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[RP] Ça va être tout noir !

Heloise_marie
    Limoges, il y a quelques jours.


Cela faisait deux matins qu'elle était rentrée sur Limoges. Deux matins qu'elle s'en revenait de sa vadrouille malencontreuse et soudaine jusqu'au Sud, de ses mésaventures brigandesques du retour et de ses utopiques idées de vie libertaire. Deux matins qu'elle était guérie de cette étrange maladie de l'estomac qui l'avait frappée quelques jours après Montpellier. Deux matins qui la convainquaient que ses nouveaux choix de vie étaient trop parfaits et que tout devrait donc, d'emblée, lui réussir désormais. Tout se passait franchement bien depuis son retour à Limoges. Elle ne passait plus ses soirées en solitaire à croiser quelques paysans locaux qui, souvent, finissaient saouls à lui faire des avances pas très courtoises. Elle ne passait plus ses journées à se promener à travers champs et boue, forêts et épines, feux et nuits bien trop fraîches. Elle continuait avec un vain espoir d'une quelconque miette de "son" attention qui, ces derniers jours, semblait décroître, mais au moins ici, elle avait des amis à voir.

Et c'était la seule ombre sur son tableau idyllique du retour. Les amis à voir. Elle fuyait bien ouvertement son beau cousin Sparte qui, d'un seul de ses regards, pouvait la laisser toute ratatinée sur une chaise ou se transformer en flaque, rejoignant la fange et la boue. Repoussant l'échéance de devoir se confronter à lui, priant toutes les heures pour ne point devoir lui expliquer ses raisons ou de devoir se justifier. Elle fuyait un peu plus difficilement sa vassale qui débarquait dans l'auberge où elle logeait régulièrement afin de pouvoir la voir entre quatre yeux. Fort heureusement, une bourse bien remplie avait suffi à l'aubergiste pour signaler que "non, M'dame Elisabeth, La Comtesse de Salins l'est absente pour l'moment." Sauf que ce jour-là, elle n'y échapperait pas.

Et pourtant, la matinée avait plutôt bien commencé. Sur les bords de rivière, une rencontre fortuite et très agréable. Puis, par après, passer la matinée avec son cousin Sirius -ouais elle en a plein des cousins- à peine rencontré et sa jeune fiancée la marquise. Non, vraiment, ça semblait être une nouvelle journée parfaite à Limoges et, afin de poursuivre cette journée parfaite, la Sparte avait décidé d'en rajouter une couche, se changer pour ensuite filer à la Cathédrale afin de se mettre en prières quelques heures avant de réviser pour son séminaire sur l'inquisition. Mais voilà. Lorsque la porte s'ouvrit sur la chambre louée et encombrée de ses bien trop nombreuses malles, un visage familier se tourna vers elle. Premier réflexe, la fuite ? Elle aurait pu claquer la porte et s'encourir jupons relevés. Mais après, qu'aurait-elle fait sans ses affaires ? Deuxième possibilité, les pleurs ? Attendrir sa coupine pour mieux la manipuler ? Troisième possibilité, feindre le je m'en foutisme absolu, après tout, elle est la cheffe de Elisa donc, elle a le droit de faire ce-qu-elle-veut, na !

Rapidement, sa blonde cervelle choisit le plan numéro 3. Elle entra entièrement dans la chambre et ferma la porte derrière elle, priant pour que personne ne passe dans les couloirs, quand éclatera le volcanCourden. Dans un tour de pied, elle lui fit face, ses cheveux étalés le long de son dos jusqu'à la courbe de la couture de ses jupons, recouvrant le bleu de sa robe, couleur favorite depuis son ascension aux terres de Saulx. Trifouillant avec ses doigts le tissu soyeux, elle leva les yeux vers Elisabeth, telle une enfant pris en faute qui vient d'abîmer le vase préféré de sa maman. Plan numéro 3 avec une touche du numéro deux enclenché !


Tiens, Elisa, humm.. Mais, heumm.. que, que fais-tu donc là? Sous entendu, ce chiard d'aubergiste va me le payer et j'ai pas préparé ma défense.
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Elisaabeth.
        « Ça ma vieille, tu vas m’le payer ! »
        Pensée d’Élisabeth à l’évocation d’Héloïse.



        [ Limoges, récemment. ]


Elle l’avait supplié de la suivre, presque à genoux. Sauf que tous ceux qui connaissaient Héloïse-Marie savaient qu’elle ne se mettrait pas à genoux, même pour supplier. Elle préférerait mourir dans d’atroces souffrances que de s’abaisser à cela. Il n’empêche qu’elle avait supplié Élisabeth d’aller avec elle dans le Limousin, de changer d’air. Si Élisabeth n’était pas « encombrée » de ses enfants, sa suzeraine n’aurait même pas eu besoin de recourir à la supplication tant elle avait besoin de partir de la Franche-Comté. Mais c’était ce qu’elle fit malgré tout. Supplier. Alors Élisabeth, en très bonne amie qu’elle pouvait être, céda. Et lorsqu’elle parla de ce voyage à son époux, elle put enfin donner des ordres pour la préparation de leurs affaires pour leur départ. Car oui, elles partiraient chacune de leur côté. Soit.

Lorsque le couple d’Ormerach, avec leurs affaires et leurs gamins dans les pattes, arrivèrent enfin à Limoges, ils se retrouvèrent avec une amie en moins. Pas n’importe laquelle. Celle qui s’était laissée aller à la supplication pour une réunion amicale à Limoges. Absente. Elle ne manquait vraiment pas de toupet, celle-là. Sauf qu’Élisabeth se rendit compte de son absence lorsqu’elle avait enfin fini de parcourir toute la ville, de fond en comble, à la recherche de la Sparte qu’elle ne trouva nulle part. Nulle indication ne lui permit d’aller évoquer une potentielle disparition car aucun indice n’aurait permis de lui donner raison de son inquiétude. C’était après une petite enquête qu’elle fit dans la ville qu’elle découvrit, après avoir interrogé un pouilleux, que la blondasse qu’elle cherchait avait pris quelques affaires et avait été vue pour la dernière fois en compagnie d’une grande silhouette, quittant la ville.

Merde.

Dans quel pétrin s’était-elle encore fichue ? La colère submergea Élisabeth, puis l’inquiétude. De nouveau la colère, et enfin la contrariété. Élisabeth avait attendu plusieurs jours, à la suite de sa découverte, avant d’écrire une lettre à son amie, non sans une certaine ironie, exprimant ainsi son inquiétude et sa contrariété.


Spoiler:
Citation:
      Chère Héloïse,


    Quelle joie, pour ne pas dire ravissement de ton épanouissement dans cette très belle ville qu’est Limoges. Je ne pensais pas me retrouver face à une si jolie ville remplie de toute personne venant de toute part. Je comprends mieux pourquoi tu as décidé de suivre Louis et … et ton autre cousine au nom dont j’ai malheureusement oublié — j’espère que cette dernière me le pardonnera, ce n’est pas volontaire de ma part.

    Quelle joie aussi de t’avoir retrouvé. Un instant de calme, de paix, de joie. Un instant tellement amical que ceci devient très rare. Oui, tu lis bien. « Rare ». C’est pourquoi je me demandais comment je pouvais écrire de telles inepties puisque … puisque tu n’es même pas dans cette fichue ville. Où es-tu encore partie ??? Est-ce le fait de me savoir arrivée dans la même ville que toi qui te fait prendre la poudre d’escampette ? Pire encore, tu me fais marcher ? Tu me mènes encore par le bout du nez ?

    Sache que je n’apprécie guère. J’ai l’impression d’être face à un affront qui me déplaît, me vexe et m’attriste.

    En attendant d’avoir une réponse, j’espère que tu es encore en vie.

      Poutounes.

      É.




Ce fut plusieurs jours après son envoi qu’elle reçut une réponse, qu’elle n’avait même pas pris la peine de répondre, faisant bien comprendre à la Sparte le niveau de sa colère. Après avoir cassé le sceau, elle s’accorda plusieurs et longues minutes avant de lire la lettre. Elle s’autorisa même à se verser non pas un mais deux verres de vin dont elle ne prit le temps de déguster tant sa gorge était sèche et l’estomac retourné par la contrariété. Lorsqu’elle se versa une troisième fois un verre, elle attrapa la lettre, s’assit dans un fauteuil, un verre à la main et la lettre dans l’autre, puis commença à lire. N’y comprenant rien, elle recommença une seconde fois la lecture. C’était à se demander combien de verres avait-elle pu s’enfiler bien avant de s’en offrir trois. Elle fronça les sourcils et réitéra la lecture, cette fois-ci, en détaillant chaque paragraphe en y allant de son petit commentaire.

« Élisabeth, blablabla, faible et vulnérable ». Jamais Héloïse, je ne t’aurais cru aussi réaliste à ton égard. Blablabla. « Faire une croix sur les sombres histoires », bien sûr, parlons-en ! Sombre idiote.

Citation:
Vois-tu, il se pourrait, honteusement, que le chevalier ne fusse point le seul homme de ma vie.. c'était il y a 5 ans ! Mais les émois de mon adolescence prennent désormais le dessus sur ma raison. En arrivant à Limoges, je suis retombée sur cette seconde aventure pour mon plus grand malheur je pense.


Oohh misère. Il ne manquait plus que cette tâche sur le tableau !

Blablabla. « Je ne peux rien lui refuser ! »


Un grommellement sourd surgit. Le verre fut vidé pour être très vite rempli. Elle but trois gorgées cul sec et se remit à la lecture.

Citation:
Je ne sais où cela va me mener, je sais que toi, toi tu vas peut-être pouvoir me faire entendre raison sur cette décision sans doute idiote. Car malheureusement, ce n'est point un charmant jeune homme d'une belle et grande famille ou doté d'un héritage intéressant. Non... Il n'a rien à m'offrir d'autre que des ennuis et des tourments.


Où ça va t’mener … aux Enfers lunaires. Avec MINOS, merdouille !

Elle ne répondit pas à la lettre, mais la conserva précieusement, peut-être comme une aide lorsque les jeunes femmes se confronteront l’une à l’autre. Et d’ailleurs, en parlant de confrontation, lorsqu’Élisabeth apprit, quelques semaines plus tard, que son amie était rentrée, elle avait tenté à plusieurs reprises de la voir dans la même journée. En vain. À chaque fois qu’elle se présentait auprès de l’aubergiste pour demander à connaître la chambre d’Héloïse, ce dernier se défilait en lui disant que la comtesse de Salins était absente. Absente ou fuyante ? Ne perdant pas courage, elle revint, chaque heure de la journée. Puis, le deuxième jour fut déjà le jour de trop. Élisabeth avait trop attendu. Elle commençait à en avoir marre d’attendre après la petite princesse inconsciente. Alors, ce matin-là, Élisabeth arriva à l’auberge, une bourse suffisamment remplie et demanda à connaître l’emplacement de la chambre pour s’y rendre elle-même, que la comtesse soit présente ou non. Pour se faire, elle lui présenta la bourse évoquée un peu plus tôt, et lui promit de le lui laisser s’il taisait sa présence. Objectif réussi. Elle monta à l’étage où se trouvait la chambre de la Sparte, ouvrit la porte comme s’il s’agissait de sa propre chambre. Après un coup d’œil averti, elle inspecta la pièce avant de se pencher sur les affaires d’Héloïse où les trop nombreuses malles s’y trouvaient. Elle souleva ci et ça, les remettant soigneusement à leur place pour n’évoquer aucun soupçon chez la blondasse. Elle prit une chaise, et s’installa à plusieurs pas plus loin de la porte, dos à la fenêtre.

Assise, les bras croisés sur la poitrine ainsi que les jambes croisées sous les jupons, Élisabeth attendit un moment avant de voir la porte s’ouvrir pour afficher une Héloïse habillée assez simplement, ce qui étonna la Palsgravine mais elle n’en montra rien. Elle était déterminée à l’enfermer dans sa chambre jusqu’à ce qu’elle obtienne une réponse à toutes les questions qu’elle pouvait se poser. Deux soupirs plus tard, le regard élisabéthain chercha celui de la Sparte, afin de lire dans ce livre ouvert rien qu’en fouillant dans ses yeux. Le « volcan » Courden patienta et se força à sourire lorsque la jeune femme lui demanda ce qu’elle faisait ici. Le sourire ironique accrochait au visage, elle ne la quittait pas du regard et lui répondit en se levant, ne décroisant pas les bras :
Je m’baladais, dans la rue, le cœur ouvert à l’inconnu. J’avais envie de dire bonjour à n’importe qui. N’importe qui, et ce fut toi, j’te dirais pas n’importe quoi, il suffisait de patienter pour t'voir arriver.*

À présent sur ses pieds, debout, face à une Héloïse visiblement hésitante, Élisabeth ne lui laissa pas la possibilité de rétorquer, elle reprit derechef : J’ai entendu dire que tu étais … revenue ? Et comme je me trouvais dans les parages, je me suis dit que ça pourrait être chouette de venir te dire bonjour. Après tout, ce n’est pas comme si j’étais arrivée il y a quelques semaines. Ne pas venir saluer ses amis lorsqu’ils font un long voyage pour te voir n’est pas très bien élevé, n’es-tu pas d’accord avec moi ?

La tirade finie, les lèvres de la Courden s’étirèrent dans un sourire dédaigneux. Elle renchérit : Alors Héloïse, n’es-tu pas heureuse de me voir ? Comme tu me l’as siiiii gentiment demandé. Te souviens-tu ? Venir. Ici. À Limoges. Avec toi. T'en souviens-tu ?

Oui, le volcan Courden était en ébullition, encore quelques paroles avant qu’il n’entre en éruption.



* Vous avez bien reconnu oui. J’ai juste modifié quelques mots. Rien de bien méchant !

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Heloise_marie
Si tous les oiseaux du coin du jour chantaient l'amour, Elisabeth elle, puait tout sauf l'amour. Ses yeux fulminaient et ses oreilles brillaient... nan attendez c'était le contraire. Soit ! Ses yeux semblaient vouloir la massacrer. Mais le sourire collé sur ses lèvres rendait la chose un peu effrayante ! Le contraste sourire haine. Rancune ironique. Ironie puissance maximale. Bref, dans un autre contexte genre, genre confrontation avec un supérieur ou sa mère, il y avait de quoi se faire dessus. Mais Héloise, elle, garda un semblant de self-contrôle teinté d'un regard fuyant! Puis quoi encore. C'était elle, la cheffe. Elle, la suzeraine suprême. Elle à qui Elisa devait obéissance, soumission, service et tout et tout. Du coup, elle estimait être en droit et avoir le droit de faire et dire tout ce qu'elle voulait. Mais avant, se changer.

Je m'en souviens oui... et... J'ai fait un voyage sans te le dire oui, commença-t-elle sans jeter un regard à Elisabeth et en tirant sur le nœud du cordon qui serrait son corset. Chose faite, elle s'affaira à retirer la chose en l'envoyant valser sur une des malles ouvertes puis à relever sa chemise d'un geste ample des bras et la faire suivre sur le tas de tissus. Je suis partie au Sud, voir la mer, rapidement. Poursuivit-elle en arrachant sa ceinture et dénouant la jupe de sa robe, la laissant tomber au sol, s'affichant en chaisne devant Elisabeth. Nulle pudeur entre elles, elles avaient partagé beaucoup plus de gênance que ça dans leur vie commune. Héloise posa ses mains sur ses hanches pour enfin fixer Elisabeth, puis secouer vivement la tête avant de reprendre son affaire affublement.

Elle se pencha dans un silence de plus en plus pesant, n'osant encore continuer son monologue et sentant bien le regard de Elisabeth, qui attendait certainement une suite à son explication avortée, posé sur elle tandis qu'elle farfouillait dans les tissus soyeux et colorés de ses malles. Peste soit de ses goûts vestimentaires de jadis, elle n'avait vraiment plus rien à la mode. Et où était cette petite sotte qu'elle avait embauchée pour l'aider à s'habiller et se coiffer. Bordel tout fou le camp ici. Lâchant un soupir de dépit devant la malle ouverte, ne trouvant aucune échappatoire à la confrontation parce que là, vreuuument, elle ne pouvait pas sortir dans cet état, elle prit son courage à deux mains et joua la carte de la suzeraine maléfique, rôle qui, c'était couru d'avance, ne lui seyait absolument pas. Déjà elle faisait le quart du poids de Elisa puis ensuite, le regard de la Courden ressemblait tellement à celui de sa mère hautaine et de son père malveillant qu'elle était à deux doigts de chialer. Prenant son courage à deux mains, elle se posta dans toute sa splendeur devant Elisabeth, droite et fière dans son petit mètre soixante et ses 45 kilos.


Ecoute Elisabeth, je pense t'avoir expliqué le pourquoi du comment dans ce foutu courrier, que je regrette bien d'avoir envoyé du coup. Moulinet de ses mains devant-elle pour accentuer son explication. Je n'ai nulle envie de me justifier, d'ailleurs, je ne vois pas pourquoi je le ferai, je ne te dois rien et je ne t'ai pas demandé de conseils tu vois ? Alors tu vas bien garder tes petites remarques pour toi, ravaler ta colère désagréable qui ne te va pas du tout au teint et me laisser faire ce que j'entends et ce que je souhaite de ma vie de mes journées de mon corps et de ma tête.

Reprise de sa respiration pour envoyer son dernier coup de grâce, toute minuscule dans sa chemise large et blanche qui lui tombait jusqu'aux mollets, cachant son corps informe et malingre.

T'es pas ma mère ! Et toc, prends ça dans tes dents vieille bique, si dit-elle avec quand même un soupçon de crainte mêlé de regrets d'avoir provoqué sa vassale. Soit elle allait le payer d'une colère, soit d'une ignorance qui, elle en était sûre, serait pire encore que la colère. Car si Héloise était d'une sociabilité hypocrite, elle n'avait finalement qu'une seule vraie amie et celle-ci se tenait devant elle, à même pas un mètre de distance.
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Elisaabeth.
Il était vrai qu’Élisabeth puait tout, sauf de l’amour. En fait, c’était tout bonnement simple : elle s’était tellement inquiétée, que voir son amie arrivait comme une fleur, un cheveu sur la soupe même, avec l’ignorance la plus désagréable et horripilante, poussait la Courden à se ficher en rogne. D’une colère qui ne respirait pas l’amour, absolument pas. Élisabeth l’écouta, l’observa. La connaissant par cœur, elle put voir la gêne qui l’envahissait, comme si elle hésitait à dire ce qu’elle avait fait, ce qu’elle avait vécu, ce qui s’était passé pendant tout ce temps. Des bêtises ? Peut-être, elle la connaissait parfaitement et les bêtises, Héloïse savait très bien se débrouiller pour se retrouver dans des situations les plus cocasses possibles. En se dévêtant, Élisabeth chercha à comprendre pourquoi elle s’était habillée de la sorte : c'est-à-dire le plus simplement possible. Elle qui aimait la coquetterie, le luxe, la voilà vêtue comme … comme … comme une gueuse luxueuse. « Voir la mer rapidement. » Bien sûr. Rapidement pendant dix jours peut-être ?

Élisabeth ne décolérait pas. Elle la menait en bateau, encore une fois. Ou alors c’était vrai mais elle cachait quelque chose derrière. Donc finalement, elle la menait quand même en bateau. Son regard toujours rempli de colère, Élisabeth continua de fixer celle qu’elle considérait, en dehors de sa vive colère, comme l’une de ses amis qui lui étaient chers. Mais là, elle poussait vraiment le bouchon trop loin ! Puis, d’un seul coup, sans crier gare, voilà une Héloïse qui tenta de s’expliquer en ayant l’air la plus convaincante possible. Voyez-vous ça. À cet instant bien précis, Élisabeth se sentit comme prenant le rôle d’une mère devant sermonner sa fille qui avait fait une grosse boulette. Du genre faire le mur à une heure tardive et qui rentre littéralement alcoolisée après avoir rendu un mélange dégueulasse de l’entrée de la demeure jusque dans le salon, sur le beau sofa qui trône fièrement dans la pièce — jusqu’à la présence du vomi, bien entendu. Là, c’était pareil. Une mère qui devait sermonner son enfant parce qu’elle avait pris la poudre d’escampette sans la permission de ses parents. Le seul petit hic, c’était qu’Élisabeth n’était pas la mère d’Héloïse. Mais depuis qu’elle était entrée à son service, avant de devenir sa vassale, Élisabeth veillait et prenait soin de cette gamine devenue femme aujourd’hui. Et la femme faisait autant de conneries que la gamine, ou peut-être un peu moins. Voire peut-être pas aussi réfléchies. Bref, peu importe. Le véritable problème était qu’elle s’était barrée, sans crier gare et qu’elle revenait comme une fleur, sans même daigner le lui dire. À elle. Son amie. À son « Élisa ». Héloïse continua son monologue, comme si elle allait être suffisamment convaincante pour faire fermer le clapet de la Courden, quand celle-ci entendit quelque chose qui la statufia : « T’es pas ma mère. »

C'était tout comme. Encaissant, sans rien dire, elle reste quelques instants sans broncher véritablement. Puis, d’un seul coup, sans qu’elle ne s’en rende compte elle-même, sa main rencontra très fortement la joue d’Héloïse, allant même jusqu’à la picoter et la brûler. Cette violente rencontre avait eu pour effet de faire vaciller Héloïse. Et merde, elle venait de gifler sa suzeraine. Béh oui normal ... elle quoi ?! Horrifiée, il s’agissait de la première fois qu’elle lui fichait une pareille gifle. Qu’elle la giflait tout court. Même si sa main lui faisait très mal après cette rencontre fracassante, Élisabeth pointa son doigt face à Héloïse, exprimant toute la colère contenue :
Tu n’as même pas la moindre idée du SOUCI que j’ai pu me faire à ton égard. Pas UNE SEULE ! Espèce d’égoïste.

La colère débordant tel un volcan en éruption, elle continua à « exploser », le ton haussant davantage : L’âge ne t’a vraiment pas rendu plus sage. Tu es une amie ingrate ! Toujours à penser à ton nombril lorsque ceux qui te sont très proches sont morts d’inquiétude pour toi. N’as-tu donc absolument aucune pitié pour moi ? N’as-tu pas pensé un seul instant que si je m’inquiète pour toi, c’est parce que je tiens À TOI ?! Hein ?? N’as-tu pas pensé un seul instant que s’il devait t’arriver quelque chose, je perdrai une amie qui m’est extrêmement chère sans avoir même eu le temps de lui parler et de lui dire au revoir ?

Rangeant son doigt, la colère lui fit poursuivre son monologue : Tu as passé l’âge de faire ton intéressante pour être la plus remarquée Héloïse. Si je ne t’avais pas écrit, tu n’aurais même pas pris la peine de m’envoyer une lettre. Pas même un touuuut petit billet pour me dire que tu allais bien.

Reprenant son souffle, elle jeta un rapide coup d’œil à cette main rougie, puis reposant son regard des mauvais jours sur la blonde en face d’elle : Je ne suis peut-être pas ta mère. Je n’ai pas la prétention de l’être. Mais je pense que tu me dois plus d’explication que tes racontars de jeune révoltée. Justifie-toi mieux.

Non Héloïse, n’espère pas t’en sortir indemne de cette entrevue. Personne ne peut venir te sauver, à part toi-même.
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Heloise_marie
Et sblaff !
Méritée ? Sans doute.
Justifiée ? Plutôt pas mal.
Attendue ? Certainement pas.
Rétamée ? Ça oui.

Elle vacille sous le choc. Se ramasse le genou sur la malle ouverte à côté d'elle et se rattrape au coffre appuyé contre le mur de l'auberge. Bordel ce qu'Elisabeth pouvait avoir comme force. Réflexe inutile, Héloise lève sa main pour frotter sa joue endolorie et engourdie par la baffe d'Elisabeth. Ses yeux hésitent eux. La colère ? Si elle n'était pas une alliée pour gagner la conversation qui ne tournait décidément pas à son avantage elle était cependant justifiée vu leurs liens sociaux et l'état de fait : suzeraine contre vassale. La tristesse? Exempte de l'histoire, car elle avait ses torts et ne pleurerait pas d'une douleur physique, car, même s'il n'y a pas de public, elle garde malgré tout une fierté tenace et qui lui bouffe les entrailles. La rage ? Il y en avait assurément dans ses yeux pâles qui, d'un coup, prirent une lueur sauvage et mauvaise. Rage contre elle et son état évident de faiblesse morale et physique puis contre cette femme qui, si tant est qu'elle n'était pas sa mère, n'en restait pas moins inférieure à elle. Finalement, si ses yeux enrageaient, sa joue rougissait d'une face et pâlissait de l'autre, Héloise, elle, choisit le silence comme arme première.

Reniflement quasi-imperceptible. Redressement évident. Massage de la joue arrêté et son bras retombe mollement le long de sa chemise tout-en-nudité. Si Erine n'avait pas quitté le regard d'Elisabeth face à elle, Héloise, elle, avait laissé derrière elle la jeune impertinente de quatorze ans pour retrouver un peu de contenance et d'autorité. Sans doute, était-ce ce qu'Elisabeth cherchait à faire émerger en elle. À retrouver ses anciens émois d'il y a sept ans et quelques, elle sombrait dans une sorte de vieux cercle vicieux qui la charmait et la manipulait comme une vieille poupée de chiffon qu'on récupère après l'avoir utilisée et s'en être lassé. Si ses yeux ne se calmaient pas encore, son cerveau, lui, fonctionnait à toute allure. Comme si le choc de la main qu'elle espérait douloureuse, lui remettait petit à petit les idées en place. "Bordel Elisabeth, un jour, tu me tueras". Finalement, il aurait peut-être mieux valu rencontrer le cousin en premier. Lui aurait peut-être été plus doux dans ses actes. Voyant que la colère ne tombait pas, qu'Elisabeth restait en éruption Héloise prolongea un peu les festivités, se rangeant dans un silence pesant, résistant à frotter à nouveau sa joue endolorie pour ne donner aucun point ou satisfaction à Elisabeth de l'avoir vaincue.

La malle ouverte sur quelques tissus chatoyants fut son échappatoire provisoire. Sa main se tend vers une de ses robes azur aux meubles d'Arbois et de Saulx qu'elle se décida, dans un silence toujours aussi brut d'enfiler maladroitement. Au moins, elle aurait prestance et prestige pour répliquer ses droits et devoirs à la vassale impertinente. La tête passée, les bras habillés, le tissu tombé jusqu'au sol couvrant sa presque nudité, elle releva son minois torturé vers Elisabeth, rangeant presque les armes et calant sa rancune contre son palais. La gifle, elle la méritait, c'était certain. Elle avait elle-même bien souvent abusé de ses droits sur Elisabeth, qui, aujourd'hui, ne pouvait plus être considérée comme une moins-que-rien.


Soit, je vais passer outre tes devoirs et ton serment d'obéissance. Petite pointe de rappel, quand même. Car tes conseils ont été d'utilités et que tu restes malgré tout mon amie. "Mais je dois te punir pour ça, Elisabeth, j'espère que tu me comprendras." J'entends ta remontrance et ton mécontentement. "Mais t'auras aucune excuse ! Et je recommencerai bien vite. " J'entends ton consilium et tes inquiétudes. "Tiens, bouffe en du latin et crains mon H vengeur ! " Je suis partie, car il me plaisait de partir en 'sa' compagnie. Je suis partie, car je suis lasse de rester enfermée. Je suis partie, car tu as tardé à arriver et m'a laissée à sa merci. Je suis partie et je suis revenue. En bonne santé. Entière. Vois-tu ? Pourquoi donc te mettre dans de tels états. Ménage-toi ma pauvre.

Haussement des sourcils perceptibles. Les yeux bleu-pâle se calment alors qu'elle ménage ses états d'âme et quittent Elisabeth du regard pour se tourner vers le bureau couvert de parchemins divers. Elle savait qu'Elisabeth avait raison. Elle savait qu'elle exagérait. N'entrait pas dans les rangs de la haute noblesse dont elle faisait partie. Outrepassait ses devoirs et ce qu'on attendait d'elle en tant que Comtesse. Paraissait comme une moins-que-rien alors qu'elle devait-être parure et prestige. Sombrait dans la fange alors qu'elle devait être aux sommets. Elisabeth avait raison et ça la tuait de devoir le reconnaître à haute voix. Manipulatrice accomplie, elle lance un regard à la blonde tandis qu'elle s'assoit à son bureau en prenant sa plume, trempée dans l'encre sombre et parchemin vierge. Peut-être que la Courden aurait quelque chose à lui asséner de plus dans la tronche avant qu'elle ne se penche sur sa punition de vassale.
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Elisaabeth.
Si Élisabeth espérait vraiment obtenir une véritable explication de la part de son amie, elle aurait dû se douter qu’elle devrait se confronter à un leurre car lorsqu’Héloïse lui répondit, même un imbécile pourrait constater qu’il n’y avait pas véritablement d’explication dans sa réponse. Bien au contraire. Pendant ce temps, la Courden observa la réaction de la jeune femme en face d’elle. Si les yeux sont considérés comme étant le livre ouvert de l’âme, il aurait été aisé pour Élisabeth de lire ce que pouvait ressentir Héloïse. Or, pour pouvoir lire dans ce livre, encore aurait-il fallu qu’il y ait un échange de regard. Ce fut le cas, quelques fois seulement mais pas suffisamment longtemps pour bien observer. Héloïse cherchait un échappatoire et cela s’en ressentait. Il faut dire qu’Élisabeth ne le lui laissa pas beaucoup de possibilités. S’il fallait faire un récapitulatif de ce qu’Élisabeth ressentait aussi, faisons-le brièvement : il y eut de l’inquiétude car arrivée dans une ville que l’on ne connaît pas sans retrouver les personnes qui devaient s’y trouver initialement, ceci pouvait amener à s’inquiéter : que s’est-il passé ? Puis, vint la colère : pourquoi s’être enfuie ? Pourquoi n’en avoir rien dit à personne ? Tant de pourquoi sans de réponses concrètes. Tant de recherches pour n’aboutir qu’à une lamentable réponse : elle avait pris quelques affaires pour se lancer dans un voyage sans queue ni tête. Puis, arriva la tristesse et l’incompréhension. Cette sensation d’avoir été baladée, d’avoir été manipulée, d’avoir été trompée. Élisabeth oubliait à présent sa main picotante, trop concentrée à laisser extérioriser une colère trop longtemps contenue. C’était bien joli de laisser cette colère s’exprimer, mais quel allait-être le prix qu’elle allait devoir payer pour son audace ?

« Passer outre tes devoirs et ton serment d'obéissance. » : merci, c’est vraiment trop aimable.

« Tes conseils ont été d’utilités. » : merci de le reconnaître.

« Tu restes malgré tout mon amie. » : merci de le rappeler, c’est trop d’honneur !

« J'entends ta remontrance et ton mécontentement. J'entends ton consilium et tes inquiétudes. » : à la bonne heure ! Même si ça sonne faux dans ta voix.

« Je suis partie, car il me plaisait de partir en 'sa' compagnie. » : Sa ? SA ? Froncement de sourcils inévitable. Il y avait des choses qui ne pouvaient changer. Les amourettes de la comtesse en faisaient très clairement partie. Mais cette fois-ci, elle ne connaissait absolument pas l’énergumène en question. Et s’il y avait bien quelque chose qui a toujours contrarié la Courden, c’était de rester dans une ignorance glaciale et indifférente.

« Je suis partie, car je suis lasse de rester enfermée. » : plaît-il ?

Je te demande pardon ? Est-ce ma faute si tu t’enfermes comme on enferme un oiseau dans sa cage dorée ?! Hum ? Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même pour ton isolement. Cesse de toujours rejeter la faute sur les autres et assume les conséquences de tes actes. Ne serait-ce une fois dans ta vie.

« Pourquoi donc te mettre dans de tels états. Ménage-toi ma pauvre. » : se quoi ? Se ménager ?

C’était visiblement la dernière chose à dire à la jeune femme… Elle ne décolérait pas. Bien au contraire. Elle voyait rouge. Un rouge sang. Elle avait son rythme cardiaque qui ne cessait de lui résonner dans les oreilles. La tête en ébullition. Elle serra les poings tellement violemment, tellement fortement qu’elle se planta les ongles dans la paume de ses mains. Et c’était tellement profondément qu’elle sentit un petit liquide se faufiler dans chacune de ses mains. Peu importe. La colère ne passait pas et Héloïse ne faisait rien pour arranger les choses. Et ce serait toujours les mêmes qui allaient en pâtir. Élisabeth payerait le prix de son culot bien plus tard. D’une voix qui se voulait toujours aussi glaçante, elle reprit :
Tu veux que je me ménage. Vraiment ? Voyons voir ça.

Sans crier gare, et pour éviter d’avoir à gifler de nouveau Héloïse qui semblait jouer la sécurité en s’éloignant un tant soit peu d’Élisabeth, cette dernière laissa l’adrénaline déverser toute la colère qu’elle contenait depuis assez longtemps : oubliant ses mains quelque peu ensanglantées par sa nouvelle manie de se couper les mains avec tout ce qui pouvait se trouver sur son passage, elle commença à mettre en vrac la chambre où logeait Héloïse. Malgré la lourdeur de certaines malles, les moins imposantes se retrouvèrent en vrac, son contenu éparpillait sens dessus dessous. Élisabeth eut même le toupet d’attraper quelques linges dont elle les transforma en boule pour les jeter à travers la pièce, sans regarder où les tissus allaient bien pouvoir atterrir. Et pour ponctuer sa crise de nerfs flagrante face à cette arrogance qu’elle arrivait de moins en moins à encaisser, elle se dirigea vers la table qui se trouvait dans la chambre. Cette table accueillait un joli vase de simple facture avec un ravissant bouquet de fleurs. Ce pauvre vase n’aura probablement pas connu une aussi belle vie que certains de ses semblables : bien volontairement, elle jeta le vase en direction d’Héloïse en prenant soin de ne pas la viser elle. Le vase se brisa au contact du mur. Si la colère n’avait pas été suffisamment exprimée auparavant, il n’y avait à présent plus aucun doute. Les mots qu’elle s’apprêtait à employer se voulaient violents dans l’espoir ultime que ceci allait réveiller son amie qui se comportait en dinde écervelée.

Comment veux-tu que je me ménage quand je dois te surveiller comme le lait sur le feu ?! Comment veux-tu que je me calme lorsque je sais que quoi que tu fasses ou dises, cela aura une répercussion que je serai obligée de corriger derrière toi ? Tu as toujours eu quelqu’un derrière ton dos pour réparer les pots cassés. Je pourrais peut-être me ménager le jour où tu cesseras de te comporter comme une enfant et que tu agiras comme une véritable adulte. Fais ce que tu veux de mes conseils mais un jour, tu te retrouveras véritablement seule car je ne pourrais plus supporter tes caprices d’enfant privilégiée.

Voilà. C’était dit. À bas les conséquences.
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Heloise_marie

Héloise lève les yeux vers Elisabeth. Si elle n'était pas encore gonflée de colère, le rouge commençait cependant à lui monter aux joues. Preuve évidente qu'elle ne parviendrait jamais à contenir ses émotions. C'était là la plus grande faiblesse de son amie. Son impulsivité. Mais cette même impulsivité avait eu l'art et la manière de remettre plus d'une fois en place et dans les rangs l'indomptable Sparte. Cette fois encore, elle savait que la Courden avait raison sur ses actes et intentions. Elle n'était justifiable en rien. Rien ne pouvait expliquer qu'elle se barrait comme ça avec un moins de rien qui, en Franche Comté n'aurait même pas mérité un regard. Mais ce moins que rien avait déjà pu capter son attention des années auparavant et, faiblesse féminine ou simplement orgueil mal placé, elle n'en avait fait qu'à sa tête. Le reconnaître directement était plutôt délicat vu qu'il était hors de question qu'elle se soumette d'une quelconque manière. Faire office d'autorité, par contre, elle pouvait toujours le faire. L’inquiétude et la colère du volcan étaient totalement justifiés tout autant que la tristesse et l'incompréhension. Elle l'avait clairement manipulée en lui faisant croire à sa présence tandis qu'elle convolait très justement vers le Sud. Se ménager était sans doute la goutte de trop pour Elisabeth. Héloise, elle, affichait un sourire amusé tandis qu'elle griffonnait sur son parchemin en l'observant du coin de l'oeil.

"Allons-y, les linges, donne-toi à fond, mon amie."
"Beh oui, le vase, je le rajoute, pas de soucis"

Crise de nerf physique passée, monologue passé lui aussi, Héloise termine ses écrits, moitié aveux moitié accusateurs. Elle se voulait juge et procureure, mais aussi témoin et avocate. Il fallait de la diplomatie quand le volcan entrait en éruption et la diplomatie, elle l'avait étudiée. Mais il fallait aussi un rappel à l'ordre car, hé, bon gré mal gré, elle était suzeraine et, même s'il n'y avait pas de témoins à charge, elle se devait de rappeler à Elisabeth quelle était sa place. Les consilium, abandonium, révérencium, tout ces trucs en ium. Alors, implacable elle tend le décret après y avoir apposé son scel jaune.


Tu pourras envoyer ça à Champagnole, Salins, Arbois, Valdoie, tout ça tout ça, qu'ils le copient et le placardent publiquement. Puis, te soumettre à tes devoirs. Maintenant, prends place, que je te raconte mon voyage en détails veux-tu?


Citation:
      A toute personne habitant Champagnole, Huy, Salins les Bains, Saulx, Valdoie ou Arbois,
      A tout paysan vassal, gueux et autre,
      A qui sait lire ou se fera lire,
      A qui n’est ni sourd et aveugle en même temps,


    En ce jour de juin mille quatre cent soixante-huit,
    Nous,
    Héloise Marie de Sparte von Riddermark, Comtesse de Champagnole, Huy et Salins les bains, Vicomtesse de Saulx, Baronne d'Arbois et de Valdoie,
    En notre qualité de suzeraine,


Décrétons que Elisabeth Courden, Dame de Mesnay, terres cises en la baronnie d'Arbois, se voit redevable d'un écuage pour les raisons qui suivent :

- Atteinte physique à la personne de sa suzeraine, on aurait dû lui couper la main.
- Atteinte morale à la personne de sa suzeraine, on aurait dû lui couper la langue.
- Atteinte physique aux tenues officielles de sa suzeraine, on aurait dû la foutre au pilori.
- Destruction d'un objet dans une chambre louée de sa suzeraine, on aurait dû l'écorcher vive.

Mais, dans notre grande mansuétude, Sa Grandeur Héloise Marie de Sparte, nous, gracions la Dame de Mesnay de toute peine physique en lui réclamant un écuage de cinq mille six cent soixante sept écus sonnants. Cette somme devra nous être remise lors de son prochain passage en terres Comtoise et ce, avant le trente octobre de l'an de grâce mille quatre-cent soixante-huit.

Nonobstant ce fait, nous ajoutons une note pour l'accusée : nous sommes navrée pour les désagréments et la tristesse que nous avons pu lui causer et nous l'aimons avec tendresse et amour sincère, nous avons un petit peu fauté, mais ça ne méritait pas la gifle. Nous n'avons pas bien agi mais le vase n'y pouvait rien. Nous ne le ferons plus sans raisons, promis.

    Afin que nul ne puisse contester cette annonce, nous y apposons notre scel.
    Limoges, Juin mille quatre cent soixante huit,


      Héloise Marie de Sparte von Riddermark,
      Comtesse de Champagnole,
      Comtesse de Huy,
      Comtesse de Salins les Bains,
      Vicomtesse de Saulx,
      Baronne d’Arbois,
      Baronne de Valdoie.




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