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[RP] Demain, c'est le printemps...

Rouge_gorge
... Mais aujourd'hui, c'est mon anniversaire!

***
Before all things reborn again
Avant que tout renaisse à nouveau
You learn the painful breath of time
Tu apprends le souffle douloureux du temps
Cold mourning stretches out your arms
Un matin froid étend tes bras
To the mighty warmth of the golden sun
Vers la majestueuse chaleur du soleil d'or
***


Rouge aime beaucoup le jour de son anniversaire même si on le lui souhaite rarement. Personne ne sait vraiment d'où vient ce drôle d'oiseau à la gorge singulière. Alors elle ne s'étonne pas non plus qu'on ne lui fête pas son anniversaire. L'Oiseau sait qu'il est de bon ton d'avoir une petite attention pour ce jour particulier. Elle fait donc en sorte de perpétrer la tradition en acceptant les cadeaux qu'on lui offre ce jour-là mais en toute discrétion.

Le soleil se lève sur ce dernier jour d'hiver. Ses rayons sont lumineux mais encore froids. La Cendrée ouvre ses paupières et inspire longuement, cherchant à capter les moindres odeurs de cette nouvelle journée. Pas de fragrance de peau qui entête, juste le parfum des draps propres mêlés à celui de la cire des bougies. Des grains de poussière flottent dans un rayon de lumière, Rouge en compte vingt-neuf avant de quitter la couche pour se préparer.

Elle couvre sa peau pâle et marbrée de couleurs chatoyantes, masquant ses formes dans l'amplitude de sa toilette. Tandis qu'elle se prépare en sifflant joyeusement, l'odeur du pain chaud embaume sa chambre et lui ouvre l'appétit. Dévalant les escaliers quatre par quatre, l'Oiseau vient se percher au comptoir de l'auberge pour commander une miche encore fumante, une noix de beurre, une pointe de sel et un ballon de rouge. A ce jour singulier, repas de roi.

La Cendrée étale le beurre sur le blanc du pain, égrainant le peu de sel qui ravira ses papilles. L'aubergiste note la gourmandise de la cliente et appréciant ses compliments ainsi que sa bonne humeur, lui offre un second verre. Le sourire de l'Oisal au Chapal est contagieux, elle quitte l'établissement après avoir souligné la courbure des lippes des quelques faciès présents.

Ajustant son imposant couvre-chef plumé dans ses boucles cendrées, elle arpente les rues de la ville déjà éveillée. Un tour dans le quartier marchand lui avive les sens. Des couleurs, des parfums, des sons, des textures et même des goûts, tout lui est à portée. Attentive à chaque ressenti, la tête lui tourne vite sous le flot des informations. La Cendrée se met à comparer deux tissus de couleur complémentaire: les deux s'embellissant mutuellement l'un à côté de l'autre. Elle discute un moment avec le tisserand sur l'agencement de son étal.

La critique constructive, l'Oiseau explique au professionnel comment jouer sur les couleurs de ses étoffes avec la clarté du jour pour attirer le regard du client.
Patchwork ambulant, la Cendrée est de ces gens que l'on remarque facilement et pour la remercier de ses précieux conseils, le marchand lui offre un ruban rouge pour parfaire sa tenue. Ce dernier une fois noué et mis en valeur sur son veston, l'Oiseau change de stand pour régaler ses yeux de fruits confits.

Heureux hasard et jour de chance, la vendeuse lui fait gouter l'une de ses confiseries, Rouge est aux anges. Le met fond sur sa langue, fait saliver la bouche gourmande. Après l'avoir franchement remercié pour cet instant de délice, voilà qu'elle s'égare ailleurs. Là où elle passe, un éclat de rire jaillit, un visage s'éclaire d'un sourire ou une attention est retournée: distillant joie, elle récolte bonheur.

Après le déjeuner, Rouge pousse la chansonnette en croisant la route d'un musicien de fortune. Avec leur duo, ils récupèrent bien plus qu'espéré et partage le butin avant de séparer leur cheminement. La vie est faite de petits plaisirs que l'Oiseau partage volontiers avec autrui du moment qu'elle en tire un certain profit. Toute rencontre lui est bonne à prendre car si ce n'est parfois que littéralement, elle en ressort toujours enrichie.

Ses pas la mènent au bord du lac, là où étendues dans l'herbe près de l'eau, poussent silencieusement les premières fleurs de l'année. Les bourgeons qui éclosent lui sont semblables à des bougies. Du bout des gants, la Cendrée cueille vingt-neuf tiges. Assise sous un arbre verdissant, elle observe le précieux bouquet.


Vingt-neuvième année... Pensez-vous qu'il m'en reste encore de nombreuses à cueillir? A l'opposé de vous, je ne suis plus un bourgeon, j'oscille déjà entre fleur de l'âge et fanaison. Ou alors, suis-je un arbre? Un arbre sans racines! Peut-être me reste-t-il moult années à vieillir avant de me faire fagot. Je finirai poussière dans un grand brasier où les flammes danseront tout en me léchant...Hmmm. Une nuitée avec des rouquines avant de devenir cendres. Je vous fais rougir? Pardonnez-moi, jeunes pouces.

Un sourire est lancé vers les fleurs puis un soupir vient soulever leurs pétales.

Votre vie est si éphémère à vous! Vous ne connaissez que quelques petites saisons. Moi, les lunes s'enchainent inlassablement. Je vous regarde germer, pousser, fleurir et faner. Autour de moi, la vie suit son cours aussi. Les enfants naissent, grandissent, font à leur tour leur descendance, l'éduquent puis meurent. Un éternel renouveau que la vie, hein? Un recommencement qu'est la Mort.

Tendrement, les doigts de cuir nouent les tiges entre elles en un bracelet fleuri pour imager ses propos.

Je suis un peu plus triste chaque an qui passe de me dire que je me rapproche petit à petit du dernier. Je vous le confesse, mes amies. J'ai peur. Peur de n'avoir su profiter. Je crains de louper bien des hipopopées. Vous imaginez si au matin de votre plus belle aventure, vous ne vous réveillez pas? Je m'en voudrais terriblement de rater ce départ!

Rouge se redresse, bijou végétal en main et vient tirer une branche bourgeonnante de l'arbre sous lequel elle s'est posée tout en clamant:

Vie, mon grand amour,
Celle qui m'éveille chaque jour,
Tu n'as pas toujours été tendre avec moi,
Mais je ne pourrais me passer de toi,
Aujourd'hui, tu m'offres encore un peu de répit,
Et de ton cadeau, je te remercie,
Je te chante rarement,
Mais je te croque pleinement,
Et je plains les disparus,
Qui, à jamais, t'ont perdu,
Je t'embrasse toujours avec un peu plus de ferveur,
Redoutant quand viendra l'heure,
Et en ce jour singulier,
Je te clame mon amour, ma fiancée


En une gestuelle théâtrale, l'Oiseau glisse la couronne tressée au bout de la branche comme une bague que l'on passerait au doigt.

***
One day you'll walk the world and keep in mind
Un jour tu parcourras le monde et garderas à l'esprit
The heart you've been given in winter time
Le coeur qu'on t'a donné en hiver
And through the bitter cold, with opened eyes
Et dans le froid amer, les yeux ouverts
You'll find the strength to fight and stand upright
Tu trouveras la force de te battre et tenir debout
***


Paroles de Born in winter de Gojira

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Si l'auteur d'un texte est maitre de sa plume, la hauteur de son verbe est soumise à son lecteur.
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