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[RP] A bord de l'Ehwaz

Halfdaan




*L'Ehwaz…
Une petite nave génoise sans prétention, le rêve, la promesse d'aventure, la promesse de voyage d'un couple Dano-Franc-Comtois.
Ce navire est à la fois leur maison, leur refuge ainsi que leur outil de travail.
Ils comptent tous deux voyager, découvrir le monde ainsi que faire des affaires si l'occasion se présente.
Le pont du navire est bien entretenu, l'horizon est beau depuis ce point de vue.
Les mâts sont fièrement dressés pour aller toucher le ciel.
A l'intérieur, les quartiers du capitaine et de sa "détestée" portant actuellement une petite anguille en son ventre, fruit de leur amour.



La cabine du Danois et de sa compagne est très spacieuse, une table en son centre avec deux chaises confortables, leur permettant de manger, travailler ou tout simplement discuter.
Un lit assez spacieux et confortable encadré par deux imposantes bibliothèques comportant divers ouvrages.
Plusieurs fenêtres en fond de salle donnant vue depuis la poupe du navire surplombées de larges rideaux si l'envie d'obscurité se fait sentir.
Large tapis au sol pour plus de confort pour les pieds, plusieurs chandeliers ainsi qu'un plafonnier.

Les autres cabines, sont bien moins spacieuses mais tout aussi confortables.
Des lits de plumes, des chandeliers dans chaque cabine ainsi qu'un coffre pour ranger ses effets personnels.
Le danois a pris soin de penser au confort de ses éventuels passagers.

Dans la cale, nous pouvons trouver une pièce spéciale avec des produits de beauté, des robes, un baquet…
Le danois aime à l'appeler "Le coin beauté de ma détestée".

Le mess est une pièce tout aussi confortable, il y a un brasero pour se réchauffer ou bien faire cuire de la nourriture.
Le sol est jonché de peaux de bêtes, d'oreillers divers et variés pour le confort mais évidemment on ne s'assoit pas sur des chaises ici, c'est un lieu plus convivial où chacun est au même niveau que les autres.

Mais comme tout n'est pas toujours rose voila le Danois se retrouvant seul, avec sa sœur et quelques passagers pour un service…
Son navire a donc changé, le "coin beauté de sa détestée" a été retiré, laissant place à des tonnelets de whisky, le péché mignon du géant depuis son voyage en Grande Bretagne.
Le mess n'a pas changé, toujours des peaux de bête dans tous les sens avec un brasero pour réchauffer la pièce.
Sa cabine, elle non plus n'a pas changée, même si de plus en plus de parchemins se trouvent en désordre au fur et à mesure des jours qui passent.
Sur le pont, au mess, à la barre, nous pouvons donc voire aujourd'hui un Danois qui n'est plus que l'ombre de lui-même, toujours ou presque toujours ivre qui se pochtronne au whisky matin midi et soir.

Un bien triste tableau pour cet homme qui était un homme de valeur pour sa suzeraine ainsi que pour une partie de la Bretagne.
Il caresse souvent le bijou d'Ambre contenant un poison mortel se demandant chaque jour s'il va l'utiliser ou non.
Le gout de la vie à quitté ses pensées et se demande s'il arrivera à trouver quelque chose qui lui donnera un but.
Mais ce jour-là, le Danois était à la barre de l'Ehwaz, il criait à ses matelots des ordres pour abaisser la voile, lever l'ancre et prendre le départ de la Bretagne.
Une fois les ordres donnés, se fut presque un murmure qui sortit de sa bouche.*


En avant… Voir ce que l'avenir nous réserve…
_________________
Saffi_
[13 mai 1469]

Avec sa canne à pêche, Saffi se remémore son arrivée et les retrouvailles avec son frère.
Quand elle le retrouva, il était heureux et content de la voir, ça lui fit chaud au cœur et elle fut heureuse de le retrouver enfin mais les choses se gâtent pour lui et elle est maintenant inquiète.
Elle appréciait Ambre et maintenant elle lui voue une haine incommensurable.
Elle est partie... Sans raisons valables aux yeux de Saffi et en plus enceinte d’Halfi.
Les impressions de Saffi pour la Bretagne ne sont pas concluantes même la duchesse, amie de Ambre, n’est pas très sympathique pour Saffi en traitant les Danois de connards…
”Non je ne suis pas impressionnée du tout” pense-t-elle...
“Le Danemark me manque tellement”.

Elle remarque que maintenant, son cher frère, se saoule de plus en plus il va avoir du mal à tenir la barre et les met en danger par le fait même et ce médaillon qu’il tient toujours...
Il semble contenir quelque chose, et ça ne lui dit rien qui vaille, devrait-elle lui en parler ?
Une chose qui est certaine, elle doit le surveiller, elle a un mauvais pressentiment.
Halfdaan
[13 mai 1469 – à bord de l'Ehwaz]



*Danois les yeux vers l'horizon, les cheveux battants en rythme avec les vents marins.
Les embruns de l'immensité océane pénétrant dans chaque pore de sa peau, dans chaque fibre de ses vêtements.
L'océan…
Cette vie qu'il avait tant voulue mais qui aujourd'hui n'avait plus aucune saveur sans celle qu'il aimait…
Qu'il aime…
Pendentif de mort dans sa senestre tenant la barre, bouteille de whisky dans la dextre.
Il ne décollait que rarement ses yeux de l'océan, passait de plus en plus de temps sans dormir…
Dans sa cabine, des parchemins chiffonnés, des bouteilles de breuvage alcoolique vides s'empilaient.
Il n'était plus que l'ombre de lui-même et se devait de trouver un but afin de ne pas sombrer dans la folie.
Cette même folie qui avait pris l'emprise sur lui lors de la guerre France Bretagne…
Aujourd'hui, il devait contenir la bête en lui, l'envie de tout foutre en l'air avant d'en finir une bonne fois pour toutes.
Depuis cette guerre, il ne voulait plus faire couler le sang mis à part pour protéger ceux qu'il aime, il était devenu artiste et conteur pour cette raison…
Mais aujourd'hui…
La partie sombre qui sommeille devient de plus en plus forte au fur et à mesure que les jours passent…
Le whisky l'aide à tenir à ne pas flancher, même s'il sait que la véritable solution sommeille au plus profond de lui.

Il va pour boire une gorgée, bouteille vide…
Il se met donc à regarder son équipage s'occuper du pont, des voiles et certains comme sa sœur, pèchent seulement.
Comme il les envies…
Il aimerait se sentir de nouveau libre mais voilà…
Il est prisonnier de ses propres démons…
Il est aussi prisonnier d'une promesse faite à une amie…
Ne pas rendre ses terres avant la fin de l'été…
C'est extrêmement long à attendre, il se demande même s'il aura la force de patienter jusque-là…
Une véritable guerre est déclarée dans la tête du géant…
Une guerre le détruisant au plus profond de lui…
Il se demande ce qui a bien pu capoter dans sa vie pour qu'il finisse ainsi…
Il y a bien son amie Kaythia qui aimerait le revoir, lui dire de ne pas faire de bêtises et essayer de le garder tel qu'il est mais voilà… Kaythia est en Bretagne et il ne veut plus mettre pied sur le sol Breton…
Il espère seulement reprendre gout à la vie avant d'y mettre fin…

Descendre de la barre en la laissant à un matelot, se diriger vers le mess et prendre une nouvelle bouteille de whisky.
Remonter sur le pont, reprendre la barre en main, ouvrir la bouteille du précieux breuvage et s'égosiller sur ses marins.*


Allé un peu de nerf ! Direction la côte du Poitou !
_________________
Saffi_
Elle voit son frère donner la barre à un matelot et lâche un léger soupir, il est tout ce qu’elle a son univers à elle, sa famille.
Elle continue sa pêche tranquillement profitant de la mer et cette béatitude que cet océan peut apporter.
Elle prend un grand respire et ferme les yeux un moment.
Dans son cœur elle le sent...
Elle sent que son frère veut mourir, et un flot d’émotions montent en elle.

“Si j’avais cette Ambre devant moi là !!” Se dit-elle

Elle entend du bruit et remarque son frère revenir bouteille en main et il reprend la barre.

“Ah non...”

Des larmes montent dans ses yeux et tout d’un coup elle sent la colère venir, ramasse sa canne à pêche lentement mais d’un geste assez brusque, elle la dépose sur le pont et va vers son frère la colère et les larmes dans le regard, elle fait signe au matelot qui tenait la barre pendant que son frère était allé chercher son whisky et s’approche d’Halfi, lui arrache d’un coup sec la bouteille et le pousse assez fort pour qu’il lui fasse face et lui hurle dessus.


HVIS JEG VILLE DØ, VILLE JEG VÆRE BLEVET I DANMARK !

Des larmes coulent, c’est incontrôlable, elle a peur et elle est inquiète.

HVIS JEG VILLE DØ, VILLE JEG VÆRE BLEVET I DANMARK ! : Si j’avais voulu mourir, je serais restée au Danemark
Halfdaan
[13 mai 1469 – A bord de l'Ehwaz]



*Un mouvement de recul suffisamment puissant pour faire chavirer le Danois Ivre.
Des jambes flageolantes sous l'effet de l'alcool.
Il arrive malgré tout à rester debout, regardant son précieux breuvage arraché de sa main.
Sa sœur… Mais qu'est-ce qu'elle est en train de lui faire ?
C'est ce qu'il se dit à ce moment-là, il ne comprend pas qu'elle est inquiète pour lui ainsi que pour la vie des passagers.
Ses cheveux toujours battants au vent, il regarde sa sœur de son regard ivre.*


Hvad taler du om, søster? Giv mig den tilbage, før jeg bliver vred...

*Un ton désinvolte utilisé, ce qui n'était pas dans les habitudes du Géant.
Il essaya d'attraper son breuvage avant qu'elle ne fasse une bêtise comme le jeter par-dessus bord.
Il était capable de manœuvrer le navire, même rond comme un cochon.
Il avait passé tellement de temps à naviguer que maintenant ce n'était qu'une formalité l'ébriété.
Mais voilà…
Sa sœur ne pensait pas pareil et lui avait volé la seule chose qui le maintenait à flot.
Il rangea le bijou de mort dans une poche de sa chemise, bien à l'abri et tenta une nouvelle fois, un peu plus vif cette fois ci, de récupérer le liquide ambré.*


Kom nu, søster, giv mig den flaske tilbage.
Jeg kan klare skibet, bare rolig...


*Une sincérité dans sa voix qui jure avec son état d'ivresse.
Il est pourtant sincère, le navire, ça fait des mois qu'il navigue avec, il peut donc manœuvrer sans problèmes du moins tant qu'il reste loin de la côte.
Une dernière tentative pour récupérer la bouteille avant de retourner à la barre en grognant, laissant son regard se poser sur l'océan.*


Hvad taler du om, søster? Giv mig den tilbage, før jeg bliver vred... : De quoi parles-tu ma sœur ? Rends-moi ça avant que je me fâche...

Kom nu, søster, giv mig den flaske tilbage. : Allé ma sœur, rends-moi cette bouteille.
Jeg kan klare skibet, bare rolig... : Je peux manœuvrer le navire, ne t'inquiète pas

_________________
Saffi_
*Elle ne peut pas savoir si son frère peut tenir la barre ou pas, ça fait trop longtemps qu’ils étaient séparés, enfin qu’il soit parti la laissant derrière...
Il ne peut savoir ce qu’elle a vécu depuis qu’il est parti.
En ce moment, quand elle le voit gueuler des ordres et boire comme cochon, tout ce qu’elle voit lui rappelle de mauvais souvenirs.
Elle fait tout pour se contenir et ne pas sauter par-dessus bord quand elle le voit comme ça.
Depuis qu’elle est là, il ne s'intéresse pas à elle, tout ce qui compte c’est Ambre et sa bouteille de whisky.
Elle prend une grande respiration pour se ressaisir.
Elle doit garder son calme mais trop de choses remontent et elle ne peut pas lui en parler maintenant. *


Jeg ved godt, at du er knust…
men du må tage dig sammen…
alle her har betroet dig deres liv, og du leger med det !!!


*Elle le regarde sérieusement essayant de sécher ses larmes.
Elle l’a vu caché son médaillon qui ressemble à une mini fiole mais ce n'est pas le moment d’en parler pense-t-elle et sachant ce qu’elle ressent…*


Du ved...hvis der sker dig noget vil jeg ikke have nogen at stole på… du er alt hvad jeg har tilbage og siden jeg er her ser du mig næsten ikke, alt hvad der betød noget for dig er væk...men det er ikke en grund til at afslutte det og trække os ind i det.

*Elle se met à regarder vers le large…
Laisse couler encore quelques larmes.
Elle a peur et elle souffre elle aussi mais il n’en sait rien, elle n’a rien dit.
Elle reste près de lui et gardant la bouteille dans ses mains, elle respire un grand coup et s’approche et l’entoure de ses bras mettant la tête dans son dos.*


Jeg har brug for dig Halfi…

*Cachant son visage dans le dos de son frère elle se laisse aller mais tient toujours la bouteille bien serrée.*

Jeg ved godt, at du er knust… men du må tage dig sammen… alle her har betroet dig deres liv, og du leger med det !!” : Je sais que tu as le cœur brisé.. Mais faut te ressaisir… tout le monde ici t’ont confié leurs vies et tu joues avec.
Du ved...hvis der sker dig noget vil jeg ikke have nogen at stole på… du er alt hvad jeg har tilbage og siden jeg er her ser du mig næsten ikke, alt hvad der betød noget for dig er væk...men det er ikke en grund til at afslutte det og trække os ind i det. : Tu sais.. S'il t’arrive quelque chose je n’aurai plus personne sur qui compter… Tu es tout ce qui me reste et depuis que je suis là tu ne me vois à peine tout ce qui comptait pour toi est parti... Mais ce n’est pas une raison pour en finir et en plus nous entraîner là-dedans.
Jeg har brug for dig Halfi : J’ai besoin de toi Halfi
Halfdaan
[13 mai 1469 – à bord de l'Ehwaz]


*Des paroles entendues, il comprend ce qu'elle dit, même si c'est dur pour le Géant de penser à autre chose que les merdes qui lui sont tombées dessus sans crier garde…
Il ne fit rien, il ne disait rien non plus, les yeux rivés sur l'horizon, sur leur destination prochaine.
Même s'il ne voyait pas encore la côte poitevine, il savait dans qu'elle direction elle se trouvait, il connaissait ce coin comme sa poche.
Cheveux au vent, l'alcool commençant doucement à ne plus agir dans son organisme.

L'air marin avait des bénéfices, l'ivresse ne se faisait jamais sentir longtemps, du moins pour le Géant.
Elle avait raison, il avait des responsabilités à tenir, des personnes à emmener à quai et il comprenait bien sa crainte.
L'ivresse n'était désormais plus que résiduelle, il avait les idées claires et de légères perles salines coulaient le long de ses joues.
Il utilisa vite la manche de son haut pour s'essuyer, ne pas montrer la peine qu'il ressentait.

Elle croyait qu'il l'abandonnait, ce qui n'était pas le cas…
Enfin…
Il pensait que ce n'était pas un abandon, évidemment on pouvait le ressentir comme ça étant donné qu'il ne faisait attention à presque personne.
Il sentit d'un coup les bras de sa sœur l'entourer, une étreinte dont il ne s'attendait pas…

Et ses mots…
…"J'ai besoin de toi Halfi"…
Evidemment, il savait qu'elle avait besoin de lui…
Il le sentait au plus profond de lui…
Après tout elle avait fui leur grand frère et elle espérait de lui qu'il se comporte en homme responsable et qu'il prendrait soin d'elle.
Au lieu de ça, il passait ses journées, ses nuits à boire et broyer du noir.
Ce n'était pas une vie pour Saffi...

Il posa sa main droite sur les deux mains de sa cadette.
Il ouvrit doucement la bouche pour prendre la parole.*


Jeg har ingen intentioner om at forlade dig, søster…
Når denne rejse er slut...
Vi finder et sted at bo. Jeg har brug for en ferie...


*Un léger sourire sur ses lèvres, ce qui n'était pas arrivé depuis leur départ.
Il reprit la barre à deux mains, fermement.
D'un regard décidé, il mit le cap sur l'horizon et sur les côtes poitevines.*


Jeg har ingen intentioner om at forlade dig, søster…
Når denne rejse er slut...
Vi finder et sted at bo. Jeg har brug for en ferie...

Je n'ai pas l'intention de t'abandonner, ma soeur...
Quand ce voyage sera terminé...
On va trouver un endroit où rester. J'ai besoin de vacances...

_________________
Gabriel.louis
Every breath you take - The Police
Chaque jour solitaire, et chaque mot que tu prononces
Chaque jeu auquel tu joues, chaque nuit où tu restes
Je te regarderai
Oh, ne vois-tu pas que tu m’appartiens ?
Comme mon pauvre cœur a mal à chaque décision que tu prends ?


14 mai 1469


A bord de l’Ehwaz, depuis que nous avions serpé le fer* je faisais des nœuds. Même lorsqu’il n’était plus nécessaire d’en faire, je poursuivais, inlassablement. Le gourdin* ne manquant pas, j’espérais parvenir à faire taire ma nervosité et à ne pas trop m’égarer dans mes souvenirs en me concentrant sur mes mains. Las, c’était bien insuffisant, et si j’étais nauséeux, cela n’avait rien à voir avec un quelconque mal de mer. Parfois, je me mettais à briquer le pont. Elle était bien loin, la belle prestance du Baron. Sans vraiment le réaliser, j’avais cette tendance, par moments, à réadopter mon attitude servile, comme un vieux réflexe remonté à la surface. Je régressais.

Mais lorsque je ne briquais ni ne nouais, j’écrivais. Le flacon d’encre se vidait à une vitesse folle tant je noircissais le parchemin. J’avais, en effet, nombre d’explications, d’attentes et d’instructions à réunir pour m’assurer de ne rien laisser au hasard. Ce déménagement devait être un nouveau départ pour Aelinor et moi, vers une nouvelle vie. Et c’est en ses tourments que je me sentais vivant, et que je voulais la voir s’épanouir. Cela demandait beaucoup de travail, et j’allais bientôt recevoir une petite aide extérieure. Même si ces méthodes qui m’étaient encore inconnues me laissaient sceptique, j’avais toute confiance en celui qui me les avait recommandées. Mais tout ceci nécessitait de ma part une scrupuleuse préparation, et beaucoup, beaucoup, beaucoup d’encre.

Pour parfaire aux préparatifs, ma méthode actuelle s’avérait fort utile. La tisane que je ne manquais pas de lui laisser en grande quantité dans notre cabine était particulièrement chargée, et Marie nous avait préparé pour la route grande quantité de biscuits qui étaient toujours à portée de main de mon épouse. Eux aussi avaient fait l’objet de mes soins, et avaient en plus l’avantage d’accroitre sa soif. J’évitais de me montrer trop présent, ce qui se justifiait aisément par mon travail à l’équipage, et ne la rejoignais qu’au soir. Là encore, je me montrais distant, ne faisant montre que de fort peu d’attention à sa personne.

Secrètement, la réalité était toute autre. J’étais entièrement concentré sur elle, l’oreille attentive au moindre de ses mouvements. Par des regards furtifs jetés par-dessus mon livre, j’observais ses attitudes, ses expressions et ses postures. J’adorais ces petites teintes que la chaleur du breuvage lui imprimait aux joues, plus ou moins prononcées en fonction de la quantité qu’elle avait innocemment ingurgitée. Mais ce soir-là, les choses allaient se passer un peu différemment.

Tandis que chacun vaquait à ses occupations, je guettais non loin de la porte du mess. Lorsque Aelinor en sortit enfin, je vérifiai que la voie était libre et me glissai dans son dos pour lui plaquer le linge imbibé d’essence à l’odeur d’éther sur le minois, la maintenant quelques maigres secondes jusqu’à ce que son corps mou s’effondre pleinement entre mes bras. Je la tirais alors de quelques pas à l’écart le temps de le lui fixer pour lui en recouvrir entièrement la bouche et dépasse non loin du nez, afin qu’elle continue d’en respirer les effluves. Il ne me resta plus qu’à glisser mes bras sous son corps pour l’emmener dans la cale.

Dans un coin, abritée des regards par quelques tonneaux, je la déshabillai entièrement pour la revêtir de la chemise que je lui avais donnée pour dormir. J’aimais particulièrement la voir ainsi vêtue, bien plus encore qu’avec une simple chainse. Son dos reposant contre le bois de la coque, je lui ouvris largement les cuisses, lui déposant un mollet sur l’une des caisses. Après lui avoir frotté la dextre pour la badigeonner du fruit de ses désirs, je repliai deux doigts fins que je lui logeai sans grande peine. Enfin, je lui calai le bras gauche dur une autre caisse, lui refermai la sénestre sur la chemise que j’avais porté la veille, et lui tournai le minois dans sa direction, tout contre.

J’aurais aimé voir son expression lorsqu’elle se découvrirait en l’état, respirant mon parfum, mais j’aurais toujours le plaisir de voir sa mine lorsqu’elle me rejoindrait. Pour l’heure, je lui libérai la bouche, ramassais ses vêtements et ses chausses et me hâtai de retourner à notre cabine. Il ne lui faudrait que quelques minutes pour reprendre connaissance. Une fois sa robe, ses jupons, ses bas et ses chausses soigneusement déposés là où elle les avait placés la veille avant de se coucher, je froissais un peu la couverture sur laquelle elle passait ses nuits au pied du lit depuis que je l’avais autorisée à partager à nouveau ma chambre. Enfin, je plaçai la chandelle sur la tablette avant de me coucher confortablement et de fermer les yeux en l’attendant.



Vocabulaire galérien :
Serper le fer : lever l’ancre.
Gourdin : cordage.

_________________
Aelinor
Le 14 mai 1469

Depuis qu’elle était monté sur l’ Ehwaz, que de découvertes et de sensations pour Aelinor. D’abord émerveillée de vivre une aventure digne de ses lectures, elle avait ensuite goûtée aux joies du mal de mer. La première journée de navigation avait été pénible pour elle, et, enfermée dans a cabine, elle avait vomi tripes et boyaux, n’avalant que la tisane et les biscuits à disposition pour tenir le coup. Et puis, à force, son corps s’était habitué au roulis incessant et son enthousiasme eut tôt fait de réapparaitre.

Bien sûr la jeune femme s’inquiétait du bien être de son mari, mais, comme il était toujours occupé et qu’elle peinait à le trouver, elle s’occupait de son côté, et passait le plus clair de son temps à contempler l’horizon et de guetter les fameux dauphin à la proue du navire. Elle suivait la course du soleil tout en se gardant bien de gêner l’équipage dans ses manœuvres. Si elle restait au soleil, elle ne manquait pas de porter un chapeau, pour ne pas risquer de s’abimer la peau et dès que l’air se rafraichissait, elle se rendait au mess ou dans sa cabine.

Mais depuis quelques jours, il fallait bien admettre qu’elle avait rarement froid. A vrai dire, elle avait même terriblement chaud et profitait de la moindre brise pour se rafraîchir, sans parler de sa soif qui la semblait inextinguible. Tout naturellement, elle mit son état sur le compte de son excitation à l’idée d’être sur un bateau et de la nouvelle vie qui l’attendait avec Gabriel.

Si elle ne passait pas beaucoup de temps en sa présence, ses pensées étaient toute tournées vers lui et pas seulement pour s’inquiéter de son bien-être. Aussi, dès qu’ils se retrouvaient dans leur cabine, elle ne parvenait plus à détacher son regard de lui, incapable de se trouver une autre occupation sinon de boire et de manger ses biscuits, pour détourner son attention des picotements obsédants de son bas ventre. Elle avait beau savoir que c’était sa nature profonde qui s’exprimait, elle en rougissait toujours et ne voulait guère embarrasser Gabriel avec ses besoins honteux.

Après une journée à rêver sur le pont, elle se réveilla vaseuse, l’odeur de son mari tout autour d’elle. En ouvrant les yeux, elle réalisa qu’elle tenait l’une de ses chemises en main. Complètement perdue et inconfortable, elle baissa ses yeux entrouverts et les écarquilla violemment en se découvrant en tenue de nuit, jambes outrageusement écartées, et pire, les doigts plongés là où elle n’avait jamais eu l’idée de les mettre. Choquée et effrayée, elle se redressa brusquement, et regarda autour pour constater avec soulagement qu’elle était bien seule. Mais il lui fallait bien revenir à la cabine sans se faire repérer.

Mortifiée, elle se demandait comment elle en était arrivée là. La dernière chose qu’elle se rappelait était d’être allée se réchauffer au poêle du mess. Se pouvait-il que dans un état second elle soit allé se coucher et se soit relevée pour se rendre ici et faire…Quoi au juste ? Elle porta sa main droite à sa bouche, effarée, et, sentant l’odeur qui l’imprégnait se mit à paniquer. Elle avait perdu la raison s’était certain. Il fallait absolument qu’elle se sorte de là et se lave. Mais comment faire ? ils étaient sur un bateau au milieu de l’océan et l’eau douce ne se trouvait pas à tous les coins de pont. D’autant plus qu’elle ne pouvait pas errer dans cette tenue au risque d’être vue.

Elle n’eut donc d’autre choix que de se faufiler le plus discrètement possible jusqu’à sa cabine. Par chance, la nuit était nuageuse et elle n’eut qu’à repérer son chemin à la lumière de la lune pour ensuite se glisser dans les ombres pour parvenir à la porte qu’elle ouvrit de la main gauche sans avoir été vue de quiconque durant son périple. Ecarlate, les cuisses serrées et la main souillée dans le dos, elle n’osa pas pour une fois regarder Gabriel, et se dirigea droit vers le seau qui servait à leurs ablutions quotidiennes pour se laver les mains et se débarrasser de l’odeur incriminante. Elle pouvait difficilement être plus discrète pour se nettoyer l’entrejambe, mais n’avait guère le choix tant elle était sensible à sa situation pour le moins embarrassante, aussi elle le fit, avec maladresse, le visage brûlant de honte.

Se tournant vers la couche, elle constata qu’elle était défaite, et que ses vêtements étaient rangés comme à son accoutumée, lui confirmant son impression. Le cœur au bord des lèvres, elle y remit un peu d’ordre, avant de boire un peu de la tisane qu’elle espérait salutaire, et de se coucher sans bruit. Mais elle était incapable de dormir, ressentant le besoin viscéral de tout avouer à Gabriel pour qui elle ne pouvait avoir de secret. Mais elle avait tellement honte. Il était déjà si patient et compréhensif à son égard, malgré son caractère difficile et sa nature vicieuse. Elle en était au point de le supplier de lui apporter le soulagement depuis leur arrivée en Bretagne, mais ne parvenait à s’y résoudre, ne voulant pas l’incommoder et pensant à tord qu’elle pouvait bien se maîtriser. Et maintenant, elle constatait le résultat de ses atermoiements.

Allongée sur le sol de la cabine, la couverture posée sur elle et les mains chastement posées le long de son corps, elle tournait malgré elle les yeux vers la couche en se mordillant la lèvre, les cuisses frottant doucement l’une contre l’autre lentement, brûlant de solliciter Gabriel sans oser le faire. Tant et si bien que désespérée, elle profita de la lueur de la chandelle pour prendre son manuscrit pour y noter scrupuleusement tout les détails de cette étrange aventure et ses ressentis, se promettant d’en parler à son mari dès le matin. Une fois fait, un peu soulagée par ses écrits, elle se recoucha et trouva péniblement le sommeil.

_________________
Sermenzer
.....une passage......il s`acroche de plus en plus vers le Camp......
Saffi_
[Le 17 mai 1469]


*Seule à bord du navire en attendant le retour des autres, Saffi peut maintenant se laisser aller.
Devant les autres et son frère elle fait la forte mais au fond d’elle, elle a peur, elle est tourmentée par des souvenirs atroces, des tourments sans fin.
Des images de violences, de viols… Peuples ses nuits, elle ne dort pas bien, parfois réveillée par ses propres cris...
Elle rêve de Jorgen, trop souvent, ses paroles blessantes et ses visites nocturnes pour la tourmenter encore plus.
Il est devenu fou… Elle ne le reconnaît plus.*


Sig mig, lille Saffi... Elsker du din storebror?

*Malgré son entraînement, Jorgen est beaucoup plus fort qu’elle, et ne peut pas vraiment se défendre, elle a peur de lui, elle tremble, pleure…
Elle fait signe que oui de la tête incapable de dire un mot.*


Jeg vil have dig til at bevise din loyalitet over for mig. Lillesøster

*Il la maintient sur son lit… Elle le regarde d’un regard vide. Presque sans vie et attend qu’il dise qu’il veut qu’elle fasse.*

Du vil finde forræderen, desertøren… od du vil dræbe ham… For mig skyld

* Sur le moment elle fait non de la tête en pleurant, elle ne peut pas faire ça… Halfdaan… non…Mais Jorgen la gifla d’une force qu’elle fut dans les vapes trois minutes.* .

Og du kommer ikke tilbage. før den er færdig… ellers... er det din døden, for dig....forstår du ?

*Elle se fige mais dans son ordre elle voit son salut, sa libération et c’est là qu’elle accepte de lui obéir mais ce qu’il ne sait pas c’est qu’elle ne reviendra pas, Halfdaan est sa porte de sortie, son frère adoré et jamais elle ne lui fera du mal, jamais…
Mais elle ne peut pas lui en parler, il a ses propres problèmes, il sait que Jorgen veut sa mort mais il ne sait pas dans quel enfer il l’a laissé quand il est parti de la maison familiale.
Elle laisse ses larmes couler face au vent marin, estompant temporairement la peur qui la tenaille, et quand elle fut calmée elle alla dans le mess attendre les autre bière que son frère lui a donné dans une main et un verre dans l’autre*

Sig mig, lille Saffi...elsker du din storebror? : Dis-moi petite Saffi, tu aimes ton grand-frère?

Jeg vil have dig til at bevise din loyalitet over for mig. lillesøster : Je veux que tu me prouve ta loyauté petite sœur.

Du vil finde forræderen, desertøren.. od du vil dræbe ham..For mig skyld: Je veux que tu retrouves le traître, le déserteur et que tu le tue... Pour moi…

Og du kommer ikke tilbage. før den er færdig.. ellers...er det din døden, for dig....forstår du? : Et tu ne reviendras pas tant que ce n’est pas fait.. Sinon c’est la mort pour toi... Tu comprends ?
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