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[RP Le duel]

Stefanovkalachnikov


[Veillée d'arme]

Stefanov sortit de la taverne furibond…Vraiment, cet individu lui ressortait par les yeux…Lui parler de la sorte, et devant une taverne pleine encore ! Les insultes qui lui avaient été adressées bourdonnaient encore à ses oreilles…Kachalot -qu’il maudissait ce nom maintenant- n’avait pas hésité à l’accabler de reproches injustifiés, se croyant plus malin…Le défi de Stefanov l’avait laissé sans voix une fraction de seconde, puis il avait accepté en se levant…Le duel aurait lieu le lendemain, dans l’arène prévue à cet effet…Ils étaient d’accord sur l’utilisation, des armées, ce serait réglé à l’épée…

Il était donc sorti, en rage, et se rendit à la forge pour y aller chercher son épée…En se saisissant de la garde, un frisson le parcouru…Un duel…C’était le premier qu’il mènerait, mais sûrement pas le dernier…Détaillant le pommeau, des souvenirs lointains lui revinrent…Son instruction à l’épée, le mal qu’il avait eut à se tenir convenablement en garde, les courbatures après les longues séances d’escrime avec son maître…Songeur, il se rendit dans son atelier, le fourreau dans une main, l’épée dans l’autre…Il resta longtemps à aiguiser sa lame, pensant au lendemain sans crainte, avec impatience même…

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Kachalot


Veillée d'armes

Kachalot sortit de la taverne en furie, presque dans un état second tellement il était hors de lui!

Mais pour qui donc se prenait ce sale bonhomme, ce Stefanovkalaschnikov à la manque, ce provocateur à deux sous?

Croyait il qu'il allait mâcher ses mots, lui qui avait la sincérité et la franchise comme norme de vie?

Et aller jusqu'à le défier en duel, en pensant peut être qu'il allait rester sans réaction et laisser faire sans relever le gant?

Macadiou non!!! Jamais!!!
Plutòt mourir que de se deshonorer, lui, mi-gascon, mi-basque, soldat, maître d'Armes et exclellent tireur d'escime, aussi bien à la bâtarde qu'à la rapière. Jamais!!!

Il marmonnait à voix basse toutes ses pensées en rentrant chez lui, avec un seul désir, une seule envie, dégommer cet horrible personnage de la face de la terre, le renvoyer au néant d'où il n'aurait jamais dû sortit.

Malgré tout, une idée persistante lui revenait: Celle de tous ceux qu'il avait déja tué, en tant que soldat provençal en Italie, ce rustre béarnais, mort en taverne parcequ'il avait osé faire des propositions malhonnêtes à Wedy en sa présence, cet autre fou de Hiwan, qui avait falli y passer à cause de son coup de poignard en pleine poitrine, et les autres, tous les autres, visages anonymes au fond de sa mémoire. Et cette idée lancinante qui lui revenait sans cesse, ce dégout de certains de ces propres actes, de toutes ces morts.

Non, il ne voulait plus tuer!! Cet homme était un rustre et un malotru, certes, mais il était aussi père de famille, comme lui même le sera bientôt.

Non, décidément, il ne voulait pas le tuer, il ne pouvait pas le tuer, malgré tout ce qui s'était passé et tout ce qui avait été dit.

Perdu dans toutes ces pensées, il releva la tête et s'apperçut qu'il était devant sa porte, sans même s'en rendre compte.

Son premier geste fut de frapper à la porte de Wedy et passer l'embrasser, comme tous les soirs, mais il se reprit en pensant qu'elle aurait tôt fait de remarquer son air sombre et pensif, et il était bien mieux de la laisser hors de toute cette sale affaire.

Il dirigea alors ses pas vers sa forge, décidé à refaire le fil de son épée, sa chère Redoutable, superbe rapière à cloche, à la façon espagnole, qui lui fut jadis offerte par son père, et qui, au fil du temps, des combats et des batailles, était bien émoussée.

Il alluma la chandelle à un tison encore rougissant de sa forge, et la pendit à la suspente, puis prit sa pièrre à aiguiser, la plongea dans le baquet des trempes, et se mit à la passer et repasser sur le fil de son arme, en pensant aux heures et au combat à venir qui, certainement l'émmousera à nouveau.

Quand tant le fil comme la pointe de son arme le satisfirent, il remit l'arme à son fourreau et s'appliqua à renforcer son casque, puis une fois cela fait, il s'en retourna chez lui se mettre au lit.

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Kachalot


Au petit matin

Kachalot, dès le premier chant du coq, sortit de chez lui.

Il n'avait pas pû fermer l'oeil de la nuit, ne trouvant ni sommeil ni repos, et, chose totalement contraire à ses habitudes, il avait à peine pris un petit déjeuner, fait d'un verre de lait et une tranche de pain presque rassis, lui qui faisait de son premier repas un des plus forts et consistants de la journée.

Malgré tout, il avait pris soin de sortir de chez lui propre et correctement habillé, ainsi que complètement armé.

Il ne savait pas où aller, remparts ou plage?

Il savait que sur les remparts il trouverait certainement quelques soldats, avec lesquels il pourrait faire quelques passes d'armes, non pour parfaire sa technique, déja fort dépurée, mais simplement pour se donner l'impression de faire quelque chose d'utile pour son combat à venir, en se chauffant et exerçant les muscles qu'il aurait a utiliser lors du combat.

D'autre part, il avait envie de courir, de toutes ses forces, comme un fou, pour se défouler, se fatiguer, et pour cela la plage est l'endroit idéal.

Finalement, il se décida pour cette dernière et y achemina ses pas.

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Stefanovkalachnikov



[Réveil]
Il se redressa d’un bond dans son lit…La nuit était encore sombre, qu’est ce qui avait pu le réveiller…A ses cotés, Kerd dormait profondément…Il n’avait donc rien entendu d’inhabituel, sinon elle aurait été levée elle aussi… Il s’extirpa donc des draps tant bien que mal, et se rendit à la salle d’eau pour finir de se réveiller…

La bassine d’eau froide vidée sur sa tête, il se sentait en forme…Il passa donc des habits propres, attrapa son épée sur la table et sortit. Il prit le chemin des remparts de façon quasi-automatique…Il s’y sentirait bien…


[Sur les remparts]
Le vent frais lui fouettait le visage…Face à la mer, il restait droit comme un bâton, attendant l’aube…Celle ci arriva lentement, les premiers rayons de soleil lui chatouillaient le visage depuis quelques minutes sans que l’astre lui même ne paraisse…Levant la tête, il inspira profondément, ferma les yeux…Après quelques instants dans cette position, à s’emplir de l’air de la mer, il se sentait en pleine forme…Il fit donc volte face, salua le maréchal qui patrouillait à quelques mètres de là, et descendit les marches quatre à quatre…Un fin sourire sur les lèvres, il reprit une allure tranquille au moment d’arriver à la forge…Il venait de se souvenir que le duel se ferait à l’épée, et que par conséquent il se devait d’être protégé convenablement. Quelques instants plus tard, après moultes recherches dans son armoire, il ressortit, une cotte de maille fine passée sous sa chemise… Pas besoin de plus, il préférait être léger contre un adversaire comme Kachalot…Il prit donc le chemin de la lice, où Kachalot et lui s’étaient fixés rendez vous.

[La lice]
Le sable du sol était mouillé par la rosée du matin, Stefanov s’assit donc sur une caisse sur le coté de la lice…L’épée sur ses genoux lui semblait être si légère…Son bouclier de même, posé à ses pieds, lui paraissait si fragile…Peu étonnant vu le temps depuis lequel il le possédait….Il releva la tête en entendant des bruits de pas.

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Kachalot


Le Duel

Dix heures venaient de sonner au clocher de la chapelle quand il se présenta sur le champ d'honneur, la lice du village, avec un gros sac de jute qui parraissait lourdement rempli, et qu'il posa à terre.

Son premier geste, une fois sur place, fut d'aller au centre de l'arène pour y serrer la main de son adversaire, un regard franc, mais triste à la fois, brillait dans son regard.

Il salua également l'arbitre que les deux assaiant avaient choisi pour régler leur combat, le Lieutenant Anseis.

Finalement, il se retira dans son angle de la lice et commença à se préparer et s'équiper pour le combat.

Il se défit de la presque totalité de ses vêtements, ne gardant que ses bas, ses braies et son tricot de corps, puis enfila une à une les pièces de son armure de combat, cabossée de partout, finissant par mettre le heaume sur sa tête, en laissant tout de même la mirette ouverte.

Il passe ensuite à son bras gauche son écu, offert par son parrain le jour de son baptème religieux, et orné d'un blason fait d'une tête de loup argent sur fond orangé, son blason, et finit par prendre en main sa vielle et bonne rapière, sa Redoutable tant aimée.

Ensuite, il se dirigea de nouveau au centre de l'arène , salua à nouveau son adversaire d'un mouvement agile de son arme pour finir par se mettre en garde sixte haute, n'attendant plus qu'un ordre de l'arbitre pour se lancer à l'assaut.

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Stefanovkalachnikov


[le Duel]

Dix heures venaient de sonner...Depuis le temps qu’il était là, Stefanov était parfaitement éveillé...Quand il vit son adversaire arriver, il se leva d’un bon, remit son épée au fourreau, prit son bouclier à la main, et s’avança vers lui. Une poignée de main ferme, un regard échangé, et ils firent volte face, regagnant chacun son coté de la lice.

Observant son adversaire de l’autre coté du terrain, il remarqua que celui-ci enfilait unes à unes les pièces de sa lourde armure…Un sourire aux lèvres, il réajusta ses jambières de cuirs, vérifia que sa médaille était bien à son cou, étira ses muscles un à un…La lente préparation lui donnait le temps de réfléchir à ce qu’il allait dire l’instant précédent le duel ainsi qu’à sa tactique pour se défaire de cet adversaire qui avait l’air des plus coriaces…

Au bout d’un long moment, il rejoignit son adversaire au centre du terrain, dégaina son épée, et se mit en garde, l’écu noir sur son bras gauche. Son adversaire, lourdement équipé, se tenait parfaitement en garde, signe évident de son habitude du combat…

Les gens commençaient à affluer…

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Kachalot


Voyant son adversaire si pauvrement protégé, de simples jambières de cuir et une cote de mailles bien fine qui dépassait quelque peu de sa chemise, Kachalot fit une moue de dégout et de dédain à la fois, en pensant que cet homme, ce rustre, ce paysan grossier et mal dépoli, pourtant réputé forgeron, ne savait rien de l'art du combat, et n'avait jamais trouvé le temps de se forger une armure.

Non, décidément, il ne pouvait pas combattre de cette façon, lourdement armé. il se déshonorerait s'il le faisait, et l'opprobe serait rejetée sur toute sa famille et descendance.

Il lâcha épée et écu au sol, et se défit de son armure, jetant les diverses pièces qui la composaient au loin, une à une, vers l'angle de l'arène qu'il occupait.

il repassa alors une cote de maille fine, sortie de son sac, ainsi qu'une paire de gants de cuir noir, remit sa chemise et retourna à nouveau au centre de la lice, où il reprit écu et rapière, pour reprendre sa postion.

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Wedyco


Wedy avait soutenu son amour de Kachou juste avant le combat dans leur taverne. Elle se présenta tremblante au bord de l'arene pour assister au combat.

Elle était dans tous ces états, le ventre arrondi portant leur enfant. Elle ne voulait pas d'un orphelin!!!

Elle regarda tremblante l'homme qu'elle aimait se présenter devant son adversaire lequel semblait bien fort lui aussi.

L'honneur de sa famille était en jeu, elle, soeur d'un grand maistre d'arme, elle ne pouvait empecher ce combat et pourtant elle tremblait!!!

La sueur commençait a perler sur son front, elle avait peur pour la vie de Kachalot.

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Kerdwin


Ce matin là, Kerd se réveilla de bonne heure… Stefanov était déjà levé mais pas depuis longtemps… la place à côté d’elle était encore chaude… D’un bond elle sortit du lit, s’habilla à la hâte et dévala l’escalier…

La grande pièce était vide… il était déjà partit…

10 heures sonnaient au clocher de la ville quand elle déposa leur fille chez la nourrice…
Essoufflé par sa course effrénée elle arriva sur le lieu ou Kachalot et Stef devaient s’affronter…

Ils étaient là, face à face, au milieu de l’arène, prêts à combattre… Un rapide coup d’œil autour d’elle lui fit découvrir Anseis, dans son coin il observait les duellistes…

Wedyco aussi était présente, tout aussi livide qu'elle, ... Soutenir les hommes qu'elles aimaient, c'est tout ce qui était en leur pouvoir... Prier pour que leurs enfants ne vivent pas sans pères... la Sirène aurait bien aimé aller la trouver cette frêle jeune femme qu'elle aimait bien, mais elle n'osa pas...

Pâle, la respiration saccadée, le cœur battant trop vite… un peu rassurée de voir le lieutenant présent comme arbitre, sans rien dire, elle alla s’asseoir à côté de lui… Puis ses yeux se posèrent tendrement sur Stefanov…
Il avait fière allure son homme… pendant tout le combat elle ne le quitterait pas du regard, comme pour le protéger… De son cou elle détacha la médaille de son baptême et la tint serrée dans sa main… au poignet opposé, elle avait noué le foulard de son combattant, en tenant l’extrémité entre ses doigts… elle les y garderait jusqu’à la fin de ce maudit duel…

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L'amour comme épée, l'humour comme bouclier
Anseis
[ La rencontre ]

La voici donc cette lice. Ce merveilleux endroit offert par Sa Majesté à tous Ses sujets. Afin que non seulement ils puissent s'y battre mais encore sous les yeux avides de morbides badauds. Où était donc l'honneur lorsqu'on s'affichait ainsi en spectacle?

Mais les lèvres du lieutenant restèrent scellées. Qui était-il pour juger chose choisie par Sa Majesté, elle-même?

Respectant donc silence, il s'approcha du centre de l'arène, ne pouvant s'empêcher regard désapprobateur envers la foule de curieux qui augmentait à chaque instant. Les deux hommes avaient revêtu armure légère. Leur choix des armes s'était porté sur l'écu et la lame. Stefanov avait pris épée de combat, tandis que le choix de Kachalot s'était porté sur rapière, plus fine. L'un privilégiait donc la force, l'autre la rapidité.

Anseis aurait préféré armes identiques, et se dit qu'il aurait été plus sage s'il avait lui-même porté les lames, ainsi que coutume le désirait. Enfin, il ne voulait désavantager l'un ou l'autre des duellistes en imposant un style maintenant. Son regard passa de l'un à l'autre avant qu'il ne se décide à parler.



Messire Stefanov, messire Kachalot, vous avez accepté ce jour de laver l'affront subit et vous remettre au jugement du Très Haut. Je me permets donc de vous rappeler règles du duel d'honneur.


Le jeune homme déglutit, reprenant d'une voix plus forte, mais aussi qui avait prise cette intonation froide et neutre qu'il détestait tant.
Tradition voudrait normalement que chacun de vous ait choisi deux témoins. Nous n'avons temps de les choisir maintenant aussi ferai-je office de témoin en tant qu'agent ducal assermenté. L'on choisit aussi généralement armes de catégorie identique mais je passerai outre de nouveau, afin de ne faire durer plus longtemps cette masc... hum.

Je m'éloignerai de quelques pas dans quelques instants pour m'adresser à la population. Une fois finie, je lèverai le bras puis l'abaisserai, donnant ainsi le signal. Vous n'êtes autorisés à utiliser que boucliers et épées. Tout crachat, lancement de sable dans les yeux de l'adversaire, coup de pied ou autre basse manœuvre entrainera la fin du combat avec la victoire de l'adversaire.

Messires, ce duel n'est pas une mise à mort. Aussi lorsque je lèverai le bras et crierai Stop, j'exige que chacun de vous s'arrête sur le champ et accepte mon jugement. Et pour le cas où vous ne le feriez, je vous promets un long séjour dans le plus sombre des cachots de Rouen d'où ne vous ressortirez que pour rencontrer vos petits-enfants, si jamais vous en ressortez.

Une fois le combat fini chaque adversaire en acceptera l'issu. Que jamais l'affront ne soit répété ou la conclusion remise en question. Que respect à défaut d'amitié soit acquis l'un envers l'autre.

J'attends de vous un parfait respect de ces règles. Par Dieu, messires, vos bien aimées vous observent. Puissiez vous ne jamais leur offrir de nouveau si terrible spectacle.



Reculant de quelques pas, Anseis se tourna ensuite vers la foule

Habitants d'Honfleur, qu'il soit su de tous !
Aujourd'hui se rencontreront sur ce champ deux habitants qui ont décidé de laver affront et chercher justice par les armes et la grâce de Dieu.
Anseis chassa d'un geste machinal sa mèche rebelle avant de reprendre Si d'aucun d'entre vous espère trouver ici plaisir par barbarerie, qu'il passe son chemin. Duel est question d'honneur et non spectacle. Tout cri, tout encouragement … tout pari sur l'un ou l'autre des adversaire est formellement interdit et sera considéré comme Trouble à l'Ordre Public. En d'autres termes, si je prend un seul d'entre vous ne serait-ce que suggérer telle action, qu'il soit notable ou vaurien, je lui ferai gouter de ma propre lame ainsi que de la fraicheur des cellules de notre bonne ville !

N'ayant plus rien à dire, Anseis se tourna de nouveau vers Kachalot et Stefanov pour donner le signal du début du combat.

Dès le départ, il put noter la différence de style flagrante entre les deux adversaires. Stefanov, de part ses origines, se rapprochait de la méthode allemande, bien plus martiale et si commune lors des affrontements d'armées. Kachalot, quant à lui, faisait confiance à sa souplesse et sa rapidité. Une nouvelle technique dont Anseis avait entendu parler et qui semblait venir sur sud, de l'Italie. Anseis se contenta d'observer en silence, laissant aux miliciens qu'il avait positionné autour de l'arène, le soin de veiller au comportement décent des spectateurs

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Aldoncine


Aldoncine arriva juste à temps pour voir les deux adversaires se saluer, et entendre le discours du lieutenant. Les intonations froides et impersonnelles de celui-ci la surprirent ; chaque fois qu'elle avait pu le rencontrer, cet homme avenant lui avait au contraire paru plein de sollicitude et d'humanité. Sans doute désapprouvait-il lui aussi le combat qui allait se dérouler sous leurs yeux.
Elle se glissa à travers les badauds matinaux qui s'agglutinaient tout autour du pré et parvint auprès de sa chère Kerdwin au moment où les duellistes engagaient le combat. Celle-ci ne lâchait pas Stefanov des yeux, le visage d'une pâleur mortelle et la mâchoire serrée. Aldoncine posa doucement sa main sur le bras de la jeune femme et lui murmura à l'oreille :

N'aie crainte, Kerd. Le lieutenant veillera à ce que personne ne soit gravement blessé.

Elle ne fut pas sûre que sa maîtresse l'aie entendue à travers le fracas des épées, tant elle semblait concentrer toutes ses forces sur son homme. Au fond d'elle, Aldoncine ne croyait pas à la possibilité d'une mort sur ce champ, qui lui aurait parue monstrueusement injuste. Mais les voies de Dieu sont impénétrables...

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Honfleuraise et fière de l'être - Carte de pêche
Kachalot


Premier Assaut

Il savait qu'avec sa rapière, vive et agile tel l'aspic, in ne pourrait rivaliser contre la lourde bâtarde de son rival en force pure. Il devrait tenter de tourner les choses à son avantage en utilisant astuce, rapidité, souplesse et technique, en tirant principalement d'estoc, n'utilisant la taille, et encore, proche de la garde pour ne pas voir son arme en morceaux avant la fin du combat, que pour les parades et contreparades, et surtout user de la pointe de son arme comme une perpetuelle menace devant le visage de son ennemi, faisant savoir à celui ci qu'à la moindre erreur de sa part, il la paierait de sa vie.

À peine le Lieutenant eut il baissé son bras, qu'il vit Stefanov foncer vers lui, pointe de son arme en avant, décidé, semblait il, à en finir au plus vite.

Kachalot conserva sa position jusqu'à l'instant ultime où, faisant un écart de còté à la fois qu'il fouettait l'arme de son adversaire de la sienne, il déstabolisa son adversaire qui ne trouva tout à coup que le vide là ou avant se trouvait un homme.

Les premiers fers croisés lui firent comprendre que son rival comptait essayer de tirer avantage de son arme, utilisant surtout la force pour remporter le combat. Or Kachalot savait bien que dans une situation comme celle ci, et face à un bretteur confirmé comme il était, la force brute pouvait être tournée à son avantage, grâce justement à la légèreté et agilité de son arme, mais aussi de ce qu'il avait mis de longues années d'entraînement pour l'apréhender, l'acquerir: Le sentiment du fer! Ce sixiemme sens du bretteur qui le faisait apréhender, juste avant que celui ci ne le fasse, quelle était la prochaine attaque de son adversaire!

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Stefanovkalachnikov


Anseis s’était avancé, et avait prononcé quelques paroles, visiblement contrarié que le duel n’ai pas lieu dans les règles de l’art, avant de se reculer…Voyant Kachalot enlever sa lourde protection, Stefanov dit

Vous ne devriez pas vous découvrir de la sorte, comment voulez vous que je retienne mes coups avec une telle arme…Si j’avais su que vous aussi vous comptiez combattre en chemisette, j’aurais pris une fourche émoussée pour vous clouer au sol !

Un sourire narquois sur le visage, Stefanov se remit en position, guettant un imperceptible mouvement de la part d’Anseis…A l’instant même où le Lieutenant abaissa son bras, le Slave s’était élancé contre son ennemi…

Comme il le redoutait, il avait à faire à un bretteur confirmé…Kachalot se décala de devant sa lame au dernier moment, laissant Stefanov face au vide…Celui ci fut surpris de la manœuvre, et eut de la chance de parer le coup suivant, grâce à son écu…La fine lame de son adversaire n’était pas passée loin de son visage, et Stefanov savait que c’était là ce qu’il avait le plus à redouter. Dégageant la lame de son adversaire d’un coup sec du bras gauche, il lança un grand coup de taille, dans l’idée de toucher son adversaire, peu importait l’endroit…Ce fut le bouclier qui reçu le coup, et la grimace de Kachalot lui montra que le coup avait porté…En dégageant sa lame, Stefanov remarqua que l’on apercevait l’étoffe du vêtement de son adversaire à travers le bouclier, balafrant le loup argenté.

Kachalot se recula vivement, et les deux adversaires se retrouvèrent dégagés, à un mètre l’un de l’autre. Un rictus de douleur contractait le visage de Kachalot, et ce fut lui qui donna l’assaut suivant. Le coup d’estoc ne surpris nullement Stefanov, qui le para sans peine de son bouclier, éloignant par là même la lame aiguë de son visage…Ce faisant, Stefanov s’avança vers son adversaire, et d’un mouvement du poignet, envoya sa lame cogner de plat contre le bras de son adversaire…Sourire aux lèvres, il lui murmura quelques mots


Vous vous croyiez malin avec votre habileté…Vous auriez pu perdre un bras, si j’avais tenu à ce que votre enfant ait un père manchot…

Stefanov se recula de nouveau, appuyant bien son bouclier sur le torse de son adversaire pour le faire reculer, et reprit sa posture de départ, jambes plantées dans le sol, bouclier protégeant le visage et le torse, sourire narquois aux lèvres.

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Kachalot


Sous le coup de son adversaire, il dut faire un effort pour retenir un cri de douleur.

Il regarda sons bras gauche, ou le sang perlait peut à peu sous sa chemise déchirée, et la deuxiemme attaque qu'il put à grand peine parer, finit par frapper à nouveau son bras déja touché, mais du plat de la lame de la grosse bâtarde de son rival, qui, en ricanant, lui souffla quelques mots à voix basse:


[Vous vous croyiez malin avec votre habileté…Vous auriez pu perdre un bras, si j’avais tenu à ce que votre enfant ait un père manchot…

Ce commentaire dédaigneux glissa sur lui comme les embruns glissent sur le ciré d'un marin. Et, phénomène curieux, toute la rage, la haine accumulée durant les heures précédant le combat avaient totalement disparues. Il était totalement concentré sur le combat, et rien d'autre n'occupait son esprit.

Après les deux assauts subis, il s'était remis en position, modifiant très légèrement sa garde pour maintenir la pointe de sa lame devant le visage de son adversaire, et sans mot dire, il se lança sur lui, estoc en avant en direction de sa gorge.

Son rival, surpris par la rapidité de son attaque et voyant la pointe de la rapière arriver à une vitesse folle, tenta de parer avec la garde de sa bâtarde. Juste avant de toucher, Kachalot opéra un quart de tour du poignet, ce qui projeta la pointe juste en direction de l'oeil gauche de Stefanov et lui provoqua une belle estafilade, descendant de l'arcade sourcilière à la mâchoire.

Au moment ou il reprenait sa place, il lâcha ces quelques mots à son rival:


vous vous croyez malin avec votre stupidité...vous auriez pu y perdre votre vie, si j'avais tenu à ce que votre fille soit orpheline...

En reprenant place, il était décidé à en finir une fois pour toutes et envoyer ce rustaud mordre la poussière, car lors du dernier assaut, il avait découvert un angle mal protégé dans la position de son adversaire...

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Kerdwin


Aldoncine… elle était là, à ses côtés… les yeux rivés sur son homme, Kerdwin ne la regarda pas… mais la main que son amie lui posa sur le bras lui réchauffa l’âme… Toujours là Aldo, dans les bons comme dans les mauvais moments… Sa douceur, sa gentillesse, son soutien étaient des atouts précieux qu’elle distribuait à ceux dans le besoin et qui les recevaient comme un don du ciel…

Les clameurs partant de la foule avide de ce genre de manifestation, donnaient la nausée à la Sirène, à chaque cri de l’assistance, son cœur se soulevait à sa bouche pour s’apaiser quand les spectateurs se taisaient… spectateur… comme ce mot la répugnait… Quel divertissement pouvait-on tirer de ce genre de « spectacle »?
Sous les yeux de leurs femmes… Deux pères de famille qui, dans un combat sans merci, s’affrontent à l’épée au risque de péril pour leur vie…la présence d’un lieutenant et de quelques miliciens pleins de bonne volonté, ne pourrait peut être point l’empêcher… Pour l’honneur.
Oui, pour l’honneur… et ça elle le comprenait très bien mais ça ne l’empêchait pas de trembler pour lui…

Pendant un temps, Stefanov sembla avoir le dessus sur son adversaire… sa lourde épée et sa puissance des gens du nord… grand et dessèché par le vent, tout de muscles et d’os… le faisaient frapper fort, touchant plusieurs fois le soldat lui faisant face…
Soldats, ils l’avaient été… spadassins aguerris, tous les deux parfaitement entraînés à l’art de manier les armes, mais de techniques différentes.
Soudain, l’adversaire se fit plus vif, ses déplacements plus rapides, ses coups plus précis pointant sans cesse, du bout de sa rapière, le visage au regard d’acier du slave …

Kerd poussa un cri de frayeur !

Serrant la médaille qu’elle tenait dans la main à en avoir la marque incrustée dans la paume, portant à ses lèvres le foulard de son aimé, elle sentit le sang se glacer dans ses veines…

Kachalot venait d’entailler le visage de son homme… une estafilade allant de l'arcade sourcilière à la mâchoire.
D’où elle se trouvait, la jeune femme ne pouvait voir si l’œil gauche avait été touché… Elle serra les poings à s’en faire mal… Depuis longtemps, le bleu de son regard avait viré à celui d’océan dans une crique… La peur et la colère se mêlaient en un tourbillon gigantesque…

Le visage ensanglanté, son Stefanov continua le combat…

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L'amour comme épée, l'humour comme bouclier
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