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[RP] Portrait de famille incomplet.

Caelio
    La petite à la démarche incertaine se faufilait entre les arbres sous la surveillance accrue de son père qui criait son nom dès lors qu’elle s’éloignait un peu trop. La gamine avait dans le regard la lueur des enfants qui découvrait tout juste le monde et s’émervaillait de rien, d’un brin d’herbe qui bougeait au gré du vent jusqu’aux vagues particulières qui faisaient mouvoir le lac d’en face. La neige, qui avait enseveli le village, commençait petit à petit à fondre sous le soleil qui pointait davantage ces jours derniers, laissant place à la douceur fraîche d’un mois de décembre bien entamé.

    Le forgeron s’approcha d’Ambre, recueillit son petit corps entre ses bras avant de s’approcher de la silhouette féminine de la carmine qui se trouvait être sa soeur. Les retrouvailles avaient été riches en émotions. Caelio et son espoir perdu n’avaient jamais cru pouvoir un jour se rapprocher à nouveau d’Helvalia comme il était présentement en train de le faire. Il sourit, glissa un baiser furtif sur la joue de la rousse avant de l’observer à nouveau, avec les mêmes yeux que sa fille, émerveillé par l’aura incroyable qu’elle dégageait, la beauté fatale qui lui rappelait inéluctablement Ambre, leur mère.

    « Au soleil, tu as les mêmes yeux que notre mère, c’est incroyable… Comment vas-tu ? » Demanda-t-il, la voix nouée d’avoir trop de choses à lui raconter, encore.

    La petite blonde qui s’était lovée contre le torse charnu de son père, déploya sa nuque et ses yeux pour observer la nouvelle arrivante et il se passa quelques minutes avant qu’elle ne tende ses petits doigts vers Helvalia dont la présence éveillait ses sens. Ambre sourit, éternellement silencieuse mais visiblement ravie.
Helvalia
    La Frêle est, peu importe la saison et malgré son évidente frilosité, toujours trop peu couverte. Le mantel offert par Jehan, pour remplacer celui détruit par la crasse, ne couvre ni ses mains, ni sa gorge, et n'empêche pas suffisamment le froid de s'insinuer sous le tissu trop léger de ses vêtements. Amoureuse des robes estivales, volantes aux manches trop courtes, Renarde peine à se faire à l'idée qu'il va lui falloir, pourtant, investir dans des vêtures plus épaisses. Les joues rougies de froid, les doigts rendus complètement insensibles, elle ne peut pourtant réprimer le sourire qui se peint naturellement sur ses lippes, trop heureuse de la balade en pleine nature qui lui est offerte. Les azurs s'émerveillent, inlassablement, face au paysage qu'offre la campagne angevine. Le sol qui, à l'aurore, se pare d'une fine pellicule translucide, givre miroitant qui reflète les premiers rayons du soleil. Le camaïeu d'azur, ciel se confondant avec l'étendue d'eau calme, si apaisante en comparaison du bordel permanent causé par les Piques.

    Assise en tailleur, sur l'herbe encore humide, dans un besoin viscéral de se poser un peu, la rouquine laisse sa nièce fraîchement retrouvée se dégourdir les jambes, avant d'être rattrapée par son paternel. Elle ne se souvient que difficilement, de la dernière fois qu'elle s'est ainsi sentie entourée, et les lippes accusent un sourire plus ému, lorsque le brun s'approche d'elle, Ambre dans ses bras.

    « Il paraît, oui... Qu'on avait les mêmes yeux... »

    Mais il aurait fallu, pour en être certaine, qu'elle ait la chance de connaître Ambre, première du nom. Les bras fins sont tendus, pour récupérer le corps menu de la gamine qui semble vouloir s'y blottir, et la Carmine désigne le sol à côté d'elle, invitation silencieuse à ce que Caelio l'y rejoigne. Docile, Ambre se cale sur les jambes d'albâtre, le tissu de la jupe offert comme assise. La dextre se glisse, douce, entre les mèches blondes, que la jeune-femme s'emploie à démêler, déployant des trésors de patience. Le museau moucheté d'éphélides se redresse, mince sourire plissant les lèvres.

    « Ca va. Un peu... Fatiguée, je crois... » La Frêle marque un silence avant d'ajouter. « Je suis désolée, j'imagine que tu envisageais des retrouvailles moins... bruyantes... Tu te plais ici, malgré tout ? »

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Caelio
    Caelio coula un regard attendri sur sa petite fille et la renarde dont l’absence avait détruit une partie de sa vie et, tout en se faisant la réflexion qu’elle était petit à petit en train de se reconstruire, se positionna à côté d’elles. Ambre préférait visiblement les bras maigrelets de Helvalia mais le brun ne s’en offusqua pas le moins du monde, profondément conscient qu’une présence féminine manquait terriblement dans la vie de l’enfant. Le souvenir qu’avait laissé leur mère, aussi mince fût-il, trottait toujours à l’esprit du forgeron et s’amplifiait en présence de sa soeur qui lui ressemblait outre mesure.

    « Ambre a aussi les yeux très bleus, je ne sais pas s’ils doivent changer encore de couleur… » Déclara Caelio, foutrement bon père mais très incompétent dans le domaine des sciences et celui des enfants également.

    Il eut un frisson en songeant à la manière dont la carmine était vêtue et fronça les sourcils.

    « Si tu es fatiguée et que tu te promènes si peu vêtue de surcroît… Tu risques d’être souffrante, Hel’. » Il retira machinalement l’épais tissus qui recouvrait ses épaules pour en entourer sa soeur. « J’aurais dû être tisserand ou chasseur pour pouvoir te rapporter de quoi te couvrir. » Il soupira doucement en inclinant le visage. « Moins bruyante ? -Il ricana quelque peu- Honnêtement, c’est très différent de la petite campagne que je connais et où les gens paraissent si calmes mais ça me plaît, ne t’en fais pas. Tant que je suis avec toi, tout ira bien. »

    Caelio était plus que sincère et n’évoquait pas ces mots sans en soutenir le sens, Helvalia était bel et bien le pilier de sa vie et cette dernière commençait à se reconstruire doucement.

    « Tu n’as pas encore d’enfant, Helvalia ? » Finit-il par demander, incrédule.
Helvalia
    Goupile dodeline de la tête, doucement, avançant comme une évidence ce dont elle n'a, pourtant, pas la moindre preuve. Le secret, c'est de toujours sembler sûr de soi, pour ne pas encourager l'autre à douter.

    « Elle a presque deux ans, s'ils avaient dû changer de couleur, ce serait déjà le cas. »

    Mais son propre regard se voile, à la réflexion pourtant innocente du brun, qui pose sur ses épaules de quoi réchauffer un peu mieux le corps devenu, ces dernières semaines, bien trop frêle. Leur père, s'il était plutôt bon, avait toujours été plutôt froid, modèle typique de ceux qui font courir le bruit qu'un homme, un vrai, ne saurait faire preuve de tendresse, moins encore de faiblesse. Les quelques souvenirs qui s'accrochent encore aux tempes féminines ne sont pas tristes, mais ils ne sont pas tendres, doux, affectueux. La seule affection qu'elle ait jamais reçue, enfant, lui venait du garçon devenu homme qui se tient à ses côtés, et elle lui a été volée bien avant qu'elle n'atteigne l'âge adulte. Combien d'années a-t-elle passé, comme des milliers d'enfants des rues, sans que personne ne se soucie qu'elle puisse attraper froid, ou manger à sa faim ? Mais la force de l'habitude, le fait de devoir se débrouiller seule, et de trop longues nuits passées sur les routes auront au moins eu le mérite de l'endurcir... Bien que ça ne saute pas aux yeux, au premier abord.

    « Je suis plutôt résistante au froid, t'en fais pas... »

    Les mots qui suivent n'ont pour but que de la rassurer, et si elle en a pleinement conscience, la rouquine n'en tire pas moins un sourire reconnaissant à son frère. Subsiste encore la crainte, trop présente, qu'il se lasse des lieux, d'elle, et reparte sur les routes. Ils ont été séparés trop longtemps pour qu'elle puisse le concevoir... Mais comment pourrait-elle combler les désirs et besoins d'un homme dont elle ignore tant, aujourd'hui ? Elle deviserait sans doute à ce sujet, si une question bien plus indiscrète, bien plus douloureuse aussi, ne venait à échapper aux lippes masculines. Le minois tacheté pâlit un peu, et le silence s'installe un instant, avant qu'elle ne trouve maladroitement les mots pour lui répondre.

    « Non, je n'en ai pas... Et vu le métier que je faisais il y a encore quelques semaines, c'est plutôt une chance, tu ne crois pas...? » Une chance, si l'on oublie l'enfant perdu, dont elle ne lui a jamais parlé. « Mais tu sais je suis pas certaine de... vouloir des enfants. » Le museau se baisse un instant sur la petite tête blonde. « Et puis vous êtes là, maintenant. »

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Caelio
    Caelio jeta un oeil à sa fille, pensant qu’effectivement, à presque deux ans, il paraît peu probable que ses yeux changent de couleur mais que savait-il réellement ? Il n’avait jamais enfanté avant Ambre et il n’avait pas non plus noté ce détail chez sa petite soeur quand il n’était lui-même encore qu’un enfant.

    « Tu as sûrement raison… » Plaça-t-il, pensif et rêveur quand ses propres orbes finissaient dans celles de sa fille dont la lueur ne miroitait plus que Helvalia la belle, celle qui avait le droit à toute l’attention de la petite, effaçant son père totalement de son champ de vision.

    Caelio finit par observer la rouquine, détailla avec méticulosité tous ses membres, sa nuque épineuse, ses épaules étroites et osseuses puis son dos qui devait faire saillir ses côtes de part et d’autre de sa colonne. Il eut un frisson avant de déposer sa propre source de chaleur sur elle.

    « J’imagine mais je viens tout juste de te retrouver, je ne veux pas te perdre parce que tu aurais attrapé la mort juste à cause du froid. »

    Il se tût, resta silencieux un moment quand elle se mit à se renfermer elle aussi et un trait soucieux plissa le front du forgeron.

    « Oui… Excuse-moi, c’est vrai. Je pensais que… » Le brun s’éclaircit la gorge et continua, maladroitement, hésitant: « C’a l’air sérieux avec Jehan, ce serait dommage. » Finit-il en déposant sa main contre le haut du crâne de la petite qui n’avait toujours pas sorti un son. Il releva le minois vers sa soeur en esquissant un léger sourire. « On est là, mais tu ferais une parfaite mère de famille, Hel’. »

    La petite releva à son tour le museau vers sa tante et attrapa une mèche de cheveux qu’il se mit à tirer, visiblement amusée par la texture de sa crinière.

Helvalia
    Il n'est finalement pas curieux qu'Ambre semble à ce point fascinée par sa tante, qu'elle ne connaît pourtant pas. Il manque, indéniablement, une figure féminine dans sa vie, quoiqu'on en dise, et si cette dernière n'a pas besoin d'être représentée par sa mère, la gamine cherchera toujours à combler la place manquante. Et puis, Helvalia et Caelio se ressemblent, quoiqu'on en dise. Si les couleurs diffèrent, la forme des yeux est similaire, et personne ne saurait nier l'air de famille, évident, qui les lie l'un à l'autre. Peut-être est-ce cet air qui, justement, rend l'enfant si peu méfiante...

    Ou bien, peut-être, a-t-elle un don pour se faire apprécier de tout ce qui n'a pas encore atteint l'âge pré-pubère, les enfants semblant voir en elle une figure adulte et pourtant bien plus à même d'être de leur côté que la majorité d'entre eux. Si l'ancienne courtisane a été arrachée trop tôt à l'innocence, il reste chez elle quelque chose d'indéniablement ingénu malgré les drames, qui lui donne ce côté femme-enfant qui plaît à certains... Et en horripile beaucoup d'autres.

    « C'est sérieux, oui. Mais c'est récent, aussi... »

    Mince sourire étire les lippes, puisque tout le monde semble penser, à commencer par les principaux concernés, qu'ils se connaissent depuis toujours. Leur complicité semble innée, au point qu'il soit difficile de croire que leurs chemins ne se sont pourtant croisés que deux mois auparavant. Deux mois suffisants, pourtant, à ce que les vœux soient prononcés devant l'autel, les destins scellés à jamais... Mais le sourire que l'Azurée offre à son frère est seulement indulgent, de ceux qui montre qu'elle sait bien, au fond, qu'ils ne se connaissent plus, parce qu'ils ont trop de temps à rattraper.

    « J'ai jamais eu envie de devenir une gentille petite mère de famille, Caelio... Et ma vie n'a clairement pas pris cette tournure-là... Je ne juge pas la vie que tu mènes, loin de là... Et je me trompe peut-être mais elle semble bien... Calme. Et moi... Moi je suffoque, quand c'est trop calme, tu vois ? »

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Caelio
    La petite Ambre semblant écouler des minutes rassérénantes, profitait de l'inattention des deux adultes pour s’amuser des mèches cuivrées qui recouvraient la tête d’Helvalia. Non sans se rendre compte de l’amusement que cela provoquait chez elle, Caelio laissa sa fille entre les bras experts de sa soeur, totalement confiant quand d’accoutumée, Ambre se retrouvait entre les membres d’une ou autre personne voulant bien s’occuper de la petite.

    Le barbu offrit une oreille plus qu’attentive à la rouquine, opina du chef de temps à autres à ses explications et inspira avant de répondre: « Ma vie est plutôt calme, oui. Mais je ne crois pas pouvoir me permettre de la mener différemment maintenant que j’ai Ambre. Et je comprends Helvalia, ne t’en fais pas, je ne te juge pas. » Loin de lui l’envie de juger sa propre soeur et encore moins la vie qu’elle avait décidé de mener. Il avait signé pour qu’elle soit la prunelle de ses yeux dès qu’elle avait vu le jour et ça n’avait jamais quitté son esprit, même lorsqu’ils avaient été séparés.

    Les yeux clairs de Caelio tombèrent sur la tête blonde de sa fille et glissa ses doigts dans sa chevelure pour en démêler les quelques boucles. « J’ai l’impression de ne jamais t’avoir quitté alors que ces années m’ont semblées être une éternité… Tu m’as manqué, Hel’. »
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