjà se posé sur sa poitrine, appuyant d'une légère pression pour la maintenir à terre. Le regard du brun se fait alors plus sombre, et les intentions qu'on y lit sont mauvaises et pleine d'une rancoeur dont elle n'est en rien responsable. Elle est simplement au mauvais endroit au mauvais moment.


_________________
Helvalia
    Chaque fois que la Carmine pense que sa conscience est sur le point de se déliter dans les limbes de l’horreur, le galant desserre sa prise sur la gorge, laissant le filet d’air se faire plus épais, l’oxygène envahir de nouveau les poumons, pour l’empêcher de perdre pied. Au-delà même de la douleur et de l’effroi de sentir le ventre d’albâtre labouré avec violence, c’est la langue qui se perd à sa joue, qui achève de la tétaniser. Serpentine lèche les larmes, s’en repaît comme un chaton lapant du lait, et un goût de bile envahit brusquement la bouche de la Renarde, qui n’a que le réflexe d’écarter vivement le visage. Un instant, pourtant, le minois déjà dangereusement hâve pâlit encore, et courtisane hoquète dans haut-le-coeur, réprimant miraculeusement la nausée qui lui soulève la poitrine.

    Mais le chat n’a pas fini de jouer avec la souris, et d’une poigne fermement pincée à son minois constellé, la Frêle est envoyée au sol dans un grondement sourd, les pavés noircis souillant un peu plus la peau d’albâtre. Un bref instant, elle ose s’imaginer qu’il en a fini avec elle, et qu’il la jette au sol comme on se débarrasse d’un jouet cassé. Mais poupée de porcelaine, même ébréchée, n’a pas le temps de se redresser. Déjà, le talon d’une botte s’appuie sur sa poitrine, plaquant contre le sol l’échine qui tentait de s’en défaire. Le bras frêle se tend, sans parvenir, pourtant, à atteindre la moindre silhouette inconnue. Les passants détournent le regard, évitent la carcasse échouée au sol comme on évite un indésirable.
Montparnasse.
    Petit rire s'échappe des lèvres de Montparnasse, en la voyant quémander de l'aide. Ainsi elle n'a toujours pas compris que de son malheur, tout le monde s'en fou, et pire encore c'est un soulagement pour ces badauds de ne pas être à sa place.

    - Que ressens tu d'être ainsi ignoré par tes semblables, de n'être pas assez digne d'intérêt pour qu'un seul ne lève le petit doigt où même juste la voix ?

    Petit rire réprend et le talon est retiré de sa poitrine pour que la pointe de sa botte s'abatte avec force dans le ventre de la jeune femme. Un coup puis un deuxième plus fort. L'homme s'attise sous la violenc. L'homme s'excite de se sentiment de puissance qu'il en tire. Les coups de pieds pleuvent, et visent le corps pour l'affaiblir. Ventre est la cible principale. Toute la haine et le mépris qu'il ressent pour d'autres sont dirigés vers elle. Elle devient tour à tour cette maîtresse qui la trahi pour l'envoyer à l'échafaud, ce frère incapable de comprendre les limites, cette sœur qui lui a tourné le dos. Mais elle est aussi ces enfants dont il a été la cible durant des années, cet homme qui l'a pris de force en premier, ces jumeaux qui se déversent dans sa bouche quand lui même s'inquiète de cette air qui se raréfie. Victime se fait pour l'heure bourreau et une deuxième jouissance est proche quand ces yeux bleu percute ceux terrifié de la jeune femme.

    Se baissant à sa hauteur, crinière rousse est alors saisie tandis qu'un coutelas usé est sortie de sa poche et posé à la naissance de sa poitrine. Éclat gris de la lame fait sentir sa fraîcheur sur sa peau.


    - Ne bouge pas ma belle, je n'ai pas envie de me tacher de ton sang pour un geste malencontreux...


_________________
Helvalia
    Le rire, même léger, qui s’échappe des lippes masculines, sonne comme une funeste raillerie, mélodie macabre annonciatrice des douleurs à venir, celles infligées ne semblant pas suffire. En d’autres circonstances, l’indifférence qu’on lui inflige la troublerait, elle qui veille à ne jamais laisser personne sur le bas-côté, qui a toujours partagé même le plus infime quignon de pain, et qui si elle vide les poches -et les bourses- de ceux qui ont l’air trop privilégiés, n’hésite pourtant jamais à donner tout ce qu’elle possède. Combien se sont moqués de voir qu’après des années passées aux Miracles, elle avait encore la naïveté de penser l’Homme foncièrement bon ? Sans doute riraient-ils aussi, en cet instant, trop fiers d’avoir raison. Personne ne répond à l’appel de la Frêle, et dans ce coin de la capitale, il y a plus fort à parier qu’on aiderait à la maintenir en place plutôt qu’à la relever.

    L’humiliation est déjà entière, le corps souillé de blanc, la gorge marquée de rouge… Mais le bleu manque encore, pour parfaire le tableau. Il semble attendre qu’elle ait repris son souffle, pour donner le premier coup. La respiration se brise une nouvelle fois, Renarde échappant un gémissement d’animal blessé quand la botte s’abat à son ventre. Habituée à bien des vices et des humiliations, à bien des violences psychologiques, elle n’est pourtant pas coutumière des coups, et ceux qui s’abattent sur sa frêle silhouette bientôt recroquevillée au sol ont tôt fait de venir à bout de ses maigres résistances.
    Les cris déchirants se muent bientôt en geignements étranglés, jusqu’à devenir grondements rauques, étouffés, quand le souffle vient trop à manquer, toute énergie semblant la déserter.

    Le goût métallique du sang envahit la gorge, et Goupil ainsi redressée déglutit pour ravaler la bile qui lui monte aux lèvres. Regard azuré, brillant de larmes qui ont déjà souillé ses joues, croise le métal d’une lame, juste avant que le froid ne vienne mordre sa chair. Elle pourrait hurler, bien-sûr, tenter de résister encore, appeler à l’aide sans que jamais personne ne vienne. Mais la voix s’est déjà épuisée en cris restés vains, et la Frêle suppliciée n’a plus d’ardeur à se débattre. Inexplicablement, Renarde se fait docile, immobile tant elle lutte, en réalité, pour rester consciente, de crainte sans doute d'être dépecée si elle venait à fermer les yeux.


_________________
Montparnasse.
    Lame découpe alors le tissu avec une facilité déconcertante. Malgré sa misérable apparence la lame est affûté. Pointe de celle ci dessine sur la pâleur de la peau sans emporter avec elle un sillon rouge, pression est parfaitement maîtrisée pour que seul le Corset soit découpé. Lame disparaît aussi vite qu'elle est apparu dans les plis du manteau du brun tandis que le tissus est écarté, offrant une vision des plus agréable au galant et à la population des miracles dont les pas se font plus lent à leur hauteur pour mieux profiter du spectacle.

    La tignasse est lâché quand le galbe d'un seins est saisie dans la paume du jeune homme. Lueur dans ses yeux se fait plus brillante que jamais et le sourire sur ses lèvres s'entend quand ses mêmes lèvres s'offrent le luxe de venir suçoter la pointe de cette poitrine exposé. Position de force du male sur la femmelle est assurée par sa main qui appuie sur son front pour venir plaqué son crâne contre les pavés froids et laisser ainsi sa bouche la découvrir. Langue savoure cette peau parfaite, pas encore violacé par les coups.

    Visage remonte alors vers la rousse et mumure se fait entendre à son oreille :


    - As tu compris la leçon ma mignonne ? On ne vole pas les hommes comme moi.

    Visage est serré entre sa main comme le ferait une Tata trop gâteuse. Lame apparaît de nouveau dans son autre main comme si jamais elle ne l'avait quitté. Dextérité va de pair avec le voleur hors pair. Se reculant de nouveau, il laisse la lame parcourir le même chemin que sa langue un peu plus tôt et, arrivant sur l'aine de la belle, la lame s'enfonce légèrement, juste assez pour qu'un M soit gravé et que le marquage soit porté à vie dans sa chaire. Comme pour marquer son territoire. Marquer que peu importe la suite, elle sera sienne à jamais...

    - Mon nom est Montparnasse. Souviens toi en quand dorénavant tu auras les doigts qui fourmillement... Ou quand tu te feras prendre par un autre comme la vulgaire catin que tu seras toujours...

    Riccanement se mue en rire et véritable visage se laisse apercevoir, aussi hideux que beau dans un mélange terrible.
    Lame s'enfonce alors sur le flanc gauche, blessure profond et importante mais pas mortel. Simplement suffisante pour la laisser sur le parvis, démuni et à moitié nue.

    Sera t'elle sauvé ?

    Montparnasse ne le sait et s'en moque, lame est essuyé sur ses jupons avant de disparaitre, comme le galant, au milieu de la foule, reprenant sa route comme si il n'avait jamais été présent. Comme si rien de tout cela ne s'était passé, car après tout, aux yeux du galant c'est ce qu'elle est... Rien.

_________________
Helvalia
    Rien n’est plus terrible, en cet instant, que la vision du loup s’abaissant vers sa proie, crocs dévoilés, prêts à la dévorer. Il était plus facile de mettre les émotions à distance quand il la surplombait, quand seules ses bottes s’enfonçaient dans la chair dont les larges hématomes sont encore protégés par le tissu. La nudité qu’il lui impose, dévoilant le buste d’albâtre aux yeux des miraculés, ne saurait la faire rougir un instant. Son esprit luttant encore peine déjà à se raccrocher à la scène, et il lui semble que c’est une autre poitrine que la sienne, qui se retrouve happée par les lippes masculines. Sous la gueule lupine, pourtant, le palpitant s’affole, s’agite dans la cage d’os dont il semble chercher à s’échapper. La frêle silhouette ploierait sans doute, recroquevillée sur elle-même, si la carcasse échouée sur sa peau ne l’en empêchait pas si fermement.

    Déjà, les mots qu’il susurre à son oreille ne sont plus si clairs, si cohérents à son esprit, et Renarde n’est plus en mesure ni d’acquiescer, ni de cracher au visage de son bourreau. Frêle oisillon n’est, assurément pas, bâti pour la guerre, et la pluie de coups l’a trop sonnée pour qu’elle ne soit pas à la limite de l’inconscience. Si elle croit ne plus rien sentir, pourtant, la lame aiguisée qui écorche sa chair lui rappelle que ses nerfs, eux, n’ont pas encore lâché. Dans un sursaut d’orgueil ridicule, Goupil se mord la langue, mâchoires crispées, pour étouffer le geignement qui lui brûle la gorge. Absurde stratagème, qui s’effondre tel un château de cartes quand le coutelas dévie, pour s’enfoncer profondément dans la chair déjà bleuie d’un flanc. Un hurlement échappe à la bouche purpurine, corps meurtri s’arque, les reins cherchant à s’enfoncer dans les pavés pour échapper à la douleur qui la transperce.

    Il suffit que la lame délaisse sa proie, plaie devenue orpheline laissant jaillir la sève, pour que la Frêle devienne poupée de porcelaine, inanimée.

    Ce n’est qu’une fois le bourreau hors de portée, que des mains inconnues daignent s’intéresser au jouet cassé. Doigts étrangers se pressent au flanc, appuient un linge contre l’entaille pour tenter de stopper le flot vermeil qui s’en échappe. Le corps meurtri est emporté, arraché aux Miracles qui l’ont, une fois de plus, recrachée. La jeune-femme oscille, sur le trajet qui la mènent dans un refuge de fortune, entre éveil et inconscience. Et entre deux phases de somnolence, elle parvient à souffler les mots qui, peut-être, seront son salut. Si les phrases sont incohérentes, l’homme qui la soulève dans ses bras percevra malgré tout les indications. Piques. Brissel. Syllabes douloureusement prononcées, d’une voix à peine audible, avant que la conscience ne la déserte tout à fait.

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)