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[RP] Retour à Meyrieu

Walan
[Décembre 1467]

Après plusieurs semaines, plusieurs mois même, de mobilisation en Touraine puis sur les routes, Walan revenait enfin passer quelque temps à Meyrieu. Quelque temps seulement, car il allait accompagner Axel et Thiberian dans leur déménagement vers Tours, et que son propre coeur l'incitait à y retourner rapidement. Toutefois, il voulait aussi revoir Aëlys -et entendre ce qu'elle avait à lui dire, puisqu'elle avait manifestement une annonce d'importance à lui faire-, s'assurer que tout allait bien à Meyrieu et sur le reste de ses terres, et profiter un peu de celles-ci. Pour ce dernier point, la visite prochaine, en compagnie d'une brune princesse n'étant pas encore arrivée, de la cabane qu'il avait fait construire -initialement comme une sorte de plaisanterie- aiderait grandement.

Pour le moment, le chevalier parcouru avec plaisirs et une escorte réduite le chemin familier l'amenant au castel depuis Vienne. Le froid était déjà hivernal et se traduisant par de nombreuses zones givrées, mais le soleil brillait largement et rendait la chevauchée plutôt agréable, une fois couvert d'une épaisse cape de voyage. Rapidement, Meyrieu fut en vue et l'un des gardes s'élança au galop pour prévenir la maisonnée que l'arrivée attendue était proche. Plus lentement, non pas parce qu'il traînait des pieds mais parce qu'il en profitait pour examiner l'état de la seigneurie -du moins sa partie visible de la route-, le seigneur des lieux finit par arriver à son tour, franchissant avec plaisir les portes du castel et de son foyer.

Il n'eut pas long à mettre pied à terre et à confier sa monture au palefrenier, tandis que les visages familiers des domestiques se lançaient dans le déchargement rapide des chevaux de bas. Les laissant à leur ballet bien rôdé, le brun se dirigea à grand pas vers le logis pour trouver un peu de chaleur et surtout, Aëlys, très probablement accompagnée d'un Jehan ayant de multiples affaires à lui soumettre.

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Aelys_meyrieux
L'hiver s'installait tranquillement, les premières neiges étaient depuis plusieurs semaines tombées sur les sommets, mais pas encore sur le castel. Aëlys l'attendait avec une certaine impatience. Quand les premiers flocons apparaîtraient, il ferait moins froid, pendant quelques jours.
En l'absence de son père elle avait, avec l'aide de Jehan, préparé le domaine aux longues froidures. Elle s'était assurée du bon état des toitures, avait contrôlé le remplissage des greniers et fenils, avait vérifié que les jarres de pommes tapées étaient en nombre suffisant, que les chapelets d'oignons, les courges, les aulx, s'alignaient à l'office. Elle avait fait réparer ici une brèche, là un bardeau, avait passé de longues journées à cheval, à parcourir les champs pour s'assurer de leur emblavement, à longer les étangs à la recherche d'éventuelles fissures dans leurs chaussées.
Meyrieux était paré, il avait bien fallu se résoudre à prendre au castel des quartiers d'hiver qui l'ennuyaient. Pour quelques trop longs mois, elle retomberait sous la coupe de Sancie, qui ne manquerait pas de lui apprendre d'autres points de broderie, d'autres pas de danse, d'autres façons de coiffer ses cheveux, d'autres recettes de lotions pour les mains ou le visage. Inintéressant.

Quand parvint la nouvelle du retour de son père, Aëlys se dressa tout soudain du coussiège où elle s'ennuyait dignement en brodant une énième chainse. C'est là qu'elle s'aperçut qu'elle avait dépassé Sancie en taille. Elle en conçut une secrète satisfaction qui la fit sourire de toutes ses dents.


Viens, Sancie, allons à sa rencontre!

Certes non, nous n'irons pas! Nous l'attendrons dans la salle haute. Que t'ai-je donc appris?


Un éclair de révolte brilla un instant dans les yeux de la jeune fille. Mais aussitôt le sourire lui revint. Sancie était plus petite qu'elle. Sancie se ridait, ses cheveux se paraient de discrètes argentures, elle descendait parfois l'escalier marche à marche, gênée par un genou douloureux. Un élan d'affection porta Aëlys vers sa gouvernante. Elle l'entoura de ses bras et lui plaqua une bise sur chaque joue.

Comme tu voudras, ma bonne Sancie.

Si la servante fut surprise de la soudaine docilité de son élève, elle n'en laissa rien paraître.
Quand Walan entra dans la salle, il trouva sa fille bien coiffée et vêtue de frais, les mains et les joues propres, debout près de la cheminée, Sancie et Jehan quelques pas en arrière. Ensias, peu ému par l'activité qui avait embrasé les cuisines, avait profité de la fête pour se lover sur les coussins de la chaire seigneuriale.


Papa! Je suis si contente que vous soyez de retour! Comment allez-vous? Voulez-vous dîner? Avez-vous besoin de vous reposer un peu avant? J'ai donné des ordres pour que votre escorte soit bien installée. Venez çà, près de la cheminée. Il fait bien froid, dehors.

Elle tournait autour de lui comme un papillon affairé.
Aucune question sur sa future belle-mère. Si son père voulait en parler, elle écouterait. Elle avait fini par accepter la situation, mais n'irait pas jusqu'à solliciter des nouvelles.
Walan
Un petit haussement de sourcil surpris apparu sur le visage de Walan lorsqu'il vit la scène qui s'offrait à lui en entrant, mais le geste fut rapidement remplacé par un sourire amusé en voyant sa fille le bombarder de questions. Avant de répondre, il commença par profiter d'une pause dans son papillonnage pour lui faire une bise avant de prendre la parole et d'entamer une série de réponses.

Bonjour à vous tous. Je vais bien, oui il commence à faire froid mais avec le soleil c'était encore plutôt agréable. Le dîner pourra attendre un peu, mais un repas chaud ne sera pas du luxe.

Le brun s'approcha de la cheminée malgré tout, ôtant cape et gants au passage.

J'ai vu que vous aviez préparé le fief et le castel pour l'hiver, est-ce qu'il y a eu des difficultés ? Nous avons quelques jours pour gérer les problèmes et préparer l'hiver. Il va falloir préparer l'accueil de son Altesse Athénaïs d'ici peu, pour environ deux jours.

Par habitude, c'était surtout en direction de Jehan que le chevalier parlait, même si les regards qu'il adressa à Aëlys traduisaient qu'il savait qu'elle participait de plus en plus à ces préparatifs. Plus spécifiquement, il lui lui demanda :

Tu as commencé à préparer le voyage à Tours ? Il va nous falloir voyager relativement légèrement, les chariots et chevaux de bât seront surtout pris par les affaires d'Axel et Thiberian.

Faisant une petite pause, Sans Repos se tourna un peu plus vers son héritière pour terminer sa propre série de question.

Et tu avais évoqué un sujet d'importance dont nous devions parler ?
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Aelys_meyrieux
Son père était toujours aussi calme et posé. Aëlys se mordit la lèvre. Pourtant, elle s'était juré de lui ressembler. Mais dès qu'elle chassait son naturel, il revenait au galop.
Devançant les gestes de Sancie, elle prit gants et manteau des mains de son père, et les remit à la servante.


Aucune difficulté particulière, Papa. Jehan me montre tout ce qu'il faut faire. Il dit que j'ai l’œil, désormais, n'est-ce pas, Jehan?

Evidemment, Jehan acquiesça.

Il va falloir préparer l'accueil de son Altesse Athénaïs d'ici peu, pour environ deux jours.


Tout sourire s'effaça du jeune visage, bien trop mobile au goût de sa propriétaire, qui affecta de redresser une bûche dans la cheminée tandis que Jehan répondait au maître. Son Altesse Athénaïs serait reçue avec tout le décorum que les serviteurs voudraient bien mettre en place.
Aëlys prit dans ses bras un Ensias un peu ronchon, pour laisser vacant le faudesteuil de son père.


Tu as commencé à préparer le voyage à Tours ? Il va nous falloir voyager relativement légèrement, les chariots et chevaux de bât seront surtout pris par les affaires d'Axel et Thiberian.

Oh oui, Papa! C'est presque prêt. Mes m... euh... ma malle n'attend plus que d'être chargée.

En fait, il y en avait eu trois, au départ. Puis deux, quand Sancie avait dû, poussée par sa jeune maîtresse, supprimer des bagages quelques fourrures, chaufferettes, couvertures et autres chancelières destinées à leur éviter à toutes deux de mourir de froid lors du voyage vers le grand nord. Mais puisque Papa demandait de voyager léger, l'on supprimerait encore quelques pièces de vaisselle, deux ou trois robes fourrées et, surtout, les métiers à broder. Même le beau virginal qu'elle était en train de se fabriquer avec le bois du vieux tilleul abattu l'hiver précédent pourrait attendre son retour. Une seule malle, donc.

Je suis contente de voyager avec Dame Axel et Messire Thiberian, mais bien triste qu'ils quittent nos montagnes.

Elle soupira.

Vienne est une ville morte, maintenant. J'ai bien hâte de voir Tours.

Elle caressait rêveusement Ensias, partagée entre la peine de voir se vider le pays de son enfance et l'excitation d'en découvrir un autre, quand son père reprit.

Et tu avais évoqué un sujet d'importance dont nous devions parler ?

Ah... Déjà. Aëlys s'était bien préparée, mais maintenant, au pied du mur, les choses n'étaient plus aussi simples. Deux brefs regards en coin lui montrèrent que Jehan et Sancie étaient tout oreilles. C'est qu'elle ne s'était ouverte à personne du sujet d'importance qu'évoquait son père. Ils allaient être surpris. Elle se demandait si elle avait encore vraiment envie d'en parler, et enfouit son menton dans la fourrure d'Ensias.

Papa, c'est très important, en effet.

Bon. Voilà qu'elle avait un poil de chat sur la langue, maintenant. Elle tenta vainement de le chasser de quelques "ttttttt" inefficaces, puis se résolut, consciente qu'elle devait avoir l'air d'une gamine mal dégourdie, à poser précautionneusement le félin par terre, puis à s'essuyer les mains l'une sur l'autre, avant de cueillir délicatement le poil sur le bout de sa langue.

Pardon.

Que faire de ses mains vides de chat, du coup? Elle les dissimula dans les plis des jupons de futaine qu'elle portait à la maison, et se lança.

Papa, il vous faut me trouver un mari.

A ce point de l'histoire, si elle s'était écoutée, Aëlys aurait baissé les yeux et aurait fixé la jonchée, dans l'attente anxieuse du verdict paternel. Mais elle avait décrété qu'elle n'était plus une enfant. D'ailleurs, Sancie aussi sentait bien qu'elle n'en était plus une, puisqu'elle lui posait sans cesse des questions très embarrassantes - tes jupons sont-ils assez épais? tu n'as pas mal au ventre? ton justin ne te serre pas trop? - et s'ingéniait à la surveiller encore plus qu'avant.
Elle planta donc son regard droit dans les yeux de son père. Enfin, pas tout-à-fait les yeux, parce que c'était quand même un peu trop difficile. Elle visa la glabelle. Pratique, la glabelle: l'interlocuteur était persuadé qu'on le fixait droit dans les yeux, alors qu'en vrai, on évitait le regard. Elle s'était entraînée devant son miroir, et s'efforça d'avoir l'air aussi adulte que possible. Pas facile, après l'épisode du poil de chat.
Walan
D'abord un peu amusé face aux hésitations de sa fille -mais tâchant de ne pas le montrer pour éviter qu'Aëlys croit qu'il se moquait d'elle et se vexe-, Walan se retrouva bien vite les yeux écarquillés en entendant la demande. Il retint une quinte de toux, puis interrogea du regard Jehan et Sancie, qui n'étaient probablement pas moins étonnés, avant de revenir vers sa fille.

Te trouver un mari ? Mais... M'enfin !? Pourquoi donc ? Tu es encore un peu jeune pour ça quand même ...

Le chevalier avait beau petit à petit se faire à l'idée que sa fille approchait de sa majorité de plus en plus vite et qu'elle n'était plus tout à fait une enfant, il était encore très loin de la considérer comme "mariable". Loin comme une décennie ou presque. Quant aux conséquences les plus habituelles d'un mariage, il lui était tout bonnement impossible de relier sa propre fille à celles-ci. Inconcevable.

Échangeant un nouveau regard avec l'intendant et la gouvernante, il reprit pour sa fille, tentant de se raccrocher à des choses un peu plus concevables et raisonnables.


Ça me paraît quand même prématuré, d'où te vient ce besoin soudain ? Tu as quelqu'un en vue ?

Après tout, un amour naissant pourrait peut-être expliquer en partie les choses. Quoi que connaissant sa fille, il était également fort possible qu'elle se soit "simplement" mise en tête qu'il s'agissait là de son devoir. A voir la tête de Sancie et Jehan, ce n'était probablement pas eux qui l'y avaient incitée.
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Aelys_meyrieux
Difficile de garder les yeux fixés sur une glabelle quand ladite glabelle disparaît subitement, mangée par la transformation soudaine du regard paternel en lunettes à la John Lennon, monture en moins. Aëlys s'y efforça cependant, mais ses mains, dans les plis de sa jupe, se mirent à trembler. C'était prévisible, en même temps: son père ne la prenait pas au sérieux. La quinte de toux qu'il avait retenue de justesse, c'était un rire, en fait. Elle en était certaine.
Elle coula de rapides regards vers Jehan et Sancie, conclut de son inspection qu'il était inutile d'espérer d'eux un quelconque secours.
Bon sang, c'était évident, pourtant! Etait-elle donc la seul adulte, dans cette maison? Allait-elle devoir tout leur expliquer?

D'abord, calmer le cheval fougueux qu'elle sentait se mettre au galop dans son cœur. On respire, une fois, deux fois, on souffle. Et on va droit à l'essentiel.


J'ai presque 13 ans. Dans un an, je serai majeure, ça laisse le temps de trouver un mari convenable.

Ça, c'était un argument des plus raisonnable. Papa aurait tout son temps.
La suite semblait s'annoncer plus difficile. Papa avait toujours été un grand romantique, il avait épousé sa mère par amour, et il était persuadé d'être amoureux de sa princesse parisienne. Nouvelle inspiration.


Non, ce n'est pas prématuré, bien au contraire. Et non, je n'ai personne en vue, m'enfin! Je ne vais pas me jeter à la tête du premier venu!

C'était très gênant, que son père la crût capable de tomber amoureuse de quelque godelureau, alors qu'elle allait bientôt se retrouver à la tête d'immenses domaines, dont quelques-uns où elle n'avait jamais mis les pieds. Enfin si, quand elle était très très très petite, dix ans en arrière pour le moins. Elle n'en gardait pour tout souvenir qu'un parfum de violette et la chaleur enveloppante des bras de sa mère.

Papa, vous ne comprenez pas. Je dois me marier. De préférence avec un seigneur du nord, qui connaisse bien les terres de Maman.

Certes, il y avait Meyrieu, aussi, et tous les autres fiefs de son père.

Ici, ce n'est pas pareil. Il y a vous, et Jehan. Et bientôt il y aura de nouveau une dame au château.

Elle baissa un instant la tête, faisant mine de chercher Ensias, pour masquer le tremblement de sa paupière, et reprit d'une voix plus ferme.

Je ne serai plus...

Elle avait failli dire "je ne serai plus rien".

... plus aussi nécessaire qu'à présent.
Il faut me marier, Papa. Trouvez un homme du nord, bien né, et point trop jeune, surtout.
Walan
Le brun resta un moment silencieux, se forçant à taire toutes les objections paternelles qui lui venaient par réflexe au fur et à mesure des propos d'Aëlys. Il finit toutefois par reprendre la parole, calmement.

Que tu sois nécessaire ou non, tu demeureras toujours ma fille et je ne t'en aimerai pas moins. Mais comme en prime, tu vas bientôt avoir à gérer trois fiefs dans deux provinces différentes, je ne m'en ferais pas trop sur mon utilité, à ta place.

Un petit sourire en coin ponctua la légère taquinerie avant que Sans Repos ne reprenne.

Tu as raison sur le fait que tu connais peu les terres que tu vas hériter de ta mère.
Nous n'allons pas souvent à Igny et encore moins en Limousin. Mais nous pouvons y remédier et nous y rendre plus souvent ensemble pour que tu les connaisse mieux. Il te reste du temps pour apprendre.
Si tu le souhaites, je peux même te laisser commencer à les gérer seule dès maintenant, en me contentant de te conseiller et d'appuyer tes décisions. Ça te permettrait de mieux les connaître aussi sans pour autant en avoir l'entière responsabilité pour commencer.

N'oublie pas non plus que ça fait un moment maintenant qu'avec l'aide de Jehan, j'ai nommé des intendants compétents pour ces fiefs. Souvent les mêmes que ceux que ta mère avait elle-même choisis, à vrai dire. Ils connaissent les particularités de ces terres et pourront t'aider à les gérer. De la même manière que Jehan m'a aidé lorsque je suis arrivé, jeune roturier n'y connaissant rien, pour prendre possession de Meyrieu.


Un petit regard respectueux et amical vers son vieil intendant interrompit brièvement le propos, avant que Walan ne revienne au cœur du sujet.

Tu n'as pas besoin d'un mari pour tout ça. A vrai dire, tu auras déjà bien assez à faire en prenant possession de l'héritage de ta mère pour ne pas avoir en plus à gérer des noces, un mari, sa famille et ses fiefs.

Je n'ai aucune intention que tu subisse un mariage politique, planifié des années à l'avance avec quelqu'un que tu connais à peine. Laisse le temps au temps. Tu finiras par rencontrer quelqu'un, et à plus forte raison si tu quittes un peu plus Meyrieu dans les mois et années à venir.

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