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[RP] Chocolat/Vanille, bestah for ever.*

Tigist
*J'étais pas là, ce n'est pas de ma faute.

Certaines amitiés tiennent à peu de choses, vraiment peu. Le lien entre la Danoise et l'Abyssinienne est ténu, il vaut un bout de jambon et une liste de personnes à abattre. Toute noire ou toute blanche, une femme reste une femme, le plus important dans la relation reste la différence d'âge, et en ce domaine, c'est l'Assay qui l'emporte, aînée de substitution.

Bien sûr que Tigist est ravie de revoir sa vieille amie à Bordeaux, celle-ci tombe merveilleusement bien. Pourtant, il lui faut pour cela quitter son amant quelques instants, et les amours nouvelles ont cela d'exceptionnel qu'elles accaparent tout. Pourtant, il a bien fallu qu'elle se sépare du Corleone quelques instants pour rejoindre son amie. Tout d'abord, parce que cela va faire plus d'une année qu'elle ne l'a pas vue, rendez-vous compte, et ensuite parce qu'elle a une question à lui poser de la plus haute importance si elle veut tranquiliser Gabriele.

Sans se faire annoncer, la noire entre dans l'auberge où loge la blonde et se pointe à ses côtés sans rien d'autre qu'un sourire découvrant les dents immaculées, un sourire qui en fait frémir certains alors qu'elle prend place à son aise. Dans l'ambre, il y a un message qu'elle seule peut saisir, puisque les autres seront occupés à la dévisager sans s'appesantir sur ce qu'elle peut ressentir.

Tu m'as manqué mon Contraire. Perdue dans l'obscurité, je cherchais ta pâleur dans le reflet de la lune. Te voilà, enfin.


« Cela ne vaut pas le Blaireau. »

Laconique autant l'une que l'autre. Aimable tant l'une comme l'autre.
Contraires chromatiques, retrouvailles euphoriques. Ou pas.

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* C'est pas moi, c'est LJD Mau'
Astana
Sourire absent.

D'instinct la danoise s'est redressée, la grisaille vissée à la porte. Dans l'attente de la silhouette du Corleone, indissociable de l'Abyssinienne. Les amours nouvelles sont exclusives, en plus d'être chronophages. Désormais, ils marchent par deux. Astana évite cela. Elle évite les regards langoureux, et fait semblant de ne pas voir leurs mains sans cesse en contact. Comme si l'autre risquait de disparaître d'un coup. Pouf. Le trop plein de miel lui fiche des crampes au ventre. La renvoie à ses amours fanés. Et Dieu sait qu'Astana n'a pas besoin qu'on lui rappelle le désastre qu'est son mariage, où toute tentative de rapiéçage s'abîme dans les non-dits. La mercenaire sait repriser les corps et le tissu, de toute évidence pas son union.

Mais Gabriele n'arrive pas.

Elle jette un regard en biais à Tigist, à son faciès qui pue le bonheur à trois cent mètres, et perd toute dureté dans l'attitude. Johannes avait raison. Sûrement qu'elle devrait la laisser faire des conneries de son âge. Toi aussi t'as été tendron et débile à 17 piges, Sa Blondeur. Jusque tard même, si on compte le vieux blond et ses Oeufs à la Coque. Tu ne sais pas cajoler mais tu veux protéger. Louable, mais présentement inutile. On a rarement vu une personne en détresse être aussi calme. L'aînée par défaut lâche un soupir résigné. Je peux pas t'engueuler. Y'a rien de mal à avoir le palpitant emballé, va.


- « Rien ne vaut le Blaireau. »

Sourire à demi goguenard et épaule qui frôle celle de sa voisine. Ça vaudrait presque un câlin.
Tigist
Sourire carnassier qui dévoile les perles.

Le Blaireau à Toulouse a été témoin de tellement de choses. L'Assay y a fait ses premiers pas de femme mariée, et la noire quant à elle, a découvert les prémices de l'amitié, de la complicité. Au Blaireau, qui aurait pu dire qu'elles en arriveraient là dans un rade bordelais, l'une à cuver son mariage foireux, l'autre à éponger sa passion exacerbée.
La danoise avait le blondin, et l'abyssinienne le colosse quand ses conquêtes nocturnes le lui laissaient. C'était cela l'avenir toulousain : briser les écueils de leur jeunesse dans les bras de barbons bien conservés.
Mais le Blaireau à Limoges, c'est différent. C'est admettre que tout n'a pas été comme on le voulait, c'est admettre que les gens changent, qu'Astana est revenue de son amour pour la cueillette en forêt et que Tigist n'a plus si peur de la nuit.

Mais l'amitié ? Ca change mon Contraire ?
Cette épaule contre la sienne, c'est encore une marque de tendresse qu'elle s'approprie en s'y appuyant avec un peu plus de force, tandis que sur le bois, la pulpe du doigt suit une trainée de saleté, un signe à l'aubergiste qui vient avec choppes et en-cas à base de jambon et de pain et ramasse son dû.

Le pain est saisi, mais le jambon poussé un peu plus loin d'elle, de sa vue, tant l'odeur forte de la cochonnaille lui retourne l'estomac qu'elle a pourtant vide.


- « Partout où je vais les gens s'inquiètent. Pour eux, pour moi. Gabriele est entrain de faire toute une affaire d'un rien du tout. Tu sais toi si c'est grave de ne pas être .. Enfin. Non. Ce n'est pas grave, je pense. » Même à elle, tu as du mal Tigist. Enlevée à peine nubile, tu n'as jamais appris tout cela. Tu sais juste que c'est sale et qu'il ne faut pas en parler, surtout pas aux hommes. Et pourtant le tien t'en parle, le tien s'inquiète de leur absence. « Qu'as-tu fait pendant tout ce temps ? La guerre seulement ? Tu as l'air si fatiguée. »

Et désillusionnée, terriblement.
De l'ongle, la noire gratte les stries grisâtres sur son bras, attendant confession pour confession. Elle s'est faite violence pour ne pas l'affliger d'éloges sur le Tatoué, elle s'est faite violence pour ne pas lui écraser son bonheur au visage, car c'est cela, c'est du bonheur en intraveineue. Et rien, même pas un retard d'une semaine ne va venir gâcher cela.

Tant pis pour le jambon, on trouvera autre chose à partager mon Contraire.

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* C'est pas moi, c'est LJD Mau'
Astana
Et comme la Noiraude boude le jambon, la danoise se l'approprie. À toi le pain, à moi le jambon. L'italien l'ayant prévenue plus tôt du revirement de Tigist à propos de la cochonnaille, Astana ne relève pas. Elle attribue ce changement de goût à un gavage récent, propre aux jeunes âmes qui ne connaissent pas la demie mesure. La pièce de viande ne fait pas long feu entre les doigts de la trentenaire, qui l'avale par petits bouts déchirés. Picorer lui semble plus adapté à la situation, lui permet d'accorder à l'amie toute l'attention qu'elle mérite. La plus jeune se raconte, et Sørensen noie une sourire dans sa chope. « Les gens s'inquiètent pour eux ». Mais tu t'es vue, Tigist ? Ici, t'as pas la gueule de la mignonne qu'on croise au coin de la rue et à qui on décoche un sourire. Et probablement que si je venais par chez toi, ça serait moi qu'on pointerait du doigt.

Une question anodine, un constat, et Astana pâlit. Oui, je suis fatiguée. Éreintée même. Mais pas que. Elle l'observe un moment, de grisaille à noirceur. C'est qu'elle aimerait lui confier toutes ses choses qui la rongent, lui dire le ras le bol qu'elle a de la mélancolie et des regrets, mais rien n'y fait. Ses lèvres restent closes. La danoise a toujours gardé ses maux pour sa consommation perso.


- « Les diverses campagnes militaires m'ont usé la carne, oui. Mais il n'y a rien qu'un peu de sommeil ne saurait réparer. »

À nouveau, la mercenaire offre un sourire à sa voisine qui se veut rassurant, sachant pertinemment qu'elle ne trompe pas son monde.

- « Mais ne causons pas de moi. »

N'enfonce pas une porte ouverte, Tigist.

- « Tu allais me poser une question, et tu t'es ravisée. Qu'est-ce qui n'est pas grave ? »
Tigist
Si on lui avait dit qu'un jour, la Toute-Blanche pourrait pâlir, elle ne l'aurait pas cru, pourtant, pour connaître cette face lunaire, elle voit le changement, elle voit le mensonge qui se profile alors même que la danoise le profère. C'est blessant une amie qui ment, ce serait plus violent encore de montrer qu'on l'a vu.

Tu ne veux pas qu'on cause de toi, Astana ? Une année entière est passée. Assez pour que tu ne veuilles plus de ton époux, assez pour que tes cheveux aient repoussé. Une année qui t'a fait quitter Toulouse et tu voudrais la taire ?
Bien.

La mie est roulée entre les doigts pour en faire des boulettes qu'elle avale une par une, chacune parfaitement semblable à la précédente, parfaitement ronde s'il en est, sauf la dernière qu'elle écrase par inadvertance en réponse à la question de la danoise.
Le ton est baissé pour que les tablées voisines n'entendent pas.


-« Gabriele se demande si .. C'est que .. Tu vois, je n'ai pas saigné. Je devais et cela devrait faire une semaine entière. Mais il s'inquiète, je n'y connais rien en médecine, et lui n'y connait pas grand chose en ce qui concerne la santé des femmes. J'ai dit que je te demanderai. C'est mieux ainsi. »

Parce qu'elle peut en profiter, parce qu'elle n'a pas à se soucier de ces saignements qui seraient venus tout gâcher, parce qu'elle a toujours énormément souffert de ces périodes impures.
Parce qu'enfin, cela veut dire profiter de lui jour et nuit. Mais ça, elle ne le dit pas, elle n'est peut-être pas au courant de tout, mais elle n'est pas cruelle.


-« Ce n'est pas grave.. N'est-ce pas ? »

Il a dit ces mots, il a instillé le doute dans ton esprit Tigist, et déjà, tu angoisses, alors que tu voudrais simplement dormir.
Dormir un peu, dormir tellement ces derniers temps.

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* C'est pas moi, c'est LJD Mau'
Astana
Sørensen manque de s'étouffer avec son vin. De petites gouttes viennent parsemer la table, ainsi que son menton qu'elle essuie d'un revers de main. La chope est sèchement reposée sur la planche, tandis qu'elle dévisage l'africaine.

- « Pardon !? »


L'accent s'est fait plus tranchant encore qu'à l’accoutumée, résultat du haussement de ton. Attirer l'attention ? Mais je m'en bat l'orbite, moi. Qu'ils tendent donc l'esgourde s'ils le veulent. Mais Tigist a sursauté avant de baisser les yeux pour admirer la couleur de ses bottes noires, telle la gamine vulnérable qu'elle planque encore en-dedans, malgré ses efforts pour le cacher à la face du monde. T'es peut-être armée jusqu'aux dents mon chardon, mais ça ne fait pas tout. Y'a qu'à voir l'innocence teintée de mouron avec laquelle tu as posé la question. Un ange passe, et les divers clients qui s'étaient arrêtés en croyant assister à une scène finissent par reprendre leurs discussions, reconstituent le brouhaha ambiant.

- « Si. C'est grave Tigist. »

Astana ne s'est toujours pas départie de ses airs glacés, et lui prend le menton entre deux doigts. Qu'elle relève donc pour s'assurer toute collaboration future.

- « Depuis combien de temps ? »


Du refus de jambon anodin à la grossesse il n'y a qu'un pas.
Tigist
Ca claque comme un fouet.
Amie, mentor, qu'est-elle vraiment la danoise quand d'un mot sec, elle arrive à obtenir la contrition la plus totale ? Une goutte de vin est considérée avec le plus profond intérêt sur le bois. Après le brouhahah des conversations en fond sonore, ce silence paraît oppressant.

Comme les voisins, tu attends qu'il prenne fin comme il a commencé par un claquement dans l'air vicié de la taverne.
C'est grave. L'angoisse est palpable dans le regard qu'elle lève un peu contrainte.


-« Une semaine, je crois. »

Sous les tresses noires, il y a une foultitude d'hypothèses qui s'accumulent et aucune qui ne soit agréable à imaginer, aucune qui ne la sépare pas de son amant. Aucune et pas une seule fois la grossesse, la grossesse qu'elle a repoussé aux confins de son esprit.
Oui, elle veut porter les fils du Corleone. Non, elle ne veut pas mourir en couches comme sa mère.
Hé, Tigist, ça ne marche pas comme ça.


-« Je ne veux pas mourir.. »

Elle ne peut pas mourir, pas maintenant. Elle a enfin découvert le goût du miel.
Et son amie a certainement la solution, connait certainement le problème.

Hein Astana ? Tu vas me sauver, parce que je ne veux pas mourir, je suis beaucoup trop jeune pour ces conneries là.

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* C'est pas moi, c'est LJD Mau'
Astana
Et le rire foireux aux teintes nerveuses de se pointer pour dire bonjour. Il dure un temps, avant qu'elle ne relâche le menton toujours entre ses doigts en secouant la tête, des bribes de rire ricochant toujours entre ses côtes. C'est tristement risible, tout ça. La blonde grimace large, présageant que tout ceci n'est qu'un avant goût de ce que lui fera subir sa propre fille, dans quelques années. Est-ce qu'elle aussi finira par lui filer entre les doigts pour coller au train d'un grand machin attirant, lui reviendra en cloque et demandera après coup : « Je saigne plus depuis une semaine. C'est grave docteur ? » ? Plutôt crever au milieu des coquelicots.

- « Tu ne vas pas mourir. C'est pire encore. »

Ho, comme tu y vas Blondeur. On dirait que t'as la mort dans l'âme, là.

- « T'es enceinte. »

S'adresser à elle relève déjà d'une prise de risque en soit. Sûrement qu'il faut être un peu frappé pour espérer de la mercenaire qu'elle saute de joie, elle qui n'a vécu aucune de ses deux grossesses comme une bénédiction. Du premiers pois dans son ventre, Johannes et Astana ont fait un ange. Du deuxième, qui s'est avéré être une Poite, ni l'un ni l'autre ne s'y sont entièrement liés. Aujourd'hui Hazel demeure, mais ses parents sont absents. Alors oui, il aurait fallu se tourner vers quelqu'un d'autre pour avoir droit au complet sur le bonheur de l'accouchement et autres conneries du même acabit.

Et le silence de s'installer. Suffisamment, en tout cas, pour que Tigist puisse assimiler les dernières paroles sous le regard attentif de la blonde. Lorsqu'elle juge que la détresse s'est insinuée en grande pompe dans le carafon de l'africaine, Sørensen demande :


- « La question est : que veux-tu en faire ? »
Tigist
Pif paf pouf !
Le rire de son amie lui est comme une envolée de baffes, toutes plus narquoises que la précédente. Elle se moque parce qu'elle sait, mais elle est plus âgée, bien sûr qu'elle sait, et elle a été mariée. Elle ne sait si ce rire lui fait peur ou la blesse, ce qu'elle sait en revanche, c'est qu'il avait raison et qu'ils sont au commencement d'un sacré foutoir.

Tu vas pas mourir, t'es enceinte.

En terme d'ascenseur émotionnel, on se place là. En dépit des promesses du Corleone, il y a la hantise d'y passer comme sa mère avant elle, l'hérédité, ça doit bien vouloir signifier quelque chose, bon sang ! D'une main, l'abyssinienne balaie les miettes sur la table pour y croiser les bras et y poser la tête, tournée vers la danoise. Qui mieux qu'elle pour l'aider dans cette tâche ? Qui plus qu'elle pour être à ses côtés pour l'épreuve qui s'annonce ?
Tu sais Toute-Blanche, j'ai pas eu de grande soeur, mais je crois que si j'en avais eu une, elle m'aurait regardé avec les mêmes yeux si je lui avais sorti ça.

Enceinte. Un enfant.
Tigist avec un enfant. C'est .. Le flou.


-« J'en sais rien. Il a besoin d'un fils. »

Il n'en veut pas, il en a viscéralement besoin. Il doute encore plus que toi, Tigist, ton homme. Il doute de sa capacité à te faire mère, de sa force pour te préserver. Il doute constamment, et la chose qui grandit dans ton sein, la toute petite chose là, qui pourrait te coûter la vie, c'est la clé pour lui, tu l'as compris dès le début.

Gabriele aura un fils. Mais par pitié, faites qu'il ne crie pas, qu'il ne fasse pas de choses stupides. Qu'il ..


-« T'y connais quelque chose en enfant, toi ? »

Genre, si une noire et un italien ont pu procréer, deux blonds, ça ne peut que donner une suite favorable à un mariage. Non ?
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* C'est pas moi, c'est LJD Mau'
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