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[RP] Tu me plaaaques comme une affiche au mur.

Astana
    Résumé de l'épisode précédent : Deux blonds, un borgne, une église. Johannes chantonne des chants étranges à l'intérieur tandis que les cousins commentent une affiche clouée sur la porte par Maleus lui-même et s'interrogent à propos des cloches. Alerté par le bruit, il fiche le nez dehors et sent le truc pas net arriver.


Qui a une tête de coupable, ici ? Sa Blondeur avise Johannes avec un sourire crispé, comme prise sur le fait accompli. Nul doute qu'elle aurait collé le maillet et les clous dans les mains de Maleus si l'occasion s'était présentée, et surtout si elle les avait eu en main ne serais-ce qu'un instant. Mais j'ai rien fait moi, tu vois j'me balade. J'suis un grand tendron innocent sur le parvis d'une église qui admire le paysage.


- « 'Erm... »


Bon, peut-être pas tant que ça.

- « Qu'est-ce que vous fichez là, Johannes ? »

L'index se lève juste après.


- « Non attendez, je ne veux pas savoir. »

Elle secoue la trogne tout en reculant d'un pas. Tu sais peut-être flairer l'histoire louche, mais moi je suis douée pour prédire l'engueulade qui suivra si je m'attarde dans le coin. La grisaille cherche une échappatoire crédible, et l'esgourde est tendue dans le vide pour faire semblant.

- « Ah. J'entends Gaetan qui m'appelle. Sûrement qu'il a besoin de moi. Ça doit être grave...
J'ferais mieux d'aller voir ce qu'il veut. Faudrait pas qu'il perde son autre bras. À... plus tard. »


Sérieusement, Gaetan ? C'est couard, Sa Blondeur. Ouais, mais j'ai le droit de retarder un peu l'échéance.

La réformée les salue tous les trois, pamphlet compris, puis lance un regard désolé à Maleus l'air de dire : "démerdes-toi moi j'peux pas".
Et elle se tire en vitesse, la blonde, avant d'être coincée par l'un ou l'autre. C'est qu'on l'appelle pour un sauvetage imaginaire, quoi. C'est du sérieux.



* Cimer aux BB Brunes - "Coups et Blessures" pour ce supeeerbe titre. Ou pas.
Johannes
Ci-bas les réactions de Johannes, mais dans sa tête, parce qu'en fait, il tirait juste une tronche d'abruti.

« Oh, elle m'a vu ! Ma caille des printemps ! Bah quoi, t'es pas heureuse ? »


- « 'Erm... »

« Qu'est c'qu'y'a ? »

- « Qu'est-ce que vous fichez là, Johannes ? »

« Ah heu, j'ai vu de la lum... »

- « Non attendez, je ne veux pas savoir. »

« Mais moi non plus en fait... »

- « Ah. J'entends Gaetan qui m'appelle. Sûrement qu'il a besoin de moi. Ça doit être grave... J'ferais mieux d'aller voir ce qu'il veut. Faudrait pas qu'il perde son autre bras. À... plus tard. »

« Hein ? Attends ! J'ai rien entendu moi ! T'envoles pas ! Je t'ai dit, je ne suis pas papa... pas papiste ! Pas, papiste ! Reviens ! J'vais quand même pas me payer le tête-à-tête avec ton cousin ! Radasse ! »


***

Maleus d'Assay. Blondin, à l'occasion, garde des fiches sur les gens croisés, dans un des tiroirs de sa tête. C'est un petit tiroir enfoncé vers le haut du crâne, qu'il ne va pas consulter souvent, d'ailleurs, ce truc doit être rongé par les mites et les champignons du bois. On y accède par un escalier en colimaçon très casse-gueule. Là, Maleus ! Rien que le début du patronyme, tu sens que ça va pas être de la tarte.

Cousin à sa Blondeur. Huguenot, mais pas qu'un peu. Du genre qui y croit, semblerait qu'il ne se contente pas de tripoter sa croix toutes les deux semaines. Fait peur aux gens. Armé. En glose : récente perte de sa femme. Ignore potentiellement que je fais la bête à deux dos avec sa petite cousine. Me croiser au sortir d'une église pourrait ne pas arranger les choses.

Tu la renifles, cette odeur de malaise ? La renifles-tu ? On en a plein les naseaux. Le plus souhaitable serait que le cousin suive les traces de la danoise, et que Blondin se replie avec soin dans son église. On dira que personne n'a croisé personne. La technique de l'escargot rampant, promis, je laisserai pas de bave sur le parvis. Bondin lève une main, pour faire brève politesse.


« Bonjour. »

Voilà voilà...
Maleus
Le " collage " d’affiche en solitaire, non il n’y aurait pas droit. Bien sûr il pouvait tolérer la présence de la scandinave et ses petits commentaires pendant qu’il s’occupait de son truc mais l’humeur n’était pas assez bonne pour supporter un péon de plus.

Il avait fallu donc que l’autre gars pointe se trogne à travers la porte du bâtiment papiste, type qui sans que le borgne en sache vraiment plus (ouais la cousine était vraiment pas très douée pour s’exprimer sur certains sujets) avait l’air plus ou moins lié avec Astana… Bref.

Maleus haussa un sourcil et regarda perplexe, le départ si soudain de la blonde… Gaetan qui l’appelle, bah voyons, comme si ce môme était du genre à s’imposer aux autres, parfois si il ne faisait pas de bruit on pouvait ignorer jusqu’à sa présence… Drôle de gamin, vraiment.

Maillet et clous toujours en pogne, il observa le blond, froidement comme de coutume. Aucune lueur d’intérêt, après tout qu’est-ce qu’il pouvait en avoir à faire d’un gars qui trainait son séant dans les locaux de l’hérésie, faudrait qu’il dise une fois de plus à Asta qu’elle avait vraiment de mauvaise fréquentations… Enfin était-il bien placé pour causer de ça ?

"Hm."


Ouais et quoi ? Non franchement le borgne était vraiment pas d’humeur à faire dans le social. Allez garçon, passe donc ton chemin, t’occupe pas de moi, trace ta route bref fais pas suer qu’il pensait très fort le cyclope.

" Bonjour."


L’unique mirette se porta à nouveau sur l’affiche fraichement clouée, après tout il était là pour ça… Tout semblait correct, retour à la maison ?

_________________

Adieu Fab'
Johannes
Les commodités d'usage passées, on sent la volonté commune de se barrer. Ce cousin est bien arrangeant d'être pas causant, parce que moi non plus, j'ai rien à dire. Alors que Maleus s'éloigne, le blond entame son repli. Le petit détail merdique, c'est quand sa main, au moment de refermer la porte, frôle l'affiche qui vient d'y être clouée. Ça explique les bruits. Du coup il s'y pointe finalement, sur le parvis. Le nez collé contre l'affiche, il en marmonne des bribes.

« Toulousains, gardez-vous de... et rejoignez les rangs... Rome vous ment. Ah. Rome est une... perverse Onaniline corrompue... évidemment... La réforme aristotélici... »


ça passe pas.

Et c'est vrai qu'il n'est pas papiste Blondin. C'est vrai aussi qu'il a grandi aux sons des cloches et des royalistes et qu'à quatre piges, il aurait craché à la tronche de n'importe quel opposant, par principe entériné. Qu'aujourd'hui, Johannes ne se soucie pas trop des crachats qu'il entend à l'endroit de Rome. Mais de les voir là en phrases, ponctuées à la guerre, il refuse. Faut croire qu' il a encore des cloches qui résonnent dans sa tête.

D'ordinaire pas frondeur pour un sou, il a sorti le couteau du paternel et a entrepris d'éventrer l'affiche en son milieu. Il compte faire ça bien. Découper ce torchon en rectangles, ça fera de quoi gratter ses lettres à la romaine. Si l'après-midi avait été venteux, peut-être même que ça aurait perdu le son du papier qu'on déchire.
Maleus
" Oh le… "

A défaut d’une vue complète, l’ouïe du cyclope était bonne et le bruit du papelard malmené lui fit faire volte-face. Bien ce qui lui semblait, l’autre blond était en train de bricoler il ne savait quoi avec son pamphlet et Maleus grogna avant de marcher de nouveau d’un pas décidé jusqu’aux portes de l’édifice romain.

Fatigue, agacement, il espérait que l’autre ne ferait pas d’histoires et tracerait son chemin après s’être copieusement fait sermonner. Aussi lié à la cousine qu’il pouvait être, Mal’ ne manquerait pas de le secouer un peu… Ne va pas ruiner l’un des moyens de faire revenir les gens à la vraie foi bougre d’abruti… Il ne pouvait pas, en toute conscience, le laisser faire.

A portée de bras, le pasteur chopa l’individu par le col et le tira brusquement vers l’arrière. L’unique œil dégageait la même froideur que celle d’une lame prête à plonger dans la gorge de sa victime mais ce n’était pas dit que le regard suffirait… Il n’avait aucune idée d’à qui il avait à faire, trop peu connu pour prévoir une réaction.

" Touchez pas à ça. "

Sec.
Pour accompagner ses propos il lacha le blond, ouais tant qu’à faire, montrer l’exemple.

" Foutez le camp et laissez ça tranquille… N’abusez pas de ma patience. "

Le d’Assay tenait toujours maillet et clou dans ses paluche mais n’y pensait plus… Il jaugeait le type, attendant d’avoir satisfaction ou bien d’avoir à forcer un peu les choses.

_________________

Adieu Fab'
Johannes
« Nom d'une put' borgne ! »

Juron lancé en l'air, par Blondin qui vient se faire empoigner sec. Grillé, et pris sur le vif. Son couteau est tombé par terre. Air de mauvaise carne. Pour avoir longtemps trimardé, il supporte mal les ordres sans la promesse d'un salaire, ou sans avoir la trouille au ventre. Hélas, le pasteur n'a pas agité la carotte au bout du chemin, et hélas, Johannes n'a plus envie de baver sur le parvis.

Regard noir lancé par des yeux noirs, ça fait ton sur ton, et c'est assez raccord. C'est peut-être pas le bon jour. Johannes n'avale pas le pamphlet, ça reste en travers la gorge de tous les bons curetons de France, et des messes de quand il était petiot, et du pape qu'on nomme sans jamais l'avoir croisé. Et des légumes. Bref, on placarde pas n'importe quoi sur les églises.

Son col sitôt lâché, Johannes repousse rudement le pasteur, d'une patte sur l'épaule. Rendu pour rendu. On aurait préféré que ça s'en tienne à un relent de virilité à défendre, mais pas que.
Il passe pas, le pamphlet.
Rien à y faire.


« Rien à faire, j'me tire pas tant qu'aura ce truc en-dessous des clous. »
Maleus
En principe et uniquement en principe, les parvis d’églises étaient lieux d’amitié aristotélicienne autant qu’à l’intérieur… C’est par là que sortait les fraichement baptisés ou les jeunes mariés sous les vivats et coups d’œil des badauds…

En vrai c’était tout autre chose, on y montrait les hérétiques promis au bucher, on y faisait passer certains cadavres et on y prêchait la sainte croisade, bref que du poilant.

Le borgne grimaça quand l’autre blondin l’eut repoussé de manière tout aussi rude qu’il l’avait chopé… Alors c’était ainsi qu’il voulait que cela évolue ? Maleus n’en démordrait pas, ce papelard resterait fiché sur cette porte et ce bougre d’abruti irait voir ailleurs si il y était, il était prêt si on l’y obligeait à employer la force et c’est ce qu’il s’empressa de faire, crispé qu’il était.

Non franchement c’était pas du tout le bon jour pour le contrarier, le gars apprendrait à grands coups de bottes dans le fion qu’il ne fallait pas agacer un croyant zélé doublé d’un mercenaire couplé à un deuil récent… Ouf ! Du lourd.

" Soit. "

Et vas-y donc que le d’Assay rentra dans le lard de son vis-à-vis, tu veux jouer au con, j’ai du niveau… Empoignade virile donc, le pasteur ne lui ferait pas de cadeau. Le maillet replacé à sa ceinture histoire d’avoir les paluches libres, il secoua son adversaire dans la vive attention de l’envoyer valser plus loin… Loin du pamphlet du moins.

Allez mon grand, lâche l’affaire avant que ça dégénère pensait-il très fort… Oh non sérieusement c’était vraiment pas la période et Mal’ n’avait pas vraiment envie que ça parte dans le fâcheux.

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Adieu Fab'
Johannes
Peut-être s'il avait cru aux rumeurs, ou s'il avait été au fait de ses états de service au Maleus, peut-être Blondin se serait rétracté. Tel le hanneton prudent dans son écorce. Quoi ? Ah l'affiche ? Non c'est pas mal, ça habille la porte, ça sale un peu l'ambiance... huguenots tout ça, ouais, j'aime bien. Des hommes en noir. Des femmes en noir. Plein de gens en noir. Ça picote dans les rues. Papiste ? Je sais même pas comment ça s'écrit té. Allez, j'ai du travail qui m'attend, je dois aller casser la gueule à un ou deux romains sur la route. Mes salutations cordiales !

Mais la sagesse des rumeurs n'a pas effleuré Johannes, maintenant gagné par la certitude viscérale qu'il est dans son droit, son bon droit, à rester sur ce parvis pour déchirer du papelard huguenot. Gosse de papistes tièdes, à cet instant il boirait des litres de flotte bénite rien que pour emmerder son monde. Fils du pape et fils de Rome, car c'est par leur voix qu'il a pour la première fois entendu les actes moraux, le flottant de l'âme et le procédé de punition. Autant de concepts indécrottables une fois qu'ils se sont imprimés dans le front d'un homme.

La seconde empoignade a marqué la fin du cérémonieux. Johannes refuse de se faire envoyer valser, tout court. Il tente, sans résultat, de se défaire de la main du pasteur. Petite danse à trois temps sur le parvis, sans musique, mais avec des mots qui viennent du cœur. Un peu trop d'amer, dans le cœur justement, ça pousse à faire des trucs qu'on comprend pas soi-même. L'avantage, c'est de n'avoir pas besoin de les expliquer aux autres.


Johannes dit que les huguenots l'emmerdent.
Que ça se fait pas.
Qu'ils sont bien marrants, les huguenots.
Des allures d'ascètes et puis sous le noir, alcool et gaudriole.
Des boucs en toge, et des frigides.
Que les huguenots, peuvent aller tailler une pipe à Rome.
Faut pas pousser les papistes dans les orties.
Ça fait mal au cul.


Quand on a bien gambillé et qu'on en a marre, pour casser la mesure, le blond envoie son front percuter la tête du pasteur. Sa trogne est laide à ce moment-là, rayée de noir. Tellement concentré sur sa propre colère qu'il a pas vu que le rouge montait aussi, dans l’œil en face.
Maleus
Aïe.

Le cyclope sentait la douleur irradier sa trogne.

Depuis la mort de sa femme, il luttait intérieurement et avec plus ou moins de succès contre la tristesse et la colère qui le rongeaient. La foi et d’autres domaines l’empêchaient de sombrer totalement et il s’y rattachait donc vigoureusement.

Malheureusement, le coup que lui avait porté le blond venait de faire sauter le dernier rempart, libérant les mauvaises pulsions du mercenaire en pause … Il serra et desserra plusieurs fois les poings avant de prendre son élan et foncer dans le lard de son adversaire. Dans l’unique mirette grise du pasteur, une lueur mauvaise, une lueur de folie prenait le dessus sur tout le reste. Branle-bas le combat, pas de quartier…

De l’avis du borgne, avis qui devait surement être partagé par sa victime, nulle règle n’avait lieu d’être lors d’une bastonnade. Ainsi donc, profitant de la surprise causée par son attaque, il colla son genou dans le ventre du brave blond et le saisissant ensuite par la tignasse, le retourna pour lui faire manger plusieurs fois l’épais bois de la porte de l’église de Saint Sernin.

Une voix fluette au fond de sa caboche tenta plusieurs fois et en vain de le convaincre de se calmer mais Maleus n’était plus ouvert au dialogue, vraiment plus du tout.

Déjà las du geste redondant qu’il pratiquait avec la caboche du blondin sonné, il décida de clore les festivités… Le clou du spectacle…

Il plaqua Johannes contre la porte avec le poids de son corps et attrapa avec force le bras gauche pour coller la main sur le tract. L’autre ahuri voulait donc arracher l’affiche, il aurait déjà fort à faire avant de s'arracher lui-même… Les épais clous et le maillet en mains, le blondin toujours coincé face contre le bois et se débattant avec trop peu de vigueur, le cyclope plaça le premier clou au niveau de l’annulaire, un air sadique et satisfait sur la trogne.

Maillet fut brandit puis abattu avec toute la force dont il disposait pour y clouer et déchirer l’homme qui lui avait cherché des noises… Pourtant ce n’était pas suffisant pour le d’Assay et il ne fut satisfait qu’après avoir fait subir le même sort à l’auriculaire de sa victime.

Les cris, il les ignorait, la folie avait encore le dessus rien ne l’atteignait. Il attrapa de nouveau la tignasse du blond endolori et se penchant lui murmura à l’oreille.

" Livre XI, Verset 3… Lorsque vous rencontrez au combat les mécréants et les infidèles, frappez-les. Puis, quand vous les avez dominés, enchaînez-les solidement… "

Mal’ relâcha brusquement la tignasse blonde et rangea soigneusement ses outils puis il recula de quelques pas et regarda d’un œil froid son œuvre.

Lui qui avait prévu de ne combattre que par le verbe avait perdu pied… D’une simple affiche à clouer il venait de faire trop de zèle.

Deos le jugerait le moment venu.

" Rien de personnel. "

Le borgne s’éloigna d’un pas rapide, laissant l’homme gésir cloué à une porte avec une seule et unique idée en tête, se réfugier dans la prière un long moment…

_________________

Adieu Fab'
Johannes
Une règle naît pour empêcher un travers commun à tous les hommes. A l'évidence, pour qu'il y ait un tracé des limites, il faut un antécédent. Ainsi on ne se cure pas les narines en public, on mange tous ses pois et on évite de faire remarquer aux vieilles filles qu'elles sont des vieilles filles. Ce sont des règles rabâchées, les règles à multiples antécédents. Il existe un autre genre de règles, de celles que l'on énonce rarement, voire jamais. Elles pourraient être alignées à l'infini dans un bouquin, parce que la liste est longue, et qu'on les a même pas encore toutes trouvées. En dehors du bien et du mal, ce sont les règles de bon sens. Celles qui, dans l'idéal, ne devraient même pas être rappelées. Ainsi, on ne décapite pas les moineaux, ni sa grand-mère, on ne fait pas de mal aux chaises, et non, non, on ne cloue pas les mains des gens.

Johannes, par essence, pensait qu’on avait pas besoin de clarifier ce genre de choses. Qu’à moins d’être un enfant des bois, ou timbré jusqu’à la moelle, c’était entendu pour tout le monde. Or les fous, c’est bien connu, ils vivent ailleurs, et nos routes ne se croisent jamais. C'est autrui qu'a pas de bol, moi, je tire toujours mon épingle du jeu. Johannes aurait aimé lui rendre service, au Maleus qu'était haut comme trois pommes. Enfin jeune enfant, on ne cloue PAS les mains des gens. Mais pourquoi ? Mais parce que ! Non !



[...]


Johannes n'a pas compris. Ça n'entrave que des bribes dans le crâne blond. C'est dur, une porte d'église, dur comme la poigne de Rome. C'est du bonheur quand ça s'arrête. Ni debout, ni à genoux, pendant une seconde dégueulasse, il croit que ça s'arrête. Va, je m'incline, restons-en là, maintenant que j'ai le front en purée. Au froid du gros clou sur sa main, il a flairé l'horreur. Pas foutu de présager la forme, mais le fond l'a terrifié. Il a hurlé trop tard pour la clémence.

Après, il n'a plus articulé. Il aurait eu une belle gueule de martyr, Blondin, avec ses grands yeux noirs et ses mèches dorées sur son front barbouillé de rouge. Sauf qu'il bave, et que sur le coup de la douleur, il s'est pissé dessus. Ça ouvre les vannes quand on se met à vraiment douiller. Le verset lui file entre les deux oreilles, lui il pense juste à sa main et il chiale, ahuri d'avoir croisé la route d'un fou.

Le pasteur éloigné, on est venu, et on a fini par le décrocher, ce qui n'était pas bien joli non plus.

Plus tard, Johannes est revenu dans sa baraque, apathique, hors du présent, encore écroué par la scène. Il porte les deux doigts de sa main gauche, dans une petite bourse de cuir. Il ne restait plus trop rien pour les rattacher à lui. Pas assez de fibre, et les os sont cassés, a dit le médecin. Il faut se méfier des huguenots, ils rendent le Verbe chair, et quand tu rentres chez toi, ils ont fait en sorte de t'enlever des bouts, qu'ils te laissent en souvenir dans une petite bourse de cuir.
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