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[RP] L'eyjafjallajökull enfumé !

Andrea_
Si je suis contente ? Mais bien sûr Lyn’, j’adore qu’on me sodom’-et Gomorrhe- à sec, avec du verre pilé et du citron. D’ailleurs je crois que c’est mon truc préféré ça, sauver la vie d’une grognasse pour qu’ensuite elle me vole le travail de toute une vie –OH j’suis en colère j’ai le DROIT d’en rajouter-. C’est vraiment mon kiffe.
Et si tu veux VRAIMENT –mais genre vraiment vraiment- me faire plaisir, tu m’organises une petite arrestation de derrière les fagots. Tu sais, Lyn’, là, tu me remplis de joie, parce que j’avais vraiment pas envie d’aller rejoindre mon mari et de m’envoyer en l’air avec lui cette nuit, oh mais naaaaaaaaan, MAIS NAAAAAAAAAAAN je préfère passer la nuit en PRISON.

Alors là, tout de suite NAN J’SUIS PAS CONTENTE et c’est rien de le dire, j’viens de te maudire jusqu’à ta quinzième génération, et si tout s’passe comme prévu, tu devrais avoir le cul infesté d’puces et les bras trop courts pour te gratter. Sans compter pauvre naïve, qu’un jour, je te retrouverais et que ce jour là, je ferais de ta vie un tel enfer que tu regrettas d’pas avoir clapsé ce soir.

Ah bah ouai hein, j’ai beau me recoiffer, j’ai beau sourire, quand t’as les fringues tâchés d’sang tu perds toute crédibilité. J’ai même tenté deux techniques en un seul laïus –et c’est peut être ce qui a causé ma perte-


Nan mais alors c’pas du tout c’que vous croyez, moi j’étais partie pisser et j’ai entendu du bruit, et HO malheur j’étais en train de coucher avec l’autre ab…homme quand lele est entrée et elle l’a POIGNARDÉ ! Avec un poignard ! Comme ça !

Il manquait plus qu’un joueur de flûtes pour parfaire le tableau. Je me détestais, parce qu’habituellement j’tiens super bien la pression, mais voir MON sac, plein de MON or, se barrer avec la blondasse de mes deux, ça me mettait un peu sur les nerfs.
Une tape sur la main du mâle qui tentait de m’aggriper


Mais j’n’vous PERMETS pas ! Première option
Lâchez moi bande de cons ! Deuxième option
Allez tous vous faire *bip*, vos mères les *bip*, j’vous retrouverais et j’vous couperais les *bip* avant d’vous les faire bouffer, bande de *bip* *bip** BIPBIPBIPBIPBIPBIPBIP !* ET *bip !* Dernière option, quand tu sais que c’est mort pour ta tronche hein…


Ah mais on va pas se mentir, j’sais déjà que j’vais prendre cher. J’vais probablement croupir en prison pour quelques jours, si c’est pas quelques années. C’est facile hein, quand on est jeune, blonde et qu’on a un petit regard niais, c’est facile là, de faire la maline, alors que forcément quand on est connu comme le loup blanc dans tout l’royaume, c’est tout d’suite plus délicat de passer inaperçue et de raconter des bobards.
Nan mais r’gardez là ! En plus elle dépense MON pognon.
OH Lyn’, je vais te tuer. « j’ai de quoi vous payer tout de suite », bin elle a pas mal au cul celle-ci !J’vais vous dire, on peut remercier Gaston de l’emmener loin de moi, parce que sinon je l’aurais défoncée.

Bon, j’avais pas prévu que j’allais suivre, qu’ils allaient s’mettre à quatre pour me trimballer dehors. Mais c’est pas grave, parce que j’en ai vu d’autres –beaucoup d’autres- alors je lançais ma technique imparable : diarrhée verbale. Assommer les geôliers de paroles toutes plus saoulantes les unes que les autres dans l’espoir qu’au moins quelques mots fassent pitié à l’un des gardes et qu’ils finissent par me lâcher.
Extrait choisi, le tout ponctué de soupirs.


Quand je pense à mon petit garçon qui m’attend à la maison. Il est gardé par ma grand’tante, qui est borgne. Et aveugle. C’est vraiment difficile d’être la seule personne qui subvient aux besoins de sa famille vous savez. En plus le petit n’a pas de père, il est mort il y a peu. Depuis je fais comme je peux mais bon. Ses yeux me rappellent ceux de son père, mais il a plus de cheveux, en même temps c’était pas difficile. J’aurais préféré qu’il ait moins de cheveux, mais des jambes. Je ne sais pas quelle vie lui offrir à ce petiot, c’est pour ça, que voilà, j’avoue, je me prostitue parfois. D’ailleurs si vous connaissez un charpentier-médicastre qui pourrait lui faire un chariot. Ou des jambes. C’est son rêve le plus fou.


Bon alors là j’aurais pu tout aussi bien pisser dans l’oreille d’une sourde que j’aurais eu le même résultat. Peut être qu’ils sont muets…

Coin..Coiiiiiiin Coin coincoin…

Bah quoi, l’langage des cygnes c’pas ça ?
Rho ça va j’plaisante ! J’suis sur la route de la prison là, j’peux quand bien rigoler.

Tu vois Lyn’, j’espère bien que t’as un plan pour me sortir de la merd’ dans laquelle tu m’as mise, et j’espère que t’as prévu de quoi te faire pardonner.

_________________

Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Lynnea
Mes yeux tentaient de percer la lumière vespérale, mon cou se contorsionnait avec agilité pour éviter les branches cinglantes, mes mains tenaient férocement les rênes et j'haletais, énamourée de l'adrénaline qui emplissait mes veines. C'était ça la vie ! palpitante comme je l'aime. Je fis ralentir l'allure à l'Appaloosa qui cherchait son souffle avec difficulté. Il ne devait pas avoir l'habitude de ces folles cavalcades. Je descendis et lui tapotait l'encolure. Je fouillai les sacoches et mis la main sur deux trois petit trésors. Essentiellement des pierres précieuses, je reconnu sous l'astre lunaire une agate grosse comme une pomme. Chez nous, elle augurait la chance, je l'enfouis dans ma poche intérieure et laissais les autres dans la sacoche. La fortune m'importait peu. Alors pourquoi trimbalais-je le sac plein d'or d'Andréa ? tout simplement pour avoir une monnaie d'échange et aussi, je l'admet, pour la faire enrager. C'est ma spécialité. Faire grogner mon petit monde, elle le découvrait à ses dépends.

J'humais l'air du soir. Des fragrances de pin et de sol souillé par la pluie se répandaient dans l'atmosphère. C'est alors qu'un salmigondis de pensées s'insinua dans ma tête.


Tu ne vas pas la laisser seule Lýn, elle est là bas par ta faute !
Je ne lui dois rien, on ne se connait pas, c'est la loi du plus fort ou du plus malin.
Tu en fais quoi du code d'honneur que tu partages avec tes frères ?
Je ne suis pas Eux ! je n'ai pas leur force pour l'appliquer, mais j'ai la malice, c'est grâce à ça que je survis.
Tu vas t'en vouloir.
Toi peut être, moi non.
Mais je suis toi.
Et après on s'étonne que je sois toujours dans de beaux draps !
Tu as commencé tout ceci...
Fais chier !


Je ruminais tout en faisant les cent pas sur un tracé circulaire autour de l'Appaloosa qui me guignait d'un drôle d'oeil. Ma furie intérieur s'estompa lorsque je posai les yeux sur l'acier luisant sous un rai de lune. Un sourire caustique étira mes lèvres jusqu'à mes oreilles et mon rire dérangé vrombit parmi ces géants centenaires qui m'entouraient. La cime des arbres basculait dans une étrange sarabande et le vieux bois craquait lugubrement. Je jonglais d'une main avec la hache que je venais de décrocher de la selle. Elle n'était pas très bien équilibrée, semblait émoussée mais ça fera l'affaire pour cette fois ci. Forte d'avoir retrouvé mon arme de prédilection, je remontais en selle et partis en chasse.

La folle, capricieuse, manipulatrice était mise de côté. Le calme, la réflexion et l'amour du combat avait repris le dessus. Mon coeur palpitait régulièrement contre ma poitrine, je me délectais de cette sensation enivrante avant l'affrontement. Je savais ce qui allait suivre, le sang giclera, les cris pourfendront les cieux et des vies seront offertes aux Dieux. J'étais prête à mourir au combat, c'était la plus belle fin qui soit. Les tambours de guerre entamaient une ritournelle motivante dans ma tête et j'avançais au trot.

Je partis du principe qu'ils prendraient le chemin le plus rapide jusqu'au domaine du baron. Ce chemin je le connaissais parfaitement car je venais de l'emprunter quelques jours plus tôt. J'avais bien des tares, mais je ne souffrais d'aucune lacune en terme d'orientation. J'avais passé de nombreux jours, seule, dans les steppes glacées islandaises. J'avais appris à traquer, à suivre le vent, à dénicher les traces, à écouter le chant des volcans et surtout à survivre dans des conditions difficiles. Je vous met au défi de trouver de quoi vous nourrir en hiver chez moi.

Nous slalomions entre les troncs, l'Appaloosa avançait avec précaution sur ce terrain accidenté jonché de ronces et parsemé de buissons. C'était un raccourci, je coupais à travers brousse. Quelques mètres plus haut, j'apercevais une ligne de hallier et devinais le chemin derrière. Je descendis et accrochais l'équidé à un arbre. La terre était meuble, je m'accroupis et trempais les doigts dans la boue. Je dessinais des peintures de guère sur mes joues et un symbole ancestral, l'Aegishjalmur protecteur des guerriers, sur le front.

Je remontais jusqu'au chemin pavé. Aucune trace récente, ils n'étaient pas encore passés. Parfait. Je grimpais dans un arbre avec souplesse et me posta accroupi sur une branche. Il fallait attendre. La tempérance. Je fermais les yeux et unissais intérieurement les battements de mon coeur aux tambours de guerre dans ma tête. Je souris à pleines dents lorsque j'entendis les sabots chanter sur les pavés. Hache à la ceinture, je laissais passer les trois premiers chevaux et sautais sur la croupe du dernier. J'avais intérêt à viser juste sinon je m'écraserais comme une bouse sur le sol. Je tombais jambe écartées sur le dos du cheval, juste derrière le cavalier. Le reste alla très vite, mes mains agrippèrent avec une férocité fauve ses épaules et je le basculai au bas de la selle. Il roula au sol comme un sac et je pris les rênes.

Les autres n'avaient pas remarqué ma présence, je lançais mon cheval au galop et mes mouvements épousaient parfaitement sa course. Je n'ai jamais eu besoin de cours pour apprendre à monter, j'avais cette capacité naturelle à m'entendre à la perfection avec ces êtres, et je le prouvai encore une fois. Je dégainai ma hache, passai la lame sur ma langue et l'envoya voler droit devant moi. Elle se planta sèchement entre les omoplates du garde devant moi qui eut le souffle coupé et ne put alerter l'avant garde. Je le dépassai.

Devant moi les deux cavaliers chevauchaient côte à côté et la prisonnière, ma dédoche ! était pieds et poings liés sur la croupe derrière Gaston. Je fis le vide en moi, me concentrais sur ma respiration et je me mis accroupis sur la selle, jouant aux funambules en me tenant au pommeau. Lorsque j'arrivai à hauteur de Gaston, je ne me concentrai que sur lui, ignorant le cavalier à ses côtés et Déa derrière lui. Mes jambes me propulsèrent, j'attrapai sa tête en vol que j'encadrai de mes deux mains et je l'entraînais au sol avec moi. L'impact avec la pierre fut terrible et j'entendis un craquement qui me tordit les boyaux venir de mon épaule. Je pris quelques secondes à reprendre mon souffle, estomaquée tandis que les chevaux avec Déa et l'autre cavalier continuaient leur course.

Je crachais par terre, toussais et tentais de bouger mon épaule tandis que je me mettais à quatre pattes. Rien. Elle était démise merde. Un peu plus loin Gaston se releva lentement, il semblait dans les choux aussi. Le choc avait été violent et mon attaque était totalement suicidaire. Je titubais rapidement jusqu'à lui et mon genou s'écrasa contre sa mâchoire qui se disloqua. Sous l'élan je m'écroulai par terre et un voile blanc apparut lentement devant mes yeux. J'eus la force de me tourner sur le dos quand je le vis se relever. Il avait des ressources le Gaston et ses yeux me pilonna d'un regard acide. La fureur l'habitait et ça sentait mauvais pour moi. A force d'opiniâtreté et réunissant mes dernières forces je me relevai. Il était hors de question que je reste à genoux face à qui que ce soit.

Je remarquai le corps de l'autre garde sur le bord du chemin. Je décrochai ma hache de son dos sous un bruit d'os et de chair qui se déchire.
Je toisais avec hargne Gaston qui devait être surpris de me voir dans cet état.
Il n'était plus l'heure de jouer les petites filles, il n'était plus l'heure de fuir, alors viens, je t'attends !
Andrea_
J’ai comme l’impression qu’on a oublié un détail important. Un détail d’environ un mètre soixante et des cacahuètes. Un détail ligoté et bâillonné sur la croupe d’un poney. Tu n’vois toujours pas ?
MOI.
BERDOL, j’parle de moi !
Ah bah ça pour hachiser –c’est l’action de planter les gens avec une hache- y a du monde hein, mais pour me sauver la couenne, là, y a plus grand monde. En même temps, j’vais vous dire un secret.
Si Lyn’ avait agit tout de suite, je l’aurais défoncé. Clairement, j’aurais pas encore eu le temps d’oublier qu’elle me l’a mise bien profond. L’avantage en me faisant attendre, c’est que si dans un premier temps j’ai pensé à toutes les choses horribles que j’allais lui faire subir, maintenant que je suis ballotée depuis de looooooongues minutes, j’ai changé d’avis. J’en suis pas encore à me dire qu’elle est le messie hein, faut pas déconner mais il se peut que je pense à l’anesthésier avant de lui arracher les yeux. Ne me remercie pas de cet élan de générosité.

Mais ça non plus ,ça n’a pas duré longtemps. Parce que je ne sais pas ce que je t’ai fait –non mais c’est vrai, qu’est ce que je t’ai fait bon sang ?!- mais t’es toujours pas venue me sauver. Si jamais je voulais la preuve qu’on n’était jamais mieux servi que par soi même, je n’avais qu’à ouvrir les yeux –oh bah merd’, ils sont encore bandés !-

C’est donc là que j’ai pris le taureau par les cornes, enfin... façon de parler. Le gars qui pilotait mon bourrin venait de se volatiliser de façon très bruyante et j’étais –si je peux me permettre- en « cheval libre ». Inutile de vous dire que j’appréciais moyennement l’idée. Heureusement pour tout le monde –et surtout pour moi- : je suis clairvoyante. C’t’un compliment qu’on me faisait beaucoup, avant. Alors…
Alors je mettais toute ma clairvoyance dans un projet : ma libération.
Qui consiste tout simplement à me bouger tel un vers de terre jusqu’à ce que je tombe de cheval. Le plan est bien évidemment plus poussé que ça hein. Une fois au sol, je frotterais mon front jusqu’à pouvoir voir, puis trouverais probablement un rocher pour racler la corde qui me lie les mains, après je n’aurais plus qu’à retirer celle qui maintient mes chevilles, et pour finir… Pour finir… Pour finir je dirais à Lyn’ tout l’amour que j’ai pour Elle.

Alors ça, c’était la théorie.
En pratique, ce fût bien plus chaotique. Déjà le bourrin n’a pas vraiment aimé que Lyn’ fauche le Gaston du coup ce con s’est cabré et ?
Et j’suis passée directement à la fin de l’histoire, je me suis retrouvée au sol, comme une merd’, à grogner sur mon âge. Y avait pas de rocher MAIS j’ai quand même réussi à virer le bandeau qui me couvrait la vue. C’est là que..


MAIS PUT’AIN !

C’était quoi la probabilité que je tombe dans la mare de boyaux d’un reste de chasse ? Cette fois j’ai plus aucun doute : j’peux dire adieu à ma robe.
Ce ne fût pas aisé de couper les liens qui m’entravaient, mais je réussis. J’vous passe les détails, les positions et les contorsions possibles et inimaginables parce que le résultat c’est que j’ai réussi !
Debout, derrière un homme, j’apercevais Lyn’ avec un regard peu aimable, elle avait visiblement envie d’se le faire. Et oui, Lyn’ n’osera jamais vous le dire, mais en fait elle rêve du Gaston. D’ailleurs, si j’étais une super copine, je les laisserais tous les deux batifoler dans l’herbe.
Mais je ne suis que moi.
Sale.
Pauvre.
Et rancunière.

Alors, sans prendre garde au Gaston, je chargeais en direction de Lyn’. Taureau en approche, jusqu’à foncer dans l’tas –le tas étant Lyn’ hein-. Le tout avec une superbe mélodie sortant de ma bouche :


Mmmmmmh mmahh mmmmmmmmm ggggn HUMHUMHUM

Traduction : J’vais t’fumer ! Connasseeeeee Rends moi mes thunes !
Ouai, j’ai réussi à virer le truc sur mes yeux, les liens des jambes, celui des mains, mais pour la bâillon j’y ai pas pensé, vrai que ça me fait perdre en crédibilité mais heureusement, pour garder consistance, j’peux compter sur mon poing.
Dans sa face. Une fois.
Deux fois.
Et même un tirage de chignon –même si elle n’a pas de chignon-.

On n’vole PAS la colombe impunément.

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Lynnea
Je n'étais pas totalement suicidaire. Vous pensiez sincèrement que j'allais me promener avec son sac d'or ? évidemment que non. Je savais qu'il me servirait de monnaie d'échange à un moment ou à un autre et qu'elle aurait besoin de moi vivante pour le retrouver. Au fond de moi, avec cette attaque kamikaze, j'essayais de me racheter de ma lâcheté. Mais en vérité, je lui dirai que tout était prévu, que je comptais revenir, qu'il n'avait jamais été question de la laisser derrière bien qu'au fond, tout ceci n'était pas prévu. Il m'aurait été bien plus aisé de me barrer avec le butin et la laisser croupir en prison. Mais comme vous commencez à me connaître, vous devez savoir que je ne prends jamais la solution la plus simple. Comme quoi, les cours du vieux Olgerd sur le sens de l'honneur et du courage devait sommeiller quelque part en moi. Car j'avais choisi d'être là. Face à Gaston.

Les nuages noirs et cotonneux striaient la voûte céleste et obstruait toute luminosité de l'astre laiteux. Il était difficile de distinguer ma cible. Ma main se fermait si durement sur le manche de la hache que mes jointures me firent souffrir. Mon épaule pendait lamentablement et la douleur, bien qu'atténuée par l'adrénaline, commençait à me lancer sérieusement. Mes mouvements allaient être ralentis par ce membre mort et Gaston reprendra ses esprits à mesure que ce combat s'éternise. L'issue me semblait limpide, il fallait que je réussisse à le mettre hors d'état de nuire rapidement. On se tournait autour, les yeux rivés sur l'autre, la tension était palpable et nous étions en phase d'observation. Il était clair que le gus ne me sous-estimait plus, c'était un combat loyal en face à face, et ça ne m'arrangeait pas. On m'avait entraîné à survivre tout au plus à me défendre, mais il m'avait été interdit d'en apprendre plus sur le maniement des armes. Cette frustration se réveilla alors que je me présentais face à un type plus entraîné et plus costaud que moi. J'avais la peur au ventre.

Une forme sombre se profila derrière Gaston. D'après la démarche, je conclus que c'était Andréa encore partiellement saucissonnée. Je fus dans un premier temps contente qu'on soit à deux contre un mais ma joie fut de courte durée. Surprise par sa charge furieuse, je me retrouvais sur le dos et lâchais ma hache. Mais qu'est ce qu'elle fout ? Mon attention était dirigée vers l'homme qui comptait bien saisir cette opportunité pour attaquer. Je n'eus pas le temps de voir arriver le premier coup qui sonna sur mon front mais mis mont avant bras valide en opposition pour parer le second. Certes, je l'avais mérité mais ma vieille si tu ne veut pas qu'on se fasse embrocher toutes les deux tu me pardonneras le geste qui va suivre. Je serrais les dents alors qu'elle tentait de me voler ma belle chevelure, je peux comprendre qu'elle en soit jalouse, je saisis la hache qui traînait sur le sol et lui enfonça la lame dans la cuisse. Je n'y étais pas allée de toutes mes forces mais il fallait qu'elle comprenne. J'aurais pu essayer de la raisonner mais je doutais que ça fonctionne, donc j'ai pris la solution la plus rapide mais la plus radicale. Pourquoi ?

Gaston tenait sa claymore à deux mains et la brandit au dessus de nous. Je fis voler Andréa sur le côté et roulais de l'autre. La lame s'écrasa sur le sol et le contact avec la pierre fit voler des étincelle. Je me remis sur mes pieds, chancelante et constatais qu'il avait les yeux rivés sur moi. Décidément, je lui avais tapé dans l'oeil. Pour l'heure je ne m'occupais pas d'Andréa, une chose après l'autre. Mon entaille ne dut pas lui plaire mais c'était une manoeuvre de secours. Au pire ça la fera enrager, au mieux elle comprendra. Pour l'heure revenons en à nos Gastons.

L'acier rencontra l'acier. Je parais ses coups machinalement, sans aucune gestuelle précise, à l'instinct. Je me doutais que sans technique il allait être difficile de rivaliser avec sa force. J'ahanais, les gouttes de sueur prirent possession de mon front et une rigole sinua le long de ma colonne jusqu'au creux de me reins. Mon bras tout entier m'assaillait de crampes et je ne pouvais pas compter sur l'autre qui faisait office de misérable pendule. Son coup fut plus puissant que les derniers et je trébuchais en reculant sous l'impact. Mes fesses trouvèrent le sol dur et épineux de la forêt et je vis à nouveau la lame s'abattre irrémédiablement dans une fente descendante. Je mis le manche de ma hache en garde mais il vola en morceau sous la force du coup. Je rampais sur les fesses, en arrière, les yeux exorbités vers Gaston et tentais dans un dernier effort de sauver ma vie :


- On est parti sur des mauvaises bases...je te laisse m'emporter...c'est bon t'as gagné, tu ne vas tout de même pas abattre une femme aussi lâchement ?
- Je vengerai mes hommes, tu n'es pas une femme, t'es un monstre.

Il m'avait séché, ses yeux formaient des trous de serrure et une fureur inhumaine régnait en lui. Je n'arriverai pas à le raisonner. Alors, dans une tentative désespérée. je lui envoyai une poignée de terre au visage. Je profitai de la confusion momentanée et me relevai. Je pris les jambes à mon cou, me tenant le bras mort pour éviter qu'il ne gesticule dans le vent et appelait :

- Andréa !

La douleur à mon épaule m'handicapait sérieusement et je failli ployer le genou tant ça devenait insupportable. Je mordis de rage dans ma lèvre inférieure et m'avançais lentement vers elle.

- Attends, tu pourras te venger après...mais il va revenir ! je n'ai plus d'arme...mais...

Je mis la main à l'intérieur de mon pourpoint et tirai une petite fiole :

- Enduis ta lame. C'est de la ciguë et de l'aconit, si tu parviens à trancher sa chair, il sera grandement affaiblit.

J'eus à peine le temps de terminer ma phrase que j'entendis des bruits de sabots s'approcher. Ma sourire s'effaça rapidement quand je constatai qu'il s'agissait du dernier cavalier de la garde. On était bien dans la merde. Mais pas suffisamment à mon goût, c'est pourquoi j'entendis la lame de Gaston racler le sol. Il n'avait plus besoin d'essayer de m'intimider, c'était chose faite ! Je fouillais dans une autre poche et m'emparais d'une petite boule en terre cuite. Il était temps de la tester.
Andrea_
Si je suis contente ? Mais bien sûr Lyn’, j’adore qu’on me sodom’-et Gomorrhe- à sec, avec du verre pilé et du citron. D’ailleurs je crois que c’est mon truc préféré ça, sauver la vie d’une grognasse pour qu’ensuite elle me vole le travail de toute une vie –OH j’suis en colère j’ai le DROIT d’en rajouter-. C’est vraiment mon kiffe.
Et si tu veux VRAIMENT –mais genre vraiment vraiment- me faire plaisir, tu m’organises une petite arrestation de derrière les fagots. Tu sais, Lyn’, là, tu me remplis de joie, parce que j’avais vraiment pas envie d’aller rejoindre mon mari et de m’envoyer en l’air avec lui cette nuit, oh mais naaaaaaaaan, MAIS NAAAAAAAAAAAN je préfère passer la nuit en PRISON.

Alors là, tout de suite NAN J’SUIS PAS CONTENTE et c’est rien de le dire, j’viens de te maudire jusqu’à ta quinzième génération, et si tout s’passe comme prévu, tu devrais avoir le cul infesté d’puces et les bras trop courts pour te gratter. Sans compter pauvre naïve, qu’un jour, je te retrouverais et que ce jour là, je ferais de ta vie un tel enfer que tu regrettas d’pas avoir clapsé ce soir.

Ah bah ouai hein, j’ai beau me recoiffer, j’ai beau sourire, quand t’as les fringues tâchés d’sang tu perds toute crédibilité. J’ai même tenté deux techniques en un seul laïus –et c’est peut être ce qui a causé ma perte-


Nan mais alors c’pas du tout c’que vous croyez, moi j’étais partie pisser et j’ai entendu du bruit, et HO malheur j’étais en train de coucher avec l’autre ab…homme quand lele est entrée et elle l’a POIGNARDÉ ! Avec un poignard ! Comme ça !

Il manquait plus qu’un joueur de flûtes pour parfaire le tableau. Je me détestais, parce qu’habituellement j’tiens super bien la pression, mais voir MON sac, plein de MON or, se barrer avec la blondasse de mes deux, ça me mettait un peu sur les nerfs.
Une tape sur la main du mâle qui tentait de m’aggriper


Mais j’n’vous PERMETS pas ! Première option
Lâchez moi bande de cons ! Deuxième option
Allez tous vous faire *bip*, vos mères les *bip*, j’vous retrouverais et j’vous couperais les *bip* avant d’vous les faire bouffer, bande de *bip* *bip** BIPBIPBIPBIPBIPBIPBIP !* ET *bip !* Dernière option, quand tu sais que c’est mort pour ta tronche hein…


Ah mais on va pas se mentir, j’sais déjà que j’vais prendre cher. J’vais probablement croupir en prison pour quelques jours, si c’est pas quelques années. C’est facile hein, quand on est jeune, blonde et qu’on a un petit regard niais, c’est facile là, de faire la maline, alors que forcément quand on est connu comme le loup blanc dans tout l’royaume, c’est tout d’suite plus délicat de passer inaperçue et de raconter des bobards.
Nan mais r’gardez là ! En plus elle dépense MON pognon.
OH Lyn’, je vais te tuer. « j’ai de quoi vous payer tout de suite », bin elle a pas mal au cul celle-ci !J’vais vous dire, on peut remercier Gaston de l’emmener loin de moi, parce que sinon je l’aurais défoncée.

Bon, j’avais pas prévu que j’allais suivre, qu’ils allaient s’mettre à quatre pour me trimballer dehors. Mais c’est pas grave, parce que j’en ai vu d’autres –beaucoup d’autres- alors je lançais ma technique imparable : diarrhée verbale. Assommer les geôliers de paroles toutes plus saoulantes les unes que les autres dans l’espoir qu’au moins quelques mots fassent pitié à l’un des gardes et qu’ils finissent par me lâcher.
Extrait choisi, le tout ponctué de soupirs.


Quand je pense à mon petit garçon qui m’attend à la maison. Il est gardé par ma grand’tante, qui est borgne. Et aveugle. C’est vraiment difficile d’être la seule personne qui subvient aux besoins de sa famille vous savez. En plus le petit n’a pas de père, il est mort il y a peu. Depuis je fais comme je peux mais bon. Ses yeux me rappellent ceux de son père, mais il a plus de cheveux, en même temps c’était pas difficile. J’aurais préféré qu’il ait moins de cheveux, mais des jambes. Je ne sais pas quelle vie lui offrir à ce petiot, c’est pour ça, que voilà, j’avoue, je me prostitue parfois. D’ailleurs si vous connaissez un charpentier-médicastre qui pourrait lui faire un chariot. Ou des jambes. C’est son rêve le plus fou.


Bon alors là j’aurais pu tout aussi bien pisser dans l’oreille d’une sourde que j’aurais eu le même résultat. Peut être qu’ils sont muets…

Coin..Coiiiiiiin Coin coincoin…

Bah quoi, l’langage des cygnes c’pas ça ?
Rho ça va j’plaisante ! J’suis sur la route de la prison là, j’peux quand bien rigoler.

Tu vois Lyn’, j’espère bien que t’as un plan pour me sortir de la merd’ dans laquelle tu m’as mise, et j’espère que t’as prévu de quoi te faire pardonner.

_________________

Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Lynnea
Mes yeux tentaient de percer la lumière vespérale, mon cou se contorsionnait avec agilité pour éviter les branches cinglantes, mes mains tenaient férocement les rênes et j'haletais, énamourée de l'adrénaline qui emplissait mes veines. C'était ça la vie ! palpitante comme je l'aime. Je fis ralentir l'allure à l'Appaloosa qui cherchait son souffle avec difficulté. Il ne devait pas avoir l'habitude de ces folles cavalcades. Je descendis et lui tapotait l'encolure. Je fouillai les sacoches et mis la main sur deux trois petit trésors. Essentiellement des pierres précieuses, je reconnu sous l'astre lunaire une agate grosse comme une pomme. Chez nous, elle augurait la chance, je l'enfouis dans ma poche intérieure et laissais les autres dans la sacoche. La fortune m'importait peu. Alors pourquoi trimbalais-je le sac plein d'or d'Andréa ? tout simplement pour avoir une monnaie d'échange et aussi, je l'admet, pour la faire enrager. C'est ma spécialité. Faire grogner mon petit monde, elle le découvrait à ses dépends.

J'humais l'air du soir. Des fragrances de pin et de sol souillé par la pluie se répandaient dans l'atmosphère. C'est alors qu'un salmigondis de pensées s'insinua dans ma tête.


Tu ne vas pas la laisser seule Lýn, elle est là bas par ta faute !
Je ne lui dois rien, on ne se connait pas, c'est la loi du plus fort ou du plus malin.
Tu en fais quoi du code d'honneur que tu partages avec tes frères ?
Je ne suis pas Eux ! je n'ai pas leur force pour l'appliquer, mais j'ai la malice, c'est grâce à ça que je survis.
Tu vas t'en vouloir.
Toi peut être, moi non.
Mais je suis toi.
Et après on s'étonne que je sois toujours dans de beaux draps !
Tu as commencé tout ceci...
Fais chier !


Je ruminais tout en faisant les cent pas sur un tracé circulaire autour de l'Appaloosa qui me guignait d'un drôle d'oeil. Ma furie intérieur s'estompa lorsque je posai les yeux sur l'acier luisant sous un rai de lune. Un sourire caustique étira mes lèvres jusqu'à mes oreilles et mon rire dérangé vrombit parmi ces géants centenaires qui m'entouraient. La cime des arbres basculait dans une étrange sarabande et le vieux bois craquait lugubrement. Je jonglais d'une main avec la hache que je venais de décrocher de la selle. Elle n'était pas très bien équilibrée, semblait émoussée mais ça fera l'affaire pour cette fois ci. Forte d'avoir retrouvé mon arme de prédilection, je remontais en selle et partis en chasse.

La folle, capricieuse, manipulatrice était mise de côté. Le calme, la réflexion et l'amour du combat avait repris le dessus. Mon coeur palpitait régulièrement contre ma poitrine, je me délectais de cette sensation enivrante avant l'affrontement. Je savais ce qui allait suivre, le sang giclera, les cris pourfendront les cieux et des vies seront offertes aux Dieux. J'étais prête à mourir au combat, c'était la plus belle fin qui soit. Les tambours de guerre entamaient une ritournelle motivante dans ma tête et j'avançais au trot.

Je partis du principe qu'ils prendraient le chemin le plus rapide jusqu'au domaine du baron. Ce chemin je le connaissais parfaitement car je venais de l'emprunter quelques jours plus tôt. J'avais bien des tares, mais je ne souffrais d'aucune lacune en terme d'orientation. J'avais passé de nombreux jours, seule, dans les steppes glacées islandaises. J'avais appris à traquer, à suivre le vent, à dénicher les traces, à écouter le chant des volcans et surtout à survivre dans des conditions difficiles. Je vous met au défi de trouver de quoi vous nourrir en hiver chez moi.

Nous slalomions entre les troncs, l'Appaloosa avançait avec précaution sur ce terrain accidenté jonché de ronces et parsemé de buissons. C'était un raccourci, je coupais à travers brousse. Quelques mètres plus haut, j'apercevais une ligne de hallier et devinais le chemin derrière. Je descendis et accrochais l'équidé à un arbre. La terre était meuble, je m'accroupis et trempais les doigts dans la boue. Je dessinais des peintures de guère sur mes joues et un symbole ancestral, l'Aegishjalmur protecteur des guerriers, sur le front.

Je remontais jusqu'au chemin pavé. Aucune trace récente, ils n'étaient pas encore passés. Parfait. Je grimpais dans un arbre avec souplesse et me posta accroupi sur une branche. Il fallait attendre. La tempérance. Je fermais les yeux et unissais intérieurement les battements de mon coeur aux tambours de guerre dans ma tête. Je souris à pleines dents lorsque j'entendis les sabots chanter sur les pavés. Hache à la ceinture, je laissais passer les trois premiers chevaux et sautais sur la croupe du dernier. J'avais intérêt à viser juste sinon je m'écraserais comme une bouse sur le sol. Je tombais jambe écartées sur le dos du cheval, juste derrière le cavalier. Le reste alla très vite, mes mains agrippèrent avec une férocité fauve ses épaules et je le basculai au bas de la selle. Il roula au sol comme un sac et je pris les rênes.

Les autres n'avaient pas remarqué ma présence, je lançais mon cheval au galop et mes mouvements épousaient parfaitement sa course. Je n'ai jamais eu besoin de cours pour apprendre à monter, j'avais cette capacité naturelle à m'entendre à la perfection avec ces êtres, et je le prouvai encore une fois. Je dégainai ma hache, passai la lame sur ma langue et l'envoya voler droit devant moi. Elle se planta sèchement entre les omoplates du garde devant moi qui eut le souffle coupé et ne put alerter l'avant garde. Je le dépassai.

Devant moi les deux cavaliers chevauchaient côte à côté et la prisonnière, ma dédoche ! était pieds et poings liés sur la croupe derrière Gaston. Je fis le vide en moi, me concentrais sur ma respiration et je me mis accroupis sur la selle, jouant aux funambules en me tenant au pommeau. Lorsque j'arrivai à hauteur de Gaston, je ne me concentrai que sur lui, ignorant le cavalier à ses côtés et Déa derrière lui. Mes jambes me propulsèrent, j'attrapai sa tête en vol que j'encadrai de mes deux mains et je l'entraînais au sol avec moi. L'impact avec la pierre fut terrible et j'entendis un craquement qui me tordit les boyaux venir de mon épaule. Je pris quelques secondes à reprendre mon souffle, estomaquée tandis que les chevaux avec Déa et l'autre cavalier continuaient leur course.

Je crachais par terre, toussais et tentais de bouger mon épaule tandis que je me mettais à quatre pattes. Rien. Elle était démise merde. Un peu plus loin Gaston se releva lentement, il semblait dans les choux aussi. Le choc avait été violent et mon attaque était totalement suicidaire. Je titubais rapidement jusqu'à lui et mon genou s'écrasa contre sa mâchoire qui se disloqua. Sous l'élan je m'écroulai par terre et un voile blanc apparut lentement devant mes yeux. J'eus la force de me tourner sur le dos quand je le vis se relever. Il avait des ressources le Gaston et ses yeux me pilonna d'un regard acide. La fureur l'habitait et ça sentait mauvais pour moi. A force d'opiniâtreté et réunissant mes dernières forces je me relevai. Il était hors de question que je reste à genoux face à qui que ce soit.

Je remarquai le corps de l'autre garde sur le bord du chemin. Je décrochai ma hache de son dos sous un bruit d'os et de chair qui se déchire.
Je toisais avec hargne Gaston qui devait être surpris de me voir dans cet état.
Il n'était plus l'heure de jouer les petites filles, il n'était plus l'heure de fuir, alors viens, je t'attends !
Andrea_
J’ai comme l’impression qu’on a oublié un détail important. Un détail d’environ un mètre soixante et des cacahuètes. Un détail ligoté et bâillonné sur la croupe d’un poney. Tu n’vois toujours pas ?
MOI.
BERDOL, j’parle de moi !
Ah bah ça pour hachiser –c’est l’action de planter les gens avec une hache- y a du monde hein, mais pour me sauver la couenne, là, y a plus grand monde. En même temps, j’vais vous dire un secret.
Si Lyn’ avait agit tout de suite, je l’aurais défoncé. Clairement, j’aurais pas encore eu le temps d’oublier qu’elle me l’a mise bien profond. L’avantage en me faisant attendre, c’est que si dans un premier temps j’ai pensé à toutes les choses horribles que j’allais lui faire subir, maintenant que je suis ballotée depuis de looooooongues minutes, j’ai changé d’avis. J’en suis pas encore à me dire qu’elle est le messie hein, faut pas déconner mais il se peut que je pense à l’anesthésier avant de lui arracher les yeux. Ne me remercie pas de cet élan de générosité.

Mais ça non plus ,ça n’a pas duré longtemps. Parce que je ne sais pas ce que je t’ai fait –non mais c’est vrai, qu’est ce que je t’ai fait bon sang ?!- mais t’es toujours pas venue me sauver. Si jamais je voulais la preuve qu’on n’était jamais mieux servi que par soi même, je n’avais qu’à ouvrir les yeux –oh bah merd’, ils sont encore bandés !-

C’est donc là que j’ai pris le taureau par les cornes, enfin... façon de parler. Le gars qui pilotait mon bourrin venait de se volatiliser de façon très bruyante et j’étais –si je peux me permettre- en « cheval libre ». Inutile de vous dire que j’appréciais moyennement l’idée. Heureusement pour tout le monde –et surtout pour moi- : je suis clairvoyante. C’t’un compliment qu’on me faisait beaucoup, avant. Alors…
Alors je mettais toute ma clairvoyance dans un projet : ma libération.
Qui consiste tout simplement à me bouger tel un vers de terre jusqu’à ce que je tombe de cheval. Le plan est bien évidemment plus poussé que ça hein. Une fois au sol, je frotterais mon front jusqu’à pouvoir voir, puis trouverais probablement un rocher pour racler la corde qui me lie les mains, après je n’aurais plus qu’à retirer celle qui maintient mes chevilles, et pour finir… Pour finir… Pour finir je dirais à Lyn’ tout l’amour que j’ai pour Elle.

Alors ça, c’était la théorie.
En pratique, ce fût bien plus chaotique. Déjà le bourrin n’a pas vraiment aimé que Lyn’ fauche le Gaston du coup ce con s’est cabré et ?
Et j’suis passée directement à la fin de l’histoire, je me suis retrouvée au sol, comme une merd’, à grogner sur mon âge. Y avait pas de rocher MAIS j’ai quand même réussi à virer le bandeau qui me couvrait la vue. C’est là que..


MAIS PUT’AIN !

C’était quoi la probabilité que je tombe dans la mare de boyaux d’un reste de chasse ? Cette fois j’ai plus aucun doute : j’peux dire adieu à ma robe.
Ce ne fût pas aisé de couper les liens qui m’entravaient, mais je réussis. J’vous passe les détails, les positions et les contorsions possibles et inimaginables parce que le résultat c’est que j’ai réussi !
Debout, derrière un homme, j’apercevais Lyn’ avec un regard peu aimable, elle avait visiblement envie d’se le faire. Et oui, Lyn’ n’osera jamais vous le dire, mais en fait elle rêve du Gaston. D’ailleurs, si j’étais une super copine, je les laisserais tous les deux batifoler dans l’herbe.
Mais je ne suis que moi.
Sale.
Pauvre.
Et rancunière.

Alors, sans prendre garde au Gaston, je chargeais en direction de Lyn’. Taureau en approche, jusqu’à foncer dans l’tas –le tas étant Lyn’ hein-. Le tout avec une superbe mélodie sortant de ma bouche :


Mmmmmmh mmahh mmmmmmmmm ggggn HUMHUMHUM

Traduction : J’vais t’fumer ! Connasseeeeee Rends moi mes thunes !
Ouai, j’ai réussi à virer le truc sur mes yeux, les liens des jambes, celui des mains, mais pour la bâillon j’y ai pas pensé, vrai que ça me fait perdre en crédibilité mais heureusement, pour garder consistance, j’peux compter sur mon poing.
Dans sa face. Une fois.
Deux fois.
Et même un tirage de chignon –même si elle n’a pas de chignon-.

On n’vole PAS la colombe impunément.

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Lynnea
Je n'étais pas totalement suicidaire. Vous pensiez sincèrement que j'allais me promener avec son sac d'or ? évidemment que non. Je savais qu'il me servirait de monnaie d'échange à un moment ou à un autre et qu'elle aurait besoin de moi vivante pour le retrouver. Au fond de moi, avec cette attaque kamikaze, j'essayais de me racheter de ma lâcheté. Mais en vérité, je lui dirai que tout était prévu, que je comptais revenir, qu'il n'avait jamais été question de la laisser derrière bien qu'au fond, tout ceci n'était pas prévu. Il m'aurait été bien plus aisé de me barrer avec le butin et la laisser croupir en prison. Mais comme vous commencez à me connaître, vous devez savoir que je ne prends jamais la solution la plus simple. Comme quoi, les cours du vieux Olgerd sur le sens de l'honneur et du courage devait sommeiller quelque part en moi. Car j'avais choisi d'être là. Face à Gaston.

Les nuages noirs et cotonneux striaient la voûte céleste et obstruait toute luminosité de l'astre laiteux. Il était difficile de distinguer ma cible. Ma main se fermait si durement sur le manche de la hache que mes jointures me firent souffrir. Mon épaule pendait lamentablement et la douleur, bien qu'atténuée par l'adrénaline, commençait à me lancer sérieusement. Mes mouvements allaient être ralentis par ce membre mort et Gaston reprendra ses esprits à mesure que ce combat s'éternise. L'issue me semblait limpide, il fallait que je réussisse à le mettre hors d'état de nuire rapidement. On se tournait autour, les yeux rivés sur l'autre, la tension était palpable et nous étions en phase d'observation. Il était clair que le gus ne me sous-estimait plus, c'était un combat loyal en face à face, et ça ne m'arrangeait pas. On m'avait entraîné à survivre tout au plus à me défendre, mais il m'avait été interdit d'en apprendre plus sur le maniement des armes. Cette frustration se réveilla alors que je me présentais face à un type plus entraîné et plus costaud que moi. J'avais la peur au ventre.

Une forme sombre se profila derrière Gaston. D'après la démarche, je conclus que c'était Andréa encore partiellement saucissonnée. Je fus dans un premier temps contente qu'on soit à deux contre un mais ma joie fut de courte durée. Surprise par sa charge furieuse, je me retrouvais sur le dos et lâchais ma hache. Mais qu'est ce qu'elle fout ? Mon attention était dirigée vers l'homme qui comptait bien saisir cette opportunité pour attaquer. Je n'eus pas le temps de voir arriver le premier coup qui sonna sur mon front mais mis mont avant bras valide en opposition pour parer le second. Certes, je l'avais mérité mais ma vieille si tu ne veut pas qu'on se fasse embrocher toutes les deux tu me pardonneras le geste qui va suivre. Je serrais les dents alors qu'elle tentait de me voler ma belle chevelure, je peux comprendre qu'elle en soit jalouse, je saisis la hache qui traînait sur le sol et lui enfonça la lame dans la cuisse. Je n'y étais pas allée de toutes mes forces mais il fallait qu'elle comprenne. J'aurais pu essayer de la raisonner mais je doutais que ça fonctionne, donc j'ai pris la solution la plus rapide mais la plus radicale. Pourquoi ?

Gaston tenait sa claymore à deux mains et la brandit au dessus de nous. Je fis voler Andréa sur le côté et roulais de l'autre. La lame s'écrasa sur le sol et le contact avec la pierre fit voler des étincelle. Je me remis sur mes pieds, chancelante et constatais qu'il avait les yeux rivés sur moi. Décidément, je lui avais tapé dans l'oeil. Pour l'heure je ne m'occupais pas d'Andréa, une chose après l'autre. Mon entaille ne dut pas lui plaire mais c'était une manoeuvre de secours. Au pire ça la fera enrager, au mieux elle comprendra. Pour l'heure revenons en à nos Gastons.

L'acier rencontra l'acier. Je parais ses coups machinalement, sans aucune gestuelle précise, à l'instinct. Je me doutais que sans technique il allait être difficile de rivaliser avec sa force. J'ahanais, les gouttes de sueur prirent possession de mon front et une rigole sinua le long de ma colonne jusqu'au creux de me reins. Mon bras tout entier m'assaillait de crampes et je ne pouvais pas compter sur l'autre qui faisait office de misérable pendule. Son coup fut plus puissant que les derniers et je trébuchais en reculant sous l'impact. Mes fesses trouvèrent le sol dur et épineux de la forêt et je vis à nouveau la lame s'abattre irrémédiablement dans une fente descendante. Je mis le manche de ma hache en garde mais il vola en morceau sous la force du coup. Je rampais sur les fesses, en arrière, les yeux exorbités vers Gaston et tentais dans un dernier effort de sauver ma vie :


- On est parti sur des mauvaises bases...je te laisse m'emporter...c'est bon t'as gagné, tu ne vas tout de même pas abattre une femme aussi lâchement ?
- Je vengerai mes hommes, tu n'es pas une femme, t'es un monstre.

Il m'avait séché, ses yeux formaient des trous de serrure et une fureur inhumaine régnait en lui. Je n'arriverai pas à le raisonner. Alors, dans une tentative désespérée. je lui envoyai une poignée de terre au visage. Je profitai de la confusion momentanée et me relevai. Je pris les jambes à mon cou, me tenant le bras mort pour éviter qu'il ne gesticule dans le vent et appelait :

- Andréa !

La douleur à mon épaule m'handicapait sérieusement et je failli ployer le genou tant ça devenait insupportable. Je mordis de rage dans ma lèvre inférieure et m'avançais lentement vers elle.

- Attends, tu pourras te venger après...mais il va revenir ! je n'ai plus d'arme...mais...

Je mis la main à l'intérieur de mon pourpoint et tirai une petite fiole :

- Enduis ta lame. C'est de la ciguë et de l'aconit, si tu parviens à trancher sa chair, il sera grandement affaiblit.

J'eus à peine le temps de terminer ma phrase que j'entendis des bruits de sabots s'approcher. Ma sourire s'effaça rapidement quand je constatai qu'il s'agissait du dernier cavalier de la garde. On était bien dans la merde. Mais pas suffisamment à mon goût, c'est pourquoi j'entendis la lame de Gaston racler le sol. Il n'avait plus besoin d'essayer de m'intimider, c'était chose faite ! Je fouillais dans une autre poche et m'emparais d'une petite boule en terre cuite. Il était temps de la tester.
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