Guenole
[ Tournai, en Flandres ]
Les fesses posées sur sa chaise, attablé à son bureau, des coudes aux bords et les moignons appuyant ses joues, tirant une affreuse grimace, ses yeux peinant à voir correctement la page blanche qui gît sous son groin parsemé de mercure. Il observe longuement, un long soupir.
Pourquoi elle ne m'écrit jamais aussi..
Elle s'en fiche bien de ce que je fais en Flandres.
Il lève le nez, devant lui, une fenêtre donnant sur la cour de l'Hôtel Particulier dans lequel il reçoit l'instruction demandée par le Prince de Dourdan. Son regard traverse le verre, fusillant les cieux d'un regard impitoyable. Ses lèvres se remuent, et arrogant il demande :
Est-ce que tu m'aimes maman ?
Il esquisse la ligne d'une moue, il se penche vers la lettre, il entreprend la plume de sa main droite trempant la pointe de celle-ci, esquissant ensuite un léger sourire, et s'attaque au billet, l'encre s'imbibant déjà et prenant forme de lettres.
Lettre est roulée sur elle même avec minutie, nouée d'un ruban de jais et sera envoyée ainsi. Guénolé, restera un long moment avec la missive dans sa main, parcourant les couloirs de l'Hôtel, pour trouver un page qui la fera expédier. Ses pensées, elles, essayent de repeindre le visage de sa mère, une moue tristouille pend à son visage. Elle manque, mais il ne ladmettra jamais.
Les fesses posées sur sa chaise, attablé à son bureau, des coudes aux bords et les moignons appuyant ses joues, tirant une affreuse grimace, ses yeux peinant à voir correctement la page blanche qui gît sous son groin parsemé de mercure. Il observe longuement, un long soupir.
Pourquoi elle ne m'écrit jamais aussi..
Elle s'en fiche bien de ce que je fais en Flandres.
Il lève le nez, devant lui, une fenêtre donnant sur la cour de l'Hôtel Particulier dans lequel il reçoit l'instruction demandée par le Prince de Dourdan. Son regard traverse le verre, fusillant les cieux d'un regard impitoyable. Ses lèvres se remuent, et arrogant il demande :
Est-ce que tu m'aimes maman ?
Il esquisse la ligne d'une moue, il se penche vers la lettre, il entreprend la plume de sa main droite trempant la pointe de celle-ci, esquissant ensuite un léger sourire, et s'attaque au billet, l'encre s'imbibant déjà et prenant forme de lettres.
Citation:
Depuis les Flandres & de Guénolé de Harscouët,
A vous , Maman de Kerdraon,
Bonjour Maman,
Je prends le temps pour vous écrire en ce jour du vingt-trois avril, cela fait quelques semaines que j'étudie sérieusement à Tournai. Actarius m'a envoyé ici, là où le soleil ne brille pas, c'est une légende urbaine. Il m'est arrivé de croiser des enfants et de leur parler du ciel bleu, de cette teinture azurée que l'on ne distingue que plus bas dans le Royaume. Je me voyais déjà à ce moment chevalier, ou aventurier retournant de croisade, et que j'ai pu voir monde et merveilles..
Il y a un breton, il m'arrive de devoir m'entraîner avec lui. Je ne l'aime pas du tout, il est sot, bête, si bête j'ai rarement vu ça ! Il me dit que les korrigans viendront me chercher dans la nuit pour me faire du mal. Je les attends ces brigands, ils ne me font pas peur !
Il ne cesse de vanter l'indépendance bretonne.. Mais que feront-ils lorsqu'ils seront indépendant ? Vivre de la pêche, des coquillages et des vaches ? Vont-il supplier qu'on leur envoie des vivres.. Mon Mestre m'a conté qu'il n'était pas bien de manger tous les jours de la viande. J'espère que vous êtes prudente sur ce point.. Il dit qu'il faut savoir varier, que légumes & fruits ne sont pas à négliger, je n'aimerais pas que vous tombiez en mal, car loin de vous, je ne puis encore vous protéger.
A ce titre, mais gardez cela pour vous.. J'ai décidé de créer un ordre de chevalerie !
L'Ordre de Ces Dames. Galanterie et protection assurée ! Car nous ne saurions tolérer sauvagerie et discourtoisie.. J'en fais serment et que vous en soyez mon témoin. Je vais en parler à Actarius, mais j'ai peur qu'il ne me prenne au sérieux. Quand il parle, tout le monde se tait, je crois qu'il est l'homme le plus incroyable du Royaume. Il est fort et vous devriez le voir monter à cheval et se battre. Il est impressionnant. J'espère qu'il sera fier de moi.
Maman, une chose importante. J'ai croisé Salomon à Tournai. Tout est très bien allé, nous nous sommes rencontré au marché, nous nous sommes promenés. Il m'a beaucoup manqué, et il se porte très bien, je l'ai rarement vu aussi en forme. Je pense qu'il ferait un très grand chevalier, peut-être même plus fort que moi. Je vous rassure nous n'avons pas combattu ! Sa tête est encore sur ses épaules. Enfin, tout à l'heure elle l'était en tout cas, j'espère qu'il ne s'est pas mit dans le pétrin pendant ma brève éclipse pour vous écrire.
Prochainement, je vais quitter Tournai pour rejoindre Actarius à Argonne. Et il n'est pas impossible que je l'accompagne aux prochaines joutes, il me ferait grand plaisir d'avoir cette opportunité ! Je ne sais pas si nous pourrons nous revoir cette année. Peut-être.. Si vous voulez que je vous rapporter un souvenir des Flandres.. Un nuage peut-être ? Si j'y arrive, je ne vous garantis rien..
Le jour tombe dans la nuit, je vais devoir vous laisser là dessus. J'espère que vous vous portez bien.
Guénolé de Harscouët.
Fait à Tournai, en avril 1468.
A vous , Maman de Kerdraon,
Bonjour Maman,
Je prends le temps pour vous écrire en ce jour du vingt-trois avril, cela fait quelques semaines que j'étudie sérieusement à Tournai. Actarius m'a envoyé ici, là où le soleil ne brille pas, c'est une légende urbaine. Il m'est arrivé de croiser des enfants et de leur parler du ciel bleu, de cette teinture azurée que l'on ne distingue que plus bas dans le Royaume. Je me voyais déjà à ce moment chevalier, ou aventurier retournant de croisade, et que j'ai pu voir monde et merveilles..
Il y a un breton, il m'arrive de devoir m'entraîner avec lui. Je ne l'aime pas du tout, il est sot, bête, si bête j'ai rarement vu ça ! Il me dit que les korrigans viendront me chercher dans la nuit pour me faire du mal. Je les attends ces brigands, ils ne me font pas peur !
Il ne cesse de vanter l'indépendance bretonne.. Mais que feront-ils lorsqu'ils seront indépendant ? Vivre de la pêche, des coquillages et des vaches ? Vont-il supplier qu'on leur envoie des vivres.. Mon Mestre m'a conté qu'il n'était pas bien de manger tous les jours de la viande. J'espère que vous êtes prudente sur ce point.. Il dit qu'il faut savoir varier, que légumes & fruits ne sont pas à négliger, je n'aimerais pas que vous tombiez en mal, car loin de vous, je ne puis encore vous protéger.
A ce titre, mais gardez cela pour vous.. J'ai décidé de créer un ordre de chevalerie !
L'Ordre de Ces Dames. Galanterie et protection assurée ! Car nous ne saurions tolérer sauvagerie et discourtoisie.. J'en fais serment et que vous en soyez mon témoin. Je vais en parler à Actarius, mais j'ai peur qu'il ne me prenne au sérieux. Quand il parle, tout le monde se tait, je crois qu'il est l'homme le plus incroyable du Royaume. Il est fort et vous devriez le voir monter à cheval et se battre. Il est impressionnant. J'espère qu'il sera fier de moi.
Maman, une chose importante. J'ai croisé Salomon à Tournai. Tout est très bien allé, nous nous sommes rencontré au marché, nous nous sommes promenés. Il m'a beaucoup manqué, et il se porte très bien, je l'ai rarement vu aussi en forme. Je pense qu'il ferait un très grand chevalier, peut-être même plus fort que moi. Je vous rassure nous n'avons pas combattu ! Sa tête est encore sur ses épaules. Enfin, tout à l'heure elle l'était en tout cas, j'espère qu'il ne s'est pas mit dans le pétrin pendant ma brève éclipse pour vous écrire.
Prochainement, je vais quitter Tournai pour rejoindre Actarius à Argonne. Et il n'est pas impossible que je l'accompagne aux prochaines joutes, il me ferait grand plaisir d'avoir cette opportunité ! Je ne sais pas si nous pourrons nous revoir cette année. Peut-être.. Si vous voulez que je vous rapporter un souvenir des Flandres.. Un nuage peut-être ? Si j'y arrive, je ne vous garantis rien..
Le jour tombe dans la nuit, je vais devoir vous laisser là dessus. J'espère que vous vous portez bien.
Guénolé de Harscouët.
Fait à Tournai, en avril 1468.
Lettre est roulée sur elle même avec minutie, nouée d'un ruban de jais et sera envoyée ainsi. Guénolé, restera un long moment avec la missive dans sa main, parcourant les couloirs de l'Hôtel, pour trouver un page qui la fera expédier. Ses pensées, elles, essayent de repeindre le visage de sa mère, une moue tristouille pend à son visage. Elle manque, mais il ne ladmettra jamais.