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[RP] 404 NOT FOUND

Astana
Blondeur fait souvent ce rêve étrange et pénétrant* d'un homme inconnu, et qu'elle aime, et qu'il aime. Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, et... Non. Blondeur fait souvent ce rêve étrange et pénétrant d'un vieux blond traînant ses savates à la jolie lune, lui ayant arraché sa robe rouge dans une chambre parisienne. C'est marrant, mais pas trop. Parce que c'est plus un souvenir qu'autre chose. Et chaque fois que le réveil vient, que les châsses grises s'entrouvrent et aperçoivent la silhouette endormie à ses côtés, Astana tire la gueule. Un temps. Ces bras ne sont pas ceux de Johannes.

Mais à quoi tu t'attendais, en te sauvant comme un clébard galeux sans laisser d'adresse ? Enceinte jusqu'aux yeux que t'étais, ma pauvre fille.
L'angoisse d'un potentiel évènement morbide pousse à faire des choses connes et irraisonnées, souvent. C'est tout. Pas d'autre explication à donner.

Abandonner mari, famille, amis et blaireaux en fait partie. Oui. Pour aller se faire charcuter sur les champs de bataille, ça, pas de problème. Les yeux fermés, à poil et sans les mains, même. Mais dès que ça touche de trop près à la grossesse, que ça égratigne le palpitant à cause d'un vieux blond qui fait saigner les genoux, là d'un coup y'a plus personne. Marrant, hein ? Ah non. On a dit que ça l'était pas justement.



    Gontran ! Une chambre pour la donà ! Prune. Dites-voir votre mari arrive-t-il pour vous aider à monter vos bagages ? Non ? Ah. Je vois. Vous n'êtes pas, hm, mariée... Et... sans vouloir être indiscrète, bien sûr, mais le bébé est prévu pour quand ? Comment ça, Il n'est pas prévu ? M'enfin v... oh, ELLE arrivera quand elle arrivera. Bien bien. - Pruuuune ! On s'est fait du mouron à n'plus vous voir, avec la tavernière ! On aurait bien envoyé le médicastre prendre de vos nouvelles chez vous mais la vache de Chipie est tombée malade et il a fallu que... erm. Alooors, où il est le bébé ? Je meuuuurs d'envie de voir sa bouille ! [...] M, morte ?!


C'est toujours pareil, avec les réveils de ce genre. D'abord la blonde est moribonde, vient ensuite le fameux tutesinfligéçatouteseule, qui découle tout naturellement vers une boule dans la gorge, avant de finir à la pêche aux réponses dans la tignasse noire voisine - parce qu'il fait toujours noir comme dans un cul de poule, dans cette piaule, et que ses cheveux pourraient très bien être châtains, blonds, ou roux qu'on y verrait pas la différence. Et aujourd'hui, comme tous les autres putains de jours, la chevelure dit :

- « Arrête les conneries et rentre à Toulouse, Astana. »



* 99% plagiat de Verlaine.

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Astana
- « Je ne peux pas. »
- « Ah ? »
- « Ils m'étripent si je reviens. »
- « Peut-être qu'ils te cherchent. »
- « On ne court pas après un clébard fugueur. »
- « ... on le laisse revenir, oui, justement. »
- « Et on le matraque à l'arrivée. »
- « C'est de la mauvaise foi. »
- « Mais pas du tout. »


Conversation imaginaire éternellement redondante.

En vérité, les coups ne l'effraient pas. Astana a l'habitude d'être caressée à rebrousse poil. Sûr qu'on lui passera un savon épique, qu'on la menacera de mort et que le borgne ne manquera pas de lui faire manger ses dents sur le coin du comptoir. Ouais, et après ? Pas de quoi se foutre la queue entre les jambes le museau baissé. C'est pas ça qui la retient ici. Non, c'est pas ça. Vivre dans un tissu de mensonges n'est pas une option éternelle, alors quoi ? Parce qu'on fera gober à personne que Prune est le rôle excitant du siècle. C'est juste plus simple. Ça évite les complications, les interminables explications, les excuses et la rancœur. Malgré ses vœux, la danoise ne s'est toujours pas vue équipée d'une paire de valseuses. Souvent, le matin, elle jette un coup d'oeil à son entrejambe voir si elles ont poussé. Elle finit par se dire qu'elles se pointeront le lendemain. Ça fait des longes que "demain" est à la bourre.

Peut-être qu'il faudrait taper pour qu'elles descendent, qu'elle se dit, désormais allongée sur le dos. Astana grimace dans l'obscurité. Elle se souvient avoir pris un coup en bas, une fois, quand elle n'avait plus un poil sur le caillou et qu'on la prenait facilement pour un homme. Ça fait mal. Les élans masochistes passent encore quand on a vingt piges, à presque trente moins. C'est bon pour les tendrons, et encore. Ce qu'elle n'est plus depuis une paye. Un mouvement à sa gauche la tire de ses réflexions, on pose une main sur son bras. Blondeur tressaille.

- « Bonjour. »


Qu'elle parvient à articuler en feignant un sourire, la bouche sèche.

- « Tu penses qu'on devrait décamper, dis ? »
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Astana
La danoise se surprend à avoir l'air con. T'as un sourcil qui se hausse, et le rire discret qui va avec. Ça secoue à peine ses côtes.

- « Pourquoi est-ce que je te le demande, à toi ? »

Hein, c'est pas comme si t'allais avoir un avis sur la chose.

Parce que tu ne sais rien. Tout ce temps passé sans laisser filtrer une information. À quoi ça aurait servi ? Pour ce que tu t'en préoccupes... Oh, je suis pas vexée, non. Même pas émue par ce manque flagrant d'intérêt. C'est normal. Fallait faire un choix en se tirant de Nîmes, et je savais parfaitement dans quoi je m'embarquais. Le silence. T'as posé aucune question, et jusqu'à présent je m'en suis très bien accommodée. Comment tu pourrais en poser, des questions ? Impossible. Astana n'existe pas à tes yeux, il n'y a que Prune. Et cette piaule aux rideaux constamment tirés la journée.


- « Tu sais... »

La patte gauche vient se poser sur la main enserrant son poignet. Elle s'y attarde un poil dans une espèce de caresse maladroite, puis se libère tout en s'asseyant sur le bord du lit. Astana n'a pas de tendresse à offrir aujourd'hui.

- « Je crois que j'en ai ma claque. »

Un regard ensommeillé et teinté d'incompréhension pour toute réponse à sa fuite, elle hausse les épaules avec un sourire désolé.

- « Je suis fatiguée. »

Blondeur se traîne jusqu'à la bassine d'eau posée sur la table, y plonge les mains pour s'asperger le visage qu'elle a froissé. Ses joues ont perdu les rondeurs caractéristiques de la grossesse, se sont creusées à nouveau. Comme avant. Mais ce serait une blague cosmique de dire que l'Astana est comme neuve. Mentir est éreintant, tellement que ça a fini par lui cerner les yeux de noir et bleu. Désormais les paumes à plat, elle s'accorde un moment, jusqu'à ce que sa langue ne claque contre son palais. Ça pue.


- « Ça ne suscitera certainement aucune réaction particulière de ta part, mais je pense qu'il vaut mieux qu'on arrête le carnage ici. »


Les rideaux sont sèchement tirés vers la droite, invitant brusquement la lumière à s’incruster dans leur intimité. Dans le lit, la silhouette bat en retraite sous les couvertures, ne laissant dépasser que quelques tifs.

Du crin. Du crin blond.

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