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[RP]Tu te souviens ? Une nuit sous les étoiles…

Kateline


      {Le Berry Libre, taverne berruyère, 1459}

      Retour sur le chemin des souvenirs, replongeons nous une dizaine d’années auparavant, vous trouverez une toute jeune Kateline, faisant son petit bonhomme de chemin dans la ville de Bourges, peu après la naissance de Viika dont tout le monde ignore l’existence...

      Kateline vient d’être anoblie par son oncle, active à son poste au cadastre et au conseil municipal. Elle vient d’avoir un coup de cœur comme on en a souvent à dix-huit ans, elle est charmée par un jeune homme à l’accent très prononcé qui se fait appeler Billie Joe.
      Elle ignore qu’il ment au sujet de son prénom, elle ignore aussi que ce ne sont pas vraiment des cheveux blond-roux qui forment la seule couronne sur sa tête, elle ignore que ces subterfuges ont pour but d’oublier ses souffrances et ses origines.
      Elle l’ignore et puis en même temps, elle s’en fout, car tout ce qu’elle sait concrètement c’est qu’ils n’ont pas le même rang, ils n’ont pas non plus de perspectives d’avenir en commun et que raisonnablement ce n’est pas une union qui lui apportera quoi que ce soit de bon en termes de réputation.
      Mais Kat s’en moque, elle ne voit que le jeune homme au physique avantageux qui l’a chamboulée, elle n’a d’intérêt que pour lui qui n’a d’yeux que pour elle. Il sait trouver les mots et les attitudes pour la séduire.
      Ce soir de 1459 ils ont grimpé ensemble sur les poutres de la taverne pour rejoindre une trappe, puis la toiture du Berry Libre, et c’est un peu plus tard sous la bannière du ciel étoilé qu’elle succombe pour la première fois…






      {Bourges, une taverne berruyère, 1469}

      Kateline vient d’entrer dans une taverne de Bourges, cette dernière est pleine de visages nouvellement connus. Elle n’existe plus la grande bande d’amis qu’elle avait une décennie plus tôt, le seul visage familier au milieu des autres et celui d’Aiden, car aujourd’hui elle sait.
      Elle sait son véritable prénom, elle sait pourquoi il a disparu tant de fois avant qu’ils ne se retrouvent, elle sait qu’elle l’aime d’un amour infini et indéfinissable, vous savez du genre « c’est l’homme de ma vie » bien niais et mielleux comme elle détestait ça, avant. Aujourd’hui et après trois années de mariage, tout n’est plus qu’évidences, leur mariage et leurs enfants, leur union en somme.
      Cette union est le fruit de bien des séparations, de bien des incompréhensions mais il est également la somme de toutes leurs retrouvailles et de cet amour indéfectible qu’ils éprouvent l’un pour l’autre.

      En évoquant l’éventualité d’aider au déménagement de sa Zum quelques semaines plus tôt, Aiden avait exprimé le désir de retourner à Bourges et plus particulièrement sur le toit de cette taverne qui les avait vu s’offrir leur premier baiser.
      Nostalgique l’Angloys, mais Kateline aussi, elle avait alors accepté avec plaisir de renouveler l’expérience bien que peu encline aux retrouvailles avec la capitale berrichonne.
      Finalement l’expérience n’est pas aussi douloureuse que la précédente, revenir sur ces terres anciennement honnies est devenu à ce jour un petit plaisir.
      Arpenter les rues qu’elle connait par cœur, raviver les bons moments vécus et laisser les malversations au passé. Que du bonheur quoi !

      Ce soir il ne lui faut que quelques minutes à l’Ebène pour réaliser que les conversations tournent en rond, qu’il n’y a rien qui l’intéresse dans les babillages des néo-berrichons. Mais il y a aussi que cette idée de reproduire l’ancien rendez-vous est devenue une idée fixe. Ca la taraude alors qu'elle tente vainement de donner de l'importance à ceux qui l'entourent. Elle croise le regard azur de son époux, ils se comprennent à ce seul échange.
      Le moment est venu, et déjà la chamade bat à tout rompre dans sa poitrine, car Kateline le sait, derrière chacune de leurs expéditions se cache une formidable aventure. Elle a hâte et sans demander son reste bondit de sa chaise, salue l’assemblée assommante pour retrouver l’air frais de la rue, direction le Berry Libre.


      J’étais à deux doigts de sortir une corde et de me pendre dis… j’ai même pas eu l’droit à un bonsoir ! Qu’est-ce qu’ils sont mouligasses ce soir bordel…
      Pour ça qu’ils se sont tirés tôt Zan et Sand ?


      Elle s’adresse à son époux avec qui elle prend la direction de la taverne municipale, l’entente sur leur prochaine destination de la soirée est tacite, et son envie est d’être ’’mauvaise’’ ce soir…



¹ « Te souviens-tu, il n'y a pas si longtemps
Nous marchions sur le trottoir
Innocent, tu te souviens?
Tout ce que nous faisions était de prendre soin l'un de l'autre »
« Que ferons-nous quand nous serons vieux?
Marcherons-nous dans la même voie?
Seras-tu là à mes côtés?
Debout, forts alors que les vagues se retournent »
[«Lean On» par Major Lazer(Ft. MØ)]

² « Tu te faufiles comme si personne n'était au courant
Tu crois être un délinquant
Des bleus sur mes deux genoux juste pour toi
Ne dis pas "s'il te plaît" ou "merci"
Je fais ce que je veux quand j'en ai envie
Mon âme est si cynique »
[« Bad guy » par Billie Eilish]

_________________
Aowen
*Écrit à 2 claviers

      {9 avril 1469}


      C'est avec un regard blasé qui jonglait d'un visage à un autre que l'Angloys suivait les conversations insipides de la soirée. Ce n'était rien contre ces gens, qu'il jugeait chaleureux, accueillants. C'est que son attention n'arrivait pas à s'accrocher aux échanges monotones de la nouvelle génération de Berrichons. En fait elle n'était portée qu'à une seule idée, celle de retourner sur le toit de la taverne municipale, exactement comme il y était il y a une dizaine d'années de cela. C'est comme ça que Kateline avait finalement succombé à son charme, sous un ciel étoilé après un exercice hardi aux poutres de l'établissement.
      Un éclat de rire dans l'assemblée le surprend soudainement. Dequoi parlaient-ils déjà? Aiden sourit instinctivement, espérant laisser croire qu'il était à leur écoute. Était-ce évident que la causerie l'ennuyait? Peu importe, après quelques secondes, le Brun est de nouveau dans ses souvenirs. Il sait à quel point il avait été difficile de percer la carapace Katelinienne. Même une fois fait, il s'était heurté à divers obstacles qui la rendaient inacessible.
      Inacessible sans doute mais pas insensible. C'est grâce à sa persévérance, qu'ils avaient échangé, lors de leur escapade nocturne, un premier baiser. C'était certainement le premier, le plus inexpérimenté mais le plus chérissable.

      La porte s'ouvre et son regard devine celle qui habite ses rêveries. Tellement absorbé par ses réflexions, Aiden n'avait pas remarqué que Sandrine et Zantet avaient filé. Un sourire se dessine à l'attention de son aimée puis plus rien ne se passe. L'assemblée semble tellement occupée à bavasser que personne ne remarque l'arrivée de Kateline. Quelques minutes passent et les époux silencieux finissent par se regarder.
      L'invitation est implicite et le sous-entendu est tout de suite entendu. Tous deux se lèvent et s'empressent de sortir une salutation brève en excuse.

      Un long soupire qui évacue tout son ennui est exprimé par l'Angloys et une main baladeuse pince la cuisse féminine comme à son habitude. Kate étire un sourire à son attention et après s'être vengée elle s'exclame:

      ''Wouaa.. Dire que je pensais qu'on allait bien s'amuser.''

      ''Mais on va bien s'amuser!''

      Aiden est déterminé à retourner cette soirée pour en créer un souvenir mémorable.
      Même après 3 ans de mariage, il est toujours aussi motivé de faire la cour à cette femme qui déclenche encore chez lui les émotions les plus intenses.

      Ils arrivent près du Berry Libre et tout de suite ils remarquent de la lumière à l'intérieur.

      '' Il y a du monde, on s'en fout?''

      ''On s'en branle, oui!''






      Owen a sans aucun doute redécouvert sa femme au fil de leur dernier voyage. Elle possède des talents qu'il ne connaissait pas et cela ajoute à son charme assurément. Jamais il n'a pensé la voir sortir de ses affaires le nécessaire pour crocheter une serrure. Abasourdi, l'Angloys observe son épouse déverrouiller rapidement la porte du Berry Libre, qui donne sur la cuisine. L'Ébène lève les bras en l'air, victorieuse. À cet instant, Aiden pourrait l'embrasser, séduit par son savoir-faire, par ses manières. En vérité, le côté rebel de son épouse lui plaît énormément. Elle sait faire naître en lui une nouvelle flamme, une nouvelle étincelle. Aiden est visiblement enchanté par les talents découverts en cet instant. Même si l'heure n'est pas aux lippes, et qu'ils auront bien le temps une fois sur le toit, il ne peut s'empêcher de la retenir et de trouver ses lèvres.


      ''Tu sais que tu es franchement séduisante? non mais franchement!''

      ''Quoi?!''

      ''Tu me tues... en bien...''

      L'Angloys lui tapote de séant pour l'inciter à avancer.

      ''Allez, je te suis.''




¹«Elle est une rebelle
Elle est une sainte
Elle est le sel de la terre et elle est dangereuse.» - She's a Rebel par Green day

_________________
Kateline


      Le couple se retrouve rapidement devant le Berry Libre, ils éludent tout aussi vite la question de la présence en salle. Ils n’allaient pas tergiverser, après tout ce ne sont pas deux personnes qui les empêcheront de mener à bien leur plan. Trop d’attente, trop d’envie peuvent mener à de gros problèmes. Surtout avec Kateline.
      En attendant la voici qui crochète la porte de derrière, et le regard impressionné de son homme ne fait que la rendre plus audacieuse encore. Kateline n’a plus besoin d’ouvrir les portes ainsi depuis belle lurette, mais c’est comme le vélo ça ne s’oublie pas. Oui le vélo n’existe pas encore en 1469 mais on s’en fout ! La narratrice dit ce qu’elle veut… Depuis l'époque où elle a appris cette technique, Kate est devenue rentière et riche. Alors plus besoin de cette compétence, enfin sauf ce soir !
      Les amants ont beau se connaître depuis bien longtemps, ils sont encore capables de se surprendre, de susciter l’admiration chez l’autre et ça, ça vaut tout l’or du monde. Le saint Graal des couples qui durent. Et le baiser qu’ils échangent ne laisse aucun doute là-dessus.

      L’Ebène est également déterminée à rendre la soirée mémorable, et cela semble bien parti pour. C’est dans un rire qu’elle entre dans la cuisine de la taverne, avec son mari sur les talons ou plutôt sur son fessier qu’il palpe allègrement.
      Les lieux, elle les connaît bien, la priorité est de d’abord trouver à boire. Elle n’a pas de difficultés à trouver au milieu des placards. C’est évident, ils ne vont certainement pas grimper là-haut sans avoir préalablement garnit leurs poches de rafraîchissements. Elle s’empare alors de deux bouteilles de vin, et en les présentant au nez d’Aiden, elle lui demande…


      Ça suffira ?!

      Lui d’en prendre une troisième et de répondre…

      On sait jamais…

      T’as raison !

      L’époux lui adresse un clin d’œil, le fameux, celui qui la rend… m‘voyez quoi, toute chose pour ne pas dire autre chose. En tout cas elle tente de ne pas lâcher le magot et de lui sauter au cou -un peu comme lui tout à l’heure- avant d’avoir réussit leur entreprise.
      L’Angloys ne perd pas de vue leur dessein et murmure à son attention :


      On monte par l’extérieur ?

      Avant de répondre à la question, Kate s’approche de l’encadrement de la porte qui donne vers la salle, des voix arrivent à ses oreilles, elle passe une tête et malheur ! Les deux personnes dans la salle la voient !
      Un bref geste de la main à leur attention, elle s’excuse.


      Désolée, je ne fais que passer, faites comme si je n’étais pas là…

      Et ils reprennent leur conversation sérieuse au sujet de la politique locale, ne prêtant plus attention à l’Ebène, cette dernière retourne auprès de son époux.

      Il y a un escalier qui donne à l’étage des chambres. Là-haut on trouvera sûrement un moyen de rejoindre la trappe qui donne sur le toit.

      Alright, let’s go !

      L’époux entraîne Kate par la main, vers l’escalier, elle prend garde de ne pas laisser tomber le vin tout en montant avec lui. L’excitation la gagne et l’adrénaline parcoure ses veines, elle retrouve sa jeunesse berruyère et ses premiers émois.
      Ils se retrouvent aux portes des chambres, elle ouvre l’une d’entre elle afin d’y trouver une couverture. A cette époque de l’année les nuits sont encore très fraîches.


      Ça sera mieux avec ça… Je ne pense pas que l’occupant se tourmente pour cet emprunt.

      Elle rit légèrement et vient retrouver Aiden qui jette un coup d’œil aux poutres du plafond. Il récupère la couverture et enfonce les bouteilles dans ses poches.

      J’ai l’air malin.

      Il sourit, de toute évidence amusé par la situation et lui fait signe de le suivre. Kate s’empresse de lui emboîter le pas. Il s’agit maintenant de grimper. Et ça, c’est une autre histoire.


(Écrit à deux claviers)


« Je veux entendre ton cœur battre ce soir
Avant que le soleil sanglant ne prenne vie
Je veux tirer le meilleur parti de ce qui reste, tenir bon
Et entendre mon cœur battre une dernière fois
Avant la lumière du jour »
[Beating heart - Ellie Goulding]

_________________
Aowen
Écrit à deux claviers








      La tête par-dessus la rambarde, Aiden porte toute son attention sur les deux personnes qui discutent de politique un peu plus bas. Ça va être compliqué de monter sans se faire entendre avec 3 bouteilles de vin et une couverture. Il désigne du menton l'étage inférieur à l'attention de Kateline. Il est faussement embêté parce que rien ne l'arrêtera à cette étape-ci du périple. L'envie de retrouver la scène de leur première effusion est beaucoup trop grande maintenant. À son grand plaisir, son épouse aventurière lui lance:

      ''On s'en fout. On y va?!''

      C'est les poches pleines de vin que l'Angloys sourit à son épouse, toujours charmé par son côté téméraire.Comme si l'Ébène était destinée à lui plaire. Toutes ses actions et réactions constituent une personnalité des plus séduisantes aux yeux angloys.

      L'heure est maintenant à grimper et bien qu'il s'agit des manoeuvres les plus compliquées de leur aventure nocturne, c'est une idée qui l'emporte dans l'adrénaline. Il y a longtemps qu'Aiden n'a pas escaladé les poutres du Berry Libre.
      La seule pensée de ce qu'ils y trouveront une fois arrivés décuple l'excitation ressentie. Sans savoir ce qui se passera exactement, il sait.


      Sans hésiter, il pose un pied sur la rampe qui borde l'escalier et les muscles de sa jambe le poussent vers la poutrelle la plus à portée. Ses grandes mains s'agrippent à cette dernière et avec aisance, Owen se hisse jusqu'à s'y asseoir. Son coeur se déchaîne déjà contre son torse, soumis à un sentiment de vitalité suite à cette imprudence. Le regard azur vient retrouver celui de l'épouse en lui offrant un éclat fébrile. Il quitte quelques secondes les yeux verts de Kate, ceux dans lesquels il pourrait se noyer, et il lève le nez pour chercher un point d'appui.La péripétie est exaltante sauf qu'il est hors de question qu'il risque ce qu'il a de plus précieux. La dextre masculine s'allonge vers une autre poutre et les longs doigts s'accrochent pour sécuriser les manoeuvres futures. Une senestre assurée s'offre alors à Kateline, il est prêt à la ramener à lui, sûr de lui. Il ne manque pas d'assurance dans ce genre d'initiative comme la première fois qu'il a fait monter une plus jeune Kateline sur le toit de l'endroit. Il aime sentir l'adrénaline lui monter à la tête, une sensation dont il est accro.
      Kate lui prend la main soudainement et elle saute pour s'accrocher au bras masculin. Il est fasciné par son audace et ravi de la voir ainsi lui sauter dans les bras en toute confiance. Il peut se souvenir de leur première montée sur le toit et c'était semblable. L'Ébène qui le suit dans ses idées folles en toute hardiesse. Aiden la tire facilement jusqu'à lui pour la retrouver enfin à ses côtés. Sa bonne constitution lui permet de la ramener rapidement dans une sécurité précaire sur la poutrelle. Ses lèvres s'approchent de son oreille pour y glisser quelques mots dans un murmure:


      ''J'adore quand on fait les cons.''

      Kateline sourit à ses mots, une fois avec lui sur la poutre. Elle porte un doigt à ses propres lèvres pour lui intimer le silence, elle penche un peu la tête ayant pour but d'écouter les gens en bas et ainsi comprendre qu'ils sont toujours en train de papoter.
      Elle croise ensuite son regard une nouvelle fois.


      ''Moi aussi j'adore ça, on continue?''

      Aiden hoche doucement la tête aussi pressé qu'elle de rejoindre le ciel étoilé. Avec prudence, il se lève debout sur la poutre pour saisir la dernière qui les sépare de l'accès au toit. Il se hisse dessus rapidement, avec assurance puisque l'exercice est facile. Une fois monté, il s'allonge sur le ventre et tend le bras vers sa femme prêt à la ramener de nouveau à lui. Kateline attrape sa main pour s'aider et grimpe à son tour pour le rejoindre.

      L'Angloys adresse un sourire excité à l'égard de l'Ébène. Ils y sont presque, plus que la trappe à traverser. Le Brun l'ouvre facilement et se retourne vers Kate.


      ''Prête..? Après toi...''




Alors ma chérie maintenant
prends-moi dans tes bras amoureux
embrasse-moi sous la lumière d'un millier d'étoiles
Pose ta tête contre mon coeur qui bat

Parce que ma chérie ton âme ne peut pas vieillir, elle est jeune à jamais
Bébé ton sourire est pour toujours dans mon esprit et dans mes souvenirs

_________________
Kateline


      Kateline opine à la question de l’angloys, prête elle l’est définitivement. La trappe est ouverte et il n’y a que ça qui la sépare du toit, elle se faufile et s’y engage avec souplesse. Elle s’assoit à côté en attendant Aiden qui ne semble pas vouloir y arriver. Il se hisse mais passe beaucoup plus difficilement par la trappe étroite. Ce dernier reste coincé au niveau des hanches à causes des bouteilles de vin dans ses poches qui s’entrechoquent dangereusement.
      L’Ebène pose un regard mi-amusé mi-moqueur sur son époux et lui lance..


      Bah alors, tu veux de l’aide peut-être ?!

      Bah j’ai le cul coincé !

      Elle se rapproche légèrement non sans se marrer copieusement, au risque d’être entendus par les deux personnes en salle plus bas.

      Ton merveilleux séant, ne vas pas l’abîmer hein !

      Si l’on pouvait qualifier l’arrière-train katelinien de cul d’enfer, il en allait de même pour celui d’Aiden, si ce n’est plus d’ailleurs et serait éternellement une source inépuisable de fantasmes de l'Ebène (pour les non-initiés voici de quoi illustrer le propos).

      Imagine la vue qu’ils ont d’en bas…

      Elle imagine fort bien, et vous aussi du coup ! Et pour lui venir en aide, une main baladeuse en profite pour faire le tour et le contour du galbe angloys, ce dernier marmonne un « profiteuse », rieur. Kate esquisse un léger sourire approbateur avant d’attraper les bouteilles l’une après l’autre et lui permettre ainsi le passage. Aiden termine son ascension et la rejoint sur le toit, enfin.
      Après un réajustement de tenue, l’angloys penche un peu la tête sur le côté, charmé par le paysage qui s’offre à lui avec en premier plan l’amour de sa vie.


      C’est parfait…

      Kateline, elle aussi, a la vue idéale sur son époux, ce dernier s’approche en laissant tomber la couverture et l’enlace très exactement au même endroit visité dix ans plus tôt. Elle l’enlace à son tour, et abandonne la vue sur Bourges de nuit pour le regarder lui, éclairé par la lumière tamisée de la lune. Une main masculine se glisse à son cou, les doigts sur sa nuque il caresse la joue féminine du pouce, les azurs détaillent le visage, amoureux.
      Elle aussi le dévore de ses émeraudes, troublée par cette simple caresse sur sa joue, pourtant habituelle. Mais ce soir tout est particulier, pendant un instant elle a le sentiment de faire face au jouvenceau qui lui faisait inlassablement la cour et un sourire amoureux éclaire ses traits.

      Aiden déglutit également désarçonné par l’instant. Tout lui revient en mémoire, et il réalise que rien de sa passion ne s’est atténué avec le temps. Déstabilisé par ce qui le saisit à cet instant, ce regard qu’il a pourtant l’habitude de croiser et ces traits qu’il connaît par cœur lui paraissent soudainement nouveaux. La poitrine du brun bat au rythme de son cœur effréné.
      L’Ebène approche son visage du sien car la seule envie qui l’anime à cet instant, celle qui fait battre son cœur à tout rompre et fait voler des papillons dans son ventre, est de poser ses lèvres sur les siennes, comme une adolescente qui se laisse aller à ses élans amoureux pour la toute première fois.

      L’époux en fait de même comme si c’était le premier baiser de sa vie entière. Il frôle doucement le bout de son nez du sien puis de ses lèvres effleure la lippe carminée. Kate ressent de l’électricité passer entre eux, une tension incroyable. Un frisson lui parcoure l’échine, délicieuse intervalle qui augure d’une délectation incommensurable. Elle ne peut se refuser un moment de plus au désir qui l’envahit, la concupiscence peut se lire dans ses prunelles envoûtées, elle s’empare de la bouche masculine dans un baiser langoureux et expérimenté contrairement aux sentiments ingénus qui les habitent tous deux. Les corps se rejoignent étroitement et se pressent l’un contre l’autre.

      Kateline perd la notion du temps et de l’espace entre les bras de son homme, la raison elle aussi s’étiole à mesure que le temps s’égrène. Les baisers échangés sont avides, la demoiselle insatiable se laisse porter par son désir qui se matérialise en ses mains, décidées à le débarrasser du moindre bout de tissu qui le recouvre. Elle quitte quelques secondes la lippe masculine pour son cou - le souffle court - et de murmurer à son oreille « j’ai tellement envie de toi… maintenant.. ».
      Aiden n’est très certainement pas en reste, se délectant des lèvres offertes, sa respiration s’accélère au fur et à mesure que le baiser devient brûlant, les grandes mains se glissent aux vêtements de l’Ebène qu’il tente de lui retirer avec empressement. L’Angloys, frémit au contact des lèvres affamées à son cou, il soupire enivré par l’instant. Il glisse à son tour à son oreille « Tu ne sais pas à quel point moi aussi… »
      Nous sommes déjà fort loin des badinages adolescents qui s'étaient déroulés sur ce toit dix ans plus tôt. La suite des événements est consentie : ils se veulent ici et maintenant.


(Ecrit à deux claviers toujours...)

*Coupe-moi le souffle
_________________
Aowen
Écrit à deux claviers







      C'est un tableau magnifique, l'amour de sa vie sur un fond stellaire. Aux yeux angloys, il n'existe pas de plus belle constellation que celle nommée Kateline. De tous les astres, elle est certainement le plus époustouflant. C'est sans aucun doute l'un de ces moments où l'univers en entier est exactement à sa place pour qu'une nova magnifiquement lumineuse ait atterri sur le toit du Berry Libre, au même endroit qu'il y a plusieurs années auparavant.

      Leur force d'attraction se fait soudainement ressentir et c'est maintenant l'un contre l'autre que les amants ressentent le besoin d'ôter tout ce qui les sépare jusqu'à la plus mince des étoffes. Leurs gestes sont désordonnés et leurs souffles sont haletant. Aiden la débarrasse de sa veste et s'attaque au chemisier alors que les mains expertes de Kate libèrent déjà son torse à la fraîcheur de la brise qui passe. Le frisson de ce contraste avec la chaleur ardente du moment le guide complètement à ses pulsion qui ne sont plus contrôlées. Owen veut sa femme là et tout de suite, c'est tout ce qui compte. Sous ses doigts, qui redécouvrent chaque parcelle de peau dénudée, Aiden perçoit les frémissement kateliniens. L'empressement est palpable comme les mains féminines qui se baladent sur son corps et en épousent chaque muscle qu'elles rencontrent. La peau est retrouvée et ses lippes la parcourent avant de venir retrouver leurs jumelles. Aiden ne se fait pas prier pour reprendre la bouche à la sienne. C'est qu'il a une obsession certaine pour les lèvres pulpeuses et expérimentées de sa moitié.

      C'est découverte que Kateline l'entraîne soudainement sur la couverture à moitié dépliée qu'il a négligemment fait tomber quelques minutes plus tôt. Elle s'y allonge quand même à la hâte et s'offre à lui complètement. Le cœur masculin s'emballe lorsqu'elle se révèle finalement sous son regard fiévreux. Il ôte sa ceinture et tire le liens des braies, dernières entraves à leur union et à leur délivrance. L'envie le saisit tant que ça en est presque douloureux, c'est inévitable, ils sont sur le point de s'éprendre. Ses lèvres retrouvent les siennes pendant quelques secondes puis une fois l'amante allongée, elles se font câlines à sa poitrine. Il n'y a plus rien qui surgit dans l'esprit d'Aiden. Toutes ses pensées sont dirigées vers le moment présent. Les larges mains angloyses se glissent aux cuisses et sa vigueur trouve le chemin de l'antre dont il prend possession subitement. L'union le paralyse sur le coup pour profiter de la caresse chaude féminine. Owen laisse échapper un soupire de satisfaction, de soulagement d'enfin posséder cette femme qui l'osbède tant.

      Kateline retrouve le corps de l'être aimé avec certainement le même soulagement, elle exulte son plaisir alors qu'il prend possession de ses entrailles. Les mains s'agrippent aussi fort que le désir ardent qui l'anime là-haut, sur le toit de cette taverne berruyère un soir d'avril 1469. Dix ans plus tôt elle n'aurait sans doute pas parié sur cet instant. Mais à ce jour, et de cet homme, elle est follement éprise et son corps en entier exprime tout cela au plus grand plaisir d'Aiden. Contrairement à elle, il aurait pu parier sur cet instant puisqu'il est particulièrement têtu. Il lui a dit, jadis, un jour il l'épouserait et il lui ferait des enfants. Malgré cela, il peine à réaliser cet accomplissement synonyme d'immense fierté. L'idée d'en être là avec elle, décuple les sentiments ressentis sur ce toit ce soir.
      Aiden laisse couler son regard sur la beauté qui s'est offerte à lui. Il ne saurait définir avec exactitude l'ampleur des sentiments ressentis à cet instant... Ce serait inimaginable. Même le plus grand des poètes ne saurait décrire. Ses azurs rencontrent le vert clair du regard féminin et il sait à cet instant et sans aucun doute qu'il n'a jamais aimé si fort de toute sa vie.

      Le balancement des deux amants s'accélère à la même fréquence que leurs soupirs respectifs. Le Brun se dépose contre elle pour la tenir encore plus près de lui et son nez se perds contre le cou puis la chevelure ébène qu'il apprécie tant. Rapidement le plaisir atteint un sommet indécent et incontrôlable. Kate se soumet à l'emprise de son époux, en joue et lutte avec lui pour le plaisir qui les gagne peu à peu. L'étreinte charnelle est de plus en plus passionnelle, le rythme endiablé de leurs corps qui s'unissent semble être dicté par une force divine... Elle se donne avec toute la fougue qui la caractérise. Et c'est dans un cri qu'elle abdique, se laissant aller à l'ultime jouissance encore et encore. Elle est à la fois douce et insupportable, délicieuse et brûlante, l'oxymore de leur amour!
      Même si Aiden se croit maître du moment, dominant son épouse de toute sa grandeur, il n'est que l'esclave de son propre plaisir. Il se redresse pour la regarder, paumes au sol afin de donner plus de fougue à ses assaults. Il sent qu'elle arrive, la délivrance finale. C'est un moment exaltant celui qu'on veut qui ne finisse jamais, celui juste avant, le début de la fin. La libération féminine n'est que le coup de grâce pour l'angloys qui donne les derniers coups de reins de leur ébat et c'est dans un grognement aux lippes de Kate qu'il se laisse achever et qu'il meurt dans ses bras. Il reste ainsi en suspends plusieurs secondes.

      Owen voudrait lui dire qu'il l'aime. C'est la seule pensée qui traverse son esprit en cet instant mais il est tellement déstabilisé par ce qui vient de se passer qu'il en a presque oublié comment parler. Son regard s'accroche aux émeraudes sous lui et s'y noie volontiers. Il n'y a pas de meilleur dénouement à leur amour que cette escapade renouvelée.

      L'Ébène retombe sur le toit, dos au sol, les yeux vers le ciel. Ils se perdent dans les étoiles le temps de retrouver un tant soit peu la raison, c'est en posant à nouveau les yeux sur lui, avec une douce caresse à la joue masculine qu'elle lui pique sa réplique.

      ''Je t'aime, je t'aime tellement...''

      L'angloys l'observe, le souffle encore un peu court. Il ferme les yeux sous la caresse qui n'est que douceur après la fougue de leur union. Une fois qu'il retrouve son regard il lui répond avec tout l'amour qui l'habite:

      '' I love you... so... so much*''

      Il glisse une main dans son dos pour la soutenir avant qu'elle ne se dépose finalement et l'embrasse. Ce n'est plus un baiser déchaîné et impatient mais un contact tendrement doux. Sa tête se dépose contre la poitrine de son épouse. Les doigts fins de celle-ci fourragent négligemment la chevelure angloyse et c'est enlacés l'un à l'autre que les amants reprennent leurs esprits.







      Un soir d'Avril 1469 Aiden et Kateline on redéfinit l'expression : Faire l'amour.



*Je t'aime tellement

Et toutes ces routes que nous devons parcourir sont sinueuses
Et toutes ces lumières qui nous y mènent sont aveuglantes
Il y a tant de choses que j'aimerais te dire
Mais je ne sais pas comment m'y prendre
[...]
Je ne crois pas que quiconque ressente ce que je ressens pour toi en ce moment
- Wonderwall par Oasis

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