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Info:
Ce RP est destiné à parler de la vie de nobles en grande partie. Ainsi, Plume jeune anoblie de 16 ans va narrer son évolution pour devenir une dame du monde. Néanmoins, elle exerce beaucoup de fonctions est éreintée et son cœur pleure son amour qui est retenu loin d'elle. Sa santé se détériore d'une maladie de l'esprit et du cœur, mais une grande vie l'attend ensuite...

[RP] [Nouvelle vie ou comment vivre noblement]

Plumedange
*Plume avait décidé de s'attarder un peu à Saint Véran aujourd'hui.
A la fenêtre ses cheveux blonds voletaient doucement alors que le vent se jouait d'eux.
Elle regardait ses montagnes, pensant à celles moins importante mais tout de même fabuleuses de Sauzet.
Il y avait de cela un bon mois maintenant qu'elle avait été anoblie par sa marraine, à ce souvenir elle porta une main à sa joue.
Jamais elle n'oublierait cette claque donnée par Espoire pour clore le serment, peu avant qu'elle se jette dans ses bras en pleurant.
Elle esquissa un sourire, cela n'avait pas fait bien mal, un trop pleins d'émotions qui avait eu besoin de sortir, puis elle n'avait jamais reçu de claque...

Le temps passa alors qu'elle se remémorait ses derniers jours...
Puis, finalement son esprit repartit plus loin...au début de son histoire...
Son arrivée en Dauphiné avec ses vêtements sales du voyage, elle ressemblait à une vagabonde.
Regardant la jolie robe d'un bleu pâle qu'elle portait aujourd'hui, elle ne put s'empêcher de sourire ravie.
Oh oui, qu'elle aimait ses jolis vêtements! Elle ne se lassait plus d'en commander aux tisserands.

Des coups à la porte, elle sursauta et se retourna:


-Oui, qui est-ce?

-C'est Marinette, mademoiselle, je vous apporte vot'repas.

*Moue de la jeune fille, avant de lancer un:

-Je n'ai pas faim!


-Mais, mademoiselle...


*La porte s'entrouvrit, Plume sentit une colère l'envahir. Malgré les bonnes intentions de la Dame, elle était excédée que celle-ci pénètrent dans ses appartements sans son autorisation.*

-Je t'ai dit que je n'avais pas faim! File maintenant!

*Elle tourna résolument le dos à la porte qui se referma aussi doucement qu'elle c'était ouverte, avant que des petits pas précipité ne s'éloignent de ses appartements.

Les minutes passèrent alors qu'elle été là à se reperdre dans ses pensées...

Tout gâcher, elle ne savait faire que sa...

La prévôté, elle avait voulu devenir prévôt pour faire de grandes choses. Mais qu'avait t-elle fait exactement? Elle n'était pas mieux que tout les autres passés avant elle.
L'ambassade...
Le matin même sa lettre annonçant sa démission du Périgord-Angoumois était partie, elle ne pouvait plus assumer tout sa...
La douane, cela aussi elle l'avait négligé et aujourd'hui Anastasie en avait eu marre et avait tout lâché, elle se retrouvait presque avec l'intégralité à gérer.
Puis, elle ne pensait même pas au conseil, elle aurait aimé ne jamais y être finalement.
Son rire restait à la porte dès qu'elle entrait dans cette partie du château.

Oh et puis son Léo...elle lui gâchait la vie...
Son baptême, son ennoblissement, que gâcherait t-elle d'autre ainsi?
Leur mariage peut être...pour peu qu'il soit encore possible de l'envisager.
Est-ce qu'un jour elle s'appellerait Plume Devirieux?
Elle ne savait, en tout les cas, elle n'espérait plus rien de la vie à l'heure actuelle.

La blondinette s'éloigna de la fenêtre et se dirigea vers le pichet de jus de pomme afin de s'en servir un godet.
Au même moment une douleur l'élança et elle porta une main à son cœur, ne faisant pas attention au verre qui se brisait au sol, tandis qu'elle tombait à genou.
Les douleurs devenaient plus persistantes depuis près de deux semaines, que se passait t-il...
Etait-ce l'approche de ses 17 ans?
Peut être n'était t-elle pas destinée à vivre longtemps finalement, mais ce n'était pas le moment de penser à tout sa.

Se calmer...il fallait qu'elle se calme...
Elle inspira, sa main se crispa sur son cœur alors que la douleur s'intensifiait.

Fermant les yeux, elle pensa a des roses, de jolies roses et des papillons qui virevoltaient de l'une à l'autre, comme se jour ou privée de sortie, elle avait filé et c'était allongée toute la journée dans un champ.
Oui, quel beau jour c'était et même si elle c'était faite disputer en rentrant, qu'elle était heureuse...
A cette époque la vie lui semblait si facile et si joyeuse.
En un an elle avait finalement vécu trop.

Elle rouvrit les yeux, l'image s'estompa, la douleur était partie.
Doucement elle se releva et marcha jusqu'à la porte.*


-Un verre m'a glissé des doigts et c'est brisé, allez tout ramasser il ne faudrait pas que je me coupe avec tout sa.
Je vais voir mon parrain, faites nous portez tisane et génépi dans les plus brefs délais.


*Ainsi dit, elle s'éloigna dans les couloirs en direction des appartements de son parrain, serrant sa sacoche de plantes et pensant au fait qu'ils avaient à parler.
Le génépi serait plus que le bienvenue.
Son ventre gargouilla, mais elle n'y prit pas garde, alors qu'elle apercevait au loin les portes des appartements du Seigneur de Saint Véran.*

_________________
Plumedange
*Mais, alors qu'elle marchait les portes disparurent devant ses yeux et elle s'écroula.
Inconsciente.

Alors son esprit divagua...
Il divagua loin très loin...
Un soir ou complètement à bout elle avait rejoint Hardy dans son bureau de gouverneur...
Celui-ci c'était toujours montré attentionné...presque comme avec un de ses enfants et Plume avait prit l'habitude de lui parler de tout.
Souvent il sortait une gâterie de ses placards et ils bavardaient.
Il finissait toujours par la faire sourire.*


Citation:
[Un soir d'Avril 1457]

Plume repose sa tête contre le torse d'Hard, tout un tas de pensées passant dans sa tête.

Hardryan se remet à lui caresser les cheveux doucement et à fredonner

Plume écoute sa voix, les yeux fermés, elle se sent bien près de lui...Hard est si doux...pas comme le rustre...Elle repense à son premier amour...regrette qu'il ne fut pas comme lui...


Alwen doit pas imaginer la chance immense qu'elle a de t'avoir près d'elle Hardy...J'aurais aimé rencontrer quelqu'un comme toi...

Y a encore tout un tas de personnes que tu vas rencontrer Plume, tu tomberas bien un jour sur quelqu'un qui te méritera et qui sera parfait pour toi


Plume soupir.

-Je n'ai plus d'espoirs de se côté là...le dernier c'est envolé en fumé ce soir...les personnes que j'aime sont celles qui me font le plus souffrir...Je n'ai plus envie d'aimer...sincèrement...

Ce soir

Non...je me raccrochais à Phel pour me persuadée que je pouvais encore aimer...Mais cela ne m'amène qu'à souffrir encore plus et a sombrer petit à petit...Je me sens seule et abandonnée mais voilà...je rejette les hommes...

J'en connais un super. Briançonnais en plus.. évidemment ^^ . Mais bon, pas ce soir.


Plume l'écoute.

Leo


-...éoo

-Qu'est-ce qu'elle dit Marinette?

-...Lé...o...

*La jeune fille tendit une main et sa dame de compagnie l'attrapa. Elle ouvrit alors les yeux. Ce n'était pas la main de Léo, ou était ses proches, elle se sentait si lasse...
Si fatiguée...son corps semblait vide...*


-Qui...êtes vous...

*Les domestiques ouvrirent de grands yeux, avait t-elle perdu l'esprit?*


-Je suis là pour veillez sur vous en attendant le médecin, je suis Marinette votre Dame de compagnie vous souvenez vous?

*Elle marqua une pause mais Plume fit doucement non de la tête, elle voulait son Léo pourquoi on ne la laissait pas le voir.
La jeune fille fit un geste pour se lever mais la tête lui tourna et elle se laissa retomber sur les oreillers.*


-Restez donc un peu tranquille, ne voyez vous pas que vous êtes mal?

*La blondinette rabattis la couverture sur sa tête, elle voulait rester seule...Elle se sentait pitoyable ainsi.
Marinette fit sortir tout le monde et Plume en profita pour tenter de s'extirper du lit.
Mais, tout se qu'elle réussit c'est tombé sur le sol dans un bruit mat.*


-Ouille...


-Assurez vous que le médecin arrive jusqu'ici rapidement voulez vous et faites venir le Seigneur de Montbardon. Le seigneur de Saint Véran est sortit dès qu'il sera de...

*Marinette se précipita et remis la damoiselle au lit, la bordant pour qu'elle ne bouge plus.
Celle-ci était si légère, déjà qu'elle ne pesait pas bien lourd.
Sur, elle n'avait pas le corps des montagnardes, la Dame de compagnie ne cessait de lui dire qu'elle devait manger plus, qu'elle était si fine qu'on avait l'impression qu'au moindre choc elle se briserait.*


-...dès qu'il sera de retour informez le de l'état de sa nièce.

*La Prévôte ferma à nouveau les yeux...
"Léo...que m'arrive t-il mon Léo...
Pourquoi ai-je l'impression que la vie veut me reprendre...
Ou est tu...je me sens si faible..."
*


01-08-2009 04:21 : Vous êtes affaibli : vous avez perdu des points à certaines de vos caractéristiques.
31-07-2009 04:22 : Vous êtes affaibli : vous avez perdu des points à certaines de vos caractéristiques.

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Sagaben
Domaine de Mercurol

Il ne quittait plus beaucoup le domaine pour le moment... Trop de choses à faire, trop de choses à rattraper. Il s'y était confortablement installé. Seule Alixe restait au domaine d'Amilly. Il devrait sans doute lui aménager des appartements à Mercurol pour qu'ils pussent être réunis.

Dans son bureau, simple pourpoint aux épaules. Pas de visites synonyme de pas de fioriture. Journée de travail. Il venait de terminer de consulter les rapports hebdomadaires. Peu manquait cette semaine. Il était satisfait. Il saisit sa coupe et la porta jusqu'à ses lèvres. Qu'il était bon ce vin du sud-ouest. Et cette couleur. Soudain, il tiqua. Un seul rapport manquait pour les provinces françoises. Alençon... Que faisait donc l'ambassadrice? Qu'arrivait-il donc au Prévôt des Maréchaut? Il n'avait plus eu de nouvelles de la dame de Sauzet depuis quelques temps déjà. Même à Pierre Scize, elle ne s'était pas présentée personnellement lors d'un vote demandé par le Chancelier.

Il prépara un parchemin, une plume avec son encre personnelle et commença à gratter. Mais où l'envoyer? Pierre Scize? Sans doute pas... Peut-être serait-elle à Sauzet.


Citation:
A la Dame de Sauzet, Prévôt des Maréchaux du Lyonnais-Dauphiné.

Ma chère Plume,

Cela fait un certain temps que je ne t'ai point croisée. Ton absence à Pierre Scize lors du dernier vote en office diplomatique m'a fait m'inquiéter pour toi.

J'espère que tu te portes bien et que rien de fâcheux ne t'est arrivé. Peux-tu me tenir au courant pour me rassurer?

Au plaisir de te retrouver bientôt,

Cordialement,

Faict au domaine de Mercurol, en l'an quatorze cent cinquante sept, du mois d'aoust le troisième.

Bastien d'Amilly



Le chancelier scella à son habitude. Il appela le page qui campait systématiquement devant sa porte et lui confia le pli.

Je doute que la dame de Sauzet soit à Pierre Scize. Chevauche jusqu'en ses terres. Si elle n'y est pas, fais-moi prévenir et continue de la chercher.

Le Tempéré regarda partir le messager puis se leva, verre à la main, et se posta devant le paysage des montages et des forêts qui entouraient le Domaine.
_________________
Ayorleo
[Valence]

La matinée n'en était encore qu'à son début et pourtant les rapports et les registres étaient déjà remplis... Léo avait commencé sa journée fort tôt, profitant de la douceur matinale dans la cité valentinoise. Il avait rejoint le bureau de la maréchaussée rapidement, sans détour, préférant se soulager de la paperasse avant d'aller déambuler dans les rues. Circulant de la mairie à la place du marché, faisant quelques passages en taverne afin de veiller au respect de la loi dauphinoise. Il termina de parapher le dernier registre avant de s'emparer d'une pomme, qu'il croqua négligemment, réalisant a peine qu'il avait attrapé là, un rite transmis par la damoiselle de Sauzet qui avait pour manie de cacher des pommes un peu partout... Jetant un regard par la fenêtre il songea à ce qu'il avait encore à faire en cette journée avant d'offrir une pensée à ses montagnes dont le manque se faisait sentir un peu plus chaque jour, un sentiment de flou grandissant en lui petit à petit... Il finit par se lever, laissant quelques vélins sur le bureau, il lui fallait respirer. Il saisit son arme et prit la direction de la porte prêt à affronter escrocs en tous genres...

Il empreinta une ruelle à gauche à la sortie du poste de police, profitant allègrement du soleil matinal. Relevant la tête de sa rêverie il s'arrêta sur un cavalier... Là quelques pas devant lui... Il ne lui fallu qu'un instant pour reconnaitre les couleurs et les armes de son cousin, la tunique sable et sinople de l'homme, un messager de Saint-Véran? Ici a Valence, que voulait-il? Il n'existait qu'un moyen de le savoir. Il parcouru la distance le séparant du Montagnard avant d'interrompre la conversation qu'il entretenait avec un paysan local...

Que fais tu là messager, le Seigneur de Saint-Véran aurait il un soucis? Réponds, hâtes toi! l'inquiétude mélangé à l'air niais du messager lui avait fait perdre la bonne humeur qu'il avait réussi à conserver jusque là...

L'homme hésita un instant avant de parler... Seigneur de Montbardon! Il descendit de son palefroi... J'ai un message pour vous, un message de la plus haute importance, j'ai chevauché depuis Saint-Véran pour vous trouver. La Damoiselle de Sauzet va mal on vous demande à son chevet. Prestement.

Le bâton dans sa main roula sur le sol légèrement en pente lorsque ces mots parvinrent à ses oreilles... Mon Dieu... que lui est il arrivé? Son esprit se mit à travailler et sans laisser de temps à l'homme devant lui de donner une quelconque réponse il le saisit par le bras... Mènes moi aux écuries, tout de suite! Il enfourcha l'animal épuisé par une course folle à travers les plaines du duché. Aucun mot ne put sortir de sa bouche durant le chemin le séparant de Pégase, l'étalon aussi blanc que la neige des sommets de Briançon allait vivre une dure journée et lui aussi. A l'approche de la bâtisse il glissa rapidement de la monture du Montagnard avant de faire préparer son propre destrier... Son esprit ne put s'empêcher de repenser à cette soirée où, Plume avait dû avoir recours à cette plante... Il en avait déjà oublié le nom... peu importait ... Il lui fallait partir vers les montagnes.


[Sur la route vers Saint-Véran]

Il n'avait guère prit le temps de se changer et l'air encore frais du matin couplé au galop qu'il imposait à sa monture le faisait grimacer quelques peu... Il aurait le temps de songer à cela plus tard ce n'était guère le plus urgent... En chevauchant ainsi il serait à Saint-Véran demain au petit jour, il ne tiendrait pas ce rythme tout le temps il fallait être lucide... ni lui ni Pégase aussi fort soit il...

La route était longue et la chaleur accablante, il lui faudrait faire une halte afin qu'ils reprennent des forces tous les deux... Il se décida pour une fermette isolée au nord de Dié. Une heure plus tard, délesté de quelques écus échangés contre nourriture pour lui et Pégase, ils furent prêt à reprendre la chemin menant auprès de celle dont la vie lui importait tant...

Les heures défilèrent, le soleil laissant progressivement place à la nuit, la fatigue prenant doucement le pas sur son courage... Sous le regard de la lune il finit par deviner à l'horizon... belles, majestueuses, les montagnes approchaient. Il n'en fallait pas plus pour donner à son cœur suffisamment de force pour reprendre confiance... Une pensée s'envola vers Saint-Véran annonçant son approche...



[Saint-Véran]

Saint-Véran... l'aube se levait et le voyage l'avait épuisé. Les terres de son cousin n'avaient guère changées il rejoignit le manoir dressé sur le domaine. Plume devait être là quelque part... Une pensée difficile le fit frissonner... non impossible jamais Aristote n'aurait pu faire cela... pas maintenant... il la chassa de son esprit alors que Pégase éreinté s'arrêtait aux portes de l'imposante bâtisse... Sitôt descendu de sa monture il héla un des gardes avec l'énergie que laissait en lui toute l'inquiétude accumulée depuis la veille.

Conduis ce cheval à l'écurie et fais en sorte qu'on s'occupe de lui avec une attention toute particulière! Il le dépassa avant d'ajouter... Attends! Ou puis je trouver la Damoiselle de Sauzet? Est elle dans ses appartements?

Au même instant une voix féminine se fit entendre. Seigneur de Montbardon venez vite, elle vous réclame! Sur ces mots la servante disparue à l'intérieur bientôt suivi par le Grand Officier... Elle le conduisit jusqu'à l'entrée d'une chambre avant de lui ouvrir doucement la porte. D'un geste du chef il remercia celle qui avait dû veiller sur sa tendre amie durant son absence puis entra dans la pièce sans bruit, elle était là, alité, pâle... si triste... il s'approcha doucement du lit avant de s'y agenouiller saisissant fébrilement une de ses mains pour y déposer un baiser avant de murmurer...

Plume... je suis là...
--Aure


La chariotte dévalait la route reliant Saint Véran à Briançon à une allure d'enfer. Aure se cramponnait comme elle le pouvait pour essayer de ne pas se faire balloter en tous sens par les cahots de la route.
Ils passèrent la Porte Inférieure des remparts de Briançon l'Imprenable, remontèrent la rue principale tandis que le charretier gueulait .. comme un charretier pour que les gens se dispèrsent devant son attelage. L'équipage arreta sa course folle sur la grande place jouxtant la mairie et la jeune fille sauta à terre dans un soupire de soulagement.
La mine grave, elle héla quelques personnes


Braves gens de Briançon, Saint Véran a grand besoin d'un médicastre. En connaissez-vous ? ... Messire, vous ... Dame, s'il vous plait ... Je vous en prie, vite, quelqu'un !

Les gens se détournaient de la petite servante en livrée sable et sinople en haussant les épaules d'un air d'impuissance. Enfin, un paysan bedonnant sembla prêter attention à ces suppliques et gratta son menton mal rasé en réfléchissant à haute voix.

Y a pas plu d'médicastre que d'curé dans ce bled ma p'tite d'moiselle. Par contre y a bien l'herboriste .. mais j'sais pas où qu'c'est qu'elle habite. Et j'crois bien qu'la Dame Bourgmestre s'y connais en plantes aussi, mais j'suis plus sûr ..

"La Dame Bourgmestre ? Mais bien sûr, quelle sotte je fais !" se gourmanda la jeune fille. Si une personne connaissait bien les habitants de Briançon, c'était pour sûr le maire. Et si elle n'était pas médicastre elle-même, elle pourrait au moins lui dire où en trouver un. Aure courut donc jusqu'à la mairie, trouva le bureau du maire, pris à peine le temps de frapper à la porte avant d'entrer en trombe dans la pièce.
--Gensderainneville
[A Sauzet]

Nirla et Yanbeck, Gardes




Nirla regardait les oiseaux qui pillaient dans les arbres alentours.
Yanbeck était non loin et regardait Nirla, il essayait de se souvenir comment elle était arrivée là, une nuit ou il pleuvait fort.
La brunette était trempée jusqu'aux os et les maîtres l'avaient accueillie.
Une fois réchauffée et ayant bu un bol de soupe, elle avait dit avoir une bonne connaissance des armes. La Dame de Sauzet n'en ayant aucune lui avait demandé si elle accepterait d'assurer la surveillance du domaine en échange du gîte et du couvert.
Bien sur Nirla avait vivement hoché la tête en signe d'approbation.

Mais, aujourd'hui le soleil tapait fort. Yanbeck passa son bras sur son front et se recula dans l'ombre légère du rempart. La seule pluie qui tombait était celle qu'il essuyait continuellement sur son visage.
Nirla elle ne semblait pas souffrir de la chaleur. Elle avait un teint halé qui lui allait plutôt bien, Yan' se surprit à penser une telle chose, mais c'est vrai qu'elle avait quelque chose la garde.


-Nirla ou qu'cet qu'ta vécu pour avoir c'te peau là?

-Yanbeck! Si Marinette t'entendait elle ferait des bonds. Je t'ai d'ja dit que nous devions parler bien pour qu'les maitres n'aient poinct honte de nous.


Yanbeck ne l'écoutait pas regardant les reflets du soleil dans ses cheveux qui prenait une jolie couleur bleuté.

-Yan' sort d'tes nuages y a d'la poussière qui vole à l'ouest!

-C'est p'tetre les maîtres qui r'viennent plus tôt!

-J'crois pas, y a qu'un pauv' cheval et un bonhomme qui a l'air de sortir du four de la vieille Martha.


Rire grave des deux gardes de Sauzet.

-On va lui faire un bon accueil, toi tu t'postes à droite et moi je t'y vais à gauche.


Les deux se dirigèrent à droite et se qui devait arriver, arriva. Ils se cognèrent front contre front et Nirla regarda Yanbeck avec des yeux ronds comme des billes.

-Ben qu'est t'arrive t'a trop forcé sur l'génépi du maître ou le soleil t'a trop tapé sur la tête qu'tu sois même pu capable de discerner la droite d'la gauche?

Yan' rougit et fila de l'autre côté, il n'allait pas dire à Nirla que c'était elle qui lui faisait perdre la tête.
Reprenant vite ses esprits le jeune homme se tient droit comme un I et attendit l'arrivée du cavalier. Lorsqu'il fut proche d'eux ce dernier s'arrêta.


-Déclinez identité, titre, fonction et le but de vostre visite.

Nirla avait parlé et le messager se tourna naturellement vers elle.

-Je suis le messager du Chancelier, Bastien d'Amilly, Frère de la souveraine de ses lieux. J'ai une missive importante à remettre à la Dame de Sauzet et il me faut la voir dans les plus brefs délais.

Les deux gardes échangèrent un regard et Yanbeck reprit la parole.

-J'ai bien peur, que vous ne deviez repartir comme vous estes venu. La Dame de Sauzet ne séjourne poinct en ces lieux à l'heure actuelle.

-Elle loge chez son parrain, le Seigneur de Saint-Véran qui se situe bien loin d'ici, par là.

Elle montra un point derrière le cavalier qui les remercia et fit demi-tour. Ils le regardèrent s'éloigner et le blond se gratta la tête pensif avant de se tourner vers la fille.

-Nirla?

-Oui?

-T'es sure qu'c'est par là Saint-Véran?

La jeune fille le regarda et se mit à rire.

-Si j'étais faite pour connaître la géographie, maman m'aurait sûrement fait naître en carte t'crois pas?

Riant à gorge déployée et ne sachant vers ou ils avaient dirigés le pauvre messager de par leur ignorance ils s'installèrent au pied de la muraille et profitèrent de l'été qui s'annonçait long et chaud.
Ninoua
[Briançon]


Il y avait des gens doués pour le calcul, certains semblaient même avoir un boulier dans la tête tellement l'arithmétique était chose aisée pour eux. Hélas, la Bourgmestresse de Briançon n'était rien de tout cela. Elle s'échinait depuis l'aube à ses comptes d'apothicaire, grattant le vélin de sa plume, enchainant laborieusement les lignes de calculs avec ça et là quelques ratures pour parfaire le tableau de la piètre mathématicienne qu'elle était.
Des bruits de course dans le couloir la tirèrent de la brume de symboles dans laquelle elle était plongée, et elle n'eu que le temps de relever le nez de ses parchemins pour voir une jeune fille faire irruption dans son bureau, toute essoufflée. Ninoua fronça les sourcils devant cette entrée un peu cavalière mais reconnu néanmoins les couleurs de Ka de Saint Véran. Cette domestique devait avoir de bonnes raisons d'être là, restait à savoir lesquelles..


Dame Bourgmestre ?!

C'est moi. Qu'est-ce qu..

Nous avons grand besoin d'un médicastre au manoir de Saint Véran. C'est la Damoiselle de Sauzet qui..

Plume ?!

Ninoua se leva si vite que la chaise failli partir à la renverse.
La Prévôte était arrivée il y a quelques jours, pâle, l'air las, ses vêtements flottant tellement elle avait maigri .. déjà qu'elle n'était d'ordinaire pas bien épaisse. Et maintenant, il lui fallait un médicastre ! Malheureusement, Briançon en était dépourvu. Il y avait bien un ancien étudiant en médecine, ainsi que le soignant de la garnison, mais tout deux étaient en retraite au monastère à l'heure actuelle.
Ninoua contourna le bureau et alla saisir le bras de la jeune servante pour l'entrainer en dehors de la pièce.


Je ne suis point médicastre mais j'ai quelques notions de médecine. Espérons que cela fera l'affaire dans un premier temps. Comment es-tu venue en ville ?

En charrette Dame. Le cocher attend sur la place.

Dépêchons !




[Saint Véran]


Les chevaux étaient couverts d'écume lorsque leurs fers crissèrent sur le gravier de la cour du manoir et que l'attelage s'immobilisait. Le cocher n'avait pas ménagé ses bêtes sur le chemin du retour qu'ils avaient effectué en un temps record.
La jeune domestique guida la Bourgmestresse à travers le dédale de couloirs et d'escaliers de service jusqu'aux appartements de la Damoiselle de Sauzet. Alors qu'elle entrait doucement dans la chambre, Ninoua fut stupéfaite de voir que le Seigneur de Montbardon était déjà arrivé. Il avait du chevaucher à bride abattue toute la nuit pour être déjà au chevet de son aimée.


Léo..

Rien qu'un mot et une main pressant doucement son épaule pour saluer cet homme qu'elle estimait tant, lui apportant par ce geste simple ne serait-ce qu'un peu de réconfort. Ninoua alla se placer de l'autre côté du lit pour ne pas déranger Léo et se pencha sur la frêle silhouette de Plume endormie.

J'ai besoin de savoir ce qu'il s'est passé, si ça lui est déjà arrivé et si oui, dans quelles circonstances, quand et combien de fois.

Elle s'adressait autant au Grand Officier qu'à la femme restée en retrait qui devait être la dame de compagnie de la Damoiselle de Sauzet. Sans attendre leurs réponses, elle commença son examen, posant le dos de sa main sur le front de la patiente, lui écartant délicatement les paupières pour observer le blanc de l'oeil et se penchant sur sa poitrine pour écouter sa respiration.Les deux doigts sur son poignet, elle trouva un pouls faible battant de façon irrégulière.

Quand a-t-elle mangé pour la dernière fois ? Quoi et en quelle quantité ?

La Bourgmestresse avait déjà une petite idée sur diagnostic à poser, connaissant le train de vie qu'avait mené la Prévôte ces derniers temps.
Lhunne
dans la lettre il y a écrit:
Chere Plume,
Nous avons appris que tu n'allais pas très bien par Jan qui l'a su par un de ses camarades.
Tu devais revenir à briancon, d'après ce que nous avons entendu, mais ne te voyant pas, nous nous sommes demandé ce qui se passait et nous sommes renseignés. C'est donc ainsi que nous avons appris que tu étais malade.
J'espère que tu te remettras vite de ce mal. En attendant, nous t'avons envoyé quelques remontants.
Bon rétablissement,
Lhunne, Jan et Hélène (Mamie Laine)


Lhunne plia la lettre en trois et la glissa dans le paquet qui contenait déjà un gros gâteau au beurre, un pot de confiture de myrtilles des montagnes et une petite bouteille de Génépi.
La nouvelle de la mauvaise santé de Plume les avait inquiéter. Il était vrai que Lhunne n'était pas vraiment proche avec Plume, mais elle avait croisé plusieurs fois al jeune fille et avait souvent discuté avec elle.

Elle accrocha le colis à la patte d'un hibou et le regarda partir quand elle se rendit compte d'une erreur qui peut-être était importante.. Elle avait tutoyé Plume... Voilà qu'elle se mettait à tutoyer tout le monde maintenant!
Plumedange
*Plume avait fermé les yeux...laissant son esprit rêver alors que le silence était retombé dans sa chambre...
Il dériva jusqu'au lendemain du jour, ou, il lui était arrivé une mésaventure assez fâcheuse, comme il lui en arrivait malheureusement bien trop souvent.
Un autre baiser volé avait cloturé ce moment particulièrement éprouvant et elle c'était enfermée chez elle.
Au petit matin elle avait rouvert à Léo et c'était prostrée dans un coin...*


Citation:
-Plume? Regarde moi, tu peux parler si tu veux...

-Je veux parler de rien...et j'ai même plus personne à qui écrire...

*Léger soupir de la jeune fille.*

-Prendre du repos loin de tout pour finalement souffrir tout autant sa sert à quoi?


*Léo lui relève le visage*

-Plume t'enferme pas sur toi même, tu disais connaître personne ici hier, profites en personne viendra t'embêter avec ton histoire, personne ne la connais.
Met tout ça de côté, profite de Bri et de sa tranquillité


-Il me faut du temps...un peu de temps...

*Plume le regarde*


-J'ai besoin de calme et les tavernes ne sont pas le lieu ou l'on peut le trouver...


*Léo lui sourit*

-Les tavernes? Non, c'est vrai, mais il n'y a pas que des tavernes a Briançon

*Léo sort un morceaux d'écorce de ses braies et lui tend.*

-Tiens sais tu se que c'est?


*Plume le prend et fait non de la tête, regardant le bout d'écorce*

-C'est un morceau d'écorce de mélèze. Les arbres préféré des bucherons briançonnais et ce morceau ne vient de n'importe quel mélèze.

*Elle écoute*

-Je l'ai gardé en souvenir de mon premier arbre abattu à mon arrivée, comme...Comme un porte bonheur, ma vie a tellement changé depuis que je suis ici.
Il doit vraiment porter chance, garde le je te le donne.


*Il lui tend la main*

-Tu viens je t'emmène la visiter cette forêt?


*La jeune fille lui tend le bout d'écorce.*

-Je ne peux accepter quelque chose qui a autant de valeur a tes yeux, et si il porte vraiment chance c'est une raison de plus.
En revanche, sa me ferait très plaisir de visiter la forêt.


-Garde le il m'a déjà beaucoup aidé, je suis sur qu'il t'aidera aussi.

*Elle prend sa main.*

*Il l'aide a se relever*

*La damoiselle de Sauzet qui a l'époque ne l'était pas l'avait finalement gardé.
Il embaumait sa besace et comme elle n'avait jamais vraiment quitté Briançon elle ne lui avait pas rendu comme elle lui avait promis.
En ce jour, elle avait a nouveau besoin qu'il l'aide à se relever, comme ce jour là, qu'il ne la laisse pas se renfermer sur elle.
Mais, alors que Plume se remémorait ses instants elle sentit la chaleur de la main de son aimé se faire bien plus réelle que dans un simple rêve.
Elle ouvrit doucement les yeux.
Ses yeux bleu azurs avaient perdu de leur éclat, on y lisait la faim, le désespoir, la douleur.
Ils montraient à cet instant un passé pesant et douloureux, alors qu'ils se posaient sur lui.*


-Plume... je suis là...

*Oh oui, elle le voyait qu'il était là et pourtant elle ne pouvait y croire.
Valence...son travail...là...déjà?
Mais combien de temps avait t-elle donc dormi?
Elle jeta un regard désemparé à Marinette.*


-Quel jour sommes nous? Combien de temps ais-je dormi?


-Dame, nous n'avons avancé que de quelques heures depuis que vous vous estes endormie.

*Elle écarquilla les yeux et reporta son regard sur lui, son aimé, qui avait dû chevaucher des heures durant pour être là aussi vite...
Mais, cela devait faire des jours qu'elle n'avait pas mangé, elle aurait voulu se relever, aller dans ses bras...
Malgré cette envie, cela s'avérait impossible, dans son état pitoyable elle se sentit à peine la force de sourire un instant.*


-Mon Léo, je n'espérait plus, te voir...
Je suis si heureuse que tu sois là, si tu savais.


*Elle marqua une pause.*

-J'étais en train de repenser à ton porte bonheur...
Il m'a apporté tellement de joies, tu avais raison, il porte chance.
Aujourd'hui, néanmoins, je me sens, si faible, si vide...


*Une larme glissa de ses paupières qu'elle avait doucement refermées.
Sa main toujours dans la sienne lui communiquait une douce sensation de bien être.
Son corps la poussait à dormir sans arrêt pour économiser ses faibles forces et elle ne pouvait guère y résister.*


-Il faut la laisser se reposer mon Seigneur, la Dame de Sauzet est épuisée.
J'ai fait mander un médicastre mais il n'est toujours pas arr...


*Les mots de la Dame de compagnie se perdirent dans le vague alors que la porte de la chambre s'ouvrait à nouveau sur Ninou.
Marinette regarda la bourgmestre de Briançon s'avancer, prendre possession des lieux.
S'enquérir du passé de la damoiselle.
Plume entendait les voix à travers un brouillard dont elle ne parvenait guère à s'extirper.
Avez vous déjà vécu des moments ou vous êtes si épuisé que le simple fait d'ouvrir les yeux vous semble impossible?
Que vous pensez que jamais vous ne vous réveillerez?
C'est ce qu'elle ressentait en ce moment et elle était tellement à bout qu'il n'y avait même pas de peur en elle.*


-J'ai besoin de savoir ce qu'il s'est passé, si ça lui est déjà arrivé et si oui, dans quelles circonstances, quand et combien de fois.

*La jeune fille sentit qu'on lui regardait les yeux, même si, elle ne le voyait pas...
Elle ressentait tout à travers un rêve...cette main posée sur son front, puis sur son poignet. A qui était t-elle?*


-Quand a-t-elle mangé pour la dernière fois ? Quoi et en quelle quantité ?

*La dame de compagnie regarda le Seigneur de Montbardon, il ne détachait pas ses yeux de la jeune Plume.
Elle entreprit donc de répondre avec ce qu'elle savait.*


-La Dame de Sauzet n'a plus rien avalé depuis près de trois jours. Elle boit très peu et a moins d'appétit qu'un oiseau.
Elle reste des heures et des heures à la fenêtre à regarder les montagnes les yeux perdus dans le vague et elle ne parle presque pas.


*Marinette était persuadée que cela pouvait être ajouté au diagnostique.
Venant de Plume ce symptôme revêtait tout son sens, la jeune fille ne pouvait s'empêcher de piailler à tout va.
Or, depuis son retour un silence inquiétant était tombé sur le domaine, un silence qui donnait presque l'impression qu'elle n'était même pas là.
La Dame de Compagnie c'était arrêtée là, elle n'en connaissait pas plus sur l'état de la Prévôte.
Elle avait bien remarqué une certaine fatigue, mais avait mit sa sur le compte du manque de nourriture.
Les paupières de Plume bougèrent.
Elle luttait...
Finissant par vaincre ce démon invisible qui les retenait elle laissa la lumière atteindre ses iris voilés.*


-Ninou...

*Un regard à Léo, Ninou était la soeur de coeur de son cher et tendre.
Alors, qu'elle se demandait si Ninou était là pour le réconforter, elle aperçut que celle-ci tenait son poignet dans sa main.
Elle la regarda.*


-Marinette?


-Oui, Dame Plume? Ne vous inquiétez pas damoiselle.
La Dame bourgmestre va vous soignez, elle est là pour cela.


*Elle parcouru sa chambre des yeux, la Dame de compagnie venait d'ouvrir la fenêtre et déposait une missive sur la table de chevet.*

-Bien. Laissez nous je vous prie. Je souhaiterais m'entretenir avec la bourgmestre et le Seigneur de Montbardon en privé.

*Marinette dans une jolie révérence en arrière quitta la pièce poussant tout les autres domestiques agglutinés là vers la sortie et ferma les portes derrière elle.
Plume parlait d'une voix proche du murmure tellement elle était faible et pour le coup, cela lui serait bénéfique.
Elle ne tenait pas a ce que tout le monde sache qu'elle était faible...maudissant chaque jours ce fardeau qu'Aristote lui avait donné.*


-Tu dois l'entendre Ninou...ce battement irrégulier...
Mon cœur. Mon cœur est faible.
Je bois de la tisane avec de l'aubépine tout les soirs depuis deux semaines environ, j'ai dû reprendre des doses régulières.
Avant hier j'ai même prit de la digitale.


*Elle guetta l'agrandissement des yeux de Ninou, c'était souvent la réaction à laquelle elle avait le droit en disant cela.
Plume savait que la plante était forte et qu'une surdose pouvait être très dangereuse, mais avant hier...Elle ferma a nouveau les yeux.*


-Je voudrais retrouver la liberté et sortir de cette cage qu'est devenu ma chambre.

*Son regard alla à la rencontre de celui de Léo, alors qu'une de ses mains se posaient délicatement sur une de ses joues.*

-Mon amour, j'aurais préférée que tu ne me vois pas dans un tel état, je suis désolée de te faire du soucis.

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Ninoua
Ses doigts toujours sur le poignet de Plume, elle écouta avec attention la dame de compagnie

La Dame de Sauzet n'a plus rien avalé depuis près de trois jours. Elle boit très peu et a moins d'appétit qu'un oiseau.
Elle reste des heures et des heures à la fenêtre à regarder les montagnes les yeux perdus dans le vague et elle ne parle presque pas.


Surmenage.
La Bourgmestresse ne voyait que ça. Après toutes les nuits studieuses qu'elle avait passé avec la Prévôte, les parchemins formant des piles impressionnantes sur le bureau, tous ces repas que cette dernière avait sautés, ne levant son nez du vélin que pour croquer une pomme ou un bout de brioche. La Dame de Sauzet n'en parlait pas beaucoup, mais quand elle se confiait à Ninoua, c'était que vraiment la coupe était pleine. Avec des journées rythmées uniquement par son travail, elle ne s'accordait que de trop rares pauses.
Cette surcharge de travail semblait être la cause de l'état dans lequel Plume était en cet instant. Ecrasée de travail, elle avait sombré dans la déprime et la mélancolie, perdant l'appétit, la parole et la gaieté qui la caractérisait d'ordinaire.
Une domestique entra à ce moment portant un plateau où étaient disposés un gros gâteau au beurre, un pot de confiture et une bouteille de genépi, une lettre glissée près de cette dernière. Elle regarda tour à tour la dame de compagnie et la Bourgmestresse


Une missive pour ma Dame, avec ceci. Puis-je ..?

Oui. Voyant ce qui l'accompagne, je doute qu'il s'agisse là d'une lettre ayant trait aux fonctions de la Dame de Sauzet. Et si elle ne consomme pas tout ce qu'il y a sur ce plateau en une fois, ça ne pourra pas lui faire de mal.

La dame de compagnie alla posé la lettre sur la table de chevet tandis que la servante alla déposer le plateau sur une desserte. Lorsqu'elle revint à sa hauteur, Ninoua l'attrapa par la manche avant qu'elle ne ressorte

Il faut qu'elle mange, même si ce n'est rien qu'un bouillon de poule au début, je veux qu'elle s'alimente. Si elle l'accepte, faites lui boire du vin rouge adoucit de miel. A défaut, qu'elle boive des infusions de millepertuis.

Alors que la Bourgmestresse regardait la dame de compagnie et la domestique pour voir si elle avait été comprise, la petite voix de Plume la fit se retourner vers elle. Ses yeux toujours si pétillants avaient perdu leur éclat, ses traits étaient tirés par la fatigue physique et morale. Par Aristote, c'était comme si elle avait vieilli de quinze ans !
Lui prenant la main entre les siennes, elle se pencha à nouveau sur elle, le regard bienveillant


Oui Plume, c'est moi. Dans quel état es-tu donc .. Je vais t'interdire de quitter Briançon si à chaque fois que tu y reviens je te retrouve si mal en point..

Si elle la gourmandait gentillement, c'est parce qu'elle s'inquiètait pour sa santé mais aussi et surtout parce qu'il suffisait des fois aux déprimés de se rendre compte à quel point ils se sont laissés tomber pour se ressaisir et se relever. Elle esperait ainsi la "secouer" pour qu'elle reprenne le dessus.
Plume demanda à ce qu'on les laisse seuls et ne repris la parole que lorsque sa dame de compagnie referma doucement la porte sur elle.


Tu dois l'entendre Ninou...ce battement irrégulier...
Mon cœur. Mon cœur est faible.
Je bois de la tisane avec de l'aubépine tout les soirs depuis deux semaines environ, j'ai dû reprendre des doses régulières.
Avant hier j'ai même prit de la digitale.


De la digitale ?! Les yeux écarquillés par la surprise, Ninoua essaya tant bien que mal de dissimuler son inquiètude, surtout pour Léo. La digitale était une drogue puissante et potentiellement mortelle si elle était mal dosée. Jusqu'à présent, elle ne l'avait utilisé que très rarement et toujours en dernier recours. Elle préférait amplement l'usage de l'aubépine qui, tout comme la digitale, aidait à la régulation du rythme cardiaque, sans être être aussi dangereuse. Une souffrance du coeur expliquait sa grande fatigue, et le stress dû à son travail n'avait en rien arrangé les choses, bien au contraire.

Je voudrais retrouver la liberté et sortir de cette cage qu'est devenu ma chambre.

Courage Plume, on est là pour t'aider. Pour commencer, je ne veux plus que tu travailles. Tu vas te reposer quelques jours, tant pis pour la Prévôté et pour le Conseil ducal. Si tu te tues à la tâche, tu ne leur seras pas plus utile.
Ensuite, je veux te voir manger et surtout boire. Penses à toutes tes jolies robes, tu as tellement maigri que tu n'auras plus l'air de rien dedans. Et Léo vas se faire mal si tu n'as plus que la peau sur les os.


Elle lui sourit doucement avant de regarder elle aussi le montagnard toujours agenouillé au pied du lit. Avisant un grand fauteuil, la Bourgmestresse alla l'approcher de Léo avant de lui saisir la manche.

Viens t'asseoir Léo, tu es épuisé. Tu peux rester auprès d'elle mais tu devrais te reposer. Pas question que tu me claques aussi entre les doigts. Je reste pour veiller sur elle, tu peux essayer de dormir un peu..
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