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[RP] D'un faux pas à une vraie fuite

Melyna.
Se sentir abandonnée par l'homme que l'on aime, il n'est pire douleur pour un cœur - Julie de Lespinasse

L'animal était lancé au galop et sur son dos la cavalière ne voyait plus rien aveuglée par les larmes qui souillaient son visage.
C'était bien une fuite, un ras le bol, un épuisement, un pétage de plomb complet après une énième discussion, la goutte d'eau qui au lieu de s'évaporer dans le désert, avait fait déborder un vase déjà fortement rempli.


Depuis plusieurs semaines, plus rien ne tournait rond dans sa vie.
D'abord leur fille qui s'était amouraché de celui qui avait permis à une armée de brigands de mettre au tapis son oncle, sa mère et son mari. S'en était suivi un échange de courrier aux mots acerbes qui lui avait fait comprendre que la petite fille était devenu une jeune femme bien peu amène et totalement égoïste. Elle en parlait peu mais la déception et la douleur la rongeait doucement.
Puis se fut une réunion familiale qui après avoir bien commencé lui avez explosée à la figure parce qu'elle avait le culot d'oser dire le fond de sa pensée. Depuis la tension avec sa mère était plus que palpable.
Et après cette put*** de guerre que menaient les brigands en terre d'Armagnac il avait fallu cette discussion au sein de la mairie et les critiques qu'elle avait pris de pleine face de la part de sa soeur, tout comme l'air déçu ouvertement affiché par son mari.

Blessée dans son amour et sa fierté, désappointée par le comportement de personnes qu'elle aimait plus que tout, Mely avait pris la décision de couper court.

Puisqu'elle était inconsciente et qu'elle ne comprenait rien, elle avait décidé de les laisser se débrouiller seuls.
Puisque tout le monde trouvait normal que son époux passe son temps à reculer la catin du village, aucun problème, elle leur laissait le champ libre.
Puisqu'il semblait absolument normal qu'une gamine pré pubère issue de la noblesse soit en grande amitié avec une femme de petite vertu, elle s'en déchargeait. Après tout Alcimane avaient des parents, qu'ils fassent donc un peu leur job, elle jetait l'éponge pour sa part.

En fait le problème ne venait même pas de Fluorine, après tout c'était son travail de gagner sa croute avec ce que la nature lui avait accordé et Mely ne lui en voulait même plus depuis un sacré moment.
Non, ce qu'elle ne pouvait pas encaisser c'était les reproches des uns et des autres qui ne voyaient que ce qui les arrangeaient dans ses propos. Il était si facile de tout lui foutre sur le dos quand elle osait dire tout haut ce que les autres pensaient tout bas en lui laissant en payer les pots cassés.

Une nouvelle vague de nausée la força à arrêter sa course folle. Sautant à bas de sa monture, Mely se précipita sur le bas côté du chemin pour rendre tripes et boyaux. Des assauts lui soulevaient le coeur, des sueurs baignaient son front tandis que son estomac semblait se tordre en tout sens.
Quand enfin son ventre fut vide, les spasmes cessèrent lentement, la laissant haletante, épuisée par ses vomissements qui depuis quelques jours refusaient de la laisser tranquille.

Un peu d'eau gardée fraîche par la gourde en peau, lui permis de reprendre son souffle. Le front posé sur la selle, petit à petit le malaise lui accorda un nouveau répit.
Même son corps était en train de crier un grand STOP, et Mely avait bien conscience qu'il allait lui falloir écouter cette fois. Un ras de marée de lassitude l'emportait irrémédiablement.

Elle n'avait emporté que les quelques affaires que pouvaient contenir ses fontes, tout le reste était resté chez eux. Qu'ils en fassent ce qu'ils voulaient, mais si elle venait à apprendre que Fluorine avait sur une quelconque invitation, posé ne serait ce qu'un seul pied dans leur propriété, et c'est par le feu que la mini réduirait à néant des années de travail.

Que Ketje ai enfin le courage d'aller au bordel satisfaire son besoin de poser les mains sur ce que ses yeux dévoraient depuis si longtemps à distance, l'emmerdeuse avait cédé la place. Il pourrait faire un joli cadeau à sa jeune belle soeur pour avoir réussit cet exploit.

Avec un profond soupir la brune remit le pieds à l'étrier. Elle avait encore de nombreuses lieues à parcourir avant de pouvoir prendre un peu de repos. La main posée sur ce ventre qui ne lui laissait guère de repos, l'autre tenant plus ou moins fermement les brides, elle donna un petit coup de talon dans les flancs de l'animal.

Il lui tardait d'arriver à destination soudain.

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Melyna.
Lorsque sur cette mer on vogue à pleines voiles,
Qu'on croit avoir pour soi les vents et les étoiles,
Il est bien malaisé de régler ses désirs.

Jean de La Fontaine


Elle avait joué, et elle avait perdu.
A vouloir galoper plus vite que Satan descendant aux enfers, la seule chose qu'elle avait gagné c'est de se rendre encore plus malade.
Après avoir avoir quitté Muret la mini avait été contrainte de faire une halte à St Lyzier. Les vomissements et autres douleurs abdominales avaient redoublé d'intensité.

C'est donc contrainte et forcée que la brune avait pris une chambre à l'auberge.
L'après midi touchée à sa fin et le soleil avait entrepris sa courbe descendante rendant l’atmosphère enfin respirable.
Etendue sur sa couche, un linge humide rafraîchissant son front, la brune se remettait doucement de la vague de malaise précédant.
Son estomac avait renvoyé à l'expéditeur le repas précédemment avalé et c'est l'esprit chagrin qu'elle songeait à ce qu'elle pourrait tenté d’ingérer ce soir quand un pigeon vint s'inviter sur le rebord de sa fenêtre


Rouuuu Rouuuu
Les yeux clos, elle renvoya l'intrus. Vas t en toi, j'ai plus rien à mangé
Rouuuu Rouuuu Rouuuu

Une paupière se soulève et l'oeil se pose sur le volatile. T'es sourd ? file je te dis
Rouuuu Rouuuu Rouuuu
La jumelle suit le mouvement. Mais qu'est ce que tu me veux ?!

Une note d'agacement perça dans la voix et voilà que le pigeon commença à se dandiner d'une patte sur l'autre avant de venir carrément se poser sur son ventre et de reprendre sa danse du derrière.

Mely en resta ébahie jusqu'à ce qu'elle s'aperçoive que ce drôle de petit clown était porteur d'un message.


Rohhh mais c'est pour moi ça ? Et la danse du pigeon reprend de plus belle alors qu'il oscille sa tête d'avant en arrière.

Tout sourire la brune le déchargea de la bague qu'il portait à la patte, et déplia le message qu'elle contenait.
Il était dit que les surprises allaient aller en s'enchaînant.

Alors comme ça tu es un pigeon de sport ? Désolée mon grand je n'ai pas de chouchen moi.

Un rire aussi frais que le chant d'un ruisseau s'élève dans la chambrette.
Décidément son frère était plein de surprise et sa façon bien particulière de l'inviter si fermement lui allait droit au coeur.
Faire de la maison fraternelle sa retraite était bien son intention, après tout elle n'avait pas pris la direction du Sud pour rien. Earnan restait une fois de plus son refuge, l'ultime protection quand elle voyait son monde sombrer.

Si le sang ne les liait nullement, les sentiments qu'elle avait toujours éprouvé pour lui en faisait l'être de qui la mini était la plus proche en ce monde. Certes ils s'étaient parfois déchirés, certes la distance les avait séparé, mais jamais l'amour qu'elle portait à Earnan ne s'était jamais amoindri.

Etre sûre désormais que sa porte lui était ouverte venait de lui ôter sa dernière appréhension.

Dis GTI, ça te dirait que je te ramène en personne à ton propriétaire ?
Comme s'il avait compris et son nouveau nom et sa question, le piaf vint se percher sur son épaule et plongea son bec dans une boucle avant de le tirer doucement, arrachant des rires à Mely.

Bien je vais prendre cela pour un oui alors.

D'un battement d'aile, l'oiseau avait fait fuir les vomissements en serait il de même de ses soucis auprès d'Earnan ?
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Earnan..
“C'est au contact d'autrui que l'homme apprend ce qu'il sait. ” Euripide


Quelques jours plus tôt...

Bien qu'il aimait sa retraite solitaire sur le rocher, près du verger et ne croisant que les quelques habitués en taverne, il n'en demeurait pas moins informé sur l'actualité et sur les perspectives d'avenir. Et pour mieux appréhender le futur, il devait se replonger dans le passé, à l'époque de son appartenance aux réseaux d'informations.
Pour quelques pièces, un service ou une autre information on pouvait obtenir tout savoir, rumeur ou ragot, il fallait seulement s'adresser aux bonnes personnes et cela, notre homme connaissait la combine.

C'est donc dans une taverne isolée dans un petit village même pas marqué sur les cartes qu'il retrouva un homme sans age vraisemblablement taillé dans la roche et qui se vissait sur son siège pour parler.
Earnan lui offrit à boire et comme de coutume, plaça une monnaie ancienne sur la table très rapidement ramassée par son interlocuteur.


-Trouveras-tu un jour ce que tu cherche Iael? demanda notre brun.

-Ne t'occupe pas de cela, ça t'arrange bien de toute mannière vu toutes les vieilles pièces que tu possèdes! répliqua le vieux qui savait avant d'ajouter.
J'ai quelques bruits qui courrent sur ta famille comme tu le demandais... On est loin des intrigues d'autrefois mon pauvre, quand me donneras-tu un peu de vrai travail hein?

-A mon tour de te répondre que cela t'arrange bien...

Ainsi se déroulait la conversation, à coup de piques et de devinettes de l'un et de l'autre. Le côté sombre des renseignements, on ne pouvait jamais être sûr de ce qu'on obtenait par ce biais.
Mais peu à peu, ils en vinrent aux faits et le jeune ours ne put qu'admettre la justesse du travail de son informateur, une nouvelle fois. Ce n'était pas pour rien que ce dernier avait la réputation de faire partie des meilleurs, et que depuis tout ce temps, il était encore en vie et bien portant...
Tous les membres de la famille y passèrent mais ce n'est qu'après que l'homme lacha la surprise:


-Ta soeur va mal... enfin son foyer... peut-être bien qu'elle a fui à cheval. Et il se pourrait qu'elle ai pris la direction du sud. A ce que l'on dit les routes ne sont pas vraiment sures hum...?

Au sourcil levé précipitamment, il vit que ses dires avaient piqué la curiosité de Earnan mais il n'en dit pas plus, c'était le secret du métier. De son côté le jeune homme avait l'esprit en feu, il se leva d'un coup en laissant une seconde pièce ancienne qui suivit sa soeur dans la poche de l'ancien.

-Beau travail, comme toujours. Si tu pouvais te renseigner sur un gars... en empire. Paraîtrait qu'il a un lien avec Hadrien, un certain Antoine, un auguste hem.

C'est ainsi que Earnan s'en allât et qu'il rentra précipitamment chez lui. La nuit touchait à sa fin et le soleil commençait à poindre lorsqu'il poussa la porte de sa petite maison bâtie de ses mains. Aussitôt, il se laissa choir sur l'une des chaises et rédigea sa missive endiablée non sans un petit sourire en pensant au caractère de sa soeur.
Quelques minutes plus tard il attachait le pigeon et le faisait s'envoler avec quelques cérémonies digne d'un aéroport moderne et sans oublier de faire le plein de chouchen pour le retour du piaf...

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Melyna.
J'adore les plaisirs tout simples ; ils constituent le dernier refuge des êtres complexes. - Oscar Wilde

Voyager la nuit était devenue une habitude. Premièrement parce que le soleil était désormais bien trop haut dans le ciel en ce mois de juin. Malade comme elle venait de l'être la brune ne voulait surtout pas accentuer les vertiges et autres malaises que lui causait le chaleur étouffante.
Et puis, les personnes que l'on pouvaient croiser étaient bien différentes.

La nuit le visage des gens se relevaient sans fard, juste empreint de la réalité des êtres. Tout un chacun se laissaient aller à sa nature profonde, les rires étaient plus francs, les larmes moins discrètes.

C'est donc à la tombée du jour qu'elle avait récupérer Namasté aux écuries municipale, pas de chevauchée endiablé ce soir là, il ne lui restait que peu de chemin à accomplir et Mely préférait éviter de déclencher de nouvelles douleurs abdominale.
GTI avait élu domicile sur son épaule, et la prudence étant de mise, c'est tranquillement que les lieues restantes avaient été parcouru.

La petite ville n'était plus très loin et le jour se ne tarderait plus à se lever quand Mely avait fait une courte pause. Un bosquet lui servait d'abri en bordure du chemin quand des bruits de sabot accompagnaient de voix aussi bien féminine que masculine s'étaient fait entendre.

La brune allait signaler sa présence, quand la voix d'une femme la figea sur place. Merde non pas elle !
La bailli ne risquait pas d'oublier l'altercation devant le tableau d'affichage ducal. Mais que foutaient donc la Marie et ses sbires dans le coin !
Les brides de son cheval fermement tenues, une caresse sur les naseaux pour l'inciter au silence et surtout se faire le plus discrète possible. Seule contre une bande de malfrats, elle ne ferait jamais le poids !
Par chance, le groupe ne semblait guère enclin à s'arrêter.
Melyna les laissa prendre de l'avance avant de se mettre en piste. Il lui fallait savoir où se rendaient ces voyous.

Se faire discrète, pister sans se faire remarquer, voilà qui réveillait ce petit côté renard comme aimait à le dire son père. Toutefois sa surprise se doubla d'inquiétude quand elle réalisa que la troupe pégreuse avait franchit les murs de Saint Bertrand.


Pas de repos GTI, faut qu'on prévienne les autorités.

Passage à la mairie, puis à la prévôté et enfin la brune pu se mettre à la recherche de cette petite maison si agréable que lui avait vanté son frère.
Elle avait déjà trouvé sa taverne alors elle se mit en quête du refuge si gentillement offert.


Bon GTI tu me files un coup de main, promis je forcerais Earnan à te donner double dose de chouchen !

Trop facile ! Maintenant elle n'avait plus qu'à suivre le piaf qui voletait devant Namasté, se retournant fréquemment pour voir s'ils ne les avaient pas perdu.
La rue de la Reyne s'ouvrit bientôt devant eux et l'oiseau alla se poser sur le rebord d'une fenêtre.

Mely sauta à terre et flatta l'encolure de son cheval.


Je crois qu'on est arrivé mon grand.
Les rennes furent négligemment nouées à la rambarde qui bordait le jardin et la brune alla toquer à la porte.
Attendant qu'on lui ouvre, les pervenches détaillèrent les environs, appréciant le calme du lieu, à l'instant même où son estomac décida de se manifester en émettant de drôles de gargouillis.

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Melyna.
Elle n'avait guère eut le temps de profiter la brunette depuis son arrivée à St Bertrand. Cette maudite pègre avait pris la mairie et il lui avait fallut jouer les espionnes pour arriver à tracer les pégueux.

Comme si cela ne suffisait pas, il avait fallu construire et mener la révolte pour que son masseur de petons puissent retrouver l'assise moelleuse du fauteuil municipal.

Les journées commençaient à retrouver un peu de calme, et Melyna comptait bien profiter un peu du jardin de son frère.
Un jus de pomme bien frais dans une main, une brioche encore tiède dans l'autre, pieds nus comme à son habitude, la mini avait dépassé la treille qui s'avançait au devant du logis et savourant le contact de l'herbe tendre sous sa voute plantaire, elle était allée chercher un abri au pied d'un vieil arbre.

Le fond de l'air était suffocant mais ce coin de verdure présentait le double avantage de l'ombrage et d'un peu d'air.

Les jambes confortablement étendues devant elle, ses jupons remontés à mi hauteur de ses cuisses joliment dorées, le corsage légèrement délacé afin de pouvoir mieux respirer, la luxuriante chevelure relevée à la va vite sur le sommet de son crâne, les canines gourmandes venant éventrer la brioche avec un plaisir non fin, c'est le dos appuyé contre le tronc séculaire, que Mely laissa échapper un soupir de bien être total.

Et dire qu'Earnean voulait avoir une discussion avec elle !
Comment pouvait on songer à une conversation sérieuse quand la Nature vous délivrait de tels bienfaits ?
Voilà qu'elle s'interroger, mais pas trop longtemps non plus hein, elle est là pour profiter.

Alors autant le faire avant que le frangin se radine.

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Earnan..
"La où l'on va, on a pas besoin de routes!" Doc Emmet Brown


Les journées étaient sans fin, ou plus avec une toute petite fin de quelques heures le temps de dormir puis elles reprenaient de plus belle. Le temps filait à une vitesse, et malheureusement nos héros dans leur Delorean ne viendraient jamais à cette époque pour permettre à Earnan de prolonger ses journées. Cela aurait été pourtant bien pratique.

C'est donc à courir que l'on retrouve le brun, littéralement, le souffle endurant et les bras se balançant avec une synchronisation parfaite. La révolte, puis la reprise et la défense sans oublier les moments à la mine, à son champ et dans la forêt pour lever ses collets. A cela s'ajoutait la taverne, la tenue de sa maison et ses différents travaux de sculpture de ses blocs de bois entreposés pèle-mêle devant sa chaumine.
Arrivant finalement sur ses terres, pioche à la main, il aperçut sa sœur et ne put s'empêcher de soupirer. Soulagement? Accablement face à la tache qui l'attendait? On ne le saura jamais mais il posa son outil contre le mur et vint s'installer contre le chêne près de Melyna.


-Je suis désolé de ne pas avoir été là plus tôt...
Bah, le reste attendra, je suis fatigué et je veux me reposer... et te parler aussi.
annonça t-il bien décidé en croisant ses mains sur son ventre et s'allongeant en "mode sieste".

La nature faisait du bien il en était conscient et laissa un peu de temps à sa soeur pour se remettre gentiment de ce qui s'était passé quelques jours plus tôt.
Le chant des oiseaux, l'herbe et le soleil requinquait tout un chacun, même le brun sentait un peu de ses forces revenir. Comme à son habitude, il débuta la difficile conversation, direct au centre...


-Je ne vais pas te laisser parler quand tu iras bien, sinon tu ne t'en remettra jamais et je m'en voudrais.
Aussi je te demande sans te l'exiger bien entendu, ce qui t'a poussée à fuir ton environnement et tes proches... Saint-Bertrand c'est paumé, personne n'y vient en général...


Son regard porté au loin, il ne regardait pas sa soeur, elle parlerait d'elle même sans qu'un regard de sa part l'y oblige. De toute manière, il était trop fatigué pour bouger la tête à nouveau...
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Melyna.
Les yeux fermés, elle sent une présence, pas inquiète pour deux sous la mini. Inconsciente ? Non elle a tout simplement reconnu le pas de son frère, devinait qu'il était là comme seul des jumeaux peuvent le faire et pourtant ils ne l'étaient nullement par le sang. Juste cette complicité qui faisait que comme avant ils étaient encore là l'un pour l'autre.

-Je suis désolé de ne pas avoir été là plus tôt...
Bah, le reste attendra, je suis fatigué et je veux me reposer... et te parler aussi.


Aïe le moment était donc venu.

Pas grave, t'en fais pas, j'ai guère eut de temps non plus.

Elle ne soulève pas les paupières non, juste rester là et profiter du lieu, de lui... sans oublier de se rincer le gosier ! La brioche était bonne mais ça donne soif ces petits trucs. La fraîcheur du jus de pomme coule dans sa gorge, tout comme les mots à son oreille.

Je ne vais pas te laisser parler quand tu iras bien, sinon tu ne t'en remettra jamais et je m'en voudrais.
Aussi je te demande sans te l'exiger bien entendu, ce qui t'a poussée à fuir ton environnement et tes proches... Saint-Bertrand c'est paumé, personne n'y vient en général...


Est il faché qu'elle soit partie sur un coup de tête ?
Curieux de connaître la raison de sa venue ?
Certainement l'un plus que l'autre, mais ce qui la frappe le plus à cet instant c'est l'inquiétude sincère qu'elle perçoit dans le ton de sa voix.

C'est parce que c'est paumé que tu as voulu t'installer ici ? Oui elle dit peut être rien mais elle n'est pas stupide non plus et se doute bien qu'il y a une raison derrière cette façon de vivre en ermite.
Et puis maintenant tu ne pourras plus dire que personne vient jamais, puisque je suis là ? Comment ça elle noie le poisson ? Mais non, elle l’aère juste avant d'aller plus avant.

Le gobelet de terre vide roule dans l'herbe et la menotte de la pervenche s'en vient chercher à taton, la main d'Earnan. Besoin de se rassurer et peut être inconsciemment de l'empêcher de partir.

Un gros soupir chasse le pauvre petit papillon qui avait le malheur de s'aventurer auprès de sa bouche, puis les mots viennent tous seuls, comme l'on vide un sac devenu trop pesant.


Je me suis disputée avec Alci, elle a de mauvaise fréquentation, une fille de joie qui tourne autour de Ketje depuis des années. Et Alci est plus têtue que nous tous réunis, elle ne veut rien savoir et mon mari qui plus est trouve cette femme très bien !
Inquiétude, jalousie, incompréhension, des larmes de colère voudraient bien exploser à l'air libre, mais Mely leur refuse cette liberté, quitte à s'en redonner des nausées.

Tu imagines si votre Père vient à savoir ça ? Mère n'est guère présente et pour lui je serais responsable si notre soeur subit cette mauvaise influence.
J'ai déjà perdu ma propre fille Earn, tu sais tout ce bordel en Armagnac c'est un peu à cause de ça, son "merveilleux" Andom l'a enlevé et ça mis le feu aux poudres.


Une révolté brise la barricade des cils soyeux et s'en vient courir sur sa joue.


J'suis une mauvaise mère Earn.... Et puis parce que c'est bien une femme dans tout les sens du termes, la voix geignarde laisse échapper
En plus je suis tout le temps malade et j'ai grossi !
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Earnan..
Dans les affres du sommeil pernicieux qui rôdait autour de lui, il luttait pour ne pas fermer les yeux. Sa soeur avait besoin d'un soutien, et il serait là nom de Zeus! Sauf que les précédentes nuits blanches et ses actions énergiques le rattrapaient au fur et à mesure, aidées par le soleil qui cognait sur tout être présent sur terre ainsi que l'atmosphère lourde et pesante.

Armé de courage, il se redressa, juste un peu hein, il fallait être confortable quand même. Il allait omettre de répondre aux premières piques concernant sa retraite mais sa main dans la sienne lui coupa toute envie de mystère et de non-dits, l'heure était à la franchise.


Je me suis disputée avec Alci, elle a de mauvaise fréquentation, une fille de joie qui tourne autour de Ketje depuis des années. Et Alci est plus têtue que nous tous réunis, elle ne veut rien savoir et mon mari qui plus est trouve cette femme très bien !

Tu imagines si votre Père vient à savoir ça ? Mère n'est guère présente et pour lui je serais responsable si notre soeur subit cette mauvaise influence.
J'ai déjà perdu ma propre fille Earn, tu sais tout ce bordel en Armagnac c'est un peu à cause de ça, son "merveilleux" Andom l'a enlevé et ça mis le feu aux poudres.


Ainsi il s'agissait de Alcimane, la petite au fort caractère qui avait fait flanché à elle seule ses résolutions familiales. Il devait l'admettre, la gamine l'avait plutôt bien pris par les sentiments et il s'était laissé roulé comme un bleu.
Mais ce qui lui faisait peur, c'était la voix de Mely, son désespoir et ses craintes concernant l'avenir de la famille alors que tous la montrait du doigt pour les mêmes raisons.


-Laisse la faire ses erreurs... on apprend beaucoup comme cela. lâcha t-il doucement après un petit moment de détente et une victoire absolue sur le sommeil. Il était plus qu'éveillé maintenant.

Tout le monde n'a pas la réussite facile, regarde le volcan, mon père, toi, moi... On ne fait jamais rien à l'endroit, ce doit être de famille.
Alors oui, on peux tomber de haut, de très haut même...
petit soupir en repensant à ce qui l'avait fait tomber lui en Helvêtie puis il revint au présent. Mais ce n'est pas pour autant que l'on reste en bas, on se relève et on a tellement honte qu'on fait attention la prochaine fois crois moi.

Maintenant, si ton homme juge cette personne digne de confiance, c'est qu'il n'y a pas de gros danger. Ne baisse pas ta garde non plus, on peux tomber rien qu'avec des petits dangers hein.
Et si le Soldat qui est notre père donne de sa voix, je serais là comme autrefois.


Cette dernière phrase était une certitude, il n'y aurais aucunes hésitations. Mais pour le moment, sa main serrait celle de sa soeur, il n'y avait pas à dire, ces temps ci il était doué pour les paroles. Il apprenait de ses erreurs lui aussi apparemment.

J'suis une mauvaise mère Earn...

Il ne put s’empêcher un petit sourire qui s'effaça presque aussitôt. Heureusement, il put facilement le dissimuler, presque dos à Mely, il contemplait les frondaisons de l'arbre sous lequel ils s'étaient installés. Non, il ne pouvait dire qu'elle était une mauvaise mère, elle était juste la mère naturelle ou adoptive des filles les plus dur en matière de caractère qu'il puisse y avoir au monde.
Doucement, il se retourna et la regarda droit dans les yeux pour la première fois. Il cueilli la larme avant qu'elle ne coule sur son visage et lui sourit largement.


-Je ne peux pas te dire grand chose, ce serais trop long. Mais oui, je suis venu ici pour me reposer, me cacher et retrouver ma famille trop peu visitée ces dernières années.
C'est assez agréable en plus tu ne trouves pas?
Quant à ta venue, j'en suis le plus heureux crois moi. Nan mais imagine toi, j’accueille dans ma très modeste demeure la grande Commissaire au Commerce du Comté hein!

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Melyna.
La menotte bien à l'abri dans celle bien plus large de son frère, Melyna l'écoutait religieusement. Ce n'était pas souvent que la chose arrivait, mais Earnan avait ce pouvoir sur elle.

En plus de sa main, il hérita bientôt de sa tête sur son épaule. Ça cogitait dur sous les boucles brunes. Il avait probablement raison, surement même. Vrai que la mini n'avait pas le caractère facile actuellement, la trahison de Kouette avait laissé des plaies à vif et ses relations avec sa mère après s’être distendues devenaient quasiment inexistantes. Elle souffrait de tout cela, même têtue comme une mule, elle ne pouvait l'admettre.

D'ailleurs cette période estivale qu'elle avait tant redoutée lui était finalement un soulagement.
Pas de souci à se faire pour Ketje et sa quête, chez les moines en dessus de la quête chaque dimanche à la messe il était plus à craindre du vin que de cette dernière. Alcimane avait elle aussi été faire un tour chez les moniales avec Hanael, et en fin de compte cela avait fortement soulagée la mini.

Son séjour chez son frère en plus de lui permettre de soulager son coeur en peine, lui offrait un repos bien mérité.

Vrai qu'on a tous un sale caractère et qu'on a tous fait des bêtises... C'est que je ne voudrais pas qu'elle se blesse tu comprends ? Mely soupira.
Tu as raison encore une fois. Je vais la laisser vivre sa vie et ne plus m'en mêler. Et pour Ketje.... La le sujet était encore bien plus douloureux. Et bien.... Lui aussi je vais le laisser fréquenter qui il veut. Je dirais plus rien à propos de l'autre.
Mais voilà comme elle ne savait pas faire dans la demi mesure elle ajouta De toute façon je vais m'occuper de la construction de mon hôtel à Auch, alors il aura les coudées franches s'il veut aller fricoter ailleurs. Mais rien sur ce qui se passerait si cela parvenait à ses oreilles. Il valait mieux qu'Earnan ignora certaines des choses dont était capable sa soeur.

Alors qu'elle lui avouait sa plus grande faille, il ne rajouta rien, d'ailleurs elle ne l'aurait pas écouter. Il se contenta d'essuyer sa joue avec une tendre délicatesse. Ce fut comme un rayon de soleil chassant le gros nuage et sans honte elle pu plonger ses pervenches dans le fraternel regard.

Vrai... C'est très agréable d'être ici avec toi. Et c'est vraiment gentil à toi de supporter mon horrible tambouille avec le sourire.


Comme une petite fille dont il venait de soigner le gros chagrin, Mely se pelotonna contre son frère chéri et ferma les yeux, ronronnant comme un petit chaton.

Tu partiras plus hein dis.... De toute façon je te l'interdits, je t'attacherais s'il le faut... Je veux plus te perdre.
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