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[RP] - Aux nouvelles de Harscouët

Guenole
[ Tournai, en Flandres ]

Les fesses posées sur sa chaise, attablé à son bureau, des coudes aux bords et les moignons appuyant ses joues, tirant une affreuse grimace, ses yeux peinant à voir correctement la page blanche qui gît sous son groin parsemé de mercure. Il observe longuement, un long soupir.

Pourquoi elle ne m'écrit jamais aussi..

Elle s'en fiche bien de ce que je fais en Flandres.

Il lève le nez, devant lui, une fenêtre donnant sur la cour de l'Hôtel Particulier dans lequel il reçoit l'instruction demandée par le Prince de Dourdan. Son regard traverse le verre, fusillant les cieux d'un regard impitoyable. Ses lèvres se remuent, et arrogant il demande :

Est-ce que tu m'aimes maman ?

Il esquisse la ligne d'une moue, il se penche vers la lettre, il entreprend la plume de sa main droite trempant la pointe de celle-ci, esquissant ensuite un léger sourire, et s'attaque au billet, l'encre s'imbibant déjà et prenant forme de lettres.


Citation:
Depuis les Flandres & de Guénolé de Harscouët,
A vous , Maman de Kerdraon,

Bonjour Maman,

Je prends le temps pour vous écrire en ce jour du vingt-trois avril, cela fait quelques semaines que j'étudie sérieusement à Tournai. Actarius m'a envoyé ici, là où le soleil ne brille pas, c'est une légende urbaine. Il m'est arrivé de croiser des enfants et de leur parler du ciel bleu, de cette teinture azurée que l'on ne distingue que plus bas dans le Royaume. Je me voyais déjà à ce moment chevalier, ou aventurier retournant de croisade, et que j'ai pu voir monde et merveilles..

Il y a un breton, il m'arrive de devoir m'entraîner avec lui. Je ne l'aime pas du tout, il est sot, bête, si bête j'ai rarement vu ça ! Il me dit que les korrigans viendront me chercher dans la nuit pour me faire du mal. Je les attends ces brigands, ils ne me font pas peur !
Il ne cesse de vanter l'indépendance bretonne.. Mais que feront-ils lorsqu'ils seront indépendant ? Vivre de la pêche, des coquillages et des vaches ? Vont-il supplier qu'on leur envoie des vivres.. Mon Mestre m'a conté qu'il n'était pas bien de manger tous les jours de la viande. J'espère que vous êtes prudente sur ce point.. Il dit qu'il faut savoir varier, que légumes & fruits ne sont pas à négliger, je n'aimerais pas que vous tombiez en mal, car loin de vous, je ne puis encore vous protéger.

A ce titre, mais gardez cela pour vous.. J'ai décidé de créer un ordre de chevalerie !
L'Ordre de Ces Dames. Galanterie et protection assurée ! Car nous ne saurions tolérer sauvagerie et discourtoisie.. J'en fais serment et que vous en soyez mon témoin. Je vais en parler à Actarius, mais j'ai peur qu'il ne me prenne au sérieux. Quand il parle, tout le monde se tait, je crois qu'il est l'homme le plus incroyable du Royaume. Il est fort et vous devriez le voir monter à cheval et se battre. Il est impressionnant. J'espère qu'il sera fier de moi.

Maman, une chose importante. J'ai croisé Salomon à Tournai. Tout est très bien allé, nous nous sommes rencontré au marché, nous nous sommes promenés. Il m'a beaucoup manqué, et il se porte très bien, je l'ai rarement vu aussi en forme. Je pense qu'il ferait un très grand chevalier, peut-être même plus fort que moi. Je vous rassure nous n'avons pas combattu ! Sa tête est encore sur ses épaules. Enfin, tout à l'heure elle l'était en tout cas, j'espère qu'il ne s'est pas mit dans le pétrin pendant ma brève éclipse pour vous écrire.

Prochainement, je vais quitter Tournai pour rejoindre Actarius à Argonne. Et il n'est pas impossible que je l'accompagne aux prochaines joutes, il me ferait grand plaisir d'avoir cette opportunité ! Je ne sais pas si nous pourrons nous revoir cette année. Peut-être.. Si vous voulez que je vous rapporter un souvenir des Flandres.. Un nuage peut-être ? Si j'y arrive, je ne vous garantis rien..

Le jour tombe dans la nuit, je vais devoir vous laisser là dessus. J'espère que vous vous portez bien.

Guénolé de Harscouët.

Fait à Tournai, en avril 1468.


Lettre est roulée sur elle même avec minutie, nouée d'un ruban de jais et sera envoyée ainsi. Guénolé, restera un long moment avec la missive dans sa main, parcourant les couloirs de l'Hôtel, pour trouver un page qui la fera expédier. Ses pensées, elles, essayent de repeindre le visage de sa mère, une moue tristouille pend à son visage. Elle manque, mais il ne l’admettra jamais.
Don.
"Chinon, chinon rien!"


Caprice d'une femme se fait entendre.
Valyrian - le compagnon de Dôn - avait proposé un jour de se perdre en cette ville triste, pour le plus grand plai... Caprice de la Kerdraon dont il est amoureux. Cette dernière avait réclamé, jour après jour et s'était finalement vue récompensée d'une telle bataille de mots. Il faut bien avouer qu'il est rare qu'on lui refuse quelque chose et le Beaupierre n'était pas épargné par le vilain don de sa brune, qui en abusait en permanence.
C'est en ce lieu privé de mouvements et de vie, que la Bretonne réceptionne un pli. Mais ce dernier ne lui venait pas de n'importe qui, Guénolé !
Guénolé était son fils aîné, son préféré, son bébé. Pas plus tard que la veille, il fut évoqué à toute la petite assemblée présente aux côtés de sa mère. Désirant l'allier à la petite Clothilde-Aimée de Beaupierre, Dana avait vanté les mérites de son fils, ses qualités et ses ambitions. Malheureusement pour elle, Isaure ne souhaitait guère marier son unique héritière à un jeune garçon sans noblesse obtenue. Cette condition seule, était parvenue à blesser Dôn, qui se referma un brin après l'échange non concluant.

Que pouvait bien lui vouloir son hoir ? Et surtout... Que pourrait-elle répondre ?



Citation:
Chinon, le 25 du mois d'Avril de l'an 1468.
De Dôn ap Maëlweg de Kerdraon à Guénolé de Harscouët,


Mon fils,

Quelle surprise. Quelle agréable surprise.
Je pourrais vous dire que je comptais vous écrire et que vous avez pensé à le faire bien avant moi, mais ce serait arranger une vérité qui est bien moins glorieuse. Je pense à vous, tous les jours que Dieu fait mais que pourrais-je vous dire que vous pourriez savourer ? Quelles informations sont assez juteuses pour que vous preniez plaisir à les ingurgiter ? Ma vie a pour sens celui que vous lui donnez, vous et le reste de votre fratrie.
Je suis d'ailleurs bien surprise d'apprendre que vous avez pu croiser votre petit frère étant donné que ce dernier devrait logiquement se trouver en Guyenne, à Costeraste précisément, à veiller sur vos cadets. Puis-je connaître l'obscure raison qui expliquerait alors sa présence auprès de vous ? Qu'il aille bien est une chose, qu'il soit si loin de Brynjar et Deirdre m'inquiète. Vous qui êtes si raisonnable, trouvez-vous cela sain, qu'il soit parti sans avertir les siens, sa mère y compris ? Faites-moi le plaisir de lui donner pour conseil, de se diriger vers la ville d'Alençon au plus vite. Quémandez au Prince de Dourdan une escorte que je m'empresserai de payer dès l'arrivée de Salomon à son point de destination. J'ai quelques mots à lui dire, il serait dommage qu'il rentre chez lui avant d'avoir eu à s'expliquer.
Quoiqu'il en soit, je suis bien aise d'apprendre qu'il se porte bien, ainsi que vous. Je savais qu'Actarius serait la bonne personne pour parfaire votre éducation. Vos mots sont joliment tournés, je prends grand plaisir à les découvrir et les relire. Continuez ainsi, vous serez un homme parfaitement accompli.

Concernant vos entraînements, je ne doute pas que vous soyez un être assidu mais sachez écouter les autres, le "breton" dont vous parlez a sans doute raison lorsqu'il vous met en garde contre les korrigans ! Saviez-vous que votre propre mère a passé son enfance entre Dinan et Ouessant? La nuit, lorsque vous montez sur les falaises de l'île, l'opportunité d'en voir se fait plus grande. Ces derniers, nous les appelons les Tréo-Fall. C'est une espèce à part mais tout aussi espiègle et malicieuse que celle dont parle votre comparse. Ils dansent, dansent, dansent et si vous vous moquez d'eux, vous punissent.
J'ai bien conscience que vous n'irez pas sur Ouessant avant longtemps, votre grand-père (mon père) en était à l'époque le duc, et il était dès lors plus facile de s'y rendre mais si j'apprends que vous manquez de respect à l'un de vos supérieurs ou même à une âme égale, sachez que je suis amplement capable de vous y traînez pour que vous puissiez les voir de vos propres yeux et ravaler la fierté déplacée qui pourrait envahir votre petit minois. Vous êtes un Harscouët et avez hérité des bons côtés de cette famille, mais je n'oublie malheureusement pas que vous êtes également un Kerdraon et l'orgueil dont fait preuve les membres de ce sang, pourrait vous atteindre. Je ferais toujours tout ce qui est en mon possible pour ne pas vous laisser submerger par la vanité ou autre défaut découlant de celui cité lors de ma phrase précédente.
Soyez humble, mon fils.
Bien que ce soit parfois difficile à allier aux ambitions, celle de créer un ordre de chevalerie est de très bonne augure. Doué, je vous félicite pour cette délicieuse entreprise de votre part. Il est peut-être encore un peu tôt afin d'en parler à votre tuteur mais si vous pensez qu'il est judicieux de le faire, je vous y encourage malgré les lacunes que vous pourriez ressentir lorsqu'il vous questionnera sur la marche à suivre d'un tel projet. Quoiqu'il en soit, il vous aidera. J'en suis certaine.

Pour ma part, je voyage en bonne compagnie. Je me dirige actuellement vers les Terres Bretonnes qui vous ont vu naître. Guingamp, je l'espère, sera sur mon chemin. J'ignore si vous avez encore quelques souvenirs de ce lieu de paix et d'amour où vous avez pu pousser vos premiers cris, découvrir vos premières joies et subir vos premières peines. Je me souviens de vous et vos jolies boucles brunes retombant sur votre petit nez rond. Que vous étiez rieur, un bambin tout à fait facile, il me suffisait de vous poser dans un coin de pièce avec quelques jouets et vous restiez discret des heures durant. Est-ce que vous saviez déjà ce que vous alliez devenir ? Avec ce petit air sérieux que vous arboriez lorsque vos petits chevaux de bois n'avançaient pas assez vite. J'aimerais revenir à ce temps d'insouciance et de bonheur simple mais il nous faut changer, il nous faut grandir.
Je suis fière de ce que vous devenez, mon tout petit, n'en doutez jamais.

J'escompte bien récupérer le nuage que vous me promettez, en échange, qu'aimeriez-vous me voir ramener de Bretagne ?
Ecrivez-moi encore, prévenez-moi de vos progrès, de votre voyage prochain, de vos mésaventures.

Affectueusement,
Dôn ap Maëlweg de Kerdraon,


_________________
Guenole
Le soir, devant lui, juste apportée par un page, un billet. Il devine rapidement qu'il s'agit d'une réponse de sa mère. Derrière lui, Salomon, roupille tranquillement. La chambre uniquement éclairée de deux bougies qui tiennent bon, assez au moins pour une lecture et une réponse. Dès les premières lignes, il souffle longuement levant les yeux au ciel. Et se tourne pour regarder Salomon.

Je me suis mit dans le pétrin.. Mais pourquoi je lui en ai parlé.. Il faut absolument qu'il se taise devant Maman. Elle va me tuer. Il pose sa main sur son front, puis il se reprend, main coulant jusqu'à la ligne de sa mâchoire. Et .. Mais oui. C'est de sa faute après tout, je n'ai rien fait moi.

Il se retourne, reprenant la lecture, hochant lignes après lignes, jusqu'à subir une contraction à son cœur d'enfant. Le passage sur la Bretagne. Rapidement, la moutarde monte au nez, et Guénolé est remonté, les traits froncés. Pas content, boudeur, il n'apprécie clairement pas du tout les mots de Don. Il prend un recul, y repensant et après divers scenarii , dans aucun d'eux il n'admet d'excuses pour ses mots. Il souffle de nouveau avant de tomber nez à nez, avec le commentaire sur la mention de son passé, il sourit imperceptiblement, sourire grand, séduit même, adoucit par les mots légers mais si forts. Il adule doucement la feuille de l'index, tirant doucement une feuille pour commencer à déjà, écrire sa réponse qu'il promet d'être Herascouët.



Citation:
A vous Maman,
De votre fils, Guénolé de Harscouët,

Maman,

Je vous remercie de m'avoir accordé de votre temps. Et sans attendre, je vais débuter du concernant de Salomon.
Je pensais, que vous vous occupiez de lui. Je vous promets d'organiser dès demain l'escorte pour Salomon jusqu'en Alençon. Concernant le pourquoi du comment. J'ai essayé d'en parler avec lui, mais la parole d'entre-frères, m'oblige à garder un silence. .. Il a bredouillé quelque chose d'incompréhensible. Je n'ai pas su comprendre. Peut-être a-t-il voulu me rejoindre car je lui manquais ? Vous comprendrez, je n'aimerais pas trahir la confiance de mon frère bien aimé. Présentement, il est derrière moi, en train de dormir sous l'amas de couvertures, je ne savais pas que je disposais d'autant de linge pour couvrir mes nuits. Comment se portent : notre dernier frère et notre petite sœur. Pardonnez-moi, j'ai omis de prendre de leur nouvelles.

Je ne vous savais pas aventurière à ce point, vous avez déjà rencontré des korrigans ? J'étais persuadé qu'il se moquait de moi..
Et comment sont-ils ? Les dents pointues, serres et regard terrifiant ? Pourriez-vous me conter encore s'il vous plaît. Leur danse était-elle si risible ? Que font-ils, quand ils punissent ? Ils blessent même les enfants ? Pas que j'en sois un, mais si vous emmenez Salomon en Bretagne.. J'aimerais être certain qu'il ne risque rien.

Vos mots me concernant, je vous le confesse, m'ont donné un émoi fort et que je connais le mots exact pour l'expliquer. Mon poitrail s'est senti très chaud. Il m'a fait plaisir de vous lire, merci infiniment maman. Je n'ai pas coupé mes cheveux respectivement à vous. Il me plaît de vous ressembler, et je vous le dis qu'à vous, mais ils me font penser à vous. Cependant, j'espère que vous excuserez mon toupet. Je refuse d'être sanctionné sur mes mots concernant les bretons. Je n'aime pas la Bretagne et encore moins les bretons, et je vous serai gréé de me traîner devant mon grand père. Moi Maman, je ne me défile pas, je m'appelle Guénolé de Harscouët, je porte le nom de mon père que j'aime et qui me manque. Devant Grand-Papi, je vous en fais serment, je lui dirai que les bretons sont les tueurs de mon père. Vous êtes prévenue. Je n'abandonnerai pas les armes, et vous aurez honte de moi, mais je reste la personne que je suis, je ne me plierai pas. Osez me dire qu'ils n'ont pas brisé le coeur de mon Papa ? Ne me répondez pas, car je sais que j'ai raison. Je vais cependant tirer raisonnement de vos mots, je n'aurai aucun comportement déplacé envers Jowenn (le breton) , je vous le promets.

Maman, j'essayerai de vous capturer ce morceau de nuage, je ne vous promets que je saurai y arriver. C'est bien trop haut et j'ai peur que Dieu me punisse, car j'ai tenté de toucher au dessus de la pointe dorée des Cathédrales. Et, naturellement, ramenez-moi une étoffe. J'aimerais bien pouvoir me couvrir le coup ou bien peut être ma chevelure. Elle me paraît de plus en plus hirsute si vous saviez. Tel est mon souhait. J'ai d'ailleurs désormais un poussin, que j'élève, cela m'occupe.

Je vous en prie, soyez indulgente avec Salomon. Il se porte bien, même si je reconnais là un exploit qu'il soit arrivé en Flandres. Je n'ai pas envie qu'il ait peur de vous rejoindre en Alençon. Promettez-moi de ne pas le sévir pour cette fois. Il ne recommencera pas. Aussi tête de mule puisse-t-il être. Je me suis pincé le haut du nez à maintes reprises. Il est.. Salomon.

Portez-vous bien, et que le vent tranquille de Bretagne puisse vous accompagner. Saluez ma famille, mon grand-père, ma grand-mère.

Guénolé de Harscouët.

Escrit à Tournai en avril 1468.

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Guenole
Et de un envoyé à la maman, maintenant il faut écrire à Actarius et lui faire porter tant les bonnes nouvelles que les futures entreprises du jeune de Harscouët. Il tira alors une seconde feuille qu'il installe droite devant lui, encrant de nouveau la pointe, émargeant déjà l'entête, tout en réfléchissant à la structure et comment il allait faire tourner l'affaire pour ne pas avoir de remarques derrière.

Citation:
De Guénolé de Harscouët,
A vous, Son Altesse Actarius Malzac d'Euphor,

Bonjour et mes respects,

Je vous fais parvenir cet écrit afin de vous de mes nouvelles ainsi qu'une requête assez importante émanant de ma mère, Dôn.

Toujours à Tournai depuis que vous m'y avez fait envoyer. Je vous remercie car j'ai pu apprendre beaucoup de valeurs, et les prémices de l'art de la guerre, même si je n'ai pas encore toutes les subtilités. Je sais utiliser une épée et me défendre, et je tiens correctement à cheval. Je ne tombe plus. Mais le Mestre a dit qu'il me fallait grandit encore en taille et en musculature, et que cela m'aiderait à être davantage fort et que je ne tomberai vraiment plus. C'est qu'au début, je ne pensais pas que le cheval était aussi robuste. A vous voir monter, il paraît presque facile.. On se sent Roy sur un cheval, la foule s'écarte naturellement devant le superbe et la force brute de l'animal.

Je pense en avoir terminé à Tournai, m'autorisez-vous à revenir à Argonne auprès de vous ? Pas que Tournai ne me plaît pas, c'est juste très particulier. Le Mestre m'a fait apprendre l'Histoire des Flandres, mais également de son terroir sans oublier son parler. Je crois même m'être fait avoir, car il m'a dit que nous goûterions à des mets de qualités. Et bien je peux vous le dire, en dehors du fromage, rien d'autre !
Je serai plus prudent la prochaine fois.. J'ai vraiment souffert. J'ai bien cru que ces fromages sortaient des enfers ou que les respirer était preuve flagrante d'hérésie.

Et plus sérieusement, Salomon, mon petit frère, est à Tournai. Je ne saurais vous expliquer comment il a accompli cet exploit. J'ai vérifié qu'il allait bien, qu'il n'avait pas été blessé ou bouleversé par je ne sais quel brigand. J'ai naturellement prévenu ma mère, qu'il était sous ma responsabilité et que j'en prenais soin. Elle me charge de vous demander l'organisation d'une escorte afin d'amener Salomon de Tournai à Alençon. Ma mère payera l'escorte une fois celle-ci arrivée à Alençon. Ma mère vous remercie également pour l'éducation que vous m'offrez.


J'ai une question : Est-ce difficile de créer un Ordre de Chevalerie ? C'est que j'ai quelques idées pour plus tard, et j'aimerais, juste par curiosité, avoir votre connaissance sur ça.

Merci de m'accorder de votre temps, je dois veiller sur Salomon en attendant de vos nouvelles,

Guénolé de Harscouët,

Escrit à Tournai en avril 1468.


_________________
Don.
Thouars fut atteinte sans grandes difficultés et c'est confortablement installée dans le coin d'une auberge réconfortante que la Kerdraon réceptionne réponse à son pli. Voilà bien longtemps qu'elle n'avait plus de réelles correspondances, si l'on oublie celle qu'elle entretenait avec le nouvel homme de sa vie. Dana aimait les mots, sans vraiment savoir les manier comme elle aimerait pouvoir le faire, jouer avec l'amusait malgré son manque de talent pour l'écriture. Échanger était néanmoins vital pour elle, aussi lorsqu'elle pu enfin se laisser aller à quelques confidences auprès d'amis, ils avaient tous plus ou moins oublié de lui répondre ce qui ne renforça guère sa confiance en elle. Guénolé serait sans doute celui qui lui permettrait de recommencer, faire la paix avec cet échec datant de quelques mois.


Citation:

Thouars, le 27 du mois d'Avril de l'an 1468.
De Dôn ap Maëlweg de Kerdraon à Guénolé de Harscouët,


Mon fils,

Tout le temps qu'il me sera possible de vous accorder, le sera. Sachez que vous pouvez m'écrire quand bon vous semble, vous aurez toujours réponse à vos courriers. Si ma présence un jour, se fait proche de la votre, à toute heure de la journée et de la nuit, vous aurez le droit de me solliciter. N'est-ce pas tout ce qui fait une mère ? N'est-ce pas tout ce que je dois à mon enfant, si sage et prévenant ?

Si vous souhaitez parler de Salomon, parlons. Votre frère n'est pas comme vous, il est instable, désobéissant et perdu. Et je m'occupe de lui, vous n'êtes pas sans savoir qu'il n'évolue guère auprès de ma personne et qu'il est donc difficile d'avoir un œil permanent sur lui. Mais Salomon devait rester auprès de Brynjar et Deirdre, en Guyenne où j'ai fait partir, il y a deux jours, des gens pour les faire venir tous les trois deux sur Alençon. Ils arriveront d'ici plusieurs jours, le voyage est long. J'espérais qu'ils seraient soutenus par leur grand frère, il me faut réaliser que ce ne sera pas le cas, car égoïstement il a désiré vous rejoindre bien avant.
J'ai bien conscience qu'il n'y a rien là d'amusant, à surveiller ses cadets et pourtant depuis que son éducation religieuse est à l'arrêt, il faut l'occuper à autre chose puisque le précepteur qu'il détenait a écourté notre dernière tentative d'apprentissage. Que va t'il advenir de lui ? Je m'interroge chaque jour qui passe, sur l'avenir de cet enfant. Alors j'entends votre peine, le besoin de le protéger mais vous ne pouvez guère relever mon manque d'attentions alors que je passe ma vie à lui chercher une voie convenable.
Je pense par ailleurs avoir trouvé et je compte bien lui en toucher mot lorsqu'il sera à Alençon. Il ne m'y trouvera pas à son arrivée mais faites lui savoir que sa marraine, Amarante Dehuit, sera sur place pour l'accueillir.

J'en viens désormais à vos propos au sujet de la Bretagne. Il est bien délicat d'en parler sur le papier car il y a tant de choses à dire, à expliquer que l'encre me manquerait avant que je puisse terminer d'écrire. Comprenez surtout que si votre père est mort de chagrin, ce chagrin lié à cette Bretagne que vous n'hésitez pas à traiter d'ingrate et de responsable, n'oubliez pas qu'elle fut aussi celle qu'il a aimé de tout son être, de tout son cœur. Votre père était un amoureux de son pays, il en parlait la langue à la perfection, se levait chaque matin en s'émerveillant de la beauté des côtes. Saviez-vous qui ne se passait pas une seule journée sans qu'il vante l'île de Bréhat sur laquelle il aurait aimé reposer ? Vous irez un jour et vous comprendrez l'étendue de l'amour qu'il portait à ces terres. La Bretagne est ingrate, Guénolé, j'en conviens, je l'ai quitté pour cette raison principale... Mais elle est celle qui fait battre nos cœurs, qui nous a vu grandir et trébucher.
Connaissez-vous des contrées plus belles que ces dernières ? Où Korrigans et fées parviennent à cohabiter et nous faire rêver ? Malheureusement, votre grand-mère et moi même ne nous adressons plus la parole, mais si c'était encore le cas, j'aurais saisi l'occasion de vous faire visiter les jardins de Dinan où les fées, ces minuscules enchanteresses dansent sur les arbres feuillus. Vous saviez que les tâches de sons qui ornent nos deux visages sont le résultat de leur magie ? De leurs petits souliers elles ont marqués nos peaux, petites empreintes de beauté. Soyez fier de votre minois car il découle de vos origines. Gwilherm, votre père, était fort de ce pays, honnête et intelligent. Vous héritez de ces qualités bretonnes, soyez en assuré.


Votre étoffe sera dans un colis que vous recevrez dès mon prochain courrier. J'ai bien l'intention de vous couvrir le cou par l'hermine bretonne, vous verrez elle tient chaud.
En attendant, recevez mes plus tendres pensées,

Votre mère, Dôn.


_________________
Guenole
Les mains jointes, et le regard vers la lune blanche qui brille dans la nuit. Les yeux humides, lèvres fermées, les pensées travaillent de plus belles. A vrai dire, il repense à ses mots rudes qu'il avait imprimé sur sa précédente lettre. Il s'en veut énormément. Il avait reçu une réponse, apaisante, pour son petit cœur. Ses épaules lourdes, sur lesquelles tout l'espoir repose. Il y a des soirs ou c'est difficile. Le jour, l'armure enfilée, peine à cacher tous les défauts. Mais une personne l'aidait tous les soirs. Son père, du moins, l'ami imaginaire de Guénolé, à qui il se confesse tous les soirs pour expier ses fautes, se remettre en question et surtout demander conseil.

Raisonnable, l'héritier Harscouët, reprit la main sur la plume, s'il sait être arrogant à souhait, il s'essaye d'être pardonnable au mérite.






Citation:
Depuis les Flandres & de Guénolé de Harscouët,
A vous, Maman, Dôn ap Maëlweg de Kerdraon,

Ma Maman,


    Je vous demande le Pardon pour ces vilains,
    Mots qui ne sont dignes , écrits du fusain.
    Je vous demande le Pardon pour l'hautaine,
    Arrogance contre votre parole si saine.
    Je vous demande le Pardon de tout mon coeur.


J'ai pris beaucoup de recul, j'ai relu votre lettre et je ne me sentais pas très bien ce soir-là. J'ai très certainement dû attraper un froid. Je suis certain qu'une écharpe me couvrira correctement le cou. Je reste à Tournai, je serai encore là certainement pour votre prochain courrier. Je ne pars pas tant que je n'ai pas de nouvelles de Son Altesse Actarius. Je peux vous garantir que vous n'aurez jamais à entendre parler de moi en mal ou sur mon éducation.

Je le sais pour Salomon, mais il va grandir, il est certes perdu dans son monde mais ce n'est pas si mal. Je ne voudrai pas qu'il ait peur de partir vous rejoindre en Alençon. S'il doit me quitter le ventre tout de nœuds et les joues humides, je ne me sentirai pas bien aussi.. J'ai également omis de vous dire une chose, avant qu'il n'arrive à Tournai il m'a écrit, me précisant qu'il arriverait sous peu. Mais je pensais qu'il vous avait prévenu, ou que tout était organisé par votre main. J'aimerais pouvoir vous en dire plus, je vous promets qu'il n'arrivera rien à Salomon sous ma responsabilité et vous ferai savoir au plus vite du concernant de l'escorte, j'aurai aimé me joindre à l'escorte pour l'accompagner, mais je vais certainement être demandé ailleurs.. Je ne doute pas de vous, vous avez su m'orienter pour m'offrir une éducation que d'aucuns rêveraient de percevoir. Je ne regrette pas. Je me pose une question, si Salomon a une marraine, ai-je un parrain ou une marraine ?


De grosses lacunes et certainement un manque de lucidité, mais je n'arrive pas à pardonner les bretons. Je ne sais pas, j'ai envie de croire à la beauté dont vous me décrivez, mais quand j'y pense, je repense à mon Papa, qui n'est plus là, qui à cause des bretons il est tombé dans le chagrin. Pensez-vous que je pourrai cette année ou l'année prochaine voir l'île de Brehat ? Et aussi découvrir les korrigans ? Pourrais-je les rencontrer ou les voir danser discrètement, je promets de ne pas rire, je ne veux pas qu'il m'en cuise de m'être laissé emporter par la raillerie..

Et sachez maman, que je fier de mon allure, de mon visage, de mes cheveux et de mes mains. Et je resterai fier, même avec une écharpe d'hermines. J'ai cependant beaucoup à faire avant de pouvoir tirer grande satisfaction. Il me faut terminer mon apprentissage, devenir grand, plus sage et je vous présenterai un jour mon amoureuse. Rassurez-vous, mon cœur n'est pas ensorcelé, je reste figé sur d'autres thèmes.. Dont Salomon, surtout en ce moment, je ne peux pas le laisser sans qu'il risque de s'ouvrir le crâne.

J'espère que vous pourrez me pardonner, je prie très fort pour.

Votre fils, Guénolé de Harscouët.

Escrit fin avril 1468 à Tournai.

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