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Info:
Agression de Claquesous et procès de Fanette Loiselier

[RP] Ange ou Démon ?

Lucas_storm
Lucas s'était rendu à l'Aigle de Jupiter ce soir là, comme tous les soirs. Il était fatigué de sa journée, mais comptait bien y rencontrer Zhou Yu et Sirelna, discuter de ce nouveau bulletin d'informations édité par la mairie. Et ils y étaient bel et bien. Si Lutécien pouvait passer ce soir, il serait comblé.

Il avait à peine retrouvé ses amis qu'une jeune femme descendit de l'étage. Une étrangère à la ville qui se présenta sous le nom de Fanette. Etrange impression qu'il eut en discutant mais il était fatigué, il n'y fit pas plus attention que cela.

Puis Lutécien fit son entrée, et vint s'assoir à ses côtés. Lucas n'eut d'yeux que pour lui à cet instant, il était si heureux qu'il ait pu se libérer et venir passer un bon moment en taverne.
La journée avait si longue depuis qu'il avait quitté son Ange ce matin afin de veiller à gérer les affaires de la mairie.

Mais ce bonheur se changea très vite en une horreur sans nom. Fanette venait de se jeter sur Lutécien, son couteau à la main. Et Lutécien s'était effondré sur le sol. Tout c'était passé si vite. Rien n'avait annoncé une telle barbarie.

Le coeur de Lucas s'arrêta de battre un instant avant de reprendre une course erratique. Lute... Ce sang rouge vif qui s'échappait de son corps. Dans le brouillard de ses pensées il entendit Fanette accuser Lutécien d'enlèvement d'enfant. Non... Mensonge... pas son Ange. Impossible. Il n'aurait fait de mal à une simple vache, souhaitant que les laitières de Lucas vivent jusqu'à ce que la vieillesse les fasse trépasser, et même les rats que Lucas avait capturés pour lui à fin d'expérience pour ses études de médecine étaient traités comme des rois. Alors enlever un enfant...

Ses jambes refusèrent rapidement de le porter plus longtemps et Lucas se laissa tomber à genoux aux côtés de Lute. Le sang coulait toujours, rouge, fuyant ce corps tant aimé. Lucas plaça ses mains sur la plaie essayant de lui barrer le passage d'une façon ou d'une autre. Lute avait les yeux fermés maintenant. Il ne bougeait plus. Sa poitrine se soulevait cependant. Mais il était si jeune encore, un corps de jeune adolescent. Agressé férocement. Il lui fallait l'emmener... le sortir de cette taverne, loin de cette furie. Il était peut-être encore en danger, si elle décidait de finir le travail...
Lucas prit lutécien dans ses bras, tout en appuyant encore sur cette plaie de laquelle sa vie s'échappait doucement. Puis il sortit précipitamment de la taverne, courant avec son précieux fardeau, pour l'amener à la maison où Jaina pourrait l'aider, aller chercher du secours pendant qu'il lutterait contre le Temps et la Faucheuse afin de la garder éloignée.
Tout le long du chemin, il pria, de toute son âme, alors que les larmes ruisselaient sur son visage, pour la vie de l'Ange qu'il serrait dans ses bras.

A peine arrivé à la maison, il appela sa jeune soeur l'envoyant chercher Emelyne, puis coucha le corps de Lute sur leur lit. Il empoigna le drap, que sa main froissa en boule avant de le presser sur la blessure. Puis il se plaça au dessus de lui, à genoux sur le matelas, une jambe de chaque côté de son corps afin de mieux l'y maintenir. Il se pencha pour déposer un baiser sur ses lèvres entrouvertes, et murmura d'une voix défaillante :
Je suis là mon Ange, tout va bien se passer... Reste avec moi... Je t'en prie...
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Celestya
Elle cessa de ranger les seaux pour la traite des vaches, qu'elle venait de nettoyer à grande eau. Son frère criait son nom. Et cette voix, mêlée de peur et de désespoir. Elle sentit son coeur se serrer dans sa poitrine. Quelque chose de terrible devait être arrivé. Elle sortit en courant de la grange, Procyon, qu'elle avait gardé avec elle toute la journée la suivit aussitôt.

Son frère entrait dans la maison en courant, portant quelqu'un dans les bras. Serait-ce Lutécien ? Elle pouvait voir les pieds tressauter au rythme de sa course. Une masse de cheveux blancs dépassait au sommet de l'épaule de Lucas. Lutécien donc... Elle aperçut du sang au sol, s'arrêta un instant, prise de panique. Puis elle repartit et se précipita à la suite de son frère.


LUCAS ?


Elle ne comprit pas tous les mots qui sortaient de sa gorge manifestement nouée de Lucas, mais elle reconnut tout de même "chercher Emelyne". Elle tourna les talons et se dirigea toujours courant, vers le cabinet médical, Procyon s'était quant à lui élancé à la poursuite de son maître. Si elle n'y était pas, elle irait chez elle, Lucas lui avait montré où elle habitait et puis à la taverne au cas où. Elle espéra très fort qu'elle n'était au domicile d'un habitant, sinon, elle n'était pas prête de la trouver.
Il lui fallait trouver Leyna aussi, elle saurait quoi faire, mieux qu'elle en tout cas. Et puis Zhou Yu, il pourrait peut-être faire quelque chose lui aussi. Elle se sentit soudain si impuissante, la gamine. Elle ne savait trop quoi leur dire... juste que c'était urgent, la voix de Lucas avait été suffisamment révélatrice de l'urgence de la situation.
Zhou_yu
Zhou yu passais son temps en taverne , tout allais bien, jusqu'à se que Fanette arrive, à se moment il se souvenu de la rancune de son ingratitude, son sourire s'effaça, laissant place que à la froideur de l'hiver, rien que ce détail suffisait à l’énerver, lui qui l'avais aider a retrouver son fils.

Passant outre ce détail, il profita un peu de la soirée, tout allais, Lute arriva, heureux de le voir aussi, car il était important au yeux de son amis et frère de coeur Lucas, pensant que tout retrouvaille allait bien se conclure, Fanette sans crier gare agressa la pauvre Lute après ce geste elle fit part de parole, qui disais vrai ??? qu'importe l'heure est pas au question. Il fallais aider Lute. Alors que Lucas partit emportant Lute, je resta pour m'assurer que l'agresseur ne poursuivrais pas.

Pas de nouvelle jusqu'à se que Jaina aille demander secourt et la croisa, comprenant l'alerte, sans crier gare il pressa le pas direction la lieu où était Lute et Lucas .
Il invita Jaina a trouver Emelyne , qui était bien plus qualifié que lui en terme de médecin, de son coté , il ferais tout en son pouvoir pour aider
Claquesous







    [Flashback 1465 : le crime]





Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent et joyeux.
Lorsque l'enfant parait
Tombera le couperet
Joli printemps, je reviendrai



C'est avec une froideur déconcertante que le garçon masqué avait tracé ces lignes et payé le coursier. Aucune larme n'avait souillé le joli minois. Elles s'étaient toutes taries sur le corps meurtri de son aîné. Qu'avait donc poussé le surnommé Claquesous à vouloir enlever un enfant ?

Un cœur en miettes, une âme brisée alors qu'une lame avait percé son flanc et qu'une poigne de fer l'obligeait à regarder.

Et il avait regardé pendant des heures, le visage derrière son masque souillé et déformé par la peur et l'horreur. Enguerrand, le grand frère avait été ligoté à une poutre et dénudé. Les hommes s'étaient amusés avec son corps et un couteau pourfendant son intimité, gravant les initiales des Corleone sur les mains du supplicié.

De quoi était-il accusé pour subir pareil châtiment ? D'avoir violé une gamine du clan du même âge que le petit Claque. Mais celui-ci n'avait jamais cru à ces rumeurs voyant en son aîné adoré la 8ième merveille du monde. Enguerrand dixit Montparnasse, cinq ans plus âgé que lui, l'avait arraché des griffes de son maître et rendu la liberté à l'enfant esclave. Il le nourrissait quand il avait faim, le réchauffait quand il avait froid. Était ce l'horreur de l'enfance qui avait poussé Monty à devenir un monstre ?
Quoiqu'il en soit, monstre ou pas montsre un frère restait un frère quoique ses actes furent et quoique les rumeurs racontaient.


Supplie à genoux et demande pardon pour lui avaient ordonné les hommes au gamin tremblant et encore innocent.

Il s'était exécuté, le corps secoué de sanglots et toujours obéissant, il avait traîné le corps agonisant de son frère hors de la taverne.

Prends ce chien et fiche le camp d'ici. Dépêche-toi avant que l'on change d'avis.

Il avait usé de toutes ses forces pour s'éxecuter criant et demandant de l'aide une fois arrivé dans la rue.
Enguerrand avait survécu mais ce soir-là quelque chose s'était brisé en Lutécien.
Il devait se venger. Il avait que trop entendu l'heureux événement dont l'un des Corléone était si fier. Sa femme allait mettre au monde un enfant au printemps.
Soit.
Comme il n'était pas assez fort pour se venger physiquement, le gamin allait jouer sur le psychique.
Un fils contre un frère.
Sang pour sang.
Sauf que Claquesous n'avait aucune intention de faire souffrir le nourrisson, non. Au contraire, il allait d'une pierre deux coups exécuter sa vendetta et éloigner un innocent d'un clan de criminels. Finalement, n'était-ce pas un service rendu? Il aurait lui-même donné cher pour être enlevé bébé et n'avoir pas connu une triste vie de misère, d'abus et de violences.
La décision n'était pas mûrement réfléchie au vu de son jeune âge mais elle était sans appel.
Quelques jours après l'enlèvement, il fut trouvé dans un champs inanimé, la mémoire lui faisant défaut



    [Septembre 1467-fin d'après-midi]


Bien des mois s'étaient écoulés depuis les faits dramatiques de ce fameux printemps tragique. Le jeune Lutécien s'était épanoui auprès de celle qu'il appelait maman et poursuivait ses études de médecine. Il avait rejoint sa demi sœur en Alençon, refusant la vie de chevalier qu'on lui proposait. La guerre n'était pas pour lui et le jeune noble préférait passer son temps, le nez dans ses bouquins. Il était heureux ainsi aux côtés de Lucas et d'Emelyne, se chipotant parfois avec la petite Lise et sa nièce Keena. La seule ombre à son bonheur était cette mémoire vacillante, des fragments de souvenirs désagréables et ces cauchemars terrifiants dont il se réveillait en hurlant.

Cet après-midi là, il lâcha un peu ses vélins pour prendre l'air. Il avait aperçu Lise derrière la fenêtre de la Municipale et l'avait rejointe.
Une dame était présente ainsi que ses bambins. Il eut la sensation désagréable que quelque chose de terrible allait se produire. Et pour cause....

De fil en aiguille, il commença à comprendre la colère de la prénommée Fanette, une véritable explosion de rage et de haine. Elle lui reprochait d'avoir enlevé son fils, lui désigna le petit et précisa qu'elle l'avait retrouvé après 10 mois.
Lutécien avait d'abord encaissé sans broncher, cherchant dans sa mémoire enfouie, des informations. Il n'eut aucune peine à la croire, se rappelant de ce qu'on lui avait raconté lors de son passage à Limoges. Anaelle l'avait même conduit dans la fameuse taverne ou son frère avait été châtié. Il avait pu se rappeler de la peur, de l'odeur du sang mais pas d'actes précis. Il avait croisé Vittorina aussi qui sentait bon la violette et qui lui semblait si maternelle. Elle lui avait fait promettre de ne plus venir à Limoges prétextant une ville de vices.
Face à Fanette, il comprit.
Celle qui un jour fut sa tante l'avait protégé à son insu. Elle avait néanmoins pas résister aux questions du gamin et l'avait emmené assister à une pendaison, lui présentant ainsi le condamné à mort.
Vous vouliez savoir qui était votre frère ? Je vous présente Montparnasse avait elle prononcé d'une voix monocorde.

C'était donc un passé trouble qu'on lui cachait et il ne pouvait s’arrêter de fixer Fanette, tantôt compatissant pour cette pauvre mère, tantôt agacé par ses cris .

Elle partit.

Le soir se fut une autre paire de manche. Il devait rejoindre Lucas et à peine la porte de la taverne poussée, que Fanette se lança sur lui avec un couteau.


    Qu'as-tu pensé, Fanette quand la lame est entrée dans ma chair ? T'es-tu sentie mieux lorsque le sang a jailli et que je me suis écroulé ?
    Toi qui me blâmait plutôt pour mon geste, ne viens-tu pas d'agir encore plus monstrueusement que les deux frères que tu dépeignais ? Ton fils tu l'as retrouvé, mon frère je ne le reverrai jamais. Je suis le seul coupable m'as-tu dit tantôt, un criminel, de la vermine. As-tu pensé une seule fois à ce qui a bien pu pousser un mioche comme moi à commettre cet acte ? As-tu pardonné à ton mari ? Qu'adviendra t'il de ton fils quand il grandira au milieu de criminels avec une famille instable. Peut être deviendra t'il comme Montparnasse, comme Claquesous l'enfant masqué que j'étais et dont je me souviens pas
.



La douleur l'avait paralysé mais n'avait pas duré. Très vite une sensation agréable d'être bercé dans du coton le sumergea et il sombra, la mare carmin contrastant avec la blancheur de ses traits délicats et de ses cheveux.

édit +++ pour les fôtes d'aurtograffeuh saperlotte

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Amarante.
Comment en étaient-ils arrivés là ? Une conjoncture entre deux personnes qui n'auraient pas dû se croiser ... Sa filleule Fanette et Lutécien dit " Claque sous ", celui qui avait enlevé l'enfant nouveau-né de cette dernière ... Un geste malheureux qui n'aurait pas dû avoir lieu, mais qui sous la colère, avait surgit de nul part et surprenant tous les présents.

La brune n'avait rien vue de ce geste tragique, mais quand elle était arrivée à la municipale, le corps gisant du blond platine, baignait dans son sang sur le sol. Une Fanette hors d'elle expliquant à qui voulait l'entendre qu'il avait volé son fils ... Cette histoire, la brune la connaissait par cœur. Elle était même allée à l'orphelinat où Enguerrand était le directeur avec Fanette pour trouver quelques preuves et indices à la recherche de Milo. Un livre de compte avait été trouvé ainsi qu'une bague de belle qualité.

Mais, si la Bretonne connaissait l'histoire, elle n'avait jamais croisé, ni l'un ni l'autre des frères, qui pourtant traînaient souvent à Limoges ... Elle avait l'impression de les connaître sans jamais les avoir vues. et si, elle comprenait le geste désespéré de Fanette, elle ne le cautionnait pas pour autant. Après tout, sa filleule avait retrouvé son fils et " Claque sous " ne faisait plus parler de lui ... Elle aurait aimé qu'elle puisse tourner la page ... Après son geste, la jeune mère reprenant peut à peu ses esprits, se rendait compte de ce qu'elle venait de faire ... La décision de partir le soir même fut prise et Fanette quitta Alençon ...

Mais pour autant, le jeune Lutécien n'était pas sorti d'affaire et alors qu'elle se trouvait en taverne avec Yu, la sœur de Lucas déboula en disant que Lutécien n'allait pas bien ... Elle cherchait Emelyne. La brune l'envoya donc au cabinet de sa cousine et sous l'invitation de Yu, le suivi ... Elle n'était pas médecin, mais avait quelques connaissances ... Elle talonnait donc Yu et entra dans la maison du maire. C'était la première fois qu'elle venait, mais quand elle entra dans la chambrée, elle fronça les sourcils en s'approchant d'un Lucas complètement effondré ... Elle posa doucement une main sur son épaule pour qu'il puisse comprendre que du monde était là maintenant et qu'il n'était pas seul dans cette tragédie ...


Lucas ?! Lucas ! S'il vous plaît, poussez-vous ... Je vais regarder sa blessure. Il me faudrait un baquet d'eau chaude avec un peu de vin diluer dedans ... Des draps propres, des serviettes et tout tissu qui pourra servir ... Il faudrait aussi que vous fassiez une tisane de sauge, ça aidera pour une fièvre éventuelle ...

Dans ce genre de situation, la brune gardait toujours la tête froide ... Ce qu'elle voulait en l'éloignant un peu, c'était qu'il se sente utile à quelque chose, même si c'était pour de petites choses, en attendant l'arrivée d'Emelyne ... Elle posa enfin son regard émeraude sur le jeune homme. Un garçon sortant à peine de l'enfance. Son cœur se serra en pensant à sa fille, alors qu'elle prenait doucement la place de Lucas pour voir l'étendu des dégâts en soulevant le drap roulé en boule qu'elle posa sur le lit et en déchirant la chemise du garçon ... La plaie était nette, c'était toujours ça de gagné ... Il aurait au moins une cicatrice propre, s'il s'en remettait ...

En attendant le baquet, elle remit le drap que tenait Lucas quelques instants auparavant à sa place pour éviter que le sang ne puisse quitter trop rapidement le corps du jeune homme déjà livide ...

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Maric
Il faillit se retrouver les quatre fers en l'air. C'est une Jaina affolée et tremblante qui lui avait foncé dessus alors qu'il sortait de la mairie. Maric la prit par les épaules et l regarda dans les yeux. Ces yeux aussi bleus que ceux de Lucas et qui semblaient soudain liquides, tant l'affolement l'avait gagné. La gamine avait besoin d'aide, qu'avait-il bien pu se passer ?

Jaina ! Qu'est-ce que...


Pas le temps de terminer sa phrase que la voix tremblotante de le jeune soeur lui baragouinait quelque chose à propos de Lutécien, d'un danger, de sang, d'Emelyne.
Il essaya de remettre les mots dans l'ordre mais comprit bien vite que l'heure était grave. S'il était arrivé quelque chose à Lutécien, Lucas devait être dans tous ses états. Maric pensa à son ami et son coeur se serra. Il devait se ressaisir pourtant, et faire ce qu'il fallait pour l'aider au mieux, et le mieux n'était pas forcément d'accourir à ses côtés. Surtout si Lutécien avait besoin de soins qu'il ne aurait lui prodiguer.

Il prit le visage de Jaina dans ses mains et lui demanda doucement de se calmer.
Trouver Emelyne donc, et vite, d'accord, on allait faire ça. Il réussit à lui faire dire où elle avait cherché déjà.

La gamine lui raconta son parcours, et, information importante, elle avait rencontré Dame Amarante et Zhou yu. Très bien, nul doute que Zhou Yu se rende chez son ami. Il pouvait donc se concentrer sur la demande de Jaina.

Il propoa à la gamine qui ne savait lire et écrire encore, même si Lucas se chargeait de le lui apprendre, d'écrire un mot à Emelyne et de laisser à la porte de son appartement. Puis il se sépareraient afin d'avoir plus de chances de la trouver.
Lucas_storm
Concentré sur le visage livide de Lutécien, et sur les prières silencieuses pour le salut de l'Ange qui se tenait couché là, sur ses draps blancs, qui prenaient la teinte de ses lèvres douces, prières qu'il adressait à un Dieu qui lui avait déjà fait défaut quelques années auparavant, il n'avait entendu quiconque entrer dans la pièce. Il sursauta donc en sentant une main douce sur son épaule et une voix qui l'appelait, le rappelant de cet océan de brumes où il se noyait.

Il tourna la tête, quittant juste un instant des yeux la Beauté endormie de ce visage qu'il chérissait, il reconnut Amarante, qui le poussait doucement mais fermement afin de prendre sa place et apporter son aide. Les mots qu'elle prononçait d'une voix sûre s'insinuait doucement dans son esprit, alors que ses yeux revenaient sur le visage de Lutécien.


... baquet d'eau chaude avec un peu de vin diluer dedans ... Des draps propres, des serviettes et tout tissu qui pourra servir ... une tisane de sauge... fièvre éventuelle ...

Mais son corps ne lui répondait plus. Il se laissa cependant pousser doucement sur le côté alors que ses mains lâchaient le drap souillé qu'elles maintenaient sur la plaie pour se trouver bientôt dans celles de la Brune et glissaient doucement sur le torse puis le ventre de Lutécien qu'elles ne semblaient vouloir quitter, comme si elles pouvaient à elles seules empêcher sa vie de s'échapper doucement. Toutes sortes d'émotions tourbillonnaient en lui, se battant férocement pour qui prendrait l'ascendant sur les autres. Désespoir, panique, confusion, découragement, frustration, désolation, inutilité, toutes cependant teintées de cet amour incommensurable qu'il vouait à l'Ange qui gisait là.

Une autre présence attirait son regard et il tourna la tête, découvrant Zhou Yu.


Zhou Yu kun... Sa voix n'était qu'un souffle implorant. Mais la sérénité affichée de son ami du Zipangu sembla le réveiller de sa torpeur. C'est à ce moment qu'il prit vraiment conscience qu'il n'était plus seul.

Il se mit en branle, mécaniquement, non sans avoir auparavant caressé doucement la joue de Lutécien sur laquelle il laissa une trace carmin.
Il porta son regard sur ses mains souillées du sang de l'être aimé alors que ses pas le guidaient en dehors de la chambre afin d'amener ce que son esprit se répétait silencieusement en boucle, à la seule fin de lui éviter de penser que, s'il quittait le chevet de l'Ange et que celui-ci prenait son dernier envol, il ne se pardonnerait jamais de ne l'avoir accompagné en lui répétant une dernière fois qu'il l'aimait.

Se laver les mains d'abord. Cette pensée vint rompre la litanie du nécessaire et Lucas se les lava, précautionneusement, regardant l'eau rougie s'écouler doucement, avant de mettre de l'eau à chauffer dans la cheminée et d'aller se mettre en quête de la dernière récolte de sauge précieusement conservée sur une étagère.

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Emelyne.alois
La Gamine avait rencontré Maric, l'assistant de Lucas, devant la mairie, alors qu'elle cherchait Emelyne. Essouflée et tremblante, elle lui raconta rapidement qu'il y avait un souci avec Lutécien et que Lucas lui avait demandé de chercher Emelyne, mais qu'elle ne l'avait encore trouvée.
Maric lui proposa d'écrire un mot pour elle qui ne savait lire ni écrire. Ce mot ils le laisseraient devant la porte d'Emelyne, elle l'y trouverait si ils ne la trouvaient avant.


Citation:
Emelyne,

Quelque chose de grave est arrivé à Lutécien. Lucas l'a ramené chez lui. Il vous mande pour lui porter secours.

Maric


*


Elle déambulait.

La jeune Malemort, observait le silence des étoiles, quand ses pensées l'en privaient. Bien qu'elle avait cessé de s'en vouloir, à propos de l'accouchement de Jessilisa, l'image lui traînait encore inconsciemment. Et le terme, concernant Chimera, avait sa priorité. De toutes ses forces, elle s'efforcerait que le travail se passe le mieux possible pour la rousse, pour leur éviter un nouveau drame. Elle revenait prendre un court repos à l'appartement alençonnais, après avoir vérifié que tout allait bien pour la précieuse amie et celui qui logeait encore dans son ventre, et chercher quelques habits et affaires pour sa fille Keena, qui logeait dans la chambre de Lise à Carrouges.
Ses pas étaient lents, loin de se douter de ce qui eut lieu plus tôt. Ses pas auraient pu être mortels s'ils avaient été amorcés une poignée de minutes plus tard.

Elle fixa le mot laissé à sa porte, noircie par l'écriture qui devenait familière de ce bon Maric, et sa signature. Inspira, et s'élança aussitôt avec sa mallette à la fibule en tête de cerf qui restait toujours à son épaule, faisant raisonner ses pas.

Ignorante, elle l'était. Qu'était-il arrivé à son demi-frère ? Un accident ? Cela faisait quelques mois, à présent, qu'il avait débarqué dans leurs vies. Ce demi-frère qui l'était devenu quelques semaines avant sa venue. Que la brune ne connaissait vraiment et qu'elle avait appris à connaître. Touchant, maladroit, intelligent, curieux. Sensible. Qui lui avait confié les quelques notes retrouvées sur son passé, expliquant qu'il abandonnât Luciano au profit du Lutécien qui semblait originel ; un passé qui l'effrayait, qui le hantait, et que pourtant, à la manière d'un papillon revenant toujours sur une fleur, il cherchait à comprendre sans y arriver, l'obstacle de la mémoire était trop haut. Qui lui avait confié aussi que sa mère lui avait menti, et qu'il était perdu sur son identité et sa place.

Ignorante que le coup fut portée par une Fanette, qu'elle avait rencontrée il y a moins d'un an, qui lui avait également conté son passé, sa recherche de son fils, sa rencontre avec son ancien mari. Une Fanette attachante, épuisée par sa grossesse d'alors, par cette quête désespérée et sans indice ou si peu. Emelyne était loin de se douter que la raison de sa course dans la nuit, vers la maison de Lucas, fut de la main de cette femme.

Elle ne serait juge, de toutes les manières, si elle savait, ne pourrait l'être. Elle serait simplement médecin. Sans se douter encore qu'il serait question de sauver la vie de son jeune demi-frère et d'empêcher Fanette de porter le sceau de meurtrière.

Elle entra sans frapper, à bout de souffle, appela d'une voix forte, pour se signaler, avant même que la porte n'eût fini de s'ouvrir. Des bruits, la chambre, elle suivit. Lutécien, gisant sur une couche, baigné dans son sang, Amarante calme, Lucas vif, Zhou Yu. L'odeur de la sauge, du vin, le chaud. Elle essaya encore de comprendre ce qui se passait, salua sommairement les présents et approuva d'un hochement de tête les premiers gestes bien qu'elle en ignorait encore l'auteur.
D'où vient le sang ? Où est la plaie ?

- Combien de temps ? Que s'est-il passé ?

Le temps de nouer ses cheveux en chignon haut, elle prit connaissance des informations qu'on voulut bien lui livrer, ferait avec, arrivera bien à combler les trous. En parlant de trou...

- Halte, pas de chaud. Le chaud va faire couler le sang plus vite, il faut du froid pour sécher le sang et la plaie. Infusez la sauge, et sortez-la du feu, laissez-la sur le rebord de fenêtre pour refroidir.

Zhou yu-san, aidez-moi à l'allonger sur le côté, cela soulagera la veine cave et lui permettra de mieux respirer. Puis appuyez fort avec un linge sur la plaie.

Amarante, soutenez sa tête, donnez-lui des petites claques, il faut le garder éveiller. Lucas, parlez-lui, votre voix est importante.

Depuis combien de temps a-t-il perdu conscience ?... Bon sang, ça ne nous arrange pas.


Nettoyer la plaie au plus vite. Mais avant de s'en occuper, il fallait en savoir plus.

- Faites silence un instant, je vous prie, plus un bruit.

La Malemort ferma les yeux, colla son oreille à quelque endroit du dos de Lutécien, pour détecter tout souffle suspect, indiquant que le poumon eût pu être touché. Elle recueillit du sang sur son doigt, le porta à sa bouche, pour savoir un excès de goût, en fer, en acide, ou en excrément, indiquerait que le foie ou l'estomac était été percé, si la rate avait explosé, si l'intestin avait était tranché, tâta le ventre pour sentir tout renflement. Rien ne servait de fermer si un des organes avait été touché.



[Introduction par JD Jaina]
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Lucas_storm
Lucas vit Emelyne arriver avec un immense soulagement. Si quelqu'un pouvait faire en sorte que l'issue de cette agression ne soit funeste, c'était bien elle. Il eut cependant beaucoup de mal à rassembler ses pensées sur le moment pour donner des informations claires. Un tout petit temps fut prit donc afin de se concentrer et de répondre aux premières question d'Emelyne qui avait besoin d'en savoir plus pour officier.

Lute a été poignardé... ce soir... en taverne... en haut du torse... vers le poumon, j'ai pressé la plaie, mais...
Il secoua la tête doucement, tout ce sang... il ne savait si c'était normal ou non, si la quantité perdue serait fatale ou si c'était juste l'effroyable peur qui lui avait serré les tripes à la vue du liquide carmin qui s'était répandu au sol qui lui faisait craindre le pire.


Il retourna vite vers la cheminée lorsqu'il entendit Emelyne évoquer la sauge. La sauge, oui. L'eau devait être très chaude maintenant. Il en transvasa dans un récipient de grès, y déposa les feuilles qu'il avait sélectionnées avant l'arrivée d'Emelyne et, s'entoura les mains d'un tissu afin d'amener le récipient dans la chambre pour le poser pour le rebord de la fenêtre. il serait au plus près en cas de besoin.

Puis il vient se placer aux côtés de Lute, manipulé par plusieurs mains amies afin de lui faire prendre la meilleure position possible pour qu'Emelyne puisse procéder à l'auscultation. Lucas s'agenouilla, près de son visage, assis sur sur ses talons, se pencha sur lui doucement, caressa fébrilement sa joue du dos de la main dan un geste tendre et se mit à murmurer lèvres tout contre son oreille, larme mouillant son lobe adorable. Tout irait bien, on s'occupait de lui, il l'aimait.

Lucas s'écarta afin de laisser place à Amarante, chargée de le réveiller, tout en continuant à lui parler doucement, essayant d'atteindre son âme de ses mots rassurants .

Puis il leva ses yeux bleus de pluie vers Emelyne.


Il a perdu connaissance à la taverne...


Et il se tut, en attente de ce souffle ténue, signe de vie, qui s'échappait de ses lèvres entrouvertes.
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Amarante.
Le coup avait été porté au niveau du poumon. Lucas était parti faire ce qu'elle lui avait demandé, toujours sous le choc. Les minutes s'écoulaient indéniablement et elle priait pour qu'Emelyne ne tardât pas trop ... Elle regarda Yu, elle ne savait que penser de cette blessure. S'en remettrait-il ? Tant de questions lui venaient en tête ... Même si elle avait aidé, autre fois Isabeau dans son Hôtel Dieu et pris quelques cours avec Carmen, elle se rendait bien compte qu'elle ne pouvait aider plus que ça et cela la dépitait un peu ... Il faudrait une suture, ça elle en était sur, mais après ... Elle soupira un peu désoeuvré ...

Quand la voix d'Emelyne se fit enfin entendre, elle aussi, fut grandement soulagée. Être une infirmière, ça elle savait faire, elle laissa donc sa cousine prendre la main, en hochant par l'affirmative aux mots prononcés par Lucas, alors qu'elle prenait place sur le lit, vers le visage de Lutécien. Elle le souleva délicatement pour le poser sur un de ses genoux.


J'ai regardé la blessure, elle est net, et oui, elle est au niveau du poumon. Il a perdu beaucoup de sang. Quand je suis arrivée à la taverne, il était déjà au sol ... Je ne sais pas, ça fait peut-être une demi-heure ... Peut-être plus ...

Maintenant qu'elle était très près de la tête du jeune homme, elle vit qu'il n'était pas blond platine, comme elle l'avait pensé au départ, mais que ses cheveux était blancs. Cela lui donnait un charme particulier qui augmentait encore plus ses traits qu'il avait joli ... Il était si jeune ... Elle ne comprenait pas comment cela avait pu tourner à un tel drame.

Elle se mit à lui tapoter les joues, plus ou moins fort ... Elle voulait qu'il ouvre, ne serait-ce qu'un peu les yeux, ou alors entendre un petit gémissement qui les rassureraient tous, sur le fait qu'il fut encore là, avec eux ... Elle prit une profonde respiration, cela lui rappela son propre état, voilà tout juste une année. Elle aussi, c'était vidé de son sang après une grande dispute avec Seayrath. Machinalement, elle posa son regard sur son poignet droit où un bandage, trônait maintenant toujours. Il servait simplement à cacher une cicatrice ...

C'était Seayrath qui l'avait retrouvé gisant sur le sol à la sortie de Limoges, et c'était Roman, le mari de Fanette qui avait réparé les dégâts causé par l'épée que Sea avait sorti pour lui faire peur et qu'elle s'était infligé elle-même, parce qu'elle voulait que tous ses reproches se terminent enfin ... Elle n'en était pas fière, loin de là, mais personne ne pouvait savoir la réaction qu'allait être la nôtre, ou celle de l'opposant ...

Elle regardait Lucas, qui murmurait des mots. Elle ne savait pas trop quelle était leur relation, mais il était sûr que le maire tenait énormément à ce tout jeune homme ... D'un geste tendre, elle dégagea du front moite de Lutécien, quelques-unes de ses mèches blanches ...


Ça va aller, Lucas, Emelyne est là et elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour l'aider et nous, on l'aidera au mieux ...

Il fallait penser positif, sinon le pire arriverait et cela n'était pas souhaitable. Un regard sur Yu qui l'inquiétait aussi un peu et voir s'il ne forçait pas trop. Elle n'avait pas trop envie de le voir s'effondrer lui aussi, parce qu'il fatiguait ...
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Zhou_yu
Zhou Yu etait rester en terme de soutien moral , évidemment il ne pouvais pas rester inactif.
Il était rassurer de voir du monde au secour de Lute, offrant parfois un regard a son amis , un regard qui disait de pas perdre courage.
Ecoutant la demande de Emelyne san qui arriva , il metta Lute sur le côtté comme à sa demande et offra son aide du mieux qu'il pouvais faire.
Appliquant le linge sur la plaie et appuyant fort dessus
Leyna_storm
De retour du Lac. Pas de monstre poilu à 4 pattes pour venir l'accueillir. Lucas ne devait pas être rentré. Elle longe la grange, traverse la cour et entre. Du bruit. Des voix inconnues... Provenant de... la chambre ?
Elle lâche son panier à poissons, la blonde, et s'avance vivement. Sourcils froncés. Portant la main à sa ceinture pour tenir le manche de son couteau à poiscaille.
Qu'est-ce que... Le voila, le monstre poilu, couché au sol. Soulagement. Les billes marrons du corniaud sont fixés sur... Elle lève la tête, suit le regard canin.
Lucas... De dos.

Elle pénètre dans la chambre. Que font-ils tous ici ? Zhou yu, l'ami de Lucas, est là, près du lit, d'autres aussi. Une forme, allongée. Des draps rouges. Une touffe blanche. Lutécien ?

Elle s'avance. Vient poser la main sur l'épaule de son frère. Regarde la forme qui reçoit des soins. Lutécien, oui... Son coeur se serre. ça a l'air grave.
Lucas... Sa voix n'est qu'un souffle.

Elle le fait pivoter doucement, lève les yeux dans les siens. Ce regard... Un tel désespoir dans ses yeux d'océan.

Elle passe sa main derrière sa nuque et attire sa tête dans son cou. Son autre main se plaque dans son dos, y traçant des cercles. Sa gorge se mouille des larmes fraternelles.


Lucas... Que s'est-il passé? Elle l'écoute alors que les rares mots qui franchissent les lèvres tremblantes du Crapaud lui font comprendre la gravité de l'agression subie.

Absente elle fut il y a 3 ans. Présente elle est aujourd'hui.

Je suis là... ça va aller... Il va s'en sortir.

N'est-ce pas la seule chose à dire dans ces cas là ?
Lucas_storm
Lucas ouvrit un oeil, réprima un bâillement et releva la tête doucement. La main chaude de Lutécien dans la sienne ne bougeait pas. Il entendait sa respiration régulière cependant et sourit. Il bougea doucement ses jambes, qu'il avait coincées sous lui quelques heures auparavant en s'installant au sol, à côté du lit sur lequel son Ange reposait.

Tu émerges, Crapaud ?

Leyna... Il tourna la tête doucement et la vit assise en tailleur, le dos au mur, et caressant doucement la tête de Procyon.

J'ai dormi longtemps ?
Quelques minutes.
Fallait me réveiller...
Surement pas ! J'étais là... Lutécien dort et toi aussi tu devrais !

Depuis combien de temps restait-il là, au chevet de celui qui occupait toutes ses pensées ? Il ne savait plus. Combien de nuits ? Deux ? Trois? Il n'était plus sûr. la fatigue lui embrouillait l'esprit.

Lutécien avait été pris en charge puis soigné rapidement. Emelyne avait officié. Il lui fallait maintenant du repos et du temps, afin de se remettre. Le plus dur était passé. Mais sa respiration fragile inquiétait toujours Lucas, qui n'avait pu se résoudre à quitter son chevet. L'angoisse de le perdre lui nouait le ventre et l'avait gardé éveillé tout ce temps.

Du monde passait régulièrement dans la chambre, il y avait des soins à donner, il fallait le veiller aussi, sans cesse. Lucas s'était juste éloigné le temps des soins afin de ne pas gêner.
Nombre d'amis avaient proposé de prendre le relais pour veiller sur le sommeil de son Ange, mais Lucas n'avait pu se résoudre à le laisser à leur seule surveillance. Ils étaient resté cependant, le soutenant dans cette épreuve.

A bien des moments, lui avait été conseillé de prendre du repos, on lui apportait ses repas, auxquels il touchait à peine. Seule l'élimination de quelques besoins naturels lorsque l'appel de la nature se faisait sentir, pouvait le faire quitter un bref instant la chambre.

Le manque de sommeil, et de nourriture aussi, commençait à se faire sentir, et Leyna était devenue plus insistante depuis son arrivée. Lutécien s'était réveillé plusieurs fois depuis le matin, gardant conscience quelques minutes avant de se rendormir.
C'était pour elle signe qu'il allait mieux et elle avait essayé de lui faire comprendre qu'il était temps pour lui de manger décemment et prendre du repos. Mais Lucas pouvait être difficile à convaincre, parfois. Et elle n'avait pas le coeur à l'y obliger. Elle se contentait de le surveiller donc, ainsi que Lutécien.

Lucas s'était endormi quelques minutes trois fois déjà depuis l'arrivée de sa soeur. Et Leyna jugea qu'il était temps de prendre les choses en main.


Lucas... Tu dois manger... et te reposer aussi...
Non... Il a besoin de moi...
Il dort, la plupart du temps. Il va mieux maintenant, il semble hors de danger.
Il semble oui, comme tu dis...
Lucas, je serai là, je te réveillerai au moindre souci...
Comment veux-tu que je dorme alors qu'il se bat pour vivre ? Il me faut être là et l'aider dans ce combat.
Et de quelle aide lui seras-tu quand il se réveillera vraiment si toi tu tombes d'épuisement ?

Elle marquait un point là, la Sorcière. Plusieurs fois Lutécien avait ouvert les yeux, un laps de temps si court aux yeux de Lucas, mais qui semblait bien s'allonger cependant. Lucas regarda le visage de Lutécien qui semblait si tranquille. Le laisser ? C'était trop difficile... Il avait l'impression qu'il allait le perdre s'il le quittait des yeux rien qu'un instant. Comme il avait perdu Camille. Il n'avait pu être là pour le protéger de ses bourreaux et soulager ses souffrances. Il devait être là pour Lutécien, peut-être ainsi ne le perdait-il pas et la Faucheuse s'éloignerait pour de bon, renonçant à son trophée. Il caressa doucement la joue pâle.

Leyna s'était relevée pour venir s'installer à genoux derrière lui et venir masser quelques minutes ses épaules nouées avant de le serrer contre elle. Lucas se laissa aller contre sa soeur. La sensation était nouvelle et agréablement rassurante. D'aussi loin qu'il se souvienne, elle ne l'avait ainsi tenu dans ses bras. Qu'était-il arrivé à la Sorcière de son enfance ? Elle ne le laissa pas réfléchir plus à cette question.

Cet après-midi, je veux que tu le laisses, ne serait-ce que quelques heures.

Lucas se raidit, mais elle le serra davantage contre elle et posa sa joue sur son omoplate.

Je resterai avec lui, et si ça peut te rassurer, et je ne serai pas seule en ce jour dominical. Une religieuse que je connais... Elle sera là aussi, pour veiller quelques heures à ses besoins. Quelques heures que tu mettras à profit pour ne t'occuper que de toi et te reposer. Puis tu reviendras le veiller à nouveau et t'occuper de lui s'il se réveille.
Et d'autres amis viendront aussi, plus tard, tu le sais. Tu n'es pas seul Lucas, laisse nous t'être utile vraiment et prendre le relais parfois pendant que tu te reposes...


C'est le moment que choisit Lutécien pour ouvrir ses yeux pâles. Et pour Lucas de le couver du regard en lui demandant comment il allait, s'il n'avait pas trop mal, s'il avait besoin de quelque chose. Il mit la main derrière sa nuque pour lui soulever doucement la tête et le faire boire quelques gorgées, le laissant seul décider de la quantité qu'il souhaitait ingérer. Puis il lui raconta tout et n'importe quoi, un sourire aux lèvres, celui qui dévoilait les deux fossettes sur ses joues. Ce sourire, que la plupart du temps, il ne réservait qu'à Lutécien.
Il ne pouvait s'arrêter de lui parler d'une voix douce afin de le garder conscient le plus longtemps possible. Cela ne dura pas plus d'une quinzaine de minutes cependant.
Leyna s'était éloignée pour leur laisser cet instant rien que pour eux. Puis les yeux de Lutécien commencèrent à se refermer doucement alors que Lucas lui murmurait son amour à l'oreille. Lucas serra la main qu'il tenait dans la sienne, en caressant le dos de la pulpe de son pouce.


Il devrait dormir un moment maintenant... je vais aller chercher la religieuse dont je t'ai parlé, ce ne sera pas long.
Lucas leva les yeux vers sa soeur. Le regard de Leyna était ferme et déterminé. Il savait au fond de lui qu'elle avait raison, et qu'il ne pourrait tenir longtemps encore. Et qu'il serait plus utile à Lutécien lorsqu'il serait capable de rester conscient plus longtemps. Il essaya de dompter son angoisse, puis il soupira et hocha doucement la tête.

Leyna sortit de la chambre, le laissant réfléchir. Il profiterait de ces quelques heures pour aller en taverne, il lui fallait quelques plantes pour confectionner d'autres tisanes et boissons pour Lutécien quand il se réveillerait encore et en demanderait. Il en profiterait pour manger un peu puis se reposerait avant de revenir prendre place à son chevet.
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Emelyne.alois
Âmes sensibles, attention... Mieux vaut ne pas lire le troisième paragraphe, ou alors en diagonale.
Et achetez mon t-shirt.



Emelyne toqua à la porte. Et croisa les mains dans le dos, reculant de quelques pas. Patiente.
Cela faisait quelques jours déjà, à présent, et il était temps qu'elle vienne s'assurer que tout aille bien.
La fin de soirée lui revint en mémoire, en observant cette porte qui était comme une ouverture vers un souvenir encore prégnant.


Elle avait examiné son demi-frère, avec l'aide d'Amarante et de Zhou Yu, les écoutant ainsi que Lucas pour noter les informations pertinentes. Un coup de couteau. Il y avait une demi-heure. Une demi-heure...
L'inconvénient, lorsqu'une personne perdait conscience, était que cela faussait l'écoute du coeur et du souffle, et qu'il était difficile d'en tirer un conclusion solide. La jeune médecin s'était assurée que les autres organes semblaient indemnes, mais l'écoute du souffle l'avait rendue incertaine. Le poumon est si difficile à soigner, et il ne fallait plus tarder pour s'occuper de la blessure.
Une demi-heure, pardi. Elle avait observé les doigts de Lutécien. Ils n'étaient pas bleus. Pas de trace de cyanose, pas de boule au niveau du poitrail, pas de peau qui crisse au niveau du cou. Il restait un dernier test.

Il y avait tout de même un avantage à tomber dans l'inconscience.
Désinfecté au vin- c'était au plus rapide et faute de mieux-, la brune avait enfoncé un index dans la blessure à l'arme blanche, le glissa entre les cotes, et se laissa enfin respirer. Du bout du doigt, elle sentit le poumon, effleura sa coupure, là où la lame était passée. L'organe ne s'était pas affaissé, ne s'était pas dégonflé comme une bouillotte vidée d'eau puis ratatiné. Il était resté épais et fonctionnel ; la dépression était bénigne et le poumon devrait pouvoir se guérir seul. Si elle ne l'avait senti au bout du doigt, il aurait sans doute sûrement été trop tard.

Emelyne n'avait prêtée aucune attention à l'arrivée de Leyna, concentrée sur sa tâche.


- Il devrait s'en sortir, oui, confirma-t-elle pourtant, d'une voix neutre, concédant enfin une indication sur l'état de son demi-frère aux autres personnes présentes. Quelqu'un pourrait préparer un lit propre, s'il vous plaît ?

Oulvenne Malemort n'avait plus traîné dès lors. Elle avait lavé la plaie avec le reste de vin, l'avait méchée avec une solution saline de sa confection pour arrêter tout saignement, et avait suturé. Elle avait tartiné la blessure cousue d'argile verte pour achever de colmater, aider à cicatriser et absorber les impuretés ; argile qu'elle aura troqué un peu moins d'une heure plus tard pour du miel avant de pander le jeune Lutécien, tout en donnant les consignes.

- Il faut qu'il dorme en étant surélevé, cela lui permettra de mieux respirer. Pas trop surélevé tout de même, deux bons oreillers suffiront derrière ses épaules. Il faudra qu'il ne fasse aucun effort physique pour au moins une semaine, pour que le poumon se répare. Toute respiration forte pourrait aggraver son état. Si ses doigts ou ses lèvres deviennent bleus ou blanches, faites-moi appeler sans attendre, peu importe l'heure.

Le matin, appliquez de l'argile verte. Lorsque c'est presque sec, nettoyez, et mettez cet onguent avant de refaire le bandage. Je vous montrerai si vous n'est pas certain. Je pense que dans dix jours, j'enlèverai les sutures. S'il y a de l'écoulement blanc, ou autre, si cela s'irrite, nous aviserons. Mouillez-lui les lèvres le plus souvent possible. Il lui faudra du soleil aussi.


Emelyne avait soufflé alors et s'était laissée tomber sur le sol.

- Cela devrait aller. Le reste dépend de Lutécien, s'il veut vivre ou... Mais il est jeune. Cela ira.
Cela ira.



Un bruit l'extirpa de ses souvenirs. La jeune femme cligna des yeux, et avisa la porte à nouveau, espérant y trouver une toute autre scène que l'autre soir.
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Ishtara
Deux jours après le coup de poignard sur Lutécien.



Le couple Comtal avait décidé de faire une surprise, comme souvent, à leurs enfants et petite fille. Ils voulaient les voir avant que la Blanche n’accouche et ainsi soit bloquée à Orléans quelques temps pour récupérer de ce grand moment qui risquait d’arriver sous peu. Le voyage fut long pour le dos de Tara, mais parfait avec son époux qui faisait tout pour que celui-ci ne la fasse pas trop souffrir.

Alençon. A leurs arrivées, le couple avait décidé qu’elle devait se reposer du voyage et ainsi être en forme pour voir les enfants. Quelques heures plus tard son plus Bel lui colla un garde quand elle décida qu’elle irait en ville pour surprendre sa belle-fille ou son fils au détour d’une ruelle ou dans une taverne. Une sortie qui ne ressembla pas du tout à ce qu’elle avait imaginé. Non, à la place elle avait appris l’attaque sur celui qu’elle faisait passer pour son fils. Fait qui s’était déroulé depuis plusieurs jours mais on n’avait pas averti la Blanche, ce qui était resté en travers de sa gorge. Non, pas le temps, lui avait-il dit. Pas le temps de prendre la plume au chevet de son fils qui était, semble-t-il mourant pour avertir la mère de celui-ci que son fils pouvait mourir ? Tout l’avait grandement agacé, mais tellement. Pour la vie qu’elle portait, elle avait gardé au maximum pour elle ce qu’elle pensait réellement, elle s’était contrôlée pour ne pas exploser de colère contre celui qui se pensait tout permis sous couvert que c’était l’ami de son fils. Son ami ? A d’autre… !

Son fils filait du mauvais coton depuis son départ il y a quelques mois pour l’Alençon. Mais elle s’était jurée de ne plus intervenir dans la vie du Blanc, puisque celui-ci se pensait assez grand, mur pour vivre sa propre vie, seul, loin de sa famille. Elle le laisserait à nouveau se bruler les ailes, souffrir, découvrir.

En attendant, mère pas toujours douée, elle avait rejoint la demeure où son fils vivait. Elle s'était couverte d'une large cape pour protéger son bidon énorme. Le terme se faisait long, le bébé était bien au chaud et pourtant, elle devait accoucher. Traversant la demeure pour rejoindre la chambre de son fils, elle n’en revenait toujours pas. La nouvelle lui avait fait mal au plus profond d'elle, déçue que personne l'ait prévenue. Elle avait encaissé l'annonce sans broncher, avec une colère après son fils d'être encore dans les emmerdes.

Lutécien est installé confortablement sur sa couche, sa marionnette a ses côtés, le teint autant blanc que ses cheveux, la respiration sifflante et le regard fiévreux. Il se redresse, le minois sombre s'égayant et fini par faire des yeux tous rond en voyant l'embonpoint maternel.


- Mamma

La Blanche observa son fils, la mâchoire fermée, puis tant bien que mal essaya de poser un baiser sur son front.

- Tu es venue !

- Chut... ne fait pas d'effort

Elle chercha une chaise puis la plaça près du lit et s'y installa pendant que son fils s'agite quand même un peu.

- La dame...elle était très fâchée
- Tu as fait quoi à Fanette ?
- Rien ! Elle dit que j'ai volé son bébé y a deux ans


Ishtara chercha la bassine d'eau, puis prépara un chiffon humide et lui essuya le visage tout en l’écoutant.

- Anaelle m'a raconté cette histoire mais je l'avais pas crue
- Il se pourrait que tu l'ais fais...
s’arrête en l'écoutant
- Anaelle dit qu'ils ont torturés mon frère et que j'étais plus capable de raisonner tellement j'étais chagrin, que j'ai pris le bébé pour le mettre chez des gens riches
- Tu mérites alors ce coup... non ? Je t'aurais tué moi à sa place.


Elle mâchait rarement ses mots, ses propres enfants pouvaient tous en témoigner, elle ne leurs faisait pas de cadeaux non plus. Elle soupira et continua de prendre soin de lui. Lutécien hausse les épaules puis tousse.

- Sans doute l'aurais tu fais aussi si ton frère avait été torturé devant toi, c'est un cycle infernal, les gens blessent ceux qu'on aime et on blesse ces gens par représailles ainsi de suite.
- Oui fiston, pour ça que je t'avais éloigné de tout ça, mais non, il a fallu que tu viennes là où il fallait pas.
- C'est elle qui est passée par là. Juste une journée, j'aurais pu la croiser quand on a passé par Limoges


Ishtara lui écarta quelques mèches.

- J'ai toujours fais en sorte de jamais rester à Limoges
- Comme elle n'est pas restée ici, elle faisait que passer...Je la blâme pas, elle a agi par douleur, comme moi sans doute il y a deux ans.
- Maintenant chut... reposes toi, je n’ai pas envie qu'on me reproche encore des choses…
- Personne ne doit rien te reprocher.
Agrippe sa main. Je veux....
- Tu veux ?
- Un chiot.
La regarde en clignant des yeux.
- T'es mourant et tu me demandes un chiot ?
- C'est car je suis mourant que j'en demande un.
- A la prochaine portée, je te donnerais un des miens, ça te va ?


Lutécien sourit largement puis pointe son doigt vers son ventre.


- Celui-là il te prend toute ta place.

Ishtara sourit doucement et prend la main de son fils pour la poser sur son ventre.

- Tu vas voir, il va bientôt bouger, il est agité depuis ma dispute avec ton amant.
- Mon am...ant? Lucas?
- Oui, lui-même…


Lutécien presse doucement sa main, découvre attentif.

- On ne fait pas des choses d'adultes, mais je crois qu'il aimerait bien.
- Tu ne dois pas, c'est mal ! un homme va avec une femme !
- Non mais ni homme ni femme !

Ishtara tente de pas s'énerver et souffle.

- On ne touche pas mon rossignol!
- Oui, voila, parfait et toi tu ne touches aucun rossignol !


Il opine vivement.

- Je suis médecin tu sais?
- Tu as finis toutes tes études ?
- De base, j'attaque la pharmacologie.
- Continues alors, c'est un joli métier
- je veux être sur que si tu es malade tu seras soignée
- Par Emelyne pour le moment, ne t'inquiètes pas pour moi et toi, cesses de faire des bêtises !
- Mais j'en fais pas! sauf trop nourrir les rats
- Et prendre un coup de couteau. J'aurais dû te faire apprendre la défense
- Je sais me défendre! Mais je m'y attendais pas
- La vie militaire te manque !
- Ho non non mes pauvres pieds
- Si si ça te ferait un bien fou !


Lutécien fait la moue

- Au moins les coups de couteaux ou d'épées tu saurais pourquoi cette fois.

Ishtara étire un fin sourire, mi amusée, mi sérieuse.

- Mais la guerre fait trop de malheureux. Moi je veux soigner les gens
- Comme la vie en général
- Mais toi tu n'es pas malheureuse
- Sais tu pourquoi ?
- Parce que tu as ton Bel
- Car j'ai toujours fais la guerre pour y mourir
- Je ne veux pas que tu meurs
- Ça arrivera un jour, tu sais ?
- Quand tu seras tellement vieille que moi aussi je serais vieux


Ishtara sourit.

- Si seulement...
- Tu vas avoir un bébé, tu dois le grandir
- Je pourrais mourir en couche aussi


Il la regarde effaré.

- J’ai assisté la rate pour ses accouchements, je peux t'aider
- Je ne sais pas où je serais quand ça arrivera.
- Bouges pas d'ici
- Non non, je dois rentrer
- Alors je viendrai moi
- Je suis déjà à terme
- Et tu voyages! Sei mata!
- Ça peut arriver d'une minute à l'autre ou dans les prochains jours sur le retour.


Il la regarde, respiration sifflante. Ishtara pose un baiser sur son front.

- De toute manière, tu seras au courant, ne t'inquiètes pas ?
- Sois prudente
- Toujours, même sur un champ de bataille et là, je porte mon enfant, je le suis bien plus encore
- Pourquoi tu m'as pas porté?
- Cela n'a rien à voir là, là, il est encore en moi, je dois me protéger pour le protéger lui. Toi, je peux te coller des gardes pour te protéger
- Oui mais j'aurais voulu naitre de toi
- Le lien du sang n'est pas toujours tout, il peut y avoir des liens bien plus forts.


Ils restèrent là à discuter un petit moment, puis quelques contractions obligèrent la Blanche à retrouver son époux et sa propre couche pour un repos urgent.


Merci à JD Claque pour ce rp 4 mains.
Lutécien (claquesous)
Ishtara

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En cours de modification, à venir donc !
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