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[RP] C'est oui et puis c'est non

Archibalde
Archibalde avait bien reçu le courrier. Il l'avait lu, même. Mais pour le moment, et pour longtemps encore sans doute, il ne voulait pas répondre. Il avait quitté Limoges avec un certain soulagement, sentant comme une bouffée d'air s'engouffrer dans son esprit dès qu'il posa le pied sur le chemin de campagne. Et si par delà le carreau du coche le paysage défilait à tout allure, l'Alzo égrenait les souvenirs avec lenteur en son esprit. Cela faisait l'effet de quelque chose de trop lointain pour être palpable et de trop ancré dans l'impossible pour que la mémoire se fasse précise. C'était le chapelet d'une histoire vouée à être détruite ou bien incessamment repoussée.

Sa lettre donc, il n'y répondit pas. Celle-ci, il ne l'avait lu qu'une fois et c'était bien suffisant. Elle était simple : j'espère que tu vas bien, je suis en prison. Ce genre de choses. Rien de très étonnant me direz vous. La justice fait son office. Mais il était probablement quelque part, au fin fond de lui-même, touché par cette attention.

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Eugène ouvrit la porte. La commande arrivait ce jour, elle devait être réceptionnée, d'ailleurs elle approchait à grands pas. Eugène, c'était le tenancier de l'hostel du barbu lorsqu'il n'était pas là. Il se félicitait d'ailleurs toujours de faire impeccablement son travail, tant et si bien que son ours mal léché de maître n'avait jamais grand chose à y redire. Et s'il disait trop, il fallait lui proposer quelque sucrerie. A force, il commençait à savoir par quel bout le prendre.

Il invita le livreur à entrer, à tout déposer là. Une boîte de taille considérable, des vélins, une corde, un peu de viande.

Le lendemain alors, il s'en alla à la prison. Soudoyant un maréchal et une paire de gardes, il passa les grilles et se fit guider au travers des longs couloirs sombres et humides, la lumière des torches se reflétant sur son visage, s'éloignant légèrement lorsqu'une flammèche s'approchait trop près de lui et du présent qu'il portait en ses bras. Le chemin fut parfaitement silencieux, les geôles aussi qui ne devaient pas être bien pleines, et ils arrivèrent finalement devant celle d'Andréa. La clef se glissa dans la serrure, s'enclencha, un homme en armure ouvrit la porte.


Madame. Je suis Eugène. Au service de Monsieur Archibalde. Avant son départ j'ai été chargé de vous apporter ceci. Ah, j'ai aussi un pli de sa part.

Il se contorsionna pour s'en saisir d'une main et le lui donner.


Citation:
Andréa,

L'on m'accusera probablement de choses qui sont fausses, à vouloir dire que je n'ai fait qu'entendre la conversation de ton époux en taverne vendredi soir lorsqu'il parlait de cela. C'est toutefois faux, et j'avais commandé l'affaire avant. Je t'en avais d'ailleurs parlé lorsque je t'ai dit aurevoir, mardi ou mercredi ce me semble.
J'en ai fait l'acquisition auprès de Samsa. Elle s'appelle Rouge, mais tu peux fort bien la renommer m'a t-elle dit.

A bientôt.
Archibalde.

P.-S : Savais-tu que ton époux avait hésité lorsque Samsa a donné son premier prix, qu'elle a donc augmenté en conséquence, et qu'il a refusé ?


En effet, dans les bras d'Eugène se trouvait Rouge, une petite chose que la fourrure duveteuse recouvrait et qui, intimidée par tant de personnes qu'elle ne connaissait pas paraissait toute silencieuse. Le domestique la tendit alors à Andréa, accompagnée d'une corde, d'une balle, d'une gourde d'eau et de morceaux de viande cuite pour une meilleure conservation.
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Andrea_
Deux jours. Elle avait attendu deux jours avant de prendre la plume pour lui écrire. Il avait fallu de longues minutes devant le vélin avant que sous « ce cher Archibalde », ne meurent d’autres mots. Quelque chose de simple, qui montrait toute l’affectation qu’elle avait pour Lui sans porter atteinte à son époux. Plus d’un mois maintenant que la Colombe jouait à l’équilibriste, sans que personne ne sache combien c’était difficile.
Il y avait un profond désir d’être fidèle à Vran. Vran, l’époux que personne n’avait vu venir –pas même Lui- mais qui s’avérait surprenant dans ce rôle. Monstre de patience, de tendresse. Inflexible, bagarreur et tant d’autres choses. Vran, de ces personnes qui ne font jamais dans la demi-mesure.

Equilibriste donc. Un courrier pour dire « je ne t’ai pas encore oublié », plutôt que « je pense à toi », un courrier pour dire « je suis là » pour ne pas qu’il oublie qu’elle existe. Un courrier qui annonce qu’elle attend son retour, plutôt que d’expliquer qu’il n’aurait jamais du partir.
Et moi, moi j’avais l’impression de retenir le fil d’Archibalde pour ne pas qu’il s’éloigne, tout en m’accrochant au fil qui me raccrochait à Vran qui s’éloignait lentement. Un pas vers l’un m’éloignait de l’autre. Quoique je fasse, inlassablement, plus je retenais Archibalde plus Vran s’éloignait.

Cette situation, je ne l’ai pas voulue, mais j’en suis responsable. Je n’ai pas voulu faire de choix dès le début, en pensant naïvement que j’arriverais à gérer la situation. Gérer l’époux jaloux qui voit l’ancien amant comme un rival prêt à ruiner son mariage. Gérer l’ancien amant qui voudrait devenir époux.
Je ne rejette la faute sur personne, je le redis, c’est moi la coupable. J’aurais du mettre fin à cette mascarade puis bien longtemps. Et même quand j’ai pensé à cette hypothèse, j’étais lâche : je les laissais là, tous les deux.

« Deux hommes pour toi toute seule Andréa, ne vous plaignez pas ! ».
J’ai envie de les tuer. Que je ne me plaigne pas ? La vérité, c’est que je suis malheureuse de la situation.
Je veux leur arracher la langue et leur faire bouffer, j’veux partir loin de tout ça. Je voudrais.. m’endormir et me réveiller une fois la situation réglée. J’ai longtemps été incapable de faire un choix. J’ai hésité, des jours entiers. Archibalde, Vran. Vran, Archibalde. L’amour, l’amant. Puis l’amour, l’ami.

Et puis... Et puis le choix s’est fait. Plus naturellement que je ne l’aurais pensé. Par raison, par passion. J’avais épousé cet homme et ce que je découvrais chaque jour me rendait fière. Pourtant j’étais incapable de m’éloigner d’Archibalde. Je le confesse, chaque fois qu’il passait dans la rue je me perdais dans son sillage, dans le simple but de partager un peu de son temps. Chaque petite chose devenait prétexte à le rejoindre. J’observais ses faits et ses gestes, ses relations avec les autres femmes : Archi aime les femmes, toutes, à mon grand damne.

J’avais été soulagée de savoir qu’il partait, à l’heure où j’allais être emprisonnée, plusieurs jours, j’avais la crainte de m’affaiblir et de ne plus pouvoir résister aux avances de l’Alzo. Je n’ai jamais pensé qu’il s’agissait d’Amour dans le sens propre du terme, mais… ça serait mentir de nier que je n’ai pas été habitée de sentiments à son égard.

Mais le temps passe, et je sais que je vais devoir faire un choix. Je ne supporte plus devoir apaiser l’amant l’après midi, l’époux le soir. Je ne supporte plus les querelles, les piques qu’ils se balancent. Je ne supporte plus l’image que je renvoie, je déteste ce que je deviens quand je suis avec l’un, puis l’autre. Je ne résiste pas à embrasser l’amant pour le regretter sitôt l’époux retrouvé.
J’ai pris tant de fois la défense d’Archibalde, j’ai tant de fois prié Vran de mettre de l’eau dans son vin. J’ai tant de fois demandé à Vran de me faire confiance que c’est lui, que je perdais, petit à petit, sans vraiment m’en rendre compte.

Et puis…

Il y avait eu Eugène, ce chiot qu’on m’avait posé dans les bras, et cette lettre que je ne lisais pas tout de suite, trop accaparé par la boule de poils. Il me semble avoir balbutié un « merci » alors que l’attirail fût déposé.
Archi, Mon Archi, m’offrait un chien. Mon premier chien.
Le courrier. Samsa. Rouge. Archibalde. La dernière phrase.
Je tentais de remettre de l’ordre dans mes idées.

C’est le soir venu que tout a basculé. Parce que c’était le cadeau de trop. Ce n’était pas un bouquet que l’on pouvait poser sans que l’époux le voie. Ce n’était pas un baiser volé dont personne n’aurait imaginé l’existence. C’était un chien, très attendu, que Vran comptait offrir dans quelques jours. C’était un post-scriptum qui ne m’apprenait rien, car j’étais présente, mais qui avait pour but de faire baisser Vran dans mon estime.
C’était la dispute de trop. Des mots lâchés sans être mâchés, des « on va arrêter là » et des « je pense que c’est plus sage ». Des « es-tu sûre que c’est ton dernier mot », des regards et un « oui » abandonné comme si on énonçait une sentence. Jusqu’au « tu devrais partir » qui sonnait la fin d’une ère, et le début d’une autre.

Alors seulement, assise au sol, le dos appuyé contre la pierre, je prenais le temps de relire le vélin d’Archibalde, avant de prendre de quoi lui répondre.


Citation:
Archibalde,

Rouge est magnifique, elle gardera son nom. Merci Archibalde.
Pour ce chiot bien sûr, pour tout ce que l’on a partagé. Pour toutes ces choses que l’on s’est dites et que l’on s’est faite. Pour tout ce que l’on s’est fait de bien sans jamais se faire de mal. Pour ces mots échangés, ce temps passé, ce temps perdu.
Il y a dans la vie, des choix à faire. Pas parce qu’on le souhaite, pas parce qu’on en a envie, mais parce qu’il le faut. Sans se poser de question. Faire un choix, c’est toujours l’imposer aux autres, à ceux qui ne pensent pas comme nous.
J’espère que tu l’accepteras, ça serait plus facile pour Moi.
Je ne changerais pas d’avis Archibalde, j’ai essayé mais je suis incapable d’être ton amie et l’épouse de Vran. C’est impossible. A partir de ce jour, nous ne devons plus nous écrire, encore moins nous voir.
Je te prierais de bien vouloir respecter ma décision.

Pardon,
Andréa.


« Deux hommes pour toi toute seule Andréa, ne vous plaignez pas ! ».
Deux hommes, mais plus un seul ce soir. C’était inévitable. Aurais-je fait de même si j’avais su que cinquante et un jours après l’élément déclencheur, cela finirait ainsi ?
Est-ce que ces cinquante et uns jours valaient la peine ?
Perdre l'Ami, perdre l'Amour, c'était une belle journée.
Dormir jusqu’à ce que la situation soit réglée hein… Ou mourir un peu.

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Archibalde
L'ours était en train de manger une pomme de terre chaude, cuite au feu. Elle était d'ailleurs plutôt sèche et fort pâteuse en bouche ce qui rendait la mastication -et à plus forte raison la déglutition- difficile. Adieu les bons plats en sauce, bonjour aux glucides maigres et autres céréales sans goût comme l'avoine, le blé, l'orge. Mais de toutes ces immondices bien fades, la pomme de terre, c'était ce qu'Archibalde préférait. Tout son groupe l'avait d'ailleurs bien compris. Roman le poussait en tout type d'exercices physiques, soignait ses douleurs lorsqu'il disait avoir mal à la jambe, s'occupait aussi de la rééducation musculaire. Mais en quelques jours d'une présence constante à ses côtés, Archibalde avait fait plus de progrès que deux mois seul. Roman donc s'occupait de le remettre en forme et peu à peu s'entraineraient-ils probablement ensemble pour reprendre les bonnes habitudes. Il pourrait aussi reprendre le cheval, et la chasse, loisir chéri. Quant à Alaynna, elle s'occupait de la diététique. Rien d'aussi élaboré que les recommandations d'Hildegrute et de cette bonne Eulalie, mais c'était sans doute amplement suffisant pour que cela produise un effet autre qu'une terrible frustration. Elle lui limitait les sucreries, faisait la part belle aux viandes maigres des différents gibiers ainsi qu'aux végétaux récoltés en forêt. Et, s'il ne rallait pas trop, elle pensait à lui acheter quelques pommes de terre à chaque fois qu'ils passaient en ville. Cependant si elle n'en achetait pas, il était d'une humeur massacrante. En somme, c'était un cercle vicieux.

Voilà donc quelle était une part de son quotidien, et voilà donc, nous l'avons dit, qu'il était en train de manger une de ses pommes de terre. Et là, devinez-t'y-pas-quoi ? Un pigeon (ou un coursier pour les esprits les plus vraisemblables d'entre vous. Quoi qu'on puisse qualifier le coursier de pigeon). Il déplia l'affaire, et se mit à lire.


Citation:
Archibalde,

Rouge est magnifique, elle gardera son nom. Merci Archibalde.


Jusque là tout va bien. De rien Andréa.

Citation:
Pour ce chiot bien sûr, pour tout ce que l’on a partagé. Pour toutes ces choses que l’on s’est dites et que l’on s’est faite. Pour tout ce que l’on s’est fait de bien sans jamais se faire de mal. Pour ces mots échangés, ce temps passé, ce temps perdu.
Il y a dans la vie, des choix à faire.


Ah, voilà qu'elle recommençait avec ses choix. Jusque là, ses choix avaient toujours eu des airs de résolutions de début d'année. Ils ne duraient pas très longtemps, ou alors ils étaient aussi fébriles qu'un château de cartes.

Citation:
Pas parce qu’on le souhaite, pas parce qu’on en a envie, mais parce qu’il le faut. Sans se poser de question. Faire un choix, c’est toujours l’imposer aux autres, à ceux qui ne pensent pas comme nous.
J’espère que tu l’accepteras, ça serait plus facile pour Moi.


Une marque maintenant typique de courage ? Ou bien de lâcheté ?


Citation:
Je ne changerais pas d’avis Archibalde, j’ai essayé mais je suis incapable d’être ton amie et l’épouse de Vran. C’est impossible. A partir de ce jour, nous ne devons plus nous écrire, encore moins nous voir.
Je te prierais de bien vouloir respecter ma décision.

Pardon,
Andréa.


Enième coup de massue dans cette relation, le soldat français prend une sacrée gifle, il est à terre mesdames et messieurs, en piteux état !
Archibalde reprit alors une bouchée de sa patate fumante, plissant les yeux sous l'effet de la chaleur qu'il rejeta par le nez et les lèvres, formant un nuage vaporeux au milieu du froid ambiant.
Est-il encore utile de décrire le maelstrom de sentiments qui l'habitait ? Déception, assurément. Une certaine forme de colère aussi. Tristesse, et puis bile. Tristesse qui devint chagrin lorsqu'il réalisa enfin que cela impliquait de ne plus lui écrire, et de ne plus la revoir -oui c'était écrit noir sur blanc, mais faut le temps que ça monte. C'était finalement une sensation comparable à son premier courrier qui porta un premier coup aux rapports qu'ils entretenaient. Et je vous assure les amis que personne n'a envie de recevoir un courrier pareil. Bref, celui-ci ressemblait donc au premier. S'attendait-il à une telle réponse à la suite du cadeau ? Evidemment que non. Dans cette affaire il avait eu de l'aide, et l'avait acceptée avec plaisir. Après tout ce n'était pas de sa faute si les gens avaient de la sympathie pour lui plutôt que pour un autre. Aurait-il du la refuser ? Peut-être, mais c'était trop tard maintenant, et l'on ne saura jamais.

Il regarda le courrier avec dépit. Au premier regard il y a bientôt un an maintenant elle lui avait plu. Il suffisait d'un courrier, peut-être deux, pour qu'on le tue. L'affection était devenue amitié, puis amour. Il ne rechignait pas à prononcer ce mot tant il était clair en son esprit qu'il en existait de diverses formes. Il aimait sa femme, sa fille, sa soeur, Alaynna, Roman aussi, puis tant d'autres encore. Et aucun n'était aimé de la même manière. Alors Andréa, évidemment qu'il l'aimait. Et la seule chose qui le préservait, qui le retenait, c'était un mariage parasite (celui d'andréa). Sans quoi il aurait assurément laissé libre court à sa passion pour elle, plus encore qu'aujourd'hui. Archibalde aimait les femmes, oui, et il s'attardait dans quelques couches, oui, mais n'était amoureux que d'une à la fois.


Idiote.
Quoi ? dit Alaynna, levant la tête du lapin qui était en train de cuire.

Il ne répondit rien, se contentant de froisser le pli pour l'envoyer dans les flammes. Autant il avait gardé le premier, autant il n'allait pas préserver celui-ci. Le courrier de trop comme on dit. Il l'avait aimé, l'aimait, et aurait pu l'aimer bien plus encore mais ressenti soudain un grand épuisement vis à vis de cette situation qui vint s'échouer par dessus tous les sentiments déjà existant.

Pas de à bientôt donc, c'était finalement un adieu.

Il n'écrira plus, et le voyage de l'un et ceux de l'autre faciliteraient grandement son choix de ne plus se voir.
C'était oui, et puis ce fut non.


Le lapin est prêt Archibalde, dit alors Alaynna.
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Andrea_
Tu sais le plus dur dans cette histoire, c’est d’être seule face à cette décision. Personne ne m’a mis de couteau sous la gorge, personne ne m’a demandé de faire un choix à proprement parlé. Vran ne m’a dit « arrête tout, sinon je pars ».
J’ai toujours voulu qu’il parle. Qu’il me dise de lui-même ce qui le rendait pensif, triste ou simplement grognon. J’ai voulu qu’il crache les mots pour essayer de comprendre. Comprendre ce que je savais déjà. J’avais mis un coup de canif dans l’contrat. J’avais salopé notre belle histoire parce que je ne savais pas.
Alors il a parlé et il a dit « tu t’en occupes, sinon c’est moi qui m’en occuperait ». Il a tergiversé sur le fait que ça faisait des semaines que j’avais dit que je gérais, mais que je ne gérais rien depuis belle lurette, si tant est que j’avais déjà géré quelque chose. La vérité, c’est que j’étais incapable de gérer Archibalde, parce que personne n’avait jamais été capable de le faire avant moi. Cet homme sait parfaitement ce qu’il fait, quand, et comment il le fait. Maître de la gestion de soi. Aucune perte de contrôle, jamais. Droit dans ses bottes. Pas un tressaillement. Pas une lueur dans le regard. Rien. Jamais rien qui ne puisse trahir une faille.
Et moi j’étais là, à essayer de lui faire comprendre que c’était pas bien en ajoutant que ça me plaisait quand même. C’était comme expliquer à un gosse ce qu’est une carie en lui offrant des bonbons. Parce qu’il ne me l’avait jamais caché finalement sa faille, depuis plusieurs semaines. Cette put’ain de faille, c’était Moi. Moi toute entière. Moi dont il ne pouvait jouir. Malgré ses trésors d’imagination, ses jolis mots, ses tendres paroles. Ses aveux murmurés, ses fleurs parsemées. J’ai flanché, bien des fois. En souvenir d’avant, en prévision de ce que l’on aurait pu être. Je l’ai embrassé, et j’ai par deux fois du m’éloigner pour ne pas perdre complètement le contrôle.
C’est comme savoir que le feu ça brûle mais d’essayer d’y poser la main à des heures différentes, en espérant que ça brûle moins. C’est totalement ridicule.
J’ai essayé de m’occuper des choses, peut être ai-je manqué de motivation, peut-être ai-je simplement eu peur de le perdre, qu’il décide de s’éloigner, loin, trop loin. Alors que là, posée sur un fil entre le bien et le mal, JE posais les limites. J’étais seule juge de lui donner ou de lui refuser les choses, c’était nul, c’était méchant, mais c’était ma façon de gérer pour ne pas qu’il parte.

Jusqu’à « « tu t’en occupes, sinon c’est moi qui m’en occuperait ». Je l’attendais, je pensais le mériter depuis longtemps celui-ci. Et même si j’lui dirais jamais, j’ai trouvé Vran très patient.

Sauf que Vran, quand il s’occupe des choses, il n’y a pas de demi-mesure. Il met du temps à se décider, parfois beaucoup de temps, sans que je ne sache vraiment pourquoi. Est-ce qu’il pèse le pour et le contre, est-ce qu’il tente de trouver des solutions moins radicales, est ce qu’il se demande s’il va faire beau demain, j’en sais foutre rien, mais il met du temps pour agir.
Sauf qu’une fois qu’il est lancé, il est intraitable.
Alors le laisser s’occuper d’Archibalde, ça serait l’encourager à l’enterrer.

Tu sais, c’était pas simple comme décision, et Dieu sait qu’elle me fait du mal. J’ai peur d’en vouloir à Vran alors qu’il n’a rien demandé. J’ai peur de m’en vouloir au point de ne me jamais me le pardonner.

Et puis… Et puis il y a cette petite boule de poils qui au milieu d’une prison Limougeaude m’apporte un peu de douceur et m’arrache un sourire sans rien demander en échange. Alors je me dis que peut être, les jours passeront et m’apporteront réponses à mes questions.



Et voilà, c’est pour ça qu’il ne t’aimera jamais.

Parce que t’es le cadeau d’un rival.
Mais t’es surtout le seul truc que j’ai envie de câliner en cet instant.

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
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