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[RP] De givre et de routes

Siegfried_fechter
    A peine rentrés, que nous voilà de nouveaux sur les routes. Une autre journée, un autre contrat. Et il fait de plus en plus froid. Signé et acté que nous allions servir à nouveau d’escorteurs, tu parles d’un travail palpitant. Mais bon, faute de grives, mangeons des merles. Enfin, la paye est correcte, bien que le trajet reste long.

      - Je n’ai jamais aimé chevaucher tu sais, Astana.


    Lançais-je comme ça. Nous servions d’éclaireurs au groupe, j’avais un simple cor à la ceinture histoire de les prévenir s’il y avait une embûche sur la route. Comme toujours nous préférions voyager de nuit, j’aurais pu protester, m’énerver sur le fait que ça me niquait la joue d’être dans ce froid. Mais bon, tu parles d'un professionnel qui fais la gueule uniquement parce-qu'il est incommodé par de simples questions de confort.

    Ceci dit... Même le crin de mon pauvre Trencedur devenait rêche avec les flocons de neige qui s’agglutinaient dans son poil, mais bon. Ce vieil imbécile est plus solide que moi faut croire. Je me demande ce qu’est devenue sa première maîtresse. Techniquement… Ce vieil ami n’est pas le miens. Mais celui d’une jeune femme désireuse d’aventures. Promis, petite Hase, ton cheval te reviendra d’une façon ou d’une autre.

    Nous étions de nouveau sur les routes de campagne, profitant d’une colline je pointais des lumières à l’horizon, des petits ilots de chaleur dans la rase campagne qui s’était revêtue de son manteau blanc.

      - On devrait y être à l’aube. Disais-je en rabattant un morceau de tissus autour de mes joues. Si on continue a ce rythme et que la caravane nous suis toujours de près.


    Un long soupir, je m’appuie un instant sur ma cuisse en levant les yeux vers la voûte stellaire. La lune est levée et éclaire encore bien notre chemin. Au moins, le très-haut, Déos ou qu’importe son nom aura été assez clément pour nous épargner une tempête de neige. Je pense qu’Astana, comme moi, les connaît et les redoute. Mais est-ce le cas pour les autres bras-cassés ? Je doute qu’Alcimane, Rouge, Jhoannes et… Rouge-avec-une-queue en aient déjà affronté un dans leur vie.

      - Le ciel est dégagé. Finis-je par lancer pour briser le silence d’une nuit d’hiver. J’propose qu’on continue sans nos lanternes ? On risque plus d’être aveuglé par la lumière qu’autre chose.


    Elle regarde le ciel quelques instants, comme si elle se mouchait dans les étoiles, laissant flotter ma question quelques instants. Je me redresse sur la selle de Trencedur pour aviser la route.

      - Ja, t’as raison. Finit-elle par lancer.


    Je lui lance une œillade, pas besoin de paroles outre mesure, un simple hochement de tête fait l’affaire et d’un simple mouvement du poignet, je fais claquer les brides pour que mon cheval avance au trot. Bon dieu, que je suis gauche sur un cheval.

      - Bientôt, la Guyenne.


    Et avec elle, un soupir.


Citation:
Intervention d'Astana autorisée par le JD

_________________
Astana
Ouais.

- « Comme tu dis. »

La danoise lâche également un soupir dans son col avant de mettre son cheval au trot, d'une simple pression des mollets. Putain de Guyenne, putain de Cité des Saules, putain de toi, Scath. Le cœur se serre un brin. Mais l'heure n'est guère au souci des truchements de son palpitant. Il est nécessaire de faire veille et de porter la grisaille sur la nature qui les entoure, de chercher et débusquer les menaces potentielles, puisqu'ils éclairent et font escorte. Elle sait l'engouement qu'ont les gens du coin de se cacher dans le maquis.

Ils chevauchent dans le calme de longues minutes, minutes se transformant en une petite heure sans que rien ne se passe. C'est que les deux capitaines se sont fait économes en mots autant qu'en gestes. Et lors qu'ils prennent un bout de route coincé entre deux énormes blocs de roche, la danoise se prend à imaginer une embuscade qui se monterait à l'autre bout ou bien au-dessus d'eux. Il y a toute une scène qui se joue dans le théâtre mental de la blonde, qui commence avec « Haut les mains, mes lapins ! » et se termine par « Aïe mes burnes ! Je suis éburné ! » et ça doit être supra fendard parce qu'elle se gondole bêtement sur son cheval. Hélas, le rire ne dure guère car Astana pige là qu'elle a des airs de foldingue et la ferrailleuse finit par se redresser sur sa monture tout en se raclant la gorge. On a rien vu, rien entendu. Chut.


- « Oÿ, Siegfried ? »

Elle enjoint son andalou à bouffer les quelques mètres qui les séparent pour venir se caler tout à fait au niveau du Poméranien.

- « T'as des attentes particulières pour la Compagnie ? Imagine que l'on arrive pas à recruter, on fait quoi : on enrôle de force ? On convertit les Blaireaux en troupe de troubadours ? On a déjà deux rimailleurs. »

Menu sourire qui perce à droite.

Quoi, autant en profiter pour parler de nos ambitions non ?

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