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[RP] Tête blonde ? Tête de caillou oui !

Nathanael_mcfadyen
[Brocéliande]

*Il était une fois, un charmant petit blondinet avec un visage d'ange... non mais oh, t'as rêvé ou quoi ? C'est pas un conte de fées ici ! Il était bel et bien charmant, bel et bien blondinet au visage angélique, mais les histoires de fées, ce n'était vraiment pas sa tasse de thé. Pourtant, en vivant à Brocéliande, il en avait son lot et si la forêt était magique et magnifique, il n'était pas partisan de sa partie fées et licornes et lui préférait les Korrigans, Merlin, Excalibur, les moments de chevalerie à défendre le fort, l'apprentissage du combat ou la sculpture qu'il aimait pratiquer.

D'ailleurs, de façon générale, les affaires de filles, il en avait plein les bottes. Elles étaient collantes, chiantes, nunuches, à causer de robes et de coiffures, à vouloir l'habiller et le câliner tout le temps. Sa mère n'était pas comme ça, mais alors elle c'était encore pire, elle était folle ! Elle pouvait se battre comme un homme, jurer comme un charretier, se balader juste en braie comme lui ... Oui bon, en fait elle était pas si mal mais il avait bien compris lui qu'elle n'avait pas voulu avoir d'enfant au début et que malgré tout, elle se soit trouvée mal quand elle avait perdu la petite soeur qui devait naître.

Etait-il triste ? Oui et non ! Une fille de moins c'était pas mal mais il l'aimait sa mère quand même. Et puis ça avait fait partir Far. Comble de tout, le seul homme se carapatait sans lui ? Son père adoptif, son seul modèle depuis que son tonton Soren et Kaghan avaient disparus, le laissait au milieu de toutes ces filles sans espoir de s'en sortir. Son ami était écuyer maintenant, ils se voyaient moins, trop peu sans doute. Le petit blond voyait en ce petit gars à peine plus âgé que lui un nouveau modèle. Il aurait pu en voir un en Arthur mais il ne le voyait que trop peu et il n'avait pas besoin d'apprendre à faire pipi sur les hortensias lui, il connaissait déjà ! Et puis bon, aller jusqu'à Trécesson ça faisait loin. Sa mère à lui, elle n'en avait pas des fleurs ! Elle ne faisait pousser que des choses qui se mangeaient !

Bref, c'était un gamin au bout du rouleau et ça faisait un moment que l'idée faisait petit bonhomme de chemin sous la chevelure couleur des blés. Le tro Breizh avait précipité sa décision. Sa jumelle avait voulu s'enfouir pour rentrer à Rohan pour un bal ! Non mais sérieusement un bal, vous imaginez ça ? Et en bon jumeau, il n'allait quand même pas la laisser y aller seule ! C'état une fille quand même merde ! Ils avaient faussé compagnie à leur mère sans trop de difficulté, suivis par les eunuques que la duchesse mettait à leur cul pour être sûre et ils étaient rentrés à Rohan. A partir de là ... s'ils pouvaient partir à deux, pourquoi ne pourrait-il pas s'en aller seul ?

Il rêvait de liberté, de revoir le monde comme quand ils voyageaient avant de s'établir en bretagne, de prendre ses propres décisions et de risquer de se tromper mais d'en apprendre quelque chose qu'aucun précepteur ne pourrait lui enseigner. Et par-dessus tout, il rêvait d'aventures et de rencontres !

C'est le 2 mai que ce qui devait arriver arriva. C'était l'anniversaire de sa plus jeune soeur et il ne la verrait même pas parce qu'elle était en tro avec leur mère. Il n'avait même plus l'impression qu'ils formaient encore une famille mais plutôt des entités distinctes qui parfois cohabitaient. Alors c'était décidé, il prenait ses cliques et ses claques et roule ma poule ! Une chose l'attristait, s'il voulait partir discrètement, il ne pourrait pas se permettre de partir avec son fougueux Vaillant, le fier destrier offert par Ysaure. Elle allait lui manquer quand même... malgré les robes et compagnie, elle avait un sacré caractère aussi la duchesse ! Ou était-ce l'étalon qui allait lui manquer ? Bon un peu les deux en fait ! Sa famille, son étalon, et Amaury surtout ! Mais sa décision était prise, irrévocable !

Il prépara sa besace et un petit baluchon, chaparda un poulet, quelques fruits, une grosse miche et une outre d'eau, enfila des guenilles pour passer inaperçu dans les bois mais plia soigneusement son kilt, sa chemise et son tartan pour les glisser dans le baluchon, y rajouta le portrait qui avait été peint de far, m'man, ses soeurs et lui ainsi que ses nécessaires d'écriture et de sculpture. Il prit son arc et son carquois et c'était parti !

Passant par la fenêtre de sa chambre, il prit une grande goulée de cette liberté chérie et sortit en évitant tous les gardes avant de se mettre à courir à travers bois, le vent faisant voler sa crinière blonde derrière lui et caressant ses bras dénudés. Il courait vite, se faufilant entre les arbres à la faveur du crépuscule, sautant par-dessus les racines ou se cachant derrière les troncs épais ou dans les fourrés au moindre bruit suspect. Il ne pouvait être vu, c'était interdit !*



J'ai réusssiiiiii euuhhhh

Libéré, délivré
Je n'm'enfermerai plus jamais
Libéré, délivré
C'est décidé, je m'en vais

Me voilà!
Je suis là!
Libéré, délivré
La fuite est pour moi le prix de la liberté



*Son petit chant à tue-tête avait sans doute été une très mauvaise idée. Moui, pour la discrétion, on repassera McFadyen ! Ca doit être de famille ! Se dénudant pour prendre baluchon, besace et vêtements sur sa tête, il traversa la rivière et mit de la distance entre sa famille et lui. Le voyage commençait ! Il le verrait se glisser dans des carioles de marchands pour aller plus vite, squatter la cave d'un vieux bonhomme et boire son excellent jus de pommes donnant mal à la tête le lendemain, ...*
_________________
Nathanael_mcfadyen
[Voyage, voyage, plus loin que la nuit et le jour]

*De jour en jour, de nuit en nuit, le blondinet avançait à son rythme, croisant peu de monde sur les routes, se demandant si sa famille s'était rendue compte de son absence ou si elle était à ce point brisée qu'ils ne 'en étaient même pas rendus compte. Plus il s'éloignait et plus l'absence de sa jumelle se faisait ressentir. Ils avaient beau avoir pris des chemins différents, ils seraient à jamais liés, comme s'ils étaient ensemble un puzzle auquel il ne pouvait manquer une seule pièce ou il serait incomplet... Oui, c'est ainsi qu'il se sentait, surtout lorsque le crépuscule tombait et que les premières étoiles faisaient leur apparition dans la voute céleste. Peut-être était-ce lié au fait que c'est l'Enigme en personne qui lui avait appris à se repérer grâce aux astres, car après tout sa mère était quand même professeur, ou peut-être l'heure était-elle propice aux pensées émotives. Toujours est-il que soir après soir, il hésitait à faire demi-tour lorsque ces pensées se faisaient siennes.

Mais il ne reculerait pas. Il était sorti de Bretagne, il avait traversé le Maine sans croiser âme qui vive. Il était temps pour lui d'écrire, de rassurer ou de déclarer son départ s'il ne devait être su. Mais comment devait-il donc s'y prendre ? Une lettre à chacun ? Une pour tous ? Devait-il dire où il se trouvait ? Le cacher au contraire ? A qui pouvait-il se fier pour garder le secret ? Il n'en voyait qu'un à qui il pouvait tout dire et qui ne partirait pas à sa recherche sur le champ, le seul qui comprendrait peut-être ce qu'il pouvait ressentir dans son petit coeur d'enfant.

Une taverne vide, dans une ville qui l'était tout autant. Il n'avait que trop marché, il s'arrêterait ici quelques jours le temps de gagner quelques pièces et refaire ses stocks de nourriture, ensuite il repartirait. Il se glissa dans une grange et alla s'installer dans le foin avec son nécessaire d'écriture pour écrire ses missives.*





De Nathanaël McFadyen
A Karine, m'man, Far et Tazaure et puis ben vous aurez qu'à faire passer le message !

Chers vous tous,

Je sais que vous serez plein pas contents quand vous voirez que j'ai disparu mais je vais bien et le vous le promis-juré-craché ! La route me manquait, la liberté me manquait, la vie sans toutes vos robes et ces machins chiants, sans avoir des gardes collés à mes fesses. Même pas que ça marchait quand je les leur montrais en plus !

Mais rassurez-vous, je vais bien ! Bon, là j'ai plus à manger donc j'avoue j'ai un peu faim mais ça va aller, je suis n'intelligent et je trouverai comment je peux manger.

M'man, je sais que t'as été pas bien à cause du bébé et de far et je te n'aime de tout mon coeur et je sais que tu avais pas prévu qu'on serait là si beaucoup vite et que tu sais pas toujours comment que tu dois faire... mais faut trouver maint'nant parce que Karine et moi on va bien, mais Enthuya elle a besoin que tu es en forme !

Far, c'est pas bien d'être parti, mais en même temps, je comprends. Ce que je comprends pas, c'est que tu m'as pas pris avec toi ! C'est vraiment trop pas juste parc'que tu savais que moi je voulais voyager et que j'étais quasi que avec des filles ! Non mais sérieux quoi ! Des filles partout avec des histoires de robes !

Tazaure, j'ai vu parfois que tu étais pas bien et que toi z'aussi tu voulais te n'échapper. J'ai failli te dire avec moi, mais je parie que alors j'aurais eu tes vilains gardes à mes fesses et j'avais pas envie. mais quand j'aurai un peu plusse de force, je te promisse que je viendrai te kidnapper parce que pour le moment t'es pas z'heureuse ! Et moi je t'aime z'heureuse Tazaure ... mais tu prendras pas toutes tes robes hein ! Faudra partir très discrètement !

Je pense à vous de là où je suis sur les chemins et je promisse que je reviendrai

Nathanaël McFadyen





De Nathanaël McFadyen
A Amaury de Plumaugat

Mon ami,

Je pouvais pas t'écrire avec tous les autres, c'était pas possible, mais je te fais plein confiance pour garder tout secret. Tu es sans aucun doute celui que je regrette le plus de pas voir pendant que je serai parti, parcque voilà quoi, y'a des choses que toutes ces filles elles peuvent pas comprendre.

Je sais pas comment que tu fais pour rester aussi calme et sage avec toutes ces filles qui veulent nous habiller comme des poupées et dire tout qu'est-ce qu'on doit faire ! Moi j'y arrivais plus alors je suis parti. J'aurais voulu te le dire plusse tôt, mais je voulais pas risquer que ils me retrouvent tout de suite, t'imagines ?

J'ai couru à travers les bois pour échapper aux gardes de tazaure, j'ai nagé, je me suis caché dans la cariole d'un marchand, j'ai dormi dans une cave où j'ai bu de cet espèce de trop bon jus de pommes comme celui du bal... parce contre j'avais mal à la tête le matin. Je vis l'aventure mon ami mais je reviendrai, et j'espère que je pourrai m'entraîner à l'épée d'ici là pour qu'on puisse croiser le bois tous les deux.

Je te promisse que je te raconterai mon voyage. Là, je suis arrivé dans un endroit où il y a pas l'air d'avoir un chat, et encore moins un rat !

Tu me manques Amaury ! Prends soin de ma jumelle pour moi quand tu la vois.

Nathanaël McFadyen



*Plis confiés à un volatile et direction Brocéliande pendant que le gamin prenait la direction d'une taverne pour rencontrer, oh miracle, une personne ! La discrétion étant très courante chez les McFadyen - humhum - la mairesse ne tarda pas à savoir d'où il venait, qui il était, comment il avait fui les "monsieur gardes qu'ont pas d'langue et pas d'zigwigwi. Mais il ne tarda pas à s'inquiéter un peu quand la noble lui proposa de venir loger chez elle ! A ça non ! Il avait donné dans les maisons nobles surveillées avec des tronches de cake pour le servir ! Il avait accepté de rester dans la chambre à l'étage de la taverne mais il était hors de question d'aller s'enfermer. Et si elle prévenait sa famille cette gentille dame ?

Il s'était d'ailleurs levé aux aurores au petit matin et était tombé nez à nez avec une voyageuse à qui il avait déballé la moitié de sa vie... Coup de bol ou pas de chance, elle connaissait une jolie rohannaise qu'il avait déjà vue au bal. Lythiel serait-elle mise au courant d'où il e trouvait ? Et si oui, sa mère aussi ? Devait-il partir rapidement ? Après tout, il avait été catalogué dans la case petit merdeux fatigant. Non mais ... mais ... quelle gourgandine ! Il était pourtant si sage lui ! Elle ne connaissait vraiment pas sa mère si elle la plaignait pour un petit voyage qu'il entreprenait tout d'même ! Le traiter comme un gamin ! Il avait 8 ans quand même, c'était plus un bébé ! D'ailleurs, il allait leur montrer à tous !!!*

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Halfdaan


*Lettre inquiétante reçue de sa fille, le Danois en a vu des vertes et des pas mures depuis qu'il est revenu en Bretagne…
Il ne voulait pas revenir en même temps et se demande même s'il a encore sa place parmi les bretons…
Il déplie la missive la lis et tape du poing contre un arbre à sa portée.
Il n'avait clairement pas besoin de ça à l'heure actuelle...
Mais il n'en voulait pas à Nathanaël...
Après tout... Il était un peu comme lui...
Soif d'aventure, soif de découverte, de voyage, de liberté...
Il se sentait tout de même tiraillé pour certaines choses mais sentait que sa priorité…
C'était son fils… Après tout il l'avait adopté et ne voulait pas qu'il lui arrive malheur, il n'aurait pas eu la force de perdre un autre enfant depuis la perte de l'enfant à naître qu'il aurait dû avoir avec Eni…
Il devait absolument le retrouver coute que coute. Il frappa une nouvelle fois sur l'abre, ses doigts commençant à devenir rouge sang.
Même s'il ne veut pas lui enlever ça il doit le retrouver, même si c'est pour l'emmener ensuite avec lui en voyage. *


Bordel Nathanaël ! Qu'est-ce que tu as en tête !

*Ni une ni deux, il fait venir son espion le plus compétent, engagé lors de son voyage en Espagne, un Basque nommé Patxi…
Cet homme très compétent dans son domaine allait surement réussir à retrouver son fils.
Il le fallait, Nathanaël était certes débrouillard mais les dangers du monde sont bien présents…
En parlant de présent, le Danois avait en plus un cadeau pour son fils, mais il n'allait servir à rien s'il ne le retrouvait pas.
Il attendit que son espion arrive, de longues heures passaient, s'en était presque insoutenable pour le géant qui commençait à s'énerver en donnant des coups de hache dans un arbre qui ne lui avait rien demandé.

Après de longues heures insoutenables à attendre, Patxi arriva, toujours encapuchonné comme à son habitude.
C'était ainsi que l'homme vivait, caché aux yeux de tous, il ne voyait que peu de monde, un des hommes du Danois et le Danois lui-même.
Ce n'était pas sans raison, il devait pouvoir espionner n'importe qui sans qu'on sache qui il est.
Il ne pouvait flancher, même sous la torture, la mort ne lui faisait pas peur et ça le danois le savait pour l'avoir menacé de planter sa tête sur une pique plus d'une fois. *




Deitu al didazu ?

*Le danois se retourna, comme d'habitude, Patxi était fort silencieux, aucune branche ne craqua pour annoncer son arrivée.
Juste ses mots, une voix ni chaleureuse, ni glaciale.
Il était d'une stoïcité à toute épreuve.
On pourrait même penser qu'aucun sentiment ne pouvait le faire chavirer.
Un Homme de valeur pour le Danois qui le payait une petite fortune. *


Nire semea falta da… Badakizu zer egin…

*Le danois lui donna une bourse d'écus…
Patxi s'en alla directement à la recherche de l'enfant…
Halfi savait qu'il pouvait avoir confiance en lui.
Evidemment, le père inquiet allait chercher de son coté, mais il devait avant toute chose terminer ce qu'il a à faire, peut être que son espion retrouvera son fils rapidement.
Le danois se dirigea directement vers Saint Brieuc pour reprendre le plus vite possible la barre de son navire. *


Deitu al didazu ? (prononcé : Déïtou al didassou) : Vous m'avez fait appelé ?
Nire semea falta da… Badakizu zer egin… (prononcé : Niré shéméa falta da… Badakissou ssère éguine) : Mon fils a disparu… tu sais quoi faire…
Patxi se prononce Patchi
Rouge foncé : Halfdaan
Bleu foncé : Patxi

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Enigma_orsangue
[Fougères, le 8 mai 1469 à la nuit tombée]

*La nuit était tombée sur Fougères, une soirée très agréable avec un vieux qu'elle n'avait pas vu depuis la guerre. C'était toujours intéressant de se retrouver face au chef de la bannière brune et c'est avec le sourire qu'elle avait quitté la taverne, même si elle avait été un peu triste de ne pas voir le "harem" d'Ed. Elle en riait encore en parcourant les rues pour retourner à l'auberge. Ed et son harem, image aussi crédible que celle de Gwizio et le sien. Quiconque connaissait le borgne ou le caractère piquant de Tilda et Gab était loin d'y voir un harem. Mais après tout, c'était si courant pour les gens de parler sans savoir. Elle avait vécu et combattu avec eux pendant cette foutue guerre contre les Françoys et elle se souvenait, elle savait comment ils fonctionnaient, même si la paranoïa d'Edvald était de haut niveau.

En arrivant à l'auberge, une missive l'attendait. Elle reconnut sans mal l'écriture aux boucles rondes de sa fille. Fronçant les sourcils, elle décacheta immédiatement la missive pour y plonger le nez. Que pouvait bien lui vouloir la jumelle maintenant qu'elle était rentrée à Rohan pour ce bal idiot ? Elle commença à lire en montant les escaliers mais s'arrêta bien vite en s'asseyant dans les marches, le regard perdu dans le vide.*



Par Aristote ! C'est pas vrai !


*Une lettre, deux mauvaises nouvelles... Son fils avait fugué depuis elle ne savait pas combien de temps et elle l'apprenait seulement, Ambre avait été trouvée inconsciente et sa fille ne lui donnait aucun détail sur son état... et elle était à Fougères ? Qu'allait-elle bien pouvoir faire pour régler ces soucis ? Elle avait pris des engagements auprès de ses amis, auprès de l'université... mais c'était son fils, son petit garçon. Si elle n'avait pas voulu d'enfants à l'origine, elle avait appris à les aimer et ils en étaient venus à compter plus que tout pour elle. La chair de sa chair... disparu quelque part.

Son esprit imaginait le pire. Elle ne se souvenait que trop bien de son enfance et des dangers de la route, de l'horreur qui pouvait en découler, de a douleur, de la souffrance. C'est tout ce qu'elle ne voulait pas pour son enfant. Elle le revoyait encore tout rouge et fripé alors que la volcanique Patt le mettait au monde. Oh bon sang, plus que jamais la rousse qui avait joué le rôle de seconde mère lui manquait et son frère encore plus. Elle n'avait pas envie de contacter Halfi, c'était encore compliqué mais elle ne voyait pas ce qu'elle pouvait bien faire d'autre. Elle remonta donc dans sa chambre pour écrire ... Il n'était plus temps de garder les distances ou d'y mettre les formes, mais bien de mettre tout à plat.*





De moi, Enigma Orsangue McFadyen
A Vous, Halfdaan Asfrid

Halfi,

Je ne voyais pas comment prendre mieux la distance qu'en te gardant loin, en étant formelle mais le temps n'est plus à cette formalité. Je viens de recevoir une missive de Karine. Il semblerait que Nathanaël aie fugué, je ne sais où. Je ne sais même pas par quel bout commencer pour le retrouver. Je ne suis ni une espionne, ni une grande voyageuse. Ce que je sais, c'est que mon petit garçon a besoin de moi et que j'ai sans doute encore dû merder quelque part.

Ambre a apparemment été blessée aussi de ce que me dit Karine, je n'en sais pas plus. Si tu es à Rohan, tu en sais peut-être plus que moi.

Je suis contente pour toi et ta soeur.




*Pigeon envoyé, elle s'assit à la fenêtre de sa chambre, entendant les ronflements sonores dans la chambre voisine, hésitant à aller le réveiller pour avoir une présence autre que celle de l'eunuque chargé de la surveiller, pour se blottir contre un ami et laisser toute sa peur sortir dans les larmes qu'elle retenait de son mieux. Que devait-elle faire ? Elle hésita un bref instant et griffonna quelques mots qu'elle glissa sous la porte de la chambre voisine, descendit en trombe et demanda une monture pour partir au galop vers Brocéliande... Elle devrait y être au petit matin en chevauchant à bribe abattue !*




Mon ami,

Je reçois une missive de ma fille. Son jumeau a fugué par-delà les routes je ne sais où et l'une de mes amies est apparemment blessée. Je file à Brocéliande voir ce que je peux faire mais je reviens dans la soirée pour continuer notre route comme prévu. Vous ronfliez trop bien pour que j'ose vous réveiller. Je vous laisse imaginer que je vous réquisitionne comme oreiller pour le trajet jusque Avranches. Je n'aurai pas dormi depuis trop longtemps.


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Halfdaan


*Une missive d'Enigma reçue tandis qu'il était sur la route…
Lecture du pli de son ex-compagne, une chose dont il était déjà au courant, la disparition de leur fils…
Autre chose dont il n'était pas au courant…
Ambre… Blessée… Son cœur défailli… Il manqua de tomber…
Une véritable guerre interne se déclencha en lui…
D'un coté il voudrait rejoindre Ambre, la cajoler… Prendre soin d'elle comme il le peut…
De l'autre côté… Dans sa tête, elle ne voulait plus le voir… Elle était partie comme une furie la dernière fois qu'il l'avait vue… Et son fils disparu…
Un grand moment de réflexion était en cours dans la tête du Géant…
Comment faire un choix entre son fils et la femme qu'il aime…*


Eh merde !

*Le géant était en colère… Il ne savait plus quoi faire… Il frappa dans le tronc d'un arbre à plusieurs reprises, ses phalanges craquant sous les coups…
Il finit par se calmer, attrapa vélin, plume, tablette et encrier et entama l'écriture…*




Eni…
J'ai moi aussi reçu la missive de Karine… Même si je n'ai eu les mêmes informations… J'ai envoyé directement mon meilleur espion à la recherche de notre fils…
Je suis moi-même en route pour partir à sa recherche… J'espère qu'il va bien malgré tout…

En ce qui concerne Ambre… J'espère qu'elle va bien… Nous ne nous sommes pas quittés en très bons termes… Prends soin d'elle si tu la vois… Je… Donne moi des nouvelles de sa santé si tu le veux bien…


*C'est donc une missive humidifiée par les larmes et le sang qui prit le départ de l'endroit où se trouvait le Danois…
Il se sentait… Mal… A cet instant il aurait préféré être mort…
Mais avant de penser à cela il devait retrouver son fils…
Pieds nus en forêt, c'est ainsi qu'il continuait sa route en direction de Saint Brieuc…
Le cœur lourd… Le cœur douloureux…
Il se demandait ce qu'il allait bien pouvoir faire après avoir retrouvé son fils en un seul morceau…
Tout ses projets étaient tombés à l'eau en l'espace de deux jours…
Même son navire… Il n'avait pas cœur à y retourner mais il le fallait bien…*

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Nathanael_mcfadyen
*Le goût de la liberté avait une saveur incroyable dans la bouche du jeune garçon qui prenait plaisir à chasser sa nourriture, à grimper aux arbres pour cueillir les pommes, à fouiller les bois pour se gaver de fraises sans qu'une femme enceinte soit passée par là, à fouiller la terre à la recherche de racines comestibles, à découvrir la difficulté du travail dans la mine. Chaque matin, il laissait son kilt, sa chemise et son tartan dans la petite maisonnette qui avait été mise à sa disposition en échange de son labeur pour enfiler des guenilles et passer inaperçu au milieu des bouseux du coin.

Il aurait pu faire demi tour face à la difficulté de survivre ainsi, ou encore accepter l'offre de la mairesse et aller se la couler douce chez elle, mais il était parti pour découvrir le monde et c'était bien ce qu'il avait l'intention de faire, même s'il devait pour ça se faire passer pour un orphelin du bas de l'échelle. D'ailleurs, des gamins, il y en avait d'autres dans les mines et la plupart semblaient crever la dalle. Ils étaient faméliques, les yeux vitreux, ressemblaient presque à des enfants dans le corps de vieux tant leur dos était courbé. Le petit coeur du gamin s'était serré en voyant ça et il essaya de chasser davantage pour partager avec ces enfants mais ils semblaient ne pas avoir confiance en lui pour une raison qu'il ne comprenait pas.

La réponse d'Amaury était arrivée, contractant encore plus la poitrine enfantine, l'emplissant d'une culpabilité qu'il ne devait pas ressentir s'il voulait continuer son périple. Il savait que sa famille et ses amis s'inquiétaient, mais il avait encore tant à découvrir, tant à faire, il ne pouvait pas encore rentrer, et pourtant, à la lecture de la plume de son ami, il hésitait. Il n'imaginait même pas à quel point le branlebas de combat était engagé en Breizh.*





De Amaury_de_plumaugat

Cher ami,

Merci beaucoup pour ton courrier, il m'a fait tellement plaisir ! Mais j'ai été aussi beaucoup surpris. Parti... T'es parti... Tu sais, les filles elles veulent pas m'habiller en fille, elles ont essayé avec toi ? Je sais pas si tu sais, mais je suis écuyer maintenant. Ca aurait été bien de faire ça ensembles. C'est vrai que je suis trop jeune mais Son Altesse Equemont a bien voulu faire une exception. Peut-être que je voyais moins les filles à cause de ça... Je sais pas...

T'aurais pas du partir tu sais, tout le monde va s'inquiéter. Il faut que tu reviennes vite !

Tu me manques aussi. Je ferai de gros baisers à Karine pour la consoler... et à ta maman aussi...

Amaury


*Persuadé de n'avoir aucune importance pour sa famille, de ne pouvoir compter que sur le jeune Amaury, c'est à lui et à lui seule que le blondinet adressa une nouvelle missive, joignant à son pli une petite tête de cheval en bois qu'il avait sculptée.



De Nathanaël McFadyen
A Amaury de Plumaugat

Cher ami,

Je me doute que je t'ai surpris, mais je voulais pas faire de peine à personne tu sais et tu me manques très beaucoup, mais je crois que tu te trompes et que personne s'inquiète parce que tu es le seul à m'avoir répondu. Même Karine l'a pas fait et ça me rend un peu triste. C'est comme si j'étais pas important et je me dis que j'ai encore plusse mieux fait de partir. Parce que oui, moi elles voulaient m'habiller, pas forcément en fille, mais à râler pour que je le sois correctement !

J'aurais vraiment bien voulu être écuyer avec toi tu sais, ça aurait été super, mais je découvre des choses ici aussi. Des biens, et des pas bien ! Tu sais qu'on est vraiment des prilivégiés privilégiés nous parce que ici, y'a des enfants qu'ils ont pas assez à manger et qui arrivent même pas à avoir assez en travaillant plein beaucoup d'heures à la mine chaque jour. Je suis allé avec eux et c'est vraiment très très dur et tu ressors noir de poussière et avec mal à la gorge pour très peu d'écus. Du coup, j'y vais pas beaucoup et j'essaie de chasser et de cueillir beaucoup pour partager avec eux pendant les quelques jours que je suis ici. C'est pas beaucoup, mais j'ai mal pour eux et je me demande si les gens au Duché en Breizh ils savent ça !

Heureusement à côté, il y a des gens gentils aussi ! La mairesse de la ville ici m'a proposé d'aller à son domaine, mais je ne voulais pas retomber là-dedans. Mais elle me donne du lait de biquette parfois à la taverne, c'est gentil non ? On m'a prêté une petite maison d'une pièce aussi, ce qui fait que je peux dormir sans être dans la pluie ou dans une grange qu'est pas à moi puisque ça se fait pas apparemment ! Dans quelques jours, je reprendrai la route mais je reviendrai pas ! Pas encore ! Je sais qu'avec toi, ma famille est bien protégée mon ami ! Un jour, crois-tu que nous pourrons être chevaliers ensemble ?

Nathanaël McFadyen

_________________
Enigma_orsangue
[Saint-Brieuc, le 12 mai 1469 au petit matin]

*Depuis son passage à Brocéliande, depuis ces moments où elle avait vu sa fille si mal, son amie plus encore, elle c'était plus tout à fait dans son tro. Oh bien sûr, elle découvrait des lieux, des gens. Elle avait tout particulièrement apprécié de rencontrer un sacré roux dont le passé semblait être aussi haut en couleur que le sien. C'est sans doute ce qui avait fait qu'ils s'étaient de suite entendus comme larrons en foire et qu'ils avaient picolé deux soirs jusqu'à pas d'heure en parlant de tout et de rien sans se prendre la tête. Ca avait été une bulle d'air pour la bretonne qui en avait plein les bottes des histoires de clans en Bretagne et de la disparition de son fils. Elle en avait profité pour se renseigner et il semblait que son petit blond n'était en tout cas pas parti par la Normandie, une bien maigre piste pour la brunette.

La question se posait toujours de continuer son tro ou partir à la recherche de son enfant. Sauf que ... la brunette était loin d'avoir les compétences nécessaires pour partir courir les routes au hasard. Il pouvait être n'importe où, surtout maintenant. Karine n'avait pas voulu revenir avec elle, ni rentrer chez eux et elle était donc restée à Trécesson, sous bonne garde ! La réponse d'Halfi plusieurs jours plus tôt l'avait laissée songeuse, jusqu'à ce qu'elle apprenne tout. Elle n'avait pas pu lui écrire immédiatement, oscillant entre l'envie de le tuer de ses mains et celle de se dire que leur histoire était quand même du passé de toute façon. C'était le moment de tirer encore un trait de plus ... *





Halfi,

Je ne sais pas comment te dire, comment t'écrire ou t'expliquer tout ce que je peux ressentir, toute la douleur ? Je crois que c'est impossible que ce soit de vive voix ou par écrit. Mais je vais essayer malgré tout. Je me suis sentie abandonnée et j'ai eu peur pour les enfants, peur qu'ils voient de nouveau disparaître une image masculine, et c'est ce qu'il s'est passé !

Nous voilà bien maintenant ! Karine nous en veut, Nathanaël plus encore. Et moi je t'en veux. Je t'en veux de m'avoir caché la vérité. Comment as-tu pu ne pas me le dire pour Ambre et toi ? Oui, je suis au courant ... Merde Halfi, on avait toujours dit qu'on se le disait s'il y avait quelque chose de sérieux et tu ne l'as pas fait alors qu'elle attendait ton enfant ! Et me voilà, mal placée, à devoir t'apprendre qu'une nouvelle fois, ta femme a perdu un enfant de toi alors même que ta dernière missive ensanglantée me mettait la puce à l'oreille...

Et maintenant ? J'ignore où peut être mon petit garçon. Tout ce que je sais, c'est qu'il n'est pas parti par la Normandie en tout cas ... C'est un peu vague ! Imagine s'il lui arrivait le même genre d'expérience qu'à moi dans ma jeunesse ! Je préférerais encore le voir mort que souffrir ainsi je crois !




*Et plus compliqué encore ... adresser une missive par les vents sans savoir où l'adresser ...*




Mon fils,

C'est vrai, je n'étais pas prête et j'ai fait bien des erreurs, mais partir comme tu l'as fait avec les dangers de la route, c'était une folie ! Reviens à la maison, trouvons une solution pour ces histoires de filles, de liberté, ...

Je m'inquiète pour toi mon chéri.

Maman


_________________
Halfdaan
[14 mai 1469 dans la nuit – sur les côtes bretonnes]



*Un danois enivré au whisky qu'il picolait depuis qu'il n'avait plus de nouvelles d'Ambre…
Un oiseau qui s'approchait du navire, bouteille vide dans la dextre, il attendit, il attendit, patient…
Le volatile descendit en altitude…
Le danois prit son élan et…
PAF !!!!
Une bouteille dans la trogne du piaf !
Il observa le volatile de plus près, se demandant s'il pouvait se manger et la…*


Bordel de merde ! Qu'est-ce que c'est que ça !?

*Il approcha un peu plus, un pli accroché à la patte de la bête.*

Ou va l'monde si les piafs se promènent avec des lettres en pleine nuit…

*Il prit le pli dans sa main, le déplia aussi délicatement qu'un homme ivre pouvait le faire…
Il commença à lire…
Premier paragraphe… Elle lui explique que leurs enfants ont perdu l'image masculine qu'ils avaient… Bon il ne peut pas lui donner tort, il est vrai qu'il était parti pendant de longs mois… Mais ce n'est pas comme s'il les avaient laissés sans nouvelles…
Second paragraphe… Le danois tomba à la renverse, cul sur le pont de son navire, il le relu trois fois pour être sûr d'avoir bien lu…
C'est le cas… Il a bien lu… Il fondit en larmes en apprenant la nouvelle… Les reproches de son ex-femme n'étaient rien pour lui en comparaison à la nouvelle funeste qu'il venait d'apprendre c'était tout autre chose…
Son enfant… Son anguille… Un second enfant perdu… Il ne pouvait plus… Il regarda le bijou d'Ambre qui contient le poison… Prêt à l'utiliser… Mais il se ravisa…
C'est les mains tremblantes qu'il continua la lecture de la missive… Sous le choc de la nouvelle…
Son fils disparu… Il ne l'oubliait pas, au contraire, il allait sur ses traces… Son espion allait finir par lui envoyer des nouvelles rapidement…
Les jambes flageolantes, le visage empli de larmes, il se dirigea difficilement vers sa cabine… Il prit une nouvelle bouteille de whisky dans sa réserve, l'ouvrit et entama l'écriture qui est, ça se voit bien, d'une main tremblante pour la réponse à Eni.*




Eni…

Je suis conscient de ne pas être le meilleur des pères…
Que je n'ai pas été le meilleur des conjoints…
Mais j'ai toujours fait de mon mieux que se soit pour toi à l'époque ou nous étions ensemble…
Que se soit pour nos enfants que j'aime plus que tout au monde…
Je ne comptais pas du tout m'effacer de leur paysage, au contraire, je pensais seulement qu'ils seraient mieux à Brocéliande que d'être sur un navire à parcourir des terres qui leurs étaient inconnues…
Donc je l'admets…
J'ai fait une erreur…
J'aurais dû les prendre avec moi…
Mais quel est l'Homme qui n'a jamais fait d'erreurs ?
Ça n'existe pas, toi aussi tu en as fait…

Je ne t'avais pas parlé de ma relation avec Ambre…
C'est vrai…
Nous voulions garder ça secret et l'annoncer avec joie et fierté à tout le monde…
Tu sais des gens ne voulaient pas de notre union…
Ils ont tout fait contre et on ne voulait pas de ça…
Nous voulions notre propre opinion…
Finalement…
Arrivé à Rohan…
Une petite dispute…
Plus de nouvelles…
Mis à part celle que tu m'envoie…
Je te laisse imaginer dans quel état je me trouve…
Je…

Je retrouverais notre petit garçon…
Je t'en fais la promesse…
J'ai déjà mis tout en œuvre pour le retrouver…
Je pars moi-même en personne sur les routes de France pour le retrouver pendant que mon espion, Patxi, cherche dans un autre coin…
Nous allons le retrouver…
Je te le promets…
Même si je ne compte pas... Revenir en Bretagne mis à part pour voir les filles...


*Une lettre d'écrite… et pas la plus simple à écrire pour le géant qui a verser toutes les larmes de son corps dessus, provoquant des bavures et des ondulations du parchemin…
Bouteille de Whisky tomba, colorant ainsi le parchemin à la couleur devenue ambrée et avec une odeur boisée de la boisson.
Redressa directement le breuvage, essayant de sécher tant bien que mal le parchemin, heureusement il reste lisible, seul son sceau ainsi que sa signature ont été touchés.
Il posa le parchemin à coté d'une bougie pour le faire sécher…
Il veut cependant écrire une seconde lettre… Une à sa petite fille, Karine, qui lui manque beaucoup…
Il sécha ses larmes et reprit un parchemin vierge pour entamer l'écriture.*




Ma petite fille que j'aime,

Je suis conscient de n'avoir été trop présent depuis quelques mois malgré mes multiples missives…
J'ai bien reçu ta lettre pour me prévenir de la disparition de ton frère et je tiens à te rassurer… Je retrouverais Nathanaël même si je dois fouiller tout le Royaume pour cela…
Je remuerais ciel et terre pour le retrouver en un seul morceau.

Je t'écrirais prochainement pour te donner des nouvelles.
Je t'envoie pleins de gros bisous, partage-les avec ta petite sœur.

Ton père qui t'aime


*Une fois terminée d'écrire, une lampée de Whisky, récupérer le parchemin qui a eu le temps de sécher, rouler les deux plis et remonter sur le pont.

Il attrapa un corbeau dans sa cache et accrocha un des deux plis à sa patte avant de le laisser s'envoler.
Il fit de même avec un second corbeau pour l'autre pli…
Il espérait qu'ils arriveraient vite à bon port…*


Volez oiseaux de mauvaise augure….
Que votre voyage soit court et calme…
Que vous puissiez voler à vive allure…
Porter ces plis sans encalme…

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Amaury_de_plumaugat
Amaury menait sa petite vie tranquille à Rohan, alternant entre les entraînements et les études chez son mentor, le travail aux champs, et les petites sorties en taverne pour retrouver ses amis. Puis un jour c'est le coup de tonnerre, une lettre de son ami Nathanaël lui annonçant son départ de Rohan. Coup dur pour le garçon... Mais n'aurait-il pas dû passer plus de temps avec lui...? Amaury pensait surtout un peu égoïstement à devenir chevalier, il ne rêvait que de ça. Il ne s'était pas aperçu du changement chez son ami, et maintenant il était loin et pas prêt de revenir. Mais heureusement, Nathanaël ne lui en voulait pas puisqu'il lui avait écrit. Il restait son ami. Mais il fallait maintenant être digne de sa confiance. Amaury prit sa plume pour lui répondre à nouveau :



Cher ami,

Comme elle est belle cette tête de cheval ! Merci beaucoup ! Moi je sais pas sculpter, et je te rappelle que tu m'avais dit que tu allais m'apprendre. Il faudra que tu reviennes alors, hein ! Tu sais, je suis allé à l'écurie et j'ai vu que tu avais pas pris Vaillant. Il est triste sans toi tu sais. Est-ce que tu veux que j'essaye de le monter ? Pour pas qu'il perde l'habitude...

Ben si je suis le seul à t'avoir répondu c'est peut-être parce qu'ils sont tous très tristes et très inquiets. Je suis allé voir Karine, comme je te l'avais promis, elle était toute triste. Mais j'ai essayé de la consoler.

Moi je suis triste que tu croises des enfants qui ont faim. J'aimerais pouvoir faire quelque chose pour eux. C'est vrai qu'on a de la chance, moi, quand j'ai perdu mes parents, j'ai quand même jamais eu faim parce que y'a toujours eu des gens gentils pour s'occuper de moi.

Mais dis, si tu chasses tu dois devenir très fort à l'arc ! Meilleur que moi ! Faudra qu'on fasse un concours quand tu rentreras ! J'espère qu'on pourra être chevaliers ensembles. Tu sais, je me souviens quand on a été faits mini-chevaliers ! Mais c'était pour rire. Là on le sera ensembles pour de vrai ! Oh oui, tu sais pas, mais je suis allé avec Son Altesse Equemont, je sais pas si tu le connais, pour attaquer un château, un vrai château ! Y'a eu des morts et des blessés... Moi je devais m'occuper des chevaux et pis guider d'autres chevaliers. J'étais tellement fatigué à la fin de la bataille que je m'endormais sur Pégase...

Fais attention à toi quand même...

Amaury de Plumaugat


Puis pour accomplir sa promesse, il se rendit de nouveau chez Karine pour voir si elle avait besoin de quelque chose, et pour aller voir Vaillant, le cheval de Nathanaël.
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Nathanael_mcfadyen
[Argonne, le 15 mai 1469]

*Les jours se suivaient et se ressemblaient. Chasse, mine, aider les enfants affamés, passer dans ces rues désespérément vides, manger, dormir. Était-ce ça la vie que menaient les vieux ? Ca ne lui allait pas du tout, il s'emmerdait comme un rat mort. Il lui semblait pourtant voir une vie plus active de là où il venait, donc c'est que la Champagne était le problème. Avec ce qu'il avait gagné, il avait acheté une épée la veille… une vraie de vraie, une qui coupe, et il avait décidé de poursuivre sa route.

Coïncidence ou prémonition, il avait quitté Reims le jour de l'arrivée de l'espion de son père adoptif, échappant ainsi aux griffes qui pouvaient se refermer sur lui. Il pensait à sa famille bien sûr, mais c'était presque un voyage initiatique qu'il avait entreprit là et il n'était pas encore temps de repartir en arrière. Il avait voyagé de nuit, passant à travers bois pour éviter les brigands et c'est aux premières lueurs de l'aube qu'il avait atteint Argonne. La ville s'éveillait doucement mais déjà des ouvriers étaient occupés à monter un mur.*



Waw ! C'est super ça ! Ils veulent protéger les gens de leur ville ! Ici peut-être y'a pas des enfants qui crèvent la dalle dans les mines !


*Le gamin passa les lieux et alla s'installer dans une taverne pour relire et répondre aux courriers reçus en buvant un verre de lait de biquette. Il commença par répondre à la plus facile, la plus agréable, celle de son meilleur ami.*




De Nathanaël McFadyen
A Amaury de Plumaugat

Mon cher ami,

Je suis content que ma sculpture te plaise. J'ai pensé beaucoup à toi en la faisant. C'est digne d'un écuyer ça ! Et je te promisse que je t'apprendrai oui, mais là, j'ai repris la route pour continuer d'apprendre. J'aurais bien voulu partir avec Vaillant, mais tu sais, les eunuques ils surveillaient et j'aurais jamais pu partir. C'est plusse facile de pister un cheval que moi tout seul, ça je sais ! Tonton Kag il me l'avait appris ! Il me manque ! Il disait toujours le vrai lui, pas comme les autres vieux, souvent ils mentent quand ils veulent pas qu'on sache quelque chose ! Tonton Seurn aussi il disait le vrai. Lui aussi il me manque ! Peut-être je le retrouverai sur la route ? Ce serait trop bien et m'man, elle serait plus malheureuse qu'il lui manque ! Mais oui, je veux bien que tu montes Vaillant. Avec toi, il sera content de galoper !

Je vais réécrire à Karine, je te le promisse. C'est ma jumelle, ça me fait bizarre qu'on est pas tous les deux mais en même temps, elle et ses robes, qu'est-ce qu'elle ferait avec moi sur les routes ?

Je suis très d'accord pour un concours d'arc quand je reviens ça oui ! Et puis aussi, on pourra se battre avec de vraies épées ! Je suppose que tu apprends toi comme écuyer, surtout si tu as attaqué un vrai château ! Même si tu t'occupais des chevaux et d'aider les chevaliers ils vont t'apprendre à te battre ! Du coup, avec tout l'argent que j'ai gagné et ben j'ai acheté une vraie épée, comme ça je vais m'entrainer tout seul et puis on pourra être chevaliers ensemble ! Et tu sais, je lui ai donné un nom comme pour Arthur ! La mienne s'appelle Càirdeas, ça veut dire Amitié ! C'est du gaélique. Et je l'ai appelée ainsi parce que je veux m'en servir pour défendre mes amis !

Et tu sais, j'ai pas oublié ni mes amis, ni ma famille même si je suis parti. J'ai fait graver la devise de m'man sur mon épée, parce que là, je pense qu'elle a raison ! "Il n'y a pas de grands esprits sans grain de folie." Elle le sait pas bien sûr, mais un jour, je lui montrerai que c'est moi le vrai homme de la maison et que sur moi elle pourra toujours compter ! Peut-être que c'est aussi pour ça que je suis parti. Parce que je dois être fort pour protéger m'man et mes sœurs ! Et pour ça je dois apprendre ! Et aussi accepter les bêtises de m'man et attendre... je sais pas, qu'elle grandisse ?

Fais attention à toi aussi mon ami, surtout si tu vas battre contre des châteaux ! Embrasse tout le monde pour moi et donne une carotte à Pégase et Vaillant de ma part !

Tu me manques

Nathanaël McFadyen



*Il reprit ensuite la plume pour écrire à sa sœur, sortant de sa besace une fleur sculptée dans du bois qu'il voulait lui envoyer.*




De Nathanaël McFadyen
A Karine McFadyen

Ma jumelle d'amour,

Je suis désolée d'être parti sans te le dire avant, vraiment, mais je pense à toi très très fort tu sais ! J'ai rencontré des gens, mais pas beaucoup. Je continue ma route mais tu restes tout le temps avec moi parce que t'es ma jumelle et que j't'aime fort !

J'ai sculpté quelque chose pour toi. J'espère que tu trouveras cette fleur aussi jolie que toi. Fais de gros bisous à Tuya de ma part aussi. Je reviendrai quad je serai assez fort pour vous protéger.

Ton grand frère jumeau qui t'aime !



*Un soupir, une moue de la bouche et il ressortit les quelques mots reçus de la fine écriture de sa mère, caressant le sceau du bout des doigts avant de lui répondre, en sachant que là, ça allait faire mal … très mal !*




De Nathanaël McFadyen
A Enigma McFadyen

M'man,

C'est vrai, t'as fait d'la merde ! Souvent ! Et t'as mis en danger moi et mes sœurs ! Je t'aime mais je veux devenir l'homme de la maison que j'dois être pour vous protéger, pour pas avoir des hommes qui passent dans ma vie comme modèles et finissent par partir sans moi !

Tu peux t'inquiéter, mais ça changera rien, je reviendrai quand J'AURAI décidé, parce que toute façon, t'as pas pris des bonnes décisions pour nous, surtout Karine et moi ! 5 ans de couvent, les routes, Tonton Kag avec qui tu faisais des bébés pour partir avec far, puis revenir avec tonton Kag qui est mort et re avec Far qui est quand même parti ! T'as pas intérêt à ramener des hommes à la maison comme ça ou t'as qu'à t'marier une fois pour toute à la fin ! Qu'est-ce que tu veux qu'on comprenne nous ?

Je t'aime … mais j'ai pas envie d'te voir pour le moment !

Nathanaël McFadyen

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Enigma_orsangue
[Saint-Brieuc, le 18 mai 1469 au matin]

*La vie briochine n'était pas parmi ses préférées et elle avait souhaité à l'origine s'en défaire au plus vite ... mais voilà, vouloir n'est pas pouvoir et elle voulait que chacun trouve son compte dans leur petit groupe. Cela étant, chaque moment de solitude et sans la moindre vision de ses amis ne faisait qu'accentuer le mal-être qui grossissait en elle, lui rappelant sa défection en tant que mère, lui rappelant l'absence de ce petit blond, son premier fils. Et cependant que la culpabilité la rongeait, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était probablement mieux sans elle, quel que soit le lieu où il était. Sa folie l'avait déjà mis en danger plusieurs fois dans sa vie et peut-être était-ce la solution ?

Assise dans sa chambre, le regard se posant sur la silhouette masculine encore allongée dans le couche, elle soupira et serra le poing sur les deux dernières missives reçues, laissant échapper quelques larmes et se demandant que faire. Continuer ce tro ? Rester ? Partir ? Resombrer dans la folie ? Avancer dans un avenir meilleur ? Tout ne semblait que théorie si lointaine alors que la dextre tremblait sur le parchemin froissé qu'elle étranglait. Rageusement mais sans émettre de son, elle reposa les deux parchemins et essuya les perles salées qui s'écoulaient en traçant de fins sillons sur sa peau blanche.

Nécessaire d'écriture sorti, elle se plongea dans l'écriture de ces missives avec un goût amer dans le fond de la gorge... celui du remord, de la culpabilité.*





Halfi,

Comment puis-je te jeter la pierre ?

Mes enfants ont sans doute eu la pire des mères. Ils seraient même mieux sans moi probablement, mais je ne peux que tenter de faire de mon mieux.

Tu n'as pas été le meilleur des conjoints mais je ne peux pas dire le pire non plus. Quoiqu'il arrive, tu m'as sans aucun doute sauvé la vie à Arles, et dans ma folie, il m'arrive pourtant parfois de le regretter. Serais-je morte à l'heure qu'il est ? Possible ! Mais je n'aurais plus le poids de cette culpabilité qui me ronge vis à vis d'Eud.

Nous aurions dû ... à vrai dire, je ne sais pas ce que nous aurions dû faire. Karine semble bien à Brocéliande mais Nathanaël étouffait comme j'étouffe parfois dans le carcan que je m'impose. Ce tro me fait du bien quelque part parce qu'il me fait prendre l'air et retrouver celle que je suis sous tout ça.

Pour Ambre et toi ... oui j'aurais voulu que tu me le dises, parce que j'estime que j'étais peut-être un peu plus concernée par une histoire entre mon amie et mon ex-mari. Cela étant ... elle va... et bien ma foi, aussi bien que possible pour une femme qui a perdu son enfant Halfi ! Elle est plus fort que moi ! Bien plus !

J'espère que tu le retrouveras ... mais au moins a-t-il répondu à mon courrier, pour m'en foutre plein la tronche. Il ne reviendra que quand IL l'aura décidé, je suis une merde qui les a mis en danger et j'ai pris que de mauvaises décisions...


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Halfdaan
[En mer – le 19 mai 1469 au matin]



*Un nouveau jour de tristesse…
Danois avait déjà répondu à tant de courriers qui lui étaient adressés en cette matinée de mai 1469.
Il ne sentait plus la force mais la c'était une lettre de son ex-femme, la mère de ses enfants adoptifs.
Il ne pouvait pas l'ignorer, même s'il l'avait voulu.
Il savait qu'elle lui en voulait sur certains points.
C'est vrai qu'il n'était pas un homme parfait mais avait fait de son mieux dans tous les domaines.
La missive d'Eni lui donna tout de même un peu le sourire, pas sur le fait que Nathanaël ai fait du mal à sa mère par ses mots mais sur le fait qu'elle ne souhaitait sans doute pas lui jeter la pierre.
Il attrapa donc nécessaire d'écriture et entama un nouveau parchemin vierge, un énième parchemin vierge.*




Eni,

La pire des mères ? Je ne pense pas, malgré tout ce que tu as pu faire, malgré tous les reproches qu'ils auraient pu te faire, tu as tout de même toujours fait de ton mieux pour prendre soin d'eux et ça ce n'est pas toutes les mères qui peuvent en dire autant. Il y a des mères qui vendent leurs enfants, des mères qui les maris contre leur volonté, des mères qui seraient prêtes à tuer leurs enfants contre des écus. Donc non tu n'es pas la meilleure des mères, tout comme je ne suis pas le meilleur des pères… Mais on fait de notre mieux pour qu'ils aient une vie confortable.

C'est vrai je t'ai sauvé la vie à Arles… Même si au début tu m'avais demandé de sauver Nathanaël et Karine, ce que j'ai fait avec grand plaisir. Tu sais… Je me suis attaché à ces deux têtes blondes… Je les considère comme miens, même la petite dernière je la considère comme ma propre fille même si elle n'est pas de moi. Je les ai toujours aimés… Tuya aussi… et tu le sais bien… Toi aussi je t'ai aimé… Oh oui plus que de raison même… Mais c'est du passé tout ça, la seule chose restée intacte est mon amour pour les enfants…

Ce que j'aurais dû faire, c'est prendre Nathanaël avec moi et laisser Karine à Brocéliande à moins qu'elle soit venue avec nous et Tuya évidemment, je n'aurais pas laissé Tuya toute seule… Mais je me disais que les enfants auraient été mieux avec toi… Surtout… Je me disais qu'ils auraient pu prendre soin de toi pendant ta convalescence… Je n'ai pas pensé à ce dont ils avaient envie eux… Je me suis aussi dit que si tu ne les avais pas trouvés une fois sortie du lit… Tu m'aurais sans doute engueulé comme du poisson pourrit, même si j'aurais voulu bien faire… Je pense donc que dans tous les cas, il se serait passé quelque chose… Il n'y avait pas de véritable bon choix. Ce n'est que mon avis évidemment.

Je suis ravi d'apprendre que Ambre va bien… J'étais très inquiet pour elle… Je le suis encore d'ailleurs… Après tout après toi… Elle fut la seule femme que j'ai réussi à aimer… Même si comme m'a dit Ysaure un soir "Je sais que tu l'aime, mais elle ne t'aime pas de la même façon que toi"… Ça ne change rien à l'amour que j'ai pu éprouver pour elle et que j'éprouve toujours.

Je le retrouverais… Notre petit garçon, même s'il ne souhaite pas rentrer en Bretagne, sera au moins à mes cotés et tu le sauras en sécurité… Je t'enverrais un pigeon quand j'aurais des nouvelles de mon Espion afin que tu ne t'inquiète pas trop.

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Amaury_de_plumaugat
[Rohan, le 19 mai 1461 au soir, après l'entraînement]

Rentré dans sa chambre après une nouvelle journée bien chargée d'entraînement et d'apprentissage, Amaury s'assit à son petit bureau. Il était plus que temps pour lui de répondre à la lettre de Nathanaël. Le jeune écuyer s'assit donc, prit sa plume et commença :



Cher Nathanël,

Il faudra que tu me raconte tout quand tu reviendras ! Même si on devra y passer toutes les nuits ! Parce que le jour, j'ai plein de choses à faire ! Ou je demanderai une permission à Son Altesse pour éviter l'entraînement... Oh non ! On ira tous les deux se promener sur nos chevaux dans la forêt ! L'après-midi je suis libre, je fais ce que je veux ! Oui, on fera ça ! Tu veux bien ? J'ai essayé de monter Vaillant, mais c'est pas facile, je crois que c'est toi qu'il veut... J'ai mis une veste à toi pour le monter finalement et ça c'est un peu mieux passé, mais il est pas bête.

Oui, j'apprends à me servir d'une épée, mais les grandes sont encore un peu lourdes pour moi. Alors j'en ai des plus petites. Et puis je fais de temps en temps des entraînements avec un poignard. Mais j'aime pas beaucoup ça. Et puis j'apprends beaucoup d'autres choses avec mon mentor, les mathématiques, la stratégie, et plein d'autres choses. C'est une bonne idée pour ton épée, je vais lui chercher un nom. Mais j'ai pas d'idée pour l'instant. Le nom de la tienne est joli. Moi si je veux me servir de la mienne, c'est pour attaquer tous les méchants brigands qui nous avaient fait du mal à Maman, ma petite sœur et moi. Et puis quand j'aurai trouvé le vrai Pégase, j'irai tous les chasser de toutes les routes. Au fait, tu peux demander aux gens autour de toi s'ils ont croisé le vrai Pégase ?

Fais attention à toi aussi ! Les routes peuvent être dangereuses... Je ferai tout ce que tu me dis pour les baisers et les carottes ! Promis !

Tu me manques aussi.

Amaury de Plumaugat


Le jeune écuyer glissa dans l'étui de la lettre un dessin qu'il essayait de réaliser de puis plusieurs jours, Pégase et Vaillant broutant tous les deux dans le même pré.
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Nathanael_mcfadyen
[Nancy, le 22 mai 1469]

*En repensant à ces derniers jours, il avait l'impression d'avoir vécu davantage que sur une bonne partie de sa vie avant ça, allant de découverte en découverte et de rencontre en rencontre. Certaines étaient agréables, d'autres surprenantes ou complètement folles, mais chacune amenait de nouveaux apprentissages et des découvertes à la fois sur le monde et sur lui-même. Ca faisait quelques jours qu'il était arrivé à Nancy et qu'il avait pu voir plusieurs personnes … et dans des tavernes ! Voilà qui le changeait et lui faisait sacrément bizarre.

Bon, pas plus bizarre que cette étonnante rencontre à Toul, mais il fallait bien dire qu'on ne se faisait pas tomber dessus tous les quatre matins par une petite voleuse, surtout quand on avait grandi protégé par sa famille et non dans les rues sordides d'une quelconque ville. Non, le gamin était un favorisé contrairement à ce bout de fille. C'était vraiment deux mondes qui s'étaient heurtés ce matin-là, mais jusque là, il avait tenu sa parole envers la petite, et pourtant, quel caractère elle avait celle-là !

En y repensant, de toutes les filles qu'ils croisaient depuis son arrivée à Nancy, ce n'était pas forcément mal non plus niveau caractère entre la fille pas si fille qui essayait même de le charmer lui … et y arrivait même partiellement vu sa gentillesse, la sorcière mangeuse de grenouilles, l'horrible sorcière qui pendait les enfants, la malheureuse amoureuse du curé et Dora… ahhh Dora et son chat puant ! Celle-là aussi, elle avait un sacré caractère du haut de ses 4-5 ans ! Ca promettait pour plus tard !

Mais au-delà des filles, il y avait les hommes et là c'était toute une autre histoire ! Le petit blond avait tout de suite accroché au cerbère qui aimait la farine… ah non … c'était pas ça, au berbère sarrazin – enfin comme la farine quand même du coup – cet homme avec qui il avait discuté en sculptant chacun leur morceau de bois, cet homme auquel il avait arbitrairement décidé qu'il marierait sa mère pour qu'elle ne fasse plus de bêtise ! Puis, il y avait eu Loghan, qu'il attendait de rencontrer avec tant d'impatience, Loghan qui avait fait de lui son page et à qui il avait juré obéissance, mais dont il apprenait aujourd'hui des histoires à lui faire froid dans le dos, sur l'obéissance exigée de sa famille et des femmes en particulier.

Si le marmot ne voulait jamais de fille de la vie, il avait néanmoins appris à les respecter et bien les traiter, les protéger, ne pas les faire pleurer et tout le toutim. Voir Malhoë partir en pleurant, voir Svtelana persuadée de ne pas avoir d'avenir avec Elisée parce qu'il avait devoir de cure, non ça ça ne lui plaisait pas du tout et plus encore, il ne le comprenait pas. Sa mère lui avait appris à faire ses propres choix et à les assumer et son enseignement avait été identique pour ses soeurs. Pourquoi ici les femmes ne faisaient pas ça ? Il en était venu à câliner la jolie blonde, lui qui avait généralement horreur de ça. Sa mère en aurait certainement été jalouse ! Sa mère… il avait été très dur avec elle dans sa dernière lettre et il l'avait certainement fait pleurer comme Malhoë. Il devait rectifier le tir.

Il n'avait pas encore rejoint le domaine mais avait quand même déjà pris une petite maison sans rien en dire. Rien de prétentieux, juste une pièce, des murs en torchis et un sol de terre battue, un toit de chaume, une cheminée où pendait un chaudron, un tas de foin dans le coin qui servait de paillasse aux deux enfants. Dans un coin de la maison, il avait commencé à rassembler des bouts de bois pour ses sculptures mais la prochaine étape serait d'avoir de vrais stères pour commencer à fabriquer quelques meubles. Toujours est-il qu'au moins Aïnhoa avait un toit sur la tête maintenant ! Et pour lui ? C'était un lieu où il pouvait avoir la paix s'il le souhaitait ! C'est là qu'il était parti se réfugier pour écrire.

Il commença par la lettre de sa mère à laquelle devait se joindre un petit oiseau sculpté par le gamin.*





De Nathanaël McFadyen
A Enigma McFadyen

M'man,

J'ai été très dur avec toi et c'était pas bien, même si c'était vrai. Je le comprends maint'nant que j'ai vu Malhoë pleurer et que j'ai pas pu la consoler. Alors voilà, je voulais pas vraiment te faire du mal. Enfin, si ptet un peu, mais pas trop beaucoup. Je veux toujours être l'homme de la maison et devenir chevalier, je pense même que je devrais te marier pour que tu fasses plus d'bêtise … ou alors, je devrais demander à Zauzaure, elle saurait sur'ment trouver aussi quelqu'un ! Moi ici, j'ai rencontré un cerbère au sarrazin et je pense à lui, mais je dois voir s'il est bien encore avant, parce que je veux pas qu'il t'appelle Femme et que tu doives lui obéir quand même ! Tu m'as pas appris comme ça, comme certains de les hommes ici !

Je veux quand même de dire une grande nouvelle, c'est que je suis devenu page de Loghan César de Sabran. Il est chevalier tu sais, un grand chevalier même, et puis il va m'apprendre, même si je sais que je vais pas être trop d'accord s'il appelle Malhoë femme ! Malhoë, c'est sa fiancée et elle est très gentille et puis, j'ai juré de protéger les Sabran, donc elle aussi mais c'est facile parce que je l'aime bien elle, pas comme la sorcière qui est pas très gentille on dirait !

J'ai juré aussi à quelqu'une d'autre de la protéger ! Une fille qu'elle a essayé de me voler. Elle s'appelle Aïnhoa et elle a eu une enfance un peu comme toi. Je pouvais pas la laisser rester seule à voler comme ça, alors j'ai promis de la protéger si elle promettait de plus voler. J'ai pris une petite maison à Nancy où on dort tous les deux le temps que j'aille dormir au Domaine des Sabran, mais je demanderai quand même à Loghan si elle peut aussi venir ! Je la laiss'rai pas tomber pour qu'elle devienne folle comme toi. Parce qu'au final, c'est pas que ta faute si tu l'es !

J'e t'envoie aussi un petit cadeau pour toi en espérant que tu l'aimeras bien. L'oiseau ça me fait penser à toi. On peut pas te mettre en cage ! Et tu sais, je compte bien continuer de me perfectionner dans la sculpture du bois ! Je vais installer un atelier, tu verras !

Nathanaël McFadyen



*Il continua avec son meilleur copain. La lecture de sa lettre l'avait fait à la fois sourire et attristé. Il n'allait pas le revoir avant un bon moment et il continuait de lui manquer malgré les journées bien chargées.*




De Nathanaël McFadyen
A Amaury de Plumaugat

Mon cher ami,

J'ai adoré ton dessin avec Pégase et Vaillant ! Il est trop bien ! Je saurais pas faire ça moi !

J'ai l'impression que tu as des journées bien occupées avec tes entraînements et tout ça. Je t'avoue que c'est un peu pareil pour moi. Je me suis installé à Nancy depuis quelques jours et je suis devenu page d'un chevalier impérial tu te rends compte ! J'étais trop jeune pour être écuyer, mais il m'entraînera avec son écuyer et je deviendrai chevalier ! Mais du coup, je vais pas revenir avant longtemps alors je crois que je vais devoir envoyer quelqu'un pour aller chercher Vaillant ! Je peux pas m'entraîner longtemps sans lui quand même ! Et puis, ça te fait beaucoup avec Pégase et Vaillant à monter.

Tu sais, moi c'est comme toi, j'ai pas pris une trop grande épée, c'était trop lourd aussi et puis elle me dépassait en taille sinon et je savais pas la porter. Non le forgeron m'a dit que c'était une épée courte … mais pour moi, elle est longue ! En tout cas, tu apprends plein de choses, j'espère que ce sera pareil pour moi et qu'un jour, on pourra protéger ensemble. Moi j'ai ptet un nom pour la tienne ! Pourquoi pas Vengeance ? Et puis on pourra venger nos mamans et nos sœur, et puis aussi Aïnhoa !

Elle, c'est une fille qu'a essayé de m'voler, mais elle est pas si méchante en fait. Elle était morte de faim, des hommes lui ont fait du mal, des chevaliers notamment, du genre à qui faut couper le zigwigwi, du genre comme je veux jamais devenir ! Elle est venue avec moi et je la protège, puis e échange elle vole plus. Je vais bientôt aller habiter au Domaine des Sabran, mais là j'ai une petite maison et puis on dort dans la paille et elle a une maison avec un toit sur la tête pour dormir. Moi je crois qu'un chevalier, c'est ça qu'il doit faire !

D'ailleurs, j'ai juré de protéger les Sabran, et y'a plein d'filles alors je vais devoir faire bien mon travail ! Y'a même une petite de 4-5 ans et bon sang… ça va pas être facile elle ! Elle veut me marier ! Moi j'veux pas me marier de ma vie ! Tu f'rais quoi toi ?

A très vite,

Nathanaël McFadyen



*Enfin, il envoya un troisième paquet, sans mot, sans lettre, sans destination connue mais avec un nom : Halfdaan Asfrid. Dans le paquet se trouvait le petit trois mâts en bois qu'il avait mis deux semaines à sculpter et pour lequel il avait terminé les détails avec la petite lame offerte par Kyalan. Le géant danois comprendrait ? Comprendrait pas ? Aucune idée mais pour le gamin, c'était tout un roman qui lui disait qu'il pensait à lui malgré son départ sans lui, malgré cette disparition depuis des lunes.*
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Amaury_de_plumaugat
C'est tout de même curieux, plus ils étaient éloignés, plus ils se parlaient. Certes, avant le départ de Nathanaël, les deux garçons parlaient, mais c'était de choses sans importance, plutôt sans profondeur. Mais cette séparation leur faisait prendre conscience que la vie ce n'est pas que s'amuser en petits gars. Oh certes, il s'agissait de courriers de garçons de dix ans, mais quand même. Ce dimanche soir, après avoir monté les chevaux, Amaury s'assit de nouveau à sa table de travail, écarta les livres de travail et prit sa plume pour répondre à son ami :



Cher Nathanaël,

Bah tu sais sculpter, moi pas, comme ça on est à égalité !!! Tu sais, je pense que ça doit être un peu comme pour la sculpture, faut observer. Et pis après tu fais pareil.

Oh je suis tellement content pour toi que tu sois page ! Est-ce que ton chevalier a de belles armoiries ? Et c'est quoi un chevalier impérial ? C'est quoi la différence avec un chevalier tout court ? Tu sais, moi aussi je suis trop jeune pour être écuyer, mais Son Altesse a fait une exception pour moi. Mais je m'entraîne avec les autres écuyers et c'est très dur, je suis pas aussi grand et pas aussi fort qu'eux. Mais ça me rend triste si tu reviens pas alors. Et pis si Vaillant s'en va ce sera dur aussi... Mais je comprends hein ! Il faut un vrai cheval pour un vrai chevalier ! On ira tous les deux se battre en armure sur nos beaux chevaux ! Mais tu sais, en armure on pourra pas monter Vaillant et Pégase, il faudra des chevaux plus forts... Mais c'est pas grave. Tu verras, on va chasser tous les méchants des routes de partout. Et on sera pas comme les méchants chevaliers qui ont fait du mal à la pauvre petite fille.

J'ai réfléchi pour le nom de l'épée, mais tu sais, je crois que c'est pas beau de se venger. Je vais chercher autre chose. Mais j'ai pas encore d'idée.

Oh ben ça, tu as rencontré une fille ? Mais je croyais que t'en voulais plus ? Mais t'as raison, on doit protéger les plus faibles, même si on est pas encore chevaliers. Son Altesse dit que c'est par l'exercice qu'on apprend, par l'habitude. Je ris beaucoup quand je t'imagine entouré de toutes ces filles ! Est-ce qu'elles veulent aussi t'habiller drôlement ? Pis j'ai réfléchis aussi parce que tu me demandes si je voudrais me marier un jour. Je sais pas... Je sais pas trop ce que ça veut dire en fait. Tu sais toi ? Moi je voudrais faire comme mon vrai papa et ma vraie maman, vivre toujours ensembles pis avoir des enfants. Mais ch'ais pas comment faut faire tout ça, et pis de toute façon on est encore trop petits.

Fais attention à toi !

Amaury de Plumaugat

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